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Que se passe-t-il à la SNCF ? Quelle perspective de lutte pour les cheminots ?

vendredi 13 mai 2016

Que se passe-t-il à la SNCF ? Quelle perspective de lutte pour les cheminots ?

Maintenant que les personnels de l’hôpital public ont été battus et que le plan Hirsch est passé, maintenant que le gouvernement a fait passer la loi El Khomri, fait passer aussi la loi Macron ou la loi Sapin, la loi sur l’Etat d’urgence aussi, eh bien c’est le bon moment pour mener une lutte séparée, isolée de tout cela, pour les cheminots et, d’un seul coup, le syndicat CGT se retrouve un radicalisme oublié pour appeler à un grand mouvement de grève à la SNCF, avec des journées d’action programmées tous les mercredi et tous les jeudis.

Une grève reconductible, il y a un moment que la CGT s’y refusait.

Quand les cheminots auraient pu rejoindre les enseignants en lutte, les Radio France en lutte, les hospitaliers en lutte, les France Television, les postiers, les Areva et les EDF et on en passe, eh bien là justement il n’était pas question de grève reconductible ni d’une action commune avec d’autres catégories de salariés… Quand la loi El Khomri révoltait toute l’opinion populaire, là non plus pas question !!!

Quand Pépy annonçait la privatisation du Rail, pas question de relier cette question avec la privatisation qui se développe partout dans les services publics en même temps que l’austérité les frappe tous, de l’enseignement à la recherche, de la santé aux transports en passant par la poste… Aucune stratégie syndicale de convergence des luttes : au contraire, une stratégie de dispersion dont le prochain mouvement SNCF est encore l’illustration !!!

Bien sûr, toute la leçon des luttes séparées, divisées, saucissonnées, est qu’elles échouent mais cela n’arrête pas « nos » dirigeants syndicaux. Sont-ils vraiment les nôtres ou ceux du patronat et du gouvernement ?!!!

Comment l’ancien secrétaire général de la CGT, Lepaon, aurait-il reçu récemment un poste de haut fonctionnaire de la part du gouvernement si ce dernier ne tenait pas à le remercier d’avoir été le rapporteur au Conseil Economique, Social et Environnemental pour la CGT, rapport qui préconisait et préparait la privatisation de la SNCF.

Et justement, qu’est-ce qui frappe dans la prochaine grève soi-disant très radicale de la CGT : c’est qu’elle ne dénonce pas cette privatisation et attaque tout autre chose !!!!

La deuxième chose, c’est la méthode : deux jours de grève en milieu de semaine puis deux jours la semaine suivante. Pas la grève reconductible jour par jour. Pas une méthode de lutte qui peut faire craindre à la bourgeoisie qu’elle s’étende à d’autres secteurs. D’ailleurs, la revendication n’a rien qui permette cette extension…

Enfin, ce qui frappe, c’est qu’il ne s’agit pas d’annuler un plan gouvernemental mais de le négocier. Le recul syndical est déjà inscrit dans la démarche. On n’y dit pas qu’on refuse de négocier un recul du service public, encore un ! Non, on annonce à l’avance qu’on va le négocier !!

La CGT, comme les autres syndicats, acceptent d’entrer dans une négociation sur les règles qui devraient concerner, en commun, un secteur public du rail et un secteur privé du rail. Quelle meilleure manière de reconnaître qu’ils admettent que le rail soit privatisé !!!

D’ailleurs la lutte contre la privatisation ne figure plus du tout dans les tracts syndicaux alors qu’auparavant, c’était considéré comme une base indiscutable !

On pourrait se dire : puisque la direction lance des négociations sur un point, tâchons de peser sur celui-ci dans le sens positif. Mais, une fois de plus, il s’agit de négocier un recul puisque le thème de ces fameuses discussions, pour la direction de la SNCF, c’est « l’aménagement du temps de travail pour obtenir des gains de productivité », traduisez exploiter plus les cheminots en leur faisant miroiter que la SNCF sera plus compétitive que le privé, ce qui, prétend-on garantirait les emplois, mais rien n’est moins sûr. Au lieu d’imposer que la direction s’engage sur le plus des salaires, des retraites, des emplois de fonctionnaires, les syndicats acceptent de s’engager dans une discussion sur les seuls horaires. Là encore, une manière de reculer d’avance sur toutes les attaques !

Jamais une négociation engagée sur le thème « augmenter la productivité du travail des cheminots » n’aurait à être acceptée par un syndicat de cheminots digne de ce nom !!!
Pépy, a maintes fois exprimé sa volonté de renégocier "la façon de faire les 35 heures" et "remettre à plat l’organisation du travail" pour "faire baisser les coûts". Sur ce thème, il n’y a rien de négociable. La moindre des choses aurait été de l’affirmer !!! Négocier le décret socle même si la revendication est " décret socle = RH0077 ", ce n’est pas le retrait c’est à dire le retrait de la réforme de juin 2014 qui entérine la séparation en trois EPIC de la SNCF. Bref, aller négocier le décret socle, c’est accepter la privatisation, c’est l’augmentation de l’exploitation...

Il n’y a rien d’étonnant à cette politique syndicale. La bureaucratie syndicale, depuis belle lurette, mène une politique de soutien au gouvernement de gauche, gouvernement anti-ouvrier qu’elle a appelé de ses vœux, et elle participe ainsi à l’attaque contre la classe ouvrière... Il suffit de voir comment les syndicats participent à tous les organismes étatiques sous le gouvernement de gauche, depuis la CFDT qui y a ses responsables jusqu’aux dernières nominations d’anciens responsables FO et CGT…

Certes, les syndicats font sembler de diriger les luttes sociales. Martinez semble menacer patronat et gouvernement d’une « lutte ouvrière dure » mais Martinez n’est rien d’autre que le comparse de Lepaon, le signataire du rapport d’Etat en faveur de la privatisation de la SNCF et il n’a en rien renié cet acte de son maître !!!

Alors que cette fameuse direction des luttes fait comme si on était en train de battre le gouvernement, la casse continue : réforme des minima sociaux, réforme des marchés publics, réforme fiscale, réforme du collège, réforme de la magistrature, réforme Eckert, réforme de la SNCF, réforme de l’hôpital public, réforme égalité et citoyenneté, réforme territoriale, etc., toutes occasions pour développer l’austérité, la destruction des services publics, des suppressions d’emplois de fonctionnaires, des aides aux capitalistes et aux banquiers, de l’austérité, de la casse des droits sociaux, etc…

Et tout cela passe dans le plus grand silence puisqu’on ne parle que de la loi El Khomri ! Qui a relevé que ce gouvernement affaibli a adopté sans réaction sérieuse la privatisation de la SNCF, la casse de l’hôpital public et de ses personnels, la casse de EDF, de Areva, de radio France, de France Televisions, la privatisation du recouvrement de l’impôt, de l’examen du permis de conduire, le développement de l’Etat policier, et on en passe… Est-ce que le fait, pour les syndicats, d’avoir séparé la loi Hirsch n’a pas mené le mouvement contre elle à l’échec ? Peut-on lutter contre une attaque d’ensemble en séparant les différents secteurs ? Il a suffi d’un mois de « mobilisations » de ce type pour faire en sorte qu’une révolte sociale générale soit enterrée, enfoncée dans l’impasse, sans perspective.

Le 9 mars, on pouvait croire que la loi El Khomri était en train d’unir contre elle la jeunesse et les travailleurs aux côtés des syndicats à la fois contre le patronat et le gouvernement. Pourtant, dès ce premier jour, le mouvement était déjà englué dans la duperie de ses prétendus dirigeants : les centrales syndicales avaient certes fait croire qu’elles étaient à fond dans le mouvement initié par la jeunesse, avaient posé toutes des préavis de grève pour cette journée nationale mais aucune n’y appelait en réalité dans les entreprises, aucun tract ne demandait aux travailleurs de faire grève, ni dans le privé ni dans le public, pour éviter une jonction entre travailleurs et jeunes, pour éviter aussi le démarrage d’un mouvement qui pourrait ensuite être incontrôlable et plus canalisable par les organisations réformistes. Au moment même où plus de 70% de la population soutenait les syndicats en lutte contre la loi El Khomri, ces derniers n’étaient nullement en lutte. Ils accompagnaient seulement les jeunes dans la rue, avec modération, et en disant à leurs militants et aux travailleurs que ce n’était pas la peine de tout miser sur le 9 mars puisque c’était seulement une journée de la jeunesse …

Et ce n’était encore là qu’une des manœuvres d’une stratégie bien huilée des appareils syndicaux ! Tout d’abord, il y avait les déclarations claires et nettes des syndicats de la SNCF et de la RATP qui appelaient par hasard à la grève le 9 mars. Les syndicats précisaient, pour tous ceux qui y auraient vu une convergence, que ces mouvements n’avaient rien à voir les uns avec les autres. A la RATP, cela avait même suffi à démobiliser complètement les syndicats. A la SNCF, on précisait que la lutte contre Pépy était de longue haleine, allait se décliner en de nombreuses journées d’action. Inutile donc de se mobiliser tout de suite avec la jeunesse mobilisée sur la loi El Khomri.

Rappelons d’ailleurs qu’au départ, les syndicats ne revendiquaient pas la suppression totale de la loi El Khomri contrairement à la jeunesse mais seulement certains points à revoir et à négocier, ce qui est très différent. Ils n’ont changé de point de vue que par calcul tactique, pour ne pas apparaître débordés.

La convergence des luttes, les syndicats prétendent l’incarner avec leur intersyndicale, certains la voient dans la liaison entre les syndicats et NuitDebout mais elle n’y est pas en fait. Déjà, on ne voit pas de convergence entre la SNCF et la RATP pour mener des grèves alors que ce serait bien nécessaire. On ne voit pas de convergence avec les enseignants, même quand ils sont en grève le même jour. Pas de convergence avec les postiers, avec les hospitaliers qui subissent des attaques du même type que les cheminots avec les mêmes buts fondamentaux : austérité, privatisation, dégradation des conditions de travail en vue de la surexploitation et de la diminution des effectifs de fonctionnaires. Des buts communs des gouvernants avec le patronat, il n’y a que cela, mais, en face, on ne trouve pas de coordination de la riposte. La voilà la prétendue convergence des centrales syndicales ! Et, dans la conception des dirigeants syndicaux, ont trouve encore moins de convergence privé/public !

Si les appareils syndicaux essaient de dire le contraire dans leurs tracts, s’ils parlent de convergence de lutte contre Pépy et El Khomri, parce qu’ils craignent que les salariés se passent d’eux pour la réaliser, où ont-ils développé la convergence de lutte contre Hirsch et Pépy, contre la loi Touraine et la loi de privatisation de la SNCF, où est la convergence avec la lutte à l’EDF, à La Poste, à Radio France, à Areva, à Renault, à PSA, dans les banques et on en passe. Pourtant, tous ces secteurs subissent en même temps le même type d’attaques !

Les travailleurs qui se contenteraient que les syndicats semblent enfin donner de la voix à la SNCF seraient une nouvelle fois trompés. Si on entre en lutte, il faut que ce soit sous notre propre direction au travers d’assemblées générales coordonnées à l’échelle nationale, qui élisent des comités de grève où soit discutée l’extension de la grève vers une grève générale interprofessionnelle comme en 1995 !

Personne ne peut lutter à notre place ! Personne ne peut s’organiser à notre place ! Personne ne peut gagner à notre place !

Messages

  • A la RATP, le préavis déposé par la CGT ne couvre que la journée de mardi. Mais à la SNCF, la CGT-cheminots (premier syndicat) appelle à cesser le travail chaque mercredi et jeudi.

    C’est difficile de ne pas se retrouver le même jour mais on y arrive !!!

  • Si nous devons nous unir dans la lutte, il faudra l’imposer par nous-mêmes sans compter sur les grands stratèges syndicaux !

  • La CGT appelle maintenant à la grève reconductible à la SNCF mais elle ne rejoint pas la grève reconductible déclenchée par SUD et FO : elle y appelle pour le 31 c’est-à-dire en cassant préalablement celle des autres centrales syndicales et les cheminots (y compris CGT) qui l’ont suivie !!! C’est dire que cette annonce casse surtout la perspective d’une véritable grève générale reconductible à la SNCF !!!

  • Une nouvelle grève à la SNCF, cette fois illimitée, débute mardi soir à l’initiative des trois premiers syndicats qui entendent peser dans la phase finale des négociations sur le temps de travail des cheminots, mais les premières perturbations sont attendues mercredi.
    Il s’agit de la huitième journée de grève depuis début mars au sein du groupe ferroviaire.

    La CGT-cheminots (premier syndicat) promet "une grosse mobilisation".
    Le groupe public ferroviaire communiquera ses prévisions moyennes de trafic mardi avant 9H00, a-t-il indiqué à l’AFP.

    Mais... Mais... Mais....

    Mais la grève ne dénonce qu’une petite partie de la réforme : celle des nouveaux horaires et pas l’essentiel : la privatisation !

    Mais la grève ne vise pas l’élargissement à l’ensemble du service public (hôpitaux, aide sociale, sécu, santé, enseignement, recherche, poste, énergie, radio, télé, impôts, etc) qui sont attaqués exactement de la même manière et pour les mêmes raisons.

    Mais l’organisation des cheminots en assemblées générales interprofessionnelles comme en 1995 est repoussé par les centrales.

    Mais l’organisation des travailleurs en comités de grève et en coordinations, élues et révocables, est combattue par les bureaucraties.

    Mais nous ne gagnerons pas tant que nous ne dirigerons pas nous-mêmes nos luttes !

  • « La principale conquête de la première vague de grève réside dans le fait que des chefs ouvriers sont apparus dans les ateliers et les usines. (…) La grève a secoué, ranimé, renouvelé dans son ensemble le gigantesque organisme de la classe. (…) L’organisation de combat ne coïnciderait pas avec le parti, même s’il existait en France un parti révolutionnaire de masse, car le mouvement est incomparablement plus large qu’un parti. L’organisation de combat ne peut pas non plus coïncider avec les syndicats, qui n’embrassent qu’une partie insignifiante de la classe et sont soumis à une bureaucratie archi-réactionnaire. La nouvelle organisation doit répondre à la nature du mouvement lui-même, refléter la masse en lutte, exprimer sa volonté la plus arrêtée. Il s’agit d’un gouvernement direct de la classe révolutionnaire. Il n’est pas besoin ici d’inventer des formes nouvelles : il y a des précédents historiques. Les ateliers et les usines élisent leurs députés, qui se réunissent pour élaborer en commun les plans de la lutte et pour la diriger. Il n’y a même pas à inventer de nom pour une telle organisation : ce sont les « soviets de députés ouvriers ». (...) Le mot d’ordre de comités ne peut être abordé que par une véritable organisation révolutionnaire, absolument dévouée aux masses, à leur cause, à leur lutte. Les ouvriers français viennent de montrer de nouveau qu’ils sont dignes de leur réputation historique. Il faut leur faire confiance. Les soviets sont toujours nés des grèves. La grève de masse est l’élément naturel de la révolution prolétarienne. D’atelier en atelier, d’usine en usine, de quartier en quartier, de ville en ville, les comités d’action doivent établir entre eux une liaison étroite, se réunir en conférences par villes, par branches de production, par arrondissements, afin de couronner le tout par un congrès de tous les comités d’action de France. »

    Extraits de Léon Trotsky dans « L’étape décisive » (5 juin 1936)

  • ça y est ! Le baroud d’honneur est terminé ! Par une défaite évidemment ! Il n’était pas question pour la CGT de réellement se donner les moyens de faire reculer le plan de privatisation de la SNCF mais seulement de faire une petite partie de bras de fer pour avoir l’air de s’être battus ! Pas question comme en 1995 de faire des cheminots un point de mobilisation de l’ensemble des services publics, par exemple ! Quant à la grève reconductible, la CGT l’a refusée au début et ne l’a acceptée qu’en dernier, lui cassant ainsi les reins !

  • Un étudiant a trouvé, sur l’application de la SNCF, le moyen de se faire rembourser son billet de train après le départ de ce dernier. Le jeune homme a alerté l’entreprise par « souci d’honnêteté ». Il a reçu un mail de la SNCF vendredi après-midi, lui annonçant qu’un colis de remerciements allait lui être remis. Un colis rempli de goodies « relativement symbolique », a précisé la SNCF. La reconnaissance de la SNCF pour ceux qui l’aident à lutter contre ses failles est tout aussi symbolique !

  • La CGT-Cheminots a décidé ce jeudi de ne pas exercer son droit d’opposition à l’encontre de l’accord sur le temps de travail à la SNCF signé par l’Unsa et la CFDT. Même si elle ne signe pas les accords, la CGT valide avec cette décision de facto le texte, qui conforte l’essentiel du régime actuel des cheminots. Idem pour la convention collective négociée au niveau de la branche et signée par trois syndicats (Unsa, CFDT, CFTC).

    Dans un communiqué, le premier syndicat de la SNCF estime que s’opposer à l’accord serait revenu à "remettre en cause le fruit de la mobilisation des cheminots", qui ont fait grève du 1er au 15 juin. En fin de compte, l’accord obtenu est "proche" de la réglementation SNCF actuelle, se félicite la CGT-Cheminots. "La stratégie de la terre brûlée n’est pas la conception CGT du syndicalisme", ajoute la fédération en se présentant comme un "syndicat de lutte honnête et responsable".

    "La CGT a fait preuve de responsabilité en ne s’opposant pas aux accords", a déclaré Claude Faucher, délégué général de l’UTP (Union des transports publics et ferroviaires, qui regroupe la SNCF et ses concurrents privés). "Cet accord n’était pas celui que souhaitait chacune des organisations syndicales ni chacune des entreprises adhérentes de l’UTP, mais c’était le meilleur compromis possible compte tenu de la situation actuelle du système ferroviaire", a-t-il ajouté.

    La validation de ces deux accords reposait sur la décision de la CGT. Elle a choisi de les laisser valider…

    Cela montre que le conflit, du côté de la direction de la CGT, n’était qu’un baroud d’honneur... sans aucun honneur !!!

  • Un train s’est écrasé ce jeudi contre la gare de Hoboken, dans le New Jersey, à l’heure de pointe du matin. Selon les médias américains, il y aurait plus de 100 blessés.

    Attendrons-nous que cela arrive en France ?!!!

  • Le rapport, ce sont des installations qui pâtissent d’une baisse remarquable des investissements et de la maintenance, et aussi... des effectifs.

    En mars dernier, un rapport rédigé par l’association indépendante New Jersey for Transit pointait que, depuis 2002, les investissements dans les infrastructures de transport collectif avaient diminué de 19 % (en dollars constants), alors que, dans le même temps, le nombre d’usagers avait augmenté de 20 %. Cette diminution des investissements est principalement due à la baisse de la contribution de l’Etat du New Jersey.

  • Le président de l’Assemblée du New Jersey, le démocrate Vincent Prieto, dénonce lui aussi depuis de nombreux mois la situation : « Nous avons laissé dépérir le réseau au point que désormais le train n’est même plus une option pour de nombreux banlieusards. Le manque d’investissement est à l’origine d’innombrables retards, pannes, services défectueux et de tarifs inabordables », avait-il déclaré le 3 mars lors d’une conférence de presse.

    En mai 2015, un train Washington-New York avait déraillé près de Philadelphie (Pennsylvanie), faisant huit morts et 200 blessés. L’accident avait été causé par une vitesse trop élevée. Le tronçon où il s’était produit n’était pas équipé de dispositif de contrôle de vitesse.

    En décembre 2013, à New York, un train de banlieue roulant trop vite avait raté un virage à son arrivée dans le Bronx, faisant quatre morts et 77 blessés. Là encore, l’enquête avait démontré que l’accident aurait pu être évité si des investissements avaient été consentis dans un système de sécurité approprié.

    Mais la situation de l’Amtrak, la compagnie ferroviaire publique qui gère l’essentiel du transport de voyageurs aux Etats-Unis, est critique. Sur les 48 lignes exploitées, seule cinq sont rentables et une est à l’équilibre. La société génère un chiffre d’affaires de 3,2 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros), alors que l’exploitation des lignes lui coûte 4,3 milliards de dollars. La différence est trouvée chaque année dans la poche du contribuab

  • La répression bat son plein

    Les procédures disciplinaires se multiplient contre les militants syndicaux et les grévistes actifs pendant les actions menées contre la loi travail ou la réforme ferroviaire. Depuis mi-juin 2016, ils seraient « une centaine » chez SUD-Rail et « environ 300 » à la CGT à être sous le coup d’une procédure disciplinaire. La direction de la SNCF profite de la défaite du mouvement précédent, réalisée grâce à la stratégie perdante des directions syndicales : il faut frapper le maximum de travailleurs combatifs pour casser les luttes éventuelles contre la privatisation !!!

  • Dans la nuit de vendredi à samedi, un délégué du personnel Sud-Rail s’est suicidé sur son lieu de travail gare Saint-Lazare à Paris. Le syndicat met en cause la direction de la SNCF.

    Un conseil de discipline l’avait condamné à un dernier avertissement avant licenciement, avec 12 jours de mise à pied et à un déplacement disciplinaire pour avoir eu un regard menaçant envers son directeur.

    Sud-Rail affirme que la "mutation disciplinaire" lui a été signifiée "sans aucun respect des règles", car avec son statut de travailleur handicapé, "il aurait dû passer par le CHSCT". "De plus la direction n’ignorait pas que son médecin préconisait depuis plusieurs années pour sa santé qu’il reste dans un environnement de travail et interdisait tout déplacement".

  • Après avoir lutté contre la privatisation séparément des autres services publics, puis avoir lutté pour leur statut et leurs conditions de travail séparément de la privatisation, les conditions de travail sont dégradées quand même et maintenant le gouvernement s’attaque aux retraites des cheminots !

  • Il y a d’abord la proposition de loi présentée ce mercredi à la presse par deux sénateurs, Louis Nègre (LR) et Hervé Maurey (UDI), sur l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs à laquelle plusieurs syndicats, CGT en tête, sont opposés. Ébauchée en juin dernier, cette proposition détaille à présent les modalités concernant le transfert des personnels de la SNCF, cheminots et contractuels.

    À la suite d’un appel d’offres, « seront en priorité transférés les salariés volontaires pour rejoindre l’entreprise ferroviaire entrante. Si le nombre de salariés volontaires est inférieur à celui arrêté par les autorités organisatrices, le transfert des salariés restants sera obligatoire, suggèrent les sénateurs, Louis Nègre et Hervé Maurey. La proposition de loi garantit à l’ensemble des salariés transférés, qu’ils soient régis par le statut du groupe public ferroviaire ou contractuels, le bénéfice d’une rémunération annuelle au moins égale à leur rémunération antérieure et de leurs facilités de circulation. Par ailleurs, les salariés régis par le statut conserveront leur garantie d’emploi ainsi que leurs droits à la retraite, sous réserve de l’évolution du régime de retraite des agents de la SNCF ».

    En petit comité avec des cheminots, Emmanuel Macron a évoqué cet été la disparition progressive du régime de retraite des cheminots. « Ceux qui étaient à cinq ans de la retraite ne sont pas touchés, les autres ont des droits acquis dans un régime et à partir de ce jour-là basculent vers un régime unique où un euro cotisé donne lieu aux mêmes droits », a-t-il expliqué en promettant une loi-cadre pour la fin du premier semestre 2018 ou début 2019.

  • « Pour être franc, je pense que le modèle sur lequel on a vécu, le mythe de la SNCF, n’est pas celui sur lequel on construira la SNCF du XXIe siècle », a-t-il répondu à un salarié du Technicentre Atlantique de Châtillon (Hauts-de-Seine), qui l’interrogeait sur l’avenir du groupe public. « Votre défi sera de ne pas rester sur la protection du passé (…). Le vrai défi sera de dire : si vous voulez défendre votre entreprise, il faut la réinventer. »

    Macron, en réalité, aimerait bien réinventer l’esclavage !

  • Mais le pire serait, une fois encore, de faire croire que Macron s’attaque séparément aux cheminots alors qu’il s’attaque à tous les fonctionnaires, à tous les salariés, à tous les retraités, à tous les exploités, à tous les opprimés, aux jeunes, aux femmes, aux chômeurs, aux précaires, aux non-précaires !

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