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Napoléon Bonaparte et la révolution corse, mythes et réalité

lundi 10 juin 2019, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Lucien Bonaparte écrivant à son frère Joseph Bonaparte le 24 juin 1792 :

« J’ai toujours démêlé dans Napoléon une ambition pas tout à fait égoïste, mais qui surpasse en lui son amour pour le bien public. Il me semble bien penché à être tyran et je crois qu’il serait bien s’il fût roi et que son nom serait pour la postérité et pour le patriote sensible un nom d’horreur. »

La construction d’un mythe, celui d’une continuité Paoli-Napoléon :

Napoléon Bonaparte et la révolution corse, mythes et réalité

Avertissement : La Corse a deux grands mythes historiques : Pascal Paoli et Napoléon Bonaparte et bien des auteurs et commentateurs essaient de les rendre compatibles, et même de faire croire que Napoléon et Paoli puiseraient aux mêmes sources de la révolution corse. Mais c’est peine perdue : ce n’est pas du tout ce que nous rapporte l’histoire corse… La confrontation entre Napoléon et Paoli n’est pas une lutte de famille, une querelle de clans, un affrontement de personnalités, une opposition entre Bastia et Ajaccio, et même pas une simple lutte pour le pouvoir. Faire croire que Napoléon serait le successeur naturel de Paoli en Corse, c’est carrément du baratin : il n’est nullement dans la continuité de Paoli, en somme pas davantage que Staline n’était le successeur de Lénine. La comparaison avec la Russie n’est d’ailleurs pas absurde puisqu’on a dit que Staline régnait en Bonaparte ! Napoléon Bonaparte est devenu le symbole d’un chef militaire issu d’une insurrection mais dont il représente en fait l’aile militairement dictatoriale, au point qu’on dit « un Bonaparte » et que le phénomène correspondant s’appelle « bonapartisme » comme on dirait caporalisme, militarisme et même fascisme. Comment peut-il alors avoir été associé à la révolution corse avant de l’être à la révolution française ? Le lien de Bonaparte avec la révolution, c’est que lui représente la contre-révolution montante ! Bien sûr, Napoléon comme Staline, présentera les vieux révolutionnaires comme des traîtres à la Révolution !

Bien sûr, il n’est pas question de reprocher à Napoléon ce qu’il aurait fait ou dit pendant la révolution corse : Napoléon Bonaparte n’a pas vécu la révolution corse puisqu’il est né exactement au moment de sa défaite historique et définitive.

Charles Buonaparte de famille noble italienne émigrée en Corse, alors sous domination génoise, le père de Napoléon, a été l’un des combattants de la révolution corse, un compagnon d’armes de Paoli qui avait pris parti avec lui contre la domination de la République de Gènes. Il ne quitta pas l’île et n’émigra pas avec Paoli lors de la défaite de la révolution écrasée dans le sang par les armes françaises.

Napoléon Buonaparte naît en 1769. C’est justement à cette date que l’armée française est victorieuse contre les Corses insurgés, avec 50 bataillons et de l’artillerie lourde, à Neviu, Pontenovu et le Vecchio. Le nombre des victimes est considérable. Pascal Paoli, qui avait gouverné la Corse de 1755 à 1769, doit quitter l’île pour l’Angleterre. Trois cent cinquante dirigeants indépendantistes corses partent de la Corse en même temps que lui. L’île est alors dans une situation politique et même morale complètement catastrophique, avec une défaite cuisante et couteuse.

La famille Buonaparte choisit alors de s’incliner, de se ranger, sinon de rejoindre le camp de la France royale qui vient d’écraser la Corse et elle va, du coup, être protégée par le comte de Marboeuf, gouverneur français en Corse. Cela lui valut une place de conseiller au tribunal d’Ajaccio.

C’est le même Comte Marboeuf qui fit entrer Napoléon à l’Ecole militaire royale de Brienne, école d’artillerie et de génie militaire. Puis il passa à l’école militaire à Paris. Il devient alors un disciple de l’Abbé Raynal. A dix-sept ans, Napoléon est lieutenant. Puis vint la révolution française dans laquelle il ne fit d’abord pas spécialement remarquer. En 1792, alors capitaine d’artillerie, il déclarait que les émeutiers étaient de « viles brigands ». Il avait été témoin des insurrections du 21 juin et du 10 août et il n’était pas dans le camp des émeutiers ! Il déclarait alors se penser capable d’arrêter ces « meutes hurlantes ».

Napoléon n’a pas dix ans quand il quitte la Corse dans laquelle il n’a jamais vu l’élan révolutionnaire du peuple corse. Ce ne sont pas les anciens dirigeants révolutionnaires corses qui lui ont appris l’histoire de son île mais la lecture de l’ouvrage de Boswell… Dans les écoles militaires sur le continent, il a été complètement coupé de la Corse et des Corses.

« En Corse au temps de Pascal Paoli », de Paul Silvani :

« Jeune officier à Auxonne, Napoléon Bonaparte nourrit le rêve de devenir le successeur de Paoli. Il commence en 1786 (il est âgé de 17 ans) à écrire une histoire de la Corse dont restent seulement des « Lettres sur la Corse » adressées à son précepteur l’abbé Raynal jusqu’en 1790… Bonaparte fait part de son projet à Paoli, encore exilé à Londres, dans une lettre datée du 12 juin 1789 dont voici le texte :

« A M. le général Paoli

« Général,

« Je naquis quand la patrie périssait. Trente mille Français vomis sur nos côtes, noyant le trône de la liberté dans des flots de sang, tel fut le spectacle odieux qui vint le premier frapper mes regards. Les cris du mourant, les gémissements de l’opprimé, les larmes du désespoir environnèrent mon berceau dès ma naissance. Vous quittâtes notre île, et avec vous disparut l’espérance du bonheur ; l’esclavage fut le prix de notre soumission. Accablés sous la triple chaîne du soldat, du légiste et du précepteur d’impôts, nos compatriotes se virent méprisés… méprisés par ceux qui ont les forces de l’administration dans la main. N’est-ce pas la plus cruelle des tortures que puisse éprouver celui qui a du sentiment ? L’infortuné Péruvien, périssant sous le fer de l’avide Espagnol, éprouvait-il une vexation plus ulcérante ? Les traîtres à la patrie, les âmes viles, que corrompit l’amour d’un gain sordide, ont pu se justifier, semant des calomnies contre le gouvernement national et contre votre personne en particulier. En les lisant, mon ardeur s’est échauffée, et j’ai résolu de dissiper ces brouillards, enfants de l’ignorance… J’espérai quelques temps pouvoir aller à Londres vous exprimer les sentiments que vous m’avez fait naître et causer ensemble des malheurs de la patrie, mais l’éloignement y met obstacle. Viendra peut-être un jour où je me trouverai à même de le franchir. Quelque soit le succès de mon ouvrage, je sens qu’il soulèvera contre moi la nombreuse cohorte d’employés français qui gouverne notre île, et que j’attaque ; mais qu’importe, s’il y va de l’intérêt de la patrie ! (…) »

Paoli lui répond : « L’Histoire ne s’écrit pas dans les années de jeunesse. »

Napoléon doute désormais de ses talents littéraires et renonce à son grand ouvrage historique comme il renonce désormais à influencer Paoli.

La révolution française change complètement la donne, en France comme en Corse, comme dans le monde entier. Les idéaux qui ont été défendus par la Corse contre la royauté française prennent alors forme et sens. Paoli est le premier à reconnaître dans la Révolution française la suite de la Révolution corse, la révolution de la Liberté. Mais, dans la Corse remise au pas par l’Ancien Régime, les choses changent bien plus lentement. En 1789, la Corse est représentée aux Etats Généraux de France par l’abbé Charles Antoine Peretti della Rocca pour le clergé, le comte Mathieu de Buttafoco pour la noblesse, Antoine Salicetti et Pierre Paul Colonna de Cesari-Rocca pour le Tiers Etat.

« Le 14 août 1789, à Bastia, une assemblée populaire tumultueuse procède spontanément à la désignation d’une nouvelle municipalité. Le mouvement se généralise et des émeutes se produisent dans diverses localités… Le vicomte de Barrin, successeur de Marboeuf, mort en 1786, dans l’emploi de commandant en chef de la Corse, n’entreprend aucune action répressive… Tout l’ordre ancien, ordre public et ordre social, exhibe ses lézardes…

D’aucuns avaient persuadé Necker, ministre d’Etat chargé de l’assemblée générale des Etats, qu’il était inutile de convoquer les députés de la Corse… au motif que cette province était pauvre, et que la médiocrité de ses finances ne lui permettait pas de faire cette dépense, que d’ailleurs les Corses n’avaient ni les mêmes intérêts ni les mêmes motifs à exposer aux Etats Généraux. » (« L’équivoque de Corse », René Emmanuelli)

Quand la Révolution française reconnaît dans un grand élan d’enthousiasme, derrière Mirabeau, le grand Pascal Paoli comme l’initateur des idées de la Révolution, Bonaparte suit mais il n’est pas en avance sur le reste de la Corse qui s’enthousiasme pour une assemblée nationale de France qui appelle les exilés à rentrer et reprendre leur place. Paoli est acclamé par l’Assemblée française et nommé président du département corse et commandant des gardes nationaux de l’île.

Napoléon est plutôt déçu par ses tentatives politiques à Paris en pleine révolution qui n’ont rien donné quand il rentre en Corse comme capitaine. En 1792, il commande le bataillon des volontaires corses. Les volontaires sont des soldats et ne sont en rien une troupe révolutionnaire sans-culottes, bandes armées que Napoléon considère comme de « la canaille ». Même s’il a un commandement, Napoléon doit obéissance à Paoli qui est son principal obstacle dans ce qu’il estime sa carrière : devenir le chef militaire de la Corse.

À son retour en Corse, le vieux général Pascal Paoli a 65 ans, Bonaparte seulement 20. À la fameuse lettre de 1789, la réponse avait été celle d’un vieil homme un peu gêné à un gamin dont il veut calmer les ardeurs et dont il n’aime pas les flatteries. Il ne va pas falloir longtemps pour qu’il soit clair que l’idée des deux hommes sur la révolution et sur la liberté apparaisse clairement comme divergente et même opposée.

Napoléon s’avère un militaire prompt à réprimer. Lors de Pâques 1792, Napoléon, alors lieutenant de la garde nationale à Ajaccio, ordonne de tirer sur la foule. « Il y a dix morts. On demande à Paoli de faire traduire Napoléon en cour martiale. Mais le mort du côté des gardes nationales est un cousin d’un de ses proches » écrit Graziani. Bonaparte se défend auprès de l’envoyé de Paoli. Il explique avoir voulu empêcher un événement semblable à la cuccagna bastiese, une émeute liée à la constitution civile du clergé. « En 1791, une partie de la foule attachée à l’ancien évêque s’est révoltée. Paoli est entré dans Bastia avec 3.000 hommes pour punir les Bastiais. La troupe était logée par la population. En avril 1792, il se passe la même chose à Ajaccio. Est-ce que Napoléon a anticipé le mouvement ou est-ce du domaine du phantasme ? Quoi qu’il en soit, il n’a pas été puni. »

Napoléon se présentait comme le remplaçant de Paoli, devenu trop vieux. Paoli ne marche pas. C’est parce que Napoléon ne sera jamais le chef de la nation corse, le nouveau Paoli, qu’il rompt avec lui et change de bord ce qui le mènera à viser le pouvoir… mais en France et deviendra plus tard l’empereur des Français.

Néanmoins, la méfiance de Paoli à l’égard des Bonaparte grandit. Ainsi, en septembre 1792, alors que Joseph Bonaparte se présente aux élections de la Convention, Paoli envoie des candidats qui empêchent une victoire annoncée. « Le contrat entre les Bonaparte et Paoli se rompt à ce moment-là. Ils ne deviennent pas adversaires, mais n’en sont pas loin. »

Cependant, Saliceti, chef des politiciens hostiles à Paoli écrit : « Je regarde en général ces dernières élections comme une véritable contre-révolution. »

En décembre 1792, les calomnies des ennemis de Paoli à Paris, Saliceti et Arena, commencent à trouver l’oreille du pouvoir politique : Paoli y est traité de contre-révolutionnaire au club des Jacobins à Paris, Marseille et Toulon. Lucien Bonaparte se fait, dans l’île, le relais de ces mensonges.

« Le jeune Lucien Bonaparte, 18 ans, va vouer Paoli aux gémonies. Il reprend à son compte les accusations des ennemis du « Babbu » que le Club des Jacobins de Toulon fait siennes, au point que le 2 avril 1793 la Convention adopte un décret déférant Paoli devant elle et prescrivant de s’assurer de sa personne, ainsi que de celle de Charles-André Pozzo di Borgo. Connu en Corse le 18 avril, le texte suscite de véhémentes protestations…

Le décret du 2 avril (contre Paoli) ne sera pas rapporté. La fallacieuse initiative de Lucien brouillera les Bonaparte et Paoli. »

Bonaparte écrira : « Le décret contre Paoli a profondément affligé les citoyens de la ville d’Ajaccio. »

Le lien entre Paoli et Napoléon se brise totalement à l’hiver 1793, après l’échec cuisant de l’expédition de Sardaigne, à laquelle Napoléon prend part.

En 1792, Paoli est également devenu chef des armées en Corse. Pour lui enlever, cette force l’armée française monte une opération militaire extérieure, véritable manœuvre de diversion.

Ses troupes lui sont retirées pour être envoyées conquérir l’île voisine. L’opération est un désastre et Lucien Bonaparte dénonce Paoli comme le grand fautif. En réaction, les paolistes saccagent la maison de famille d’Ajaccio.

Désormais, Napoléon choisit en Corse le « parti français » de Bastia contre l’indépendantisme d’Ajaccio qu’il combat… militairement…

Et Napoléon a aussi soutenu la Terreur, que Paoli combat. Il n’a soutenu la révolution qu’en militaire et en chef d’un pouvoir répressif, pas en dirigeant d’une révolution politique et sociale, contrairement à Paoli.

Quand Paoli voulut s’appuyer sur des convocations de consulte insurrectionnelles corses à Corte, il trouva en face de lui le militaire Napoléon, arme de l’Etat français contre les Corses.

Le 11 juin 1793, les Bonaparte sont contraints d’embarquer dans un bateau direction Marseille, pour le premier véritable exil de Napoléon, qui ne verra plus jamais son héros de jeunesse. « L’opposition entre Paoli et les Bonaparte n’est que circonstancielle, assure Graziani. Avant le tournant terroriste de la Révolution, il n’y aucune opposition entre eux. Napoléon ne choisit la Terreur qu’à cause des circonstances. » Napoléon cherche surtout l’opportunité de se mettre en avant et d’accéder au pouvoir. Finalement, c’est à ce moment-là que Napoléon devient français. C’est parce qu’il ne sera jamais le chef de la nation corse, le nouveau Paoli, qu’il devient plus tard l’empereur des Français.

Napoléon ne fait pas que quitter la Corse, il s’en désintéressera complètement désormais. Il devra ses premiers succès auprès des dirigeants révolutionnaires français que de ses capacités militaires prouvées dans la guerre contre les Anglais à Toulon puis les Autrichiens dans les Hautes Alpes et finalement en Italie, non de ses calculs politiques qui le portent tantôt aux côté des jacobins, tantôt des girondins sans jamais lui permettre de jouer un rôle autre que militaire.

La Terreur, Paoli s’en détourne et fait appel à la Couronne britannique. La Corse déclare son indépendance vis-à-vis de la France et devient le royaume anglo-corse. L’île a alors le statut d’État-client de la Grande-Bretagne avant une reconquête française définitive le 19 octobre 1796. Écarté par Londres, Paoli est déjà parti pour son second exil anglais un an plus tôt. Il meurt en 1807, alors que Napoléon est au sommet de sa gloire.

« On ne connaît pas la réaction de Napoléon à la mort de Paoli, se désole Graziani. On sait en revanche qu’il avait essayé de le faire revenir. Entre 1799 et 1801, il a fait rentrer de nombreuses personnalités ayant fui la Révolution. Il se disait que ce serait un gros coup de récupérer Paoli, parce qu’il connaissait l’affection des Corses pour lui. Sauf que Paoli a dit non. Napoléon a été très déçu. »

Eh oui, Paoli n’a jamais cautionné le contre-révolutionnaire Napoléon ! N’en déplaise à tous ceux qui veulent à tout prix mêler les deux mythes, celui de la Révolution et celui de la contre-révolution…

Par la suite, la politique de l’empereur en Corse fait face à de grandes oppositions. Après avoir mis les deux départements hors-la-loi, Napoléon place le gouvernement de la Corse aux mains des militaires, qui commettent des exactions. Tout ce qu’il combattait étant jeune. Beaucoup le haïssent, d’autres le soutiennent. « Des Corses l’accompagnent pour aller à Waterloo, révèle Jean-Dominique Poli. À ce moment, les Corses se soulèvent dans le Fium’Orbu pour soutenir Napoléon, contre la monarchie. Il n’y a pas eu de soulèvement aussi violent ailleurs. »

Des auteurs essaient de revenir sur l’opposition des deux personnages, de la contester : « L’opposition à Napoléon est une affaire récente, observe Antoine-Marie Graziani. Ça commence autour des années 1970 et 1980, quand Paoli redevient le personnage central de l’histoire de la Corse. » Poli abonde : « À ce moment-là, il faut à tout prix sauver Paoli. On oppose le Paoli progressiste à Napoléon, le tyran, le fils du collabo. On accentue la répression. C’est une image très violente ».

On peut lire ailleurs : « Personnages aux images modelées au gré des opinions et des époques, Paoli et Napoléon sont aujourd’hui perçus de manière moins manichéenne, plus objective. »

Ou encore : « Le projet Paoli Napoléon va proposer une cartographie des lieux emblématiques du XVIIIe siècle, conclut Marie-Noëlle Acquaviva. Il est prévu de valoriser les sites concernés du point de vue patrimonial et de mettre en valeur toutes les ressources créatives et productives. Cela permettra de faire des offres d’excellence en matière de divertissement culturel, tout en assurant une promotion des différentes productions.

Cela arrangerait bien des gens de mêler la révolution à la contre-révolution, faisant croire que la révolution corse était simplement l’affaire d’un général Paoli auquel le peuple corse aurait donné le pouvoir. Mais c’est faux !

Brève chronologie de la révolution corse

1729 : début de la révolte du peuple corse contre la domination de la république de Gènes, exercée au travers de l’intervention militaire autrichienne et bataille de Calenzara

mai 1732 : victoire des Corses et signature de la paix de Corte

1734 : nouvelle oppression et nouveau soulèvement à Castagniccia

1735 : rébellion massive de la Corse derrière Giacinto Paoli et Luigi Giafferi

novembre 1737 : envoi en Corse d’un corps expéditionnaire français de 8000 hommes qui rentre en France en 1741

Juillet 1755 : guerre civile entre Pascal Paoli, représentant les Corses indépendantistes qui prend la tête de la Corse, et Matra. Pascal Paoli finit par l’emporter et il met en place une nouvelle constitution corse, anticipation des constitutions de la révolution française : « Le peuple corse, légitimement maître de lui-même, ayant reconquis sa liberté… ».

Juillet 1767 : Gênes vend ses droits sur la Corse à Louis XV, roi de France, d’où le traité de Versailles du 15 mai 1768 entre Gênes et la France.

1768 : l’armée française débarque en Corse un corps expéditionnaire de 20.000 hommes dirigé par De Vaux et Chauvelin qui ouvre les hostilités en juillet 1768. Elle est battue à Borgo.

1769 : l’armée française est victorieuse, avec 50 bataillons et de l’artillerie lourde, à Neviu, Pontenovu et le Vecchio. Le nombre des victimes est considérable. Pascal Paoli, qui avait gouverné la Corse de 1755 à 1769, doit quitter l’île pour l’Angleterre. Trois cent cinquante dirigeants indépendantistes corses doivent aussi quitter la Corse.

1789 : Mirabeau, député de la Révolution, demande à la révolution française de reconnaître les exilés corses comme des révolutionnaires victimes de la répression royale : « L’Assemblée nationale décrète que ceux des Corses qui, après avoir combattu pour la liberté, se sont expatriés par l’effet et la suite de la conquête de leur île… auront dès ce moment la faculté de rentrer dans leur pays pour y exercer tous les droits de citoyens français… » Il rajoute : « Il n’y a plus rebelles mais des hommes ayant combattu pour la liberté ».

3 avril 1790 : Pascal Paoli arrive à Paris. Robespierre l’accueille au Club des Amis de la Constitution : « Vous avez défendu la liberté à une époque où nous n’osions même pas l’espérer. Vous avez souffert pour elle, vous triomphez avec elle. Pascal Paoli sont acceptés immédiatement sur les bancs de l’assemblée comme représentants du peuple corse.

8 septembre 1790 : une consulta corse est organisée sous la présidence de Pascal Paoli qui est élu président du département et commandant en chef des gardes nationales.

Février 1791 : Paoli dirige pour la première fois la totalité de la Corse.

Mars 1838 : Paoli est encore élu député de la Corse plus de cent ans après les débuts révolutionnaires de la Corse...

2 avril 1793 : sur les instances de Lucien Bonaparte, ennemi juré de Paoli, et du Club des Jacobins de Toulon, le 2 avril 1793 Pascal Paoli est décrété d’arrestation sur la base de calomnies sans fondement. Paoli regagne l’Angleterre…

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