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Algérie : travailleurs en grève....

jeudi 3 mars 2011

ALGERIE :

Une nouvelle grève plane sur le transport ferroviaire

Le train ne sifflera pas le 6 mars prochain

A moins d’un accord de dernière minute, tous les trains (marchandises et voyageurs) resteront immobilisés à quai jusqu’à ce que les revendications des cheminots soient satisfaites, menacent les travailleurs.

Mauvaise nouvelle pour les abonnés du transport ferroviaire ! Le 6 mars prochain, les stations ferroviaires du territoire national seront paralysées par une grève nationale illimitée. C’est ce que nous révèlent des sources syndicales d’une des principales gares de la capitale. En effet, la tension est montée d’un cran ces dernières semaines entre les travailleurs et leur direction générale. Des discussions entre les sections syndicales de cheminots de plusieurs gares de la capitale et diverses wilayas du pays ont précédé cette menace de débrayage. Les sections syndicales de la SNTF se sont même tournées vers la Centrale syndicale par une correspondance adressée le 10 février dernier au secrétaire général de l’UGTA. “Nous, travailleurs et sections syndicales de la SNTF, nous nous remettons à notre tutelle UGTA à sa tête le frère Sidi-Saïd et l’informons que nous ne sommes pas d’accord sur la classification et les points indiciaires décidés en septembre 2009”, note la correspondance. Et de poursuivre : “Les critères de la promotion des agents ne doivent pas constituer un moyen masqué pour réduire le déroulement de carrière par un accès limité des promotions et avancements des travailleurs”. Pour les travailleurs de la SNTF, “le point indiciaire doit prendre en compte l’ancienneté et le poste occupé”. Convaincu que le déroulement de carrière est la seule sécurité du cheminot, les travailleurs exigent des changements dans l’avancement des carrières et l’application de la nouvelle grille salariale dans les sens vertical et horizontal en prenant en compte l’ancienneté et le poste occupé. “Un cheminot qui a passé 32 ans sur les rails se voient classés à l’échelon 0 avec un salaire dérisoire car à chaque avancement vertical, le cheminot perd des échelons dans le sens horizontal. La montée en grade le fait basculer inévitablement à la case 0 des échelons de la grille salariale”, ce que les travailleurs dénoncent et qualifient “d’injuste car pour eux le cheminot qui avance dans le sens vertical doit garder l’échelon où il était classé et ne pas redémarrer à zéro”, explique un syndicaliste. Évidemment la direction générale de la SNTF a été saisie par les représentants des travailleurs de la SNTF qui y ont déposé une plate-forme de revendications contenant : l’augmentation de la prime de panier et des indemnités (IDRP, IEP), la révision de carrière et le déroulement de carrière.

Échaudés par la dernière démonstration de force des milliers de cheminots qui ont gagné le pari de ne faire re-siffler le train que par un engagement écrit, (ce qui fut déjà le cas d’ailleurs) la direction générale a tenté de calmer les esprits en ouvrant des négociations avec des représentants des travailleurs. Ces discussions se sont soldées par la signature, le 19 février dernier, d’un PV de réunion entre la direction générale et la Fédération nationale des cheminots. Selon le PV, la DG a indiqué que “les opérations liées au déroulement de carrière sont en phase de finalisation et les résultats seront connus au plus tard fin avril”. Pour ce qui est des indemnités, toute révision doit se faire dans le courant de l’exercice 2011 (à compter du mois d’avril) et à la lumière des résultats de l’entreprise. De leur côté, les cheminots, via leur fédération, ont exigé une réponse sous quinzaine faute de quoi la grève sera effective. La quinzaine expire le 5 mars. “Si rien de concret n’est annoncé par la DG le 5 mars, les trains resteront à quai dès l’aube et à travers tout le territoire national”, menacent les syndicalistes.

La grève nationale à laquelle le Cnapest a appelé les enseignants du secondaire pour la journée d’hier a été marquée par un suivi mitigé. En effet, si certains lycées ont été paralysés à 100% par ce débrayage, comme c’est la cas des lycées situés à Kouba, Hussein-Dey, Aïn Naâdja, Ruisseau… d’autres sont restés sourds à l’appel du conseil national autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique. C’est le cas notamment des établissements du secondaire situés au centre-ville. “Nous sommes en pleine période de compositions du deuxième trimestre, le moment n’est donc pas opportun”, nous lance un enseignant à l’entrée du lycée Kheirredine-Barberousse (ex-Delacroix). Même scénario du côté des lycées El-Idrissi de la place du 1er-Mai et Mezali-Amar du Palais du peuple : “Nous voulons, certes, que notre situation socioprofessionnelle soit améliorée, mais pas en prenant en otages nos élèves comme ce fut le cas l’année dernière”, fulmine une enseignante au lycée Toufik-El-Madani de Mohammadia où les cours n’ont pas été perturbés. Les trois lycées que compte le quartier n’ont connu aucune perturbation. “Il faudrait penser à d’autres moyens de pression car la grève pénalise beaucoup plus les lycéens, notamment ceux de la terminale”, note un enseignant. Et de faire remarquer : “Je crois que le timing n’est pas bien choisi, car nous sommes en période d’examens. Franchement, même si au fond je suis pour la démarche, je n’aurais pas pu retarder la composition prévue aujourd’hui (hier, ndlr) et pénaliser mes élèves qui n’auraient pas manqué de me le reprocher, d’ailleurs.” Chacun y va, donc, de sa propre analyse et commentaire pour justifier sa position. Les enseignants, qui ont répondu favorablement à l’appel du Cnapest, sont de leur côté convaincus que seule la paralysie des établissements peut conduire à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. “Les pouvoirs publics ne nous écoutent pas même en recourant à la grève, alors ce n’est pas en restant les bras croisés que nous allons améliorer notre situation socioprofessionnelle. La grève est un droit qu’il faut utiliser”, pense un autre enseignant. Et de préciser : “ce ne sont pas les enseignants qui marchandent sur le dos des élèves, mais les pouvoirs publics qui ne réagissent que lorsqu’il y a menace d’année blanche”. Contacté, le chargé de l’information du Cnapest s’est dit “satisfait du taux de suivi de la grève”. Selon Boudiba : “le taux de suivi a atteint les 85% à travers tout le territoire national. En fait, seuls 12 lycées du centre-ville d’Alger n’ont pas débrayé. Les lycées situés à Alger-Est ont été paralysés à plus de 75% et ceux d’Alger-Ouest à 85%.” Pour ce qui est des autres wilayas, les statistiques du Cnapest notent un suivi à 100% à Béjaïa, 95% à Batna, 91% à M’sila, 82% à Boumerdès et 80% à Médéa. À noter, enfin, que les cours reprendront le plus normalement, ce matin, au niveau des lycées qui ont observé cette journée de grève. Le Conseil national du Cnapest, qui se réunira ce week-end, évaluera la situation et décidera de nouvelles actions de protestation.

Ils demandent la liquidation de leurs arriérés de salaires

Marche et sit-in des travailleurs de l’éducation à Tizi Ouzou

Plusieurs centaines ­–plus de 800, selon des estimations sur place– de travailleurs du secteur de l’éducation dans la wilaya de Tizi Ouzou ont pris part ce mercredi 2 mars à la marche organisée par le syndicat UNPEF à l’effet de revendiquer l’assainissement du dossier des situations financières encore en souffrance au niveau du trésor public de la wilaya.

Les travailleurs permanents, appuyés par les contractuels du secteur, ont débuté leur action en observant un rassemblement devant le siège de la direction de l’éducation avant de prendre, à 11 h, le chemin du Trésor public où un second rassemblement est tenu sous le regard méprisant du responsable de cette institution publique au niveau de laquelle 39 611 situations financières portant notamment sur les rappels d’échelon, les allocations familiales et les heures supplémentaires sont déposées mais ne sont toujours pas assainies.

Tout au long de leur marche qui les a conduits ensuite vers la cité administrative via le Boulevard Abane Ramdane puis la rue Houari Boumediene, les personnels de l’éducation ne cessaient de scander en chœur des slogans dénonçant le trésorier public et le wali de Tizi Ouzou. « Halte à l’injustice, halte à la bureaucratie, payez‑nous », « 155 milliards de réserves de change et les travailleurs 15 mois sans salaire », « Enseignants contractuels sans salaire depuis 6 mois » étaient, entre autres, les mots d’ordre qu’on pouvait lire sur les banderoles de ces fonctionnaires de l’éducation qui, devant le refus du wali de les recevoir, ont décidé de radicaliser leur mouvement jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

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Les 1400 travailleurs de la société Sonatrach à Hassi R’mel, le grand gisement de gaz naturel, menacent de faire une grève de la faim, indique El Watan. Les travailleurs ont décidé de s’abstenir de manger le midi. Ils revendiquent de meilleurs conditions de travail et une revalorisation de leur salaire. Le mouvement de protestation aurait commencé mardi, après la visite à Hassi R’mel du ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Les travailleurs reprochent au ministre son "mépris" et son manque d’attention vis à vis de leurs conditions de travail.

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Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) s’inquiètent quant à l’avenir de leur entreprise. C’est ce qu’ils ont démontré hier à travers la tenue d’un rassemblement devant la direction générale de la SNVI, à la zone industrielle de Rouiba.

Les protestataires, venus des différentes divisions et unités de l’entreprise, justifient leur action par la situation catastrophique dans laquelle se trouve leur entreprise. « Les responsables actuels sont incapables de trouver des solutions aux problèmes qui empêchent la relance des activités de notre entreprise », regrette M. Benmouloud, SG du syndicat. Et d’ajouter avec colère : « C’est une honte ! Les travailleurs pensent à l’avenir de l’entreprise plus que ses dirigeants. Au début, on fabriquait plus de 5000 véhicules par an, mais aujourd’hui on ne dépasse même pas les 1200. » M. Benmouloud estime que « l’équipe aux commandes actuellement ne pourra pas réaliser le plan d’investissement mis en place par les pouvoirs publics pour le développement de l’entreprise ».

Ce plan, qui a été décidé par le conseil de participation de l’Etat en septembre 2010, prévoit la filialisation de l’entreprise dans un délai n’excédant pas les trois mois et son accompagnement par l’effacement du découvert bancaire et des dettes vis-à-vis du Trésor public. « On arrive à peine à réaliser 30% de nos objectifs alors qu’on a tous les moyens pour faire mieux. L’Etat doit assumer ses responsabilités », lance un autre syndicaliste qui menace de recourir à d’autres actions si aucune mesure dans le but de redresser la situation n’est prise. Les représentants des travailleurs demandent, dans une déclaration rendue publique, de désigner des managers compétents et dynamiques capables de mettre en place les mécanismes nécessaires pour la réussite d’une opération de cette envergure. Le syndicat lance également un appel pressant au propriétaire de l’entreprise (l’Etat, ndlr), de prendre en charge toutes ces inquiétudes afin d’éviter de voir ce projet sombrer dans l’échec et mettre en péril la pérennité de l’activité et de l’emploi.

Outre cela, les travailleurs ont tenu par la même occasion à dénoncer « le rappel injustifié des retraités, le bradage du patrimoine de l’entreprise et le non-respect par le PDG des résolutions du conseil d’administration et des engagements qu’il a pris devant les membres du conseil syndical ». « On demande de laisser la place aux jeunes. Celui qui est retraité ne doit pas être responsable. Il y a 800 cadres à la SNVI dont 500 environ ont des diplômes d’ingénieur ou de licence. Pourquoi ne leur donne-t-on pas leur chance », tonne, M. Messaoudi, le SG général de l’union locale de l’UGTA, sous les applaudissements des travailleurs qui réclamaient le changement. « Je connais un cadre supérieur retraité qui occupe trois postes au niveau de trois entreprises différentes. La plupart sont recrutés sans aucune difficulté, alors que d’autres ne savent même pas écrire une demande », s’indigne-t-il, avant d’inviter à mettre en place une commission d’audit pour faire la lumière sur le dossier.

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Boumerdès : Les travailleurs de la BCR de Bordj-Menaiel en colère

Plus de 300 travailleurs de l’usine BCR de Bordj-Menaiel, spécialisée dans la production de boulonnerie, coutellerie et robinetterie, ont bloqué l’accès à leur entreprise ce mercredi 2 mars, en signe de protestation contre la manière dont se font les recrutements ces derniers mois. Les protestataires exigent la réintégration des 50 travailleurs qui se sont retrouvés au chômage après l’expiration de leurs contrats en janvier dernier.

Certains d’entre eux dénoncent l’injustice dont sont victimes leurs camarades "à cause de la politique de deux poids deux mesures adoptée par les dirigeants de l’entreprise en matière de recrutement".

"Nos responsables favorisent les nouveaux recrutés sur les anciens. Récemment on a refusé de renouveler les contrats à plusieurs d’entre nous, en nous promettant de nous rappeler dès la résolution du problème du manque de la marchandise, mais en vain", déplore un quadragénaire qui dit avoir rejoint BCR depuis plus de six ans.

Messages

  • La publication des listes des bénéficiaires des 192 logements sociaux de Sidi Lakhdar, 55 km à l’est de Mostaganem, après 4 jours de vives tensions, a donné lieu à de nouvelles émeutes.

    Pourtant, la confection de ces listes avait été minutieusement préparée avec la collaboration des citoyens. Ce qui n’a pas empêché certains élus d’inscrire certains de leurs proches, ce qui a provoqué l’émeute de la population qui a de nouveau assiégé la mairie ainsi que le siège de la daïra.

    Les manifestants contestent une trentaine de commerçants de la ville qui de par leurs statuts ne peuvent prétendre aux logements sociaux. Un notable de la ville, de surcroît ancien élu nous parlera d’un seul cas d’un fellah, commerçant de son état, dont le nom a été porté sur insistance de deux membres de l’actuelle APC, ce qui a accentué le courroux des jeunes manifestants.

    Provoquant une violente réaction avec des conséquences qui pourraient s’avérer dramatiques. En effet, le maire en exercice, soumis à de très pressions, a été victime d’un malaise ayant entraîné son admission urgente à l’hôpital de Sidi Ali, où, selon un de ses proches, son état de santé n’est pas jugé inquiétant. Par contre, certains émeutiers très remontés ont mis le feu au siège de l’organisation nationale des moudjahiddines, situé au centre de la ville.

    Cette soudaine escalade a pris de cours l’administration qui n’avait ménagé aucun effort afin de satisfaire les principales revendications de la population, dont les jeunes représentants participent désormais à la confection des listes de bénéficiaires de logements ainsi qu’au choix des terrains devant accueillir les logements ruraux prévus pour résorber l’habitat précaire dans les douars.

  • Les cheminots en grève illimitée

    ImageLes cheminots algériens sont plus que jamais décidés à reconduire leur mouvement de grève pour réclamer une fois de plus de la considération, par la mise en application du régime indemnitaire négocié avec la direction générale.

    Les cheminots seront en grève à partir d’aujourd’hui, pour une durée illimitée, comme il ressort des déclarations des différents syndicalistes que nous avons contactés : « Sans la prise en charge de ce problème, nous restons sur nos positions. Notre grève prendra effet ce soir à partir de minuit et pour une durée illimitée », a déclaré un syndicaliste, avant d’ajouter : « Nous allons attendre encore jusqu’à ce soir (hier ndlr).

    Si la direction générale ne fait aucun effort pour satisfaire nos revendications, nous lancerons notre mouvement de grève. »

    Les cheminots qui se sont réunis hier avec M. Benameur, directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) pour une ultime négociation, n’ont pas eu gain de cause. « Nous venons de sortir de la réunion avec le DG qui nous a proposé l’octroi d’échelons inférieurs au grade de l’employé, chose que nous avons refusée en bloc », a renseigné un syndicaliste.

    Et d’ajouter : « Nous avons demandé à ce que les échelons soient octroyés dès la date de recrutement du cheminot, ce qui est en adéquation avec les lois de la République. »

    C’est le cas de ce conducteur de train qui a à son compte une trentaine d’années d’expérience et qui se retrouve avec zéro échelon à la fin de sa carrière. « Depuis mes débuts en tant que cheminot, je n’ai jamais entendu parler de ces échelons et j’ignorais complètement qu’un échelon équivalait à une certaine somme d’argent. Mais maintenant, nous sommes décidés à arracher ce droit légitime.

    Sans cela, la locomotive restera à quai », a informé Hamid. Du côté de la direction générale, Noureddine Dakhli, qui n’est autre que le directeur des ressources humaines, joint par téléphone, explique : « Nous avons tenté de raisonner les cheminots pour ne pas priver les citoyens de ce moyen de transport très prisé, notamment pour les habitants des banlieues algéroises et ceux des autres wilayas du pays, en vain. »

  • La colère gronde chez les travailleurs de Hassi R’mel

    Un millier de travailleurs à Hassi R’mel ont décidé de se rassembler, hier, devant la direction régionale de Sonatrach.

    Ce rassemblement n’est que le début « d’un large mouvement de contestation », expliquent des représentants des travailleurs de Hassi R’mel. Ces derniers n’entendent plus rester « indifférents face à la hogra et au mépris des décideurs », confient-ils. « Nous allons crier notre colère pour que nos dirigeants sachent bien que nous sommes déterminés cette fois-ci à faire aboutir nos revendications. Aujourd’hui, c’est un rassemblement, demain, ce sera une marche à Hassi R’mel », menace Ali Arhab, un représentant des travailleurs protestataires de Hassi R’mel. Notre interlocuteur assure que la colère qui gronde dans cette région, s’amplifie de jour en jour. « Les travailleurs ont vraiment la rage au cœur et ils ne demandent qu’une chose : une grève générale et des actions encore plus radicales. Mais nous essayons de nous organiser pour être plus efficaces. Nous allons aborder les étapes l’une après l’autre, en n’excluant aucun moyen de protestation », signale encore Ali Arhab.

    Selon d’autres interlocuteurs, les travailleurs à Hassi Rm’el pourraient décider de boycotter les transports mis à leur disposition par Sonatrach. « Nous allons rejoindre nos bases à pied. Comme ça, des centaines de travailleurs formeront des marches dans toute la région de Hassi R’mel », expliquent des représentants de ce mouvement ouvrier qui commence à ébranler Sonatrach. « Nous allons continuer à nous abstenir de manger. Aucune loi ne nous interdit de ne pas manger.

    Et puis, nous sommes en train de préparer une coordination nationale qui regroupera également les travailleurs de Sonatrach des autres régions du pays. Désormais, si la situation dégénère, c’est aux responsables de la société d’assumer leurs responsabilités », relève dans ce sillage Ali Arhab. Soulignons qu’un appel à la mobilisation a été distribué aux travailleurs de Sonatrach. Intitulé « Halte à la hogra », cet appel rapporte les interrogations des travailleurs « sur les véritables motivations des dirigeants de Sonatrach ». Ces derniers sont accusés par les initiateurs de cet appel d’essayer « de faire durer dans le temps l’aboutissement des revendications occultées depuis des années en recourant à des propositions insignifiantes qui ne reflètent ni l’image de l’entreprise ni les efforts de ses travailleurs », indique-t-on dans cette déclaration.

    « Au moment où tous les secteurs d’activité connaissent des augmentations de salaires conséquentes, les décideurs de l’entreprise Sonatrach continuent d’ignorer les préoccupations majeures de leurs travailleurs en affichant un mépris et un silence absolu en complicité avec le syndicat national. Ce dernier s’est désinvesti de ses prérogatives, en priorisant leurs intérêts et privilèges au détriment des droits légitimes des travailleurs », lit-on encore dans ce document qui s’adresse à plus de 1400 salariés à Hassi R’mel. Ces travailleurs sont invités, en dernier lieu, par cet appel à « faire valoir leurs droits légitimes par tous les moyens », mais « sans po

  • Des centaines de travailleurs de la Sonatrach ont observé jeudi 3 mars un sit-in entre 12h et 13h devant la direction régionale de leur entreprise à Hassi R’mel, à 550 kms au sud d’Alger, a appris DNA auprès des travailleurs sur place.

    Les Travailleurs promettent de radicaliser leur mouvement de contestation si les responsables de la Sonatrach, première compagnie pétrolière d’Algérie et d’Afrique, continuent d’ignorer leurs doléances.

    Depuis 2009, les travailleurs n’ont de cesse de solliciter les responsables de la Sonatrach quant à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. En vain, semble-t-il. « Ils font la sourde oreille », dénonce Abdelkader Saher.

    Mardi dernier, les travailleurs de cette région pétrolifère ont profité de la visite de Youssef Yousfi, ministre de l’Energie et des mines, pour exprimer leur mécontentement de manière symbolique. « A midi, nous avons décidé de s’abstenir de manger », explique M. Arhab Ali, l’un des délégués des travailleurs à Hassi R’mel. Pas de quoi perturber la visite du ministre.

    « Le ministre qui s’est déplacé à Hassi R’mel n’a même pas daigné dépêcher un émissaire pour nous recevoir ou du moins s’enquérir de ce qui se passait. C’est la sourde oreille », fustige pour sa part, M. Saher.

    Le lendemain mercredi, les travailleurs reconduisent le mouvement de protestation. Toujours pas de réaction.

    Les pétroliers de Hassi R’mel affirment aujourd’hui qu’ils ont, jusque-là, fait preuve de beaucoup de patience. « Pour le moment, nous sommes sur la ligne pacifique. Mais, si les responsables de la Sonatrach continuent à nous mépriser davantage, il est fort probable que nous irons vers des actions plus radicales. Ils devront d’ailleurs assumer leurs responsabilités », prévient M.Saher.

    Celui-ci ajoute que les travailleurs ne baisseront pas de sitôt les bras tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites.

    Après le sit-in de jeudi, les protestataires promettent de maintenir la pression. « Un rassemblement est prévu samedi prochain devant le siège de la direction », affirme Abdelkader Saher.

    Au chapitre des revendications, les travailleurs réclament la revalorisation de la l’indemnité de zone et des conditions de vie (IZTV), calculée sur la base du SNMG de 6800 DA (68 euros) au lieu de 15 000 DA (150 euros). « Nous travaillons dans de dures conditions, les accidents de travail ici sont mortels », précise le délégué des travailleurs.

    S’agissant de la prime de nuisance, fixée entre de 700 à 2400 DA (entre 7 et 24 euros), celle-ci est jugée insuffisante. « La prime n’a évoluée depuis 1996. C’est n’est pas possible. Bien que nos revendications soient minimalistes, c’est le silence total de la part de la direction », s’indigne Arhab Ali.

    Et d’ajouter : « Dans un pays qui se respecte, le PDG de la Sonatrach plierait bagage pour avoir montré autant de cynisme dans le traitement des revendications des travailleurs. »

    Par ailleurs, les travailleurs de la Sonatrach de la base de Hassi R’mel ne manquent pas de dénoncer les responsables de la section syndicale locale affiliée à l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens), le syndicat officiel. « Ils sont pires que les dirigeants de la société. Ils bénéficient de privilèges exorbitants et ne se soucient guère des droits des travailleurs », fustige M. Arhab.

    La région de Hassi R’mel, dans le sud algérien, représente le plus grand gisement de gaz naturel du continent africain.

    Les installations construites autour de Hassi R’mel constituent la plaque tournante de l’industrie gazière algérienne. C’est depuis cette région que différents gazoducs exportent le gaz algérien, particulièrement vers l’Europe.

  • Face à la pression sociale, le gouvernement prend des mesures d’urgence pour calmer les esprits. Une baisse des prix à tout-va et des importations massives, pourvu que « ça se calme ».

    C’est donc, en véritable pompier que le gouvernement agit. Mais attention aux braises d’un feu qui couve et qu’on croyait totalement éteint.

    Après la crise du lait qui a duré près de six mois, le marché a été subitement inondé de sachets de lait. Du lait partout et à toute heure ! Pour la qualité, c’est une autre histoire car l’important est d’abord la disponibilité.

    Pour parer à une pénurie de pain qui pointait récemment encore, le gouvernement a procédé à l’importation massive de la farine et de plus d’un million de tonnes de blé dur.

    Après la hausse vertigineuse des prix de l’huile et du sucre du début de l’année qui a provoqué des émeutes au niveau national, l’Exécutif a réagi – en retard – et c’est le ministre du Commerce qui est monté au front avec son chapelet de maladresses dans la gestion de ces émeutes.

    Finalement, il a plafonné les prix de ces deux produits par lesquels les émeutes ont été provoquées. Face à la grogne des lycéens qui contestent la surcharge des programmes scolaires, notamment celui du Bac, le ministre de l’Éducation nationale a promis que « les sujets du Bac seront puisés dans le programme scolaire enseigné aux élèves durant l’année ».

    Le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi, n’a pas été en reste puisqu’il a rappelé que les prix de l’électricité ne vont pas augmenter. Mais pour les observateurs, ce ne sont que des solutions d’urgence. « Il va falloir maintenant réfléchir à des solutions durables et pérennes », estiment ces observateurs qui relèvent « l’absence de stratégie dans le traitement des problèmes sociaux des citoyens et socioprofessionnels des corporations ».

    « Et c’est pour cette raison que les conflits ne sont jamais, sinon rarement dépassés, une bonne fois pour toutes », ajoutent les mêmes observateurs. Quand un segment de la société monte au créneau, le gouvernement réagit pour parer à l’urgence.

    Or, les revendications des enseignants, médecins, universitaires, communaux et celles que les citoyens expriment dans la rue reviennent cycliquement, comme la fièvre saisonnière, alimenter l’actualité. Cela étant, le front social risque de bouillonner encore une fois. Plusieurs syndicats reviennent à la charge après une accalmie qui a duré des mois dans certains secteurs, et brandissent la menace de grève.

    Encore plus, ils accusent le gouvernement de ne pas tenir ses engagements, de faire dans la surenchère et qu’il pousse au pourrissement. Lassés par ces promesses non tenues, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a appelé, lors de la dernière session du conseil national, à une grève nationale de deux jours par semaine (mardi et mercredi) et ce, à partir du 1er février prochain.

    Plus menaçant, le SAP affirme qu’il ne lésinera pas sur les moyens pour « durcir son mouvement si aucune solution concrète ne vient répondre à cette préoccupation majeure, à savoir l’adoption du statut particulier de la corporation dans un délai raisonnable tel que conclu par la commission mixte ministère-syndicat ».

    Affirmant qu’ils ont trop attendu, ces syndicalistes constatent non sans amertume, « la lenteur, voire le blocage délibéré de notre statut par des cercles hostiles à une formation de qualité, qui entoure sa finalisation et qui demeure encore à l’état embryonnaire au niveau du ministère de la Santé ».

    Pour sa part, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), qui ne voit rien de concret venir après les promesses et les concertations marathoniennes avec le ministère de la Santé, compte renouer avec la protestation.

    Ce syndicat tiendra son conseil national ce 27 janvier pour débattre de l’état de prise en charge de la plate-forme des revendications.

    Les communaux menacent, eux aussi, de recourir à la grève pour exposer leurs doléances et demander l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles.

    Le secteur de l’éducation n’est pas en reste. Plusieurs lycées ont déjà débrayé dans plusieurs wilayas du pays. Les lycéens, comme cité plus haut, demandent l’allègement des programmes scolaires et la nécessité de dispenser les cours sans précipitation pour une meilleure assimilation.

  • Une vive tension règne mercredi soir dans certains quartiers d’Alger où des sources font état d’échauffourées entre des jeunes manifestants et des forces de l’ordre. Les services de sécurité algériens ont été mis en alerte au moment ou de fortes rumeurs indiquent que des manifestations sont prévues dans la capitale pour jeudi 6 janvier.

    A Bab-el Oued, quartier populaire d’Alger, on signale des affrontements et des jeunes manifestations et certains témoignages font état de tirs de sommations de la part des éléments des brigades anti-émeutes. Plusieurs axes routiers ont été coupés à la circulation alors que la présence des forces de l’ordre a été grandement renforcée autour de la capitale. Certains édifices publics ont été saccagés.

    Plusieurs villes d’Alger et de sa périphérie ont été secouées dans la journée et la soirée du mercredi par des émeutes conduites par des jeunes. A Oran, des quartiers se sont embrasés mercredi après-midi et des affrontements ont opposés des manifestants aux forces de l’ordre. Ce climat de rumeurs et de contre rumeurs alimente une vive tension à Alger. Ce climat de tension et d’affrontements rappelle celui vécu en Algérie lors de la révolte du 5 octobre 1988.

    Au moment ou les dirigeants annoncent en boucle que les caisses de l’Etat sont pleines à craquer (155 milliards de dollars de réserves), des émeutes éclatent à Staoueli et Fouka, sur le littoral ouest d’Alger et surtout à Oran, deuxième ville du pays. Ces émeutes n’ont pas pour revendication principales le logement mais dénotent un ras le bol général de la mal-vie.

    L’année 2011 commence comme s’est finit l’année 2010, Il n’y a plus un seul endroit ou il n’y a pas eu, de routes barrées, d’APC ou de daïras bloquées, d’affrontements avec les forces de l’ordre.

    Les raisons de cette colère sont multiples. S’il est souvent question de manque de logements, cette revendication n’est pas la seule. Le chômage des jeunes, les abus et les injustices, l’absence totale de perspectives, le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter sont autant d’ingrédients qui jettent les jeunes dans la rue pour manifester leur mécontentement.

    Dans l’Algérie qui alloue la faramineuse enveloppe de 286 milliards de dollars à un plan de développement quinquennal, après avoir investi presque autant pour les deux plans quinquennaux précédents, le marasme social est patent. Pis, ce marasme porte en lui des germes d’un défoulement généralisé aussi imprévisible qu’explosif.

    Aux émeutes violentes et répétitives du mal logé se sont succédées depuis lundi 03 décembre les barricades des maigres bourses, la frange la plus importante de la population. Et, comme pour bien marquer le contraste entre un pouvoir qui dépense sans compter pendant que le citoyen éprouve les pires difficultés à joindre les deux bouts, les émeutes ont élu comme territoire la commune de Staouali, là où se trouve la résidence d’Etat du club des Pins, l’univers des nantis hautement sécurisés, logeant dans des villas luxueuses et roulant carrosses rutilants.

    La subite augmentation des prix de certains produits de consommation de base tels que le sucre, l’huile et la farine a fait sortir dans la rue les habitants de Staouali et de Fouka, une localité du littoral à l’ouest d’Alger. Les jeunes des cités la Bridja (Staouali) et les Orangers (Fouka) ont barricadé les routes au niveau de leurs quartiers respectifs pour dénoncer la flambée des prix. Le bidon d’huile de 5 litre est commercialisé à 780 dinars, le kilo de sucre est proposé à 150 dinars, voire 170 dinars dans les villes de l’intérieur du pays.

    Le ministre du commerce, Mustapha Benbada a tenté mardi 4 janvier de rassurer, déclarant qu’il mettrait urgemment un dispositif pour stopper l’envolée des prix de produits de consommation. Mais le pourrait-il lorsque l’on sait que les prix sont libres, excepté ceux du pain et du lait qui restent encore administrés. Une profession de foi qui tombe mal, puisque le jour même le directeur de la prévision au sein du ministère du commerce annonçait lui que l’inflation ira crescendo l’année 2011.

    Les Algériens à faibles revenus ont toutes les raisons de s’inquiéter. D’autant plus qu’ils savent que le marché national est très peu soumis à la loi de l’offre et de la demande. Les citoyens cernés par ailleurs par d’autres difficultés, réagissent par la violence de l’émeute, comme à Diar Echems, ou encore celle plus récente des résidents de la cité des palmiers à Oued Ouchayah. Comme c’est également le cas chaque jour dans les villes et villages de l’intérieur du pays.

    Devant l’absence de canaux légaux de prise en charge des revendications populaires, l’émeute est devenue, au fil des ans, le seul moyen de protestation.

    Les autorités font semblant de ne pas voir les émeutes. Le Premier ministre, comme le chef de l’Etat, gardent le silence. Alors que la colère gronde et que l’Algérie est en situation « d’émeute permanente », la seule réponse est l’envoie de forces de l’ordre. Jusqu’à quand ?

  • La grève observée dimanche par les cheminots au niveau des gares d’Alger a été largement suivie et le transport ferroviaire a été paralysé dans la capitale algérienne, rapporte lundi la presse locale.

    "La paralysie était totale, puisqu’aucun train n’a circulé aujourd’hui ", affirment des syndicalistes cités par les médias locaux.

    Les cheminots réclament la révision du régime indemnitaire et de l’octroi des grades, l’amélioration des conditions de travail et l’augmentation de certaines primes.

  • Qu’il s’agisse de protester contre le manque de logements, les pénuries d’eau, les abus d’autorité, les habitants descendent dans la rue, dressent des barricades, brûlent des édifices publics et affrontent les forces de l’ordre.

    La protestation a pris aussi la forme de grèves (éducation nationale, université, hôpitaux, industrie) ou de sit-in (chômeurs, retraités, gardes communaux).

    Des révoltes sans leader et sans parti que le pouvoir tente de circonscrire de peur que l’opposition souffle dessus pour en faire le brasier de sa révolution.

    Si policiers et gendarmes ont été rappelés à leur devoir de courtoisie envers les automobilistes, ils ont aussi cessé de faire la chasse aux vendeurs à la sauvette qui squattent trottoirs et rues où ils installent leurs présentoirs de fortune (cartons, cageots, grilles métalliques), selon des témoignages recueillis par l’AFP.

    "La révolution couve mais elle ne viendra pas de la Place du 1er-mai", analyse Arezki, un père de famille d’une soixantaine d’années en référence à l’endroit d’où doit partir samedi la nouvelle marche de l’opposition. "Les partis ont de la peine à faire la jonction avec les mouvements sociaux et c’est le pouvoir qui profite de cette situation", ajoute-t-il.

  • Le front social en Algérie connaît depuis des semaines une agitation sans précédent ponctuée quotidiennement par des rassemblements tous azimuts de manifestants, qui pour demander un emploi, qui pour tenter d’obtenir un logement, qui pour réclamer le versement des pensions.

    Lundi, une centaine d’enseignants contractuels ont tenté une seconde fois d’organiser un rassemblement devant le siège de la présidence de la République sur les hauteurs d’Alger, à l’appel du Conseil national des enseignants contractuels, a constaté l’Associated Press. La police déployée en force a fait usage de matraques, blessant quelques manifestants, repoussés jusque devant le lycée Descartes, à environ 500 mètres du siège de la présidence.

    "Il n’y a pas une volonté de provocation de notre part en choisissant de venir manifester à El-Mouradia (quartier de la présidence, NDLR). On veut juste interpeller le président de la République", a expliqué Nawal Abidi, enseignante de physique au lycée de Boudouaou (30km à l’est d’Alger). "Nous en avons assez des promesses" du ministre de l’Education Boubekeur ben Bouzid.

    Ces enseignants contractuels, qui sont au nombre de 20.000, selon Meriem Maârouf, porte-parole du CNEC, revendiquent leur réintégration dans le corps enseignant, après la décision du ministère de ne pas renouveler leurs contrats, faute d’avoir réussi aux épreuves du concours de recrutement.

    "Trouvez-vous normal que des enseignants qui ont formé plusieurs générations se voient du jour au lendemain imposer un concours pour obtenir leur titularisation ? Nous refusons cette condition, nous considérons que les années de pratique pédagogique sont l’équivalent du diplôme", argumente pour sa part Ali Aïssaoui, un professeur d’anglais qui a fait plus de 300km pour participer au précédent rassemblement de dimanche.

    Ces enseignants contractuels, qui n’ont pas de formation pédagogique les habilitant à enseigner, mais néanmoins universitaires pour la plupart, avaient été recrutés au moment le ministère était confronté à une pénurie d’enseignants, notamment dans les régions montagneuses et sahariennes.

    A un jet de pierre de la présidence, c’est un autre rassemblement qui s’est tenu devant le siège de l’Agence pour l’aide et le développement du logement (AADL). Quelques dizaines de manifestants en colère, encerclés par des policiers retranchés derrière leurs boucliers, ont tenté de rentrer de force au siège de l’AADL pour se faire recevoir par le directeur. Beaucoup ont dénoncé l’attribution jugée indue de logements à des "pistonnés".

    Les deux rassemblements de lundi viennent après ceux organisés ces derniers jours par les gardes communaux, les médecins résidents, les infirmiers, les greffiers ou encore les personnels administratifs des collectivités locales.

    Cette montée en puissance de la grogne sociale, à laquelle le gouvernement tente de répondre en puisant dans son bas de laine pour acheter la paix, survient sur fond d’agitation politique venant tant des différents partis de l’opposition que des formations de la coalition présidentielle. Celles-ci, sous l’influence des processus de changement dans les pays arabes, demandent des réformes. Une demande à laquelle le président Abdelaziz Bouteflika a répondu samedi en promettant des "réformes politiques profondes", sans dire lesquelles, dans la foulée de la levée de l’état d’urgence devenue effective le 24 février.

  • Les cheminots algériens ont repris le travail jeudi soir après quatre jours de débrayage. Selon une déclaration à l’agence de presse APS du secrétaire général de la section syndicale de la gare de l’Agha (centre d’Alger), Abdelhak Boumansour, ils ont arraché à la direction de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) la promesse de satisfaire leur revendication centrale : le paiement d’un rappel de 36 mois découlant de l’augmentation du salaire de base de 12.000 à 15.000 DA en mai 2010.

    Un protocole d’accord a été signé jeudi pour la prise en charge de cette revendication, a ajouté ce syndicaliste, selon qui la direction s’est engagée à ouvrir des négociations sur les modalités du versement du rappel à compter du dimanche 30 mars 2014.

    La grève "nationale illimitée" des cheminots avait commencé dimanche à minuit. La direction avait affirmé au début qu’elle n’avait pas les moyens de verser un rappel de 36 mois à ses 12.000 travailleurs. Elle a fini par en accepter le principe, probablement sous la pression des autorités qui ne voudraient pas que des mouvements sociaux radicaux perturbent la campagne électorale des présidentielles du 17 avril prochain.

  • Route coupée Béjaïa-Alger et manifestation à Alger pour ne citer que les faits les plus récents. La cause est commune : réclamation de logements. Comme on n’a pas d’appartement, on sort dans la rue pour en réclamer un, ce qui semble illogique puisque si on n’a pas de logement, c’est que l’on est déjà dans la rue.

    Mais bref, les autorités annoncent 2, voire 3 millions de logements construits, les chiffres sont difficiles à vérifier, et régulièrement, la livraison de 1000 ou 5000 logements. Pourquoi, avec ces chiffres, partout dans le pays, les manifestations pour le logement sont-elles récurrentes ? Pour les autorités, c’est « l’enfangatisme » des Algériens, les 40 millions d’Algérien(ne)s veulent un logement, oubliant que l’Etat ne peut pas subvenir aux besoins de tout le monde, ce n’est qu’un Etat.

    Pour les demandeurs, c’est l’inégale distribution qui est en cause, à l’image du wali d’Alger par exemple qui, sitôt nommé dans la capitale, a fait bénéficier son fils d’un logement étatique. Ainsi, des personnes qui ont les moyens de s’offrir un logement sur le marché privé, squattent les distributions publiques et aucune enquête sérieuse n’a été mise en place.

    Ce qui est sûr, c’est que si autant de logements avaient été mis sur le marché, le prix à l’achat et à la location aurait dû baisser, ce qui n’est pas le cas, les prix sont restés inabordables, équivalents à 500 salaires minimums, soit encore 40 ans de travail sans toucher son salaire, ce qui rend l’achat impossible et le recours à la réclamation obligé.

    Oui, mais où sont les logements ? Partout et nulle part. Peut-être qu’il y a quelqu’un qui les mange. Il y a bien des mangeurs de goudron, ceux qui sont payés pour faire des routes qui n’existent pas. Pourquoi pas des mangeurs de logements, l’Algérien ayant l’estomac solide. Il est connu pour avoir mangé sa grande révolution sans jamais avoir eu de problèmes d’estomac.

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