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Les 33 mineurs chiliens ont sauvé leur vie mais leur patron va-t-il enlever leur emploi à l’ensemble de ces mineurs ?

mercredi 13 octobre 2010

Après que les 33 soient sortis de leur prison souterraine, se pose maintenant la question de l’avenir des 300 employés de la compagnie. Et de l’éventuelle fermeture du site.

Les patrons de la compagnie San Esteban, qui gère la mine de San José et plusieurs autres petites mines environnantes, devraient prochainement annoncer la faillite de leur entreprise pour éviter d’avoir à payer les dettes, les frais de personnel et les frais de secours liés à l’accident survenu le 5 août.

Du coup, la question se pose : que vont devenir les plus de 300 employés de la mine ? Si l’inquiétude ne porte pas sur les "33" qui croulent déjà sous les cadeaux, les chèques des mécènes et les probables réparations - leurs familles ont demandé 1 million de dollars par mineur à l’entreprise San Esteban et à l’Etat chilien - , il en va tout autrement des autres employés.

Déjà, ceux qui travaillaient pour le compte de sous-traitants ne sont plus payés. Parmi ceux-ci, certains ont retrouvé un emploi, mais temporairement. Ironie de l’histoire, ils conduisent des camions sur le chantier de sauvetage, mis en place pour sauver leurs collègues de travail pris au piège.

Reste à savoir ensuite ce que va devenir le gisement d’or et de cuivre de San José. Deux pistes circulent parmi les autorités. La première serait une fermeture définitive de la mine, avec condamnation de l’entrée.

En tout cas, si le gouvernement chilien et le patron se sont fait de la pub sur le sauvetage, ils n’ont pas répondu aux mineurs qui demandaient à être payés et ils n’ont rien dit sur l’avenir ... Très peu de média ont relayé autre chose que le sauvetage !

Messages

  • Le groupe chilien San Esteban, propriétaire de la mine d’or et de cuivre de San José où 33 mineurs sont piégés sous terre depuis 18 jours, doute de pouvoir payer les salaires et pourrait se déclarer en faillite, tout en rejetant sa responsabilité dans l’accident.
    "C’est difficile", a répondu à la radio Cooperativa Alejandro Bohn, un des propriétaires du groupe, après avoir été interrogé sur le paiement des salaires des hommes bloqués et de ceux qui ne peuvent plus travailler à la suite de l’éboulement qui s’est produit le 5 août dans la mine.
    "Tout dépend de ce qu’on arrive à négocier avec les autorités. Notre compagnie minière est petite, moyenne, et son seul gisement d’exploitation était la mine de San José" aujourd’hui arrêté, a-t-il souligné.

    L’avocat de l’entreprise, Hernan Tuane, a pour sa part reconnu que le groupe San Esteban pourrait se mettre en faillite. "Evidemment qu’il y a des risques de faillite. Nous avons un patrimoine positif, mais ce que nous n’avons pas ce sont les liquidités nécessaires pour pouvoir répondre aux obligations à venir parce que la mine est paralysée", a-t-il expliqué.
    M. Bohn a rejeté toute responsabilité dans l’accident, comme l’avait déjà fait l’entreprise quelques jours après l’éboulement.
    "La compagnie est sereine, dans le sens où il n’y a jamais eu d’antécédents de catastrophes de ce type, ses travailleurs sont formés et ils avaient les dispositifs de sécurité pour avoir la protection nécessaire face à un événement ayant ces caractéristiques", a-t-il déclaré.
    Le ministre chilien des Mines, Laurence Golborne, a rejeté les déclarations de l’entreprise et accusé ses cadres de "manque de préoccupation assez important au niveau de la sécurité".

    L’exploitation de la mine a commencé en 1889, mais l’installation a été fermée en 2007 après un accident qui a provoqué la mort d’un employé. Elle a été rouverte un an plus tard.
    En 2006, un autre homme a perdu la vie pendant son travail, tandis que début 2010, un mineur a été blessé à la jambe.

  • On entend beaucoup parler du sauvetage des 33 mineurs chiliens, qui sont restés bloqués sous terre pendant 69 jours. Pourtant, en Chine aussi, les mines défrayent la chronique ces derniers jours. Samedi 16 octobre, une explosion dans la mine de Yuzhou, ville de la province de Henan, a fait 31 morts.

    Liu Wenbin, ingénieur en chef adjoint dans l’entreprise qui possède la mine, cité par le Centre d’Informations Internet de Chine, était dans le puits au moment de l’accident et a organisé l’évacuation des mineurs survivants. « Vers 6h00, j’ai senti que quelque chose n’allait pas et un des capitaines d’équipe m’a alors répondu qu’il avait aussi cette sensation et qu’il avait déjà signalé le problème ».

    Six mineurs encore en vie ont été localisés à 50-80 mètres sous terre, explique Libération. Mais les opérations de sauvetage sont gênées par les 2.500 tonnes de poussière de charbon qui ont envahi le puits, laissant peu de chances de survie aux mineurs, ont indiqué les sauveteurs

    Ce n’est pas la première fois qu’un accident mortel frappe cette mine, copropriété de l’entreprise publique China Power Investment Corp et d’une autre compagnie : en 2008, une autre fuite de gas avait tué 23 mineurs.

    Et si le Chili fait parler de lui pour le côté spectaculaire du sauvetage des mineurs, en Chine les critiques fusent, explique le Wall Street Journal. Sur les sites internet et sur les forums, des milliers de citoyens chinois critiquent l’échec du gouvernement en ce qui concerne la sécurité des mineurs. « C’est une honte par rapport au Chili », commente un internaute sur Sina.com.

    « Les explosions dans les mines, c’est la routine en Chine. Les mineurs chiliens ont de la chance : le monde entier s’inquiète pour leurs vies », explique un autre internaute sur NetEase. Pour lui, il serait temps que les autorités chinoises « commencent à se sentir concernées par les vies humaines ».

    Les mines chinoises sont réputées pour être les plus dangereuses du monde en raison des négligences en matière de sécurité et de la corruption, ainsi que d’une demande de productivité accrue, explique l’AFP. L’an dernier, 2.631 personnes y sont mortes, selon les chiffres officiels. Les organisations indépendantes estiment que le bilan est vraisemblablement beaucoup plus lourd car de nombreux accidents sont passés sous silence pour éviter des fermetures.

  • Pendant que le président chilien faisait sa pub avec le retour à la surface des mineurs ensevelis, déclarant que le Chili n’abandonnait jamais ses mineurs et que jamais le pays n’avait été aussi uni, les habitants victimes des derniers tremblements de terre et tsunami à Concepcion, la deuxième ville du Chili, continuaient de vivre un cauchemar sans la moindre aide. Après les centaines de morts, le gouvernement a donné des cabanes en bois et se retranche maintenant sur la difficulté de la reconstruction pour laisser complétement tomber les milliers de victimes !!! Le voilà le peuple uni dont il parle...

  • Retour à la mine San José

    "San Esteban, nous ne sommes pas 33, nous sommes 300", ont rapidement rappelé les salariés de la compagnie San Esteban qui gère la mine San José, d’où or et cuivre sont extraits. Des salariés qui réclament leur dû : "70 jours sans argent et travail ; ça suffit maintenant. Ne nous volez pas", lisait-on aussi sur des banderoles brandies quelques jours après l’opération de sauvetage.
    Accidents et négociations
    Au-delà du cas de San José, les mineurs chiliens continuent de travailler dans des conditions difficiles. Un nouvel accident a d’ailleurs eu lieu ce lundi 8 novembre, à une centaine de kilomètres de la mine San José, dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Deux mineurs sont morts, un autre a été blessé.
    Autre mine, Collahuasi, située près d’Iquique, grand port commercial du nord du Chili aux portes du désert d’Atacama. Là, on parle négociations salariales et primes liées à la hausse du prix du cuivre, qu’on y extrait. Ces discussions ont échoué et les 1500 travailleurs de la mine qui produit environ 3% du cuivre mondial sont entrés en grève vendredi 5 novembre. En mai, ils avaient déjà paralysé la production pendant 11 jours pour réclamer de meilleures conditions de travail et de logement.

    Les responsables de San Esteban ont répété pendant des semaines que leur entreprise ferait prochainement faillite. Ce qui leur aurait permis d’éviter, écrivions-nous sur LEXPRESS.fr il y a un mois, de "payer les dettes, les frais de personnel et les frais de secours liés à l’accident survenu le 5 août". Ces frais ont été estimés "entre 10 et 20 millions de dollars" (7 à 14 millions d’euros) par la présidence chilienne.

    "Manque de bol, raconte Rue89.com, un technicien qui a travaillé plus de deux mois autour des machines de sondage qui se sont affairées nuit et jour pour faire sortir les 33 mineurs, a lâché l’information à la presse locale : les forages ont mis à jour de nouvelles veines de la mine San José. D’or et de cuivre. Les patrons de la mine ne pourront plus parler de faillite. Il va falloir payer. Et payer cher".

    Mais payer qui ? C’est tout le problème, expliquent les représentants des mineurs de San José : "L’entreprise a des arriérés à verser à ses salariés. Elle dispose de ressources financières, mais elle ne peut pas y toucher... parce qu’un tiers a mis une option dessus après le sauvetage des 33 mineurs : le fisc chilien". Du coup, les salariés se tournent vers l’Etat pour lui demander les rémunérer directement. Réponse du ministre des Mines, Laurence Golborne, dont la cote de popularité a explosé en octobre : c’est une affaire "entre acteurs privés", le gouvernement n’a pas à s’en mêler.

    Les autorités chiliennes ont en revanche entrepris d’enquêter sur l’accident de San José : certains mineurs ont affirmé que la direction avait été avertie d’un risque souterrain quelques heures avant l’éboulement du 5 août. La direction, tout en s’excusant pour ces 70 terribles jours, dément. Fallait-il accorder aux mineurs la permission d’abandonner les lieux de façon préventive ? Le procureur de Copiapo se penche sur la question. Une enquête parlementaire et une enquête administrative ont également été ouvertes.

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