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LO / NPA sur la Birmanie

jeudi 30 septembre 2021, par Alex

LO / NPA sur la Birmanie

Lutte ouvrière ne donne aucune illusion d’un soutien que les travailleurs de France pourraient apporter aux travailleurs de Birmanie en plein soulèvement :

Les dirigeants impérialistes, comme Biden ou Macron, ont condamné la répression féroce qui frappe le peuple birman. Mais ils n’envisagent pas de prendre des mesures pouvant nuire aux intérêts d’entreprises comme Zara, Lidl, Primark, Adidas ou Total, pour lesquelles travaille une grande partie de la classe ouvrière birmane. C’est donc bien sur elle-même, et elle seule, que la classe ouvrière birmane peut compter pour renverser la dictature.

LO le 31 mars 2021

Après avoir dénoncé la répression des manifestations, l’ article conclut

Aux faits de guerre des putschistes birmans, les chefs des grandes puissances opposent des protestations platoniques. Ne parlons pas des dirigeants russes et chinois qui soutiennent l’armée birmane. Les uns et les autres, de toute façon, n’ont pour souci que la meilleure marche de leurs affaires.

Du côté des anticapitalistes révolutionnaires, c’est la question lancinante – dans cette arène mondialisée de la lutte de classe – de faire revivre une solidarité internationale active des travailleurs.

Guerre sociale
Actualités
Grèves dans les raffineries TOTAL : quel avenir pour les sites pétrochimiques en France ?


Grèves dans les raffineries TOTAL : quel avenir pour les sites pétrochimiques en France ?
Les raffineries du puissant groupe Total étaient en grève le mercredi 3 février et le jeudi 4 février, à l’appel de la Fédération nationale des Industries Chimiques CGT (FNIC CGT), pour « défendre l’emploi et le développement industriel du pays », et en solidarité avec la lutte des raffineurs de Grandpuits. Dans un tract, la Coordination des syndicats CGT du groupe Total avait en particulier dénoncé la stratégie du groupe Total et rappelait que la CGT n’accepterait aucune régression sociale.

A la raffinerie de Normandie (Gonfreville), 50% des postés étaient en grève, les chiffres de grévistes ont atteint les 60% à Donges, 40% à La Mède. Les raffineurs de Feyzin ont quant à eux bloqué les expéditions tandis que 100% des travailleurs de l’énorme dépôt pétrolier de Flandres sont en grève et que les raffineurs de Grandpuits, en grève reconductible depuis le début du mois de janvier, ont arrêté l’envoi des expéditions.

Depuis l’irruption de la crise COVID en France et dans le monde, l’appareil industriel a été lourdement impacté par les mises à l’arrêt des sites pétrochimiques. Si la plupart des raffineries sont encore à l’arrêt, les sites servent surtout à stocker le pétrole déjà raffiné et importé de l’étranger.

Grève des raffineurs de Grandpuits

Vent debout contre la restructuration de la raffinerie et la destruction de 700 emplois, les travailleurs de la raffinerie Total de Grandpuits, dernière raffinerie du bassin parisien, et du dépôt de Gargenville, ont mené une grève reconductible pendant près d’un mois et demi.

Selon les propos tenus par le PDG de Total en septembre dernier, la transformation de pétrole brut, cessera à Grandpuits dès le premier trimestre 2021. Le stockage des produits pétroliers continuera, lui, jusqu’à fin 2023. L’activité initiale du site doit laisser place à un projet de reconversion centré sur la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l’exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques.

Plusieurs centaines de salariés en CDI travaillent actuellement sur la plateforme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville, dans les Yvelines. La multinationale se prépare ainsi à se débarrasser et de 200 raffineurs et de 500 salariés sous-traitants de l’usine. Par ailleurs, la suppression de ces 700 emplois impactera nécessairement le tissu économique local et provoquera la disparition d’emplois indirects liés de près ou de loin à l’existence même de la raffinerie.

Pris en flagrant délit de « Greenwashing », Total a beau repeindre en vert sa communication, les suppressions d’emploi n’ont rien à voir avec la transition écologique. La fermeture de la raffinerie non plus d’ailleurs. Il s’agit avant tout pour Total de réduire la masse salariale pour optimiser la rentabilité à court-terme, mais aussi pour accélérer le processus de fermetures des raffineries, et au final importer du pétrole raffiné en provenance de pays où les normes sociales et environnementales sont largement inférieures aux critères européens…

Quel avenir pour le raffinage en France ?

Le mouvement de grèves dans les raffineries illustre en réalité l’inquiétude et la méfiance des salariés du groupe Total face aux choix et décisions de l’entreprise.

Pourquoi ? Tout simplement parce que Total préfère importer plutôt que de produire en France. A très court terme se pose ainsi la question du maintien ou non des sites industriels, et donc des capacités de raffinage de notre pays. Ainsi, selon la CGT, la production des raffineries a été divisée par deux en 10 ans.

N’oublions pas, par ailleurs, que les raffineries – lieu stratégique de transformation du pétrole et premier lieu de stockage de pétrole transformé dans les pays consommateurs - sont également au centre d’installations pétrochimiques qui permettent de valoriser le produit du raffinage. Toute mise à l’arrêt a donc nécessairement un impact destructeur sur les industries en aval.

Total, qui possède encore quatre raffineries en France - Gonfreville, Donges, Feyzin et Grandpuits qui doit fermer en 2021 -, n’a d’ailleurs pas réalisé des investissements à la hauteur des enjeux dans la rénovation des installations. Le secteur du raffinage permet pourtant l’écoulement du pétrole vers le marché sous forme de produits raffinés. On parle donc bien ici d’un secteur stratégique fondamental sciemment laissé à l’abandon par les géants pétroliers.

Selon le patronat, le raffinage serait sous pression et la France en surcapacité de raffinage au regard de la « demande future ». Et les experts grassement payés par Total, Exxon Mobil, BP, etc… de tordre les chiffres pour prédire l’avenir en prophétisant une baisse de la consommation de pétrole.

Pourtant, nous continuons toujours, et nous continuerons encore longtemps à consommer des produits pétroliers. En France, les capacités de raffinage sont d’ailleurs inférieures à la consommation de notre pays. Chaque arrêt de raffineries depuis 2010 s’est ainsi traduit par une augmentation correspondante des importations de produits raffinés. Les importations de produits pétroliers représentent aujourd’hui les deux tiers du marché intérieur français, c’est dire si notre pays est en sous-capacité de raffinage par rapport à ses besoins !

En réalité, l’argumentation des directions des groupes pétroliers n’a pas changé en 50 ans. Après le premier choc pétrolier en 1973, la moitié des raffineries françaises avait été fermées en dix ans. Une deuxième vague de fermeture a eu lieu après 2000, notamment avec la fermeture de la raffinerie de la Mède en 2016.

Dans un document publié en 2015 par la FNIC CGT, on pouvait notamment lire : « Pour les compagnies privées, la mise en concurrence organisée avec les raffineries asiatiques et du Moyen-Orient ne peut se résoudre qu’en fermant celles parmi les moins juteuses, et en imposant aux autres une pression pour réduire les couts de maintenance et d’énergie, augmenter le temps de travail, remettre en cause des conquêtes sociales arrachées parfois depuis des décennies. ».

« D’autre part, le discours patronal sur les normes environnementales européennes, les plus sévères donc les plus couteuses du monde, va dans le même sens : pour conserver et augmenter leurs profits, les compagnies pétrolières n’hésitent pas à délocaliser les raffineries dans des pays moins « contraignants » en matière sociale et environnementale, puis à utiliser l’Europe comme marché de distribution. La question du bouclier anti-dumping social se pose

Quel projet CGT pour le pétrole ?
Pour la FNIC-CGT, la nationalisation de l’industrie pétrolière s’impose comme une évidence. Selon cette fédération CGT, « le pétrole est un bien commun à l’Humanité, au même titre que les autres ressources fossiles, l’eau, les semences et les médicaments », « doit avant tout être utilisé comme matière première pour la pétrochimie, plutôt qu’en tant qu’énergie » et « ne peut donc être appropriée, ni par des individus, ni par des entreprises, ni par des groupes financiers ». L’exploitation de cette matière première doit donc être décidée démocratiquement, en premier lieu par ceux qui extraient ou transforment la matière et créent la richesse : les travailleurs.

Les collectivités locales ont aussi leur mot à dire, le « comment produire » est une question cruciale dans ces activités dangereuses pour la sécurité et la santé des travailleurs et des riverains.

« Les plans capitalistes pour le raffinage européen prévoient de poursuivre les fermetures de capacités, en augmentant parallèlement les importations de gazole et autres produits finis. Cette désindustrialisation doit être stoppée par la lutte, par des alternatives revendicatives comme le bouclier anti dumping social international et par des choix politiques d’investissements visant à soustraire de la cupidité des actionnaires privés les secteurs du raffinage et de la pétrochimie », ajoute encore la FNIC CGT.

La lutte coordonnée par le syndicalisme de classe CGT, dans le domaine pétrolier, est cruciale pour organiser la riposte générale à partir des grands secteurs structurants de l’économie capitaliste.

Cette « lutte coordonnée » n’inclut pas la question Birmane.

Pourtant, nos références fourmillent de suggestions.

La première internationale et l’internationalisme prolétarien

Dans le célèbre Adresse, parmi les six « Considérants », deux mentionnent explicitement la lutte internationale :

Considérant : (...)

4) Que tous les efforts tendant à ce but ont jusqu’ici échoué, faute de solidarité entre les travailleurs des différentes professions dans le même pays et d’une union fraternelle entre les classes ouvrières des divers pays ;

5) Que l’émancipation du travail, n’étant un problème ni local ni national, mais social, embrasse tous les pays dans lesquels existe la société moderne et nécessite, pour sa solution, le concours théorique et pratique des pays les plus avancés ;

Par « concours théorique et pratique », on peut entendre, dans le jargon de la deuxième Internationale (reprise par Lénine et Trotsky) : 1) propagande, 2) agitation et 4) actions.

Rappelons ce qu’entendent les marxistes par ces termes. Concernant l’agitation et la propagande (citations provenant de Wikirouge, article propagande et agitation. Notons l’erreur qui consiste à donner une origine russe à ce terme, alors qu’il vient du latin signifiant « propager » rendons au pape ce qui est au pape, voir l’article sur la Sacrée congrégation pour la propagation de la foi) :

Le propagandiste inculque beaucoup d’idées à une seule personne ou un petit nombre de personnes ; l’agitateur n’inculque qu’une seule idée ou qu’un petit nombre d’idées ; en revanche il les inculque à toute une masse de personnes

(Plékhanov)

ou encore

un propagandiste, s’il traite par exemple le problème du chômage, doit expliquer la nature capitaliste des crises, ce qui les rend inévitables dans la société moderne, montrer la nécessité de la transformation de cette société en société socialiste, etc. En un mot, il doit donner “beaucoup d’idées”, un si grand nombre d’idées que, du premier coup, toutes ces idées prises dans leur ensemble ne pourront être assimilées que par un nombre (relativement) restreint de personnes. Traitant la même question, l’agitateur, lui, prendra le fait le plus connu de ses auditeurs et le plus frappant, par exemple une famille sans-travail morte de faim, la mendicité croissante, etc., et, s’appuyant sur ce fait connu de tous, il fera tous ses efforts pour donner à la “masse” une seule idée : celle de la contradiction absurde entre l’accroissement de la richesse et l’accroissement de la misère ; il s’efforcera de susciter le mécontentement, l’indignation de la masse contre cette injustice criante, laissant au propagandiste le soin de donner une explication complète de cette contradiction. C’est pourquoi le propagandiste agit principalement par l’écrit, l’agitateur de vive voix. D’un propagandiste, on n’exige pas les mêmes qualités que d’un agitateur. Nous dirons de Kautsky et de Lafargue, par exemple, qu’ils sont des propagandistes, tandis que Bebel et Guesde sont des agitateurs

(Lénine)

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