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Rosa Luxemburg (Z pola walki Nr. 1) - Rewolucja w Petersburgu ! (25/01/1905) / La révolution à Pétersburg !

samedi 22 mars 2025, par Alex

Rosa Luxemburg est-elle l’auteur cet article intitulé "Rewolucya (en polonais moderne Rewolucja) w Petersburgu !" ? Rien ne le prouve. Par souci de rigueur, dans le but de contribuer à la publication des Oeuvres complètes de Rosa Luxemburg en libre accès, nous ajoutons donc le titre du journal comme co-auteur. La référence reste pour nous le catalogue de Kaczanowska et Feliks Tych, où le présent texte viendrait juste après les entrées 306-307.

Bien entendu du point de vue militant, cette paternité du texte a une importance secondaire, car R. Luxemburg était l’âme de la revue Z pola walki (Du Champ de Bataille), supplément au Czerwoni Sztandar (Le Drapeau Rouge). Les deux journaux ont pour sous-titre : Organe de la Social-démocratie du Royaume polonais et de Lituanie (SDKPiL), le parti de Rosa Luxemburg.

Dans The Complete Works of Rosa Luxemburg, volume III (Hudis, Fair-Schultz, Pelz), Editions Verso (hors de prix, à ne surtout pas acheter) les auteurs attribuent ce texte à Rosa Luxemburg, sans justification, en massacrant d’ailleurs le titre original de l’article ("Rewoluja" au lieu de Rewolucja et "Peterburskiego" au lieu de Petersburgu !) :

Il est dommage que des universitaires qui prétendent publier les oeuvres complètes de Rosa Luxemburg, en vendant chaque volume très cher (grand bien fasse à leur carrière académique et/ou partidaire, voire à leur porte-monnaie), n’adoptent pas le même niveau de rigueur qui fut celui de F. Tych. L’homologue des éditions Verso sont les Editions Smolny, espérons que le volume correspondant en français sera d’un meilleur niveau. Nous sommes malgré tout pessimistes, car voici un extrait de la prose anti-communiste diffusée par les Editions Verso dans leur préface au volume des Oeuvres de Rosa Luxemburg qui contient notre texte : Luxemburg n’a peut-être pas entièrement répondu à la question primordiale qui nous hante aujourd’hui, à savoir quelle est l’alternative viable qui évite les résultats décevants, voire désastreux, des diverses révolutions communistes (et des efforts déployés pour les réaliser) du XXe siècle ? Mais sa perspective politique et personnelle particulière peut grandement contribuer à l’effort des socialistes, des féministes, de la société civile. Bref, le verbiage anti-communiste de la social-démocratie, qui apprécie Rosa Luxemburg ... à part le fait qu’elle était communiste et révolutionnaire.

Voir aussi cet article du CCI

Mais revenons aux choses sérieuses. Le numéro 1 de Z pola walki était le supplément au numéro 23 de Czerwoni Sztandar, voir la photo ci-dessous.

Z pola walki fut créé justement à l’occasion de la révolution de 1905. Il eut 13 numéros, correspondant à 148 pages imprimées, republiés en fac-similé en 1988 par Feliks Tych, avec une postface explicative. Seuls cinq articles (des numéros 9, 10, 11, 12 et 13) sont attribués de façon certaine à R. Luxemburg par F. Tych (entrées 338, 348, 350, 353 et 355 de son catalogue).

C’est à partir de cet ouvrage de Feliks Tych, qui mériterait une traduction intégrale en volume séparé en français, que nous avons retranscrit ce texte, et proposons une traduction.

1. W Petersburgu wybuchła rewolucja, którą rząd carski usiłuje zdusić w strumieniach krwi robotniczej i zabić milczeniem prasy. Kaci carscy wyprawiają w stolicy okrutne rzezie bezbronnych ; a prasa u nas i w Cesarstwie, skneblowana przez cenzurę, milczeć musi o największym dramacie dziejowym, jaki na wieki przejdzie do historii Rosji i do historii wszechświatowej, albo też zadowolnić się musi bezczelnie kłamliwymi komunikatami urzędowymi. Ale zabić rewolucji milczeniem nie można. A strumienie krwi robotniczej, przelanej w Petersburgu, spadną na dom Romanowych. Nie darmo lud rewolucyjny w Rosji, w przeczuciu tak bliskiego dramatu dziejowego, nazwał Mikołaja II - Mikołajem Ostatnim ! Rząd carski, nie wahający się nawet przed rzezią kobiet i dzieci, bawiących niewinnie na placach publicznych, gotuje grób nawet konstytucyjnemu panowaniu Romanowych i przygotowuje własnymi rękami republikę w Rosji !

A Pétersbourg a éclaté une révolution, que le gouvernement tsariste tente d’étouffer dans des flots de sang ouvrier et de tuer par le silence de la presse. Les bourreaux du tsar massacrent cruellement des sans-défense dans la capitale ; et la presse, chez nous et dans l’Empire, bâillonnée par la censure, doit garder le silence sur le plus grand drame historique qui marquera l’histoire russe et universelle pendant des siècles, ou se contenter de communiqués officiels menteurs et éhontés. Mais tuer la révolution par le silence est impossible. Et les flots de sang ouvrier versés à Saint-Pétersbourg retomberont sur la maison Romanov. Ce n’est pas pour rien que le peuple révolutionnaire de Russie, en prévision d’un drame historique aussi proche, a appelé Nicolas II - Nicolas le dernier ! Le gouvernement tsariste, n’hésitant pas à massacrer des femmes et des enfants jouant innocemment sur les places publiques, prépare la tombe même du règne constitutionnel des Romanov et prépare de ses propres mains une république en Russie !

2. Rewolucja wybuchła zupełnie żywiołowo i niespodziewanie. Poprzedził ją ogólny strajk robotników petersburskich, tak, że w nocy Petersburg jest bez światła, dzienniki nie wychodzą, warsztaty i fabryki stoją pustkami. Rewolucja rozpoczęta została przez część robotników, wiernych carowi i pragnących połączyć wierność dla cara z wolnością ! Chcieli iść do cara z popem Gaponem na czele, który ułożył adres wiernopoddańczy z prośbą o trochę wolności. Ale niebawem sam rząd pośpieszył wyleczyć swych wiernych poddanych z naiwnych złudzeń. Ci sami robotnicy wołają dziś : precz z Carem ! i ten sam pop Gapon prowadzi tłumy do walki przeciw carowi.

La révolution a éclaté de manière totalement spontanée et inattendue. Elle a été précédée d’une grève générale des ouvriers de Saint-Pétersbourg, si bien que la nuit, Saint-Pétersbourg est sans lumière, les journaux ne sortent pas, les ateliers et les usines sont vides. La révolution a été déclenchée par une partie des travailleurs, fidèles au tsar et désireux de combiner fidélité au tsar et liberté ! Ils voulaient aller voir le tsar, avec le Pope Gapone en tête, lui qui a composé une adresse d’allégeance demandant un peu de liberté. Mais bientôt, le gouvernement lui-même s’est empressé de guérir ses fidèles sujets de leurs illusions naïves. Les mêmes ouvriers crient aujourd’hui : à bas le Tsar ! et c’est le même Pope Gapone qui mène les foules à la lutte contre le Tsar.

3. Ponieważ cenzura nie przepuszcza żadnych wiadomości, więc dla informacji szerokiego ogółu, przedrukowujemy ważniejsze telegramy gazet zagranicznych. Ale i te wiadomości są niezupełne, gdyż rząd nie przepuszcza korespondencyj prywatnych, a oficjalna rosyjska Agencja telegraficzna stoi na usługach rządu. To tez o działalności rewelacyjnej socjaldemokratycznej masy robotniczej i Komitetu partyjnego można się tylko domyślać zaledwie z wiadomości o czerwonych sztandarach, powiewających na barykadach, o odezwach i pismach tajnych, kursujących w stolicy. Oto telegramy w kolei ich ukazywania się w pismach zagranicznych :

Comme les censeurs ne laissent passer aucune nouvelle, nous reproduisons, pour l’information du grand public, les télégrammes les plus importants des journaux étrangers. Mais même ces informations sont incomplètes, car le gouvernement ne laisse pas passer la correspondance privée, et l’Agence télégraphique russe officielle est au service du gouvernement. L’activité des masses laborieuses social-démocrates sensationnelles et du Comité du Parti ne peut être devinée que par les nouvelles des bannières rouges flottant sur les barricades, par les proclamations et les lettres secrètes circulant dans la capitale. Voici les télégrammes tels qu’ils ont été publiés dans les journaux étrangers :

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