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Editorial 30-11-2008 - Réquisition des logements vides

samedi 29 novembre 2008, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Réquisition des logements vides

Interdiction des licenciements et du chômage technique

Après la mort, dans la rue et dans le froid, de plusieurs SDF, Sarkozy a le culot de prétendre être indigné … par le comportement des SDF. Comment ces sans-logis peuvent-ils refuser d’être logés dans des foyers, risquant ainsi leur vie « de leur plein gré » dit-il ?
Comme si on n’avait pas entendu les responsables eux-mêmes expliquer que ces asiles sont bondés. Sans compter que ces foyers sans confort, sans vie individuelle, où on risque d’être volé, frappé, mal traité, mettent en plus les résidents à la rue pendant la journée.
Les sans-logis ont frappé vainement à toutes les portes, notamment celles de l’Etat, avant d’en être réduits à se débrouiller seuls avec des abris de fortune. Alors que Sarkozy a déjà distribué des milliards à pleines poignées aux grands financiers, alors qu’il s’apprête ce jeudi à annoncer de nouvelles distributions aux patrons, l’argent pour le logement populaire, le 1% patronal par exemple, a été réduit à la portion congrue. Pire encore : l’Etat punit ceux qui défendent les droits des SDF, comme l’association Droit au Logement, condamnée à 12.000€ d’amende pour avoir installé des tentes pour les sans-logis dans la rue de la Banque à Paris.

Mais ce qui gêne le gouvernement, c’est que les SDF pourraient prétendre rester dans ces abris de fortune, ces tentes, ces bidonvilles. Au bout d’un certain temps, ils pourraient légalement prétendre être des « occupants réguliers » des lieux et ne plus pouvoir en être délogés. D’où la proposition, malintentionnée de Christine Boutin, ministre du Logement, de profiter du risque de mourir de froid pour démanteler leurs abris durant l’hiver.

Les foyers de la misère sont-ils les seuls logements libres et habitables ? Pas du tout ! Des quantités de logements vacants pourraient être occupés par les sans-logis. Une loi récente dite « du logement opposable » prétendait assurer à chaque citoyen un « droit au logement » légal. En réalité, ce n’est certainement pas les gouvernants qui veulent défendre de tels droits. Il est même rare de voir partis de gauche ou syndicats reprendre le vieux mot d’ordre des sans-logis révoltés : « occupation des logements vides ».

Pour le reste de la population, la question du logement n’est pas davantage réglée. Les salariés les plus mal lotis ne peuvent même plus payer un loyer. Au point que des familles qui ont un travail se retrouvent avec leurs enfants dans des squats insalubres et sans sécurité. Et nombre d’entre nous, pour avoir un logement, sont contraints de payer les mensualités et les intérêts de la dette d’un achat immobilier. Or, la crise des subprimes aux USA vient de nous démontrer que même les travailleurs ayant un salaire correct risquaient, avec la crise, de se retrouver à la rue. Et quand tous les jours, on annonce des suppressions d’emplois massives, l’accès au logement est aussi remis en cause.

Nous devons être conscients que, dans cette situation de crise, c’est la défense de nos intérêts en tant que classe sociale qui va être déterminante.

La classe des capitalistes cache la défense de ses propres intérêts sous couleur de « solutions » pour sauver le système. Leurs solutions, en fait, consistent à distribuer l’argent public aux patrons, à rallonger les durées de chômage technique sans limite, à licencier et fermer des usines … tout en exigeant de nous faire travailler jusqu’à 70 ans, pour supprimer le paiement de nos retraites.

La seule perspective, pour nous, travailleurs, c’est de réagir tous ensemble, en cassant les divisions entre secteurs et catégories professionnelles. Les luttes des salariés des aéroports, de la vente par correspondance, des grands magasins, de la Poste, de l’automobile, des enseignants et de la Caisse d’Epargne auraient intérêt à se rejoindre. Travailleurs du privé et du public, en CDI, en CDD, précaires, chômeurs, si nous sommes capables de nous unir pour défendre nos intérêts communs, alors nous sommes une force considérable.

Quant à l’avenir, il ne consiste pas à replâtrer un système complètement vermoulu mais à le renverser. Là aussi, c’est notre classe sociale qui offre un futur : pas celle des profiteurs !

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