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Lutte Ouvrière et les tendances soi-disant trotskistes du NPA à propos de la révolution en Birmanie : un faux internationalisme

jeudi 13 mai 2021, par Alex

Rappelons que l’impérialisme français et son groupe Total sont un des principaux soutiens de la dictature de l’armée birmane qui réprime la révolte actuelle à laquelle participe la classe ouvrière de Birmanie.

Citons par exemple :

Vu de Birmanie, les Français occupent une place spéciale. Ils sont la cause première, voici un peu plus d’un siècle, de la colonisation totale du pays par ... les Anglais, et du rattachement de la Birmanie à l’Inde britannique. Dans la décennie qui s’achève, les Français ne tiennent pas un rôle plus glorieux : ils passent pour les principaux appuis occidentaux de la dictature, honnie par l’immense majorité de la population.

Birmanie, la dictature du pavot. (F. Christophe)

La firme française Total est devenue le principal soutien du système militaire birman

(Aung San Suu Kyi, Le Monde du 20 juillet 1996

La révolution birmane n’est donc pas aussi éloignée de nous, vivant en France, qu’elle parait. Il est donc légitime de commenter ce que des courants soi-disant trotskistes proposent à ce sujet en termes d’agitation, propagande et action.

D’autant plus que le soulèvement en Birmanie a coïncidé avec une grève des travailleurs de Total en France.

Le bilan de ces organisation est à notre avis pas à la hauteur de la situation, ou plutôt est malheureusement à la hauteur de leurs ambitions : trouver leur place dans les bureaucraties syndicales.

1936 : le tournant patriote du PCF et de la CGT et la fin de leur propagande internationaliste

Petit retour en arrière. En 1936, le journal L’Appel, publié à Paris, écrivait :

Il y a belle lurette déjà qu’on a constaté que le temps n’était plus où la moindre action de masse en Indochine déclenchait en France une profusion de meetings, des essaims de tracts [...] Aujourd’hui, les véritables lames de fond qui secouent tout le peuple indochinois d’un bout à l’autre de la péninsule
trouvent à peine un écho affaiblit auprès de ceux-là mêmes qui, hier encore, le défendaient si âprement. Une muraille de silence est élevée, par des prétextes de « tactique », par le cauchemar de la guerre. Si aujourd’hui la question coloniale éveille quelque intérêt, c’est dans l’ordre économique, qui n’a rien de commun avec celui des masses coloniales ; c’est dans la mesure où les colonies pourront fournir à la métropole des contingents pour la prochaine boucherie [...] Puisse ce refroidissement du sentiment internationaliste—refroidissement voulu de la part des chefs mais allant à l’encontre de l’instinct des masses—servir d’avertissement au peuple indochinois ! Il est grand temps [...] qu’il dise que la meilleure force, la meilleure aide, la meilleure puissance sont celles qu’on attend de soi-même pour sa libération, même partielle. Bien entendu en affirmant sa solidarité permanente avec le peuple de France.

(Cité dans Révolutionnaires vietnamiens et pouvoir colonial en Indochine, D. Hémery

Ce constat était prémonitoire, et semble rester d’actualité si l’on remplace Indochine par Birmanie.

La phrase « la meilleure force, la meilleure aide, la meilleure puissance sont celles qu’on attend de soi-même » traduit un découragement : les travailleurs des colonies ne pouvaient plus compter sur le soutien du mouvement ouvrier de France.

Et cette formule "ne comptez que sur vous-mêmes" correspond justement à ce que JP Mercier, porte parole de LO et de la CGT ( en même temps !) répète lors de toutes ses interventions (démoralisantes) dans les usines en grève. Voir par exemple la fin de cette intervention
où J-P Mercier arrive et repart les mains dans les poches.

C’est au grand jour que le PCF a fait son tournant patriotique en 1936 (suite à l’accord Staline-Laval de 1935), mais c’est bien sûr de de la stalinisation du PC à partir de 1924 que date l’abandon d’un internationalisme ouvrier réel. Les staliniens le reconnaissaient eux-mêmes, dans une de leurs réunions internes en 1931 :

Mais la faiblesse essentielle de notre Parti, la plus grande de ses faiblesse, c’est l’affaiblissement de son travail dans les colonies, pour la défense des peuples coloniaux. Un camarade de la délégation française parlera précisément sur ces questions. Je veux montrer seulement un fait. En 1925, contre la guerre du Riff, alors que cela intéressait 250.000 Riffains, notre Parti a mené une très grande agitation. Il est allé jusqu’à la grève de 24 heures contre la guerre du Maroc.

Quand il y a maintenant la révolution en Indochine, intéressant des millions de paysans et d’ouvriers sur un point sensible de l’échiquier international, près de la Chine révolutionnaire, l’activité de notre Parti, en comparaison avec 1925, est scandaleusement insuffisante.

Les documents de l’Internationale Communiste.
Le Parti Communiste Français devant l’Internationale.
Rapport du camarade M. Thorez.

Les textes suivants montreront, à notre avis, que les organisations Lutte Ouvrière (LO) et Nouveau Parti Anticapiltaliste (NPA) dont les tendances LO-l’Etincelle et Révolution Permanent (RP) se disent trotskistes n’ont, pas plus que le PCF depuis 1924, une politique correspondant à ce qu’on attend de groupes trotskystes :

1) article du NPA Fraction l’Etincelle)

2) article du NPA (Révolution permanente) et
et autre article du NPA (RP)

3) article de Lutte Ouvrière

Notons que l’article du NPA (Fraction l’Etincelle) a été repris dans le journal du NPA comme éditorial du NPA le 1/4/2021. De plus la signature d’Olivier Belin est celle bien connue d’un des militants de Lutte Ouvrière, exclu de cette organisation en 2008 (voir un de ses nombreux articles de cette ancienne époque portant sur la politique internationale, par exemple :
Le Brésil p. 15 dans un journal LO 1979)
Ainsi il n’est pas arbitraire de dire que cet article de la fraction l’Etincelle est autant dans la ligne de LO que du NPA.

Ces textes traitent ce qui se passe en Birmanie comme un théâtre lointain duquel les travailleurs de France ne pourraient être que des spectateurs au mieux en empathie humaniste avec les exploités de Birmanie qui se soulèvent.

NPA Révolution permanente (RP) et la Birmanie

La tendance Révolution Permanente fait le bilan de la récente grève de Total Grandspuits dans son premier article .

La révolution en Birmanie n’est pas mentionnée dans cet article. La grande leçon de cette grève chez Total est pour RP le fait que Total se discrédite dans le domaine de la « transition écologique » ! Ce dernier terme est très politicien, c’est le nom d’un ministère, c’est un des points de tout programme électoral bourgeois à l’heure actuelle, ou de la propagande des multinationales. Bref RP semble vouloir se montrer « compétent » dans le domaine du jargon de l’Etat bourgeois, invitable autour du tapis vert lors de réunions avec les partis LFI ou EELV. Cette perspective est la même que celle d’une tendance stalinienne "lutte de classe" de la CGT qui donne de cette grève un autre compte-rendu

Dans le deuxième article de RP concernant cette grève à Total, la Birmanie n’est mentionnée qu’à la fin :

Et puis plus largement, ce combat il se mène à l’échelle international. Récemment c’était par exemple important pour nous de dénoncer la situation au Myanmar où Total a une longue histoire de collaboration avec les militaires qui sont en ce moment entrain de réprimer la population qui résiste à leur coup d’État.

C’est tout. Aucune motion de solidarité proposée au vote pendant la grève n’est mentionnée.

Pourtant, Adrien Cornet dont l’article rapporte les propos, se veut militant d’un courant trotskiste et partisan de l’auto-organisation :

Adrien Cornet : Dès le départ on avait l’idée qu’on n’allait pas pouvoir gérer le mouvement tout seul. De mon côté, la sensibilité à l’auto-organisation vient du fait que je milite aussi dans un courant trotskyste, le Courant Communiste Révolutionnaire du NPA [qui anime Révolution Permanente], qui a une culture de l’auto-organisation. J’ai été beaucoup confronté à l’échec de la bureaucratie syndicale et de leurs stratégies perdantes et l’auto-organisation est le meilleur antidote à ça, un moyen que les grévistes prennent en main leur lutte. Dans le même temps, l’auto-organisation a été déterminante pour tenir l’intersyndicale dont une partie des organisations avait envie de signer le plan social dès le début. On a réussi à imposer que Force Ouvrière, comme la CGT, se soumette aux décisions de l’assemblée générale des grévistes.

Traduction possible : les militants de RP soutiennent la CGT contre par exemple la CFDT ou l’UNSA, avec en échange un petit espace permettant à RP d’utiliser le mouvement pour construire son organisation.

On remarquera que l’internationalisme n’est pas mentionné comme un des traits du Trotskisme qui pourrait être important dans cette grève chez Total.

Contentons nous donc de l’auto-organisation.

Parfait ! Mais on attend un exemple concret de l’auto-organisation, de ces « décisions de l’Assemblée générale », sous forme par exemple d’une plate-forme de revendications signée « Comité de grève ». RP ne le fournit pas sur son site. Une banderole Comité de Grève en tête de manif ? Toutes les photos de la page de l’article montrent des banderoles et des drapeaux CGT !

Mais qu’est-ce donc que l’auto-organisation pour le courant RP ? La CGT peut se rassurer :

Adrien Cornet : D’emblée il a été fondamental pour nous que notre combat soit soutenu et accompagné par l’ensemble des raffineurs de Total. Au sein de la Coordination CGT Total nous avons pu échanger avec des camarades qui avaient déjà vécu des situations similaires à celle que l’on était en train de vivre, cela a permis d’énormément renforcer nos liens.

Grande nouvelle ! Ainsi, une prétendue auto-organisation n’a posé aucun problème avec les bureaucrates de la CGT à un échelon supérieur ? La fédération CGT FNIC, bastion stalinien s’il en est, a validé l’auto-organisation ? Un pan entier de la CGT n’est plus un fief stalinien, mais un foyer de l’auto-organisation des travailleurs ? C’est bien sûr une contre-vérité, bien que nous serions le premier à nous féliciter de ce retournement.

Au lieu de vouloir réconcilier stalinisme et trotskisme, de véritables Trotskistes pourraient raconter les difficultés de mettre en place l’auto-organisation, et personne ne reprocherait à des militants d’avoir quand même participé à une grève sans réussir à mettre en place un vrai comité de grève.

D’autres militants partisans de l’auto-organisation seraient heureux d’avoir une véritable description des AG, des courants dans la CGT. Cette vraie description d’une grève donne des armes à tous pour les suivantes. Une brochure intitulée "Des trotskistes dans la grève de Grandpuits" circulerait largement.

Au lieu de cela, le courant RP se pose en amis des staliniens : ne vous inquiétez pas, nous nous proclamons trotskistes, mais nous ne nous posons pas en direction alternative à la votre. NPA-RP imite donc LO qui à travers J.P Mercier, a obtenu sa « place » dans la bureaucratie de la CGT, comme délégué syndical central PSA, statutairement un porte-parole en accord avec les orientations de la CGT.

Condition pour cela : actuellement pas de grève politique contre la politique étrangère de la France et de ses trusts impérialistes.

Ne fixons-nous pas des objectifs trop éloignés en demandant à une petite tendance "trotskiste" des grévistes de se préoccuper des travailleurs de Birmanie, même s’ils prétendent quasiment avoir dirigé la grève, « forcé » la CGT à se soumettre à une AG souveraine ? Non, vu la signification historique que RP donne elle-même à cette grève de Grandpuits :

Ca pose des bases marquantes pour l’ensemble de la classe. C’est incomparable mais pour reprendre une image je pense à la Commune de Paris. Une des plus grandes défaites de la classe ouvrière, 30.000 morts, et pourtant les conquis et les apprentissages pour la classe sont sans précédents dans l’histoire au sens large.

Passons sur l’exagération flagrante. Notons surtout que justement l’aspect internationaliste de la Commune est fondamental, il fut lié aux premiers pas de la Commune (déclarations de solidarité des travailleurs de France et d’Allemagne alors que les deux pays sont en guerre).

Rappelons que la Première adresse écrite par Marx commence par un manifeste internationaliste concernant la politique étrangère que doit comporter toute politique ouvrière, depuis la fondation de l’AIT :

Dans l’adresse inaugurale de l’Association internationale des travailleurs, en novembre 1864, nous disions : « Si l’émancipation des classes travailleuses requiert leur union et leur concours fraternels, comment pourraient-elles accomplir cette grande mission tant qu’une politique étrangère qui poursuit des desseins criminels dresse les uns contre les autres les préjugés nationaux et dilapide dans des guerres de piraterie le sang et le bien du Peuple ? ». Nous définissions la politique étrangère à laquelle se ralliait l’Internationale en ces termes : « Les simples lois de la morale et de la justice qui devraient gouverner les rapports entre individus doivent s’imposer comme lois suprêmes dans le commerce des nations »

Au moment où leurs frères de classes se font massacrer par la dictature en Birmanie, dont un des soutiens est Total, des travailleurs de Total en grève ne font pas une déclaration publique de solidarité avec eux, en tant que grévistes : c’est la routine stalinienne depuis 1936, malheureusement rien d’autre, pas une grève inspirée par Trotsky ou par la Commune de Paris qui s’est proclamée internationaliste dès le départ, en tant que "République universelle".

LO sur la Birmanie

Toutes les remarques faites sur RP s’appliquent à LO et a son Délégué Syndical Central (DSC) J.-P. Mercier que RP reconnait sur son site prendre comme modèle pour sa politique dans les luttes !

Lutte ouvrière ne donne aucune illusion d’un soutien que les travailleurs de France pourraient apporter aux travailleurs de Birmanie en plein soulèvement, reprenant la formule de JP Mercier "ne comptez ni sur moi, ni sur la CGT ni sur mon parti, vous êtes seuls, isolés" :

Les dirigeants impérialistes, comme Biden ou Macron, ont condamné la répression féroce qui frappe le peuple birman. Mais ils n’envisagent pas de prendre des mesures pouvant nuire aux intérêts d’entreprises comme Zara, Lidl, Primark, Adidas ou Total, pour lesquelles travaille une grande partie de la classe ouvrière birmane. C’est donc bien sur elle-même, et elle seule, que la classe ouvrière birmane peut compter pour renverser la dictature.

LO le 31 mars 2021

La Fraction l’Etincelle-NPA sur la Birmanie

Après avoir dénoncé la répression des manifestations, l’ article continue :

Aux faits de guerre des putschistes birmans, les chefs des grandes puissances opposent des protestations platoniques. Ne parlons pas des dirigeants russes et chinois qui soutiennent l’armée birmane. Les uns et les autres, de toute façon, n’ont pour souci que la meilleure marche de leurs affaires.

Du côté des anticapitalistes révolutionnaires, c’est la question lancinante – dans cette arène mondialisée de la lutte de classe – de faire revivre une solidarité internationale active des travailleurs.

Le lecteur doit penser que nous citons la fin d’une première partie de l’article de la Fraction, dont la suite contredira donc ce que nous affirmons. Malheureusement, non. Ce paragraphe est une conclusion qui appelle à la réflexion ... qui broiera du noir et du vide si l’on ne donne pas aux travailleurs à qui s’adresse cet éditorial des exemples tirés de l’histoire du mouvement ouvrier, comme nous l’avons fait plus haut avec la Commune. La Fraction fait partie des organisations, avec LO, qui répètent qu’après 150, la Commune est encore d’actualité. Mais à chaque fois que l’actualité permettrait de l’illustrer, silence.

Ces trois courants soi-disant trotskistes sont, de fait, à droite de la CGT et des réformistes de le II ème internationale concernant la Birmanie.

La CGT d’aujourd’hui et la IIème internationale (1889-1914) sur la Birmanie

Comparée à LO et au NPA, la CGT a fourni une petite base d’action concernant la Birmanie, par exemple par l’appel suivant

La CGT, ses militant·e·s et adhérent·e·s sont scandalisés par le coup d’État qui s’est déroulé le 1er février au Myanmar.
Depuis le coup d’État, les syndicats sont descendus massivement dans la rue pour protester et tenter de faire échouer cette prise de pouvoir, synonyme de la fin du développement de la démocratie dans le pays.
Dans les premiers jours du coup d’État, la junte a fait savoir aux syndicats qu’ils ne seraient pas inquiétés. Les principaux responsables syndicaux ont préféré prendre le maquis. La quasi-totalité des syndicats et des branches professionnelles déclencha une grève générale, suivie dans certains secteurs à 99,9 %. Le 24 février les premières arrestations de responsables syndicaux et destructions de locaux syndicaux commencèrent. Le 26 février les syndicats sont officiellement interdits et les militaires font la chasse aux membres de la CEC de CTUM. La plupart de ceux qui n’avaient pas pris le maquis sont arrêtés et enfermés au secret.
Le nombre de mort·e·s dans les rangs des militant·e·s syndicaux-ales ne cesse d’augmenter. Dimanche 14 mars, 51 militant·e·s dont 3 responsables connu·e·s ont été abattus. Parmi les 3 l’un a été spécifiquement ciblé, isolé des manifestants et abattu à bout portant.
Un soutien international nécessaire
La clandestinité coûte cher, les soins médicaux, l’argent pour que les familles de grévistes se nourrissent manque. Les organisations syndicales du Myanmar ont lancé un appel à soutien financier.
La CGT et l’Avenir social lancent un appel à toutes les organisations de la CGT ou syndiqué·e·s, pour leur proposer de participer au financement de la lutte contre la junte au Myanmar, financement permettant la clandestinité et des moyens de subsistance pour les familles de grévistes.
Déjà de nombreux-euses organisations de la CGT ou syndiqué·e·s, ont exprimé leur volonté de témoigner de leur solidarité à nos camarades si durement violenté·e·s, mais omniprésents au plus près sur le terrain, en participant à la grève générale et/ou en manifestant contre la junte au risque de leur vie.
Si vous souhaitez, vous aussi, faire part de votre solidarité, vous pouvez faire parvenir vos dons par chèque libellé à l’ordre de :
L’Avenir Social « Solidarité Myanmar » À adresser à : L’Avenir Social 263 rue de Paris Case 419 93514 MONTREUIL CEDEX Un reçu sera envoyé à chaque donateur-trice individuel-le (66% du montant des dons sont déductibles des impôts)

ou encore un communiqué

Ces deux textes sont disponibles sous forme de tract avec en-tête de la CGT, donc diffusable par tous les syndicats CGT qui le souhaitent.

Des militants trotskystes peuvent tout à fait les proposer à la discussion lors d’une AG du syndicat. Des syndiqués, sincères ou pas, sont souvent contre ce genre de point à une réunion syndicale, mais le fait que ces textes soient validés par la Confédération et qu’ils contiennent un appel à les diffuser auprès de tous les syndiqués permet d’imposer cette question à l’ordre du jour.

On pourra être surpris par l’intérêt que suscitera un tel point. Des syndiqués, convaincus que "finalement" ce type de question concerne aussi le syndicat, peuvent mettre sur la table les questions de l’Algérie, du Mali, du Liban etc, vu qu’une grande partie de la classe ouvrière a des liens encore fort avec les anciennes colonies.

Qu’est-ce qui empêche LO, les fraction du NPA de s’emparer de ces textes, et pour les « appuyer » d’en écrire d’autres, notamment à l’intérieur des syndicats, avec un caractère pour concrètement internationaliste ? De tels appels pourraient être diffusés largement par les milliers de syndiqués (CGT ou autres) qui se sentent révolutionnaires.

Comment concrètement rédiger de tels textes ? Les documents de la IIème internationale (1889-1914) fournissent des milliers d’exemples.

Citons un extrait de L’appel lancé à l’occasion de troubles universitaires en Russie (Bruxelles, 21 avril 1901) :

Aux partis ouvriers de tous le pays :

Il est superflu de raconter par le détail les événements importants qui se déroulent à cette heure en Russie. Nos camarades les connaissent par les récits que leur a apportés la presse, par les communications de nos amis russes aux journaux socialistes. (...)

Nous demandons que, dans toutes les grandes villes et dans les centres ouvriers et universitaires importants, des meetings soient organisés et qu’un ordre du jour de protestation soit soumis au vote des assistants, qu’au besoin, des listes de protestation soient mises en circulation. Nous vous demandons de faire ratifier la motion suivante pas toutes les réunions que vous tiendrez :

« 
Les citoyens réunis sur convocation de ... acclament le prolétariat russe. Ils se solidarisent avec les intellectuels et les travailleurs russes dans leur lutte contre la coalition du capitalisme et du tsarisme. Ils envoient aux révolutionnaires russes l’expression de leur sympathie et les encouragent à continuer la lutte jusqu’à la victoire.
 »

Cet appel était signé entre autres par J. Jaurès, V. Adler, E. Vandervelde, à l’aile droite de l’internationale.

Les organisations LO et les tendances du NPA qui se veulent des partis ou embryons de partis trotskistes, devraient se remettre à l’école du mouvement ouvrier !

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