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Assez des crimes pédophiles de l’Eglise et des compromissions de l’Etat

mercredi 5 mars 2025, par Karob, Robert Paris

A BAS LES CRIMES PEDOPHILES DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE D’IRLANDE, DE SUISSE, DU MEXIQUE, DES ETATS-UNIS ET DE FRANCE

En France, les écoles catholiques Bétharam, Notre-Dame-de-Garaison, Saint-François-Xavier d’Ustaritz, Notre-Dame du Sacré Cœur à Dax ne sont que la pointe de l’iceberg. Toutes les écoles catholiques et toute l’Eglise sont à accuser des mêmes crimes (violences qu’elles soient ou pas pédophiles) contre les enfants...

Lors d’un communiqué de presse relayé par l’émission « C à vous » du 3 mars, Alain Esquerre, porte-parole des victimes de Notre-Dame-de-Bétharam, rappelle que Bétharam n’est pas un cas isolé. En effet, de nouveaux témoignages dénoncent d’autres collèges ou lycées catholiques sous contrat avec l’État comme Notre-Dame-de-Garaison, Saint-François-Xavier d’Ustaritz ou encore Notre-Dame du Sacré Cœur à Dax. Et la liste ne s’arrêtera pas là puisque d’autres témoignages arrivent du monde entier.

L’Église catholique a déjà été secouée par de nombreuses affaires sordides de pédocriminalité en France comme ailleurs dans le monde. L’un des plus récents est celui des abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique aux États-Unis désignent par certains de ses clercs et agents pastoraux. En 2002, le « John Jay report » dénombre, pour la période 1950 à 2002, 13 000 abus sexuels avec 10 000 victimes et 5 000 prêtres agresseurs sexuels, soit 4 % du clergé américain.

Malgré cela, aucune institution de la République Bourgeoise (justice, police, parlement, sénat, Éducation Nationale, …) n’a cherché à en savoir plus, laissant sous-entendre qu’il n’y avait rien ou au mieux que cela touchait quelques brebis galeuses. Rien qui ne mette ne cause l’Église catholique elle-même quand ils n’en prenaient pas tout simplement la défense.

La seule « enquête » entreprise en France, symptomatique de cette situation, est celle menée par la « Commission Sauvé », du nom de son président, qui fût diligentée par l’Église elle-même et dont les conclusions furent transmises non à la justice, à la police, ni au gouvernement ou au parlement mais d’abord communiquée à... deux hauts responsables catholiques. Le rapport « Sauvé » et une étude de l’Inserm rapportent les chiffres suivants qui ne sont qu’une estimation basse sur les abus sexuels indiscutables dans l’Église de France entre 1950 et 2020, soit sur une période de 70 ans :

• 216.000 victimes (plus ou moins 50.000) d’attouchements, d’agressions sexuelles ou de viols des mains de prêtres ou de religieux entre les années 1950 et nos jours.

• 330.000 victimes si l’on y ajoute les crimes des laïcs exerçant une activité dans un cadre ecclésiastique

• Les victimes de l’Église représentent 4% des 5,5 millions d’enfant agressés d’après une étude de l’Inserm

• 80% de garçons contre 20% de filles alors que dans le reste de la société le rapport est 25% et 75% respectivement.

• Une forte concentration de jeunes de 10 à 13 ans

• 3000 prêtres prédateurs sexuels en France en 70 ans

Et la France n’est pas la seule concernée. En effet La comparaison du nombre de prêtres ayant agressé sexuellement des mineurs avec des études similaires menées dans des pays étrangers démontre que la France aurait le taux de prêtres abuseurs le moins important. Il serait compris entre 2,5% et 2,8% dans l’Hexagone. Il est de 4,4% en Allemagne, 4,8% aux États-Unis, 7% en Australie, 7,5% en Irlande.

Un des points relevés par cette commission a été la distorsion entre le nombre estimé de victimes (des centaines de milliers) et le nombre de personnes ayant porté plainte (quelques centaines). Mais, quand on connaît le milieu religieux catholique qui est concerné, on comprend mieux que la loi du silence y prévale. Les croyants craignent de faire du mal à l’image de l’Église et subissent d’énormes pressions du milieu des croyants pour ne pas révéler les actes scandaleux commis. Dénoncer les crimes, c’est salir l’Église et donc se mettre à dos tout leur milieu et cela arrête la plupart des démarches de plaintes. Comment comprendre sinon l’Omerta et pourquoi ces enfants n’ont trouvé aucun soutien jusque dans leur famille par peur de s’en prendre à l’Église et par extension à leur foi !

L’essentiel des religieux qui ont commis ces actes répréhensibles sur les enfants qui leur étaient confiés n’ont pas été inquiétés et ont même continué d’officier. Ils ont été couverts par le secret de la confession et par l’absolution de l’Église ! C’est du coup un véritable réseau pédophile que l’Église catholique de France puisque les responsables couvrent les crimes de leurs subordonnés et que la hiérarchie cherche seulement à étouffer les affaires. Les plus hauts responsables de l’Église ont fait pression sur les victimes et leurs familles pour les faire taire. Ils ont continué à laisser les criminels s’occuper d’enseignement religieux des enfants. Or, il faut savoir que « l’enseignement » religieux suppose un acte d’autorité de la part des « enseignant » qui dépasse largement l’autorité que l’on donne normalement à de enseignants non religieux. Dans l’Église, il y a vœu d’obéissance. Ce n’est pas le cas dans l’École !

L’ÉTAT BOURGEOIS COUPABLE DE COMPLICITÉ ET DE DISSIMULATION DES ACTES PÉDOCRIMINEL DE L’EGLISE CATHOLIQUE !

De ces centaines de milliers de crimes pédophiles réalisés au travers des écoles religieuses, il n’est résulté qu’un nombre infime de mises en accusation, de jugements, d’incarcérations et autres peines judiciaires et pénitentiaires. L’État a fermé les yeux comme il ne l’aurait jamais fait pour un autre réseau pédophile d’une telle ampleur, s’il ne s’agissait de l’Église qui est l’un des piliers de l’ordre qui toujours appuie l’État et le pouvoir de la classe dominante !

Ce n’est nullement un hasard lié à quelques personnalités déviantes qui a donné naissance à un tel crime de masse. La loi du silence qui l’a entouré n’est nullement le fait de quelques individus malveillants ou mal informés mais de l’essentiel de l’institution, hors quelques cas particuliers. L’essentiel de l’Église n’a pas réellement condamné les crimes mais les a, au contraire, couverts, condamnant plutôt ceux des catholiques qui s’en prenaient à leur Église, prétendant en sous-main qu’ils voulaient juste la salir ou lui tirer de l’argent. La hiérarchie religieuse a utilisé ses réseaux, ses organisations, sa couverture du territoire, ses bonnes relations au sommet pour déplacer les criminels, pour les cacher, pour les faire oublier, pour leur éviter de passer en justice et pour leur redonner des tâches d’encadrement d’enfants, leur permettant ainsi de commettre de nouveaux crimes.

C’est le cas du Père Carricart qui avait fui au Vatican alors qu’il devait répondre d’actes pédocriminels avant d’être retrouvé noyé dans le Tibre et mettant fin à tout investigation au plus grand bonheur de l’Église et de ses soutiens politiques comme Bayrou et sa femme.

Et alors que le rapport Sauvé mettait en avant des centaines de milliers d’actes violents ou d’agressions sexuelles, il est à noter, comme nous l’écrivons déjà en 2022 dans notre article « L’État français, complice du plus grand réseau pédophile : l’église catholique » (https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6806), que personne n’a demandé que les cas connus par elle seule soient communiqués à la Justice, à la Police ou à une institution habituelle d’enquête sur les cas pédophiles. Et cela seul est bien significatif de la complicité entre la commission, la hiérarchie de l’organisation catho-pédophile et l’État ! Si la justice est saisie dans le cas de Bétharam c’est parce que des victimes se sont organisés. Nous ne devons avoir aucune illusion sur la commission d’enquête et le contrôle des établissements qui vont s’écouler sur deux ans. Si nous voulons faire toute la lumière sur les actes pédocriminels de l’Église, nous ne pourrons compter que sur nous-même comme les victimes de Bétharam en nous organisant pour mettre en place une enquête populaire qui permettra de déterminer non seulement qui sont les acteurs de ces actes mais également qui a participé activement à cette omerta ou en tout cas n’a rien fait contre alors qu’ils étaient au courant et cela dépasse largement le cas du seul Bayrou qui ne doit pas servir d’arbre qui cache la forêt. En effet Jean-Marie » Delbos, victime de Bétharam, a répété plusieurs fois au micro que tous les provinciaux de son époque le savaient donc tous les hommes politiques en responsabilité, c’est-à-dire tous les partis politiciens.

BAYROU COUPABLE DE COMPLICITÉ NE DOIT PAS CACHER LES AUTRES COMPLICITÉS DE L’EXTRÊME DROITE À L’EXTRÊME GAUCHE QUI CHERCHENT ENCORE À DISCULPER L’EGLISE CATHOLIQUE !

L’affaire de Bétharam n’est donc pas l’affaire de Bétharam puisqu’elle dépasse de loin cette seule école, la seule région Nouvelle Aquitaine et même la France. Ce n’est donc pas Bétharam et quelques prêtres ou laïcs en son sein qui seraient des déviants ou des brebis galeuses contre qui il faudrait se prémunir mais c’est bien toute l’Église catholique qui est vérolé et est un véritable réseau pédophile qu’il faut mettre hors d’état de nuire non seulement en ne prescrivant pas ses crimes mais en la dissolvant ! Cette affaire Bétharam n’est pas non plus l’affaire Bayrou mais celle de toute une classe possédante liée à l’Église, de ses politiciens et de son État qui couvrent par la loi du silence les violences de l’Église catholique et en l’occurrence contre majoritairement des jeunes garçons. La démission de Bayrou serait un minimum mais on ne devra pas s’en contenter. C’est toute la classe des politiciens et toute la classe dirigeante qui est complice, qui respecte la loi du silence, qui cache, qui camoufle des crimes et qui fait taire les victimes.

Combattre la pédocriminalité au sein de l’Église, c’est donc combattre l’Église tout entière, pas seulement comme école mais comme institution, comme idéologie, comme organisation, comme instrument de soumission des enfants en bas âge à une autorité religieuse et d’encadrement de la jeunesse mais également l’État qui est faussement laïc et a toujours défendu l’Église catholique, laquelle lui rendait ses services en retour. Eh oui, l’Eglise a mis en route ses réseaux pour aider les Bayrou et les Macron…

Si Bétharam met en lumière la collusion entre l’Église et des politiciens bourgeois comme Bayrou qui se sont non seulement tus mais ont même pris la défense de l’Institution contre des enfants qui ont dénoncé des actes de violences, participant ainsi à l’omerta dont a bénéficié Bétharam et plus largement l’Église, ce scandale touchent non seulement les classes possédante et l’État qui ont caché activement les violences physiques et sexuelles qui se perpétraient dans ces institutions religieuses sous contrat avec l’État au travers de l’Éducation Nationale mais l’ensemble de la classe politique qui était et est au courant mais fermait les yeux, cautionnait, cachait, détournait les critiques et les accusations.

Pour preuve, de l’extrême droite à l’extrême gauche, en passant par la droite, le centre, la gauche et la gauche de la gauche, personne ne met en cause l’Église Catholique et par extension le Vatican ! Si l’extrême droite est beaucoup plus bavarde sur les violences faites aux femmes quand elles sont le fait de personne immigrées ou d’OQTF, elle est bien silencieuse sur Bétharam ou les crimes de l’Église dont elle ne parle quasiment pas !

A droite comme à gauche, pas un mot sur l’Église, l’essentiel se concentre en partie autour de la personne de François Bayrou dont les signalements à la Cour de justice de la République concernant ont été classés. Des témoins accusent le Premier ministre François Bayrou, ministre de l’Éducation de 1993 à 1997, d’avoir été au courant à l’époque d’accusations de violences sexuelles au sein de cet établissement du Béarn fréquenté par plusieurs de ses enfants.

Quant à l’extrême gauche, elle est des plus pathétiques sur cette question, que ce soit Lutte Ouvrière dont Nathalie Arthaud qui est la porte-parole est enseignante, ou encore du NPA Révolutionnaire, du NPA Anticapitaliste de Poutou ou même encore de Révolution Permanente qui au mieux dénonce Bayrou (RP), appelle à sa démission, parle des collusions entre les institutions religieuses et les notables locaux (LO). Aucun ne met en cause ouvertement l’Église comme un réseau de pédophile qui a pu agir tranquillement sans être embêté par l’État ou la justice. Aucun ne met en cause le poids de la religion et à l’autorité de l’Église sur ses fidèles (les parents de victimes notamment qui savent qu’elles seront des parias dans la communauté si elles relaient des dénonciations d’enfants) qui a permis ainsi de maintenir l’omerta la plus totale digne des organisations mafieuses, mafias avec lesquelles le Vatican a fricoté de nombreuses années au nom de la lutte contre le communisme. Aucune de ces organisations n’a le courage d’appeler à la dissolution de l’Église. Ou pire, ils vont cacher les spécificités des cas actes pédocriminels dans l’Eglise en les noyant dans les violences faîtes aux enfants en général ou aux femmes comme le NPA de Poutou, venant à nier la spécificité des actes qui, même si 50% des victimes sont agressées dans un cadre familial, ou par des proches gravitant autour de celui-ci, le taux de victimes mesuré dans l’Église de France au cours des années étudiées est plus de deux fois supérieur à ce qu’il est dans d’autres secteurs exposés. Ainsi, 0,82% des personnes ayant été en contact avec des personnels religieux déclarent avoir été victimes de violences sexuelles, contre par exemple 0,34% en ce qui concerne les écoles publiques ou 0,36% les colonies de vacances. L’Église représente donc à bien des égards un lieu hautement dangereux pour les enfants par rapport au risque encouru dans le reste de la société. On peut se demander à juste titre pour quoi l’extrême gauche ne dénonce pas plus ouvertement l’Église dans le cas présent ?

On le voit, même attaquée, l’Église a des défenseurs à tous les étages, déclarés ou non ! Si tous bien sûr dénoncent publiquement les crimes commis envers les enfants, aucun ne dénonce ouvertement les crimes de l’Église ! Dans cette affaire comme dans bien d’autres, si le peuple et les victimes veulent se faire justice, elles ne pourront compter que sur eux-mêmes !

L’église, ce soi-disant « haut-lieu de la morale » n’est rien d’autre que le sommet de l’hypocrisie et de la violence sociale. Nous respectons le droit des gens à avoir une croyance mais nous ne devons pas respecter le droit des religieux à infecter les enfants. Fermeture de toutes les écoles catholiques ! Interdiction d’imposer l’opium du peuple aux petits enfants ! Aucune obéissance des enfants à une autorité religieuse ! Assez de l’hypocrite obligation du célibat des prêtres ! Assez de l’omerta dans l’Eglise sur ses propres crimes !

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