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Le monde capitaliste pleure Nelson Mandela

vendredi 6 décembre 2013

Le monde capitaliste pleure Nelson Mandela

Bien sûr, les milieux populaires eux aussi croient devoir pleurer Mandela et le révérer. Mais ce qui peut permettre de comprendre quel rôle ce dirigeant bourgeois nationaliste a joué, c’est pourquoi les classes dirigeantes acclament unanimement Mandela.

Les termes même des félicitations mondiales des classes dirigeantes à l’égard de Nelson Mandela, qui vient de décéder, devraient faire réfléchir tous ceux qui y voient une idole de la lutte de libération des opprimés noirs d’Afrique du sud. En effet, il ne faut pas chercher pourquoi le peuple adule Mandela mais pourquoi les classes dirigeantes capitalistes du monde en ont fait leur idole !

Ces dernières l’expriment ainsi : Mandela a su réconcilier les forces sociales violemment opposées qui risquaient de s’affronter dans une explosion sans précédent du volcan social. Les mêmes commentateurs nous disent espérer que la mort de Mandela permette à l’Afrique du sud, toujours aussi polarisée entre riches et pauvres, entre exploiteurs et exploités, de ne pas exploser dans une lutte révolutionnaire.

Réconcilier les opprimés et leurs oppresseurs, voilà ce que les classes dirigeantes ont apprécié chez Nelson Mandela.

Il est remarquable que ce soient les mêmes classes, les mêmes Etats, les mêmes forces sociales et politiques qui aient soutenu quasi unanimement l’apartheid durant de longues années et qui se félicitent ainsi du rôle historique joué par Mandela alors qu’elles le traitaient alors de terroriste, de communiste, de criminel.

C’est lorsque la lutte du prolétariat sud-africain a menacé de tourner la révolution sociale que la bourgeoisie impérialiste a décidé de désamorcer le conflit en s’appuyant sur le parti de Mandela, l’ANC, en soutenant une alliance de la bourgeoisie et des mandélistes appelée le Front Uni et en décidant d’extraire Nelson Mandela de prison pour le mener carrément au pouvoir.

Il est symptomatique que les premières négociations secrètes entre le pouvoir de l’Apartheid et l’ANC se soient déroulées entre les patrons des trusts sud-africains menacés par des grèves insurrectionnelles et les leaders de l’ANC. Il est symptomatique que l’accord qu’ils ont trouvé pour sauver le capitalisme sud-africain de la révolution ait dû être contresigné par les principaux dirigeants syndicaux comme le leader du syndicat des mineurs, la NUM. Il est symptomatique que cela ait coûté à la grande bourgeoisie sud-africaine l’achat de ces leaders à prix d’or, le dirigeant syndical de la NUM devenant d’un seul coup milliardaire !

Il est symptomatique qu’ensuite ce soit un accord, au plus haut sommet, entre l’impérialisme américain et la bureaucratie russe stalinienne et gorbatchévienne qui ait été nécessaire pour couvrir l’opération avec l’accord avec le parti communiste (stalinien) d’Afrique du sud.

Il est symptomatique que ce soit le parti blanc de l’apartheid, le parti national de De Klerk, qui ait lui-même mis en place la fin de l’apartheid !

Il est symptomatique que toutes les forces sociales et politiques prolétariennes qui n’avaient pas soutenu l’ANC soient carrément effacées comme si elles n’avaient pas existé alors que c’est souvent elles qui menaient la lutte des travailleurs sud-africains et pas l’ANC !

Il est symptomatique enfin que l’accord de « fin de l’apartheid » ne change que la forme politique de celle-ci en conservant sur le fond la même dictature des classes dirigeantes, les mêmes pauvres, les Noirs, les townships, les ouvriers, et les mêmes riches (mis à part quelques individus).

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Messages

  • oui je suis très bouleversé par le faite que la classe dirigeante mondiale déplore la mort de celui qui avait été qualifié de tous les noms pendant la lutte apartheid,je cite terroriste, communiste, et criminel .
     alors voici mes questions au sujet de Mandéla !
     qui était Mandéla ?
     pour qui a t-il réellement milité ?
     quelle classe sociale à profité de son accession au pouvoir ?
     Mandéla le plus grand traite au monde ?
     ou Mandéla le symbole de la tromperie ?
     en fin sa tentative de vouloir réconcilier les opprimés et leurs oppresseurs n’est-il pas vouée à l’échec ?

    • cher S de Bko,
      merci de ton message et on compte sur toi pour continuer à nous communiquer tes réflexions sur ce thème et sur bien d’autres dont la situation à Bko...
      bonne suite de tes interventions sur le site et bonne année
      Robert Paris

  • s’ils craignaient réellement Mandela il serait mort comme touts les autres sans exceptions ! La seule explication qui puisse justifier l’exception de Nelson Mandela est la collusion, 30 ans de prison viennent à bout de n’importe qui, Nelson Mandela devenait pour les Afrikaners une formidable opportunité à saisir afin de donner l’illusion de leur défaite. Nelson Mandela en 30 ans n’était plus l’avatar de la cause de l’ANC mais son ombre, l’usure du temps et le doute a eut raison de sa détermination, il a donc pactisé avec les afrikaners un contrat avantageux pour ces derniers car le pouvoir économique sont toujours entre leur main. Il suffit d’y aller pour s’en rendre compte, c’est assez impressionnant, malgré l’existence d’une bourgeoisie sud africaine grandissante.

  • Moi je dit il aurait fallut confisquer les bien venue de la spoliation des noirs sud AF, pour créer des conditions descends a tous ces pauvres bougres qui tirent la langue parce que des individus comme TUTU, a force de montrer ses dents blanches, les petits blancs nous ont prit pour des débile accélérer.

    Quand a Nelson MANDELA, pour que les British mette sa statue en bronze a Londres, a mon avis il c’est fait rouler dans la farine, et il en est sortie tout noir, comme la vache de gros Jean ni tête ni queue.

    Avec tous les crimes commis contre les noirs par ces gens là, milles ans ne suffiraient pas a se faire rembourser comme les Juifs par les Nazies.

  • Pour les afrikaners Mandela était un compromis acceptable, du fait de sa modération à l’égard de ces derniers, il était le plus enclin à signer un accord que leur était favorable. Pour preuve la suite logique des événements où aucun afrikaners, j’ai bien dit aucun, n’ont été inquiété à être juger pour ses crimes. C’est un concept tellement irrationnel que seul des êtres à la moralité composite et abstraite pourrait admettre ce type de justice, dans la réalité que nous vivons aucun pays décolonisé n’a fait ça, c’est un manque de respect totale pour l’histoire, si bien que jamais les blessures ne se refermeront en Afrique du Sud. A la rigueur en Inde, les Indiens ont pardonné aux Anglais, mais qu’à la seule condition qu’ils dégagent tous sans exception, ils ont donné 3 jours à la France pour se barrer de Pondichéry, pas un de plus.
    C’était ça le deal, limiter le plus possible la casse, Mandela a-t-il pactisé ou a t-il été trop naïve en vendant son pays de la sorte aux pouvoirs afrikaners ?
    J’y étais et je t’assure que les blancs vivent comme au bon vieux temps, rien à changé, le noir est toujours au plus bas de l’échelle !

  • Si Mandela et tous ces traitres à leur peuple et à la classe ouvrière que sont les staliniens n’avaient pas vendu leur conscience et leur combat aux capitalistes étrangers, on n’en serait pas là.
    Le résultat de leurs magouilles est une Afrique du Sud vendue aux capitalistes : de l’exploitation raciste visible et officielle sous l’apartheid, on est passé à l’exploitation "raciste invisible".

  • Certains militants révolutionnaires écrivent :

    « Mandela est devenu le symbole de la lutte contre l’oppression raciale. Mais ce combat des pauvres et des ouvriers, les dirigeants impérialistes voudraient l’ensevelir sous les chrysanthèmes. » voir ici

    Mais, ce faisant, ils participent du mensonge politique tout en se donnant l’air de le dénoncer.

  • hommage à Mandela ! Bien que nous n’avions pas les mêmes idées, il fut malgré tout un militant panafricain qui a lutté sur le terrain politique pour la cause des noirs, une cause que j’estime légitime. Il me semble plus tôt inapproprié de lui reprocher de ne pas avoir agi dans le sens du prolétariat, et d’avoir profité des circonstances pour défendre sa cause qui est aussi légitime que celle du communiste. Voir des traites en tous nos opposants est une position moraliste qui n’aide pas à comprendre la réalité.
    Mandela était un panafricain, qui défendait la libération de l’Afrique et une Afrique dirigeait par des Africains. Il a mis sa pierre à l’édifice, et s’inscrit dans les grandes figures africaines. Que les capitalistes le pleure parce qu’il était pro-capitaliste, cela nous empêche en rien de pleurer un militant panafricain qui lutta pour la cause d’un peuple opprimé, la cause des Noirs ;

    • Tu ne trouves pas bizarre que tous tes ennemis mondiaux, qui étaient farouchement opposés à cette cause qui n’est pas seulement la tienne mais la nôtre, pleurent aussi ?

      Tu n’es pas étonné que cette cause ait tellement bien été défendue que les Noirs sont tout aussi opprimés aujourd’hui qu’hier et que le véritable pouvoir sud-africain soit aussi blanc qu’hier, aussi pourri qu’hier, aussi assassin qu’hier (voir Marikana notamment) ?

      Tu n’es pas étonné que ce soit le responsable du parti de l’apartheid, du pouvoir d’Etat blanc raciste qui ait été lui-même le tirer de prison pour le porter au pouvoir ?

      Ne peux-tu voir que Mandela et DeKlerk avaient un point commun : pour eux, contrairement à toi et c’est dommage, la question de classe primait sur la question de race même s’ils avaient tout les deux fait croire le contraire, l’un aux Noirs et l’autre aux blancs ?

      Ne peux-tu pas voir que, l’apartheid n’a pas toujours existé en afrique du sud et s’il a été mis en place, c’est à un moment où exploités et opprimés noirs et blancs étaient en train de s’entendre sur des bases de classe contre la classe capitaliste et l’apartheid les a divisés pour les détourner de cette lutte de classe ?

      Ne peux-tu pas voir que ce n’est pas Mandela en prison ni son parti ANC que les racistes ont craint au point d’abandonner la forme de l’apartheid (en gardant le fond) mais c’est la lutte de classe de la classe ouvrière sud africaine ? Et ce n’est pas seulement les racistes qui ont eu peur, c’est les capitalistes sud-africains et les capitalistes du monde entier qui ont tous fait pression. Et pas parce qu’ils étaient choqués moralement, pas parce qu’ils étaient choqués par la dignité d’un noir en prison. Parce qu’ils avaient peur du volcan social sud-africain et des retombées que cela allait avoir sur tout le continent noir et même au-delà.

      Non, ton point de vue de lutte panafricaine d’abord t’empêche de voir la réalité de classe du combat réellement panafricain, réalité de classe dans laquelle Mandela est de l’autre bord, du côté de la classe capitaliste !

      La classe bourgeoise est incapable d’être réellement panafricaine et ne l’a jamais été, pas plus Mandela qu’un autre.

      Mandela est celui qui a vendu les Noirs, de la même manière que les prétendus leaders des indépendances, pas celui qui les a conduit au combat de la victoire.

      Les négriers les plus importants sont noirs eux aussi mais on ne peut pas les appeler des dirigeants du combat des noirs. Leur rôle est de vendre le peuple aux exploiteurs et aux racistes.

      La classes dirigeante mondiale s’en fout des races, elle ne connait que le profit. La preuve les pires racistes américains et européens embrassent un Mandela et un Obama parce qu’ils sont utiles pour les sauver. Mais aucun d’entre eux n’en n’a rien à faire des mineurs sud-africains de Marikana pas plus qu’ils ne se préoccupaient des combattants mineurs sous l’apartheid qui sont les vrais héros de la lutte contre l’apartheid donc que personne ne glorifiera jamais, même pas toi !

  • nous sommes nés et nous vivons dans un monde raciste, et ce n’est pas en Afrique du Sud que tout cela a commencé. On est noirs, blancs, rouges, jaunes, indépendamment de notre volonté, et si un de ces clans décide d’’exploiter les autres clans, la seule défense des clans opprimés est, selon moi à saluer. Si la société humaine est à l’heure d’aujourd’hui structuré en clans, en races, nous ne pouvons qu’être du côté des clans opprimés et salué ceux qui ont mené le combat.

    J’entends ce que tu dis, mais ça ne suffit pas à nier le développement de la bourgeoisie noire sud africaine. Bien que très marginale, certains Noirs ont réussi à saisir cette brèche pour faire entendre leur voix. Il n’a pas mené le combat du prolétariat, parce qu’il en était étrangé, il était un bourgeois Noirs et il a mené son combat en tant que bourgeois noir.

    L’histoire fait son chemin, l’apartheid a reçu un coup dur en Afrique du Sud, et l’ANC a su saisir l’occasion pour défendre sa politique. Sur leur politique, tout est a leur reproché, même sur le plan du panafricanisme. L’apartheid a reçu un coup dur politiquement, mais elle subsiste tant sur le plan politique que sur le plan économique. Mais on ne saurait pronostiqué sur le cas où l’ANC n’aurait pas coopéré avec le gouvernement Sud Africain, parce qu’elle n’est que fantaisie.

    Qui est Mandela ? Je répondrai un Noir qui a passé une bonne partie de sa vie à se battre pour les siens. De sa vie, il n’a eu qu’une seule occasion pour offrir aux siens quelques droits dans leur propre pays et les possibilité de réussir pour quelques uns. Beaucoup lui reproche de n’avoir pas mené le combat des siens jusqu’à la victoire, ce qu’il est vrai. Mais peut-on reproché à une personne fait d’avoir fait du mieux qu’il pu ? Je pense que non, même si son mieux nous a, au retour, fait beaucoup de mal.

    • Le monde n’est pas du tout structuré en races et si l’histoire de Mandela démontre quelque chose, c’est bien cela : l’intérêt du pouvoir blanc a été de mettre en avant un dirigeant noir... Le monde est divisé en classes et les races ne sont qu’une division supplémentaire, parfois indispensable et parfois gênante pour les classes dirigeantes.

      Il est arrivé aux capitalistes blancs les pus racistes du monde de sauter par dessus leur racisme mais il ne leur est jamais arrivé de passer par dessus leurs intérêts de classe.

      Qui seraient "les siens" pour un bourgeois noir comme Mandela ? Les riches blancs avec lesquels il s’est uni pour sortir la classe dirigeante de son cauchemar révolutionnaire prolétarien ! Pas les pauvres des mines ou des townships aujourd’hui aussi opprimés et exploités qu’hier !

  • Nous ne discutons pas sur des reproches à Mandela ou à l’ANC car nous ne reprochons rien au camp de la bourgeoisie. Nous ne reprochons même pas au camp stalinien qui a trompé le peuple une fois de plus. Là aussi, on ne trahit pas le peuple quand on n’est pas du même bord. Cela faisait longtemps que le stalinisme avait quitté le camp des opprimés et des exploités. La bourgeoisie noire d’Afrique du sud n’est pas plus dans le camp des exploités et opprimés noirs que la bourgeoisie sénégalaise ou mauritanienne n’est dans le camp des opprimés et exploités sénégalais ou mauritaniens. Nous ne considérons pas que la bourgeoisie noire n’a mené qu’un combat partiel des opprimés noirs mais qu’elle a mené le combat pour devenir les négriers au service des mêmes esclavagistes. Nous n’avons nullement à pleurer les Mandela ni les Senghor ou les Houphouët Boigny. Ce ne sont pas des leaders des masses opprimées mais des leaders de la bourgeoisie. Tant que nous ne serons pas capables de comprendre que des fossés de sang nous séparent des classes dirigeantes, tant que nous serons fiers de nos oppresseurs sous le prétexte qu’ils ont la même origine que nous, nous ne serons bons qu’à nous forger de nouvelles chaînes.

  • Mandela n’a pas été le destructeur de l’apartheid mais, en un sens, son sauveur, celui qui a permis de changer la forme de ce régime d’exclusion pour en conserver le fond. C’est au moment où les masses populaires se révélaient capables de détruire vraiment le système d’exploitation en Afrique du sud et de menacer celui de tout le continent, l’arrangement négocié avec les dirigeants de l’apartheid et les dirigeants du monde a permis ce rafistolage de dernière heure. N’oublions pas que la fin de l’apartheid date d’une période où tout le continent était parcouru par des révoltes contre les dictatures et la misère et qu’il aurait suffi que les prolétaires d’Afrique du sud prennent le pouvoir pour entraîner des réactions partout en Afrique. C’est pour cela que l’impérialisme, qui avait jusque là parfaitement accepté le régime d’apartheid, a décidé qu’il fallait en finir. Les grèves devenaient massives et explosives, les milieux populaires étaient également dans le mouvement avec les townships, les femmes et les jeunes entrainés eux aussi. L’économie battait de l’aile et la classe capitaliste perdait pied, sa répression méthodique devenant incapable de faire face. Tout le continent africain avait les yeux fixés sur le prolétariat sud-africain symbolisé par ses mineurs en grève…

    Il faut rappeler que la lutte que je viens d’évoquer n’était nullement dirigée par l’ANC de Mandela et même pas par son allié politique, le parti communiste sud-africain ni encore moins par son allié politique l’UDF, alliance de la bourgeoisie anti-apartheid, des staliniens et des nationalistes. Aucune de ces forces n’avait un poids déterminant dans la classe ouvrière et c’est cette dernière qui était l’aile marchante du combat contre l’apartheid.

    Il faut aussi rappeler que cette situation avait pour origine la volonté du parti ANC de se construire en dehors du pays au travers de son aile militaire Umkhonto et des actions clandestines. Le syndicalisme n’intéressait alors pas du tout l’ANC qui ne dirigeait aucune fédération et même aucun syndicat. Seul le parti stalinien dirigeait un des syndicats mais il était loin d’être un syndicat particulièrement important. Le courant panafricain dirigeait la NUM, syndicat des mineurs. L’essentiel des autres syndicats combatifs étaient dirigés par des militants trotskystes. Rappelons que l’ANC ne se disait pas panafricain et traitait les panafricains de racistes puisqu’ils voulaient organiser séparément les Noirs.

    L’un des points cruciaux de la stratégie de la bourgeoisie en Afrique du sud a consisté à assurer à l’ANC et à ses alliés la mainmise sur le mouvement ouvrier, quitte à en payer le prix. Il a fallu notamment acheter carrément rubis sur l’ongle le syndicat NUM. Son leader Ramaphosa a notamment été transformé de mineur syndicaliste pourchassé en milliardaire noir !!! Il a fallu aussi exercer des pressions énormes et violentes sur les syndicats dirigés par des trotskystes. L’un des moyens de pression a consisté dans une vague d’assassinats et d’agressions de dirigeants syndicaux par des groupes militaires fondés par Winnie Mandela et s’appuyant sur la jeunesse des townships militairement organisée.

    Il a fallu aussi tout le poids du parti stalinien sud-africain qui a ainsi suivi la consigne donnée par Moscou, Gorbatchev ayant mis sur pied cette stratégie conjointement avec l’impérialisme américain. Pour réussir cette manœuvre, l’argent n’a pas manqué et les trusts sud-africains on eux-mêmes fourni tous les moyens pour réaliser cet accord.

    Ils ont directement négocié avec l’ANC en Suisse. L’ANC s’est engagée à remettre en question son discours prétendument socialiste précédent. Le parti stalinien a donné sa caution à cette opération alors que jusque là il prétendait que l’ANC était quasiment communiste, ce que Mandela n’avait jamais dit ! Selon l’accord signé, l’ANC reconnaissait la propriété privée des moyens de production, le rôle des trusts, la nécessité du profit capitaliste et s’engageait à ne pas emmener l’Afrique du sud sur une voie socialiste.

    Les patrons ont alors exercé la pression maximale sur les dirigeants syndicaux : soit ceux-ci faisaient adhérer leur syndicat à l’accord avec l’ANC et ses alliés, et dans ce cas, toutes les possibilités leur étaient ouvertes, soit ils étaient menacés d’être détruits par la répression. Cela signifie que c’est les méthodes de l’apartheid qui ont servi une dernière fois à obliger le syndicalisme de se mettre sous la coupe des dirigeants bourgeois noirs.

    La mise au pas politique des syndicats a été facilitée par la pression énorme qui s’exerçait au sein même de la classe ouvrière à laquelle on promettait la fin de l’apartheid en échange de l’abandon de son indépendance de classe. Les syndicats, qui n’avaient pas vraiment développé de perspective politique propre, n’ont pas résisté et les rares qui l’ont tenté ont été balayés aisément. Le parti stalinien a joué un rôle important pour dénoncer les leaders syndicalistes qui voulaient rester indépendants de l’ANC et de l’UDF tout en facilitant les opérations bureaucratiques des leaders syndicaux qui acceptaient l’alliance avec la bourgeoisie.

    Aujourd’hui, l’ensemble de la manœuvre qui a permis de désamorcer une situation révolutionnaire explosive et menaçante pour la bourgeoisie mondiale, toute cette opération de tromperie bien montée est occultée par les louanges au seul Mandela….

    Comme si une personne emprisonnée par le régime d’apartheid pouvait exercer une pression sur les dirigeants de l’apartheid qui l’avaient condamnés à la prison à vie pour terrorisme, comme si les dirigeants de l’apartheid comme son principal responsable, chef du parti de l’Apartheid, le parti national, chef de l’Etat, dirigeant aussi toutes les forces de répression, comme s’il avait été touché par la grâce du courage de Mandela ! Quel baratin risible nous est ainsi servi….

    Cela permet à l’impérialisme de cacher qu’il a reculé devant la force du prolétariat révolutionnaire. Cela lui permet de faire croire que dans le monde capitaliste et impérialiste il y aurait des critères moraux, humanitaires, de courage et de dignité qui auraient du poids pour transformer la planète !!!

    Cela permet à la bourgeoisie mondiale de faire l’éloge de la non-violence, de l’entente des classes et des races, de la fin des guerres civiles, une fin fondée prétendument sur la modération d’un Mandela !!!

    Trop de mensonges !! Mandela était le dirigeant de l’ANC et dirigeant et fondateur de son groupe armé clandestin qui assassinait systématiquement des membres des forces armées et de police d’Afrique du sud par des incursions épisodiques depuis les Etats voisins. Où est le pacifisme là-dedans ? Est-ce le pacifisme de Mandela enfermé dans une prison à vie ?

    A qui fera-t-on croire que c’est cela qui a amené De Klerk, chef de l’apartheid, de le supprimer, de donner le droit de vote aux Noirs pour donner le pouvoir à Mandela et à l’ANC ?

    C’est un conte pour enfants de moins de trois ans ! Qu’il soit diffusé à grande échelle sans réaction partout dans le monde ne fait que démontrer que toutes les forces sociales et politiques du monde, de la grande bourgeoisie à la bureaucratie russe en train de négocier son acceptation dans le marché capitaliste mondial, ont cautionné cette opération.

    Faire croire que le courage personnel de Mandela aurait joué le moins du monde pour faire basculer l’horreur du régime d’apartheid, c’est déclarer qu’on croit au père Noël, aux coups de baguette magique et aux prières pour attendrir les bourreaux ! Bien entendu, rien de tout cela n’est vrai.

    Oui, on a volé au prolétariat une révolution sociale de grande ampleur. Une fois de plus le stalinisme s’est allié pour cela à l’impérialisme. Une fois de plus l’opinion publique a été entraînée par les illusions de la petite bourgeoisie tombant dans tous les panneaux de la grande bourgeoisie et le prolétariat a pâti de l’absence d’une organisation de classe internationale.

    Les militants trotskystes sud-africains ont payé le prix des reculs du mouvement trotskyste international, les dirigeants des organisations anglaises auxquels ils étaient liés cultivant l’opportunisme et ne conseillant nullement une politique de classe dépassant le niveau du syndicalisme et du nationalisme.

    Voilà comme la fin de l’apartheid a pu être une défaite importante au lieu d’être une importante victoire du prolétariat.

    Les travailleurs et le peuple sud-africain ne sont pas les seuls à payer cette nouvelle défaite. C’est tout le prolétariat mondial qui le paie aujourd’hui. Les occasions manquées ne sont pas seulement des parties remises. Ce sont des reculs historiques qui se paient et qui ne pourront être remis en cause que par une nouvelle offensive prolétarienne. Celle-ci nécessitera des militants qui aient tiré des leçons du passé. Tous ceux qui tenteraient de faire passer les défaites et les tromperies pour des victoires et des stratégies positives ne feraient que nous préparer de nouvelles défaites sanglantes et déterminantes face à la chute du système capitaliste, défaites menant à un recul fondamental de l’Humanité. Car il n’est pas vrai que le capitalisme va obligatoirement survivre à son effondrement. L’Histoire n’est pas une montée continue. La société capitaliste peut très bien donner naissance à une nouvelle barbarie féodale et esclavagiste. Propager les mensonges du passé, c’est préparer les nouveaux pièges pour y tomber demain…

  • reproché à mandela d’avoir tué la révolution prolétarienne me semble être un raccourci facile. Si on prend pour exemple la révolution européenne débuté en 1917, son échec est le fait de la bourgeoisie qui a mené et gagné la guerre contre le prolétariat européen. Les réformistes sont-ils les responsables de l’échec du prolétariat ? je répondrai pour ma part, non, la bourgeoisie s’est organisée pour étouffer et isoler la révolution prolétarienne débutée en Russie, pour dissuader le prolétariat des autres pays dans une telle entreprise. La direction prolétarienne ne s’est pas désolidarisé de son groupe sociale, mais n’a fait que d’exprimer que les inquiétudes pesant sur l’entreprise révolutionnaire.
    La lutte des classes est une bagarre entre deux groupes sociaux aux intérêts contradictoire et irréconciliables selon révolutionnaires, et conciliable selon les réformistes. Chacune de ces tendances se bat pour prendre la direction de leur groupe social. On ne peut reprocher à des militants qui aspirent à prendre la tête d’un groupe social de gagner leur combat.
    La difficulté de l’Afrique du sud vient de la confusion d’une race et d’une classe sociale. Mandela était avant tout le représentant d’une race, et il s’est battu en tant que noir. Bien que les communistes ont gagné des membres de l’ANC, ils n’ont pas gagné Mandela et c’est pour cela que les capitalistes ont cru bon de s’appuyer sur un représentant noir non communiste et très ouvert au capitalisme. (selon Karl Marx, l’idéologie dominante est l’idéologie de la classe dominante, donc il était plus naturelle, selon les lois sociales, à Mandela d’être capitaliste que communiste)
    Pour ma part, je discute avec du monde, mais n’est jamais reproché à une personne que je n’ai pas gagné d’avoir un point de vue différent du mien. Si le seul tort que nous avons envers Mandela c’est de n’avoir pas rejoint les communistes, et bien ce tort ne doit pas lui être adressé, mais adressé aux communistes Sud africain qui n’ont pas su gagner un homme d’une telle envergure.

  • Tu dis :

    « Reprocher à Mandela d’avoir tué la révolution prolétarienne me semble être un raccourci facile. »

    Heureusement que l’on a développé l’idée qu’on ne reprochait rien du tout à Mandela car il n’est en rien dans notre camp et qu’il a parfaitement réussi son opération pour la classe au service de laquelle il travaille qui est la classe qui est adversaire non seulement de celle des exploités mais aussi de celle de tous les opprimés, notamment sur des bases raciales et esclavagistes, c’est-à-dire la bourgeoisie capitaliste.

    Si on reprochait aux dirigeants bourgeois d’avoir tué la révolution sociale, ce serait triste car ce boulot est le leur et il faut compter qu’ils continueront à le faire.

    Si nous reprochons quelque chose, c’est aux leaders trotskystes du mouvement ouvrier sud-africain et d’ailleurs le terme reproche n’est pas le bon dans ce cas : il y a des choses qu’ils ne comprenaient pas et que leur direction internationale trotskyste en Angleterre ne comprenait pas.

    Si nous reprochons quelque chose, cela ne peut être qu’à notre camp, celui du prolétariat révolutionnaire, le seul capable de libérer les exploités et les opprimés, fut-ce les opprimés sur des bases raciales.

    Tu dis :

    « La lutte des classes est une bagarre entre deux groupes sociaux aux intérêts contradictoire et irréconciliables selon révolutionnaires, et conciliable selon les réformistes. Chacune de ces tendances se bat pour prendre la direction de leur groupe social. On ne peut reprocher à des militants qui aspirent à prendre la tête d’un groupe social de gagner leur combat. »

    Non ! Tel n’est pas mon point de vue : une classe sociale ne vise pas à diriger son propre groupe. Une classe sociale qui a un avenir historique vise à diriger toute la société et pour cela elle a besoin de diriger non seulement elle-même mais aussi d’entraîner l’adhésion d’une grande partie de la classe intermédiaire.

    En effet, la lutte des classes ne concerne jamais deux classes mais le plus souvent trois et la troisième, intermédiaire, même si elle n’a pas de perspectives historiques différentes à offrir, détermine le succès des deux autres classes ou leur échec par son poids social et par son nombre.

    La révolution de 1917, prolétarienne, n’aurait pas réussi si elle n’avait pas entraîné la paysannerie.

    Tu écris :

    « Si on prend pour exemple la révolution européenne débuté en 1917, son échec est le fait de la bourgeoisie qui a mené et gagné la guerre contre le prolétariat européen. Les réformistes sont-ils les responsables de l’échec du prolétariat ? je répondrai pour ma part, non, la bourgeoisie s’est organisée pour étouffer et isoler la révolution prolétarienne débutée en Russie, pour dissuader le prolétariat des autres pays dans une telle entreprise. La direction prolétarienne ne s’est pas désolidarisé de son groupe sociale, mais n’a fait que d’exprimer que les inquiétudes pesant sur l’entreprise révolutionnaire. »

    L’échec essentiel s’est déroulé en Allemagne. Il s’est fait essentiellement en deux temps : en 1918 et en 1923.

    La première partie, la social-démocratie a réussi à jouer sur les deux tableaux : d’un côté, elle a fait semblant de prendre la tête de la révolution et même des soviets allemands et de l’autre côté, elle a pris contact avec l’armée et les corps francs fascistes pour assassiner les soviets.

    La deuxième partie est entièrement le fait de la direction bureaucratisée de l’Internationale, celle de Zinoviev et de Staline. Ils ont décommandé la révolution prolétarienne en 1923 alors que la situation était mure. Par incapacité à comprendre et diriger une révolution.

    Le problème de l’échec ne se pose pas en termes moraux mais en termes de compréhension politique. Il ne faut chercher seulement le responsable mais étudier quelle politique a manqué.

    Tu écris :

    « Si le seul tort que nous avons envers Mandela c’est de n’avoir pas rejoint les communistes, et bien ce tort ne doit pas lui être adressé, mais adressé aux communistes Sud africain qui n’ont pas su gagner un homme d’une telle envergure. »

    Mandela n’est nullement un homme d’une si grande envergure.

    Mandela n’a nullement supprimé l’apartheid.

    Mandela n’est pas celui qui a fait reculer les classes dirigeantes.

    Désolé mais tout cela est mythique et mensonger.

    C’est ce que les classes dirigeantes veulent nous faire croire.

    C’est le prolétariat sud-africain, qui n’avait absolument rien à voir avec Mandela - rien ! -, qui a obligé les classes dirigeantes mondiales à planifier une mise en scène dans lequel était instrumentalisé Mandela d’une manière qui lui donnait le beau rôle, ce qui est très différent...

  • Le parti communiste sud-africain a soutenu de toutes les manières possibles Mandela et son organisation. Ce n’est pas pour cela que Mandela est devenu communiste. D’ailleurs, le stalinisme est-il un courant communiste ou n’est-il pas le principal courant anti-communiste que l’on ait connu au sein de la classe ouvrière ?

    Chercher à convaincre un dirigeant de la bourgeoisie noire de devenir dirigeant communiste du prolétariat, quelle idée !

    Dans ce cas, il fallait chercher à convaincre Sarkozy et Le Pen !

    Quant à encenser Mandela, il faudrait alors aussi encenser De Klerk et le parti national raciste qui ont décidé d’arrêter l’apartheid et de donner le droit de vote aux noirs, mettant ainsi Mandela au pouvoir !

  • C’est un contresens de faire de Mandela un militant noir. Lui-même déclarait :

    « J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. »

    Et effectivement, les Blancs dominent toujours la société sud-africaine.

    Nous ne demandons pas une dictature raciste noire en Afrique du sud mais on ne peut pas changer quelque chose qui est tordu dans un sens sans tordre dans l’autre sens.

    D’autre part, pas plus en Afrique du sud qu’ailleurs ce ne sera un bourgeois qui libérera les opprimés qu’ils le soient pour cause de racisme ou pour une autre raison.

    Et cela pour une raison fondamentale : parce que même les bourgeois très opprimés ont trop peur du prolétariat.

    Les bourgeois juifs mortellement menacés par le fascisme allemand n’ont pas soutenu de révolution contre Hitler !

    Mandela a soutenu un mouvement contre la révolution prolétarienne qui en a fait un allié du parti national raciste pour sortir d’une crise qui menaçait toutes les bourgeoisies, y compris la bourgeoisie noire.

  • Révolution prolétarienne des Noirs ou réconciliation des bourgeoisies noire et blanche, les deux méthodes donnent des résultats différents. La deuxième peut être assimilée à la manière dont les indépendances ont été accordées à l’Afrique et le bilan est là : la bourgeoisie noire est devenue négrière au service des bourgeoisies blanches.

  • Une quatrième personne est morte lundi des suites de ses blessures après la brutale répression par la police d’une manifestation pour l’eau courante dans un township de la région de Pretoria, a indiqué un porte-parole de la police.

    "Nous pouvons confirmer qu’une quatrième personne est décédée" après avoir été blessée lors de la manifestation le lundi 13 janvier, a dit Sabata Mokgwabone, "mais nous ne pouvons pas dire pour l’instant par quoi elle a été touchée".

    Deux hommes ont été tués par des tirs de la police et un troisième est mort lorsqu’il est apparemment tombé d’un véhicule blindé anti-émeute où les forces de l’ordre l’avait embarqué, voire poussé selon des témoins.

    La police des polices est chargée d’une enquête sur les circonstances de ces décès. Selon M. Mokgwabone, les policiers ont fait usage de balles en caoutchouc mais jamais de balles réelles.

    La manifestation avait démarré dimanche 12 janvier après une nouvelle coupure d’eau notamment dans le lotissement de Mothotlung en bordure du bassin minier de Rustenburg, où 34 mineurs en grève sont morts sous les balles de la police en août 2012 à Marikana. Elle s’était poursuivie le lundi matin, suscitant une intervention brutale des forces de l’ordre.

    Selon le journal dominical City Press, au moins deux policiers impliqués dans la répression de cette manifestation étaient également présents lors de la tuerie de Marikana.

    Alors que l’Afrique du Sud s’apprête à fêter en avril les 20 ans de sa démocratie et de la fin du régime d’apartheid, la frustration sociale persistante génère quotidiennement des manifestations d’habitants contre la défaillance des services publics de base, en moyenne cinq par jour dans tout le pays.

  • L’Afrique du Sud est le pays le plus riche du continent africain mais 26% de ses habitants ne mangent pas à leur faim, 52% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, près de 2 millions de personnes vivent dans des bidonvilles, le taux de chômage officiel est de 25% (il affleurerait en réalité les 35%) et le pays compterait près de 6 millions de séropositifs.

    Et ceux qui trinquent le plus, ce sont toujours les Noirs. Ils comptent pour 79,6% des 52 millions de Sud-Africains et les Blancs pour seulement 8,9% (les 9% de Métis et les 2,5% d’Indiens et d’Asiatiques formant le reste de la population). Mais un foyer blanc gagne en moyenne six fois plus qu’un foyer noir (environ 3 000 euros par mois, contre moins de 500 euros). Même si, depuis 2001, les familles noires ont vu leur revenu progresser de 169% contre 88% pour les familles blanches, à ce rythme, il faudra encore 60 ans pour qu’elles aient le même niveau de vie ! Le fossé reste immense : 29% des Noirs sont au chômage, contre 4% des Blancs. Et 62% des Noirs vivent sous le seuil de pauvreté contre 1% des Blancs. Or, seuls 8,3% des Noirs ont poursuivi leurs études après le baccalauréat contre 36% des Blancs.

    Certes, classe moyenne noire et classe moyenne blanche sont aujourd’hui de taille équivalente, d’après l’institut sur les relations raciales (SAIRR) – l’appartenance à la classe moyenne étant définie par la possibilité pour un ménage d’acheter son logement. Reste que "c’est davantage l’expansion d’une petite élite que l’essor d’une majorité prospère", prévient l’institut. "Le défi durable pour le pays est de parvenir à élever davantage de Sud-Africains grâce à l’éducation et l’emploi à une position où ils pourraient, eux ou leurs enfants, rejoindre les classes moyennes."

    Le défi réel est de faire en sorte que les Noirs se taisent et continuent d’obéir à une classe dirigeante de négriers au service des capitalistes blancs...

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