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Rosa Luxemburg - Sprawa Robotnicza nr 2 (août 1893) : Zawiadomienie II / Communiqué II (avec cantique ouvrier)

mercredi 12 février 2025, par Alex

Ce communiqué II, dont nous donnons la version originale polonaise et sa traduction, est la suite du Communiqué I, qu’il éclaire ainsi que les circonstances de la rupture de R. Luxemburg avec le PPS, que la révolutionnaire date du 30 juillet 1893 dans son Communiqué I.

Essayons de rétablir la chronologie.

En novembre 1892 à Paris une conférence (pas un congrès) avait réuni à Paris les socialistes polonais de l’étranger qui proclamèrent le Parti Socialiste Polonais.

Puis Luxemburg explique ci-dessous qu’en mars 1893 l’ Union des ouvriers polonais et le parti Prolétariat, qui existaient bien avant le PPS, fusionnèrent et se joignirent à ce PPS. Donc à cette date Luxemburg et ses camarades (Warski, Karski) appartiennent au PPS.

Le 23 juillet 1893 Karski est élu, par des ouvriers du PPS, délégué au Congrès de Zürich de la IIème internationale qui aura lieu en août 1893. La "querelle des mandats" commence, car Mendelson (aile patriotique du PPS) met en cause le mandat de Karski.

D’après le Communiqué I, Rosa Luxemburg et ses camarades quitteront officiellement le PPS le 30 juillet 1893.
C’est la fin de l’ "ancien PPS", parti qui dura de mars à juillet 1893.

A la fin de cet article la note [1] donne des explications concernant les surprenants "cantiques" et "Alleluia" que Rosa Luxemburg mentionne au bilan de l’activité des groupes ouvriers.

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Communiqué II

1. Avant d’exposer les raisons qui ont motivé notre retrait du Parti Socialiste Polonais et l’adoption du nom de Social-démocratie polonaise, nous devons d’abord rappeler la lutte que nous menons depuis deux ans et les changements qui s’y sont produits à cette époque.

2. Après les arrestations de novembre 1891, le groupe restant de travailleurs a rassemblé ses forces, s’est organisé et a conservé l’ancien nom d’« Union des travailleurs polonais », dont les résultats ont été : un cantique de Noël en 1891 ; un poème pour le 1er mai ; un appel pour le 1er mai ; une proclamation traitant des troubles de Lodz ; un poème intitulé « Ils ne pourront pas » ; un cantique [1] et un poème pour le Nouvel An ; ceci a été publié en 1892.

3. En mars 1893, se produisit l’union avec les camarades ouvriers de l’ancien « Prolétariat » et le changement de nom en Parti Socialiste Polonais ; avec cette signature furent publiés « Alleluia » [1], le « Refus », un poème pour le 1er mai et l’appel pour le 1er mai.

4. À partir de 1892, se retrouvèrent das notre cercle des intellectuels qui se signalèrent, outre par les services qu’ils nous rendirent, mais c’est triste à dire, également par une dictature despotique qui ne se manifesta qu’au dernier moment.

5. Lors de la réunion tenue le 23 juillet de cette année, à laquelle participait également cette intelligentsia, nous avons émis l’idée d’envoyer un délégué au Congrès international des travailleurs de cette année en la personne de notre camarade Karski, qui, à son heure, nous a rendu de valeureux services dans le pays.

6. Karski fut élu à l’unanimité, malgré la protestation de l’intelligentsia qui ne voulait pas l’accepter en raison des engagements pris avec l’ Union des socialistes polonais de l’étranger, à l’insu et sans mandat, procuration des travailleurs.

7. C’est pourquoi le camarade Karski a reçu procuration : « des travailleurs appartenant au Part. Soc. Pol. », ce qui aurait dû être suffisant, puisque le Congrès était ouvrier.

8. Entre-temps, un message privé nous est parvenu, selon lequel Monsieur Mendelson aurait reçu un mandat du Part. Soc. Pol. du pays, et a même osé, lui ou l’un de ses partisans, mettre en doute la candidature de notre camarade, ce qui a suscité notre indignation, d’autant plus que, selon l’intelligentsia, M. Mendelson a été expressément exclu du droit à un mandat. De l’ Union des socialistes polonais de l’étranger, personne n’avait reçu de mandat et si quelqu’un, à part Karski, avait représenté le Part. Soc. du pays sur la base d’un mandat, ce n’était pas lui. En ce qui concerne la représentation de l’Association socialiste polonaise à l’étranger sur la base d’un mandat, cela s’est produit à l’insu des travailleurs, à la suite des efforts usurpateurs d’une petite poignée de jeunes intellectuels.

9. Nous considérons que l’ensemble de l’activité de M. Mendelson est plus nuisible que souhaitable et nous condamnons sa bassesse et son mépris pour l’honneur de camarades innocents.

10. Sur cette base, nous déclarons renoncer à toute solidarité avec les opinions et la direction de « Przedświt » [L’Aurore, organe du PPS] dans la mesure où elles ont été définitivement et résolument révélées dans tous les numéros de cette année et dans ses publications ; et les projets de célébration des anniversaires de Kosciuszko [A] ne nous indignent plus, mais nous amusent, et nous condamnons des publications similaires comme nous l’avons fait avant le 1er mai, et nous condamnons donc les futures à l’auto-dafé.

11. Lorsque ces faits seront connus, nous changerons le nom Part. Soc. Polonais en Social-démocratie Polonaise, en adoptant le programme contenu dans le premier numéro de « Sprawa Robotnicza », à condition qu’il ne dévie pas pas et qu’il reste fidèle à son orientation actuelle.

12. (Cette réserve est manifestement motivée par une triste expérience passée. Nous saluons chaleureusement la force avec laquelle les camarades du pays insistent sur le programme professé par la « Sprawa Robotnicza », comme garantie d’une activité totalement solidaire pour l’avenir. Rédaction de « S.R.).

13. Pour l’avenir, nous vous demandons de prêter attention aux autorisations et signatures officielles, afin d’éviter que des personnes ne fassent de telles déclarations usurpatoires.

Notre dignité de travailleurs, offensée, exige que la vérité soit affichée et publiée.

Nous demandons aux journaux non partisans de publier ce communiqué.

Des travailleurs de la social-démocratie polonaise.

Tampon : Social-démocratie polonaise

Sprawa Robotnicza Nr. 2, août 1893

[A] Note de la revue Z pola Walki dans les années 30 : En juin 1893, les partisans du PPS (« Przedświt », série III, n° 6, juin 1893) publient une proclamation pour célébrer le centenaire de l’insurrection de Kosciuszko et collecter le « Fonds 1894 » à cette fin. Les ouvriers y répondent dignement dans un « Communiqué ». Le 17 avril 1894 une petite poignée d’intellectuels petits-bourgeois participe à la célébration ; les travailleurs ne suivent pas l’agitation du PPS, et le parti SDKP en donne un résumé approprié dans une proclamation de décembre 1894. Lors d’une manifestation organisée par le PPS à Zürich en 1894, Plekhanov invité par eux prit la parole, lui qui avait également soutenu le PPS au Congrès de Zürich en 1893. Dans une lettre à Engels datée du 16 mai 1894, Plekhanov déclare que le comité qui a organisé la fête est dirigé par des « patriotes purs » et justifie son déroulement.

Zawiadomienie II

1. Nim przystąpimy do wyświetlenia przyczyn będących powodem wystąpienia naszego z Polskiej partii socjalistycznej i przyjęcia nazwy Socjaldemokracji Polskiej, musimy przedtem zaznaczyć walkę, prowadzoną przez nas za ostatnie dwa lata i zmiany, jakie wówczas w niej zachodziły.

2. Po aresztowaniach listopadowych 1891 r., pozostała grupa nas robotników, zebrała swe siły, zorganizowała się i zatrzymała starą nazwę „Związku robotników polskich”, rezultatami czego były : Kolęda 1891 roku ; wiersz na 1-go Maja ; odezwa na pierwszego Maja ; odezwa traktująca zaburzenia łódzkie ; wiersz p. t. « Nie zmogą » ; kolęda i wiersz na Nowy Rok ; to było wydane w 1892 roku.

3. W marcu, 1893 r. nastąpiło przyłączenie się towarzyszy robotników z byłego „Proletariatu” i zmiana nazwy na Polską Partię Socjalistyczną ; z tym podpisem wyszły „Alleluja”, „Odprawa”, wiersz na 1-go Maja i odezwa pierwszego Maja.

4. Od 1892 r. w gronie naszym znajdowali się i inteligenci, którzy się odznaczali, oprócz przysług nam oddawanych, smutno wyrazić, ale także i despotyczną dyktaturą, która ujawniła się dopiero w ostatniej chwili.

5. Na zebraniu odbytem 23 lipca t. r., na którym się znajdowali i inteligenci, wystąpiliśmy z myślą wysłania delegata na tegoroczny międzynarodowy kongres robotniczy, w osobie towarzysza naszego Karskiego, który w swoim czasie dzielnie przysłużył się u nas w kraju.

6. Karski od nas został wybrany jednomyślnie, pomimo protestu, jaki wnosili inteligenci, nie chcąc się zgodzić na niego z powodu zobowiązań, zawartych ze Związkiem zagranicznych socjalistów polskich, bez wiedzy i upoważnienia nas robotników.

7. Z tego powodu, tow. Karski, dostał upoważnienie : „Od robotników należących do Pol. Part. Soc.”, co powinno być zupełnie dostatecznym, gdyż Kongres był robotniczy.

8. Tymczasem doszła nas prywatna wiadomość, jakoby pan Mendelson posiadał mandat od Polsk. Part. Soc. z kraju, a nawet ośmielił się on, lub jeden z jego popleczników podawać w wątpliwość kandydaturę naszego towarzysza, tym faktem wywołał oburzenie wśród nas, tym bardziej, że podług słów inteligencji, p. Mendelson, był specjalnie wyłączony od prawa do mandatu. Ze Związku Zagr. Socj. Pol. nikt nie otrzymał mandatu, jeżeli zaś ktokolwiek oprócz Karskiego reprezentował Pol. Soc. z kraju na zasadzie mandatu, to stało się bez wiedzy nas robotników, na skutek uzurpatorskich zapędów nielicznej garstki młodej inteligencji.

9. Całkowita działalność p. Mendelsona uważamy za więcej szkodliwa, niż pożądaną i potępiamy jego warcholstwo i lekceważenie czci niewinnych towarzyszy.

10. Na zasadzie tego oświadczamy, że wyrzekamy się wszelkiej solidarności z poglądami i kierunkiem « Przedświtu », o ile takowe się ostatecznie i stanowczo ujawniły we wszystkich tegorocznych numerach i jego wydawnictwach ; a projekty święcenia Kościuszkowskich rocznic [A] już nas nie oburzają, lecz śmieszą, a podobne wydawnictwa jak przed pierwszym majem skazaliśmy, tak i przyszłe skazujemy na całopalenie.

11. Po ujawnieniu się takich faktów zmieniamy nazwę Polskiej Part. Soc. na Socjal-demokracje Polską, przyjmując program zawarty w pierwszym numerze « Sprawy Robotniczej”, o ile takowy nie zejdzie na manowce, a będzie wierny swemu obecnemu kierunkowi.

12. (Zastrzeżenie to wywołane jest widocznie przez smutne doświadczenie w przeszłości. My tę moc z jaką towarzysze krajowi obstają przy programie, wyznawanym przez « Sprawę Robotniczą » witamy gorąco, jako rękojmię zupełnie solidarnej działalności na przyszłość. Res. „S.R”).

13. Na przyszłość prosimy o zwracanie uwagi na urzędowe upoważnienia i podpisy, celem przeszkodzenia ludziom do podobnych samozwańczych wystąpień.

Obrażona nasza godność robotnicza domaga się wyświetlenia i opublikowania prawdy.

Bezstronne pisma prosimy o zamieszczenie niniejszego zawiadomienia.

Robotnicy z Socjal-Demokracji polskiej.
Pieczęć : Socjal-Demokracja Polska

[A] W czerwcu r. 1893 pepesowcy (« Przedświt », Seria III, Nr. 6, czerwiec 1893 r.) wydali odezwę w sprawie święcenia obchodu 100-letniej rocznicy powstania Kościuszki i zebrania w tym celu „Funduszu 1894 roku”. Robotnicy odpowiedzieli im godnie w « Zawiadomieniu ». 17-go kwietnia
r. 1894 wzięła odział w obchodzie nieznaczna garstka inteligencji drobno-mieszczańskiej ; robotnicy nie poszli na lep agitacji PPS, a SDKP dała w odezwie grudniowej r. 1894 należytą odprawę nacjonalistom z PPS. Na obchodzie, urządzonym przez pepesowców w Zurychu wystąpił zaproszony przez nich Plechanow, który na Kongresie Zuryskim również poparł pepesowców. W liście do Engelsa z 16 maja r. 1894 Plechanow stwierdzał, że w komitecie który organizował obchód, rządzili całkowicie „czyści patrioci” i usprawiedliwiał się ze swego postępu.

*********

[1] Les "cantiques", kolęda en polonais [prononcer Kolainda, avec accent marseillais sur la deuxième syllabe], ou “Alleluia” sont des termes qui peuvent surprendre sous la plume de Rosa Luxemburg à propos de la scission du PPS ! La Koleda ouvrière semble un genre typiquement polonais, un chant de Noël à la mode socialiste. Voici la traduction d’un extrait de la Koleda de 1891 mentionnée par Rosa Luxemburg, reprise sur un site polonais :

  • Par exemple, la « Kolęda ouvrière » (sur l’air de « Dans le silence de la nuit ») a été publiée en 1891 par l’ Union des travailleurs polonais, écrite par les travailleurs de la faïencerie de Koło, qui est toujours en activité aujourd’hui :

Hé, le jour de la naissance de l’annonciateur de la vérité
De l’abîme de l’oppression du peuple du Sauveur
Chantons joyeusement, proclamons la vérité.
Hey kolęda, kolęda !

[...]

Quand les frères ne veulent pas mourir de faim,
Ce qui est bon et ce qui est mauvais, nous le comprenons tous,
Formons un cercle solide et crions ensemble :
Hey kolęda, kolęda !

A bas les propriétaires d’usines, à bas les exploiteurs,
Remettons de l’ordre dans nos vies,
Travaillons ensemble et partageons ensemble.
Hey kolęda, kolęda !

[...]

Mais souvenons-nous des paroles du Sauveur,
que nous sommes tous frères dans un cercle de nombreux peuples,
Persécuter un juif ne sert à rien.
Hey kolęda, kolęda !

Juif, Français ou Anglais, Italien, Turc ou Allemand
Tout homme est notre frère, pas d’étranger,
Aimons-nous les uns les autres, donnons-nous la main.
Hey kolęda, kolęda !

source

Dans sa monumentale histoire de l’Union des travailleurs polonais (1889-1892)- Varsovie (1974, 526 pages) - , F. Tych reproduit cette Koleda, datée de décembre 1892, les couplets traduits ci-dessus en étant les numéros 1, 6-7 et 13-14 :

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