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La "réforme" de la santé d’Obama pour soigner la santé ... ou la santé politique du président ?

mardi 23 mars 2010

Pays riche rime avec pauvres et démunis de tout système de santé...

La santé la plus couteuse et la moins performante des pays riches... comme l’a montré le film de Michael Moore

Obama a lancé l’idée d’un Medicare national, service de social d’Etat, mais il ne l’a pas mis en place...

Le pays le plus riche du monde avait le système de santé le pire de tous les pays industrialisés et il est possible (pas encore sûr) qu’il sera un peu réformé. Pas énormément, le reconnaît Obama lui-même qui dit seulement avoir fait un pas dans le bon sens, par exemple la prise en charge de certains soins pour les chômeurs, ce qui n’était pas le cas jusque là. Par contre, il n’y aura toujours pas de soin pour 70% des gens qui n’en avaient pas avant. Seuls 30% (32 millions pour un peu plus de cent millions) auront, à terme, une couverture maladie. Et encore, cela dépendra des investissements nationaux en matière de santé. Ce qui est sûr, c’est que les trusts pharmaceutiques et de matériel médial y gagneront. Et ils ont immédiatement monté en bourse… Ce qui est sûr aussi, c’est que l’Etat paiera, c’est-à-dire les travailleurs, car, dores et déjà on annonce que la plupart des patrons ne paieront pas. Ce qui est sûr aussi, c’est que les plus précaires des pauvres, les étrangers en situation irrégulière ne sont pas pris en charge ni les femmes devant se faire avorter…

La réforme de la santé d’Obama a été adoptée

Le texte étend la couverture-santé à 30 millions de personnes au lieu de 50 millions de prévues au départ et alors qu’avec la crise 100 millions d’Américains n’ont pas les moyens de payer pour une "bonne" assurance, et de se doter de moyens pour imposer un encadrement des tarifs aux assureurs privés.

Selon le bureau du recensement américain, le pourcentage de personnes sans couverture maladie en 2008 était de 15,4%, soit 46,3 millions d’individus. Et la crise a fait exploser ce chiffre…

On déchante dans les rangs progressistes démocrates en partie à cause des réticences d’Obama a poussé avec fermeté "l’option publique". Désenchantement qui s’est exprimé dans une annonce publiée pleine page dans le New York Times le 9 septembre et signée par 400 anciens membres de l’équipe de campagne présidentielle d’Obama, 25 000 volontaires qui l’ont aidé à se faire élire et 40 000 de ses donateurs de fonds. Tous réclament que le président « exige une option publique forte ». Et proclament que « laisser l’industrie de l’assurance gagner n’est pas un changement auquel on peut croire », faisant référence au slogan de campagne d’Obama. Or, sans contre-pouvoir et sans concurrence de l’Etat, les assureurs seront libres de faire grimper les prix aux consommateurs. Un vrai désastre pour l’économie américaine et la présidence de Barack Obama.

Il n’y a pas que des avantages pour les personnes qui vont bénéficier d’une couverture santé : chaque personne est tenue d’être assurée ou bien de payer une pénalité qui augmentera progressivement jusqu’à 2,5 % de ses revenus en 2016. Et certains n’ont plus, du faitd e la crise, les moyens de payer...

Le projet d’une assurance de santé publique a été complètement abandonné finalement…

Mais en y renonçant, la Maison Blanche a pris le risque de scier la branche sur laquelle est assise sa réforme : tel est le reproche des démocrates progressistes. L’assurance privée, disent-ils, continuera de déterminer la politique tarifaire. Et l’Etat, élargissant sa prise en charge des deux populations les plus "à risques" - les retraités et les plus indigents - tout en renonçant à offrir au commun des assurés une couverture de qualité égale à moindre coût, se prive de la recette la plus "profitable" : celle de la couverture des 25-50 ans.

L’Etat va donc assumer l’essentiel des surcoûts de la couverture d’une population vieillissante (la retraite des baby-boomers devrait faire passer les inscrits à Medicare de 45 millions de personnes aujourd’hui à 77 millions en douze ans), tout en offrant au secteur privé d’augmenter plus encore son ratio de rentabilité.

Le risque, pour M. Obama, est d’apparaître bientôt comme bien plus dépensier qu’il ne le souhaite. Les républicains l’annoncent déjà, qui pronostiquent aussi une prochaine et "inéluctable" augmentation des impôts.

Victoire pour qui ? Pour les malades ou pour les sociétés privées de santé ?
Du coté des valeurs, ce sont celles liées à la santé qui sont à l’honneur. Après l’adoption, dimanche soir, de la réforme du système de santé aux Etats-Unis, les assureurs bondissent. Amerigroup s’octroie 4,43% à 32,78 dollars, et Molina 4,79% à 25,83 dollars. Les sociétés hospitalières ont également le vent en poupe. Community Health Systems gagne 5,7% à 40,35 dollars et Tenet Healthcare s’envole de 8,35% à 6,22 dollars. Coté pharmacie, Pfizer prend 2,01% à 17,25 dollars et Bristol gagne 2,08% à 26,55 dollars.

La réforme de la Santé a été adoptée après des négociations à la Maison Blanche portant sur un décret interdisant d’utiliser les fonds fédéraux pour la prise en charge de l’avortement.

> Cet article a été publié sur le site de l’hebdomadaire américain Newsweek le 21 mars.

Après deux jours d’allers-retours, on a enfin le verdict sur Bart Stupak (élu démocrate à la Chambre des Représentants) : il est pour. Les derniers votes en faveur de la réforme de l’assurance santé ont été assurés.

Bart Stupak a annoncé voici peu avant le vote qu’il soutiendrait la loi sur la réforme de la santé, après avoir négocié avec la Maison Blanche un décret interdisant d’utiliser les fonds fédéraux pour la prise en charge de l’avortement.

Le ralliement du démocrate anti-avortement Bart Stupak a permis d’obtenir la majorité pour ce vote. Ce soutien a été possible grâce à un compromis du président Barack Obama qui s’est engagé à interdire des financements fédéraux pour l’avortement.

Les termes de l’amendement

Je viens de parcourir l’accord en question et pour autant que je puisse en juger, il garantit que les termes de l’amendement Nelson adoptés par le Sénat seront strictement appliqués.

Voici un résumé sommaire de ce qu’impliquent les termes de l’amendement Nelson, et en quoi ils diffèrent de la version Stupak :

[En vertu du projet Nelson] les assureurs désireux d’offrir la prise en charge de l’avortement devront demander le versement de deux primes distinctes à chaque souscripteur. L’une sera comptabilisée dans un fond général, l’autre dans un fond consacré exclusivement à la prise en charge de l’avortement. Chaque souscripteur d’un contrat prenant en charge l’avortement — homme ou femme, qu’ils désirent ou non obtenir la prise en charge de l’avortement — devront verser deux primes, une par fond, l’idée étant que le deuxième versement ne correspond pas à un avenant au contrat, mais constitue une partie de la prime principale, qui doit néanmoins être acquittée séparément. Les compagnies d’assurance n’auront pas le droit dans les publicités de décomposer le montant de la prime : dans les brochures d’information, seule la prime globale sera indiquée. Les souscripteurs ne seront informés de la répartition des sommes versées après leur adhésion, comme le stipule l’amendement : "dans le cadre du récapitulatif des garanties… et au moment de l’adhésion".

"Catalogue d’instructions générales types"

Ce que le décret ajoute à ces dispositions, c’est la garantie qu’elles seront effectivement appliquées. En vertu du décret présidentiel, le Bureau de la Gestion et du Budget (Office of Management and Budget) est chargé dans les six mois de rédiger à l’attention des commissaires à l’assurance santé de chaque état un "catalogue d’instructions générales types sur la dissociation, destiné à leur permettre de vérifier que les contrats d’assurances proposés sont conformes aux exigences de la loi quant à la dissociation des versements". Il s’agit donc de créer des règles obligeant les assureurs à séparer des fonds publics les sommes destinées à la prise en charge de l’avortement, et de garantir que ces règles sont bien appliquées. Le décret comporte également une directive comparable, destinée à la dissociation des fonds destinés aux centres médico-sociaux.

Prise en charge de l’avortement

(…) Cette restriction, c’est un fait, affectera en plus grande partie la possibilité de prise en charge de l’avortement sous Medicaid, bien que 23 états autorisent le financement par l’état des avortements pratiqués dans le cadre de Medicaid dans un plus large éventail de cas. Sarah Kliff

Messages

  • La loi adoptée dimanche 21 mars est la version que le Sénat avait déjà adoptée à la veille de Noël. Il ne s’agit nullement d’offrir une sorte de Sécurité sociale à la population, mais de la livrer pieds et poings liés aux assureurs privés. En 2014, date d’application de la loi, c’est auprès d’eux que, sous peine d’amende, chacun aura l’obligation de s’assurer, s’il ne bénéficie pas d’une assurance fournie par l’employeur ou s’il ne dépend pas des assurances d’État pour les pauvres (Medicaid) ou pour les travailleurs âgés (Medicare). L’aide consentie aux moins fortunés pour se payer une telle assurance privée est dérisoire au regard de leur coût, qui va encore fortement augmenter pour une série de raisons, dont la moindre n’est pas l’engagement pris par Obama de ne pas s’opposer aux augmentations pendant dix ans !

    Obama embrouille volontairement les choses en jouant sur les mots, car s’il est sans doute vrai que 32 millions de personnes qui n’étaient pas assurées auront une assurance médicale, cela ne signifie pas du tout qu’elles auront une couverture médicale correcte et les moyens de se soigner. Les assurances bon marché ne couvrent pas grand-chose. Quant aux autres, elles s’avèrent ruineuses dès qu’on est malade.

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