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Révolte sociale dans l’Europe en crise

mardi 27 janvier 2009, par Robert Paris

Grèce, Italie, Lettonie, Lituanie, Bulgarie, Islande, France, la révolte sociale monte en Europe. La jeunesse et les travailleurs prennent conscience que la crise va signifier le sacrifice des travailleurs et des milieux populaires avec un accroissement des violences répressives.

L’Islande dans la rue fait tomber le gouvernement. En Grèce, aux violentes manifestations de décembre - qui avaient suivi la mort d’un adolescent tué par un policier - ont succédé les blocages de routes. Depuis deux semaines, les agriculteurs bloquent les principales artères du pays et la frontière avec la Bulgarie. L’Europe de l’Est, elle, connaît ses manifestations les plus importantes depuis vingt ans. En Lettonie, plus de 10 000 personnes ont défilé dans les rues de Riga le 16 janvier dernier. Comme en Lituanie. A chaque fois, ces manifestations ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. D’autres défilés ont eu lieu en Hongrie et en Bulgarie.

Pendant que l’Europe des luttes sociales se construit, l’Europe bourgeoise se détricote lentement, au rythme des intérêts divergents des bourgeoisies et états nationaux.

Des policiers se protègent des projectiles adossés au Parlement islandais à Reykjavik le 21 janvier, lors des émeutes anti-crise. Les protestataires décrient la politique de la coalition emmenée par Geir Haarde qui n’a pas su faire face à la faillite du pays.
Les manifestations permanentes ont eu raison du gouvernement qui a chuté.

De la Bulgarie à la Lettonie, les revers économiques fragilisent les gouvernements. Celui d’Islande est même tombé, alors que quatre pays ont déjà subi des émeutes.

Faut-il craindre qu’un syndrome islandais s’étende bientôt sur toute l’Europe ? La récession s’abat sur le continent, mais, pour l’instant, seuls quelques pays sont frappés par la crise sociale et politique qui en découle.

Il aura suffi de trois mois et d’une brusque montée de la violence dans le centre de Reykjavik, d’ordinaire si placide, pour que, au son des casseroles heurtées par une foule en colère, le Premier ministre de l’île nordique, Geir Haarde, annonce, le 23 janvier, son prochain ­retrait de la vie publique, promette des élections anticipées et enregistre la démission de son ministre du Commerce.

Après l’Islande, à qui le tour ?

Si le gouvernement islandais est le premier à tomber victime de la rue, cela ne tient en rien au hasard. Nulle part ailleurs en Europe l’incompétence de la classe politique et des autorités monétaires n’a abouti à un tel désastre : faillite du système bancaire, effondrement de la monnaie, envolée des taux d’intérêt et gel immédiat de l’économie. L’Islande devrait perdre 10% de sa richesse nationale cette année.

Dans d’autres pays, aussi, la détérioration du climat économique attise la colère. Le 13 janvier, des émeutes éclatent à Riga, capitale d’une Lettonie surendettée et à laquelle le Fonds monétaire international impose un sévère plan d’austérité. Le lendemain, Sofia, la capitale de la Bulgarie, est le théâtre de sérieux troubles : la foule proteste contre la corruption des élites politiques. Deux jours plus tard, des manifestants assaillent le siège du Parlement à Vilnius (Lituanie). Mêmes causes, mêmes effets.

Dans les prochaines semaines, la fièvre sociale ne devrait pas épargner d’autres contrées d’Europe centrale et orientale. Pour beaucoup d’entre elles, ce sera le premier test sérieux que connaîtront ces jeunes démocraties.

Le risque d’un retour du chômage de masse fait redouter une plus ample grogne sociale, déjà manifeste dans quelques pays européens. Les syndicats préparent cinq « euro-manifestations » pour mai à travers l’Union européenne

En Grèce, des milliers de cultivateurs voulant des prix plus rémunérateurs bloquent des autoroutes. Des mouvements de protestation sociale ont aussi récemment été signalés en Bulgarie. Ailleurs, en Lituanie, des manifestants ont protesté à Vilnius le 16 janvier contre le budget d’austérité pour 2009.

Dans la Lettonie voisine, une manifestation semblable a dégénéré le 13 janvier en échauffourées avec les forces de l’ordre. Plus loin, en Islande, des manifestations répétées ont abouti à la démission lundi 26 janvier de la coalition au pouvoir, soit la première chute d’un gouvernement depuis le début de la crise financière.

Éparses, sans lien entre elles, ces récentes contestations aux marges de l’Europe font planer le risque d’un plus large mouvement social à travers le continent. La Croix a appris que la Confédération européenne des syndicats (CES) prépare pour le mois de mai cinq euro-manifestations, à Bruxelles, Berlin, Prague, en Espagne (Barcelone ou Madrid) et en Scandinavie (Suède ou Danemark). Ces « journées d’action » auront pour mot d’ordre la hausse des salaires et la qualité de l’emploi.
Qu’est-ce qui alimente cette grogne latente ?

Des mouvements peuvent éclater avant. « Cela pourrait se produire presque n’importe où, certainement en Europe et aussi dans les pays émergents », a prévenu Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI) dans un entretien télévisé mercredi à la BBC, citant « la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Europe de l’Est durement touchée, notamment la Lettonie et la Hongrie ».

« Les gens sont en train de réagir avec force », a-t-il poursuivi, pressant les gouvernements nationaux de mettre en œuvre leurs plans de relance sans tarder. La crise les place devant la difficile tâche de relancer l’économie et sauver les banques sans faire exploser les déficits publics.

À Bruxelles, un influent diplomate européen reconnaît que la température sociale dans l’UE est surveillée de près pour déceler les risques. La réponse à cette grogne sociale pourrait constituer le « thème central » du prochain sommet des 27 chefs d’État et de gouvernement de l’UE, les 19 et 20 mars, par tradition réservé aux sujets économiques et sociaux.

Qu’est-ce qui alimente cette grogne latente ? « C’est d’abord la montée spectaculaire du chômage en quelques semaines, qui montre à quel point on sort facilement les gens (de l’entreprise) », estime Joël Decaillon (CGT), secrétaire confédéral à la CES. « Près d’un actif sur deux dans l’Union (108 sur 220 millions) est en zone de précarité », évalue-t-il, en référence aux chômeurs, contrats temporaires, d’intérim et de faux indépendants. La Commission européenne s’attend à ce que le taux de chômage dans l’UE passe de 7 % de la population active en 2008 à 8,7 % cette année, avec une pointe à plus de 16 % en Espagne.
« La Grèce a un potentiel contestataire très grand »

À ce retour du chômage de masse s’ajoute un malaise dans une jeunesse trouvant de petits boulots à la sortie de grandes écoles. « Ce n’est pas qu’une réalité en Grèce », prévient Joël Decaillon, faisant allusion aux violentes émeutes dans ce pays le mois dernier. Autre ingrédient de mouvement social, « l’argent facile à trouver pour les banques alors que les salariés doivent se serrer la ceinture », poursuit le syndicaliste.

« La Grèce a un potentiel contestataire très grand », note Cécile Barbier, chercheur à l’Observatoire social européen à Bruxelles, mais pour qui la « radicalité » de certains pourra ailleurs s’exprimer aux élections européennes de juin prochain. En France, selon un sondage Ifop non publié réalisé début janvier et obtenu par La Croix, le Nouveau Parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot obtiendrait à ce scrutin 10 % des votes.

La somme des résultats des trois partis d’extrême gauche ferait jeu égal avec celui du PS (19 %) tandis que le FN recevrait 6,5 % des voix. Toutefois près de la moitié des sondés se dit prête à « encore changer d’avis. »

Conséquence de la crise qui secoue le pays depuis quatre mois. Le Premier ministre islandais, Geir Haarde, a annoncé qu’il remettrait aujourd’hui la démission immédiate de son gouvernement.

Cette annonce intervient quelques jours après la décision d’organiser des élections anticipées en mai au lieu de 2011.

Pression de la rue

Sous la pression de la population qui multiplie les manifestations, Geir Haarde avait en effet annoncé vendredi la tenue d’élections anticipées le 9 mai et avait en outre dévoilé qu’il ne se représenterait pas pour des raisons de santé.

Mais cela n’a pas suffi à calmer les esprits. Encore 5.000 personnes étaient dans la rue samedi pour réclamer une démission immédiate du gouvernement. Le même jour, un sondage montrait que la cote de popularité de la coalition était au plus bas au profit du parti Gauche-Verts.

Le chef du gouvernement s’était entretenu tout le week-end avec la dirigeante du parti social-démocrate et ministre des Affaires étrangères Ingibjorg Solrun Gisladottir, pour discuter du devenir de cette coalition.

Secteur bancaire en crise

L’Islande, petite île de 320 000 habitants non membre de l’Union européenne, qui avait basé sa prospérité sur un secteur bancaire hypertrophié, a vu son économie terrassée par la crise internationale à l’automne.

En octobre, le gouvernement a été contraint de prendre le contrôle à la hâte des trois premières banques du pays, à court de liquidités, suscitant la colère des habitants dont nombre d’entre eux ont perdu leur emploi et ont vu leurs économies partir en fumée.

Avec AFP

Vu par "le Figaro" :

Après la Grèce, les pays Baltes, l’Islande et la Bulgarie connaissent des mouvements sociaux qui inquiètent l’Union européenne.

La peur d’une insurrection populaire nourrie par la crise commence à s’insinuer dans les esprits des dirigeants européens. Pour l’heure, elle est irrationnelle.

La contestation ne touche actuellement que les marges de l’Union. Dans les pays Baltes, en Islande et en Bulgarie, les mouvements sociaux et la colère de foules toutefois se multiplient. Les raisons de la révolte sont d’abord nationales. Mais aucune solution n’étant vraiment discernable, ce mouvement contestataire ne risque-t-il pas de gagner, à mesure que la crise s’approfondit, l’Europe tout entière ?

Chefs d’État et de gouvernement européens ont déjà connu une grande frayeur. Réunis le 12 décembre dernier à Bruxelles, ils ont perçu la détresse de leur homologue grec, Costas Caramanlis, débordé par la révolte d’une jeunesse mettant à feu et à sang les rues d’Athènes.

À Berlin et Paris, des groupuscules ont alors tenté d’importer le conflit. Des responsables politiques, tel le socialiste Laurent Fabius, ont aussitôt suggéré que « ce que l’on voit en Grèce n’est pas du tout malheureusement hors du champ de ce qui peut arriver en France. Quand vous avez une telle dépression économique, avait ajouté l’ancien premier ministre, une telle désespérance sociale, il suffit qu’il y ait une allumette qui se mette là-dedans et tout part, surtout qu’on a quand même un gouvernement qui vis-à-vis de la jeunesse ne montre pas de compréhension. » De retour du Conseil européen de Bruxelles, Nicolas Sarkozy avait prudemment repoussé la réforme de l’éducation nationale, qui à l’époque attisait la colère lycéenne.

Après être retombée pendant la trêve des confiseurs, la fièvre connaît actuellement quelques nouvelles poussées. Mercredi, le premier ministre islandais, Geir Haarde, s’est retrouvé coincé dans sa limousine, bombardée de canettes et d’œufs (voir la vidéo). Comme la veille, la police antiémeute a utilisé les gaz lacrymogènes, défendant et arrêtant les plus énervés parmi les 2 000 manifestants qui se massaient autour du Parlement. La colère populaire ne semble toutefois pas devoir de sitôt s’apaiser dans cette petite île, dont la prospérité reposait jadis sur les opérations financières d’un secteur bancaire désormais en faillite.

EMEUTES EN LETTONIE

Les partis et les associations invitent donc les gens à manifester massivement. L’atmosphère au sein de la population est la pire que la Lettonie ait connu depuis l’indépendance. C’est ce que ressent aussi la patronne du café « Kapucino-Bar », au début du vieux centre de Riga. Elle vient de mettre en ligne une annonce d’emploi. Au bout d’une demi-heure et d’un nombre incalculable d’appels, elle retire l’annonce, épuisée. Elle n’a pas pu répondre à toutes les personnes intéressées. Elle n’avait pas imaginé cela. Il n’y a pas si longtemps, beaucoup de sociétés lettones menaçaient de mettre la clé sous la porte parce qu’elles n’arrivaient pas à trouver de personnel qualifié.

« La Lettonie ne se trouve pas uniquement au cœur d’une crise économique, mais aussi de gouvernance »
« La Lettonie ne se trouve pas uniquement au cœur d’une crise économique et financière, mais aussi au cœur d’une crise de gouvernance », explique Artis Pabriks, ancien ministre des affaires étrangères letton et membre de l’opposition. Il ne veut pas entendre parler de langue de bois à la sauce « tout va bien ». En faveur d’une politique populiste, le gouvernement a ignoré les multiples avertissements de la communauté internationale concernant les conséquences d’une économie en surchauffe, ajoute Pabrik en guise de reproche.

Atis Slakteris, le ministre des finances, explique les problèmes de son pays à la lumière de la situation bancale du marché mondial et place le fondement des problèmes de la Lettonie dans la crise financière mondiale. Mais l’opposition, les intellectuels et les associations imaginent des causes extérieures. Ils reprochent au gouvernement son ignorance des problèmes réels du pays.

Une des causes les plus importantes réside dans l’inflation. Elle a pris des proportions énormes durant les années du miracle économique, et surtout avant 2001. Et l’entrée de la Lettonie dans l’UE a apporté un élan puissant. A cela s’est ajouté le comportement de la population qui s’est mise à consommer massivement à crédit. L’explosion des prix et des salaires qui s’en est suivie a détruit l’équilibre entre performance et productivité. Les secteurs de la finance et de l’immobilier se sont effondrés. Peu de temps après, le pays est tombé dans une profonde récession économique.

Devoirs internationaux
Le fonds monétaire international (FMI), les représentants de l’Union Européenne et des pays scandinaves ont travaillé à l’automne à un plan commun pour sauver la Lettonie de banqueroute. Avec 7,5 milliards d’euros d’aide, les liquidités de l’Etat et du secteur de la finance devraient être sauvées. Avec ce plan, le monde a accompli son devoir envers la Lettonie. Mais celle-ci n’a pas employée l’aide comme les donneurs s’y attendaient. C’est ce que souligne Helena Demakova, ministre des affaires culturelles, peu après l’annonce que neuf millions d’euros, prélevés sur l’aide d’urgence, allaient être alloués à un bureau d’architectes pour la réalisation d’une salle de concert.

La population lettonne se dirige vers des temps difficiles. Pour Signe K., la situation est frustrante. Depuis des mois, elle cherche un emploi sur Internet et est désespérée. A 25 ans, elle a arrêté ses études il y a quelques années pour fonder sa propre entreprise. A cette époque, l’économie lettone se développait à vive allure. Comme beaucoup de jeunes de son âge, elle rêvait d’argent facile. Et tous les moyens étaient bons. Mais un jour, la police est venue, elle a fouillé les bureaux et a emporté des dossiers. Des criminels avaient utilisé son entreprise pour blanchir de l’argent. Signe K. avait certes senti que quelque chose n’allait pas, mais l’abondance d’argent était plus intéressant pour elle. Aujourd’hui, cette jeune mère vit avec sa fille de un an dans un centre d’aide d’urgence pour jeunes femmes dans la banlieue de Riga, à Agenskalns. Elles ont environ 50 euros d’aide sociale par mois pour vivre. Le même problème menace toute une génération de jeunes familles qui ont accumulé les crédits durant les années d’argent facile.

L’appartenance de la Lettonie à l’UE, la convergence des marchés financiers baltes et scandinaves et l’aide rapide du FMI ont maintenu la Lettonie à l’abri d’une terrible catastrophe. Le pack d’aides donne au gouvernement un champ d’action mais ce n’est nullement une réponse à l’état d’urgence du pays ; et certainement pas non plus à la crise politique.

Une manifestation dégénère près du Parlement de Lettonie
Une manifestation contre la politique économique du gouvernement letton a tourné à l’émeute mardi à Riga. Elle a dégénéré lorsque des centaines de jeunes gens ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du Parlement.

Les jeunes se sont alors dirigés au centre-ville où ils ont détruit des véhicules de police, brisé des vitrines et pillé des magasins lorsque la police antiémeute a chargé à l’aide de matraques et de grenades lacrymogènes. Le calme est revenu à l’issue de trois heures environ.

Selon un porte-parole de la police, 126 personnes ont été interpelées et on a dénombré huit blessés - cinq manifestants et trois policiers.

Environ 10 000 personnes, selon la police, s’étaient rassemblées à proximité du parlement pour réclamer la démission du gouvernement et des élections anticipées dans ce pays confronté à une crise économique qui va s’aggravant. Il s’agissait d’une des plus importantes manifestations de rue depuis que la Lettonie a retrouvé son indépendance de l’Union soviétique en 1991.

Membre de l’Union européenne (UE) depuis 2004, la Lettonie, pays balte de 2,3 millions d’habitants, s’était vu attribuer peu après le surnom de "tigre" à cause de son boom économique qui s’est poursuivi jusqu’en 2007. Mais après plusieurs années de prospérité, le pays a sombré dans la récession.

(ats / 14 janvier 2009 01:04)

EN LITUANIE

En Lituanie, la colère contre les mesures d’austérité prévues par le gouvernement a rassemblé vendredi quelque 7.000 manifestants devant le siège du Parlement à Vilnius. Des manifestants ont lancé des oeufs, des boules de neige et des pierres en direction du Parlement et de la police. Les forces de l’ordre ont répondu par des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Dans des heurts entre les manifestants et quelque 300 policiers, une douzaine de personnes ont été blessées, dont un policier. 40 personnes ont été interpellées.
Mardi à Riga, capitale de la Lettonie voisine, 10.000 personnes s’étaient rassemblées à proximité du Parlement pour réclamer la démission du gouvernement et des élections anticipées. La manifestation avait dégénéré en échauffourées, faisant une dizaine de blessés et une centaine d’interpellations. Des vitrines de magasins avaient été brisées et des voitures renversées.
Il s’agit des plus importantes manifestations de rue depuis que la Lettonie et la Lituanie ont retrouvé leur indépendance de l’Union soviétique, en 1991.

"Cela en dit long sur le mécontentement et la colère des gens dans ces pays. Depuis la chute du communisme, il n’y avait pas eu de manifestation de ce genre", explique un analyste de la Danske Bank, Lars Christensen. Le mécontentement social dans les pays baltes est le résultat d’un changement radical : après des années florissantes, leurs économies subissent de plein fouet la crise financière et économique mondiale à laquelle résistent encore d’autres pays de la "nouvelle Europe" comme la Pologne, la Slovaquie ou la République tchèque. "Nous ne sommes qu’au début des protestations", explique à l’AFP Nils Muiznieks, politologue de l’Université de Lettonie. "Et la crise ne fera que s’aggraver."
Membres de l’UE depuis 2004, les pays baltes s’étaient vu attribuer le surnom de "Tigres" à cause de leur boom économique qui s’est poursuivi jusqu’en 2007, avec une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de plus de 10%.
Le Parlement letton a approuvé une série de mesures d’austérité, dont une réduction de 15% des salaires dans la fonction publique.

Le président de la Lettonie Valdis Zatlers a décidé de réduire son propre salaire de 8%, "par solidarité avec ses employés". Le mois dernier, la Lettonie s’est vu accorder un prêt de 7,5 milliards d’euros de la part d’un groupe de prêteurs parmi lesquels le Fonds monétaire international, l’UE et les pays nordiques. La Lituanie s’attend à entrer en récession cette année, tout comme la Lettonie et l’Estonie qui le sont déjà. La Lituanie est en train de négocier des prêts allant de 500 millions à un milliard de litas (entre 146 et 290 millions d’euros) avec différentes institutions européennes, pour aider au redémarrage de ses entreprises.


Manifestation à Sofia
Un millier de manifestants se sont réunis vendredi dans le calme devant le Parlement bulgare pour réclamer la démission du gouvernement, pour le troisième jour consécutif. Les manifestants, organisés cette semaine pour la première fois sur l’Internet par diverses ONG, scandaient "Ordures rouges" et "Mafia" à l’adresse du gouvernement socialiste.
La manifestation a rassemblé des nationalistes, des retraités, des agriculteurs, des écologistes, des supporteurs de football, des étudiants, des lycéens et des mères de famille, tous protestant pour des motifs différents mais aussi contre la corruption. Mercredi, 35 personnes dont 14 policiers ont été blessées et 156 ont été interpellées lors d’une manifestation ayant rassemblé un millier de protestataires. Des voitures, dont des véhicules policiers, ont été détruites. La police a trouvé des explosifs artisanaux sur plusieurs interpellés.


Scènes d’émeutes en Europe de l’Est, notamment en Lituanie

17 janv. 2009

VILNIUS — De violents affrontements se sont produits en Europe de l’Est cette semaine entre manifestants et forces de l’ordre, notamment en Lituanie, où la police est intervenue sans ménagement vendredi à Vilnius devant le Parlement. Une quinzaine de personnes ont été blessées et plus de 80 autres arrêtées.

D’autres émeutes ont eu lieu en Bulgarie et en Lettonie, où les habitants manifestaient contre les difficultés économiques, les réformes de leur gouvernement et la corruption. Dans les trois pays, des rassemblements pacifiques se sont terminés dans le vandalisme et la violence pendant plusieurs heures.

"Certains cherchent à déstabiliser la Lituanie et à semer le chaos. Ils utilisent le désarroi suscité par des réformes douloureuses pour atteindre leur but", a dénoncé le Premier ministre lituanien Andrius Kubilius à Vilnius.

Sa coalition de centre-droit, au pouvoir depuis moins de deux mois, est vivement critiquée pour avoir décidé d’augmenter les impôts. Vendredi, le ministère des Finances a annoncé son intention d’emprunter un milliard d’euros à la Banque européenne d’investissement (BEI) pour combler un déficit budgétaire béant.

Les analystes prévoient que les pays baltes entrent en récession cette année. Les experts parlent d’une contagion possible des violences à toute l’Europe, en particulier aux anciens pays communistes, en pleine crise économique, après avoir enregistré une croissance soutenue ces dernières années.

"Nous sommes ici aujourd’hui, parce que ce gouvernement se moque de nous", a résumé Liucija Mukiene, un manifestant de 63 ans, présent vendredi dans le centre de la capitale lituanienne. "Ils prennent l’argent qu’il nous reste et n’en font rien. J’en ai assez des mensonges, de la corruption et de ceux qui sourient avec leurs visages rondouillards derrière les fenêtres du Parlement..."

Deux jours plus tôt, mercredi, de violents affrontements avaient fait des dizaines de blessés en Bulgarie, où les tensions sont exacerbées par la crise de l’approvisionnement du pays en gaz naturel russe.

Mardi, plus de 100 personnes avaient été arrêtées et quelque 40 autres blessées en Lettonie au cours de manifestations. Ce pays balte a les plus mauvais résultats économiques de toute l’Union européenne, son taux de chômage ayant grimpé de 1% au cours du seul mois de décembre.

"C’est tout à fait spectaculaire d’avoir un PIB qui chute de 10% et passe à -5%, comme en Lettonie", observe Thorbjorn Becker, le directeur de l’Institut de Stockholm pour la transition économique (SITE). "Les gens se retrouvent sans emploi et voient leurs revenus chuter cette année. On va régulièrement assister à des incidents de ce genre."

La crise économique fait des ravages dans d’autres pays d’Europe de l’Est, particulièrement en Hongrie, en Ukraine et en Roumanie. La monnaie roumaine a ainsi perdu 17% de sa valeur en un an. La réduction des dépenses sociales en Estonie pourrait aussi provoquer des protestations dans cet autre pays balte.

"L’élite politique n’a pas de tradition de dialogue avec la société et ne sait pas comment faire", analyse Raimundas Lopata, directeur de l’Institut des relations internationales et de sciences politiques de Vilnius. "Est-ce que le gouvernement retiendra la leçon, pour que cette violence n’éclate pas de nouveau ? J’en doute."

"Les gens voient comment l’Amérique a élu Barack Obama, symbole d’espoir et de changement, ils aspirent à quelque chose de semblable chez eux", ajoute Ivars Ijabs, professeur adjoint de sciences politiques à l’Université de Lettonie.

VILNIUS, 16 janvier (Reuters) - La police lituanienne a tiré vendredi des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants qui jetaient des pierres sur le parlement national afin de protester contre un plan d’austérité.

Le Premier ministre Andrius Kubilius, entré en fonction le mois dernier après avoir été élu en octobre, a affirmé que les violences n’empêcheraient pas son govuernement de mener à bien ce plan adopté pour faire face au ralentissement de l’économie.

Le plan prévoit un relèvement de la fiscalité et une diminution des dépenses budgétaires.

La police a fait état de 80 interpellations et précisé que 20 personnes avaient été blessées.

Quelque 5.000 personnes s’étaient rassemblées au départ à l’appel des syndicats et un millier sont restées ensuite devant le parlement lorsque la manifestation a dégénéré.

En début de soirée, seuls de petits groupes de jeunes se trouvaient encore devant le parlement et le reste de la ville était calme.

Mardi, une manifestation similaire réunissant 10.000 personnes avait dégénéré en émeute en Lettonie, autre République balte.

(Nerijus Adomaitis, version française Nicole Dupont)


SITUATION EN GRECE

“Une patrouille de policier en civil est passée sur la place (d’Exarchias) les jeunes les ont alors insultés”. C’est alors que les policiers sont allés chercher du renfort. “Le flic a visé et après il a tiré” raconte un témoin présent sur la place ce soir là.

La bavure est flagrante, la tension palpable.

Le 10 décembre le rapport officiel de la balistique vient confirmer la version des autorités publics et mentionne que la balle est “déformée” ce qui prouverait qu’elle a heurté une “surface dure” avant de blesser mortellement Alexi, innocentant de facto le policier. Mais ce meurtre est un symbole tristement sanglant (1) de l’incompétence d’une police repressive, où l’emploi public n’est que clientélisme électoral.

L’impunité policière n’est que le reflet de la corruption généralisée, qui prospère depuis le début des années 90, l’avènement des subventions Européennes et du business juteux, après la chute du mur, avec les balkans. Les deux policiers inculpés pour le meurtre d’Alexi ont directement désobéi à leur hiérarchie en cherchant la confrontation.

La manœuvre balistique jette aux oubliettes la mémoire de cet adolescent, encense la fatalité, et “crache” sur la dignité de toute une partie de la population, leur rappelant qu’aux yeux du gouvernement ils ne sont rien, sans voix. Tous potentiellement assassinés, sans aucun assassin. Les habitants, les jeunes du quartier, les étudiants des universités toutes proches blessés dans leurs “dignité”, par ce mensonge éhonté descendent, à l’appel des organisations d’extrême gauche, mais très souvent spontanément, dans la rue exprimer leur mécontentement durant tout le mois de décembre.

Et sur les pavés se retrouvent des collégiens, lycéens, étudiants, immigrés, clandestins, travailleurs, photo-reporters et quelques journalistes compétents dans de grandes manifestations hétéroclites, rassemblant toutes les catégories sociales. Les parents incapables de retenir leurs enfants, descendent avec eux. Dans les petites villes, ce sont majoritairement les plus jeunes, lycéens et collégiens, qui attaquent les commissariats, cassent les vitrines, pillent les supermarchés, signe de l’enracinement profond de la révolte contre la « cruauté » sociale. C’est l’avenir des plus jeunes qui est pris en otage.

La situation des immigrés (2) est aussi catastrophique. Pour le constater une promenade dans les rues d’Athènes suffira. Sur la place Omonia, la foultitude de vendeurs à la sauvette témoigne de la considération de la socièté grecque envers les albanais, roumains, bulgares, pakistanais, afghans et irakiens... À chaque coin de rue, des vendeurs à la mine défaite vous proposent toute sortes de bricoles. À la première goutte de pluie, un arsenal de parapluies vous est proposé. À la moindre sirène de police et au milieu d’un trafic asphyxiant, les vendeurs avec sur leurs dos leur seule fortune emballée dans de grandes bâches, courent pour échapper au contrôle d’identité. Vous remarquerez que les asiatiques sont spécialisés dans la ventes de montres, briquets, petits jouets presentés sur un plateau accroché autour du cou.

Vous détournerez le regard à la vue des plus misèreux, qui proposent des paquets de mouchoir contre une petite pièce. À deux pas de la place Omonia, un clochard vous expose ses jambes gangrénées, comme tout le monde, vous détournerez le regard, signe d’une misère “normalisée”. Une déclaration de associations des immigrès Albanais illustre le ressentiments de des communautés immigrés : “Le cri assourdissant que nous entendons et pour les 18 ans de violence, de répression, d’exploitation et d’humiliation. C’est jours sont aussi les notres. Ces journées sont pour les centaines d’immigrés et de réfugiés qui ont été assassinés aux frontières, dans les commissariats de police et sur leurs lieux de travail. C’est jours sont pour le prix que nous devons payer pour simplement exister et respirer”.

Dans ce contexte de société qui se meurt, les “événements de décembre” ont embrasé la Grèce. De Patras à Larisa le mécontentement se compte au nombre de manifestants et l’injustice sociale se mesure à la violence des affrontements.

La presse nationale reprend en cœur les attaques des “anarchistes”(3) envers les « gardiens de la paix », envers les banques, stigmatisant et amalgamant les révoltés à des terroristes. “Ce sont des ennemis de la démocratie”, clame, au plus fort des émeutes, Costa Caramanlis, le premier ministre grec, soutenu par le consensus de la cohorte des grands médias. Depuis il est approuvé dans un communiqué par le Pasok et le KKE. De plus le gouvernement laisse entendre que les immigrés, durant les émeutes ne sont que des “casseurs” et des profiteurs. Alors que les magasins étaient pillés, les “encagoulés” recupèraient les produits à grande valeurs marchande dans l’espoir de les revendre pour pouvoir nourrir leurs enfants, la majorité récupèrent des produits à grandes valeur d’usages (eau et aliments...).

“Les médias ici, plus personne n’y croit, c’est du vent” nous dit un professeur de français d’un lycée d’Athènes. Envers eux, elle n’exprime que du dégoût “ils sont aux mains et au service de la propagande étatique”, stéréotypant et détournant l’information factuelle. Tous les journalistes, et particulièrement durant le mois de décembre, subissent des pressions énormes et des menaces de licenciements. Les rédactions veillent au grain, l’information doit suivre la ligne éditoriale et non l’inverse.

Le photo-reporter qui a publié la photo où l’on voit un policier anti-émeute (costume vert-kaki) braquer son arme de poing sur les manifestants, à été renvoyé par sa direction.

Du 9 au 16 janvier, le syndicat des patrons et des rédactions de presse (ESIEA) (4) est occupé par des travailleurs de l’industrie de la presse. Se réunissent dans le bâtiment de la rue Academia, des techniciens de radio et de télévision, des journalistes, des imprimeurs et même des employés des services de maintenance et de nettoyage qui travaillent tous dans l’industrie de l’information. Durant une semaine des journalistes de tous les medias, de tous les différents journaux sont passés dans le syndicat occupé, pour parler, discuter, échanger et en fin de compte tout remettre en cause et se révolter, en dénonçant le traitement réservé aux “encagoulés”. Les licenciements, sous couvert de “crise économique” sont quotidiens.

“Pas de photo s’il vous plait, les gens qui sont ici prennent des risques” Nous assistons à un débat où l’on parle de “devoir citoyen” et de “contre information”. Le photo-reporter licencié pour avoir diffusé des photos contredisant la version gouvernementale est très respecté par l’assemblée, sur son t-shirt on peut voir la Joconde armée d’un fusil AK-47. Cependant la réunion est autorégulée, chaque intervenant respecte la parole de l’autre et il n’y pas de tour de parole ou de président de séance. Exemple concret de démocratie “directe”. L’expression oxymorique trouve ici son vrai sens, faisant resurgir in fine le paradigme de la “démocratie” consensuelle des pays occidentaux.

Les journalistes disant “faire leur job”, professionnellement insoumis prennent conscience de leur rôle à jouer. "Nous sommes aussi et surtout des travailleurs", et de ce fait ils produisent l’information, et sont soumis au même code du travail, ou plutôt aux droits du travail que les autorités semblent, petit à petit, oublier. La difficulté, à leurs yeux aussi grande que la nécessité, est technique car les instruments de diffusion sont aux mains du capital.

À en croire les journalistes présents la situation de l’information en Grèce est comparable à celle d’une dictature. Le parallèle avec les médias français et les grands groupes de presse ayant des accointances avec le pouvoir est facile, pas forcément impertinent, au vu de la tempête suscitée par la suppression de la publicité, sur les chaînes publiques dans le microcosme parlemento-journalistique.

Un communiqué des travailleurs des médias vient apporter son soutien à une travailleuse d’origine bulgare, Constantina Kuneva, qui a été torturée, dans la nuit du 22 décembre, forcée à boire de l’acide sulfurique alors qu’elle rentrait du travail. Secrétaire générale du secteur du nettoyage de la région d’Athènes (PEKOP), elle recevait régulièrement des menaces de mort en raison de ses activités syndicales.

Elle dénoncait des conditions des travail très difficiles dans ce secteur qui emploi 80% de migrants dont une forte proportion de femmes. “Les mécanismes d’inspection du travail ne fonctionnent pas en notre faveur, les autorités sont du côté patronal”. Licenciée en histoire de l’art et en archéologie, elle est venu travailler en Grèce, depuis 17 ans comme femme de ménage chez OIKOMET (entreprise de nettoyage industriel), pour offrir à son fils qui souffre de problèmes cardiaques une opération du cœur. Elle gagne 600 euros par mois. Elle à perdu un œil et l’usage de ses cordes vocales, elle est toujours en soins intensif. La GSEE (5) “proteste avec véhémence contre le retard inacceptable et les déficiences de la procédure d’enquète”.

La générations “700 euros” (6), qui symbolise, au yeux du monde, la jeunesse diplomée (voir très diplomée) qui ne trouve sur le marché du travail que des emplois précaires, de la “sous traitance” salariale, en somme, les contrats donnant accés à une assurance chomage, à la sécurité de l’emploi et la protection sociale sont devenues des exceptions, on parle aujourd’hui de “location de travailleurs”. Bénéficiant d’une formation superieure, ils sont très politisés et réagissent rapidement contre les “attaques” sociales et constitutionnelles du gouvernement. Eux même qui ont occupé leurs universités, dénonçant un “assassina de plus” (7) ils se battent, non pas contre une nième réforme, mais contre un système qui les négligent. Les universités bénéficent du principe d’asile (asylium) interdisant aux forces de l’ordre de rentrer dans les universités. Elles sont alors des lieux de replis et d’organisation de la « résistance ». Les affrontements les plus violents ont eu lieu à l’université polytechnique (architecte) au centre ville, non loin de la place Omonia. Haut lieu de la révolte étudiante, c’est d’ici que historiquement les affrontements ont débuté et sont les plus durs.(8)

L’article 16 de la constitution stipule que l’enseignement superieur est entièrement dévolu à l’état, en un mot, il n’y a que les universités publiques. Cependant, le reste de l’éducation est ouvert au privé. Et en réalité tout le parcour scolaire d’une majorité de jeunes étudiants passe par la conjugaison d’un enseignement public et privé. Les familles se sacrifient pour permettre à leur enfants de suivre, en plus des cours publics, un enseignement privé.

Les entreprises de soutiens scolaire, d’établissements et de cours privés se substituent grandement à une éducation publique défaillante.

Les études secondaires se concluent par un concour ou les résultats déterminent la suite des études de chacun. De plus le parcour scolaire de la majorité des lycéens passent par la conjugaison d’un enseignement public et privé. Les familles se sacrifient pour permettre à leur enfants de suivre, en plus des cours publics, un enseignement privé nécessaire car les professeurs de l’éducation nationale enseignent en parrallèle dans les établissements privées. Les lycéens qui n’ont pas les moyens financiers de suivrent ces cours privée n’ont donc pas accès à l’ensemble des conaissance pour réussir le concours de fin de scolarité. Un étudiants nous signale que ces parents, comme beaucoup d’autres, lui ont caché le prix de ces cous privées voulant évité une pression trop grande sur l’adolescent qu’il était.

Si les lycéens réussissent le concour d’entré aux études supérieurs, c’est a dire obtiennent une assez bonne note au baccalauréat, ils pourront poursuivre dans l’université et le domaine de leur choix. En 2007, une grande grève de l’éducation nationale à mobilisé 95% des enseignants. Une grève de deux mois pour une amélioration des conditions de travailles et une augmentation du budget aloué à l’éducation nationale, avec 3,5% du budget national consacré à l’éducation, la Grèce se situe en queue de peloton européen.

L’éspérence de vie et le nombre de diplomés sont au dessus de la moyenne européenne. Mais la gestion de l’économie, nottament de la répartition des richesses, fait de la grèce une des sociétés les plus inégalitaires d’Europe. La répartition des richesses y est la plus polarisée : la part des salaires dans le produit national est en deçà de 55% (près de dix points de moins qu’en France), et elle est chute (comme en France et dans la quasi-totalité des pays occidentaux) depuis les années 1980 (9). Les salaires et les retraites sont les plus faibles d’Europe, équivalents à ceux du Portugal et le taux de travailleurs vivants en dessous du seuil de pauvreté (650 euros) est le plus élevé de l’Union Européenne (14%). Ces inégalités « primaires » sont aggravées par les inégalités « secondaires » dues à la faiblesse de l’État social, tout particulièrement dans deux domaines clés, la santé et l’éducation, gangrénées de façon chronique par la logique du profit.

La situation de la Grèce prend racine dans la crise politique profonde du bipartisme. Depuis les années 1980 le PASOK et la Nouvelle Démocratie totalisent prés de 85% des suffrages mais les rapports de forces, notamment depuis 2004, laissent entrevoir un nouveau paysage politique. Le rapprochement idéologique du PASOK et de la droite gouvernementale à ouvert un espace à gauche un espace similaire à celui que le PS en France laisse à la gauche antilibérale et anticapitaliste. Un espace qu’a su combler la Coalition de la Gauche et du Progrès (SYRIZA) qui regroupe en son sein le parti Synaspismos, (10), et qui à su imposer une ligne politique clairement à gauche, notamment en refusant toute alliance avec le “centre-gauche” et toute participation à un gouvernement avec le PASOK. Les élections législatives de 2007 marquent une poussée de la gauche : le KKE passant de 6% à plus de 8% et SYRIZA de 3,3% à 5,5%. Ajourd’hui le KKE est dépassé dans les sondages par SYRIZA, gravitant autour des 13% d’intention de vote. SYRIZA à travers son jeune porte parole Alexis Tsipras, surnomé le “Besancenot grec”, semble représenter la nouvelle génération et ces attentes. Il s’implante de plus en plus dans les catégories sociales diplômées et surtout chez les jeunes diplômes condamnés à la précarité. Le Parti Communiste néostalinien, le KKE, semble lui être relayé à la 3ème place au sein des forces de gauches.

Nouvelle Démocratie est quant à elle aujourd’hui de plus en plus critiqué par la jeunesse. La jeunesse radicale ne cesse d’augmenter ses forces, ce qui explique la multiplication des mouvements sociaux en Grèce depuis les années 90. La radicalisation de l’opposition s’explique principalement par les séisme qu’a causé la vague libérale depuis 1989 qui marque le retour au pouvoirs de Nouvelle Démocratie, dans une alliance gouvernementale avec SYRIZA. Après un bref retour du PASOK au pouvoir, Nouvelle Démocratie reprend la direction du pays en 2004. Costas Caramanlis qui devient le premier ministre remporte de nouveau les élections de septembre 2007, dans des conditions immorales. Ces dernières années les scandales politiques sont en croissance continue, on parle de corruption, d’abus de pouvoirs, de détournements, et même de crime (voir article incendie en Grèce). On assiste donc à un ancrage profond de la révolte. Les derniers évènements ont marqué l’entrée en lutte de nouvelles tranches de la population comme la seconde génération d’immigrée“égaux en droit, dans la rue et dans leurs rêves” (11), les jeunes diplômés. C’est un ensemble croissant de la jeunesse qui subit de plein fouet la précarisassions tous appartenant à la génération 700.

Un décalage s’opère entre les organisations traditionnelles d’opposition, le KKE et le Pasok (12). Le PASOK est aujourd’hui fortement critiqué depuis sa politique de privatisations, de dérégulation financière, de taux d’interets élevées, pratiqué par le gouvernement socialiste “modernisateur” de Costas Simitis (1996-2004), gouvernement libéral exerçant une politique de redistribution sans précédant au profit des spéculateurs de la bourse, détenteurs de bon du Trésor et des actionnaires.

Dans les universités, il ny à pas de syndicat étudiant, seulement des organisations poltiques. Lors des mouvements étudiant dans les assemblées générales, chaque organisation à un temps de parole dévolu, ainsi qu’une séance de questions-réponses avec les étudiants. À la fin des AG, les étudiants votent, non pas pour une résolution ou des révendications particulières mais pour une organiation et une ligne politique à laquelle la faculté se tiendra. Tous les grands partis politiques ont une antenne jeune dans toute les universités. L’extrème gauche universitaire grec est rassemblée dans le parti EAAK, organisation fédérale ou chaque groupe universitaire est libre et politiquement indépendant. Cette organisation gagne en radicalité autant qu’en popularité, au furent est à mesure des mouvements universitaires. Les alliances dans les AG du Pasok et de la Nouvelle démocratie sont de plus en plus courante pour contrer l’EAAK. Par exemple le mercredi 14 janvier, au cour de l’AG de polytechnique électronique, sur un campus excentré de la ville d’Athènes (13), l’alliance Pasok-Nouvelle Démocratie à remporté le vote mettant fin à l’occupation, EAAK se retrouvant second.

Et au cour du moi de janvier, les universités se débloquent grâce aux bons offices des étudiants pro-gouvernementaux, du Pasok et du KKE ainsi qu’avec le soutient de ceux qui désirent plus que tout suivre les cours et réussire leurs examens, pour maintenir tant bien que mal le chateau de carte de leur éducation, et à contre cœur faire durée l’illusion.

De plus, les examens et la pression de l’administration et de la majoritée des professeurs qui pèse sur les étudiants, participe à l’inertie de leurs mouvements.

Il se murmure dans la jeunesse universitaire grecque que les incendies de 2007, ravageant le Péloponnèse, causant quelque 80 morts et brûlant 270 000 hectares de forêts, ont été étrangement bénéfiques au gouvernement de Caramanlis, et à l’église Orthodoxe. Suite à l’horreur des morts, auxquels les services publics n’ont pas pu porter secours, des fonds, en guise de dédommagement pour les terres brûlées ont été distribué à la population. Dans les campagnes “les familles ont envoyé tous les fils et petit fils récupérer les chèques de l’état”. Des chèques de l’ordre de trois mille euros pour cacher l’infâme responsabilitée des pouvoirs publics, et miraculeusement aux élections législatives (anticipées) du 16 septembre, la Nouvelle Démocratie conserve, de justesse (3 députés), la majorité parlementaire. Des euros en guise de pansement à la crise de l’Etat grec décidément incapable d’assurer la protection élémentaire de sa population.

L’explication à la situation explosive de la Grèce était toute trouvé : elle relève d’un archaïsme, d’une société à peine entrée dans la voie de la “civilisation”, d’un pays sortant tout juste de l’arriération Balkanique. La réalité est toute autre, la réalité révèle les limites d’un système politique international, l’effondrement de l’idéologie libérale. Mais elle est dérangeante car elle peut faire souffler un vent de révolte, dont on sent déjà les premières brises venant glacer le cou des dirigeants de tous les pays.

La situation de la Grèce rappelle, à bien des égards, la situation de la France. Un taux de chômage massif chez les 15-24 ans (24%) notamment au sein de la jeunesse diplômée et de 8,6% dans la population, une génération précarisée, une “génération à 700 euros”, les services publics privatisés, la protection sociale démantelée, une retraite qui semble devenir un simple mirage. En Grèce comme en France, et dans bien d’autre pays (Allemagne, Italie, Lettonie…) la jeunesse ne se laisse plus adoucir ni par une n-èmes promesse des sociaux démocrates qui n’ont que trop déçus en menant des politiques libérales et qui se tourne aujourd’hui vers des alliances de centre-gauche, ni par des perspectives de réussite individuelle au sein d’une société de “méritocratie” et d’“élitisme”.

Se tiendra prochainement le procés de 17 adolescents arrêtés à Larisa durant le moi de decembre, ils seront jugées sous une législation “anti-terroriste”. La manisfestation de soutient qui c’est déroulée à Larisa (à 400km d’Athènes) ce samedi 17, comptée une majorité d’anarchistes ayant fait le trajet depuis Athènes. Symbole de la crise de l’autorité du gouvernement libéral, de plus en plus de fonctionnaires du ministère de l’interieur, descendent fouler le pavé aux côtés des étudiants.

L.P

(1). Une adolescent de 15 ans à déjà était tué par balle par un policier en 1985. Le procés du policier donne lieu à des émeutes en 1990.

(2) La population compte un millions d’immigrés, soit 10% de la population dont 200 milles clandestins.

(3) cf. le dossier “Qui sont les anarchistes ?” du Monde Diplomatique de janvier 09.

(4) Syndicat des journalistes, photo reporters et autres travailleurs des médias, dirigé par les “magasins”, à savoir, les médias nationaux.

(5) La GSSE est le plus gros syndicat travailleur, l’équivalent de la CGT.

(6) Le coût de la vie en Grèce est comparable à celui de la France.

(7) Vendredi 9, c’est tenue à Athènes une manifestation pour l’anniversaire des dix-huit ans de l’assassina d’un professeur, à Patras par un militant local de droite.

(8) On compte environ 270 arrestations en décembre et une soixantaine ont été inculpé.

(9) 60% en 1984, 70,3% en France en 1980.

(10) Issue de deux scissions du KKE en 1968 et 1990.

(11) Tirée de la déclaration de l’Association des immigrés Albanais du 16 decmebre 2008.

(12) Le KKE est plus préocupé à taper sur SYRIZA ce qui l’entraîne à ne pas soutenir les derniers mouvements de la jeunesse ces dernières années. Le PASOK est entièrement absent des mobilisations.

(13) Après 1973, et la chute de la dictature des généraaux, les universités sont délocalisées dans la péripherie d’Athènes, loin de l’agitation du centre ville.

Publié par Mediapart le 23 janvier.

http://www.mediapart.fr/club/blog/m...

Messages

  • Une fois n’est pas coutume, France Info informe !

    Il faut dire que les caricatures des mouvements sociaux semblent difficile s quand une journée de grève est annoncée (sur TF1) remporter dans les sondages 70% d’avis favorables dans la population du pays...

    Grève : la mobilisation secteur par secteur
    France Info - 12:31

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    Il n’y a pas que les transports en commun qui seront perturbés ce jeudi. De nombreux appels à la grève tombent dans d’autres secteurs à commencer par l’Education nationale .

    Le mot d’ordre de cet appel unitaire à la mobilisation est plutôt large puisqu’il concerne la défense de l’emploi, des salaires, du pouvoir d’achat, de la protection sociale et des services publics face à la crise.

    Au delà du mouvement dans les transports en commun, l’Education nationale est en pointe dans la mobilisation. En effet toutes les fédérations syndicales appellent à la grève. Le premier syndicat du secteur primaire, le Snuipp annonce en moyenne 70% d’instituteurs grévistes. Même chiffre du côté du syndicat enseignant-UNSA qui précise qu’un professeur sur deux suivra le mot d’ordre dans les collèges et les lycées. Le ministère ne donne encore aucun chiffre malgré l’obligation faite aux enseignants des écoles maternelles et élémentaires de se déclarer 48 heures à l’avance, conformément à la loi sur le Service minimum d’accueil. Ce sera aussi l’occasion de quantifier le nombre de communes qui participeront à la mise en place de ce service minimum d’accueil.

    Dans de nombreux services publics : A la Poste : tous les syndicats appellent à la grève contre la future transformation de l’entreprise en société anonyme. Mais il ne devrait pas y avoir de perturbations dans la distribution du courrier.

    A France Télécom : tous les syndicats ont déposé des préavis de grève et veulent envoyer un "message fort" contre un éventuel autre plan de suppressions d’emplois.

    A Radio France et France Télévisions : onze syndicats appellent à cesser le travail.

    Des appels intersyndicaux à la grève ont été lancés dans les administrations (Trésor, Impôts, caisses de retraites, mairies). Pour les retraités : leurs syndicats les appellent à "se mobiliser en masse". Même chose chez les chômeurs : AC !, l’Apeis et MNCP appellent à manifester.

    Dans les hôpitaux : les syndicats entendent protester contre le projet "Hôpital, patients, santé, territoires". Ils jugent insuffisants les fonds prévus pour les hôpitaux qui accueillent des patients de plus en plus "lourds" médicalement et socialement.

    Dans le secteur de l’énergie :(EDF, GDF Suez...) : l’intersyndicale appelle les salariés et les retraités des services à "agir massivement". La direction d’EDF a indiqué qu’il était "prématuré" de prévoir d’éventuelles perturbations du service.

    A la justice : Les sections CGT, CFDT, FSU, Usaj-UNSA du ministère de la Justice, le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France ont appelé à la mobilisation contre "le démantèlement du service public de la justice". FO-magistrats a prévu des rassemblements dans les palais de justice. L’Union syndicale des magistrats (majoritaire) s’associe à la journée.

    Dans le secteur maritime : La CGT des ports et docks appelle à des arrêts de travail de 24 heures. A la direction des constructions navales l’intersyndicale appelle à participer à la journée de mobilisation contre une "filialisation tout azimut".

    Même chose pour le service public de l’emploi : Au Pôle emploi (ANPE et Assedic), quatre syndicats appellent à la grève. A l’Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes), l’ensemble des syndicats a lancé le même appel.

    Dans le secteur bancaire : d’abord à la Banque de France : tous les syndicats appellent à la grève et dans le privé, cinq fédérations syndicales ont appelé les salariés et les retraités du secteur à participer à la mobilisation.

    En ce qui concerne la mobilisation dans le privé, il n’y a pas que les banques où les syndicats se mobilisent. Divers appels à la grève concernent aussi l’automobile. Chez Renault et chez PSA Peugeot-Citroën tous les syndicats ont lancé le mouvement. Dans les enseignes Auchan, chez les pilotes d’hélicoptère, chez les employés des remontées mécaniques des cinq massifs français, chez l’opérateur boursier NYSE-Euronext, dans les magasins Virgin...

    *
    o Article : Les perturbations attendues demain dans les transports
    o Article : Grève générale : un "jeudi noir" se prépare
    o Article : Les syndicats pratiquent l’e-mobilisation
    o Article : Grève du 29, derrière la bataille des chiffres
    o Article : Xavier Bertrand : la grève de jeudi traduit l’inquiétude des salariés
    o Article : Malaise social : le "cap" invisible
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    Previsions des perturbations secteur par secteur
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    Site de la greve du 29 janvier

    trouvé le 28 janvier 2009 sur :
    http://www.france-info.com/spip.php?article244721&theme=9&sous_theme=23

    • Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! Ce 29 janvier, nous venons de vivre une mobilisation massive de la part des travailleurs, public, privé confondu. La place de la BASTILLE était pleine a craquer. La plus part des personnes avec qui j’ai discuté m’ont fait par de leurs ras lebol. Ils ne veulent pas payer la facture de cette crise mondiale. Donc, ils attendent une suite. Cependant, les travailleurs doivent compter que sur eux-même, parce que les directions des syndicats resterons fidèle à leurs habitudes ! il ne vont pas appeler à l’emplification, et à l’élargissement de ce mouvement. Ils vont chercher à obtenir juste des petites négociassions avec le président de la république autour d’une table. Les travailleurs n’en veulent plus ça. Alors, cherchons par tous les moyens de s’organiser dans les entreprises, dans les universités, dans les hôpitaux... il est temps d’en finir avec cette société qui ruine les plus pauvres !

  • Un article de presse sur la situation au Portugal, qui devient insupportable avec l’effondrement de l’économie. La 1er banque nationale est à la limite de la faillite et a été repris par une plus petite. LEs services publiques sont dans un état catstrophique. Les urgences des hopitaux laissent des centaines de gens dans les couloirs et seul le "bakcich" permet d’être soigner plus vite par des personnels sous payés. Le marbre des murs des hopitaux publiques contrastent avec le manque de moyens et de personnels. Des gens meurent dans les ambulances et même chez eux, faute d’être pris en charge après plusieurs heures d’attente. LEs hopitaux existaient mais ils ont fermé des lits ou complètement. A côté de ça, la corruption des milieux dirigeants est senti par les travailleurs comme une injustice de plus en plus intolérable. Récemment, le président de la république, accusé d’avoir détourné des millions d’Euros, a renvoyé tous les juges qui voulaient instruire sa mise en examen. La ministre de l’environnement a fait fermer une entreprise employant 2000 employés, pour ouvrir un hotel à son nom, car le site d’exploitation était à coté des plages prisées par un tourisme de luxe !
    Les mouvements sociaux sont quotidiens et à Lisbonne, les manifestations de plus de 300000 employés de la fonction publique sont courantes en ce moment.
    Même la police connait des contestations internes car de plus en plus de flics refusent d’aller matraquer des travailleurs alors que les voleurs sont au sommet de l’Etat.
    C’est donc une situation de crise sociale que le Portugal n’a pas connu depuis longtemps, et dont la presse française se garde bien de faire l’écho.

    lundi 27 avril 2009, par Jornal de Notícias

    Des milliers de personnes ont descendu l’Avenue de la Liberté en direction du Rossio pour le traditionnel défilé du 25 avril, cette année marqué par le mécontentement face à la crise économique, associé à un sentiment d’incrédulité face aux mesures politiques qui ont été prises.

    Les agents de sécurité et les organisateurs du défilé du 25 avril, l’Association 25 avril n’ont pas fait d’estimation par rapport au nombre de personnes présentes.

    Toutefois, Fátima de Sousa, 44 ans, pense que la crise peut motiver de nombreuses personnes à descendre à la rue : “Je ne suis pas une habituée, c’est la première fois que je viens”. Je pense que s’il y a plus de monde, c’est à cause de la crise car les gens sont plus unis pendant les moments difficiles. Ici, les gens se sentent, d’une certaine façon, réconfortés et ont un peu d’espoir” a dit Fátima de Sousa à l’agence Lusa.

    De son côté, elle dit qu’elle a profité du défilé pour montrer au fils de 11 ans ce qui c’est passé il y a 35 ans, soulignant que le défilé est comme “une leçon d’histoire”.

    "Profondément mécontent", a affirmé Joaquim Medeiros, 69 ans, critiquant l’actuel “situation de misère et chômage” au Portugal.

    "Aujourd’hui, la liberté est limitée et même au sein des entreprises, il y a beaucoup de monde qui n’ose pas parler. Nous sommes en train de vivre une démocratie “fasciste”, dit-il.

    Graça Osório a également souligné le besoin de construit “un avril nouveau”.

    “Je considère la réalité de notre pays dramatique. C’est à cause du capitalisme que nous en sommes ainsi. À un moment si difficile, on exige un avril nouveau”.

    Au-delà des traditions, en raison de la liberté et des droits des travailleurs, le défilé a reçu, cette année, la défense de nouvelles causes avec l’appel à la participation électorale aux élections européennes, le droit des homosexuels à la famille et des immigrants à la légalité.

    "Emploi et salaires pour tous. Non à l’emploi précaire”, “Démocratie, liberté et justice sont des triplées. Les unes sans les autres, ça ne compte pas. Corruption et vol, non”, “Personne est illégale. Des documents pour tous”, “Les familles d’avril. Les gays et les lesbiennes pour l’égalité” et “Je veux de nouveaux mensonges. On n’a pas encore accompli avril”, ce furent quelques-unes des phrases proclamées en pleine Avenue de la Liberté, au rythme de la musique d’intervention.

    Les dirigeants de l’Association Nationale des Sergents se sont également rassemblés lors du défilé, critiquant ce qu’ils considèrent être “l’éloignement institutionnel” des militaires de l’organisation de l’initiative.

    "C’est très étrange car ce furent les militaires qui ont fait en sorte que les citoyens puisent vivre dans un pays démocratique”, a dit António Lima Coelho, président de l’association, soulignant l’amitié que la “famille militaire” a reçu lors du défilé.

    L’Avenue de la Liberté a également enregistré les lamentations des vendeuses d’œillets qui se plaignent que la crise rend les affaires difficiles

  • Lire aussi un article du journal la Tribune d’hier avec ce lien :
    fonction publique : une politique internationale de l’Etat bourgeois.

    Et cette autre article du Figaro qui date de 2007, qui félicite la politique de l’Etat portugais, au commencement de la crise économique et social mondiale.
    "Le Portugal veut 40 % de fonctionnaires en moins"

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