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Les principales leçons dans « Que faire » de Lénine
mardi 19 août 2025, par
Les principales leçons dans « Que faire » de Lénine
1°) « Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire On ne saurait trop insister sur cette idée à une époque où l’engouement pour les formes les plus étroites de l’action pratique va de pair avec la propagande à la mode de l’opportunisme. »
2°) « Le mouvement révolutionnaire est, par son essence même, international. Il ne s’ensuit pas seulement que nous devons combattre le chauvinisme national. Il s’ensuit encore qu’un mouvement qui commence dans un pays jeune ne peut être fructueux que s’il assimile l’expérience des autres pays. Or pour cela il ne suffit pas simplement de connaître cette expérience ou de se borner à recopier les dernières résolutions : il faut pour cela savoir faire l’analyse critique de cette expérience et la contrôler soi-même. Ceux qui se rendent compte combien s’est développé le mouvement ouvrier contemporain, et combien il s’est ramifié, comprendront quelle réserve de forces théoriques et d’expérience politique (et révolutionnaire) réclame l’accomplissement de cette tâche.
3°) « La lutte politique des révolutionnaires est beaucoup plus large et plus complexe que la lutte économique des ouvriers contre le patronat et gouvernement. »
4°) « Un révolutionnaire mou, hésitant dans les problèmes théoriques, borné dans son horizon, justifiant son inertie par la spontanéité du mouvement de masse ; plus semblable à un secrétaire de trade-union qu’a’ un tribun populaire, incapable de présenter un plan hardi et de grande envergure qui force le respect même de ses adversaires, un révolutionnaire inexpérimenté et maladroit dans son art professionnel - la lutte contre la police politique, - est-ce là un révolutionnaire, voyons ? Non, ce n’est qu’un pitoyable manœuvrier. »
5°) Loin de moi la pensée de nier la nécessité d’une littérature populaire pour les ouvriers, et d’une autre particulièrement populaire (mais non vulgaire, bien entendu), pour les ouvriers les plus arriérés. Mais ce qui me révolte, c’est cette tendance continuelle à coller la pédagogie aux questions de politique, aux questions d’organisation. Car enfin, messieurs les champions de “l’ouvrier moyen”, au fond vous insultez plutôt l’ouvrier à vouloir toujours vous pencher vers lui avant de lui parler de politique ouvrière ou d’organisation ouvrière. Redressez-vous donc pour parler de choses sérieuses, et laissez la pédagogie aux pédagogues, et non aux politiques et aux organisateurs ! N’y a-t-il pas de même parmi les intellectuels des éléments avancés, des éléments “moyens” et une “masse” ? Tout le monde ne reconnaît-il pas la nécessité d’une littérature populaire pour les intellectuels, et ne publie-t-on pas cette littérature ? Mais figurez-vous que, dans un article sur l’organisation des étudiants ou des collégiens, l’auteur, du ton d’un homme qui vient de faire une découverte, rabâche que ce qu’il faut tout d’abord, c’est une organisation des “étudiants moyens”. Il fera à coup sûr rire de lui, et ce sera justice. Donnez-nous, lui dira-t-on, quelques idées sur l’organisation, si vous en avez, et laissez-nous le soin de voir quels sont parmi nous les éléments “moyens”, supérieurs ou inférieurs. Et si vous n’avez pas d’idées à vous sur l’organisation, tous vos discours sur “la masse” et sur les éléments “moyens” seront simplement fastidieux. Comprenez donc que les questions de “politique” et d’“organisation” sont en elles-mêmes si sérieuses qu’on ne saurait les traiter autrement qu’avec un extrême sérieux : on peut et on doit préparer les ouvriers (ainsi que les étudiants et les collégiens) de façon à pouvoir aborder devant eux ces questions, mais du moment que vous les avez abordées, donnez-nous une vraie réponse, ne faites pas machine arrière, vers les “moyens” ou vers “la masse”, ne vous en tenez pas quittes avec des phrases ou des anecdotes.
6°) « Plus large et plus profonde devient la poussée spontanée des masses ouvrières et plus celles-ci mettent en avant non seulement d’agitateurs de talent mais d’organisateurs, de propagandistes de talent et de praticiens au meilleur sens du mot (comme il y en a si peu parmi nos intellectuels, pour la plupart assez apathiques et nonchalants à la manière russe). Lorsque nous aurons des détachements d’ouvriers révolutionnaires spécialement préparés (et, bien entendu, de “toutes les armes” de l’action révolutionnaire) par un long apprentissage, aucune police politique du monde ne pourra en avoir raison, parce que ces détachements d’hommes dévoués corps et âme à la révolution jouiront de la confiance illimitée des masses ouvrières. »
7°) « Ce serait une très grave erreur si, en bâtissant l’organisation du Parti, on ne comptait que sur des explosions et des combats de rue, ou sur “la marche progressive de la lutte obscure, quotidienne”. Nous devons toujours faire notre travail quotidien et toujours être prêts à tout, parce que très souvent il est presque impossible de prévoir l’alternance des périodes d’explosion et des périodes d’accalmie ; et quand il est possible de les prévoir, on ne peut en tirer parti pour remanier l’organisation ; car dans un pays autocratique, la situation change du jour au lendemain : il suffit parfois d’un raid nocturne des janissairestsaristes. Et l’on ne saurait (comme se l’imaginent apparemment les Nadiéjdine) se représenter la révolution elle-même sous la forme d’un acte unique : la révolution sera une succession rapide d’explosions plus ou moins violentes, alternant avec des phases d’accalmie plus ou moins profonde. C’est pourquoi l’activité essentielle de notre Parti, le foyer de son activité doit être un travail qui est possible et nécessaire aussi bien dans les périodes des plus violentes explosions que dans celles de pleine accalmie, c’est-à-dire un travail d’agitation politique unifiée pour toute la Russie, qui mettrait en lumière tous les aspects de la vie et s’adresserait aux plus grandes masses. »
8°) « Ceux qui ne ferment pas sciemment les yeux ne peuvent pas ne pas voir que la nouvelle tendance "critique" dans l’extrême gauche n’est qu’une nouvelle variété de l’opportunisme. Et si l’on juge des gens, non pas d’après le brillant uniforme qu’ils ont eux-mêmes revêtu ou le nom à effet qu’ils se sont eux-mêmes attribué, mais d’après leur façon d’agir et les idées qu’ils propagent effectivement, il apparaîtra clairement que la "liberté de critique" est la liberté de la tendance opportuniste dans la social-démocratie, la liberté de transformer cette dernière en un parti démocratique de réformes, la liberté de faire pénétrer dans le socialisme les idées bourgeoises et les éléments bourgeois. »
9°) « Petit groupe compact, nous suivons une voie escarpée et difficile, nous tenant fortement par la main. De toutes parts nous sommes entourés d’ennemis, et il nous faut marcher presque constamment sous leur feu. Nous nous sommes unis en vertu d’une décision librement consentie, précisément afin de combattre l’ennemi et de ne pas tomber dans le marais d’à côté, dont les hôtes, dès le début, nous ont blâmés d’avoir constitué un groupe à part, et préféré la voie de la lutte à la voie de la conciliation. Et certains d’entre nous de crier : Allons dans ce marais ! Et lorsqu’on leur fait honte, ils répliquent : Quels gens arriérés vous êtes ! N’avez-vous pas honte de nous dénier la liberté de vous inviter à suivre une voie meilleure ! Oh ! oui, Messieurs, vous êtes libres non seulement d’inviter, mais d’aller où bon vous semble, fût-ce dans le marais ; nous trouvons même que votre véritiable place est précisément dans le marais, et nous sommes prêts, dans la mesure de nos forces, à vous aider à y transporter vos pénates. Mais alors lâchez-nous la main, ne vous accrochez pas à nous et ne souillez pas le grand mot de liberté, parce que, nous aussi, nous sommes "libres" d’aller où bon nous semble, libres de combattre aussi bien le marais que ceux qui s’y dirigent ! »
10°) « L’exemple des social-démocrates russes illustre d’une façon particulièrement frappante ce phénomène commun à l’Europe (et signalé depuis longtemps par les marxistes allemands) que la fameuse liberté de critique ne signifie pas le remplacement d’une théorie par une autre, mais la liberté à l’égard de tout système cohérent et réfléchi ; elle signifie éclectisme et absence de principes. Ceux qui connaissent tant soit peu la situation de fait de notre mouvement ne peuvent pas ne pas voir que la large diffusion du marxisme a été accompagnée d’un certain abaissement du niveau théorique. Bien des gens dont la préparation théorique était infime ou nulle ont adhéré au mouvement pour ses succès pratiques et sa portée pratique. On peut juger du manque de tact que montre le Rabotchéïé Diélo lorsqu’il sort d’un air triomphant cette définition de Marx : "Tout pas réel du mouvement pratique importe plus qu’une douzaine de programmes." Répéter ces mots en cette époque de débandade théorique équivaut à clamer à la vue d’un cortège funèbre : "Je vous souhaite d’en avoir toujours à porter !" D’ailleurs, ces mots sont empruntés à la lettre sur le programme de Gotha, dans laquelle Marx condamne catégoriquement l’éclectisme dans l’énoncé des principes. Si vraiment il est nécessaire de s’unir, écrivait Marx aux chefs du parti, passez des accords en vue d’atteindre les buts pratiques, du mouvement, mais n’allez pas jusqu’à faire commerce des principes, ne faites pas de "concessions" théoriques. Telle était la pensée de Marx, et voilà qu’il se trouve parmi nous des gens qui, en son nom, essayent de diminuer l’importance de la théorie ! »
11°) « Pour le moment, nous tenons simplement à indiquer que seul un parti guidé par une théorie d’avant-garde peut remplir le rôle de combattant d’avant-garde. »
Citons les remarques faites par Engels en 1874, sur l’importance de la théorie dans le mouvement social-démocrate. Engels reconnaît à la grande lutte de la social-démocratie non pas deux formes (politique et économique) - comme cela se fait chez nous - mais trois, en mettant sur le même plan la lutte théorique. Sa recommandation au mouvement ouvrier allemand, déjà vigoureux pratiquement et politiquement, est si instructive au point de vue des problèmes et discussions actuels, que le lecteur, espérons-le, ne nous en voudra pas de lui donner le long extrait de la préface à la brochure Der deutsche Bauernkrieg [1] depuis longtemps devenue une rareté bibliographique :
"Les ouvriers allemands ont deux avantages importants sur les ouvriers du reste de l’Europe. Le premier, c’est qu’ils appartiennent au peuple le plus théoricien de l’Europe et qu’ils ont conservé en eux-mêmes ce sens de la théorie, presque complètement perdu par les classes dites "instruites" d’Allemagne. Sans la philosophie allemande qui l’a précédé, en particulier sans celle de Hegel, le socialisme scientifique allemand, le seul socialisme scientifique qui ait jamais existé, ne se serait jamais constitué. Sans le sens théorique qui leur est inhérent, les ouvriers ne se seraient jamais assimilé à un tel point ce socialisme scientifique, comme c’est le cas à présent. Combien est immense cet avantage, c’est ce que montrent, d’une part, l’indifférence à toute théorie gui est une des principales raisons pour lesquelles le mouvement ouvrier anglais progresse si lentement malgré la magnifique organisation de certains métiers, et d’autre part, le trouble et les hésitations que le proudhonisme a provoqués, sous sa forme primitive, chez les Français et les Belges et, sous la forme caricaturale que lui a donnée Bakounine, chez les Espagnols et les Italiens.
Le deuxième avantage est que les Allemands sont entrés dans le mouvement ouvrier presque les derniers. De même que le socialisme théorique allemand n’oubliera jamais qu’il repose sur Saint-Simon, Fourier et Owen - trois penseurs qui, malgré le caractère fantaisiste et utopique de leurs doctrines, comptent parmi les plus grands esprits de tous les temps, et qui par leur génie ont anticipé sur d’innombrables vérités dont maintenant nous démontrons scientifiquement la justesse, - de même le mouvement ouvrier pratique d’Allemagne ne doit jamais oublier qu’il s’est développé grâce au mouvement anglais et français, dont il a pu utiliser la coûteuse expérience et éviter maintenant les fautes, inévitables alors dans la plupart des cas. Où serions-nous maintenant sans le modèle des trade-unions anglaises et de la lutte politique des ouvriers français, sans cette impulsion formidable qu’a donnée notamment la Commune de Paris ?
Il faut rendre justice aux ouvriers allemands : ils ont profité avec une rare intelligence des avantages de leur situation. Pour la première fois depuis que le mouvement ouvrier existe, la lutte est dans ses trois directions coordonnées et liées entre elles : théorique, politique et économique-pratique (résistance aux capitalistes). C’est dans cette attaque pour ainsi dire concentrique que résident la force et l’invincibilité du mouvement allemand.
Cette situation avantageuse d’une part, le caractère essentiellement insulaire du mouvement anglais, ainsi que la répression du mouvement français, de l’autre, font que les ouvriers allemands se trouvent maintenant à la tête de la lutte prolétarienne. Combien de temps les événements leur permettront-ils d’occuper ce poste d’honneur, on ne saurait le prédire. Mais aussi longtemps qu’ils l’occuperont ils s’acquitteront comme il convient, il faut l’espérer, des obligations que ce poste leur impose. Pour cela ils devront redoubler leurs efforts dans tous les domaines de la lutte et de l’agitation. Pour les chefs en particulier, leur devoir consistera à s’instruire de plus en plus dans toutes les questions théoriques, à se libérer de plus en plus de l’influence des phrases traditionnelles de l’ancienne conception du monde, et à ne jamais perdre de vue que le socialisme, depuis qu’il est devenu une science, veut être traité comme une science, c’est-à-dire être étudié. il faut redoubler d’ardeur pour répandre parmi les masses ouvrières la conscience ainsi acquise et de plus en plus lucide, cimenter toujours plus fortement l’organisation du parti et celle des syndicats...
...Si les ouvriers allemands continuent à progresser ainsi, je ne dis pas qu’ils marcheront à la tête du mouvement - il n’est pas dans l’intérêt du mouvement que les ouvriers d’une seule nation quelconque marchent à sa tête - mais qu’ils occuperont une place honorable parmi les combattants et seront armés de pied en cap, si de rudes épreuves ou de grands événements les obligent soudain à plus de courage, à plus de décision et d’énergie."
Les paroles d’Engels se sont révélées prophétiques. Quelques années plus tard, les ouvriers allemands étaient inopinément soumis à la rude épreuve de la loi d’exception contre les socialistes. Les ouvriers allemands se trouvèrent en effet armés de pied en cap pour affronter cette épreuve, et ils en sortirent victorieux.
12°) « L’histoire de tous les pays atteste que, par ses seules forces, la classe ouvrière ne peut arriver qu’à la conscience trade-unioniste, c’est-à-dire à la conviction qu’il faut s’unir en syndicats, mener la lutte contre le patronat, réclamer du gouvernement telles ou telles lois nécessaires aux ouvriers, etc. Quant à la doctrine socialiste, elle est née des théories philosophiques, historiques, économiques élaborées par les représentants instruits des classes possédantes, par les intellectuels. Les fondateurs du socialisme scientifique contemporain, Marx et Engels, étaient eux-mêmes, par leur situation sociale, des intellectuels bourgeois. De même en Russie, la doctrine théorique de la social-démocratie surgit d’une façon tout à fait indépendante de la croissance spontanée du mouvement ouvrier ; elle y fut le résultat naturel, inéluctable du développement de la pensée chez les intellectuels révolutionnaires socialistes. »
13°) « Il faut combattre les formules comme : il faut mettre au premier plan non la "crème", des ouvriers, mais l’ouvrier du rang, ou comme : "La lutte politique suit toujours docilement la lutte économique". »
14°) « Tous ceux qui parlent de "surestimation de l’idéologie [8]", d’exagération du rôle de l’élément conscient [9], etc., se figurent que le mouvement purement ouvrier est par lui-même capable d’élaborer et qu’il élaborera pour soi une idéologie indépendante, à la condition seulement que les ouvriers "arrachent leur sort des mains de leurs dirigeants". Mais c’est une erreur profonde. Pour compléter ce que nous avons dit plus haut, rapportons encore les paroles profondément justes et significatives de Kautsky à propos du projet du nouveau programme du parti social-démocrate autrichien :
"Beaucoup de nos critiques révisionnistes imputent à Marx cette affirmation que le développement économique et la lutte de classe, non seulement créent les conditions de la production socialiste, mais engendrent directement la conscience(souligné par K.K.) de sa nécessité. Et voilà que ces critiques objectent que l’Angleterre, pays au développement capitaliste le plus avancé, est la plus étrangère à cette science. Le projet de programme donne à croire que la commission a élaboré le programme autrichien partage aussi ce point de vue soi-disant marxiste orthodoxe, que réfute l’exemple de l’Angleterre. Le projet porte : "Plus le prolétariat augmente en conséquence du développement capitaliste, plus il est contraint et a la possibilité de lutter contre le capitalisme. Le prolétariat vient à la conscience de la possibilité et de la nécessité du socialisme". Par suite, la conscience socialiste serait le résultat nécessaire, direct, de la lutte de classe prolétarienne. Et cela est entièrement faux. Comme doctrine, le socialisme a évidemment ses racines dans les rapports économiques actuels au même degré que la lutte de classe du prolétariat ; autant que cette dernière, il procède de la lutte contre la pauvreté et la misère masses, engendrées par le capitalisme. Mais le socialisme et la lutte de classe surgissent parallèlement et ne s’engendrent pas l’un l’autre ; ils surgissent de prémisses différentes. La conscience socialiste d’aujourd’hui ne peut surgir que sur la base d’une profonde connaissance scientifique. En effet, la science économique contemporaine est autant une condition de la production socialiste que, par exemple, la technique moderne, et malgré tout son désir, le prolétariat ne peut créer ni l’une ni l’autre ; toutes deux surgissent du processus social contemporain. Or, le porteur de la science n’est pas le prolétariat, mais les intellectuels bourgeois (souligné par K. K.) : c’est en effet dans le cerveau de certains individus de cette catégorie qu’est né le socialisme contemporain, et c’est par eux qu’il a été communiqué aux prolétaires intellectuellement les plus développés, qui l’introduisent ensuite dans la lutte de classe du prolétariat là où les conditions le permettent. Ainsi donc, la conscience socialiste est un élément importé du dehors (Von Aussen Hineingetragenes) dans la lutte de classe du prolétariat, et non quelque chose qui en surgit spontanément (urwüchsig). Aussi le vieux programme de Hainfeld disait-il très justement que la tâche de la social-démocratie est d’introduire dans le prolétariat (littéralement : de remplir le prolétariat) la consciencede sa situation et la conscience de sa mission. Point ne serait besoin de le faire si cette conscience émanait naturellement de la lutte de classe. Or le nouveau projet a emprunté cette thèse à l’ancien programme et l’a accolée à la thèse citée plus haut. Ce qui a complètement interrompu le cours de la pensée..." »
15°) « La question se pose : en quoi donc doit consister l’éducation politique ? Peut-on se borner à propager l’idée que la classe ouvrière est hostile à l’autocratie ? Certes, non. Il ne suffit pas d’éclairer les ouvriers sur leur oppression politique (comme il ne suffisait pas de les éclairer sur l’opposition de leurs intérêts à ceux du patronat). Il faut faire de l’agitation à propos de chaque manifestation concrète de cette oppression (comme nous l’avons fait pour les manifestations concrètes de l’oppression économique). Or, comme cette oppression s’exerce sur les classes les plus diverses de la société, se manifeste dans les domaines les plus divers de la vie et de l’activité professionnelle, civile, privée, familiale, religieuse, scientifique etc., etc., n’est-il pas évident que nous n’accomplirons pas notre tâche qui est de développer la conscience politique des ouvriers, si nous ne nous chargeons pas d’organiser une vaste campagne politique de dénonciation de l’autocratie ? En effet, pour faire de l’agitation au sujet des manifestations concrètes d’oppression, il faut dénoncer ces manifestations (de même que pour mener l’agitation économique, il fallait dénoncer les abus commis dans les usines). »
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article141
En étant partisan de la construction du parti révolutionnaire, Lénine est-il opposé aux soviets auto-organisés ?
https://matierevolution.org/spip.php?article8306
Une discussion à propos de la conception d’organisation contenue dans "Que faire ?" de Lénine :
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5206
Comment les anticapitalistes du NPA-révolutionnaires "révisent" la brochure "Que Faire ?" de Lénine
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7935
Le NPA se demande que faire… d’octobre 1917…
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4797
Le parti, les syndicats, les soviets : quelle politique pour les militants révolutionnaires et pour les travailleurs…
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2996
Discussion sur le parti révolutionnaire