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Venezuela, la prétendue "révolution" bolivarienne

samedi 2 octobre 2010, par Robert Paris

Dates importantes :

1989 : le "caracazo", révolte des quartiers populaires de Caracas

1992 : tentative de coup d’Etat de Chavez

1998 : première élection de Chavez

Avril 2002 : échec de la tentative de coup d’Etat anti-chaviste

Décembre 2007 : échec du référendum de Chavez sur la réforme constitutionnelle

Sigles :

PSUV : nouveau parti chaviste fondé en 2008

CTV : confédération syndicale liée à l’opposition à Chavez

UNT : nouvelle confédération syndicale créée en 2003 pour aider Chavez

C-CURA : tendance syndicale trotskyste de l’UNT

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0- Venezuela 1989 – Le Caracazo

Le 27 février 1989, débute à Caracas l’un des événements les plus signifiants du changement de période politique de la fin des années 1980. Quelques mois avant la chute du Mur de Berlin, les Vénézueliens, vivant très majoritairement dans les quartiers pauvres, se révoltent contre l’application brutale des mesures du FMI par le président Carlos Andrés Pérez. La réponse du gouvernement est brutale : déploiement de l’armée et autorisation de tirer sur la foule. La répression se solde par un terrible bilan : près de 3 000 morts.

Carlos Andrés Pérez (CAP), membre du parti Action démocratique (appartenant à l’Internationale socialiste), prend ses fonctions de président du Venezuela, le 4 février 1989. Fort d’une solide réputation de tiers-mondiste et de démocrate, il est très attendu pour enrayer la rapide dégradation des conditions de vie des Vénézueliens, due à une inflation dépassant 29% en 1988.

La chute du prix du pétrole a profondément entamé l’économie rentière du pays et, malgré la dévaluation du bolivar, l’inflation demeure. Le système vénézuelien surnommé « Venezuela Saoudite », basé sur un État dont l’action se réduit à la redistribution de la rente pétrolière au profit d’une poignée de familles, souffre d’un grave manque de liquidité. Le FMI propose un prêt de 4, 5 milliards de dollars sur trois ans, sous conditions : l’État doit libéraliser son économie et laisser libre cours au marché.

Le 16 février, la population assiste en direct à la télévision à la présentation d’un programme d’« ajustement structurel » : abandon des subventions assurant la rentabilité du très léger secteur industriel, privatisation des entreprises publiques, seconde dévaluation du bolivar et dégel des prix, notamment celui du pétrole…

Les chauffeurs de bus répercutent la hausse du prix de l’essence : 200% d’augmentation du ticket en une journée… Et ce, dans un contexte de forte mobilisation des étudiants et du personnel de l’éducation. Tous ces éléments constituent le détonant mélange de la bombe « Caracazo ».

Tout commence à Guarenas (cité-dortoir à 30 km de Caracas) à la montée du bus : « une troupe de la Guardia Nacional tente d’exiger que les chauffeurs baissent leurs prix ; un chauffeur refuse et un garde tire dans les pneus du bus, c’est le signal que tout le monde attendait ». Rapidement, les manifestants se dirigent vers les immenses et emblématiques centres commerciaux vénézueliens : les vitrines volent en éclats, tous les produits de consommation, surtout alimentaires, sont emportés. Le mouvement prend corps : la nuit tombée, alors que tout le monde attend une accalmie, les habitants des quartiers populaires commencent à descendre massivement dans le centre-ville.

Le 27, la ville est prise par les oubliés, les invisibles. Les médias, diffusant en boucle les images de pillage, font passer les manifestants pour des hordes de délinquants. On entend pourtant des slogans de plus en plus politiques : « augmentation des salaires ! » ou « baisse des prix de l’alimentation ! » Alors que les banques et les postes de police sont ravagés, les pharmacies, les hôpitaux et les écoles sont épargnés. On voit çà et là des fêtes, des barbecues pour profiter de la viande et des appareils de son « récemment acquis ».

CAP rentre dans la nuit du 27 et constate l’ampleur de la situation. Une réunion a lieu à Miraflores (palais présidentiel) avec le gouvernement, les militaires et les partis politiques d’opposition. Devant l’approbation unanime du recours à la répression, il met en œuvre un plan de déploiement des forces armées pour le « rétablissement de l’ordre » : le plan Avila.

À 16 heures, le 28 février, le plan Avila est déclenché. Il permet la suspension des garanties constitutionnelles : liberté de la presse, de manifester, de réunion, d’opinion, suspension de l’inviolabilité des foyers, de l’interdiction des détentions abusives… L’armée peut agir en toute impunité. Pendant quatre jours, la répression est totale dans les rues et jusque dans les habitations : des hommes, des femmes, des jeunes sont abattus jusque dans leurs logements.
La répression a duré jusqu’au 2 mars 1989. Le gouvernement rendra public le chiffre officiel de 243 victimes, quand toutes les analyses s’accordent sur plus de 3000 disparus.

1- La venue au pouvoir de Chavez et la tentative de le renverser

Fils de Hugo de los Reyes Chávez et d’Elena Frías de Chávez, tous deux enseignants, il a quatre enfants (Rosa Virginia, María Gabriela, Hugo Rafael et Rosinés). Il a été marié deux fois et est actuellement séparé de sa seconde épouse.
Dans sa jeunesse, ses parents décident de l’envoyer à l’Académie militaire du Venezuela qu’il quitte avec le diplôme de Sciences et Arts militaires. Il étudiera également plus tard la science politique à l’université Simón Bolívar de Caracas en 1989-1990 mais ne terminera pas son cursus.[1]
Après ses études, il intègre les forces armées vénézuéliennes et monte jusqu’au grade de Lieutenant-colonel.
Le 24 juillet 1983, lors de la journée du 200e anniversaire de la naissance du Libertador (Libérateur) du Venezuela et des autres colonies espagnoles d’Amérique du Sud, Simón Bolívar, Chávez crée avec notamment Raúl Isaías Baduel, au sein de l’armée, le Movimiento Bolivariano Revolucionario 200 (Mouvement révolutionnaire bolivarien 200, MBR-200) d’orientation socialiste.
Les coups d’État manqués (1992)
Le 4 février 1992, le MBR-200, dirigé par Hugo Chávez, tente un coup d’État contre le président Carlos Andrés Pérez. Le putsch prend pour nom « opération Ezequiel Zamora ». Cette tentative échoue, et Chávez est emprisonné pendant deux ans. Lors de son séjour carcéral, il enregistre une vidéocassette dans laquelle il appelle à l’insurrection. Elle est diffusée vers 4 heures du matin dans la nuit du 26 au 27 novembre 1992, lors d’un deuxième coup d’État préparé par le MBR-200. La deuxième tentative avorte également, bien que les membres du MBR-200 aient tout de même pris le contrôle du pays pendant quelques minutes.
En 1994, Rafael Caldera est élu pour la deuxième fois au Venezuela. Réalisant une de ses promesses politiques faites avant d’être élu, il ordonne la libération de Chávez.
C’est à cette époque que Chávez fait la connaissance, par l’intermédiaire des Carapintadas (qui étaient en contact avec plusieurs des membres du MBR-200), de l’idéologue argentin négationniste Norberto Ceresole[2], qui fera partie de son entourage jusqu’en 1999 et sera finalement expulsé du Venezuela au terme d’une importante polémique.
Mandats présidentiels
Première élection à la tête du Venezuela
Une fois libéré, Chávez crée un parti politique nommé « Movimiento Quinta República, MVR » (Mouvement cinquième république), une version civile du MBR-200. C’est à la tête de ce parti qu’il prendra le pouvoir, quatre ans plus tard. En 1998, année d’élections législatives et d’élection présidentielle, sa cote dans les sondages augmente progressivement (30 % en mai, 39 % en août)[3],[4]. Le slogan de sa campagne électorale le proclame « fléau de l’oligarchie et héros des pauvres ». La coalition de partis de gauche, rassemblée autour du MVR, remporte une majorité des sièges du Congrès national lors des élections législatives du 8 novembre avec toutefois une assemblée fragmentée composée de nombreux petits partis[5].
En 1999 Chávez sort victorieux de l’élection présidentielle avec 56 % des voix, la plus forte majorité jamais constatée à cette élection en quarante ans de démocratie Vénézuelienne. Le 2 février de la même année, il prête serment sur une constitution qu’il qualifie de moribonde et dont il demandera la modification à deux reprises par la suite.
Éprouvant des difficultés à faire passer ses réformes aux parlements, il met en œuvre le 25 avril un référendum sur l’opportunité de former une nouvelle assemblée constituante, de programmer des élections pour cette dernière et une nouvelle élection présidentielle pour l’année 2000, ce référendum verra une victoire du « oui » à 92 % avec un taux de participation de 40 %. Le 7 août, la nouvelle Assemblée constituante est instituée en petite pompe, en effet, Hugo Chávez a annulé le défilé militaire qui accompagne habituellement cette cérémonie, voulant par là illustrer la soumission de l’armée aux autorités civiles dans un pays qui a précédemment connu de nombreuses dictatures militaires. Ce défilé est remis au 4 février, date anniversaire de sa première tentative de coup d’État. Cette assemblée à 95 % Chaviste a pour mandat de préparer une nouvelle constitution afin de remplacer celle de 1961. Ses 131 membres, la plupart sans aucune expérience politique, n’ont que trois mois pour la rédiger. Il est prévu de faire ratifier cette nouvelle constitution par référendum.
Le 19 décembre de la même année, 72 % des participants au référendum acceptent la nouvelle constitution bolivarienne.
Les principaux changements de la Constitution bolivarienne du Venezuela sont :
• Changement de nom du pays en « République bolivarienne du Venezuela ».
• Abolition du Sénat, passant ainsi à un système monocaméral ;
• Le mandat du président passe de 5 ans à 6 ans ;
• Le président peut être réélu immédiatement à la fin de son mandat une seule fois. La constitution antérieure permettait la réélection du président, mais seulement après une période d’au moins 10 ans.
• Mise en vigueur du « Référendum révocatoire » qui permet au peuple de destituer n’importe quel gouvernant, fonctionnaire ou administrateur public, y compris le président ;
Première réélection (2000)
Les élections générales promises par Chávez ont lieu le 30 juillet 2000. Chávez est réélu président avec 59,5 % des voix[6]. Le MVR remporte 93 des 165 sièges de l’Assemblée nationale[7].
Le 10 août 2000, dans le cadre d’une tournée de l’OPEP (pays producteurs de pétrole), Chávez effectue une visite officielle en Irak. Il est le premier chef d’État à s’y rendre depuis la première guerre du Golfe[8]
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, les cours du pétrole brut s’effondrent ce qui provoque une crise économique, l’économie du Venezuela reposant en grande partie sur le pétrole dont le pays est le troisième exportateur mondial. Dans le même temps le gouvernement est aux prises avec d’importants troubles sociaux. Trois séries de mesures sur le plan de la politique intérieur sont particulièrement critiqués par l’opposition et le patronat : la réforme agraire, la prise en main du secteur pétrolier et l’augmentation des royalties sur le pétrole, et la saisie de terrains côtiers pour un surface équivalente à celle de la Belgique. L’opposition et le patronat jugent en particulier que ces mesures vont à l’encontre du droit à la propriété privée.[9],[10]. Ces grèves et ce climat de tension contribueront à alimenter un mouvement de colère qui culminera dans la tentative de coup d’état de Pedro Carmona en 2002.
Le 10 décembre 2001, le patronat et les syndicats vénézuéliens appellent à une grève générale pour protester contre les mesures économiques d’Hugo Chávez. A cette occasion Pedro Carmona considère que les mesures économiques prises par Chavez représentent la plus grande confiscation de propriété privé de l’histoire du Vénézuéla[11]. Au même moment, des milliers de partisans du gouvernement se réunissent à Caracas afin de soutenir le président, et écoutent un discours de Chávez justifiant les mesures engagées. La population vénézuélienne est partagée entre pro et anti-chavistes.
Le dimanche 7 avril 2002, Chávez, en direct lors de son émission Aló Presidente et avec un sifflet[12], met à la porte sept dirigeants de la Compagnie nationale des pétroles du Venezuela (PDVSA) et en force douze autres à prendre leur retraite. Mécontents, les cadres de la compagnie protestent et la Confederacion de Trabajadores de Venezuela (Confédération des travailleurs du Venezuela, CTV), de concert avec le patronat, appelle à une grève générale de 24 heures[13]. Le secteur pétrolier, responsable de 80 % des exportations du pays et n’emploie que 2 % de la main d’œuvre et dispose d’un poids économique important lors des mouvements de grève.
Le coup d’État de Carmona (2002) ]

Le 11 avril 2002, une manifestation de l’opposition regroupant des centaines de milliers de manifestants se redirige vers le palais présidentiel de Miraflores[14]. Au niveau du pont « Llaguno », sur lequel sont rassemblés de nombreux partisans d’Hugo Chávez, des tireurs embusqués, postés sur les édifices alentours ouvrent le feu, blessant et tuant partisans et opposants à Chávez, le bilan officiel est de dix-neuf victimes du côté de l’opposition et deux du côté des chavistes[réf. nécessaire]. Dans la soirée, un groupe de militaires, par la voix du général Lucas Rincon, demande à Hugo Chávez de démissionner, mais il refuse. Hugo Chávez est alors arrêté et séquestré par les militaires, et un nouveau gouvernement autoproclamé est mis en place. Pedro Carmona, président de la chambre de commerce du Venezuela, en prend la tête.
Le lendemain a lieu une manifestation massive de la population de Caracas qui finira par dépasser par son ampleur les forces de police ; soutenue par la garde présidentielle restée fidèle à Chávez, elle renverse avec l’aide de ces derniers Carmona qui prend la fuite avec son gouvernement. Les ministres de Chávez qui s’étaient pour la plupart cachés reprennent les uns après les autres leurs fonctions. Comme le prévoit la Constitution, le vice-président Diosdado Cabello assume l’intérim de la présidence, jusqu’à ce qu’Hugo Chávez soit localisé, puis libéré, le soir même du retour aux pouvoir de l’ancien gouvernement[15].
En 2004, le ministre des affaires étrangères espagnoles Miguel Ángel Moratinos accuse le gouvernement de José María Aznar d’avoir encouragé l’ambassadeur à appuyer (ou soutenir selon la traduction du verbe apoyar) le coup d’état[16],[17].
Ces évènements ont été filmés de l’intérieur par des journalistes d’une chaîne irlandaise, Radio Telefís Éireann, qui étaient sur place pour tourner un reportage sur le programme de Hugo Chávez. Ils en ont tiré un documentaire : The revolution will not be televised. Ce film a été critiqué pour son parti pris pro-Chàvez et pour d’éventuels manipulations dans son antithèse Radiographia de una mentira [18].
Le référendum révocatoire de mi-mandat (2004)
Hugo Chávez a mis en place, dans la nouvelle constitution, la possibilité pour le peuple de décider de la révocation du président ou de tout fonctionnaire vénézuélien par un référendum pouvant être organisé une fois la moitié de son mandat effectué et un certain nombre de signatures réunies. Ainsi, l’opposition a réuni le nombre de signatures nécessaires pour entamer cette procédure de révocation à mi-mandat. Les signatures sont refusées par le Conseil National Électoral (CNE), car une partie des signatures a été collectée avant la fin de la période de mi-mandat règlementaire[19]. L’opposition a de nouveau réuni le nombre suffisant de signatures pour permettre l’organisation du référendum révocatoire. Le gouvernement et le CNE ont argué que l’opposition s’était livrée à des falsifications et que les noms de certains des signataires appartenaient à des morts. Dans un climat très tendu, le gouvernement a tout de même accepté la liste de signatures présentée par l’opposition et a mis en place pour le 15 août 2004 le dit référendum.
Le référendum révocatoire est mis en place pour le 15 août 2004. Pour en garantir la régularité, il est surveillé par la Fondation Carter et par l’Organisation des États américains (OEA). Le soir, les résultats préliminaires indiquent que plus de 58 % des votants se prononcent contre la destitution de Chávez. Ce chiffre est confirmé par la fondation Carter et l’OEA[20],[21], mais les opposants affirment que le résultat est entaché de fraudes[22]. Dans les jours qui suivent, la majorité de l’opposition s’accorde à reconnaître Chávez gagnant et seul le parti de Mendoza refuse d’admettre la victoire du No.
Le résultat final promulgué le 23 août 2004 du CNE [23] confirme une victoire du non à près de 59%.
Seconde réélection (2006) et échec de la réforme constitutionelle (2007)
Le 3 décembre 2006, Chávez gagne l’élection présidentielle avec près de 63 % des voix, battant le chef de l’opposition, Manuel Rosales.
Le 4 septembre 2006, il annonce l’organisation pour 2010 d’un référendum constitutionnel afin, entre autres, d’abolir toute limite au nombre de mandats pouvant être effectués par le président. Cette proposition a été interprétée dans certains médias français comme Le Monde et le journal de 20h de TF1 du 3 décembre 2006[24] comme l’organisation d’une présidence à vie.
Hugo Chávez lance en 2007 une réforme qui prévoit de supprimer le nombre limite de mandats, d’inscrire le socialisme dans la constitution et de permettre des mesures d’exception à la liberté de la presse[25] en temps de crise. Ainsi, le 24 octobre 2007, le socialisme est inscrit dans la constitution du Venezuela : pour de nombreux opposants, il s’agit d’une remise en cause du pluralisme politique[25]. Lorsque l’état d’urgence est proclamé, la liberté de la presse peut être suspendue, ainsi que les normes de la justice[25] ; ces dispositions sont semblables à ce qui existe dans d’autres démocraties.
Un ancien général et ministre de la défense, le général Raúl Isaías Baduel, qui avait fondé avec Chávez le MBR-200 et avait aidé son retour au pouvoir en 2002 a qualifié la réforme de « coup d’État » en novembre 2007 se proclamant dans le même discours « leader de l’opposition ». Il avait déjà dénoncé en juillet 2007 à propos de cette réforme « l’orthodoxie marxiste, qui considère la démocratie [...] comme un simple instrument de la domination bourgeoise »[26].
Le 2 décembre 2007, l’électorat vénézuélien a rejeté par référendum la réforme constitutionnelle proposée par Hugo Chávez en accordant au "non" une courte majorité de 50,7% dans un scrutin qui voit une abstention de 49,7%[27]. Malgré la défaite de Chavez, les accusations de fraudes orchestrées par ses partisans ont été nombreuses[28][29]. Après quelques tergiversations, Chávez annonce, conséquemment à cette défaite, sa première lors d’une consultation du peuple, qu’il se retirera à l’issue de son second mandat, c’est à dire en 2013[30].
Malgré cette défaite, plusieurs mesures violant la constitution de 1999 qui est encore en vigueur ont été introduites par décret de Chavez, le jour où ses pleins pouvoirs prenaient fin[31]. En outre, plusieurs centaines de candidats aux élections locales et régionales ont été interdits de concourir car accusés de corruption sans qu’aucune condamnation n’ait été prononcée pourtant[31].
Le 18 janvier 2007, le parlement vénézuélien – dont tous les membres appartiennent au MVR (Parti chaviste) puisque l’opposition a boycotté les dernières législatives – accorde à Chávez les « pleins pouvoirs » pour une durée de dix-huit mois, en votant une loi l’autorisant à légiférer par décret dans certaines parties du pays[32].
Politique du gouvernement Chávez
Politique intérieure
Politique économique
Depuis son élection, Hugo Chávez déclare mettre petit à petit en place une politique économique sensiblement « socialiste » sans pour autant l’être totalement, il la nomme « révolution bolivarienne ». [33].
Une redistribution partielle des terres a été lancée : dans un pays où l’économie est principalement fondée sur l’exploitation du pétrole et où la question de la terre n’est plus un véritable problème économique depuis les années 1960, Hugo Chávez décide de nationaliser les domaines en friche appartenant aux plus riches propriétaires et à ceux ne pouvant justifier de titre de propriété. Il les redistribue alors à des agriculteurs devant former de petites coopératives, afin de donner du travail aux plus pauvres et de limiter les importations dans un pays endetté et ayant une quantité considérable de terres cultivables non exploitées. Les résultats n’en ont pas été concluants et de nombreux économistes craignent que la politique menée par M. Chávez ne rende le Venezuela encore plus dépendant des importations alimentaires qu’auparavant[34].
Des systèmes de microcrédits d’initiative publique sont mis en place afin de faciliter le développement des petites entreprises parmi les franges les plus pauvres de la population n’ayant pas accès au crédit bancaire, faute de garanties suffisantes. À la différence du microcrédit commun, issu d’initiatives privées, celui mis en place ici est encouragé par le pouvoir mais également par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour les initiatives visant les réfugiés colombiens[35].
Dans le pays, la culture des OGM est interdite. Un système de banque de semences est mis en place. Son but officiel est de préserver la diversité des plantes.
La pêche intensive est interdite dans les eaux territoriales vénézuéliennes, afin de préserver la biodiversité maritime et de favoriser les petits pêcheurs. La pêche au chalut est ainsi interdite dans les zones côtières.
La nationalisation de pans entiers de l’économie du pays s’est accélérée depuis 2006 : la nationalisation de la troisième banque en juillet 2008 a suivi celle des télécoms, de l’électricité, du pétrole, de la production de lait ou de ciment ainsi que, entre autres, des aciéries. Sur les 6,5 millions d’habitants ayant un emploi déclaré, 2 millions sont salariés de l’Etat[31].
Les exportations pétrolières du Vénézuela, conjuguées à la hausse des cours de l’or noir, ont permis à Hugo Chavez d’entreprendre une politique sociale généreuse[36]. Elle pourrait être remise en question avec la baisse des prix du pétrole dans la deuxième moitié de 2008[36].
Bilan
La période 1998-2002 a été marquée par la récession, le PIB décroissant sur la période d’1,9%[37]. Depuis, la croissance économique a été tirée par la hausse des cours du pétrole[33] et la croissance a atteint 9% en 2006. Le pétrole représente en 2007 90% des exportations du pays[38] et 50% des recettes du gouvernement[39].
En 2007 l’inflation a atteint 22,5%, soit le double de l’objectif gouvernemental, contre une estimation de 5% par le Fonds monétaire international pour les économies émergentes[33]. En 2008, il dépasse les 30%[31]. Le taux de chômage était estimé pour 2006 à 8,9%[38].
Le système de rationnement mis en place avec le programme MERCAL a débouché sur la pénurie de certains produits, car ils sont payés à un prix imposé par l’État en dessous du prix du marché[40],[41]. Fédécameras, l’organisation patronale vénézuélienne, y voit « le signe avant-coureur des pénuries d’une économie planifiée à la soviétique »[40]. Couplé avec la hausse mondiale du cours des matières premières alimentaires, cela a débouché sur une situation de pénurie grave en 2007 de produits de base. Le gouvernement Chávez a mis en place en réponse un programme d’échange « Pétrole contre nourriture » avec ses voisins sud-américains. Il accuse par ailleurs Nestlé et Parmalat, ainsi que les banques, de provoquer, de diverses façons, ces désordres ; l’opposition pointe quant à elle les mesures socio-économiques du gouvernement comme responsables de la crise.[42]
La criminalité sous les présidences Chavez a également très fortement augmenté, faisant du pays l’un des plus violents au monde. Mesuré en termes d’assassinats par habitant, c’est le second pays au monde le plus violent, avec 48 assassinats pour 100 000 habitants en 2007. A Caracas, on atteint 130 assassinats pour 100 000 habitants. La Colombie voisine, malgré le trafic de drogue et le terrorisme des FARC a un taux inférieur de 40. Le taux a triplé depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez[43].
Les résultats de sa politique sociale sont fortement mis en doute. Ainsi, Francisco Rodriguez, ancien économiste en chef de l’assemblée nationale écrit-il que « ni les statistiques officielles ni les calculs indépendants ne prouvent que Chavez mène une politique qui améliore véritablement le sort des pauvres »[44]. En effet, les inégalités se sont accru sous la présidence de Chavez : le coefficient de Gini qui mesure ces inégalités est passé de 44,1 en 2000 à 48 en 2005, alors qu’il diminuait dans les principaux pays d’Amérique du Sud[45].
En outre, la dette extérieur du pays a grimpé à 40 milliards de dollars en dépit de l’argent du pétrole et les investissements étrangers dans le pays sont passés de 6,2 milliards $ en 1997 à 646 millions en 2007.
Éducation
Hugo Chávez a mis en place plusieurs programmes d’éducation :
• La "Misión Robinson" pour l’alphabétisation qui utilise, la méthode cubaine "Yo sí puedo" au lieu de l’ACUDE utilisée par les gouvernements précédents ;
• La "Misión Ribas" qui vise à la poursuite de l’enseignement scolaire ;
• La "Misión Sucre" qui concerne l’éducation supérieure.
La réorganisation de la Fundación Ayacucho en 2005 a permis d’attribuer plus de 14 000 bourses d’enseignement supérieur pour l’année 2006 ; la part du Produit Intérieur Brut consacrée à l’éducation, qui était de 1,7 % en 1993 et de 1,6 % en 1998, est passée à 4,3 % en 2005[46].
Selon l’UNESCO, l’analphabétisme a été éradiqué au Venezuela, et la politique de lutte contre la faim est présentée comme un exemple à suivre par le dernier rapport sur le Droit à l’alimentation présenté à l’Assemblée Générale des Nations Unies. D’autre part, les taux de pauvreté et de pauvreté extrême ont considérablement baissé ces dernières années[47].
Politique militaire
Avec Chávez, les forces vénézuéliennes ont diversifié leurs sources d’approvisionnement en armements, achetant du matériel à la Russie dont il est devenu le second importateur d’armement depuis 2006 [48], au Brésil, et à l’Espagne. Au total, c’est 4 milliards $ d’équipements militaires que Chavez a acheté à la Russie. Les États-Unis, déclarant craindre des transferts de technologie, ont pressé la Russie et l’Espagne de ne pas les livrer. Le Venezuela s’est également plaint que les États-Unis aient refusé ou retardé la vente de pièces pour des avions de combat F-16 achetés dans les années 1980. Chávez a rompu la coopération militaire entre les deux pays et demandé le départ des conseillers américains du pays.
En 2005, dans le cadre de la doctrine de « Défense intégrale de la nation », Chávez a annoncé la création d’une grande « réserve militaire » pouvant atteindre 1,5 million de personnes soit 6% de la population du pays. À l´occasion du discours présidentiel du Nouvel An 2006, le président a présenté un projet de changement du nom des troupes vénézuéliennes. Dorénavant, les « troupes vénézuéliennes » deviendront « troupes bolivariennes », en hommage à Bolivar. Ce changement de nom cher au gouvernement Chávez[49] concernerait également la marine et la force aérienne.
En 2008, il a fusionné les deux principaux services de renseignement en un seul organisme : le Bureau de renseignement et de contre-espionnage (cette appellation n’est pas définitive) placé désormais directement sous ses ordres. Tous les citoyens, les fonctionnaires ainsi que les étrangers présents au Venezuela sont désormais obligés, par les articles 16 et 24 de la loi du 28 mai 2008, à coopérer avec les services de renseignements et avec les milices favorables au président Chávez [50].
En septembre 2008, les relations militaires avec la Russie s’approfondissent avec des manœuvres navales avec la marine russe et l’accueil provisoire de 2 bombardiers stratégiques Tu-160 de l’armée de l’air russe [51]
Réseau de distribution alimentaire MERCAL
Le réseau de distribution alimentaire MERCAL a été mis en place. Il s’agit de distribuer en dessous des prix du marché, dans des boutiques ou des supermarchés liés à l’État, les produits agricoles. 13 millions de Vénézuéliens bénéficient du réseau de distribution MERCAL, soit un peu plus de la moitié de la population. Mais le MERCAL n’est pas réservé aux plus démunis et tout un chacun peut y faire ses courses, ce qui réduit l’aspect social de cette création.
Le système fonctionne sur la base du rationnement, comme deux litres d’huile ou un kilo de lait en poudre par personne. Ce système de distribution favorise cependant les arrangements, les produits vendus aux prix du MERCAL finissant souvent vendus à des prix classiques dans les boutiques. Par ailleurs il a entrainé une raréfaction de certains produits de base comme le lait ; selon un diplomate étranger, « bloqué depuis plusieurs années, le prix de vente du lait est inférieur au coût de production, donc de nombreux paysans ont vendu leurs vaches. » Le régime a dénoncé un « sabotage » à propos de ces pénuries tandis que Fédécameras, l’organisation patronale vénézuélienne, y voit « le signe avant-coureur des pénuries d’une économie planifiée à la soviétique »[52].
Santé
En échange de livraisons de pétrole vénézuélien, le gouvernement cubain de Fidel Castro fournit environ 20 000 médecins, qui participent au programme Barrio Adentro (à l’intérieur du quartier), un programme de santé pour les quartiers défavorisés, et sont également présents dans les zones rurales reculées.
Les casernes militaires sont utilisées pour accueillir du matériel médical de haute technologie, multipliant ainsi les centres hospitaliers et permettant à une plus grande partie de la population d’y accéder gratuitement.
Politique internationale
Le discours de l’unité sud-américaine
Hugo Chávez développe une rhétorique de l’unité sud-américaine, en particulier avec des visées anti-américaines. Il défend plus spécifiquement une alliance avec les pays de l’ALBA (Cuba, Bolivie, Nicaragua). Il a ainsi prôné une alliance armée de ces pays contre les États-Unis des pays de la zone. Il déclara ainsi en janvier 2008 : « Nous devons monter une stratégie commune [..] parce que l’ennemi est le même : l’empire des États-Unis »[53].
Bien qu’ayant signé la convention de Quito concernant la CSAN, qui prévoit une union coordonnée des pays du continent, Hugo Chávez tente également d’établir des unions avec d’autres pays comme l’Uruguay, le Paraguay et l’Argentine. Il a également déclaré vouloir former avec le Brésil de Lula, et d’autres pays d’Amérique du Sud, une compagnie transnationale du pétrole, appelée Petroamerica.
Les présidents du Venezuela et de Cuba, Hugo Chávez et Fidel Castro, suivis par le président bolivien Evo Morales, ont entamé, en avril 2005, la mise en œuvre de l’Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), renforçant la coopération entre les deux pays. Ces accords sont signés à La Havane, alors que la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice effectue une tournée en Amérique latine pour promouvoir le projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). L’ALBA est présentée par Chávez et Castro comme l’application des principes de « solidarité plus vaste entre les peuples d’Amérique latine » et une alternative à la ZLEA. L’échange de pétrole vénézuélien contre des médecins cubains entre dans ce cadre, et il est également question d’agriculture ou de produits miniers. Depuis, le Nicaragua a adhéré à l’ALBA, ainsi que trois États des Caraïbes : la Dominique, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Antigua-et-Barbuda.
En juillet 2006, le Venezuela rejoint le Mercosur, marché commun sud-américain, dont sont déjà membres le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay.

La politique du gouvernement de Chavez ne représente aucune nouveauté historique et qu’elle ressemble à ce qu’ont été le péronisme argentin, le PRI mexicain ou les partis du nationalisme arabe, bien qu’avec de plus grandes limitations. Nous mentionnons aussi qu’une partie importante de sa politique a son origine dans la nécessité d’un contrôle de fer sur la mobilisation du mouvement de masses, pour éviter le débordement de celle-ci hors du cadre de l’Etat bourgeois, à travers l’étatisation des syndicats et la construction d’un parti centralisé de façon bureaucratique par le « chef ».

Une période de l’histoire argentine illustre clairement cet objectif d’une direction bourgeoise, de contrôler et de discipliner les masses. Le péronisme considère comme sa « date de naissance » le 17 octobre 1945, quand une mobilisation de masses a libéré le colonel Perón, à ce moment-là Secrétaire du Travail d’un gouvernement militaire, emprisonné par d’autres secteurs de ce gouvernement. La mobilisation avait été organisée par plusieurs dirigeants syndicaux, dont Cipriano Reyes, de l’industrie de la viande.

Postérieurement, ces dirigeants syndicaux ont formé le Parti Travailliste, qui a été à la base de la première victoire électorale péroniste, en 1946. Mais après le triomphe, Perón, bien qu’ayant été le premier affilié du Parti Travailliste, a dissout celui-ci et a créé le Parti Justicialiste, discipliné de façon rigide à sa direction personnelle. En même temps, il a emprisonné et a torturé plusieurs des principaux dirigeants du Parti Travailliste qui se sont opposés à cette mesure, comme Cipriano Reyes lui-même, qui a été en prison pendant sept ans. Le fait est que, malgré l’appui loyal à la candidature et au gouvernement de Perón, le Parti Travailliste représentait un dangereux processus d’organisation ouvrière indépendante.

D’autre part, la Confédération Générale du Travail (CGT) a été incorporée au Parti Justicialiste comme « branche syndicale », à côté de la « branche politique » et de la « branche féminine ». Tous les dirigeants syndicaux qui n’ont pas pu être cooptés dans le parti ou dans le gouvernement, et qui de ce fait maintenaient une certaine caractéristique d’indépendance (qu’ils soient de gauche ou bureaucratiques), ont été balayés des syndicats et de la direction de la centrale, et remplacés par une meute ultra corrompue d’agents inconditionnels du gouvernement.

Cela a été le cas, par exemple, avec la direction de gauche de la FOTIA (industrie sucrière de Tucuman), mise sous tutelle après une grève. Ou avec le dirigeant syndical Luis Gay (télécommunications), lui aussi fondateur du Parti Travailliste, obligé de renoncer au secrétariat général de la CGT, en 1948, pour défendre l’« autonomie » de la centrale. En contrepartie, le plus grand exemple des « agents inconditionnels » du gouvernement a été José Espejo, un dirigeant à peine connu du syndicat de l’alimentation, qui a obtenu le poste de secrétaire général en 1949, et y est resté jusqu’au renversement du péronisme, en 1955. Une blague de l’époque disait que l’homme avait été élu parce qu’il était « un bon miroir du gouvernement ». [’Espejo’ signifie ’miroir’].
Il nous paraît que l’actuelle situation vénézuélienne a des points communs avec celle de l’Argentine des années 1940. Fortifié par sa victoire électorale récente, Chavez a décidé d’avancer vers un contrôle de fer sur les syndicats. Quand il qualifie de "contre-révolutionnaires" ceux qui s’opposent à l’entrée au PSUV ou qui défendent l’« autonomie syndicale » de l’UNT, n’anticipe-t-il pas qu’il agira avec eux de la même façon que Perón avec Cipriano Reyes ?


2- Face aux travailleurs

(texte de la LIT)

Les travailleurs combattent pour leur salaire, Chavez les réprime.

La répression violente de la Garde Nationale contre les travailleurs de Sidor (Sidérurgique de l’Orinoco), dans la ville de Puerto Ordaz (province de Bolivar), a accentué la polémique intense à laquelle le gouvernement de Hugo Chavez donne lieu depuis plusieurs années dans la gauche latino-américaine et mondiale. D’une part, un secteur important le revendique comme « l’avant-garde internationale dans la marche vers le socialisme ». D’autre part, il y a ceux qui, comme nous, affirment qu’au-delà de la « rhétorique socialiste » et des heurts qu’il peut y avoir avec l’impérialisme, il s’agit en réalité d’un gouvernement bourgeois avec un caractère de plus en plus totalitaire et anti-ouvrier.

Nous affirmons ceci parce que, en même temps que les multinationales et les grands groupes d’entreprises vénézuéliens font de très bonnes affaires dans le pays, le gouvernement de Chavez applique clairement une politique bourgeoise contre la classe ouvrière : bas salaires, conditions de travail désastreuses, impossibilité de discuter librement les conventions collectives, attaques permanentes contre l’autonomie des syndicats, etc. Quand les travailleurs entreprennent le combat contre cette situation, le gouvernement se met sans retenue du côté des patrons. Et si le conflit se durcit, il n’hésite pas non plus à les réprimer violemment.

Pour nous, ce projet bourgeois bonapartiste est ce qui explique l’ensemble de sa politique. D’autre part, ce projet ne date pas d’hier. Il se manifeste dans plusieurs faits : la formation du PSUV, les attaques contre l’autonomie syndicale, le cas de la chaîne de télévision RCTV (que nous avons analysé dans Courrier International n° 132 - août 2007), le licenciement d’Orlando Chirino et, en particulier, le dernier référendum sur le projet de réforme constitutionnelle. Cette réforme prétendait, selon nous, renforcer tous les aspects de l’offensive totalitaire du gouvernement et leur donner rang constitutionnel, tandis que pour beaucoup de courants elle représentait, au contraire, « une avancée vers le socialisme ».

L’exemple de Sidor nous offre donc une excellente occasion pour vérifier dans la réalité laquelle de ces définitions était la bonne.

Le cas Sidor

Sidor était une entreprise étatique jusqu’à la fin des années 90, quand elle a été privatisée par le gouvernement pro-impérialiste de Rafaël Caldera. Son nouveau propriétaire est l’entreprise Ternium, membre du groupe argentin-italien Techint, un des conglomérats sidéro-métallurgiques les plus forts du continent. Récemment, Ternium a été accusé d’avoir fermé l’usine de tubes, pour exporter la matière première vers d’autres pays et ensuite réimporter les tubes terminés.

En même temps, suite à la privatisation, actuellement moins d’un tiers de ses plus de 13.000 travailleurs ont un contrat à durée indéterminée chez Sidor. Le reste travaille dans des conditions salariales et de travail beaucoup plus précaires, dans plus de 300 entreprises de sous-traitance, propriété des actionnaires de Techint eux-mêmes ou de représentants gouvernementaux de la CVG (Corporation vénézuélienne de Guayana), qui supervise la production.

La surexploitation des travailleurs a permis à Ternium d’engranger d’immenses profits, publiquement reconnus, ce qui se manifeste dans le fait que ses ADR (actions), cotées en Bourse à New York, ont eu une valorisation de plus de 100% la dernière année. C’est une réalité qui contraste profondément avec son refus d’accorder l’augmentation salariale réclamée par les travailleurs, avec l’argument que « les coûts ne le permettent pas ».

Le gouvernement de Chavez respecte toujours (9 ans plus tard !) la privatisation réalisée par Caldera, bien qu’il ait menacé plusieurs fois de nationaliser Sidor. En même temps, tout comme dans les entreprises étatiques, la « bourgeoisie bolivarienne » fait aussi de bonnes affaires ici, par le biais des entreprises de sous-traitance.

Le conflit et les manœuvres du gouvernement en faveur de l’entreprise

Depuis plus d’un an, les travailleurs réclament l’inclusion, dans la convention collective, d’une augmentation salariale qui couvre les grandes pertes subies durant les dernières années à cause de l’inflation (par le biais du Syndicat Unique des Travailleurs de l’Industrie Sidérurgique Sidor - SUTISS). L’entreprise a refusé obstinément de répondre à cette demande, et la meilleure offre qu’elle a faite n’arrive pas à un tiers de la même. Pendant ce temps, les travailleurs ont réalisé avec beaucoup de patience des grèves et des mobilisations, en maintenant de façon permanente la volonté de résoudre la situation.

Tout au long de ce conflit, le gouvernement de Chavez s’est clairement mis du côté de l’entreprise multinationale, par le biais de son ministre de Travail, José Ramón Rivero. D’abord, il l’a fait à travers la proposition de former un comité arbitral, désignée par le gouvernement, dont la décision s’imposerait, une manœuvre clairement dirigée contre les travailleurs et le syndicat. D’une part, il les obligeait à accepter l’augmentation définie par la junte, quelle qu’elle soit. D’autre part, ce mécanisme représentait un antécédent qui, de fait, liquidait la négociation de conventions collectives et la possibilité de combattre pour les améliorer, puisque, en dernier ressort, ce serait toujours le gouvernement qui prendrait la décision. Il est important de mentionner que les chambres patronales, y compris la Fedecámaras putschiste, ont payé de coûteuses annonces dans les journaux pour soutenir la proposition du Ministère du Travail. D’autre part, bien sur le qui-vive, les travailleurs de Sidor l’ont rejetée.
Cette première manœuvre ayant échoué, le gouvernement en a essayé une autre : former une Commission de Haut Niveau avec 3 représentants gouvernementaux (Ministère du Travail, Ministère de l’Industrie minière, gouverneur de la province de Bolivar), l’entreprise et le SUTISS, diluant ainsi totalement la présence des représentants des travailleurs, pour faire pression sur eux. Dans une réunion de cette commission, le 12 mars dernier, le Ministère du Travail a proposé qu’il y ait un référendum, à travers les organismes électoraux étatiques, pour que les travailleurs de Sidor décident s’ils acceptaient l’offre de l’entreprise, et s’ils voulaient, oui ou non, aller à la grève. Cette proposition était une nouvelle attaque en faveur des patrons puisque cela signifiait la non-reconnaissance du syndicat comme représentant naturel des travailleurs dans le conflit. En même temps, elle prétendait sortir le conflit du domaine de décision des instances propres des travailleurs (assemblées, réunions de représentants, etc..) pour le mener au terrain électoral bourgeois. Les représentants du SUTISS l’ont rejetée, de bon droit.

Grève et répression

Par la suite, le processus s’est accéléré. Le mécontentement des travailleurs était tellement grand qu’ils ont résolu de paralyser toute l’usine, même avant que le syndicat lui-même les y ait invités formellement. Ensuite, la direction de SUTISS a proposé 80 heures de grève, comme première action d’une suite de mesures échelonnées.

Le matin du 14 mars, les travailleurs étaient concentrés face à la porte d’entrée n° III, d’accès à l’usine, où ils manifestaient pacifiquement. Dans ces conditions, selon les informations d’articles publiés sur www.aporrea.org, des bataillons de la Garde Nationale et de la Police sont arrivés « sans préavis et sans aucune médiation, attaquant les voitures des travailleurs avec la crosse de leurs armes, rompant les vitres et faisant ravage sur la carrosserie de ces véhicules, et faisant usage de bombes lacrymogènes et de tirs de mitraille de manière injustifiée ». On estime qu’il y a eu 53 arrestations et au moins 12 blessés, trois d’entre eux dans un état grave. Parmi les blessés, il y a trois dirigeants du SUTISS, José Rodriguez Acarigua, avec une balle dans une jambe et de la mitraille dans la tête, José Luís Alcoser et Yuli Hernández.

Les informations ajoutent que « jusqu’aux premières heures de l’après-midi étaient arrêtés tous ceux qui portaient des chemises ou des badges qui les identifiaient comme travailleurs de Sidor. Beaucoup ont été sortis de leur voiture quand ils transitaient par différents endroits de la ville, même s’ils étaient accompagnés de parents. On les faisait monter dans les voitures des patrouilles pour les transférer ensuite, menottés, à différentes parties de Ciudad Guayana ».

Finalement, l’organisation Marea Socialista a dénoncé que « nous avons été informés que des effectifs de la Garde Nationale se sont présentés à la Clinique Venezuela, où est hospitalisé un travailleur blessé du nom de Leonel Gricel et ont voulu le sortir par la force et l’amener prisonnier, une intention avortée par un groupe de travailleurs qui se trouvaient aux alentours de la clinique » (la seconde répression que subissaient les travailleurs de Sidor, puisqu’une semaine avant, quand ils accompagnaient leurs dirigeants à une réunion de la CVG, ils ont été attaqués aussi par la Garde Nationale et il y a eu des confrontations avec elle.

Un déploiement répressif d’une telle envergure et de tant de férocité contre les travailleurs ne se différencie d’aucune façon de ceux que mettrait en oeuvre tout gouvernement bourgeois de droite, face à une lutte ouvrière. C’est pourquoi, les travailleurs de Sidor criaient, indignés, « Où est le Socialisme du Gouvernement ? Le Socialisme est-il donc Répression ? » (www.aporrea.org, 14/3/08).

La réalité a clarifié le débat.

Les faits de Sidor suffiraient, par eux-même, pour clôturer le débat sur l’hypothétique « socialisme » du gouvernement de Chavez et sa prétendue défense des intérêts des travailleurs. Il est toutefois nécessaire d’ajouter qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Cette dernière année, ce qui est arrivé à Puerto Ordaz (bas salaires, impossibilité de négocier leurs conventions, répression, etc.) s’est produit aussi avec les travailleurs de Sanitarios Maracay, les pétroliers de Puerto La Cruz et de Zulia, et les fonctionnaires, comme en témoigne l’Unité Socialiste des Travailleurs (UST) dans la déclaration que nous reproduisons dans cette édition.

La question posée par les travailleurs de Sidor (Où est le Socialisme du Gouvernement ?) n’a qu’une seule réponse possible : il n’y a aucun « socialisme » dans le gouvernement de Chavez. La réalité sans ambiguïté est qu’il s’agit du gouvernement bourgeois d’un pays dominé par l’impérialisme, avec un cours de plus en plus répressif et anti-ouvrier, qui se dissimule derrière des discours « socialistes » et des drapeaux rouges pour essayer de tromper les travailleurs et les masses. Mais les mensonges sont tôt au tard rattrapés par la réalité. C’est ce qui se passe précisément au Venezuela maintenant, c’est l’effondrement du mensonge du « socialisme chaviste ». La défaite du gouvernement dans le référendum constitutionnel a été, précisément, une expression de cette perte de popularité du gouvernement de Chavez, qui s’accentue encore avec chaque nouvelle répression d’une lutte ouvrière.

La LIT-QI condamne la répression féroce contre les travailleurs de Sidor et veut leur exprimer tout son appui et sa solidarité. En même temps, nous réitérons notre conviction que ce sera dans ces luttes des travailleurs vénézuéliens, contre le gouvernement de Chavez, la bourgeoisie vénézuélienne et l’impérialisme, c’est-à-dire, dans leur mobilisation et leur organisation autonomes, que se construira le chemin vers le véritable socialisme, non dans la rhétorique fallacieuse du gouvernement chaviste et de la « bourgeoisie bolivarienne ».

3- C’est quoi le socialisme du 21ème siècle ?

SECRÉTARIAT INTERNATIONAL DE LA LIT-QI

Hugo Chavez a affirmé que le Venezuela est entré de manière décisive dans l’étape de la « construction du socialisme ». Accompagné de quelques éminences intellectuelles, il appelle ce socialisme « socialisme du 21ème siècle », pour indiquer qu’il aurait des caractéristiques différentes, aussi bien avec la proposition plus générale énoncée par Marx au 19ème siècle qu’avec les expériences qui ont eu lieu au 20ème siècle dans différents pays. Le Venezuela va-t-il donc réellement dans cette direction ?

Un changement dans la réalité latino-américaine

Avant d’aborder le fond de ce débat, il nous paraît important de signaler que la proclamation elle-même de ce « socialisme » met en évidence un changement important dans la situation latino-américaine et dans la conscience des masses du continent depuis les années 90’. Dans les années qui ont suivi la chute du Mur de Berlin et l’effondrement des Etats dits du « socialisme réel », l’impérialisme a lancé une forte campagne idéologique sur « la mort du socialisme » et « le triomphe du capitalisme », accompagnée d’une offensive générale de privatisations d’entreprises étatiques et d’attaques des conquêtes sociales et du travail, obtenues durant les années précédentes, aussi bien dans les pays de l’Est qu’en Amérique Latine.

Cette politique a été présentée comme le chemin pour le développement économique et « l’entrée dans le Premier Monde ». Face à l’échec de ce qu’on appelait le « socialisme réel », une partie du mouvement de masses latino-américain a assimilé quelque temps ces idées, ce qui a permis à des gouvernements comme celui de Fernando Enrique Cardoso, au Brésil, ou Carlos Ménem, en Argentine, de dominer la scène.

Mais le mensonge vit ce que vivent les roses, l’espace d’un matin. En peu d’années, les masses ont constaté que le résultat était seulement une augmentation de la pauvreté et de la misère, dans le cadre d’une plus grande colonisation impérialiste des pays latino-américains, et qu’il fallait combattre cette politique et les gouvernements qui l’appliquaient. Ceci a donné lieu, au début du 21ème siècle, à un déchaînement continu de processus révolutionnaires dans plusieurs pays (l’Equateur, l’Argentine, la Bolivie et le Venezuela).

Ces luttes, avec leurs revendications contre le capitalisme impérialiste et la colonisation (rejet de la dollarisation de l’économie, nationalisation des ressources naturelles sans indemnisation, non paiement de la dette externe, rupture avec le FMI...) ont mis en avant à nouveau le socialisme comme une perspective nécessaire pour les masses. En paraphrasant Marx, le socialisme est un « spectre » qui continue à hanter l’Amérique Latine.[1]

Deux alternatives

Les déclarations et les discours de Chavez ont lieu dans le cadre de cette nouvelle réalité continentale et nous avons deux alternatives pour interpréter leur signification. La première est que Chavez dirige un processus qui va réellement vers le socialisme. La LIT-QI et d’autres secteurs seraient incapables de voir cela et, à partir de cette incompréhension, nous aurions une politique sectaire et erronée.

La seconde alternative est que Chavez ne veut pas avancer dans la construction du socialisme, mais qu’il est obligé de l’utiliser dans ses discours, à cause de la situation que nous avons analysée, comme un mécanisme pour tromper le mouvement de masses. C’est-à-dire qu’il parle de « socialisme » pour cacher son projet : que le Venezuela continue à être un pays capitaliste. Nous croyons que cette seconde alternative est celle qui correspond à la réalité.

Comment aborder le débat ?

Nous pourrions entamer le débat avec un résumé des analyses et des idées de Karl Marx, le premier à formuler la perspective de la révolution socialiste sur la base d’une analyse scientifique du capitalisme et des processus économiques et sociaux qui s’y sont développés (des idées que, par la suite, Lénine et Trotsky ont approfondies et ont essayé de mettre en pratique dans la Révolution Russe de 1917). Il nous semble, toutefois, que ce serait une façon erronée d’aborder la question, qui mènerait le débat sur une voie sans issue. Non seulement parce qu’il y a eu d’autres expériences qui ont suivi des cours différents (la Yougoslavie, la Chine, Cuba) mais aussi parce que le courant chaviste affirme que sa proposition est différente de celle de Marx, étant donné qu’elle répond à une réalité différente.

Il nous paraît préférable de procéder, d’une certaine manière, par la voie négative, c’est-à-dire, d’analyser les politiques et les mesures centrales avancées par le chavisme et de vérifier si elles représentent ou non une rupture avec le système capitaliste-impérialiste.

La politique du chavisme

* Dette externe. Le Venezuela est un des meilleurs payeurs latino-américains. Durant ses huit premières années, le gouvernement de Chavez a payé un total de 24,8 milliards de dollars (chiffre supérieur à la dette héritée des gouvernements antérieurs). En 2006 seulement, il a payé environ 6,5 milliard et il est le pionnier de la dernière mode du « paiement anticipé ». En outre, le chavisme se conforme aussi à la politique promue par l’impérialisme de changer une partie de la dette externe (les bons du plan Brady) par de nouveaux bons, qui sont comptabilisés maintenant comme « dette publique interne » (entre 1998 et 2004, cette dernière a crû, passant de 5,48 milliards de dollars à 15,19). En quoi cette politique est-elle différente de celle d’autres gouvernements de pays capitalistes semi-coloniaux du continent ?

* Politique pétrolière. Il s’agit d’un secteur clef parce que c’est la base de l’économie vénézuélienne. Ailleurs dans ce numéro de Courrier International, nous analysons plus spécifiquement la politique chaviste pour le secteur pétrolier. Nous arrivons à la conclusion que le résultat de la politique chaviste est que PDVSA soit aujourd’hui dans une situation très semblable à celle de Petrobras, de Petroecuador, d’YPFB et d’autres entreprises latino-américaines du secteur. Le monopole étatique est rompu et on a avancé, par différentes voies, dans un processus de privatisation en faveur des entreprises étrangères.

* Investissements étrangers. Au delà des péripéties économiques conjoncturelles, la politique du chavisme a été d’offrir les meilleures conditions pour l’investissement impérialiste. Par exemple, l’art. 6 de la Loi sur la Promotion et la Protection d’Investissements stipule : « Les investissements internationaux auront droit à un traitement juste et équitable, conformément aux normes et aux critères du droit international, et elles ne feront pas l’objet de mesures arbitraires et discriminatoires qui empêchent leur maintien, gestion, utilisation, bénéfice, extension, vente ou liquidation ». C’est pourquoi le député chaviste Ricardo Sanguin, vice-président de la Commission de Finances de l’Assemblée Nationale, déclare que, grâce à la politique mise en oeuvre par le gouvernement « le Venezuela est dans les meilleures conditions pour l’investissement étranger ». C’est ce qui se voit clairement, comme nous l’avons signalé, dans l’industrie automobile.

* Salaires et conditions de travail. Actuellement, le salaire minimal (perçu par la majorité des travailleurs) est de 250 dollars, alors qu’un panier plus ou moins complet des besoins d’une famille est estimé à 650 dollars. Le gouvernement le met à jour périodiquement selon l’inflation mais il n’y a pas eu une amélioration réelle, malgré les grandes recettes pétrolières que le pays reçoit. Les conditions de travail sont, en général, très mauvaises, dans des usines désuètes qui n’ont pas reçu d’investissements importants durant les dernières années. Disons, finalement, que 50% de la population active se débrouille pour son compte ou reste dans l’économie informelle, sans que cette réalité ait connu quelque changement avec le gouvernement chaviste.

En quoi cette politique est-elle différente de celle appliquée par les gouvernements des pays capitalistes semi-coloniaux du continent, comme ceux de Lula, Kirchner, Tabaré Vázquez, etc. ?

Des pas vers le socialisme ?

Chavez présente deux aspects importants de sa politique comme des pas vers le socialisme.

* Les nationalisations d’entreprises étrangères, que nous analysons dans un autre article, et les « entreprises mixtes ». Toutefois, il s’agit de faits complètement normaux dans le système capitaliste, où il y a souvent la nécessité d’une association entre l’Etat bourgeois et les entreprises privées, ou que l’Etat se charge d’un certain secteur de l’économie parce que la marche des affaires le conseille de cette façon, à un moment déterminé. Si nous tirons toutes les conséquences du critère chaviste, nous devrions dire que tous les pays latino-américains ont des « éléments socialistes » parce qu’ils possèdent des entreprises étatiques, sans parler du fait qu’il y a aussi des entreprises étatiques dans des pays impérialistes comme la France, où les chemins de fer sont étatiques et où de grandes entreprises, comme Renault, l’ont été pendant longtemps.

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* Les Missions, à travers lesquelles une petite partie du revenu pétrolier se transforme en quelques bénéfices pour le mouvement de masses, ne peuvent pas non plus être considérées comme une expression d’une avancée vers le socialisme. Souvent, le capitalisme a utilisé ce mécanisme de « politiques compensatoires » pour amortir la lutte de classes et maintenir le système dans son ensemble. En ce sens, les Missions sont comparables à l’assurance au chômage de beaucoup de pays européens, aux subventions aux chômeurs en Argentine, à la « bourse famille » de Lula, etc.

Deux mesures indispensables

Jusqu’ici, nous avons vu que la politique appliquée par Chavez ne remet pas en question le cadre du capitalisme. Nous voulons maintenant signaler deux questions qui sont essentielles pour avancer réellement vers le socialisme, quel que soit le « modèle » qu’on essaye d’appliquer.

La première est qu’une économie qui marche vers le socialisme doit supprimer l’axe autour duquel fonctionne le capitalisme (la recherche du profit par les bourgeois) et le remplacer par une planification économique étatique et centralisée, organisée pour satisfaire les besoins des travailleurs et des masses. Pour que ce plan puisse fonctionner, il est nécessaire que l’Etat ait exproprié les branches principales de l’économie et en ait assumé le contrôle, sans quoi la bourgeoisie et l’impérialisme combattront et boycotteront de façon permanente les directives de cette planification économique. La possibilité d’intégrer les entreprises impérialistes et les grands groupes nationaux à la « construction du socialisme », comme le propose le chavisme, n’est qu’une chimère, dans le meilleur des cas. Aucune classe ou secteur social ne se laisse enlever ses privilèges sans réagir. Au contraire, il se bat férocement pour les défendre, comme le démontrent toutes les expériences historiques dans lesquelles, bon gré mal gré, on a essayé de le faire.

Et voilà ce qui nous mène à la seconde question centrale : il n’y a pas de façon d’aller vers le socialisme sans que, préalablement, l’armée de la bourgeoisie ait été mise en échec. Elle est le pilier fondamental de l’Etat et du système capitaliste, la dernière ressource chargée de défendre cet Etat et la propriété capitaliste, quand tous les autres mécanismes font faillite. Une longue liste d’expériences historiques le démontrent, que ce soit par la confirmation positive ou par la négative. C’est pourquoi, sans détruire l’armée bourgeoise et construire une certaine forme d’organisation militaire des travailleurs et des masses, il n’y a aucune possibilité de liquider le capitalisme et d’entamer la construction d’un Etat de type nouveau. Ceci nous mène à un problème clef : Chavez ayant été d’abord un haut officier de l’armée bourgeoise et étant aujourd’hui son chef suprême, peut-on espérer de lui qu’il promeuve sa destruction ? Evidemment non. Au contraire, nous voyons que sa politique a été de recomposer et de fortifier l’armée bourgeoise, suite à la crise profonde qu’elle a connue après le massacre perpétré contre des manifestants en 1989 (entré dans l’histoire comme le Caracazo), et accentué encore avec l’échec du coup d’Etat de 2002 pour le renverser. Il a pardonné aux officiers qui ont dirigé ces coups d’Etat, accordé une forte augmentation de salaire pour les militaires (en les éloignant du niveau de vie de la majorité des Vénézuéliens), fournît de nouvelles armes et de ressources techniques à l’armée, etc.

Un programme pour le socialisme

Il n’est pas question ici de détailler dans toute son ampleur le programme de mesures que nous considérons nécessaires pour avancer réellement vers le socialisme, mais nous indiquerons celles que nous voyons comme essentielles. Il faut cesser de payer la dette externe et rompre avec le FMI, annuler les contrats signés par l’entreprise PDVSA avec les entreprises impérialistes et exproprier sans indemnisation les entreprises et les banques impérialistes et les grands groupes économiques vénézuéliens (comme Cisneros et Mendoza). En outre, nous soutenons que tout le processus doit être sous le contrôle des travailleurs et du peuple pour que, dans leurs propres organisations (soviets, conseils ou assemblées populaires, etc.), ils discutent et résolvent démocratiquement comment appliquer les ressources et utiliser la richesse produite. En même temps, nous réitérons la nécessité de détruire l’armée bourgeoise et de former un corps militaire des travailleurs et des masses.

Actuellement, Hugo Chavez maintient une amitié étroite avec Fidel Castro. Toutefois, ils paraissent tous deux avoir oublié les enseignements de l’expérience cubaine de 1959-1961 elle-même. L’Armée Rebelle a mis en échec et détruit l’armée de Fulgencio Batiste et a, par la suite, exproprié les entreprises de l’impérialisme et de la bourgeoisie cubaine. C’est ce qui a été la base qui a permis que Cuba, alors un des pays les plus pauvres du continent, surmonte, en quelques années seulement, les pires fléaux du capitalisme comme la faim, la misère, l’analphabétisme et la mortalité infantile. La direction cubaine elle-même, dirigée par Fidel, a lamentablement restauré aujourd’hui le capitalisme dans l’Île et beaucoup de ces fléaux commencent à réapparaître.
Il est clair que Chavez applique la politique de ce Fidel restaurationiste et non celle du Fidel révolutionnaire. C’est pourquoi, il ne va non seulement pas mettre en oeuvre ces mesures vers le socialisme mais s’y opposera. La conclusion est que le seul chemin réel pour avancer vers le socialisme au Venezuela sera par le biais de l’organisation et de la mobilisation révolutionnaire indépendante des travailleurs et des masses, en lutte contre le gouvernement de Chavez et sa politique.

[1] Le Manifeste Communiste commence par la phrase « Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme. »

Messages

  • Declaración de la LIT (CI) ante los asesinatos de Aragua

    ¡Basta de impunidad !

    ¡Por una campaña internacional del movimiento obrero exigiendo investigación y castigo a los asesinos de RICHARD GALLARDO, LUIS HERNÁNDEZ Y CARLOS REQUENA, dirigentes obreros de Venezuela !

    La LIT y sus partidos nos hemos pronunciado, junto a numerosas organizaciones sindicales y políticas, en repudio a los asesinatos de los tres compañeros sindicalistas de la UNT de Aragua y miembros de la USI y igualmente nos hemos solidarizado con los familiares y compañeros de los asesinados.

    La protesta de los trabajadores contra este crimen bárbaro sigue creciendo en Venezuela. Los compañeros han sido enterrados acompañados por miles de trabajadores y vecinos de Villa de Cura y Maracay. La UNT de Aragua ha votado un plan de lucha para exigir la detención y castigo de los culpables y el fin de los asesinatos de dirigentes sindicales y campesinos en Venezuela.

    Ahora es urgente que las organizaciones que repudiaron el hecho y se solidarizaron con los compañeros y familiares de las víctimas, desencadenemos un fuerte movimiento de solidaridad internacionalista y proletaria en apoyo a la protesta obrera, que exija del gobierno del Presidente Hugo Chávez la investigación del crimen y castigo a sus autores.

    Es necesario remarcar que al matar a esos compañeros, los sicarios y los mandantes del crimen, asesinaron dirigentes del movimiento obrero venezolano con una larga trayectoria de lucha.

    Richard Gallardo era el presidente de la UNT de Aragua, Luis Hernández dirigente sindical de Pepsi Cola y Carlos Requena de la empresa Produvisa-Conasat. Los compañeros fueron tiroteados por sicarios cuando regresaban de apoyar la lucha de los trabajadores de la empresa multinacional de lácteos Alpina. Ya en la mañana habían sufrido junto a los 400 trabajadores de Alpina la represión policial enviado por el gobierno regional. La empresa quería cerrar la planta y los trabajadores consiguieron tomarla.

    Richard Gallardo fue candidato al Consejo Legislativo del Estado Aragua y Luís Hernández a Alcalde del Municipio Zamora (Villa de Cura) por la Unidad Socialista de Izquierda (USI) en los comicios celebrados el domingo 23 de noviembre, cuando esta organización obrera y socialista los presentó como candidatos independientes frente a la burguesía golpista y al chavismo. Carlos Requena, de otra parte, era un reconocido delegado de prevención y luchador por la salud laboral y mejores condiciones de trabajo.

    Por tal motivo eran también odiados por la derecha local, involucrada con bandas de mafiosos.

    Comprendemos que esto se trata de un crimen político en contra de la organización y movilización independiente de los trabajadores. Por eso, es necesario exigir la inmediata investigación y prisión de estos sicarios, así como de los mentores intelectuales. (tomado de la declaración de la UST sección de la LIT-CI en Venezuela)

    El brutal asesinato de tres dirigentes obreros y socialistas en Venezuela es un golpe al movimiento obrero de este país que tiene repercusiones en América Latina y el mundo.

    Venezuela vive un proceso revolucionario donde el movimiento obrero ha logrado en años de lucha derrotar al intento de golpe militar apoyado por el imperialismo en 2002 y al "paro" patronal de PDVSA en el 2003. El pueblo venezolano ha demostrado con creces su disposición revolucionaria enfrentando a la derecha, luchando con sus vidas por sus puestos de trabajo y por la tierra.

    El asesinato de dirigentes sindicales no es nuevo. Es la forma que tiene la patronal y las burocracias de destruir al movimiento obrero organizado y acabar con la situación revolucionaria en Venezuela. No es casual que hayan atacado dirigentes de la UNT de Aragua, una de las organizaciones más combativas del país.

    El gobierno de Chávez, que se proclama socialista, lejos de constituir una firme defensa contra los asesinatos, como mínimo los deja correr. Los trabajadores y campesinos venezolanos llevan años sufriendo los asesinatos. En los 10 años de gobierno Chávez esto no ha terminado y ha seguido cebándose en lo mejor de la vanguardia. En todo este tiempo no se ha perseguido ni encarcelado a los culpables materiales ni intelectuales de esta barbarie contra el movimiento obrero y campesino. Antes de estas muertes ya habían sido asesinados otros cuatro sindicalistas de la UNT en Aragua. La policía del Estado había reprimido a los trabajadores sanitarios de Maracay y recordemos la represión policial contra los trabajadores de Sidor o la disolución a balazos de la manifestación de petroleros en el estado de Anzoátegui.

    Así mientras el gobierno de Hugo Chávez permite la represión a los trabajadores, la patronal y los terratenientes se envalentonan y se encuentran sin frenos para acometer las matanzas.

    No se puede permitir que la práctica de los asesinatos se imponga como algo normal. Hoy serán los compañeros de la UNT de Aragua, mañana pueden ser otros dirigentes obreros o luchadores del movimiento social de Venezuela. Si se impone en este país, esta práctica – que es moneda corriente en Colombia, para quedar en un ejemplo – se puede diseminar por toda América Latina.

    Hay que decir basta ya a esta práctica criminal hasta ahora impune.

    La Liga Internacional de los Trabajadores (Cuarta Internacional) llama a todas las organizaciones sindicales y populares, a los partidos políticos obreros y organizaciones democráticas a iniciar una Campaña Internacional exigiendo investigación y castigo a los asesinos de RICHARD GALLARDO, LUIS HERNÁNDEZ Y CARLOS REQUENA.

    · ¡Apoyamos incondicionalmente al plan de lucha de la UNT y los sindicatos de Aragua y a todas las iniciativas tomadas por estas organizaciones para resolución de estos crímenes !

    · ¡Apoyamos incondicionalmente las medidas dispuestas por estas organizaciones en el sentido de organizar comisiones de autodefensa en los sindicatos y nos ponemos a disposición de sus necesidades !

    · ¡Llamamos a todas las organizaciones obreras, populares y democráticas a realizar actos en las Embajadas de Venezuela en todos los países del mundo, para exigir del gobierno venezolano la investigación de este crimen y el castigo de los culpables !

    · ¡Llamamos a todas las organizaciones sindicales y políticas a enviar pronunciamientos al Gobierno del Presidente Hugo Chávez en el mismo sentido !

    ¡COMPAÑEROS RICHARD GALLARDO, LUIS HERNÁNDEZ Y CARLOS REQUENA, HASTA EL SOCIALISMO, SIEMPRE !

    SECRETARIADO INTERNACIONAL DE LA LIGA INTERNACIONAL DE LOS TRABAJADORES-CUARTA INTERNACIONAL

    São Paulo 2 de diciembre de 2008

  • LA ARISTOCRACIA SOCIALISTA DEL SIGLO XXI
    La alta renta petrolera propicia una grosera expansión burocrática

    Fabiola Soto
    17 de Abril de 2008

    El ex director del BCV, José Guerra, señala la brecha salarial entre las cúpulas y el resto de los empleados públicos y privados. Los aumentos en el sector público no responden a la eficiencia del personal.
    La Venezuela saudí del siglo XXI favorece a unos pocos. Ni siquiera se puede hablar de todos los empleados públicos, cuya brecha salarial con respecto al sector privado es considerable, sino del más selecto grupo de benefactores de las mieles del poder, que gana mensualmente hasta 70 mil bolívares fuertes.
    No conforme ; las cabezas ministeriales, de los poderes públicos y de las empresas del Estado, hacen negocios de procedencia dudosa, respondiendo a esa avaricia que les ha propiciado el socialismo burocrático. El más reciente caso obedece a las notas estructuradas del Fonden, que juega con el control cambiario.
    Cuando Hugo Chávez llegó al Gobierno en 1999, la palabra austeridad era una invitada de primera fila en las alocuciones presidenciales. “Es necesario que todos nos recortemos el presupuesto, las asignaciones, los gastos improductivos, es urgente, el país se hunde”. Se hablaba de recortar escoltas, teléfonos celulares, de vender la flota de aviones de Pdvsa, y se pedía a la gente que donara lápices y papel para ayudar al pobre Ministerio de Educación.
    Eran los tiempos del barril de petróleo a 10 dólares, pero el despilfarro ha llegado para quedarse hoy día con un precio del crudo que roza los 100 dólares y que lejos de financiar obras de envergadura, llena el bolsillo de las ingeniosas cúpulas de la revolución socialista.
    Para muestra un botón. A fin de combatir la burocracia en 1999, Chávez redujo a 14 los 21 ministerios con los que culminó su período Rafael Caldera, pero contrario a su discurso de entonces, hoy se cuentan 27 carteras ministeriales.

    Haga clic para maximizar la infografía

    Aristocracia económica
    Para José Guerra, ex directivo del BCV, el Estado productor y controlador ha hecho que el empleo público crezca de una manera irregular. Sea éste el empleo directo que genera la administración pública, o el indirecto, integrado por las misiones, núcleos endógenos, fábricas socialistas, empresas de producción social o empresas nacionalizadas.
    Para el economista esa expansión burocrática y los nuevos negocios que se crean alrededor de las empresas manejadas por el Estado, han llevado al mismo tiempo a la conformación de una nueva aristocracia económica. Ésta está conformada por los jefes, directores, presidentes de institutos, gerencia de empresas creadas o estatizadas y entes gubernamentales estratégicos como el TSJ, Seniat, CNE, BCV, Pdvsa, Cantv.
    Se trata de una nueva aristocracia, según Guerra, porque los sueldos de esta naciente élite están distanciados y divorciados de los salarios de los empleados públicos tradicionales. Como ejemplo, está el contraste entre los profesionales medios de los entes estratégicos, cuyos sueldos promedian entre cuatro y seis mil bolívares fuertes en contraste con los de los docentes y médicos de los hospitales públicos que apenas pasan de mil bolívares fuertes.
    Si de allí se revisan los altos cargos como los del TSJ, Seniat o Pdvsa, vemos que están entre los 20 y 55 mil bolívares fuertes.
    El especialista sostiene que esto ha creado un divorcio en la estructura salarial dentro de la administración pública y también con respecto al sector privado. A su juicio, estamos ante una nueva aristocracia o grupo económico que se apoderó del Estado.
    Muchos de estos organismos deciden su propia política salarial y aumentos de sueldo. Esos salarios se establecen independientemente de la eficacia de la gestión del organismo y de la situación económica por la que esté atravesando el país. Para Guerra paradójicamente, "esta economía socialista ha creado más desigualdad".
    La inflación generada de la reconversión monetaria, también es un duro golpe a los salarios del venezolano de a pie, según el economista, quien asegura que en el primer trimestre del año el bolívar ha perdido casi 10 por ciento de su valor. “No hay salario que aguante esa alza de precios”.

  • Toyota : à nouveau un syndicaliste assassiné au Venezuela le 5 mai 2009 !

    Il a été tué par des tirs venant d’une automobile, alors qu’il y a peu trois dirigeants ouvriers, deux travailleurs de l’Automobile et des syndicalistes paysans avaient déjà été assassinés, cet assassinat montre combien le régime déteste le mouvement ouvrier dès que celui-ci ne le cautionne pas...

    Toyota : Otro dirigente sindical asesinado por sicariato

    Por : Prensa-UST
    Fecha : 05 de mayo de 2009

    En la mañana de hoy el dirigente del sindicato de trabajadores de la Toyota, Argenis Vásquez, fue asesinado saliendo de su casa por dos disparos en la cabeza, disparados desde un automóvil que daba vueltas cerca.

    Aún no se tienen más detalles. Sin embargo, es sospechoso que el gerente de la ensambladora, Carlos Castillo, había interpuesto una denuncia en Fiscalía en contra del dirigente asesinado, debido al conflicto laboral que vivió la empresa en febrero pasado, por mejores condiciones de trabajo y por deudas de la empresa para con sus trabajadores.

    Aún están frescas las noticias del asesinato de tres dirigentes sindicales en el Estado Aragua, la muerte de dos trabajadores automotrices en el Estado Anzoátegui y las decenas de dirigentes campesinos asesinados en lo que va de gobierno bolivariano, todos hechos que no han dado como resultado el castigo ejemplar de sus autores intelectuales ni materiales.

    En medio de esta impunidad reinante en detrimento del movimiento obrero y campesino, cae otro dirigente sindical víctima del sicariato. El compañero Argenis ganó en elecciones democráticas y transparentes las elecciones del sindicato de la Toyota y lideró el último conflicto laboral en la automotriz sucrense, que era el resultado de años de incumplimiento de la empresa de las leyes laborales.

    La Unidad Socialista de los Trabajadores hace un llamado a toda la dirigencia sindical y movimiento obrero clasista, autónomo, democrático y luchador a cerrar filas en contra de este abominable hecho, exigiendo esclarecimiento inmediato del asesinato, con el encarcelamiento y juicio de los autores materiales e intelectuales.

    Nos sumamos a las acciones que los trabajadores de Toyota decidan realizar en repudio de este ataque al movimiento obrero.

    La clase obrera venezolana vive momentos muy difíciles, soportando el peso de la crisis económica que no generó, pero que sufre, y que, si protesta, es tildada de contrarrevolucionaria, amenazada penalmente y ahora pagando con su vida el no dejarse expoliar por los viejos y nuevos burgueses.

  • L’annonce d’une dévaluation du bolivar a déclenché une frénésie d’achat chez les Vénézuéliens, qui ont pris samedi les magasins d’assaut, par crainte d’une hausse imminente des prix.

    Le président Hugo Chavez a annoncé vendredi soir la dévaluation du bolivar, alors qu’une grande partie du pays était absorbée par un match de base-ball.

    La nouvelle s’est répandue rapidement samedi matin, et bientôt les Vénézuéliens, anticipant une prévisible hausse des prix sur les produits importés, se ruaient dans les magasins pour acheter téléviseurs et ordinateurs.

    "Je fais la queue dans la rue depuis deux heures pour acheter une télévision et deux enceintes parce que lundi, tous les prix auront probablement doublé", expliquait Miguel Gonzalez, ingénieur de 56 ans, patientant sous le soleil.

    Les adversaires politiques de Chavez en ont profité pour critiquer sa politique économique. Le maire de Caracas, Antonio Ledezma, a affirmé que le niveau de vie allait chuter.

    "Si demain vous avez besoin d’un réfrigérateur pour votre maison, le prix sera deux fois plus élevé qu’il l’était jusqu’à vendredi", a déclaré Ledezma.

    Le gouvernement a reconnu que les prix allaient augmenter après la dévaluation, mais a assuré que la hausse serait plus graduelle.

    Quant à la télévision et à la radio publiques, elles évitaient le terme de "dévaluation", lui préférant celui d’"ajustement".

  • Maduro, successeur de Chavez, augmente l’essence de 6.000%.

    Ce n’est pas la population qui profitait de l’argent du pétrole mais c’est elle qui paie sa chute !!

  • Guaido en appelle presque ouvertement à une intervention militaire américaine. Macron enverra-t-il encore l’armée française ?!!!

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