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Non aux licenciements sur la radio RFI !

jeudi 25 juin 2009

« Tim tiditim ! RFI, bonjour, il est 15 heures à Paris... 37e jour de grève pour les salariés de Radio France Internationale qui luttent contre le plan social de la direction qui prévoit, je vous le rappelle, la suppression de 206 postes... » En fond sonore de la manifestation des salariés de l’audiovisuel public cet après-midi à Paris, un faux flash info, débité par la sono dans toutes les langues.

Le cortège, qui s’est dirigé vers l’Elysée pour réclamer un médiateur, devait rassembler des salariés de RFI, France Télévisions et de l’AFP. Au bout du compte, un défilé de 300 personnes à 90% rouge RFI. « Faut dire qu’à l’AFP et France Télé, ils sont moins au pied du mur que nous », soupire-t-on dans les rangs.

A chacun, de fait, sa propre épée de damoclès. A France Télévisions, la direction a annoncé un plan de 900 départs volontaires à la retraite sur 3 ans. A l’AFP, une modification du statut de l’agence est dans les tuyaux avec à la clé, redoutent les syndicats, une rédaction placée sous la mainmise de Sarkozy. A RFI enfin, un plan social prévoit 206 départs sur 1000 salariés dans les trois mois. Des départs volontaires mais aussi contraints, sans que journalistes et techniciens, qui en sont à leur 6e semaine de grève, ne connaissent la proportion exacte. L’intersyndicale réclame le retrait total du plan, pour négocier des départs volontaires.

Moulinet à infos

206 ballons rouges numérotés ont été distribués aux manifestants. Sous le numéro 13, Pierre Gros, preneur de son et délégué FO : « Si l’on prend le pôle Amérique latine, 11 postes sur 33 sont menacés. Idem pour les techniciens, les réalisateurs... Non seulement les conditions de travail vont être intenables, mais pour les auditeurs on va devenir un simple moulinet à infos, amputé de toute sa mission culturelle. »

Tout près, quelqu’un crie : « Bongo est mort ! » Private joke : au Gabon, RFI, en grève, a décroché plusieurs heures, en pleine visite de Sarkozy. Diffusion en pointillé qui, beaucoup dans le cortège le craignent, préfigure la RFI de demain. « Pendant les vacances, comme on n’aura plus personne pour prendre le relais, on va devoir passer des rediffs, de la musique, étirer les émissions », prévoit Thanh-Ha, du pôle vietnamien, 13 postes dont trois bientôt supprimés.

« Pourtant, personne ne remet en cause ni le professionnalisme de RFI ni son utilité, souligne-t-elle. Pour les Français de l’étranger, RFI c’est le cordon ombilical avec la France. Qu’on veuille le couper est inadmissible. Certes, on peut s’informer sur internet, mais tous les pays n’y ont pas accès. »

« Même scénario qu’à la Poste »
« La radio du monde sans personne », « RFI sort ses griffes », clament les pancartes. En ligne de mire, Alain de Pouzilhac, le patron de la nouvelle holding Audiovisuel extérieur de la France (AEF) - qui, outre RFI, rassemble TV5 Monde et France 24 - et Christine Ockrent, patronne de France 24.

Pour les salariés, les licenciements à venir ne sont pas économiques -personne ici ne croit à la baisse d’audience invoquée par Pouzilhac- mais bien politiques, la manœuvre consistant selon eux à déshabiller Paul (RFI) pour rhabiller Pierre (France 24). « A l’heure ou Sarkozy ne cesse de répéter que les entreprises d’Etat ne doivent pas licencier, c’est faites ce que je dis, pas ce que je fais », peste un journaliste.

Messages

  • 206 postes sur un millier supprimés, six rédactions en langues étrangères fermées, sept semaines de grève à Radio France Internationale. Mais à partir d’aujourd’hui, mercredi 24 juin, une radio. « Ephémère » (12h à 19 h). « Autonome ». Et même locale, car elle ne sera diffusée que sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. Mais en dix-neuf langues, et par des employés, techniciens, journalistes grévistes. Cela s’appelle RFI Riposte.

    En janvier, la direction a annoncé le plan social, brutal comme tous les plans. Un salarié sur 5, six mois après l’embauche comme numéro deux de la « voix de la France » de la compagne du ministre des affaires étrangères, au salaire, selon les syndicats, de 310.000 euros par an, comme le PDG, Alain de Pouzilhac, plus une part variable de quelque 70.000 euros en prime de résultat et de bonus à se partager. Pour comparaison, le précédent patron de la station, Antoine Schwarz était rémunéré 130.000 euros par an. La direction répondit alors que le périmètre n’était pas le même, puisque le binôme couvre également, désormais, la chaîne France 24, qui complète le dispositif d’« audiovisuel extérieur français ».

    En mai, commença alors une grève illimitée contre le plan social. Plan d’ailleurs suspendu par la Cour d’appel, qui a relevé le défaut d’information correcte du comité d’entreprise au moment du rapprochement avec France 24. Le CE a également saisit le tribunal de grande instance de Paris, qui l’a débouté la semaine passée pour vice de forme, mais doit réexaminer le dossier ce mercredi, à quelques centaines de mètres de la radio éphémère.

    Là, des personnalités françaises et étrangères se relaieront au micro pour exprimer leur soutien aux salariés de RFI, et l’on promet que les personnes venues manifester leur solidarité envers « la radio mondiale » pourront également s’exprimer.

    Le site Internet RFI Riposte diffusera également cette émission.

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