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Idriss Déby est mort. Un fidèle de l’impérialisme français disparait et aussi un dictateur de la pire espèce…

mardi 20 avril 2021

Idriss Déby est mort. Un fidèle de l’impérialisme français disparait et aussi un dictateur de la pire espèce…

https://www.lefigaro.fr/international/le-president-tchadien-deby-est-mort-de-blessures-recues-au-front-20210420

Le président Idriss Déby Itno, qui dirige le Tchad d’une main de fer depuis 30 ans, se dirige vers un sixième mandat avec 79,32 % des suffrages exprimés, selon des résultats officiels énoncés lundi peu après que l’armée eut affirmé avoir défait une rébellion lancée le jour du scrutin le 11 avril et tué "plus de 300 ennemis".

https://information.tv5monde.com/video/tchad-idriss-deby-reelu-selon-les-resultats-provisoires

Et, très curieusement, on nous annonce ensuite que la même rébellion l’a tué !!!

Les média, prudents, disent qu’il est « mort au front, selon l’armée »… C’est dire la confiance que l’on peut avoir dans cette « information » !!!

https://www.jeuneafrique.com/1157584/politique/tchad-le-president-idriss-deby-itno-est-decede/

La mort de Idriss Déby au front est plus que douteuse : il y a belle lurette qu’il ne mène pas lui-même des combats contre les rébellions !!!

« Idriss Déby a pris le pouvoir lors d’une rébellion armée en 1990. Il est l’un des plus anciens dirigeants d’Afrique et un proche allié des puissances occidentales qui luttent contre les militants islamistes en Afrique occidentale et centrale. » dit La Tribune, traduisez le larbin de la France capitaliste !!!
https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN2C71AV/le-president-tchadien-idriss-deby-est-mort-armee.html

Sa réeelection était une pure comédie électorale…

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/10/au-tchad-idriss-deby-seul-en-scene-pour-sa-reelection_6076306_3212.html

Tchad : le dictateur peut s’autoproclamer mais il n’efface pas la lutte des classes !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4085

Déby, fidèle allié de l’impérialisme français :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5149

Luttes de classes au Tchad :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3447

Déby est la suite de la domination coloniale française sur le Tchad, défendue sur place par l’armée française :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5557

Ce n’est pas officiellement un roi mais sa dynastie continue….

https://www.lindependant.fr/2021/04/20/le-president-du-tchad-idriss-deby-est-mort-sur-le-front-son-fils-nomme-president-par-interim-9499328.php

C’est l’armée qui a annoncé sa mort et est seule témoin et c’est elle qui prend la réalité du pouvoir…

https://www.lepoint.fr/afrique/mort-le-president-deby-est-remplace-par-un-comite-militaire-20-04-2021-2423029_3826.php

Depuis 1990, les rébellions se sont succédées au Tchad, de la même manière qu’avant l’arrivée d’Idriss Déby. Il est lui-même un chef rebelle qui a mieux réussi que les autres. Son règne entoure le démarrage de la production pétrolière. La production de pétrole nécessite pour les sociétés pétrolières une stabilité des régimes politiques, parce que la production se prévoit sur plusieurs décennies. Les rébellions se sont créées, au départ en réaction à la prise de pouvoir, ensuite, en réaction aux massacres précédents, au caractère ethnique de l’armée, puis à l’accaparement des recettes pétrolières par la famille présidentielle et, de plus en plus, à l’impossibilité d’alternance politique.
Les dirigeants français en s’alliant avec les soldats tchadiens pour le Mali, ont soigneusement évité de parler de la raison pour laquelle cette armée était si forte. L’armée tchadienne a profité de l’augmentation des recettes pétrolières : le budget de l’État est passé de 390 milliards de F CFA en 2002 à 1500 milliards en 2012 (de 595 millions à 2,3 milliards d’Euros). Le CCFD-Terres solidaires a donné quelques chiffres (qui demanderaient une vérification) sur les achats d’armes : « les dépenses militaires sont passées de 35,4 milliards (50 millions d’Euros) à 275,7 milliards de F CFA (420 millions d’Euros) » entre 2004 et 2008, pour se maintenir à 154,5 milliards de F CFA en 2010 (240 millions d’Euros). Dans le contrat avec la Banque mondiale pour le financement de l’oléoduc Tchad-Cameroun, le Tchad s’engageait à conserver 10 % des revenus dans un « fonds pour les générations futures » et que sur le reste, « 80 % devaient être consacrés à des secteurs prioritaires pour le développement, 5 % à la région de Doba et pas plus de 15 % au budget de l’Etat » : ce contrat n’a pas été respecté et une grande partie des sommes ont permis d’acheter des armes, même si cela s’est amélioré à partir de 2009. Le 19 juin 2013, l’ONG Watchlist spécialisée dans les enfants-soldats demandait l’exclusion des troupes tchadiennes des forces de l’ONU au Mali « tant que le Tchad, cité sur la ‘liste d’infamie’, n’aura pas finalisé son plan d’action relatif aux enfants dans les conflits armés ». Il est probable que sous la pression internationale, Idriss Déby puisse régler ce problème.
Pendant 23 ans de dictature, des rébellions tchadiennes ont continué à se créer. La bataille de février 2008 a failli chasser Déby, et il n’a dû sa survie qu’à l’intervention française. La démocratie permettrait d’aller vers une paix durable grâce à la légitimité des urnes et à un meilleur partage des richesses. En attendant, Idriss Déby continue de s’imposer par la force en jouant du soutien français.
L’armée française a depuis 1990 été aux premières loges pour observer les crimes d’Idriss Déby et pour le protéger. En février 1998, à Sahr dans le Sud du Tchad, après l’enlèvement de 4 français par Mahamout Nahor, des massacres ont été commis sur ordre de Déby avec des soldats français à proximité. Concernant l’assassinat en février 2008 du leader de l’opposition démocratique Ibni Oumar Mahamat Saleh, l’enquête de la juge d’instruction française Emmanuelle Ducos permettra peut-être de connaître les témoignages des deux conseillers français présents et en particulier celui du colonel Gadoullet. L’armée française a maintenu sa collaboration alors que les crimes s’accumulaient, cautionnant ainsi l’impunité, et contribuant ainsi à une banalisation des crimes contre l’humanité. Cette collaboration a aidé Déby à rester au pouvoir, jusqu’aux deux interventions françaises pour le sauver en 2006 et 2008. Par ailleurs, et de façon positive, pour pallier les défaillances de l’Etat tchadien, l’armée française joue un rôle humanitaire et social, grâce à l’hôpital militaire Epervier, ou en intervenant en cas d’incendies ou de catastrophes naturelles.

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