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Le 11 novembre 1918, la fin officielle de la première boucherie impérialiste mondiale, une préparation de la seconde...

dimanche 10 novembre 2019, par Robert Paris

Le 11 novembre 1918, la fin officielle de la première boucherie impérialiste mondiale, une préparation de la seconde...

Le dernier poilu de la guerre de 14-18 n’a cessé de dénoncer la boucherie et les commémorations prétendues des "sacrifiés pour la pseudo-France" !

Le 11 novembre, on fête paraît-il la paix dans un monde qui fourbit ses armes pour la prochaine sans que les peuples ne soient même au courant.... Mais, pour les classes dirigeantes, fêter la paix ce n’est même pas exposer les vraies causes de la guerre ! L’impérialisme capitaliste et ses crises... Il est en guerre avec les peuples et le sera tant que durera l’exploitation capitaliste. Il n’y a pas eu de paix en 1918 et il n’y en a pas aujourd’hui. Les classes dirigeantes sont toujours en guerre contre nous !

L’an dernier, lors des cérémonies du 11 novembre anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale (comprenez de la première boucherie inter-impérialiste), le président de la bourgeoisie française Hollande a tenu à féliciter publiquement la famille de Georges Clemenceau. Si vous ne le saviez pas, Clemenceau c’est l’organisateur en chef du massacre… Non seulement de celui de la guerre mondiale mais des suivants en Russie contre la révolution prolétarienne, puis en Pologne, en Finlande, en Tchécoslovaquie, en Hongrie, toujours contre la révolution prolétarienne. Eh oui, Hollande aussi est contre la révolution prolétarienne. C’est un président « normal » ! Il discute avec la famille Clemenceau, il discute avec un club pour la réhabilitation de Clemenceau, il dépose une gerbe sur le tombeau de Clemenceau. Mais Clemenceau n’est pas une victime de la guerre, loin de là, c’est un des bourreaux !!!

Clemenceau au Conseil des Quatre (les 4 bandits mondiaux de l’époque) : « Le péril bolcheviste s’étend en ce moment vers le sud et vers la Hongrie ; il continuera à s’étendre tant qu’il ne sera pas arrêté ; il faut l’arrêter à Odessa et à Lemberg. (...) je demanderai au Maréchal Foch s’il a un nom à nous fournir pour le général qui prendrait le commandement de l’armée roumaine. (...) Nous avons raison de craindre le bolchevisme chez l’ennemi (les pays vaincus) et d’éviter d’en provoquer le développement, mais il ne faudrait pas le répandre chez nous-mêmes. (...) soit en France soit en Angleterre. Il est bien de vouloir ménager les vaincus, mais il ne faudrait pas perdre de vue les vainqueurs. Si un mouvement révolutionnaire devait se produire quelque part, parce que nos solutions paraîtraient injustes, que ce ne soit pas chez nous. (...) Le président Wilson nous prie de ne pas recommencer la guerre. Je le crois bien ! Mon pays a souffert plus que tout autre. Il s’élève en France un cri universel pour la démobilisation. (...) Toutefois, il y a un intérêt suprême qui s’élève au dessus du désir légitime d’en finir avec la guerre : il ne faut pas que les résultats de la guerre nous échappent par notre faiblesse. (...) »

Hollande et Clemenceau (déjà connu sous le titre « briseur de grèves » car il les massacrait à la mitrailleuse) cela n’étonnera que ceux qui ne se souviennent pas qu’à son intronisation, Hollande s’était revendiqué de Jules Ferry, l’inventeur du colonialisme français !

Il a tenu à mettre aussi en avant les soldats morts en Afghanistan sans bien entendu parler des civils tués par l’armée française pour que, dans un ou deux ans, les Talibans reviennent au pouvoir avec un accord avec les USA…

Oui, ceux qui commémorent les soldats morts dans les tranchées de 14-18 sont les successeurs de leurs assassins…

Le 11 novembre, la fête de la barbarie guerrière

Les grandes puissances se félicitaient d’avoir finalement terminé la guerre en 1918 après avoir dévasté l’Europe et le Proche Orient. Mais c’était à tous points de vue un mensonge. La guerre n’était pas finie car elle se poursuivait dans les colonies. Les troupes françaises faisaient par exemple la guerre en Syrie et au Vietnam...

Les classes dirigeantes se gardaient bien d’expliquer les véritables raisons de la guerre (l’exacerbation des contradictions inter-impérialistes liées à la crise du système) et d’expliquer aussi les raisons d’arrêter la guerre.

La guerre ne s’était arrêtée qu’à cause de la vague révolutionnaire débutée en Russie et pour éviter les risques d’une chute du régime capitaliste.... Les puissances en train d’être vaincues étaient toutes parcourues par la révolution : les empires russe, austro-hongrois et Ottoman. Les autres puissances en étaient menacées aussi si la guerre continuait...

Les buts de guerre étaient du pur banditisme. Loin d’abandonner ce banditisme pour la paix, c’est la paix qui donnait raison aux objectifs de banditisme des vainqueurs, enlevant par exemple ses colonies à l’Allemagne... Les traités qui achevaient la guerre dont le traité de Versailles ne faisaient que préparer la guerre mondiale suivante !!! Quant aux peuples, les traités s’en moquaient et leur passaient sur le corps, notamment les peuples opprimés.

Aujourd’hui, alors qu’on nous dit fêter non seulement la fin de la première guerre mondiale, mais la fin de toutes les guerres, nous en sommes aux prémisses qui ont donné naissance aux guerres mondiales : la crise du système et la montée des nationalismes et fascismes qui en découlent. Mais les peuples n’en savent rien !

CCI :

Contrairement à ce que soutient l’histoire officielle, celle de la bourgeoisie, la première guerre mondiale n’a pas pris fin, le 11 novembre 1918, parce que les forces de l’alliance germano-autrichienne avaient subi une défaite militaire décisive ou se trouvaient hors de mesure de poursuivre le combat. Non, l’armistice fut signé pour la raison que les bourgeoisies des deux camps belligérants devaient alors faire face à l’extension mondiale de la révolution ouvrière. De fait, c’est la menace immédiate de l’insurrection du prolétariat en Europe qui a entraîné l’arrêt forcé de la tuerie capitaliste.

Que la classe ouvrière soit parvenue à un tel résultat découlait bien entendu d’un long processus au cours duquel se construisit progressivement sa force. Dès l’été de 1916, il y avait certes eu des mouvements de masse significatifs, notamment en Allemagne, pour exprimer la colère des ouvriers contre les souffrances, les privations et la misère qu’entraînait la guerre.

Mais le véritable début de la vague révolutionnaire se situe au mois de février 1917, en Russie. A Petrograd, le 23, ce qui aurait dû être une simple journée en hommage à la femme ouvrière dans le cadre des manifestations routinières des partis socialistes, créa en réalité l’occasion de l’explosion de tout le mécontentement accumulé dans les rangs ouvriers - ainsi que dans d’autres couches pauvres de la population - contre le ravitaillement en vivres de jour en jour plus défectueux de la capitale de la Russie d’alors et la surexploitation imposée par l’économie de guerre. De telle sorte que, débordant le 23 février, le mouvement qui criait : "Du pain ! " prend vite les jours suivants les allures d’une insurrection, involontairement aidée par la férocité de la répression tsariste. Le 26, la force de la dynamique ouvrière provoque le ralliement des soldats professionnels ; le 27, le régime capitaliste impérial a vécu et s’installe le gouvernement bourgeois (dit provisoire) de Kerenski tandis que le prolétariat, dans les usines et autres lieux de travail, s’organise en conseils autonomes et envoie des délégués au Soviet central de la ville.

Mais comme le nouveau pouvoir, dans les mois qui succèdent, poursuit la participation à la guerre, au lieu d’apporter des solutions au problème endémique de la famine, et renforce l’économie d’armement qui oblige les ouvriers à travailler bien au-delà de huit heures par jour, il suscite chez ceux-ci des réactions de plus en plus révolutionnaires qu’éclaire leur parti de classe, les bolcheviques. Après de nouvelles journées insurrectionnelles en juillet se tiennent à partir du 22 octobre 1917 des meetings qui rassemblent des foules considérables desquelles, de manière très révélatrice, montent les slogans : "A bas le gouvernement provisoire ! A bas la guerre ! Tout le pouvoir aux conseils ouvriers ! " Le 25, les masses prennent d’assaut le palais d’Hiver, à Petrograd, et chassent Kerenski.

C’est la révolution d’Octobre, dont l’âme, le Congrès des soviets de toutes les Russies, proclame l’avènement en ces termes :

* "S’appuyant sur la volonté de l’immense majorité des ouvriers, des soldats et des paysans, s’appuyant sur l’insurrection victorieuse des ouvriers et de la garnison qui s’est accomplie à Petrograd, le Congrès prend en main le pouvoir. Le pouvoir des soviets proposera une paix immédiate et démocratique à tous les peuples et un armistice immédiat sur tous les fronts." (Cité par Lénine,"Oeuvres", tome 26, p. 253.) Le 26, en effet, à sa deuxième séance, le Congrès promulgue un "décret sur la paix" et arrête dans le même temps des mesures d’urgence pour soulager la misère encourue par les populations russes.

Les évènements révolutionnaires de Russie eurent bien entendu un retentissement énorme dans tous les prolétariats d’Europe et du monde mais d’abord parmi ceux des pays impliqués directement dans le carnage inter-impérialiste. Ils catalysèrent partout des manifestations contre la guerre et engendrèrent de vibrantes protestations de sympathie en faveur de l’Octobre rouge, provoquant en outre, sur le front, des élans de fraternisation entre soldats d’armées adverses.

C’est cependant en Allemagne, le siège du plus puissant mouvement ouvrier, que les répercussions décisives se produisirent. Là, la révolte ouvrière, après un temps d’incubation durant l’année 1917, grossit tout au long de 1918 pour atteindre son point d’incandescence au début du mois de novembre, le 4 exactement. C’est alors que les ouvriers de Berlin, qu’ils soient revêtus d’habits civils ou d’uniformes et répondant assurément aux appels que leurs frères de classe russes leur adressaient afin qu’ils prennent le relais et la direction de la révolution mondiale, investissent la rue et leur soulèvement entraîne bientôt la rébellion des troupes demeurées jusque-là loyales au gouvernement, au reste dirigé par des socialistes renégats comme Ebert, de la toute nouvelle république de Weimar.

Comme nous l’écrivions dans un article de "RI" n°173 (novembre 1988) consacré à la célébration de ces faits, "Avec leur mouvement insurrectionnel, les ouvriers en Allemagne avaient mis en mouvement la plus grande lutte de masse de leur histoire. Toutes les trêves sociales, que les syndicats avaient signées durant la guerre, et la politique de paix entre les classes volèrent en éclats sous les coups de la lutte de classe. Avec ce soulèvement, les ouvriers se remettaient de la défaite d’août 1914 et relevaient la tête. Le mythe d’une classe ouvrière allemande (ou autre) paralysée par le réformisme était en train de s’effondrer. (...) Dans le sillage du prolétariat de Russie, avec le soulèvement ouvrier et un début de formation de conseils en Hongrie et Autriche l’année suivante (1919), les ouvriers allemands se portaient à la tête de la première grande vague révolutionnaire internationale de luttes nées de la guerre."

Et c’est donc pour ne pas risquer d’être balayée comme en Russie que la bourgeoisie d’Allemagne, certainement encouragée en cela par ses consoeurs et adversaires de guerre, s’est empressée de mettre fin au conflit commencé quatre ans plutôt.

C’est bien pour enrayer le développement de la révolution mondiale ouvrière que toutes les bourgeoisies se sont entendues à conclure très vite entre elles le cessez-le-feu, deux jours seulement après la mutinerie des marins de Kiel contre les autorités militaires allemandes.

Par la suite, on le sait, le mouvement révolutionnaire fut jugulé en Allemagne et cette défaite ouvrière devait plus tard entraîner la mort de la révolution en Russie. Il n’en reste pas moins vrai que, dans ces deux pays, la classe ouvrière mondiale avait fait la preuve qu’elle avait la capacité ‑ et qu’elle seule la détenait pourvu qu’elle luttât sur son terrain de classe ‑ de faire cesser la furie guerrière du capitalisme.

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