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Arcelor Mittal en grève en Algérie

mardi 25 janvier 2011

Le complexe sidérurgique ArcelorMittal d’El Hadjar (est algérien) est paralysé depuis mercredi par une grève sauvage déclenchée par les personnels de sous-traitance, qui réclament des embauches.

Le fabricant d’acier indien, le groupe mondial Arcelor Mittal, connait actuellement des grèves à répétition du fait de sa politique anti-ouvrière dans son usine d’Annaba, en Algérie. L’usine qui emploie pas moins de 7 200 personnes, a produit environ 750 000 tonnes d’acier plat et long en 2009, la plupart destiné au marché algérien. Arcelor mittal a acheté 70% de l’usine du fabricant d’acier El Hajar en Octobre 20001 avec le fabricant d’acier algérien SIDER.

Les 560 travailleurs salariés issus des entreprises privées sous-traitantes avec ArcelorMittal Annaba ont maintenu hier leur grève.

Cela fait déjà six jours que les deux ateliers de l’aciérie 1 et 2 sont à l’arrêt et le complexe ArcelorMittal El Hadjar est totalement paralysé. Parallèlement à cette situation qui intervient dans un contexte social tendu, le syndicat d’entreprise s’est réuni, hier, avec la direction générale à l’effet de trouver une solution à cet épineux problème. Contacté, Smaïl Kouadria, le secrétaire général du syndicat de l’entreprise ArcelorMittal El Hadjar a légitimé ce mouvement de protestation. Il a même exigé le transfert de la relation de travail de tous les travailleurs grévistes, sinon le recours à la grève générale est inévitable.

C’est du moins ce qui ressort de sa déclaration lorsqu’il affirme : « Depuis 2009, plus de 1000 travailleurs de l’usine sont partis à la retraite. 500 autres suivront cette année. Ces travailleurs ont tout le droit d’être recrutés d’autant plus qu’ils maîtrisent totalement le processus de la production sidérurgique. Nous avions eu la promesse de l’employeur de transférer la relation du travail des 560 ouvriers issus de la sous-traitance en 2011. La direction générale veut étaler l’opération à 2012. Nous sommes contre.

Si ArcelorMittal veut la stabilité, l’augmentation de la production et la paix sociale, elle n’aura qu’à accepter l’option. Le cas échéant, nous allons recourir à la grève générale. » Le partenaire social a usé de ce sévère langage car, selon lui, l’employeur a failli à ses engagements à la veille de la fin de son accord de partenariat qui s’achève en octobre 2011. Il a adressé, avant-hier, une lettre ouverte au président de la République pour lui faire part de la situation prévalant au complexe d’El Hadjar. A la lecture de ce document signé conjointement avec le président du comité de participation, le partenaire social a lancé un véritable SOS à l’adresse du premier magistrat du pays.

« A ArcelorMittal El Hadjar, l’investissement tarde à venir, la cokerie et la tuberie sans soudure (TSS) sont à l’arrêt depuis une année. Le haut fourneau n°2 et l’agglomération sont en fin de campagne. Vétustes, les aciéries et les laminoirs éprouvent énormément de difficultés à rester en cycle de production et par-dessus tout, la perte de plusieurs centaines d’emplois. Aujourd’hui, notre usine est presque à l’arrêt. Elle est agonisante », est-il écrit dans cette lettre dont nous détenons une copie. Le syndicat comme le comité de participation ont demandé une commission interministérielle qui, selon eux, aura à faire sur place un constat sur la gravité de la situation.

La direction générale, pas gênée de ses chantages et de ses mensonges, a appelé les 500 contractuels des entreprises de sous-traitance qui ont bloqué depuis mercredi la chaîne de production à "faire preuve de raison", dans un bulletin d’information, dont l’AFP a reçu une copie. Elle a leur a demandé de "libérer les sites occupés afin que la production reprenne et continuer à honorer leurs commandes et servir leurs clients et éviter toute perturbation des objectifs que l’entreprise s’est assignée". La direction d’ArcelorMittal, pas avare en belles promesses, a promis un premier recrutement d’une centaine d’agents sur l’ensemble du site, qui sera effectué immédiatement selon des critères indiscutables tels que l’âge, l’ancienneté et le poste occupé. "Un recrutement progressif s’effectuera en fonction des départs à la retraite attendus qui sont de l’ordre de plus de 500 agents", a ajouté la direction.
Le complexe d’El Hadjar a déjà été affecté en 2010 par trois grèves générales, en janvier, d’une durée de neuf jours, puis en juin avant que la justice n’ordonne la reprise du travail et enfin en octobre. Les salariés de l’usine avaient cessé leur mouvement de grève en octobre après un accord entre le syndicat de l’entreprise et la direction sur la reprise des négociations salariales. Le DG d’ArcelorMittal en Algérie Vincent Le Gouic s’était alors engagé à régler le problème lié à la situation des personnels des sous-traitants.
L’usine d’ArcelorMittal, employant 6.000 salariés, est une ancienne propriété de l’Etat algérien rachetée à 70% en octobre 2001 par l’Indien Ispat, du groupe Mittal. Elle a produit 750.000 tonnes d’acier en 2009, selon la direction.

Le syndicat d’El Hadjar a par ailleurs lancé, il y a quelques jours un appel à la solidarité.

Il a reçu le soutien de nombreux syndicats dont celui auquel il est affilié, à savoir la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie, de la mécanique, de l’électricité et de l’électronique (FNTMMEE). Ainsi que celui de partis politiques dont le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune.

Une grève générale avait déjà paralysé le complexe en janvier 2010.

Les 7 200 sidérurgistes contestaient la décision de la direction de fermeture de la cokerie qui emploie 320 ouvriers et exigeaient sa rénovation pour un montant de 40 M$(27,5M€).

Un accord fut finalement trouvé en vertu duquel ArcelorMittal, actionnaire principal du complexe d’El Hadjar à hauteur de 70%, et le groupe public algérien Sider, actionnaire minoritaire à hauteur de 30%, prendraient en charge, en proportion de leurs parts de capital respectives, cette rénovation dans le cadre d’un plan de développement des installations de l’usine.

Messages

  • C’est avec des mines grises et en cortège combatif que des centaines de travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba sont sortis de l’assemblée générale qui s’est tenue, mercredi matin, au siège du syndicat de l’entreprise, annonçant leur détermination à aller vers une grève générale et illimitée à partir de septembre.

  • Complexe sidérurgique turc Tosyali de Bethioua : Des travailleurs licenciés protestent
    par K. Assia

    Le licenciement, le 3 août dernier, de 6 travailleurs dont 4 délégués du complexe sidérurgique turc « Tosyali », situé à Béthioua, a été dénoncé, hier. Les quatre délégués, représentant les travailleurs, se disent victimes d’injustice, puisqu’ils ont été licenciés de manière abusive par l’employeur. Hier, les concernés ont demandé leur réintégration, au sein du complexe et revendiqué leurs droits tels qu’édictés par la loi.

    Ces délégués, représentant un effectif de près de 600 travailleurs algériens, ont été désignés à l’issue d’une assemblée générale, tenue le 11 mai dernier, à Oran, indiquent-ils.

    Celle-ci a permis d’élire 5 personnes conformément aux articles 41, 42 et 45 de la loi 14-90 laquelle leur permet de représenter les travailleurs et les autorise à entamer les négociations avec la direction de la société. A l’origine de cette décision, la grève de 2 jours, observée au courant du mois de juillet par le personnel de la société, à la suite du licenciement de 2 travailleurs.

    « La direction nous considère derrière ce mouvement de contestation et nous punit, donc », ont-ils indiqué. Les délégués licenciés se disent avoir respecté toutes les démarches édictées par la réglementation, quant au respect des droits du collectif. Se sentant marginalisés, les licenciés ont dénoncé l’inefficacité du syndicat actuel et demandé un retrait de confiance, puisqu’il va, dans le sens contraire de l’intérêt collectif qui est de satisfaire les revendications des travailleurs algériens et préserver leurs droits.

    Les concernés ont demandé que les cas disciplinaires soient examinés par la commission paritaire, composée de représentants turcs et algériens et non uniquement de turcs, et ce en vue d’éviter d’éventuels injustices.

  • Complexe sidérurgique turc « Tosialy » : Des travailleurs protestataires devant la justice

    Plusieurs travailleurs du complexe sidérurgique turc « Tosialy » de Bethioua ont été arrêtés par la gendarmerie de Bethioua. Ils ont été déférés, hier, devant la justice qui décidera de leur sort. Ainsi, mardi après-midi aux environs de quatre heures et demie, les gendarmes et le chef de daïra de Bethioua se sont présentés devant l’entrée de l’usine où les travailleurs tenaient un piquet de grève. Pour rappel, une grève sauvage secoue ce complexe depuis trois jours. La motivation de cette action est le licenciement, jugé abusif, de six travailleurs. Les grévistes ont observé un sit-in devant le siège de l’entreprise lors de la récente visite du ministre de l’Hydraulique à Oran. Le lendemain, ils ont observé un autre sit-in devant le siège de la wilaya.

  • Le complexe métallurgique ArcelorMittal d’Annaba se retrouve encore une fois paralysé. Des employés d’une de ses unités, en l’occurrence ArcelorMittal Pipes and Tubes (AMPTA), anciennement appelée unité de Tuberie sans soudure (TSS), en grève depuis le mois d’avril dernier, ont fermé, hier, l’accès principal au complexe. Ce qui a provoqué la mise à l’arrêt de toutes les unités du complexe.

    C’est la seconde fois que cela se produit en l’espace de deux semaines. Le 21 juillet dernier, ces mêmes employés, une soixantaine à peu près, avaient procédé de la même manière. Mais leur action, à savoir la fermeture de l’accès, n’avait duré qu’une demi journée. Cette fois-ci, ArcelorMittal est intégralement à l’arrêt depuis deux jours déjà. L’AMPTA est en difficulté financière vu que son plan de charge n’est pas assez étoffé.

    Les employés grévistes réclament une augmentation de salaire en plus d’autres revendications comme l’annulation de la décision de licenciement prise à l’encontre du SG du syndicat. Un conflit qui n’a trouvé, jusque-là, aucune solution.

    En bloquant l’accès au complexe, le mettant complètement à l’arrêt, les protestataires espèrent que cela fera finalement réagir les pouvoirs publics.
    L’AMPTA, qui emploie 350 travailleurs, est détenu à 70% par ArcelorMittal et 30% par l’entreprise nationale Sider.

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