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Quelques éléments sur la crise en janvier 2009 aux USA

lundi 19 janvier 2009, par Robert Paris

USA : 40.0000 suppressions d’emplois annoncés en une seule journée (17.01)

AFP 17.01 -
Confirmant les craintes que le pire de la crise économique reste à venir, les sociétés américaines ont annoncé sur la seule journée de vendredi une quarantaine de milliers de suppressions d’emplois.
Les plus gros bataillons de ces nouveaux chômeurs vont venir du distributeur d’électronique grand public Circuit City, numéro deux américain derrière Best Buy. Il va laisser sur le carreau 34.000 personnes : les deux mois écoulés depuis son dépôt de bilan ne lui ont pas permis d’arriver à un accord avec ses créanciers.
Sa faillite, après une saison de Noël catastrophique pour le commerce, marque la fin de l’aventure pour une société vieille de 60 ans, qui va fermer tous ses magasins aux Etats-Unis fin mars ou dès l’épuisement de ses stocks.

Circuit City a précisé cependant que ses opérations au Canada (765 points de vente, 3.000 employés), n’étaient pas concernées par la liquidation.
Le numéro un mondial de la location de voitures Hertz a annoncé pour sa part la suppression de 4.000 postes dans le monde pour s’adapter à la baisse de la demande. Hertz aura ainsi supprimé 32% de ses effectifs depuis août 2006.

Même le très prospère secteur du pétrole est désormais touché : le numéro trois américain ConocoPhillips a annoncé vendredi le départ de 4% de ses employés, soit environ 1.300 personnes.

Dans le secteur des technologies, le fabricant de microprocesseurs AMD a annoncé qu’il supprimait 1.100 postes, amplifiant une restructuration annoncée en novembre qui prévoyait la suppression de 500 postes.
AMD devrait publier la semaine prochaine des résultats que les investisseurs attendent médiocres. Il a déjà prévenu que son chiffre d’affaires chuterait sans doute d’un quart au quatrième trimestre, et la chute de 90% des bénéfices annoncée jeudi par son grand concurrent Intel est de mauvais augure.

Enfin, les informations de presse se multiplient concernant le laboratoire pharmaceutique Pfizer : en milieu de semaine, était annoncé le départ de 800 chercheurs, vendredi c’est plus de 2.000 visiteurs médicaux que la presse disait menacés. Le laboratoire américain a refusé de confirmer, se bornant à rappeler le projet de se "remodeler" sous forme d’unités plus petites.

Le Financial Times indique pour sa part que le conglomérat General Electric pourrait supprimer plus de 20.000 emplois dans le monde, dont 11.000 dans ses services financiers qui furent longtemps la vache à lait du groupe.
Quant au numéro un de l’assurance médicale privée aux Etats-Unis, WellPoint, il a annoncé la suppression de 1.500 postes, pour s’adapter "à l’état actuel de l’économie". Ce chiffre représente environ 3,6% de ses effectifs.

Cette cascade d’annonces de licenciements, point d’orgue d’une semaine noire — le fabricant de téléphones Motorola va se passer de 4.000 salariés, les grands magasins de luxe Saks de 1.100 — intervient alors que l’administration publie semaine après semaine des statistiques alarmantes sur le chômage.

Plus d’un demi-million de nouveaux chômeurs se sont inscrits sur les registres lors de la première semaine de l’année. Le taux de chômage est désormais au plus haut en 16 ans, à 7,2%, et de nombreux directeurs financiers bâtissent leurs plans d’entreprise sur des prévisions allant bien au-delà de 8% d’ici à la fin de l’année.
USA : le déficit du 1er trimestre dépasse le record de l’exercice 2007-2008 (14.01)

Le déficit budgétaire des Etats-Unis pour le premier trimestre de l’exercice 2008-2009 (octobre-décembre) a atteint 485,2 milliards de dollars, dépassant le déficit total, pourtant déjà record, de l’ensemble de l’année précédente, selon les chiffres du Trésor publiés mardi.
Le président élu Barack Obama, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier, hérite donc d’une situation budgétaire particulièrement mauvaise, mais il a signalé son intention de laisser filer le déficit à court terme pour relancer l’économie.

Le déficit de décembre a atteint 83,6 milliards de dollars alors que le même mois de 2007 avait fait apparaître un excédent de 48,2 milliards de dollars et que les analystes attendaient un surplus de 33,0 milliards de dollars.

Selon le Trésor, le mois de décembre est habituellement plus un mois de déficits que d’excédents.

Le déficit cumulé des trois premiers mois de l’année budgétaire 2008-2009 dépasse désormais le déficit record de 454,8 milliards de dollars enregistré pour l’ensemble de l’exercice précédent.

Les recettes fiscales cumulées du premier trimestre ont baissé de 10% en glissement annuel pour s’établir à 547,4 milliards de dollars tandis que les dépenses augmentaient de 45% pour atteindre 1.032,6 milliards de dollars, niveau record pour un premier trimestre, a indiqué le Trésor.

La forte poussée du déficit résulte des mesures exceptionnelles prises par l’Etat fédéral pour soutenir l’économie (notamment le plan de sauvetage du système financier) et d’une baisse des recettes fiscales (impôts sur les revenus et impôts sur les sociétés), du fait de la crise qui augmente le chômage et diminue les bénéfices des entreprises.
Selon les dernières prévisions du Bureau du budget du Congrès (CBO), le déficit budgétaire pour 2008-2009 devrait atteindre le montant exceptionnel de 1.200 milliards de dollars, soit 8,3% du produit intérieur brut.
Et encore cette estimation ne prend-elle pas en compte le plan de relance préparé par l’équipe de M. Obama et le Congrès, dont le coût pourrait atteindre près de 800 milliards de dollars.
La prévision de la Maison Blanche, qui tablait sur un déficit de 482 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année budgétaire en cours est donc déjà bien caduque.

Le Trésor indique avoir dépensé au cours du premier trimestre 247 milliards de dollars dévolus au plan de sauvetage du système financier, pour lequel le Congrès l’a autorisé à dépenser 700 milliards de dollars.
Le plus gros de la dépense dans le cadre de ce plan est donc encore à venir, le Trésor ayant déjà alloué plus de la moitié de ce pactole, et le président sortant George W. Bush ayant demandé lundi au Congrès de libérer la deuxième moitié des fonds pour son successeur.

Parmi les autres dépenses exceptionnelles figurent 66,5 milliards de dollars dépensés par le Trésor au premier trimestre pour racheter des titres adossés à des actifs immobiliers émis par les organismes de refinancement hypothécaires Freddie Mac et Fannie Mae, placés sous la tutelle des autorités en septembre.

(AFP 13.01)

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