jeudi 5 mars 2015
Areva est en réalité en faillite. C’est encore une fois l’Etat qui sauve un capitaliste en ne reconnaissant pas la faillite ! 45.000 salariés sont menacés et même plus, si on y rajoute maintenant les salariés d’EDF qui vont payer eux aussi la note !!!
Areva, c’était le fleuron de l’industrie française. Il se prenait pour le futur empire du nucléaire !!! Ce discours, on l’a entendu jusqu’à la nausée. En fait, avec 85% de capitaux d’Etat, Areva était géré comme une société privée avec des PDG qui se prenaient pour les plus forts de tous les capitalistes, prétendaient devenir l’équivalent de Total pour le pétrole et coûtaient quand même très cher aux fonds publics et pas qu’en argent ! Et tout ça pour quoi ? Pour arriver une faillite cachée, couverte sur fonds d’EDF par Hollande-Valls-Macron ! On va faire passer les énormes trous financiers d’Areva, on ne sait pas exactement combien de milliards, en partie sur les salariés d’Areva, en partie sur ceux d’EDF et en partie sur le consommateur d’électricité !!!
On prétend en compensation qu’Areva devrait « se rapprocher » ou fusionner avec EDF, en cédant ses activités non nucléaires. Et les salariés concernés des entreprises cédées ? Et les autres, ceux des secteurs rejoignant EDF, c’est pour s’entendre dire qu’ils sont en doublons ? Quand on pense que c’est l’Etat qui a séparé les secteurs publics : EDF, GDF, Areva et CEA !
Et pour Areva, l’Etat français n’a pas fait que donner des sous du contribuable ! Il a fait des guerres, comme au Niger et au Mali, ou encore au centrafrique, pour récupérer l’uranium ! Il a déstabilisé des pays entiers pour les bonnes affaires d’Areva ! Il a fabriqué des dictateurs, remplaçant les dirigeants qui discutaient trop les contrats avec Areva ! Il a servi de caution aux magouilles du nucléaire (l’entreprise TEPCO notamment) et de l’Etat japonais. Il a cherché à cacher les risques du nucléaire, payé pour cela des faux rapports, des fausses mesures, etc. Tout ça pour finalement que tout cela capote et pour faire boire la tasse à des milliers de salariés du nucléaire ou des autres entreprises énergétiques d’Areva ou d’EDF qui vont être chargés de payer les pots cassés. Le nucléaire est bien le symbole de cette société où le système rend ses derniers rayons mortels avant de tomber dans la nuit noire !
Si Areva prend l’eau, c’est que le financier a pris le pas sur l’industriel de manière mondiale et irréversible. Ce n’est pas une question de bonne gestion ni de bonne politique. Il en est résulté des catastrophes et des scandales industriels, que ce soit au Japon à Fukushima, scandale dans lequel Areva est impliqué, que ce soit les rachats de mines d’uranium dans le monde : Uramin, East Asia Minerals, Forte-Energy, Sumnit Resources, West Australian Metals… Que ce soient les scandales industriels, c’est-à-dire les EPR en Finlande et à Flamanville, EPR qui semblent bien plombés par plus que des retards ! Et Areva s’était préparé à lancer dix EPR contre deux en construction actuellement (et deux en projets en Chine)… Une fuite en avant qui a chuté sur Fukushima et sur l’effondrement économuique mondial… Il faut dire que les EPR coûtent très cher, et beaucoup plus cher qu’annoncé initialement.
Il y a un risque grave avec les EPR ; c’est l’utilisation du combustible nucléaire MOX ! Le Mox, c’est cet assemblage d’uranium appauvri et de plutonium, fabriqué par l’usine Melox, située sur le site de Marcoule, dans le Gard. Flamanville devrait utiliser 100% de MOX !!! Les EPR sont spécialement concus pour le MOX. Et, dans le monde, le MOX n’est produit que par Areva !!! Il est plus efficace en énergie mais beaucoup plus dangereux ! Par rapport à un combustible classique, du fait de la présence de plutonium fissile dans le combustible, un nombre de fissions plus important est provoqué par les neutrons rapides, avant qu’ils ne soient ralentis. La conséquence en est que les moyens de contrôle de la réactivité, qui agissent principalement sur les neutrons lents, sont moins efficaces !! Par ailleurs, les réacteurs « moxés » se caractérisent par une diminution des contre-réactions de vide. En outre, un nombre plus réduit de neutrons retardés étant émis après une fission, le combustible est plus sensible à des variations rapides de réactivité.
L’accident de Fukushima est lié au MOX. L’exploitant japonais TEPCO a utilisé, à partir de février 2011, du combustible MOX dans le 3e réacteur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, utilisation qui a duré fort peu de temps en raison des accidents nucléaires entraînés par le tsunami du 11 mars 2011 et les pannes consécutives sur les systèmes de refroidissement de la centrale. Au moment de la catastrohpe de Fukushima, deux réacteurs utilisaient du MOX au Japon. En tant que déchet, le MOX dégage plus de radioactivité, produits plus de radioisotopes différents et de chaleur et sa conductivité thermique se dégrade (avec une relation non linéaire) au fur et à mesure de son temps de "combustion" dans le réacteur que le combustible classique : le refroidissement du MOX usagé prend environ 10 fois plus de temps (50 ans au lieu de 5 à 8 ans), ce qui demande des installations de refroidissement plus grandes. retraitement nucléaire et stockage de ce combustible sont nettement plus problématiques que ceux de combustibles issus d’uranium. C’est pourquoi il n’est actuellement pas envisagé de retraiter de nouveau le MOX usagé. Selon le CEA, qui soutient toujours Areva, le MOX permet d’économiser de l’uranium enrichi et de réduire la quantité de plutonium parmi les déchets ultimes. L’uranium enrichi à 4 % est remplacé par un mélange contenant 8 % de plutonium et 92 % d’uranium appauvri, qui produit en fin de vie un mélange comprenant 4 % de plutonium, ce qui entraîne donc une diminution nette du stock de plutonium. Le combustible MOX est beaucoup plus radioactif et radiotoxique que le combustible à base d’uranium enrichi, de l’ordre de dix à cent mille fois plus. De ce fait, la fabrication du combustible MOX, son transport à travers le monde et son utilisation dans un réacteur nucléaire nécessitent des précautions particulières en termes de radioprotection des travailleurs et des populations des territoires traversés. De plus, le caractère potentiellement proliférant de son contenu en plutonium impose des précautions supplémentaires en termes de sécurité nucléaire. Les différences de comportement entre le plutonium et l’uranium peuvent atteindre la sûreté des réacteurs nucléaires moxés. En effet, les propriétés physiques du MOX affectent les performances thermiques et mécaniques des assemblages combustibles. En particulier, le MOX entre en fusion beaucoup plus rapidement que l’uranium enrichi, car son point de fusion est plus faible.
Imposer mondialement la supériorité des EPR, c’était imposer le MOX et c’était imposer Areva mais Fukushima a montré les risques que faisait peser le MOX et a fait chuter cette option !
A Fukushima, le Mox a fondu au sein de l’un des réacteurs de la centrale de Fukushima, contribuant à disperser du plutonium alentour… La radioactivité du Mox, même « usé », demeure beaucoup plus forte que celle de l’uranium. Hautement radiotoxique, le plutonium n’existe pas à l’état naturel. La dose annuelle limite en cas d’inhalation de plutonium par un adulte est fixée à 1 millième de microgramme. Et sa période radioactive s’étire, en fonction des isotopes, de 88 ans à… 80,8 millions d’années ! « Ce combustible est un million de fois plus radioactif que l’uranium de base. Sa radioactivité et sa plus grande chaleur rendent sa manipulation complexe. En cas de perte du système de refroidissement, sa présence dans le réacteur et dans les piscines aggrave les conséquences possibles », décrit Bernard Laponche, physicien nucléaire et cofondateur de l’association scientifique Global Chance. Le Mox était présent au sein du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima, lors de la fusion du coeur après le tsunami du 11 mars 2011. 32 assemblages de Mox, pouvant contenir jusqu’à 1,3 tonne de plutonium, auraient donc partiellement ou totalement fondu. Deux ans plus tard, on ne sait toujours pas si ce magma de matières fissiles hautement abrasives et radioactives – appelé corium – est resté confiné au sein de la cuve du réacteur, ou s’il en a débordé. Et quelle quantité d’eau, chargée de radioactivité et de plutonium, s’est déversée dans l’océan.
Malgré un rendement discutable, l’avantage commercial principal du Mox, comparé aux assemblages classiques d’uranium enrichi, c’est qu’il permet à Areva de retraiter et de « valoriser » une partie du plutonium produit lors de la fission de l’uranium dans les réacteurs nucléaires, et considéré comme des déchets hautement dangereux. Plus Areva écoule du Mox, plus elle économise d’uranium naturel importé du Niger ou du Kazakhstan. Car comme bien d’autres matières premières, les réserves d’uranium s’épuisent : il en resterait pour 51 années de consommation mondiale, au rythme actuel. « Le Mox est un produit performant issu du recyclage. Il permet de diversifier son portefeuille de combustibles », vante ainsi le site de l’entreprise française.
La fuite en avant du nucléaire est bel et bien une aventure financière qui se moque des vraies nécessités scientifiques et industrielles et qui arrive à une impasse comme tout le système économique qui l’a propulsée…