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Grève générale en Guadeloupe

jeudi 22 janvier 2009, par Robert Paris

Quoi de neuf aux Antilles ?

La Guadeloupe maintient sa grève générale contre la vie chère et cette révolte sociale va bientôt être rejointe par la Martinique (voir la fin du texte).

Quelle perspective pour la lutte des travailleurs des Antilles ?

UGTG

Chanson des manifestants :

"La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo : yo péké fè sa yo vlé an péyi an-nou"

(La Guadeloupe nous appartient, elle ne leur appartient pas : ils ne feront pas ce qu’ils veulent dans notre pays).

Vive la lutte de la population travailleuse de Guadeloupe

Depuis deux semaines, la population guadeloupéenne est en lutte. Un ras le bol généralisé s’exprime dans la rue : travailleurs du public comme du privé, retraités, chômeurs, tous ensemble contre « les profits abusifs », la vie chère, pour la baisse des prix des produits de première nécessité, pour une baisse des impôts, du prix des carburants, pour le gel des loyers et, enfin, une augmentation des salaires de 200 euros. La population n’en démord pas et elle a bien raison.

Les travailleurs et les milieux populaires de Guadeloupe sont en grève générale contre la vie chère depuis plus d’une semaine et mobilisés toutes catégories confondues, bloquant les routes par des barricades, occupant les usines et les lieux de travail, passant d’entreprise en entreprise pour tisser des liens entre grévistes et convaincre les hésitants.

De jour en jour, les manifestations grossissent (la dernière a rassemblé au moins 20.000 personnes). Des soutiens à la lutte affluent de partout. Face à cette mobilisation, l’Etat français a renforcé la présence des forces de répression.

De notre côté, notre soutien à cette lutte doit passer par une mobilisation commune car des deux côtés de l’océan, nous avons affaire aux mêmes exploiteurs et au même Etat qui sert leurs intérêts.

Un barrage routier

Le 22/01:2009

Depuis trois jours, la population travailleuse de Guadeloupe est en révolte : émeutes et barricades.

C’est la grève générale contre la vie chère !

POINTE-À-PITRE (AFP) — Des barricades constituées de détritus, poubelles renversées, pneus usagés, gravats et branchages, ont été érigées aux premières heures de jeudi, au troisième jour de la grève générale qui affecte la Guadeloupe contre la vie chère.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les pompiers ont été amenés à intervenir dans plusieurs communes de l’île et à quatorze reprises à Pointe-à-Pitre pour des feux de poubelles ou de voitures.

Selon leur état-major, ils ont été caillassés plusieurs fois et souhaitent dorénavant intervenir sous la protection des forces de l’ordre.

Le préfet de la Guadeloupe, Nicolas Desforges, a convié le collectif "contre l’exploitation outrancière" ("kont pwofitasyon"), constitué d’une cinquantaine de syndicats, partis politiques et associations culturelles, à une table ronde jeudi après-midi en préfecture.

Le collectif ne s’était pas rendu mercredi à la "réunion de travail" à laquelle les avaient conviés les présidents des conseils général et régional, Jacques Gillot et Victorin Lurel, et le président de l’Association des maires, Jean-Claude Malo.

Evoquant jeudi matin, sur Radio Caraïbes Internationale (RCI), les "blocages de routes" et l’envahissement la veille de l’aérogare internationale de Pointe-à-Pitre par environ 500 manifestants, M. Lurel a affirmé que "ce n’est pas ça qu’il faut attendre d’un mouvement d’une telle ampleur : ça devient quelque chose d’ingérable", a-t-il estimé.

Parallèlement à la grève générale, les 115 stations-services de l’île sont fermées depuis lundi, leurs gérants exigeant l’arrêt de toute nouvelle implantation.

« Dans notre situation, marquée par un chômage massif [1], l’emploi précaire et les licenciements dont les femmes sont particulièrement victimes, la hausse du coût de la vie touche toutes les catégories sociales et plus durement encore ceux qui ont peu de ressources financières. Les conséquences aujourd’hui sont un appauvrissement et un surendettement entraînant l’impossibilité de payer les loyers, les charges, les impôts et de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille », explique l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG), signataire d’un appel à la grève reconductible lancé par une cinquantaine d’organisations syndicales, politiques et associatives qui ont élaboré une plateforme commune contenant douze points de revendications :

• La baisse immédiate de 50 centimes du prix des carburants
• La baisse des prix de tous les produits de première nécessité et de tous les impôts et taxes
• Une augmentation du salaire minimum de 200 € nets
• La baisse du prix de l’eau et des transports de passagers
• La titularisation de tous les précaires publics et privés
• Le reversement des sommes abusivement perçues par la SARA [2] et les Collectivités dans un fonds destiné à la formation et à l’emploi des jeunes et à l’organisation d’un véritable service des transports de passagers
• La restitution par la SARA des 3 millions d’€ versés par l’Etat et les Collectivités
• La création, en remplacement de la SARA, d’un service public d’approvisionnement et de distribution des carburants garantissant la transparence, la qualité et l’accès à un carburant au meilleur coût
• La sauvegarde du patrimoine de l’Hôtel Kalenda et le reclassement de tous les salariés de Kalenda et Anchorage
• Le développement de notre production afin de satisfaire les besoins de la population
• Le droit à l’éducation et à la formation pour la jeunesse et les travailleurs de notre pays
• La priorité à l’embauche et aux postes de responsabilité pour les Guadeloupéens et le refus du racisme à l’embauche.

Privés ou publics, les secteurs de l’éducation, des transports, du bâtiment, de la santé, du tourisme, de l’hôtellerie, de l’électricité ou de l’eau sont touchés. Même le Pôle Emploi est en grève. Des rassemblements, des occupations et des opérations escargot s’organisent. En face des grévistes, les forces de l’ordre ont reçu la consigne de s’opposer à tout barrage, occupation ou tentative de blocage de la circulation.

En deux jours le mouvement s’est durci et, selon « Kont pwofitasyon », ne s’arrêtera pas tant que les revendications ne seront pas satisfaites.

[1] On rappelle que la plupart des statistiques officielles sur le taux de chômage ou le nombre de RMIstes éludent généralement les DOM, les chiffres jetés en pâture à l’opinion publique ne concernant que la sacro-sainte métropole afin d’avoir l’air nettement plus reluisants.

[2] La SARA (Société Anonyme de Raffinerie des Antilles), qui approvisionne en produits pétroliers la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique, est désignée comme principale responsable des prix élevés du carburant.

Une foule énorme a afflué hier dans les rues de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Entre 20 000 manifestants, selon la police et 65 000, d’après l’Union générale des travailleurs guadeloupéens, venus de partout, ont répondu à l’appel du collectif Liyannaj kont pwofitasyon (mouvement contre l’exploitation outrancière) en grève « contre la vie chère et pour le pouvoir d’achat ». Une mobilisation inédite sur l’archipel paralysé depuis le 20 janvier. Le collectif qui fédère quarante-sept partis, organisations syndicales, associatives et culturelles a fait la démonstration qu’il pouvait fortement peser dans les négociations.

Dans une plate-forme de 146 points de revendication déclinés sous dix thèmes dont certains jugés prioritaires, le collectif réclame « tout de suite » le relèvement d’au moins 200 euros des bas salaires, retraites et minima sociaux. Les négociations, entamées lundi (retransmises en direct sur RFO et Canal 10) entre les représentants du collectif, de l’Etat, des collectivités et des exécutifs locaux ainsi que des socio-professionnels ont tourné court mercredi.

Réquisition. Les gérants des stations-service, qui ont lancé, le 19 janvier, un mouvement de grève parallèle exigent, eux, le gel de toute nouvelle implantation. Les 115 stations-service sont fermées au public mais huit d’entre elles sont réquisitionnées pour les véhicules prioritaires. « Le problème, c’est l’essence. On est pratiquement confinés. On ne sort qu’exceptionnellement », reconnaît Rudy, un gaillard de 34 ans. Cet artisan électricien des Abymes a pu recharger son réservoir grâce à la débrouille. « J’ai pu travailler deux jours grâce à un client qui possède des camions et sa propre pompe à essence. Mais il ne peut plus me fournir. Alors, je vais rester à la maison. Pour l’alimentation, il y a encore une petite boutique qui a un peu de stock. Et on mangera les bananes du jardin… » Et tous les moyens sont bons pour trouver du carburant. Les moins scrupuleux siphonnent des véhicules en perçant les réservoirs et les plaintes ne cessent d’affluer dans les commissariats. Pour la plupart des automobilistes, le dernier plein remonte au 17 ou 18 janvier.

Les bus ne circulent plus, les établissements scolaires, l’université, les hypermarchés, des administrations et la plupart des entreprises et commerces sont fermés, les touristes immobilisés dans les hôtels, les agriculteurs et éleveurs à la peine : la Guadeloupe est au point mort. Jarry, quartier de Baie-Mahault, cœur des affaires, de l’industrie et des services, est quasiment désert. L’activité portuaire est ralentie par une grève des douaniers. Mais si les avions ont parfois du retard, les vols long-courriers sont normalement assurés. A Pointe-à-Pitre, les rares commerçants qui se risquent à ouvrir sont régulièrement « invités » à baisser leur rideau par des groupes de manifestants intimidants. A Basse-Terre, la préfecture, comme à Pointe-à-Pitre, les rues portent les stigmates des derniers débordements : poubelles renversées et carcasses de voitures brûlées.

Solidarité. Le Medef a fait ses comptes : chaque jour de grève est estimé à une perte de 20 millions d’euros. « Le gros point d’interrogation est de savoir de quoi demain sera fait », résume Odile, chef d’une petite entreprise de communication. Directrice d’école, Monette, solidaire du mouvement, évoque un moment « historique » et ne croit pas au pourrissement de la situation. La crainte est, en effet, que le conflit s’enlise et que la tension, palpable, monte d’un cran.

Cageots. Comme toujours, face au manque, la solidarité s’organise entre amis, parents et voisins. Des producteurs et des éleveurs proposent des opérations avantageuses aux consommateurs. Mercredi, un maraîcher de Saint-François, au bout de la Grande-Terre, a invité la population à venir cueillir des produits frais. A 10 euros le cageot de tomates, les gens se sont rués dans ses champs dès 5 heures du matin.

Aujourd’hui, les négociations pourraient reprendre. Mais un accord ne réglerait pas l’épineux problème du combustible confisqué par des gérants de stations déterminés.

SOLIDAIRES DU PEUPLE GUADELOUPEEN !
Vendredi, 30 Janvier 2009 14:47
Un puissant mouvement social et populaire se développe en Guadeloupe depuis le mois de décembre dernier avec Liyannaj Kont Pwofitasyion. Quarante-neuf organisations syndicales, politiques, populaires, culturelles et sportives s’élèvent contre la vie chère, les bas salaires, les retraites et les minima sociaux misérables, les licenciements, le chômage. Par leur action, ces organisations ont obtenu l’adhésion de la majorité des travailleurs et du peuple guadeloupéen pour une grève générale commencée depuis le 20 janvier et qui va en s’amplifiant.

Ce mouvement est repris dans toutes les communes, dans de très nombreuses entreprises tant industrielles que commerciales et agricoles et aussi dans diverses administrations. On note quotidiennement de gigantesques défilés et rassemblements avec des manifestants enthousiastes et pacifiques.

L’Etat français par son représentant le préfet, se refuse, suivant les ordres de son ministre à répondre aux légitimes revendications et mise sur le pourrissement du mouvement. Une campagne de dénigrement est à l’œuvre pour critiquer les 123 points de revendications et l’exigence d’une négociation globale et transparente. De nombreux renforts de forces de répression venant de France arrivent en Guadeloupe.

Le préfet vient d’annoncer son départ de la table de négociations tandis qu’Yves Jégo, menace de faire respecter « l’ordre républicain » qui n’a jamais été menacé. Ce même Jégo se refuse à venir en Guadeloupe négocier tandis qu’il se rend, comme en provocation à la Réunion. Les grévistes et manifestants guadeloupéens ne sont pas des terroristes, ne sont pas des preneurs d’otages, ne sont pas des casseurs. Ils sont dans une démarche unitaire, responsable et exemplaire visant la construction d’une société de justice sociale, de dignité et de responsabilité dans leur pays. Des revendications qui par ailleurs concernent les masses laborieuses de la Martinique.

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Environ 8.000 manifestants selon la préfecture, plus de 10.000 selon des journalistes sur place, ont parcouru les rues de Pointe-à-Pitre samedi, au cinquième jour de la la grève générale “contre la vie chère” qui paralyse la Guadeloupe depuis mardi. Tout au long d’un parcours de plusieurs kilomètres, les manifestants scandaient en chantant “La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo : yo péké fè sa yo vlé an péyi an-nou” (La Guadeloupe nous appartient, elle ne leur appartient pas : ils ne feront pas ce qu’ils veulent dans notre pays). Aucun incident n’a été signalé. Le Collectif contre l’exploitation outrancière (”Lyannaj kont pwofitasyon”, LKP) qui regroupe la quasi-totalité des syndicats insulaires ainsi que des partis politiques et associations culturelles, a accepté de participer samedi après-midi à une table ronde organisée par le préfet, Nicolas Desforges. Les présidents des Conseils régional et général, les parlementaires et le patronat local ont confirmé leur participation à cette première prise de contact depuis le début de la grève générale organisée par le LKP.

France Infos, 24 janvier 2009

Depuis mardi 20 janvier, la Guadeloupe vit au rythme d’une grève générale initiée par un collectif d’une cinquantaine d’organisations syndicales, politiques et culturelles qui, au nom de la lutte “contre la vie chère”, a établi un programme de 120 revendications.

Les 115 stations-service de l’île sont fermées. Des écoles, magasins et centres commerciaux sont fermés. Des services publics ne sont plus assurés, du ramassage des ordures aux transports routiers de voyageurs. Des délestages privent d’électricité, deux heures durant, des tranches de 20 000 abonnés non prévenus. Des coupures d’eau sont engendrées, selon la Générale des eaux, par “des actes de malveillance perpétrés sur le réseau“.

Le cahier de revendications du “Lyannaj kont pwofitasyon” (Collectif contre l’exploitation outrancière) réclame notamment “un relèvement immédiat et conséquent d’au moins 200 euros des bas salaires, des retraites et des minima sociaux“, celui du smic et “des salaires du secteur privé, des traitements de la fonction publique, du minimum vieillesse, des minima sociaux“, “un salaire minimum guadeloupéen calculé sur le coût réel de la vie en Guadeloupe“, une “baisse significative de toutes les taxes et marges sur les produits de première nécessité et les transports” et “des taux de la taxe sur les carburants“, la “suppression de la taxation des produits locaux“, le “gel des loyers pour une période indéterminée“, “l’arrêt des saisies immobilières des propriétés des guadeloupéens et la restitution des biens“.

Au total, ce sont 120 revendications dont le Collectif exige qu’elles soient négociées “en un seul lieu” avec “l’Etat, les collectivités territoriales majeures et le patronat” local. Pour Willy Angèle, président de la fédération locale du Medef, “les problèmes de société ne se règlent ni dans la rue ni par décret“.

Mais les très activistes, centrales syndicales indépendantistes UGTG (51,67 % des voix aux prud’homales) et CTU (8,57 %) et la plus modérée CGTG (19,83 %), dirigée par un militant trotskiste, ont réussi à fédérer FO et la CFDT (7,24 % et 5,35 %), la CFTC et l’UNSA (3,61 % et 2,16 %), la FSU (1,41 %) et les syndicats d’enseignants, l’ensemble des syndicats de paysans producteurs de cannes à sucre, le PC guadeloupéen et les Verts, en s’adjoignant environnementalistes et associations de “carnavaliers” identitaires.

Les présidents des conseils général et régional, le député (PS) Victorin Lurel et le sénateur (app. PS) Jacques Gillot, craignent que les préalables de négociation posés par le Collectif ne traduisent une volonté de “marginaliser les élus” et de faire avancer des revendications statutaire qu’eux-mêmes renvoient à un futur lointain ou n’envisagent qu’à pas comptés.

Le 24 janvier

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Les organisations politiques martiniquaises soussignées solidaires de la lutte du peuple guadeloupéen

Réclament le retrait des troupes supplémentaires venues intimider et réprimer le mouvement social :Non à une nouvelle répression sanglante comme celle de mai 67 en Guadeloupe !

Exigent le retour du préfet et des représentants de l’Etat français à la table pour une négociation globale et transparente.

Appellent le peuple martiniquais à la vigilance et à la solidarité avec la lutte du peuple guadeloupéen.

Appellent les martiniquaises et martiniquais à un

rassemblement de solidarité :

LUNDI 2 FEVRIER à 18h PLACE ABBE GREGOIRE

aux TERRES SAINVILLE FORT DE FRANCE

Combat Ouvrier (C.O), Groupe Révolution Socialiste (GRS), MODEMAS,Mouvement Populaire Franciscain (MPF), Mouvement Populaire pour la Résistance offensive Martiniquaise (MPROM), Parti pour la Libération Martiniquaise (PALIMA),Parti Communiste Martiniquais (PCM), Pati Kominis pou Lendépandans ek Sosialism (PKLS), Parti Progressiste Martiniquais (PPM), Rassemblement Démocratique pour la Martinique (RDM).

MARTINIQUE

ouze syndicats martiniquais regroupés au sein d’une intersyndicale lancent un appel à la grève générale pour le jeudi 5 février 2009. Pour cette intersyndicale (CDMT, CFDT, CFTC, CGTM, CGTM-FSM, CSTM, UGTM, UNSA, CFE-CGC, FSU, SMBEF et SUD-PTT), il s’agit de créer "un rassemblement pour un puissant mouvement d’ensemble pour exiger une véritable amélioration de nos conditions de vie et de travail".

Dans un communiqué, elle qualifie la situation en Martinique d’"extrêmement critique". Selon l’intersyndicale, "70 000 Martiniquais vivent en dessous du seuil de pauvreté et le pouvoir d’achat ne cesse de diminuer" alors que l’on assiste à une "multiplication des licenciements et de la précarisation". Une situation qui "touche les salariés de tous les secteurs d’activité et de toutes les catégories, les retraités, les chômeurs et les personnes à handicap", indique encore l’intersyndicale.

Par ailleurs, les organisations membres de l’intersyndicale ont élaboré une "plate-forme revendicative en onze points". La plate-forme revendicative, accompagnée d’une demande d’audience, a été adressée, mardi, aux présidents des conseils général et régional, de l’association des maires ainsi qu’au préfet de Région, selon un responsable syndical.

Dans la perspective de la grève générale, certaines grandes surfaces et stations d’essence ont été prises d’assaut dès mardi soir, à Fort-de-France notamment. Plusieurs mairies ont annoncé la fermeture, jeudi, des services de garderies et de restauration scolaire, voire de tous les services communaux en solidarité avec la grève générale.

suite à venir ...

Portfolio

Messages

  • Voici une liste de revendications trouvées sur www.clicanoo.com que le site en question attribue au LKP.

    Je salue un mouvement qui a obligé certains politiques et syndicalistes à avoir dû se pencher sur les problèmes quotidiens d’une population à bout d’une exploitation poussée à outrance.

    Cependant, derrières de réelles préoccupations sociales qui reflètent assez précisément ce que les travailleurs, femmes, étudiants, jobeurs, chômeurs, sans-logis, mal-logés, etc. endurent au quotidien, beaucoup de ces propositions semblent particulièrement pourries et réformistes.

    Ce qui me choque, c’est la différence entre les dites 120 revendications initiales et les 131 revendications du projet d’accord.

    Car le PROJET d’ACCORD n’a plus rien à voir avec les propositons intiales.

    Évidemment, le média qui balance ces deux listes ne nous dit rien de précis quant à l’histoire de la réécriture et de l’élaboration du projet d’accord.

    L’idée d’un SMIC Guadeloupéen des 120 revendications initiales n’est peut-être pas la meilleure qu’on puisse trouver, mais cette idée disparait complètement dans la liste du projet d’accord.

    De même, les premières revendications sont complètement absentes : « Un relèvement immédiat et conséquent d’au moins 200 euros des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relancer le pouvoir d’achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement ta demande.

    « Le relèvement immédiat du Smic, des salaires du secteur privé, des traitements de la fonction publique, du minimum vieillesse et des minima sociaux. »

    Plus rien du relèvement immédiat de 200 euros des bas salaires !

    Cela est relégué à la 58e et 59e place. Pour mieux transformer une augmentation mensuelle de 200 euros en un versement unique de 200 euros. Et au lieu du SMIC, on demande le RSA :

    58. Versement d’une prime exceptionnelle de 200 euros, dès le mois d’avril, aux 51 000 foyers guadeloupéens qui perçoivent les plus bas revenus. Effort de l’Etat : + 10,2 MEuros.

    59. Anticipation de l’application du RSA en Guadeloupe dès 2009, ce qui représente en année pleine une dépense supplémentaire de 66 MEuros de pouvoir d’achat au profit de 25 000 familles aux revenus modestes.

    Bref, ce qui devait s’appliquer à tous sera finalement très limité : le projet d’accord prévoit des chiffres précis pour limiter les dépenses et mettre en avant les sommes que l’État devra verser.

    Ce ne sont donc plus les profiteurs et les tauliers, patrons, exploiteurs d’entreprise, donc de main d’œuvre à bas salaires qui sont visés, mais l’État Cela sert à détourner les responsabilités de la classe responsable de la situation et les revendications qui lui sont adressées vers son disjoncteur général, l’État, son grand protecteur et les fusibles ministériels dont il dispose en cas de conflit social important ou majeur.

    Une lecture de ce projet, -certainement imprécise et devant encore améliorer ma connaissance limitée des conditions de vie des Antilles en général et de la Guadeloupe en particulier-, me fait penser qu’il s’agit là d’une réédition de déjà vu, d’une réitération de détournement de l’expression d’une véritable colère pour mieux l’étouffer et sauver l’État français et le capital.

    La vision que je me suis faite de cette plate-forme me fait dire qu’il s’agit de mesurètes pour faire semblant de contenter tout le monde, et principalement les manifestants, pour mieux intégrer à l’État les syndicats guadeloupéens, en demandant des garanties à l’Etat d’appliquer des lois déjà existantes, de renforcer certains dispositifs, etc.

    Si on regarde même superficiellement quelques-uns des 131 points de revendications, on constate à quel point certains ne servent à rien d’autre qu’à donner crédit au vieux diction : « Les promesses n’engagent que ceux qui les croient ! ».

    A titre d’exemple, le paragraphe 131 : « 131. Engagement de l’Etat à mettre en œuvre avec volontarisme toutes les mesures du plan départemental de lutte contre les violences faites aux femmes. » D’une part, il reprend d’une façon totalement différente la dernière des 120 revendications initiales formulée comme telle : « Arrêt de toute violence faite aux femmes. »

    En fait, selon le projet d’accord, il ne s’agit plus d’un problème de violence faites aux femmes. Le problème réside uniquement dans la volonté du gouvernement, et pas la loi ou ses dispositifs, encore moins dans l’organisation actuelle de la société en classes sociales... c’est ce que dit le texte.

    Que celui qui ne connait pas le plan départemental se débrouille pour savoir ce que recouvre cette revendication.

    Un texte aussi allusif est une manière de dire : si l’État ne suit pas le département, tant pis si les femmes continuent à subir les violences qui sont les leurs ! Quel cynisme !

    Après tout, les élus locaux ont bien travaillé, ils ont rédigé un beau plan : il n’y a plus qu’à le faire entériner par le ministre pour que l’État s’engage à lui donner les moyens que le département ne veut pas donner !

    Les vieilles recettes connues dans tous les départements des DOM ou de métropole par la gauche des collectivités locales : les élus locaux sont de bonne volonté, mais le gouvernement ne nous donne pas les moyens de fonctionner, c’est pour cela que nous, élus des conseils municipaux, généraux ou régionaux sommes obligés de vous augmenter les impôts locaux !

    Bref, sous couvert de défendre les femmes victimes de violences, cette 131e revendication sert à sauver la face de réformistes pourris élus au conseil général de la Guadeloupe.

    Il y aurait encore beaucoup à commenter de ces deux moutures, sans compter les imprécisions dues à l’éloignement, au peu d’informations accessibles dans la presse métropolitaine, au peu de contacts avec les Antilles.
    Cependant, il est déjà possible de tirer quelques éléments de conclusion du peu que j’ai discuté ici : Des paroles et des beaux sentiments ! voilà ce que semble être ce projet d’accord, ce tissus de revendications toutes faites, et rédigées surtout pour calmer la population et sauver la tête d’un ministre et de quelques élus locaux.

    Camarades Antillais ! En métropole comme chez vous, ce sont les syndicats et partis de gauche qui trahissent les luttes. Défendez et imposez vos propres revendications !

    Travailleurs des DOM, de Guadeloupe, de Martinique, de La Réunion, ne laissez pas d’autres que vous défendre un programme pour parlementer avec Jego ! Ne laissez pas un collectif réformiste vous représenter : boycottez-le. Organisez-vous en comités et coordination pour vous représenter vous-même.

    Salutations révolutionnaires.

  • Intéressant de voir comment une telle mobilisation en Guadeloupe pousse les bureaucraties syndicales à préparer le terrain pour faire passer leur politique.... au cas où.

    BTP

    Une mobilisation possible

    jeudi 12 février 2009

    S’inspirant de la grève générale contre la vie chère qui dure depuis plus de trois semaines en Guadeloupe, l’Union inter-professionnelle de La Réunion (UIR) CFDT - section Bâtiment et Travaux Publics a lancé le 10 février 2009 un appel aux Réunionnais pour une mobilisation. Objectif : arrêter ce qu’elle désigne comme une « destruction sociale ».

    « Ce qui se passe en Guadeloupe et en Martinique doit nous interpeller, commence le conseiller juridique de la CFDT-BTP, Pierre Savigny. Les Réunionnais ne peuvent pas rester indéfiniment les bras croisés et supporter la destruction du monde du travail et social, avec son corollaire de vie chère ».

    Le mouvement démarré dans les Antilles pour obtenir une baisse des prix et une augmentation des salaires pourrait donc bien atteindre La Réunion. Alors qu’un collectif s’est créé le 5 février dernier en vue de fonder « une plateforme commune de revendications », le 10 février 2009, c’est l’UIR CDFT qui prévient que « le Bâtiment pourrait être une courroie d’entraînement général, voire d’impulsion à une mobilisation interprofessionnelle forte et déterminante à La Réunion ».

    Dans le BTP, la négociation salariale débute le 24 février 2009 à la Direction du Travail et de l’Emploi. « Il est clair qu’à cette occasion, nous exigerons du patronat une augmentation conséquente des rémunérations qui compense cette cherté de vie et satisfasse les travailleurs », poursuit Pierre Savigny. « En cas de réticence ou de refus de négocier une revalorisation substantielle des salaires, le CFDT-BTP se rapprochera des autres organisations syndicales et, ensemble, nous nous donnerons les moyens d’une action généralisée dans le secteur du BTP, laquelle pourrait être étendue vers d’autres secteurs. Que les responsables syndicaux et associatifs se bougent ! », conclut l’UIR CFDT.

    Voir aussi dans Témoignages du 12 février 2009

    http://www.temoignages.re/spip.php?article35083

  • Décidemment c’est le black out sur ce qui se passe dans les DOM TOM, après la Guyane, puis la Guadeloupe, la Martinique s’embrase à son tour et pour les mêmes raisons, chômage, misère, vie chère. Grâce à Marc harpon qui vit ne Martinique, nous avons pu commencer à couvrir l’actualité en Guadeloupe. Aujourd’hui je reçois un avis de solidarité de la part du parti, communiste vénézuélien et son journal qui dénonce la situation coloniale de l’île et la politique de Sarkozy qui pousse dit l’article de tribuna popular la situation jusqu’à son stade ultime d’exploitation. le moins que l’on puisse dire c’est que les grands médias ne popularisent pas cette lutte de ce qui sont des départements français. En cherchant et en attendant des nouvelles de Marc, voici quelques articles dont certains venus de Martinique, une vidéo sur les Bekes (les maîtres blancs), un article sur la filière pétrolière, un autre sur les conséquences dans l’enseignement… (note DB)

    Les DOM TOM piquent leur crise
    Par Marie-Lys LUBRANO
    leJDD.fr

    Taux de chômage record, coût de la vie qui crève le plafond, salaires de misère… Les départements et territoires d’outre-mer vivent une période difficile, et pas seulement du fait de la crise. Après la Guyane et la Guadeloupe, c’est au tour de la Martinique de s’embraser. Que se passe-t-il donc dans ces territoires très éloignés de Paris, chez ces Français du bout du monde ?

    Un vent de révolte souffle sur les DOM TOM. Perdus au milieu des océans, ces “petits bouts de République”, qui se sentent souvent les laissés pour compte des politiques économiques françaises, ne sont pas épargnés par la crise qui frappe le pays. Mais là-bas, la crise ne fait qu’aggraver des conditions de vie déjà très difficiles. Beaucoup plus difficiles qu’on ne l’imagine en regardant les paysages des cartes postales. Pour les uns, il y a d’alléchants dispositifs d’exonération fiscale. Pour les autres, il y a la misère, la débrouille et la solidarité.

    Si les chiffres du chômage en France font bondir les syndicats, ceux de l’outre-mer laissent sans voix. La Guyane compte plus de 20% de chômeurs. En Martinique, ce taux est de 21,2%, en Guadeloupe il atteint 22,7%, et à la Réunion il grimpe à 24%. Pour les jeunes, c’est pire. Près de 40% de chômeurs chez les moins de 30 ans en Guadeloupe, les chiffres étant à peu près identiques pour la Guyane et la Martinique. Et si à la Réunion le taux de chômage des moins de 25 ans, qui s’établit à 49%, est en baisse, c’est parce que, selon l’Insee, les jeunes ont tout simplement quitté l’île face à cette situation catastrophique et ne sont donc plus comptabilisés comme chômeurs.

    Quant aux Pays d’outre-mer (POM), la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, on trouve peu de chiffres officiels. La raison en est simple : le chômage n’est pas indemnisé. Pas d’Assedic, ni même de RMI. Rien. Bénéficier des dispositifs de protection sociale est d’ailleurs l’une des raisons qui poussent Mayotte (Collectivité d’Outre-mer-COM, ndr) à demander à la France son classement en tant que département, malgré l’éloignement géographique.

    Un coût de la vie exorbitant

    Ceux qui n’y ont jamais vécu s’imaginent souvent que, dans ces îles baignées de soleil, on peut vivre d’amour et d’eau fraîche. Grave erreur : dans ces territoires, le coût de la vie est exorbitant. En Polynésie française, le prix des logements est comparable, voire supérieur, aux loyers parisiens : 1000 euros pour un studio à l’entrée de Papeete, près de 1200 euros pour un trois-pièces à 10 km de la capitale, etc. Au point qu’on trouvait encore, il y a à peine deux ans, des familles dont les parents gagnent 2500 euros par mois incapables de se loger correctement ; obligés de vivre dans le bidonville situé près de l’aéroport de l’île, dans des maisons en tôle, sans électricité ni eau courante. Les enfants, eux, jouaient sur les pistes d’atterrissage, entre deux Airbus.

    Tout ce qui est nécessaire à la vie courante est plus cher. L’essence, par exemple ; en Guyane, le prix du litre de sans-plomb était à 1,77 euro fin 2008. Au même moment en France, il était à 1,55 euro. Résultat : deux semaines de paralysie totale et de blocage du réseau routier… Pareil pour les produits alimentaires, souvent importés. Leur prix atteint des sommets à cause du coût du transport -par avion pour les produits frais. Et les commerçants en profitent souvent pour appliquer des marges substantielles, voire exorbitantes. Sur les rayonnages des hypermarchés, dans les territoires du Pacifique, on trouve ainsi des yaourts à plus de 15 euros le pack.

    Au coût du fret s’ajoutent les taxes douanières, comme “l’octroi de mer” en Guyane, Guadeloupe, Martinique et Réunion. Un impôt qui fait hurler les commerçants, parce qu’il s’applique non pas sur les produits vendus mais sur les stocks de produits importés. Depuis quelques années, et conformément à la législation européenne, cette taxe s’applique aussi sur les produits locaux, grevant un peu plus le portefeuille des habitants.

    Sous le paradis fiscal, l’enfer social

    Si certains tirent leur épingle du jeu et s’en sortent même très bien financièrement, c’est qu’il existe un véritable traitement à deux vitesses pour les salariés. Il y a ceux qui viennent de France -les “métros” (pour métropole, ndlr)-, et il y a les autres. Les fonctionnaires mutés outre-mer voient ainsi leur salaire augmenter de 35% dès qu’ils atterrissent à la Réunion, de 40% quand ils s’installent en Guadeloupe, en Martinique ou en Guyane, et de plus de 100% dans les îles les plus éloignées de Polynésie française… La plupart du temps, les salaires des Français qui travaillent dans le privé sont alignés sur ceux des fonctionnaires.

    De l’autre côté, il y a les travailleurs locaux qui occupent le plus souvent des emplois ingrats et très mal payés. D’autant plus mal payés que le montant du Smic, en Guadeloupe ou en Polynésie, est largement inférieur à celui de métropole. D’après les syndicats, on compterait même en Guadeloupe près de 100 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Ailleurs, ce n’est guère plus brillant… Alors quand les Martiniquais ou les Guyanais crient leur ras-le bol, leur colère résonne jusqu’en métropole…

  • Un vent de révolte souffle sur les DOM TOM. Perdus au milieu des océans, ces "petits bouts de République", qui se sentent souvent les laissés pour compte des politiques économiques françaises, ne sont pas épargnés par la crise qui frappe le pays. Mais là-bas, la crise ne fait qu’aggraver des conditions de vie déjà très difficiles. Beaucoup plus difficiles qu’on ne l’imagine en regardant les paysages des cartes postales. Pour les uns, il y a d’alléchants dispositifs d’exonération fiscale. Pour les autres, il y a la misère, la débrouille et la solidarité.

    Si les chiffres du chômage en France font bondir les syndicats, ceux de l’outre-mer laissent sans voix. La Guyane compte plus de 20% de chômeurs. En Martinique, ce taux est de 21,2%, en Guadeloupe il atteint 22,7%, et à la Réunion il grimpe à 24%. Pour les jeunes, c’est pire. Près de 40% de chômeurs chez les moins de 30 ans en Guadeloupe, les chiffres étant à peu près identiques pour la Guyane et la Martinique. Et si à la Réunion le taux de chômage des moins de 25 ans, qui s’établit à 49%, est en baisse, c’est parce que, selon l’Insee, les jeunes ont tout simplement quitté l’île face à cette situation catastrophique et ne sont donc plus comptabilisés comme chômeurs.

    Quant aux Pays d’outre-mer (POM), la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, on trouve peu de chiffres officiels. La raison en est simple : le chômage n’est pas indemnisé. Pas d’Assedic, ni même de RMI. Rien. Bénéficier des dispositifs de protection sociale est d’ailleurs l’une des raisons qui poussent Mayotte (Collectivité d’Outre-mer-COM, ndr) à demander à la France son classement en tant que département, malgré l’éloignement géographique.

    Un coût de la vie exorbitant

    Ceux qui n’y ont jamais vécu s’imaginent souvent que, dans ces îles baignées de soleil, on peut vivre d’amour et d’eau fraîche. Grave erreur : dans ces territoires, le coût de la vie est exorbitant. En Polynésie française, le prix des logements est comparable, voire supérieur, aux loyers parisiens : 1000 euros pour un studio à l’entrée de Papeete, près de 1200 euros pour un trois-pièces à 10 km de la capitale, etc. Au point qu’on trouvait encore, il y a à peine deux ans, des familles dont les parents gagnent 2500 euros par mois incapables de se loger correctement ; obligés de vivre dans le bidonville situé près de l’aéroport de l’île, dans des maisons en tôle, sans électricité ni eau courante. Les enfants, eux, jouaient sur les pistes d’atterrissage, entre deux Airbus.

    Tout ce qui est nécessaire à la vie courante est plus cher. L’essence, par exemple ; en Guyane, le prix du litre de sans-plomb était à 1,77 euro fin 2008. Au même moment en France, il était à 1,55 euro. Résultat : deux semaines de paralysie totale et de blocage du réseau routier... Pareil pour les produits alimentaires, souvent importés. Leur prix atteint des sommets à cause du coût du transport -par avion pour les produits frais. Et les commerçants en profitent souvent pour appliquer des marges substantielles, voire exorbitantes. Sur les rayonnages des hypermarchés, dans les territoires du Pacifique, on trouve ainsi des yaourts à plus de 15 euros le pack.

    Au coût du fret s’ajoutent les taxes douanières, comme "l’octroi de mer" en Guyane, Guadeloupe, Martinique et Réunion. Un impôt qui fait hurler les commerçants, parce qu’il s’applique non pas sur les produits vendus mais sur les stocks de produits importés. Depuis quelques années, et conformément à la législation européenne, cette taxe s’applique aussi sur les produits locaux, grevant un peu plus le portefeuille des habitants.

    Sous le paradis fiscal, l’enfer social

    Si certains tirent leur épingle du jeu et s’en sortent même très bien financièrement, c’est qu’il existe un véritable traitement à deux vitesses pour les salariés. Il y a ceux qui viennent de France -les "métros" (pour métropole, ndlr)-, et il y a les autres. Les fonctionnaires mutés outre-mer voient ainsi leur salaire augmenter de 35% dès qu’ils atterrissent à la Réunion, de 40% quand ils s’installent en Guadeloupe, en Martinique ou en Guyane, et de plus de 100% dans les îles les plus éloignées de Polynésie française... La plupart du temps, les salaires des Français qui travaillent dans le privé sont alignés sur ceux des fonctionnaires.

    De l’autre côté, il y a les travailleurs locaux qui occupent le plus souvent des emplois ingrats et très mal payés. D’autant plus mal payés que le montant du Smic, en Guadeloupe ou en Polynésie, est largement inférieur à celui de métropole. D’après les syndicats, on compterait même en Guadeloupe près de 100 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Ailleurs, ce n’est guère plus brillant... Alors quand les Martiniquais ou les Guyanais crient leur ras-le bol, leur colère résonne jusqu’en métropole...

  • Soutien aux travailleurs de Guadeloupe, Martinique, Guyane et de la Réunion.

    Depuis plus de trois semaines, les travailleurs de Guadeloupe sont en grève générale unitaire et illimitée. Depuis, la grève générale s’étend à la Martinique, à la Guyane et à la Réunion. Ils se battent contre la vie chère, les bas salaires, les licenciements et le chômage, pour leur dignité.

    Leur combat est le nôtre, il est exemplaire.

    Après le succès des grandes mobilisations du 29 janvier et avant celle du 19 mars, nous devons apporter toute notre solidarité aux Guadeloupéens, Martiniquais ; Guyanais et Réunionnais qui proclament avec la même force que ce n’est pas au peuple de payer la crise ! Le combat des salariés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion est le nôtre.

    Tous ensemble, Solidarité !

    Toutes et tous Lundi 16 février dans la rue à 18h Place de Clichy

    Appel signé par : Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolo, Alternative Libertaire (AL), Association des Communistes Unitaires, Coordination Nationale des Collectifs Unitaires pour une alternative au libéralisme (CNCU), La Fédération, Les Alternatifs, Lutte Ouvrière (LO), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti de Gauche (PG)

    • Sè pa kannaval, mètè kor en la ri la

      (Ce n’est pas le carnaval, met toi dans la rue)

      Le peuple guadeloupéen (4 semaines), le peuple martiniquais (2 semaines) sont en lutte contre la cherté de la vie, pour l’augmentation des salaires (350 euros net), pour la baisse des loyers, edf, eau, etc … Chaque travailleur, chômeur, retraité, étudiant, jeune en lutte est l’un de nous : travailleurs, chômeurs …ici en France et dans le monde.

      Leur lutte c’est notre lutte. Si Sarkozy ignore la population antillaise en lutte, on pourrait presque le comprendre puisque on sait qui il défend. Mais nous autres salariés, chômeurs…qu’attendons nous ? Il n’y a pas de sauveur suprême, aux mêmes maux les mêmes remèdes : la lutte.

  • De la part du CLKP, Continuité Liyannaj Kont Pwofitasyon

    Les travailleurs du Guadeloupe, de Martinique,de la Guyane et de la Réunion ont conduit une grève très dure pendant plusieurs semaine contre le système de « pwofitasyon » qui provoque un coût de la vie exorbitant, et maintient une économie et des rapports sociaux de type colonial dans les DOM. Résolument constructifs, ces mouvements populaires ont confectionné démocratiquement et dans l’unité une plate-forme de revendications légitimes permettant d’apporter des solutions concrètes dans l’ensemble des secteurs de la société locale.

    Alors que les accords conclus dans chacun des DOM ne sont toujours pas honorés, le gouvernement dans une fuite en avant de l’ »arbitraire colonial », vient, par le ministère de M. Hortefeux, de sortir une arrêté scélérat amputant l’article V de l’accord « Bino » qui permettait la convertibilité au terme de trois ans de prise en charge de la région, du département et de l’Etat.

    En amputant se don article V l’ acord « Bino », le gouvernement ( …) a violé les accords signés par les partenaires sociaux le 26 février dernier au bout de 44 jours de lutte et de mobilisation exemplaires (…) C’est inacceptable !

    (…) Les états généraux de l’outremer constituent une véritable supercherie… Apporter une réponse politicienne à une exigence économique et sociale concrète n’a vocation qu’à pérenniser « une économie de plantation ». (…) Le CLKP appelle l’ensemble des travailleurs de France de l’Outre Mer à refuser l’injustice sociale et à se mobiliser massivement pour exiger une pleine et entière égalité sociale et salariale dans l’hexagone t dans les DOM ainsi que le respect des accords négociés et signés.

  • Quant on attaque les békés, il faut être clair : il s’agit des patrons békés et non des blancs en général ou même des descendants d’esclavagistes qui ne seraient pas des grands propriétaires.

    Les békés, les antillais blancs descendant des colons esclavagistes, ne représentent que 1 % de la population de l’île. Pourtant, ils accaparent 40 % des terres agricoles, 50 % des supermarchés et supérettes et 90 % de la production alimentaire. Ils profitent de cette position de force pour mettre en place des prix excessifs contribuant ainsi à la « vie chère ».

    1% de la population martiniquaise détient près de la moitié des supermarchés et des terres agricoles... Ces descendants de colons blancs reproduiraient le schéma de leurs ancêtres en monopolisant les richesses du territoire où 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les grandes familles békés, au premier rang desquelles le groupe Bernard Hayot (1,6 milliard de chiffre d’affaires, 6.000 salariés.

    Cap Est, ou plus péjorativement "Békéland", est un quartier vallonné hyper résidentiel, aux grandes maisons de style colonial bordant un lagon bleu turquoise. Alain Huygues-Despointes, président du groupe du même nom. "Les historiens exagèrent un peu les problèmes", explique le triste sire lorsqu’on l’interroge sur l’esclavage de ses ancêtres, "ils parlent surtout des mauvais côtés de l’esclavage mais il y eu de bons côtés aussi".

    Ils monopolisent les activités économiques. par exemple, le monopole de la Sara, la société anonyme de la raffinerie des Antilles qui contrôle, seule l’approvisionnement des iles en carburant…donc les prix !

  • Guadeloupe, Martinique, Guyane : la Déclaration solennelle des trois Collectifs (FPAG - K5F - LKP)

    mis en ligne mardi 27 octobre 2009 par jesusparis

    KONFÉRANS ENTEWNASYONAL
    LAPWENT 20-21 OKTOB 2009
    DÉCLARATION SOLENNELLE

    Considérant que la situation économique et sociale actuelle existant en Guyane, Martinique et Guadeloupe résulte de la pérennisation du modèle de l’économie de plantation,

    Considérant que cette économie s’appuie sur des rentes de situation de monopoles, des abus de positions dominantes qui génèrent des injustices,

    Considérant que ces injustices touchent aussi bien les travailleurs, que les acteurs économiques endogènes,

    Considérant que ce sont autant d’obstacles au développement économique endogène et à l’épanouissement social,

    Les organisations de masse et les organisations anticolonialsites et anti-capitalistes de Guyane, Martinique et Guadeloupe, respectivement le Front pour l’avenir de la Guyane (FPAG), Kolektif 5 Févriyé (K5F) et Liyannaj Kont Pwofitasyon, réunies les 20 et 21 octobre 2009 en Conférence Internationale, an Bik a Mityalité, Lapwent Gwadloup, déclarent :

    Yonn : les travailleurs et les peuples des dernières colonies de la France dans la Caraïbe ont eu raison de s’organiser en collectif, de liyanné les expériences respectives des organisations qui les composent et de se constituer en nouvelles forces à dimension populaire et de masse, diverses tant du fait de leurs pratiques que de leurs orientations stratégiques.

    Dé : Ces nouvelles organisations représentent dans la période historique actuelle de vrais espoirs pour les travailleurs et les peuples, de vrais outils pour avancer vers plus de liberté, plus de démocratie et de justice dans ces sociétés.

    Twa : La lutte pour la défense des intérêts des travailleurs, plus largement du peuple, et singulièrement de la jeunesse, le combat contre toutes les Pwofitasyon mené dans ces pays relèvent d’un processus de maturation enclenché depuis l’époque esclavagiste et s’inspirent des grandes luttes sociales menées jusqu’à ce jour.

    Kat : Ces combats s’inscrivent également dans un contexte international marqué par les luttes de la classe ouvrière et des peuples contre le capitalisme et ses dégâts de tous ordres sur la planète.

    Ola nou yé jodi jou

    Nous avons négocié et contracté avec l’Etat français et le patronat des accords d’une portée politique et stratégique fondamentale. Pour la première fois dans l’histoire de nos pays, ce sont les travailleurs et les peuples en mouvement dans la rue qui ont imposé la satisfaction de certaines de leurs revendications.

    De la Loi PONS à la LODEOM, aucun des schémas dits de développement, élaborés et débattus avec les élus, n’a permis un quelconque développement, ni la diminution du chômage. Pire, ils ont consacré le mépris, l’exclusion et la négation des peuples de nos pays.

    A l’évidence, les mouvements FPAG, K5F et LKP ont établi un nouvel équilibre entre la puissance coloniale, sa représentation locale et les travailleurs et le peuple en mouvement, an konsyans é an balan. La persistance des mouvements en terme de durée, la pertinence de leurs initiatives et l’adhésion populaire dont ils bénéficient, sont significatifs d’un mouvement profond, de nature révolutionnaire et dont l’objectif est d’éradiquer la Pwofitasyon.

    Fortes de ce parcours, les organisations de masse soussignées, se sont réunies les 20 et 21 octobre 2009, en Guadeloupe, pour échanger et valider leurs expériences respectives, donner de la dimension à leurs pratiques, organiser la solidarité, notamment contre la répression, assurer la victoire des travailleurs de Guyane, de Martinique et de Guadeloupe et satisfaire leurs plate-formes de revendications.

    Les organisations soussignées :

    * refusent d’ores et déjà que les conclusions des Etats-Généraux du gouvernement français soient la réponse aux revendications et aspirations des travailleurs et des peuples en mouvement,
    * exigent le respect des accords et la poursuite des négociations,
    * entérinent ce jour l’installation à Pointe à Pitre du Collectif International de Défense créé le 9 aout 2009 à Corte (Corse),
    * appellent à la tenue d’une nouvelle conférence au mois de février 2010 en Martinique.

    Les organisations soussignées appellent les travailleurs et les peuples :

    * à populariser leurs idées, à expliquer leur démarche dans les bourgs, les quartiers, les sections, les entreprises et les familles,
    * à se mobiliser pour les luttes en cours et pour le respect des accords concernant l’augmentation des salaires, la baisse des prix du carburant et des produits de première nécessité, le plan d’urgence pour l’emploi et la formation des jeunes,
    * à renforcer la mobilisation pour l’augmentation des minima sociaux, le relèvement des pensions de retraite et l’arrêt de la criminalisation de l’action syndicale,
    * à continuer la lutte pour éradiquer la Pwofitasyon, abolir les privilèges et instaurer de nouveaux rapports économiques et sociaux.

    Que les travailleurs de Guyane, de Martinique et de Guadeloupe nourrissent leur éveil et s’organisent pour le triomphe final de leurs luttes pour la liberté et l’émancipation.

    Front pour l’avenir de la Guyane :
    Albert DARNAL

    Kolektif 5 Févriyé :
    Philippe PIERRE-CHARLES

    Liyannaj Kont Pwofitasyion :
    Elie DOMOTA

    Lapwent, le 21 octobre 2009

  • U.G.T.G.

    Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe

    Pointe-à-Pitre, le 28 Septembre 2010.

    Lettre Ouverte à
    Madame la Ministre de la Justice
    Garde des Sceaux
    13, Place Vendôme
    75042 PARIS Cédex 01

    Objet : Il était une nouvelle fois dans les Colonies

    Madame la Ministre,

    Le Mardi 14 Septembre, une déléguée syndicale de l’UGTG (Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe) est convoquée devant la Cour d’Appel de Basse-Terre.

    Dès le début de l‘audience, le Président du tribunal lance en direction de la salle « vous avez fait le nombre mais vous ne me faites pas peur ». Il est vrai qu’habituellement les procès des membres de l’UGTG ne sont pas ouverts au public car les grilles du Tribunal sont systématiquement gardées par la police et les gendarmes qui interdisent l’accès au palais de justice.

    Cet épisode annonçait donc la suite.

    Quelques minutes plus tard, le Président de la cour interroge notre camarade et cette dernière répond en Créole, comme elle l’a fait en première instance au Tribunal de Pointe-à-Pitre, où elle a bénéficié de l’assistance d’un interprète.

    C’est alors que le Président de la Cour d’Appel s’exprimant sur un ton particulièrement arrogant, voire méprisant à l’égard de cette jeune camarade, lui interdit de parler créole dans son tribunal en indiquant que les décisions de justice sont prises en français ; que dans son tribunal on parle français et que de toutes les manières, elle serait jugée et condamnée.

    Cette interdiction de s’exprimer en créole est d’autant plus incohérente que notre camarade était poursuivie pour une prétendue diffamation qu’elle aurait prononcée en créole

    Ce manque évident d’impartialité a provoqué une réaction indignée de l’assistance.

    S’en suit alors quelques grognements dans la salle et il n’en faut pas plus au président du tribunal pour exiger l’évacuation de la salle qui se fera par la gendarmerie en arme, dans des conditions choquantes. A noter que la prévenue a elle aussi été reconduite hors de l’enceinte du palais de justice.

    Quelques instants plus tard, nous apprenons que l’avocat de notre camarade a eu un malaise nécessitant l’intervention des pompiers et du SAMU.

    Et pourtant, curieusement la décision a été mise en délibéré au 08 novembre 2010 sans que notre camarade ait pu se défendre ni son avocat plaider.

    Plusieurs interrogations.

    La Constitution Française n’assure-t-elle pas l’égalité devant la loi sans distinction d’origine ?

    Tout justiciable n’a-t-il pas droit à un procès équitable ?

    La Cour Européenne des Droits de l’Homme ne prévoit-elle pas que toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal ?

    Toute personne accusée d’une infraction, n’est-elle pas présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie ?

    Toute personne accusée d’une infraction ne peut-elle se défendre elle-même ou bénéficier de l’assistance d’un défenseur de son choix ?

    Le créole n’est-elle pas une langue reconnue par la constitution française et la charte européenne des langues régionales ?

    Car, dans un long discours en date du 26 juin 2009 à Petit-Bourg en Guadeloupe, Nicolas SARKOZY, Président de la République Française, disait : « Notre identité nationale s’est forgée par l’addition, la synthèse des identités. La Guadeloupe est unique et le sera toujours. Son caractère est trempé, son identité est forte. La France que je veux construire est une France qui respecte les identités et sait les mettre en valeur. Depuis juillet dernier, notre Constitution reconnaît que les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».

    Et de se féliciter en poursuivant : « Voilà une preuve tangible, inscrite dans notre loi fondamentale, de l’état d’esprit nouveau qui nous anime ! ».

    Il semble donc que le créole serait, tout comme le Bushinenge parlé par les Saramaca, les Aluka ou les langues amérindiennes parlées par les Wayana, les Palikur… en Guyane, reconnu comme une langue dite « régionale » et devrait donc bénéficier des mesures mises en œuvre pour sa sauvegarde et sa promotion.

    Dans les faits, les engagements pris par le Gouvernement Français pour la sauvegarde et la promotion du créole, en matière d’enseignement, de justice, de vie économique et sociale, d’activités et équipements culturels notamment, ne sont pas tenus.

    Le pourraient-ils simplement lorsque les évènements de la Cour d’Appel sur la langue viennent nous révéler la force de l’idéologie coloniale, qui véhicule encore la hiérarchie entre les langues et les cultures ?

    Il en va ainsi dans les Colonies.

    Pour finir, nous n’attendons pas de réponse mais tenons à vous informer que nous poursuivons notre lutte pour la reconnaissance et le respect de notre langue, de notre culture et de notre identité [1] et continuerons à nous exprimer en Créole dans vos tribunaux poursuivant ainsi notre combat contre l’injustice, le racisme, le mépris et la pwofitasyon.

    Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.

    Le Secrétaire Général

    E. DOMOTA

    Rue Paul Lacavé – Assainissement – 97110 POINTE A PITRE

    Tél : 05.90.83.10.07 - Fax : 05.90.89.08.70

    Email : ugtg@wanadoo.fr - ugtg@ugtg.org

  • A compter de lundi, la Fédération de l’énergie CGTG appelle à une grève sur l’ensemble des moyens de production électrique. Un mouvement en soutien à deux salariés de la société IDEX Énergie 971 en grève depuis plus 8 mois, pour l’application du statut national des IEG (Industries électriques et gazières).

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