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L’Etat français se dote d’un attirail de guerre pour la lutte antisociale

mardi 24 novembre 2020, par Robert Paris

édito

L’Etat français se dote d’un attirail de guerre pour la lutte antisociale

Des peines de prison, de lourdes amendes, des radiations professionnelles, et bien d’autres peines, voilà ce qui pend au nez de quiconque prétend protester, manifester, distribuer des tracts, faire œuvre de photographe ou de journaliste libre, en période d’« ordre sanitaire », que ce soit dans une université ou dans la rue…

Chacun pourrait aisément penser que le niveau de la lutte sociale en France est plus bas que jamais mais ce n’est pas ce que pensent les gouvernants et les classes possédantes, certaines qu’elles vont, dans les mois à venir, déclencher plus de révolte sociale que jamais !

Le peuple travailleur étant pris en étau entre le covid, ses menaces, ses blessés et ses morts, les craintes instrumentalisées en plus par le pouvoir, la prétendue lutte contre la pandémie et ses mesures liberticides, d’un côté, et, de l’autre, le début de l’effondrement économique avec ses fermetures, ses suppressions d’emplois, son chômage technique, la radiation des emplois précaires, la menace aussi de tous les autres emplois, qui frappe tous deux d’avantage les plus pauvres, les plus exploités, les plus précaires, les plus opprimés, on pourrait penser que les gouvernants n’ont pas besoin de durcir leur arsenal juridique, administratif, policier, militaire, sécuritaire, etc. Et pourtant, c’est bien ce que fait ce « gouvernement de guerre » contre le peuple travailleur !

Il faut croire qu’il sait, lui, que ce qui va venir sera encore bien pire, et que la révolte sociale ne peut que s’amplifier, justifiant ainsi un arsenal plus dictatorial que dans toute l’histoire de cette république du grand capital.

Des lois sortent chaque mois, qui s’en prennent à toutes les libertés, que ce soit sous prétexte d’ordre sanitaire, d’ordre républicain, d’ordre laïc, d’ordre anti-terroriste, d’ordre économique et social. C’est dans tous les domaines que la main du pouvoir se fait plus pesante. Aucune profession ne peut plus être exercée sans étudier des pages et des pages de circulaires dictatoriales qui édictent les comportements obligatoires et énoncent les punitions en cas de non observation. Et ces circulaires changent tous les mois et parfois tous les jours ! Une simple sage femme, un médecin, un pédiatre, un pharmacien, une infirmière doivent se conformer à des ordres, à des consignes, à des modes de fonctionnement sans cesse changeants. L’état sanitaire de la France sert de prétexte à des consignes qui se contredisent sans cesse. Il en va de même dans les entreprises privées comme publiques.

Le gouvernement s’est saisi de la pandémie comme d’un moyen génial pour le pouvoir afin de stresser, de terroriser toute la population, de lui imposer des mesures contradictoires mais toutes aussi obligatoires, qu’elles aillent dans un sens ou dans le sens diamétralement opposé. On passe ainsi d’une quasi interdiction des masques à une quasi obligation, d’un refus complet des tests à une utilisation maximale imposée, d’une absence totale de surveillance de la progression de la pandémie à une surveillance journalière et locale équivalente aux cartes météo ! Et les consignes changent suivant la couleur des zones. Il faudrait donc les suivre quasi journellement pour savoir ce qu’on a le droit de faire ou pas ! Et gare aux contrevenants !

Simplement se promener nécessite d’appliquer strictement des règles invraisemblables comme « pas plus d’un kilomètre de chez soi » ou encore pas plus d’une heure de liberté !

Et ces règles pourraient sembler des précautions utiles à la population si on ne remarquait pas des règles complètement inverses dès qu’il s’agit de l’intérêt des trusts et du grand capital : pour eux, on oblige des salariés à travailler sans masque dans des chantiers et dans une aération qui brasse les covid dans des bureaux, et à traverser une capitale par les transports en commun !!! Par contre, interdit d’entrer dans un commerce où il n’y aurait même qu’un seul client ! Interdit d’entrer dans un bar, café ou restaurant ! Et tout ce qui est interdit l’est comme s’il s’agissait de l’ « intérêt national », comme un pays en guerre contre un ennemi militaire, comme si une pandémie se combattait par les armes, par la police et par l’armée.

Cet « état de guerre » proclamé par les gouvernants, les classes possédantes, les politiciens et les média à leur service, conduit tout préfet à devenir un gouverneur militaire, tout policier et même certains fonctionnaires de « l’ordre » à se prendre pour la police militaire, et le moindre flic peut croire qu’il défend la nation attaquée en s’en prenant à un jeune de banlieue qui est simplement trop libre ! Au point que se mêle à cette répression la lutte anti-terroriste, la répression d’un acte contraire à l’ordre sanitaire est ainsi assimilé à du terrorisme…

Et, du fait de la nouvelle loi de « sécurité globale », aucun policier ni gendarme ne pourra être inquiété pour avoir attaqué un citoyen pacifique, même pas nécessairement manifestant, même seulement passant par hasard aux abords d’une manifestation, d’une grève ou d’un rassemblement ! Car il sera interdit de filmer ou de photographier les forces de répression, dites forces de l’ordre, qui ont le droit en fait de semer le désordre violent !!

Il va de soi que cette interdiction de filmer ou de photographier ne concerne nullement la lutte contre covid (qui n’a pas peur d’être filmé ni photographié), ni la lutte contre le terrorisme (a-t-on vu des terroristes se défendre en procès à l’aide de tels moyens ?), mais les manifestations sociales et politiques du type des gilets jaunes bien entendu !!

Tout cela sert à faire oublier que le gouvernement ne maitrise absolument pas la pandémie, ne prend quasiment aucune mesure vraiment sérieuse en ce sens (pas de développement massif de l’hôpital public et de ses effectifs par exemple, car l’argent public est réservé aux aides aux trusts et aux banques et surtout aucune mesure qui pourrait être nuisible au grand capital), et fait tout pour faire oublier la véritable épidémie qui a gagné le monde, celle de la chute du capitalisme.

En effet, non seulement le gouvernement fait semblant, avec ses annonces qui changent de jour en jour, d’être le maître des événements sanitaires ce qu’il n’est nullement, mais encore il peut ainsi justifier de mesures économiques et sociales qui n’ont aucun but sanitaire et visent seulement à défendre les intérêts du système, à savoir ceux des grands propriétaires de capitaux ! Et pas un intérêt habituel, classique, celui de drainer toutes les richesses en investissant dans la production, mais celui d’une période d’effondrement général et mondial du système, où il s’agit, pour le capital privé, seulement de faire durer le plaisir en ponctionnant tous les fonds publics, des banques centrales au trésor des Etats !

Dans le programme d’action des Etats et des classes dirigeantes, il y a le siphonage de toutes les banques centrales et caisses des Etats mais aussi de tous les revenus et de toutes les épargnes des milieux populaires, de tout l’argent de la petite et moyenne bourgeoisie, et toute l’activité économique, en étouffant, sous prétexte sanitaire, celle des petits commerçants, des petits boutiquiers, des petits artisans, des petits livreurs, des petits routiers, des petits paysans, des pêcheurs, des petits retraités, des étudiants et autres auto-entrepreneurs.

Oui, les gouvernants et les classes possédantes capitalistes savent parfaitement que le plus grand danger est de revoir les gilets jaunes à la puissance dix, boostés par une grande révolte qui monte en sourdine, étouffée pour le moment par l’effet de choc des politiques gouvernementales pour stresser la population et l’encaserner, et surtout le danger est grand, comme au moment des gilets jaunes, que les travailleurs, les retraités, les chômeurs, les jeunes, les femmes, les précaires et tous les opprimés soient rejoints par les plus pauvres de la petite bourgeoisie frappés eux aussi par l’effondrement du capitalisme, accommodé à la sauce covid ou sans sauce.

Bien évidemment, c’est une telle révolte auto-organisée des opprimés que craignent les possédants et pas les protestations pleurnichardes des réformistes de tous poils, syndicalistes ou politiciens de gauche, tous attachés au Titanic du capitalisme, au point de blanchir même le capitalisme de la responsabilité de son propre effondrement comme le fait le NPA de Besancenot, compagnon de route de tous les réformismes, syndicaux comme politiques !!!

Oui, c’est bel et bien la révolution sociale menant au renversement du pouvoir capitaliste qui est posée par la situation mondiale d’effondrement irréversible du capitalisme et toutes les tentatives de masquer cela ne peuvent rien changer à cela.

Aucun vaccin, aucun test, aucun masque n’empêcheront le capitalisme d’avoir atteint ses limites, de ne plus être capable d’accumuler davantage de capital issu de la plus-value tirée d’une production réelle et aucun virus n’empêchera non plus la révolution sociale. Certes, le capitalisme, même s’effondrant tout seul, ne va pas céder la place, le pouvoir tout seul et il va falloir aux opprimés tout leur courage pour secouer des années de passivité politique, organisée par leurs soi-disant sauveurs réformistes ! Mais les dernières révolutions dans le monde, du type des gilets jaunes ou du hirak algérien et de leurs équivalents chiliens ou libanais, nous ont montré que c’était parfaitement possible.

Unissons et organisons tous ceux qui sont frappés par le capitalisme, tout le peuple travailleur, et l’avenir est à nous !!!

Attention, vous pouvez être poursuivi pour avoir pris cette photo ou l’avoir diffusée !!!

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