mercredi 1er mars 2023, par
, désarmer la classe ouvrière en lui retirant sa perspective historique internationale, révolutionnaire socialiste, en faisant de la menace explosive du prolétariat, cette terreur des classes possédantes, une simple plainte sans force et sans objectif propre
confisquer la démocratie directe des travailleurs (du type comité de grève, conseil révolutionnaire, groupe de gilets jaunes, piquet de lutte, assemblée décisionnelle, élection de délégués de la lutte sans soumission aux appareils, etc.) et prétendre que la seule conception possible de la démocratie serait celle des institutions capitalistes
placer la classe ouvrière sur la défensive, en quémandeuse, comme une corporation qui réclame des aides, des avantages, des bénéfices, et pas comme une classe d’avenir qui proclame son rôle futur de direction de toute la société
appeler les travailleurs à de fausses actions sans la moindre efficacité (journées syndicales et votes aux assemblées capitalistes), en les empêchant de décider eux-mêmes des actions, des buts et des moyens et de mesurer ainsi la force de leurs méthodes et de leurs objectifs
empêcher l’action directe des travailleurs au plan social et politique, en prétendant que le premier est l’apanage des syndicats et le second des partis de gauche
entraver la compréhension des enjeux de la lutte par la connaissance de la situation historique dans laquelle se trouve le système mondial d’exploitation, parvenu au stade de la fin inexorable, nécessitant que les travailleurs construisent une autre société au lieu de revendiquer une vie correcte à un système devenu mortifère
détourner une grande part de la force ouvrière militante vers les voies réformistes (faire croire que l’intérêt bien compris de l’entreprise et du pays serait le même que celui des travailleurs et du peuple, faire croire que la défense nationale et le nationalisme sont compatibles avec les buts et les intérêts des travailleurs, faire croire que les travailleurs pourraient se satisfaire d’une simple modification des politiques des patrons et des gouvernants, sans renversement de l’Etat et du système capitaliste)
participer à tous les pièges du grand capital et de son Etat (pandémie, migrants, terrorisme, énergie, extrême droite, climat, guerre, etc.)
cautionner les « forces de l’ordre » et leurs répressions violentes, faire croire que l’Etat, bien géré, serait au service du peuple, cautionner ou passer sous silence les répressions policières et les actes barbares des forces armées
soutenir l’impérialisme et faire croire qu’il en existe une version démocratique et pacifique
empêcher la classe ouvrière et le peuple travailleur de se monter comme une force sociale d’avenir et, ainsi, de prendre la tête de l’ensemble des opprimés (femmes, jeunes, chômeurs, migrants, retraités, petits bourgeois et professions libérales révoltés car ruinés ou menacés, etc.)
faire croire que sont séparés et même opposés l’intervention revendicative (confiée aux syndicats) et l’action politique (confiés aux partis politiciens)
à chaque montée révolutionnaire, la discréditer en l’accusant de barbarie, de réactionnaire, de fascisme, d’ignorance, de trahison nationale, d’antisémitisme et autres crimes
diviser les luttes sociales, d’un côté les retraites, d’un autre les salaires et l’inflation, d’un autre encore les services publics, d’un nouveau les licenciements, d’un autre encore la santé. Et sur le plan de la guerre, aucune action ni intervention contre la politique de l’impérialisme
supprimer de tous les programmes les deux perspectives essentielles du prolétariat révolutionnaire : renversement de l’Etat capitaliste (et son remplacement par l’Etat des travailleurs organisés et armés) et suppression de la propriété privée des moyens de production et des capitaux
faire croire que l’unité des appareils liés à la bourgeoisie (des partis ou des syndicats) serait le garant de l’unité des travailleurs
supprimer toute perspective internationale et faire croire que les problèmes n’auraient que des solutions nationales, faire croire que le nationalisme serait le drapeau des travailleurs
faire croire aux solutions économiques et sociales réformistes (impôt pour les riches, aides publiques aux entreprises sous prétexte d’aider les emplois, subventions à l’économie, petits coups de pouce aux salaires et aux aides sociales, aides au logement et autres miettes)
dans les grèves, empêcher toute contagion de la lutte de manière dynamique et explosive par le moyen des groupes de travailleurs allant d’une entreprise à une autre pour propager la révolte, empêcher la propagation d’un mode d’organisation du type comités, conseils, soviets, sur la base des entreprises et des quartiers populaires, avec élection de délégués indépendants des appareils réformistes, en somme empêcher les travailleurs de gérer leurs luttes de manière révolutionnaire pour les empêcher ensuite de gérer ainsi toute la société
et si rien de tout cela ne marche, mettre en place de faux comités, de fausses assemblées démocratiques, et détourner la révolution sociale en prenant son contrôle pour sauver l’Etat et l’ordre social capitalistes