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Qu’est-ce que la révolution permanente ?
« La théorie de la révolution permanente (...) démontrait qu’à notre époque l’accomplissement des tâches démocratiques, que se proposent les pays bourgeois arriérés, les mène directement à la dictature du prolétariat, et que celle-ci met les tâches socialistes à l’ordre du jour. (...) » « C’est ce que Lénine appelait la transformation de la révolution démocratique en révolution socialiste. Ce n’est pas le pouvoir bourgeois qui se transforme par hypertrophie en pouvoir ouvrier et paysans et, ensuite, prolétarien : non, le pouvoir d’une classe ne se « transforme » pas en pouvoir d’une autre classe, mais on l’arrache l’arme à la main. » « A propos du saut par dessus les étapes historiques « Savoir distinguer entre la révolution bourgeoise et la révolution prolétarienne, c’est l’abc politique. Mais, après avoir appris l’alphabet, on apprend les syllabes qui sont formées de lettres. L’histoire a réuni les lettres les plus importantes de l’alphabet bourgeois et les premières lettres de l’alphabet socialiste. (...) Il est absurde de dire qu’on ne peut jamais sauter par dessus les étapes. Le cours vivant des événements historiques saute toujours par dessus les étapes qui sont le résultat d’une division théorique de l’évolution prise dans sa totalité, c’est-à-dire dans son ampleur maximale et, aux moments critiques, il exige le même souci dans la politique révolutionnaire. On peut dire que la capacité de reconnaître et d’utiliser ces moments distingue avant tout le révolutionnaire de l’évolutionniste vulgaire. » Léon Trotsky dans « La révolution permanente »
La notion de révolution permanente s’oppose à celle de révolution par étapes. Cette dernière laisse entendre qu’il va d’abord falloir obtenir la démocratie ou d’abord l’indépendance, d’abord la naissance d’un Etat ou d’abord telle ou telle revendication de tel ou tel groupe social. Pour l’étapisme, on posera plus tard les autres problèmes. La révolution permanente suppose au contraire que toutes les questions sont liées, qu’elles le seront concrètement au sein d’une même révolution ayant une perspective socialiste et dirigée par le prolétariat révolutionnaire.
Il y a une véritable opposition : celle entre les perspectives des deux classes fondamentales : bourgeoisie et prolétariat. Cela ne signifie pas qu’il existe une barrière hermétique entre la révolution prolétarienne et la révolution bourgeoise. La révolution prolétarienne pose souvent d’abord des questions démocratiques, qui traditionnellement étaient attribuées à la révolution bourgeoise, et qu’elle s’avère incapable, ou craintive, de réaliser. Cela ne signifie pas que les tâches bourgeoises aient changé en soi de caractère social. Ce sont les prolétaires qui changent le caractère des tâches qu’ils accomplissent, quand il s’agit des tâches de type bourgeois, du fait de rôle qu’ils ont dans la société et des perspectives que représente leur intervention. C’est le programme révolutionnaire qui est le premier impliqué par la question de la révolution permanente. Il s’agit de rendre consciente la liaison entre les revendications démocratiques et la question sociale telle qu’elle est posée par le prolétariat révolutionnaire. Cette liaison doit être mise en évidence par le programme qu’il s’agisse d’un pays impérialiste, d’un pays développé ou d’un pays pauvre ayant des restes féodaux plus ou moins marqués. Dans tous ces cas, le programme prendra un tour différent et cependant il sera indispensable de marquer, dans tous ces cas, le caractère permanent de la révolution. La révolution ne s’arrête pas à la révolution dans un seul pays. Elle ne s’arrête pas à telle ou telle étape. Elle change fondamentalement la société. Jusqu’à la destruction de l’Etat. Jusqu’à la suppression des classes. Jusqu’à la suppression du système d’exploitation.