Accueil > 09 - Livre Neuf : RELIGION > Jacques Prévert et la religion

Jacques Prévert et la religion

lundi 24 août 2020, par Robert Paris

Jacques Prévert dans « La Crosse en l’air » :

"Je ne suis pas libre penseur dit le veilleur

je suis athée

Hein quoi dit le Saint-Père

et l’autre dans le tuyau de son oreille

l’autre se met à gueuler

Allô allô Saint-Père vous m’entendez

athée

A comme absolument athée

T comme totalement athée

H comme hermétiquement athée

é accent aigu comme étonnement athée

E comme entièrement athée

pas libre penseur

athée

il y a une nuance."

Jacques Prévert, "Pater Noster" :

"Notre Père qui êtes au cieux

Restez-y

Et nous nous resterons sur la terre

Qui est quelquefois si jolie

Avec ses mystères de New York

Et puis ses mystères de Paris

Qui valent bien celui de la Trinité

Avec son petit canal de l’Ourcq

Sa grande muraille de Chine

Sa rivière de Morlaix

Ses bêtises de Cambrai

Avec son océan Pacifique

Et ses deux rrabasssins aux Tuileries

Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets

Avec toutes les merveilles du monde

Qui sont là

Simplement sur la terre

Offertes à tout le monde

Éparpillées

Émerveillées elles-mêmes d’être de telles merveilles

Et qui n’osent se l’avouer

Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer

Avec les épouvantables malheurs du monde

Qui sont légion

Avec leurs légionnaires

Avec leurs tortionnaires

Avec les maîtres de ce monde

Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres

Avec les saisons

Avec les années

Avec les jolies filles et avec les vieux cons

Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons."

Jacques Prévert, "Je vous salit ma rue" :

(Je vous salit ma rue pleine de graisse est une imitation satirique de "Je vous salue Marie pleine de grâce")

"Je vous salis ma rue

et je m’en excuse

un homme-sandwich m’a donné un prospectus

de l’Armée du Salut

je l’ai jeté

et il est là tout froissé

dans votre ruisseau

et l’eau tarde à couler

Pardonnez-moi cette offense

les éboueurs vont passer

avec leur valet mécanique

et tout sera effacé

Alors je dirai

je vous salue ma rue pleine d’ogresses

charmantes comme dans les contes chinois

et qui vous plantent au cœur

l’épée de cristal du plaisir

dans la plaie heureuse du désir

Je vous salue ma rue pleine de grâce

l’éboueur est avec nous."

"Quand le diable fait la cuisine le bon dieu se met à table
et le pauvre monde nettoie les fourneaux."

"Les religions ne sont que les trusts des superstitions."

Jacques Prévert / Spectacle

"Bref, le peuple se met à hurler "Barabbas, Barabbas, mort aux vaches, à bas la calotte" et, crucifié entre deux souteneurs dont un indicateur, il rend le dernier soupir, les femmes se vautrent sur le sol en hurlant leur douleur, un coq chante et le tonnerre fait son bruit habituel.

Confortablement installé sur son nuage amiral, Dieu le père, de la maison Dieu-père-fils-Saint-Esprit-&-Cie, pousse un immense soupir de satisfaction, aussitôt deux ou trois petits nuages subalternes éclatent avec obséquiosité et Dieu père s’écrie : "Que je sois loué, que ma sainte raison sociale soit bénie, mon fils bien-aimé a la croix, ma maison est lancée. "Aussitôt il passe les commandes et les grandes manufactures de scapulaires entrent en transes, on refuse du monde aux catacombes et, dans les familles qui méritent ce nom, il est de fort bon ton d’avoir au moins deux enfants dévorés par les lions."

dans Paroles - "Souvenirs de famille ou l’ange garde-chiourme"

"J’ai toujours été intact de Dieu et c’est en pure perte que ses émissaires, ses commissaires, ses prêtres, ses directeurs de conscience, ses ingénieurs des âmes, ses maîtres à penser se sont évertués à me sauver. […]
Et je m’en allais, là où ça me plaisait, là où il faisait beau même quand il pleuvait, et quand, de temps à autre ils revenaient avec leurs trousseaux de mots-clés, leurs cadenas d’idées, les explicateurs de l’inexplicable, les réfutateurs de l’irréfutable, les négateurs de l’indéniables, je souriais et répétais : « C’est pas vrai ! » et « C’est vrai que c’est pas vrai ! ».
Et comme ils me foutaient zéro pour leurs menteries millénaires, je leur donnais en mille mes vérités premières."

dans "Choses et autres"

"Dans chaque église, il y a toujours quelque chose qui cloche. "

dans "Spectacle"

Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons."

Extrait de "Paroles"

« L’enfant qui verse, histoire de rire, son encrier dans le bénitier, est plus drôle et plus vrai que Luther qui disait avoir jeté le sien au diable. »

« La théologie, c’est simple comme Dieu et dieux font trois. »

« La révolution est quelque fois un rêve, la religion toujours un cauchemar. »

« Dieu a besoin des hommes, mais les hommes n’ont pas besoin de lui. »

Prévert, "Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France" :

"Ceux qui pieusement

Ceux qui copieusement

Ceux qui tricolorent

Ceux qui inaugurent

Ceux qui croient

Ceux qui croient croire

Ceux qui croa-croa…"

« La France est la fille aînée de l’église et Jésus-Christ le cadet de mes soucis. »

« Un seul Dieu tu abhorreras.
Ce lapsus déi est un exemple typique d’automasochisme divin. »

« Luther et Calvin
Calvin et Luther
Calvaire et lutins. »

« Il y a des gens qui s’amusent d’un rien, faites comme eux, amusez-vous de Dieu. »

« Satan est l’âme damnée de Dieu. »

« Le premier jour, Dieu n’a pas fermé l’œil de la nuit et de cette insomnie, la lune encore en rit. »

« Enfin, tant bien que mal nous vivons, Dieu merci !
Dieu : « Il n’y a pas de quoi. »

« Dictionnaire : maladie qui existe par elle-même et ne dépend d’aucune autre affection. Voir « Déisme ».

« C’est sans doute celui qui n’a jamais pêché qui lui a jeté la première pierre. »

Jacques Prévert, "Ecritures saintes" :

A

Paul et

Virginie

au tenon et à la mortaise

à la chèvre et au chou

à la paille et à la poutre

au-dessus et au-dessous du panier

à

Saint-Pierre et à

Miquelon

à la une et à la deux

à la mygale et à la fourmi

au zist et au zest

à votre santé et à la mienne

au bien et au mal

à

Dieu et au

Diable

à

Laurel et à

Hardy.

Dieu est un grand lapin

Il habite plus haut que la terre

tout en haut là-haut dans les cieux

dans son grand terrier nuageux.

Le diable est un grand lièvre rouge

avec un fusil tout gris

Pour tirer dans l’ombre de la nuit

mais

Dieu est un gros lapin

il a l’oreille du monde

il connaît la musique

une fois il a eu un grand fils

un joyeux lapin

et il l’a envoyé sur la terre

pour sauver les lapins d’en bas

et son fils a été rapidement liquidé

et on l’a appelé civet.

Évidemment il a passé de bien mauvais moments

et puis il a repris du poil de la bête

il s’est remis les os en place

les reins le râble la tête et tout

et il a fait un bond prodigieux

et le voilà maintenant rude lapin

bondissant dans les cieux

à la droite et è la gauche

du grand lapin tout-puissant.

Et le diable tire dans l’ombre

et revient bredouille chaque nuit

rien dans son charnier

rien à se mettre sous la charnière

et il pique de grandes colères

il arrache sa casquette de sur sa tête

et il piétine dans la poussière

et après il est bien avancé

et il est obligé de mettre

tous les jours que le lapin fait

son chapeau des dimanches.

Mais son chapeau des dimanches

c’est un fantôme de lapin

un feu follet des fabriques

et il fait des facéties

c’est pour cela que le diable

n’a jamais son chapeau sur la tête

pas même les jours de fête

mais à côté de sa tête

au-dessus de sa tête

ou même comme ça derrière la tête

oui

exactement à dix ou quinze centimètres

derrière sa tête

et il attrape tout le temps des migraines

de la grêle du vent

et des otites dans les oreilles.

Quand il rencontre

Dieu

il est très embêté

parce qu’il doit le saluer

c’est réglementaire

puisque c’est

Dieu le fondateur

du ciel et de la terre

lui il est seulement l’inventeur

de la pierre à feu

et

Dieu lui dit

Je vous en prie mon ami restez couvert

mais le diable ne peut pas

mettez-vous à sa place

puisque son chapeau ne tient pas en place

alors il se rend compte

qu’il est légèrement ridicule

et il s’en retourne chez lui en courant

il allume un grand feu en pleurant

et il se regarde dans son armoire à glace

en faisant des grimaces

et puis il jette l’armoire dans le feu

et quand l’armoire se met à pétiller

à craquer à crier

Il devient tout à coup très joyeux

et il se couche sur le brasier

avec une grande flamme blanche

comme oreiller

et il ronronne tout doucement

comme le feu

comme les chats quand ils sont heureux

et il rêve aux bons-tours qu’il va jouer au bon Dieu.

Dieu est aussi un prêteur sur gage

un vieil usurier

il se cache dans une bicoque

tout en haut de son mont-de-piété

et il prête à la petite semaine

au mois au siècle et à l’éternité

et ceux qui redescendent avec un peu d’argent

en bas dans la vallée le diable les attend

il leur fauche leur fric

il leur fout une volée

et s’en va en chantant la pluie et le beau temps.

Dieu est aussi un grand voyageur

et quand il voyage

pas moyen de le faire tenir en place

il s’installe dans tous les wagons

et il descend dans tous les hôtels à la fois

à ces moments-là

tous les voyageurs marchent à pied

et couchent dehors

et le diable passe

et crie

Oreillers couvertures

et tous appellent

Pst...

Pst...

Pst...

mais lui dit ça simplement comme ça

pour les emmerder un peu plus

il a autre chose à faire

que de s’occuper vraiment de ces gens-là

il est seulement un peu content

parce qu’ils prennent froid.

Dieu est aussi une grosse dinde de Noël qui se fait manger par les riches

pour souhaiter la fête à son fils.

Alors les coudes sur la sainte table

le Diable regarde

Dieu en face

avec un sourire de côté

et il fait du pied aux anges et Dieu est bien embêté."

"Il nous lisait toujours la même histoire, triste et banale d’un homme [Jésus] d’autrefois qui portait un bouc au menton, un agneau sur les épaules et qui mourut cloué sur deux planches de salut après avoir beaucoup pleuré sur lui-même dans un jardin, la nuit. C’était un fils de famille qui parlait toujours de son père - mon père par-ci, mon père par-là, le royaume de mon père - et il racontait des histoires aux malheureux qui l’écoutaient avec admiration, parce qu’il parlait bien et avait de l’instruction. Il guérissait les hydropiques, et il leur marchait sur le ventre en disant qu’il marchait sur l’eau, et l’eau qu’il leur sortait du ventre, il la changeait en vin ; à ceux qui voulaient bien en boire, il disait que c’était son sang. Assis sous un arbre, il parabolait : "heureux les pauvres d’esprit, ceux qui ne cherchent pas à comprendre, ils travailleront dur, ils recevront des coups de pied au cul et ils feront des heures supplémentaires qui leur seront comptées plus tard dans le royaume de mon père."

(Paroles - Souvenirs de famille ou l’ange garde-chiourme)

"J’ai toujours été intact de Dieu et c’est en pure perte que ses émissaires, ses commissaires, ses prêtres, ses directeurs de conscience, ses ingénieurs des âmes, ses maîtres à penser se sont évertués à me sauver. […] Et je m’en allais, là où ça me plaisait, là où il faisait beau même quand il pleuvait, et quand, de temps à autre ils revenaient avec leurs trousseaux de mots-clés, leurs cadenas d’idées, les explicateurs de l’inexplicable, les réfutateurs de l’irréfutable, les négateurs de l’indéniables, je souriais et répétais : « C’est pas vrai ! » et « C’est vrai que c’est pas vrai ! ». Et comme ils me foutaient zéro pour leurs menteries millénaires, je leur donnais en mille mes vérités premières." (dans "Choses et autres")

"Quand le diable fait la cuisine le bon dieu se met à table et le pauvre monde nettoie les fourneaux."

"Les religions ne sont que les trusts des superstitions." (dans "Spectacle")

"Bref, le peuple se met à hurler "Barabbas, Barabbas, mort aux vaches, à bas la calotte" et, crucifié entre deux souteneurs dont un indicateur, il rend le dernier soupir, les femmes se vautrent sur le sol en hurlant leur douleur, un coq chante et le tonnerre fait son bruit habituel. Confortablement installé sur son nuage amiral, Dieu le père, de la maison Dieu-père-fils-Saint-Esprit-&-Cie, pousse un immense soupir de satisfaction, aussitôt deux ou trois petits nuages subalternes éclatent avec obséquiosité et Dieu père s’écrie : "Que je sois loué, que ma sainte raison sociale soit bénie, mon fils bien-aimé a la croix, ma maison est lancée. "Aussitôt il passe les commandes et les grandes manufactures de scapulaires entrent en transes, on refuse du monde aux catacombes et, dans les familles qui méritent ce nom, il est de fort bon ton d’avoir au moins deux enfants dévorés par les lions."

dans Paroles - "Souvenirs de famille ou l’ange garde-chiourme’

"J’ai toujours été intact de Dieu et c’est en pure perte que ses émissaires, ses commissaires, ses prêtres, ses directeurs de conscience, ses ingénieurs des âmes, ses maîtres à penser se sont évertués à me sauver. […] Et je m’en allais, là où ça me plaisait, là où il faisait beau même quand il pleuvait, et quand, de temps à autre ils revenaient avec leurs trousseaux de mots-clés, leurs cadenas d’idées, les explicateurs de l’inexplicable, les réfutateurs de l’irréfutable, les négateurs de l’indéniables, je souriais et répétais : « C’est pas vrai ! » et « C’est vrai que c’est pas vrai ! ».Et comme ils me foutaient zéro pour leurs menteries millénaires, je leur donnais en mille mes vérités premières."

dans "Choses et autres"

"Dans chaque église, il y a toujours quelque chose qui cloche. "

dans spectacle

Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons."

Extrait de "Paroles"

« L’enfant qui verse, histoire de rire, son encrier dans le bénitier, est plus drôle et plus vrai que Luther qui disait avoir jeté le sien au diable. »

« La théologie, c’est simple comme Dieu et dieux font trois. »

« La révolution est quelque fois un rêve, la religion toujours un cauchemar. »

« Dieu a besoin des hommes, mais les hommes n’ont pas besoin de lui. »

« La France est la fille aînée de l’église et Jésus-Christ le cadet de mes soucis. »

« Un seul Dieu tu abhorreras. Ce lapsus déi est un exemple typique d’automasochisme divin. »

« Luther et Calvin

Calvin et Luther

Calvaire et lutins. »

« Il y a des gens qui s’amusent d’un rien, faites comme eux, amusez-vous de Dieu. »

« Satan est l’âme damnée de Dieu. »

« Le premier jour, Dieu n’a pas fermé l’œil de la nuit et de cette insomnie, la lune encore en rit. »

« Enfin, tant bien que mal nous vivons, Dieu merci ! Dieu : « Il n’y a pas de quoi. »

« Dictionnaire : maladie qui existe par elle-même et ne dépend d’aucune autre affection. Voir « Déisme ».

« C’est sans doute celui qui n’a jamais pêché qui lui a jeté la première pierre. »

« Bref, le peuple se met à hurler "Barabbas, Barabbas, mort aux vaches, à bas la calotte" et, crucifié entre deux souteneurs dont un indicateur, il rend le dernier soupir, les femmes se vautrent sur le sol en hurlant leur douleur, un coq chante et le tonnerre fait son bruit habituel.

Confortablement installé sur son nuage amiral, Dieu le père, de la maison Dieu-père-fils-Saint-Esprit-&-Cie, pousse un immense soupir de satisfaction, aussitôt deux ou trois petits nuages subalternes éclatent avec obséquiosité et Dieu père s’écrie : "Que je sois loué, que ma sainte raison sociale soit bénie, mon fils bien-aimé a la croix, ma maison est lancée. "Aussitôt il passe les commandes et les grandes manufactures de scapulaires entrent en transes, on refuse du monde aux catacombes et, dans les familles qui méritent ce nom, il est de fort bon ton d’avoir au moins deux enfants dévorés par les lions. »

(Jacques Prévert / Paroles - Souvenirs de famille ou l’ange garde-chiourme)

« Notre Père qui êtes aux cieux

Restez-y

Et nous nous resterons sur la terre

Qui est quelquefois si jolie

Avec ses mystères de New York

Et puis ses mystères de Paris

Qui valent bien celui de la Trinité

Avec son petit canal de l’Ourcq

Sa grande muraille de Chine

Sa rivière de Morlaix

Ses bêtises de Cambrai… »

(Jacques Prévert / Paroles - Pater noster)

« Le paon fait la roue

Le hasard fait le reste

Dieu s’assoit dedans

Et l’homme le pousse »

(Jacques Prévert/ Paroles - La brouette ou les grandes inventions)

« Ils sont à table

Ils ne mangent pas

Ils ne sont pas dans leur assiette

Et leur assiette se tient toute droite

Verticalement derrière leur tête. »

(Jacques Prévert / Paroles - La Cène)

« Quand [le Diable] rencontre Dieu

il est très embêté

parce qu’il doit le saluer

c’est réglementaire […]

alors il se rend compte

qu’il est légèrement ridicule

et il s’en retourne chez lui en courant

il allume un grand feu en pleurant […]

et il se couche sur le brasier

avec une grande flamme blanche

comme oreiller

et il ronronne tout doucement

comme le feu

comme les chats quand ils sont heureux

et il rêve aux bons tours

qu’il va jouer au bon Dieu. »

(Jacques Prévert / Paroles - Ecritures saintes)

« Les paris stupides :

un certain Blaise Pascal

etc… etc... »

(Jacques Prévert / Paroles)

« … mais le pape l’interrompt

Ah ! Foutez-moi la paix à la fin

je ne suis tout de même pas arrivé à mon âge et à la haute situation pour me laisser emmerder par un malheureux petit libre penseur de rien du tout

venu je ne sais d’où

Je ne suis pas libre penseur dit le veilleur

je suis athée

Hein quoi dit le Saint-Père

et l’autre dans le tuyau de son oreille

l’autre se met à gueuler

Allo allo Saint-Père vous m’entendez

athée

A comme absolument athée

T comme totalement athée

H comme hermétiquement athée

E accent aigu comme étonnement athée

E comme entièrement athée

pas libre penseur

athée

il y a une nuance »

(Jacques Prévert / Paroles - La crosse en l’air [feuilleton])

« Il y a des gens qui dansent sans entrer en transe et il y en a d’autre qui entrent en transe sans danser. Ce phénomène s’appelle la Transcendance et dans nos régions il est fort apprécié. »

(Jacques Prévert/ Spectacle / 1951)

"Les religions ne sont que les trusts des superstitions."

(Jacques Prévert/ Spectacle / 1951)

"Oh ! Raison funèbre !"

(Jacques Prévert / Spectacle / 1951)

"Dieu est un petit bonhomme sans queue qui fume sa pipe au coin du feu."

(Jacques Prévert/ Spectacles)

"Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie."

(Jacques Prévert/ Spectacles)

"Dans chaque église, il y a toujours quelque chose qui cloche."

(Jacques Prévert / Fatras)

"Je vous salis, ma rue

Et je m’en excuse"

(Jacques Prévert / Fatras)

"Martyr, c’est pourrir un peu."

(Jacques Prévert / Paroles)

"Dieu est formidiable !"

(Jacques Prévert / Soleil de nuit)

"J’ai toujours été intact de Dieu et c’est en pure perte que ses émissaires, ses commissaires, ses prêtres, ses directeurs de conscience, ses ingénieurs des âmes, ses maîtres à penser se sont évertués à me sauver. […]
Et je m’en allais, là où ça me plaisait, là où il faisait beau même quand il pleuvait, et quand, de temps à autre ils revenaient avec leurs trousseaux de mots-clés, leurs cadenas d’idées, les explicateurs de l’inexplicable, les réfutateurs de l’irréfutable, les négateurs de l’indéniables, je souriais et répétais : « C’est pas vrai ! » et « C’est vrai que c’est pas vrai ! ».

Et comme ils me foutaient zéro pour leurs menteries millénaires, je leur donnais en mille mes vérités premières."

(Jacques Prévert / Choses et autres)

"C’est connu, Eve n’avait pas de pomme d’Adam."

(Jacques Prévert / Le Fruit défendu)

"Dieu est un grand lapin

il habite plus haut que la terre

tout en haut là-haut dans les cieux

dans son grand terrier nuageux.

Dieu est aussi un prêteur sur gage

un vieil usurier

il se cache dans une bicoque

tout en haut de son mont de piété

et il prête à la petite semaine

au mois au siècle et à l’éternité.

Dieu est aussi un grand voyageur

et quand il voyage pas moyen de le faire tenir en place

il s’installe dans tous les wagons

et il descend dans tous les hôtels à la fois

à ces moments-là

tous les voyageurs marchent à pied

et couchent dehors

Dieu est aussi une grosse dinde de Noël

qui se fait manger par les riches

pour souhaiter la fête à son fils.

Alors les coudes sur la sainte table

le Diable regarde Dieu en face

avec un sourire de côté et il fait du pied aux anges

et Dieu est bien embêté."

(Jacques Prévert )

"Quand le diable fait la cuisine le bon dieu se met à table

et le pauvre monde nettoie les fourneaux."

(Jacques Prévert)

"Saint Martin a donné la moitié de son manteau à un pauvre : comme ça, ils ont eu froid tous les deux."

(Jacques Prévert)

"La meilleure façon de ne pas avancer est de suivre une idée fixe."

(Jacques Prévert)

"La théologie, c’est simple comme dieu et dieu font trois."

(Jacques Prévert)

Portfolio

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.