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Les batteries des voitures électriques, désastre écologique

jeudi 18 août 2022, par Robert Paris

Les batteries des voitures électriques, désastre écologique

Le coût humain des batteries de voitures électriques Alors que le monde évolue lentement vers l’utilisation de véhicules électriques (VE) pour faire face tardivement aux crises climatiques, les mineurs de la République démocratique du Congo ressentent la pression. Bien que le passage aux automobiles électriques soit l’un des changements qui doivent avoir lieu immédiatement afin d’empêcher le réchauffement climatique de s’aggraver, ce changement a considérablement augmenté la demande de cobalt, l’un des ingrédients clés de la plupart des batteries utilisées dans la plupart des voitures électriques.

Environ soixante-dix pour cent du cobalt mondial provient du Congo. Étant donné que l’exploitation minière dans le monde se fait selon un mode de production capitaliste, cela signifie que les entreprises à but lucratif extraient et raffinent leurs produits minéraux au coût le plus bas possible afin de maximiser leurs profits. Cela signifie à son tour une exploitation brutale des êtres humains qui creusent les minéraux sous la surface de la terre. Une grande partie de l’exploitation minière effectuée en Afrique centrale et australe est une exploitation minière « artisanale » à petite échelle mais mortelle.

Le cobalt est un composant essentiel des batteries rechargeables. En RD Congo, pays qui fournit 50% de la demande mondiale de cobalt, 20% du cobalt congolais sont extraits à la main dans des mines artisanales par des "creuseurs". "À partir d’outils à main rudimentaires, les mineurs artisanaux excavent des pierres de tunnels creusés profondément sous la terre et sont souvent victimes d’accident", décrivait Amnesty en 2016. "Malgré les effets potentiellement mortels sur la santé d’une exposition prolongée au cobalt, les mineurs, qu’ils soient adultes ou enfants, travaillent sans être protégés par des équipements les plus basiques." "Ces grandes marques [Renault, Samsung, Lenovo] n’ont pas apporté les preuves suffisantes que le cobalt qu’elles utilisaient dans leurs produits ne provenait pas des mines de République démocratique du Congo, où on a identifié que des enfants pouvaient y travailler et que des adultes risquent leur vie tous les jours dans des mines artisanales", dénonce Sabine Gagnier, porte-parole d’Amnesty France.

"Pourtant, ces entreprises sont obligées de vérifier elles-mêmes qu’il n’y a pas de violations de droits humains dans leur chaîne de production de cobalt."

Ces dernières années, cependant, de plus grandes sociétés se sont installées dans des opérations minières à plus grande échelle. Dans ce système de chaîne d’approvisionnement mondial, Tesla, Volvo, VW, Mercedes Benz, Renault et d’autres obtiennent leur cobalt de sociétés minières multinationales, qui à leur tour sous-traitent le travail à des entreprises locales hors de portée de la plupart des réglementations ou de la surveillance.

Et, bien sûr, la réglementation des mines n’est même pas une réelle considération pour le gouvernement congolais. Des rapports récents citent des mineurs payés les meilleurs salaires de seulement 3,50 $ par jour, nourris uniquement de petits pains et de boîtes de jus pour le déjeuner et licenciés pour être restés à la maison pendant leur maladie. Les petites villes autour des principales mines sont des témoignages tentaculaires et appauvris de la nature aléatoire du développement capitaliste dans une atmosphère de « ruée vers l’or ». Les taux de maladie dus à l’exposition à des produits chimiques toxiques ont augmenté.

Lorsque la pandémie de COVID s’est propagée, les travailleurs ont été maintenus dans des couloirs avec des dizaines d’autres, dormant sur des planches de bois, et n’ont pas été autorisés à partir. Le travail des enfants est courant et les enfants ont été drogués afin de supprimer leur faim tout en travaillant. Et, comme dans les mines du monde entier, les décès dus à de prétendus « accidents » sont courants.

Avec les géants miniers suisses comme Glencore, les sociétés minières chinoises se sont implantées de manière agressive dans la région et ont été accusées de certains des pires abus, y compris le racisme pur et simple. Un mineur a déclaré : « Je me sentais comme un prisonnier. Je n’avais aucune liberté. Un autre a déclaré « la relation entre nous et la mine est comme un esclave et un maître ». Cela nous rappelle que même si nous faisons une bonne chose, comme aller vers des moyens de transport plus respectueux de l’environnement, si les matériaux utilisés sont toujours produits dans un système capitaliste, l’exploitation et la déshumanisation des travailleurs continueront.

Tout est fait pour nous faire croire que la voiture électrique règlera l’essentiel des problèmes écologiques de l’Automobile. On nous dit que le seul problème serait dans l’autonomie des véhicules électriques (ou hybrides) mais c’est faux.

Le problème des batteries, ce n’est pas seulement l’autonomie mais les composants qui n’ont absolument rien d’écologique, rien de biodégradable, rien de propre, rien d’éthique, rien de respectueux de l’environnement ! Il y a des zones entières dans les pays pauvres où se retrouvent les batteries usagées, des zones pourries par les produits chimiques, où les eaux sont complètement dégradées par les batteries.

Tout d’abord, la fabrication de batteries (modèles actuels) nécessite de nombreux produits chimiques, tels que le plomb, le lithium (rare) ou encore le cadmium. Leur recyclage demande également des dépenses énergétiques élevées. Sans surprise, la production, le transport et l’assemblage de ses pièces représenteraient un niveau de pollution à la fabrication semblable à celui d’un véhicule classique.

Et on ne parle pas de la production des éléments chimiques de ces batteries, ni de ceux qui les produisent et dans quelles conditions de travail…

Durable, la pile au lithium ?

Le lithium est pourtant une ressource périssable, très peu recyclée (95% des batteries usagées finissent dans des décharges) et dont l’extraction dans les pays qui la possède ne s’effectue pas dans les meilleures conditions possibles.

Les voitures électriques, c’est plus économique ?

Le Conseil d’Analyse Economique a fait savoir, dans le chapitre lié à la voiture électrique que » …le coût de revient d’un véhicule électrique n’est jamais inférieur ou égal à celui d’un véhicule dit conventionnel à moteur thermique. Ainsi le coût d’une voiture électrique apparaît entre 20 et 100% plus élevé que celui d’une auto « normale » à usage équivalent. Ces chiffres dépendant évidemment du kilométrage mensuel ou annuel parcouru ».

Les batteries des voitures électriques contiennent de grandes quantités de lithium et de graphite et deux documentaires ont montré que l’extraction et la préparation de ces matières est cause de déplacements de populations (des indiens du Chili et de Bolivie ont le malheur de vivre sur les plus grands gisements mondiaux de lithium), de graves pollutions, et d’exploitation dans des conditions dignes de Germinal, en particulier en Chine.

La plus grande partie des réserves de lithium se trouve dans des lacs salés au Chili, en Bolivie et en Argentine, mais aussi au Tibet et en Afghanistan. Pour extraire ce métal alcalin, on procède le plus souvent par évaporation. Dans une cuve, les sels contenus dans l’eau se déposent au fond à mesure que l’eau s’évapore. Au final, il subsiste une solution de couleur olivâtre riche en lithium. Celle-ci est alors traitée dans une usine chimique pour obtenir du carbonate de lithium. La production de lithium consomme de grandes quantités d’eau. On procède en effet à une évaporation ciblée pour accroître la concentration en lithium dans la cuve, l’eau n’étant ni récupérée, ni réinjectée dans la nappe phréatique. Il en résulte une pénurie dans les communes environnantes, ainsi qu’une pollution des sols et des réserves d’eau, faute de traitement adapté des effluents miniers. C’est non seulement un problème pour l’agriculture, mais aussi pour l’approvisionnement en eau potable de communes entières.

Les voitures électriques, c’est plus durable ?

Oui, les batteries vont ensuite polluer éternellement !

Ce n’est pas seulement le moteur à combustion interne qui doit disparaître, c’est tout le système capitaliste.

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