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Les vingt commandements de la gauche et des syndicats

mercredi 1er mars 2023, par Karob, Robert Paris

Les vingt commandements de la gauche et des syndicats

 désarmer la classe ouvrière en lui retirant sa perspective historique internationale, révolutionnaire socialiste, en faisant de la menace explosive du prolétariat, cette terreur des classes possédantes, une simple plainte sans force et sans objectif propre

 confisquer la démocratie directe des travailleurs (du type comité de grève, conseil révolutionnaire, groupe de gilets jaunes, piquet de lutte, assemblée décisionnelle, élection de délégués de la lutte sans soumission aux appareils, etc.) et prétendre que la seule conception possible de la démocratie serait celle des institutions capitalistes

 placer la classe ouvrière sur la défensive, en quémandeuse, comme une corporation qui réclame des aides, des avantages, des bénéfices, et pas comme une classe d’avenir qui proclame son rôle futur de direction de toute la société

 appeler les travailleurs à de fausses actions sans la moindre efficacité (journées syndicales et votes aux assemblées capitalistes), en les empêchant de décider eux-mêmes des actions, des buts et des moyens et de mesurer ainsi la force de leurs méthodes et de leurs objectifs

 empêcher l’action directe des travailleurs au plan social et politique, en prétendant que le premier est l’apanage des syndicats et le second des partis de gauche

 entraver la compréhension des enjeux de la lutte par la connaissance de la situation historique dans laquelle se trouve le système mondial d’exploitation, parvenu au stade de la fin inexorable, nécessitant que les travailleurs construisent une autre société au lieu de revendiquer une vie correcte à un système devenu mortifère

 détourner une grande part de la force ouvrière militante vers les voies réformistes (faire croire que l’intérêt bien compris de l’entreprise et du pays serait le même que celui des travailleurs et du peuple, faire croire que la défense nationale et le nationalisme sont compatibles avec les buts et les intérêts des travailleurs, faire croire que les travailleurs pourraient se satisfaire d’une simple modification des politiques des patrons et des gouvernants, sans renversement de l’Etat et du système capitaliste)

 participer à tous les pièges du grand capital et de son Etat (pandémie, migrants, terrorisme, énergie, extrême droite, climat, guerre, etc.)

 cautionner les « forces de l’ordre » et leurs répressions violentes, faire croire que l’Etat, bien géré, serait au service du peuple, cautionner ou passer sous silence les répressions policières et les actes barbares des forces armées

 soutenir l’impérialisme et faire croire qu’il en existe une version démocratique et pacifique

 empêcher la classe ouvrière et le peuple travailleur de se monter comme une force sociale d’avenir et, ainsi, de prendre la tête de l’ensemble des opprimés (femmes, jeunes, chômeurs, migrants, retraités, petits bourgeois et professions libérales révoltés car ruinés ou menacés, etc.)

 faire croire que sont séparés et même opposés l’intervention revendicative (confiée aux syndicats) et l’action politique (confiés aux partis politiciens)

 à chaque montée révolutionnaire, la discréditer en l’accusant de barbarie, de réactionnaire, de fascisme, d’ignorance, de trahison nationale, d’antisémitisme et autres crimes

 diviser les luttes sociales, d’un côté les retraites, d’un autre les salaires et l’inflation, d’un autre encore les services publics, d’un nouveau les licenciements, d’un autre encore la santé. Et sur le plan de la guerre, aucune action ni intervention contre la politique de l’impérialisme

 supprimer de tous les programmes les deux perspectives essentielles du prolétariat révolutionnaire : renversement de l’Etat capitaliste (et son remplacement par l’Etat des travailleurs organisés et armés) et suppression de la propriété privée des moyens de production et des capitaux

 faire croire que l’unité des appareils liés à la bourgeoisie (des partis ou des syndicats) serait le garant de l’unité des travailleurs

 supprimer toute perspective internationale et faire croire que les problèmes n’auraient que des solutions nationales, faire croire que le nationalisme serait le drapeau des travailleurs

 faire croire aux solutions économiques et sociales réformistes (impôt pour les riches, aides publiques aux entreprises sous prétexte d’aider les emplois, subventions à l’économie, petits coups de pouce aux salaires et aux aides sociales, aides au logement et autres miettes)

 dans les grèves, empêcher toute contagion de la lutte de manière dynamique et explosive par le moyen des groupes de travailleurs allant d’une entreprise à une autre pour propager la révolte, empêcher la propagation d’un mode d’organisation du type comités, conseils, soviets, sur la base des entreprises et des quartiers populaires, avec élection de délégués indépendants des appareils réformistes, en somme empêcher les travailleurs de gérer leurs luttes de manière révolutionnaire pour les empêcher ensuite de gérer ainsi toute la société

 et si rien de tout cela ne marche, mettre en place de faux comités, de fausses assemblées démocratiques, et détourner la révolution sociale en prenant son contrôle pour sauver l’Etat et l’ordre social capitalistes

Messages

  • Et un dernier commandement :

    Faire croire que la classe ouvrière ne peut qu’adopter les buts de guerre d’un des impérialismes. Faire croire que la lutte pour la paix passe par le soutien de l’armement de l’Etat capitaliste. Faire croire que le prolétariat est désarmé devant la guerre impérialiste. Désarmer ainsi moralement et physiquement la seule force capable d’imposer la paix en désarmant les capitalistes, en leur retirant le pouvoir d’Etat.

  • 𝐋’𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐠𝐫𝐞̀𝐯𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐲𝐧𝐝𝐢𝐜𝐚𝐭𝐬 𝐝𝐢𝐫𝐢𝐠𝐞́𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐟𝐨𝐫𝐦𝐢𝐬𝐭𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐠𝐚𝐮𝐜𝐡𝐞 𝐠𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐥’𝐞𝐱𝐭𝐫𝐞̂𝐦𝐞 𝐠𝐚𝐮𝐜𝐡𝐞 𝐨𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭𝐮𝐧𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭 𝐝𝐞 "𝐫𝐞́𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞", 𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐟𝐞𝐮 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞́𝐯𝐢𝐭𝐞𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞́𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐥𝐮𝐭𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐥𝐚𝐬𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐨𝐢𝐫 !

    Les directions syndicales prétendent aller jusqu’au bout sur les retraites et défendre le maintien des retraites par répartition !

    Mais alors que font-elles au CA de deux fonds de pensions publics, dans le Conseil d’Orientation des Retraites, le COR, à l’origine de bien des attaques contre les retraites ?

    Pourquoi faire des retraites la seule attaque majeure ?

    Pourquoi organiser des journées interpro d’inaction sans lendemain, organiser des luttes corporatistes ?

    Pourquoi ne pas organiser une lutte de masse de tout le peuple travailleur contre le pouvoir des ultra-riches et lutter pour que le peuple se dirige lui-même en prenant le pouvoir ?

    D’organe de résistance ouvrière, les syndicats sont devenus des institutions du capital et des soutiens du pouvoir jusqu’à faire élire Macron ! Leurs financements par l’État et leur intégration aux institutions en font des agents de la bourgeoisie au sein du peuple ! Ils servent de leur légitimité reconnue par le pouvoir pour exercer une tutelle sur nos luttes ! Et ce n’est certainement pas sur la gauche parlementaire et gouvernementale, à la tête également de ces directions syndicales, que nous pourrons compter également ! Qu’ont-ils fait au pouvoir ? Poser la question c’est déjà y répondre ! Nous ne pouvons faire confiance à un "État-major des luttes" qui n’est pas sous le contrôle d’assemblées auto-organisées où il serait responsable et révocable et qui maintient le pouvoir capitaliste en luttant contre toute politique révolutionnaire et la prise du pouvoir par le peuple travailleur ! Nous ne voulons pas de cette tutelle !

    Le peuple est souverain ou il n’est rien ! Nous ne pourrons donc que compter sur nous mêmes !

    Des comités de gilets jaunes dans toutes les entreprises et des assemblées décisionnelles souveraines non manipulées par les syndicats !

    Voilà la manière de nous organiser pour ne pas être trompés comme dans tous les mouvements dirigés par l’Intersyndicale et la gauche de gouvernement et ses soutiens !

    Gj Poitiers

  • Dites plutôt les tromperies réformistes de la gauche et des syndicats

    Grèves réformistes ou action révolutionnaire, il faut choisir :

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5702

    Il faut choisir : la grève syndicale par corporation, la grève par procuration, le mouvement réformiste par journées d’action, respectueux de l’ordre capitaliste qui mènent à l’échec ou… la révolution sociale

  • « Toute lutte de classes est une lutte politique. » disait déjà Karl Marx dans le Manifeste communiste.

    Quand la lutte est sciemment ramenée à une lutte purement économique, c’est qu’elle est trahie.

  • Aujourd’hui, journée d’action considérée comme le sommet de la mobilisation syndicale, il n’y a pas d’assemblées interprofessionnelles décisionnelles programmées pour décider ce que l’on fera après le 7 mars. Seule l’intersyndicale aura donc voix au chapitre. C’est dire que les classes dirigeantes n’ont pas grand chose à craindre de ce nouveau jour férié.

  • L’intersyndicale a écrit au président de la République :

    https://www.sudouest.fr/economie/reforme-des-retraites/reforme-des-retraites-l-intersyndicale-a-ecrit-au-president-de-la-republique-14353907.php

    Etait-ce nécessaire puisque la mobilisation est suffisamment parlante, comme le prétendait cette intersyndicale ?

    Une manière de faire croire que les syndicats interviennent par eux-mêmes en dehors de l’action des travailleurs !

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