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Face aux gilets jaunes : non à la dictature policière et militaire du pouvoir du Capital contre le Travail !

vendredi 7 décembre 2018, par Robert Paris

Face aux gilets jaunes : non à la dictature policière et militaire du pouvoir du Capital contre le Travail !

Chacun a conscience que les événements actuels en France nous ont sorti de l’ornière où traînaient les luttes sociales et politiques et où nous maintenaient tant bien que mal des réformistes syndicaux et politiques, aujourd’hui mis au rencart par la mobilisation des gilets jaunes. La révolution française qui a commencé s’est d’emblée révélée prolétarienne, y compris dans ses manifestations femmes et lycéennes et c’est bien ce qui la rend absolument insupportable aux classes possédantes pressées qu’elle se termine dans la violence…

Les classes possédantes, ainsi que leur pouvoir d’Etat, ne peuvent pas accepter plus longtemps cette situation et sont prêts à tout, y compris au bain de sang et à la dictature, pour y mettre fin.

Dans sa soi-disant offensive conciliante, le gouvernement, qui s’est ouvertement proclamé celui des milliardaires, a démasqué l’arme qu’il cachait sous le masque de velours, les gouvernants se présentant en conciliateurs prêts à reculer sur des mesures antisociales pour préserver la concorde nationale ! Il a démontré qu’il ne renonçait nullement à agresser la révolte par une répression violente et ne cachait plus son caractère antidémocratique : il a fait arrêter des centaines de lycéens comme des criminels, certains des arrêtés n’ayant fait que manifester ! Et il les a menottés, faits mettre à genoux face devant un mur, pour une partie d’entre eux, notamment les lycéens de Mantes la Jolie, sous prétexte que quelques voitures avaient brûlé. Lorsque toutes les banlieues étaient en feu avec des milliers de voiture en feu, jamais la police n’avait commis un tel acte dont le seul nom est la dictature fasciste !

Toute la journée, les politiciens et les média développent une propagande haineuse contre les révoltés, contre les manifestants, traités de bandits, de casseurs et d’assassins en puissance.

Toute la journée, le pouvoir pousse sa police à devenir ultra-violente, à frapper et même… à tuer, en prétendant que les manifestants vont tuer des flics !!!

Autant dire que, pour la manifestation de samedi, les policiers ont été chauffés à blanc par avance, et qu’il suffira d’un seul acte d’un provocateur policier pour que tous ces fake news du pouvoir (celles des prétendus « putschistes » ou « séditieux » alors que c’est le pouvoir qui prépare un putsch, celle des préparateurs prétendus de tuerie alors que c’est le pouvoir qui prépare une telle tuerie) poussent les forces de l’ordre à des dérives violentes et même sanglantes contre les manifestants.

Le cas de la répression des lycéens, notamment ceux de Mantes la Jolie, témoigne dans quel sens vont les dérapages de la répression. En fait, il ne s’agit nullement de dérapages mais d’une politique sciemment organisée.

Le pouvoir a décidé de se confronter violemment à la révolte, n’attendant rien de bon en laissant l’insurrection se développer, s’affirmer, se politiser, s’organiser, prendre confiance en elle-même.

Or, s’il y a quelqu’un qui gagnerait que le sang coule, c’est bien le pouvoir des classes possédantes, déstabilisé par la montée de la révolte des travailleurs les plus pauvres de ce pays ! S’il y a quelqu’un qui n’a pas intérêt à laisser les opprimés et les exploités s’unir progressivement dans la lutte, unir leurs revendications, leurs exigences, c’est bien le pouvoir d’Etat des exploiteurs !

S’il y a quelqu’un qui a besoin de morts samedi, à Paris ou ailleurs, flics ou manifestants, c’est bien le gouvernement des exploiteurs !!!

Devant l’alternative qui se pose dans cette situation de crise radicale du pouvoir bourgeois, tout ce que le pays compte d’institutions se solidarise avec le pouvoir contre l’insurrection : partis politiques prétendument « républicains », médias, assemblées, institutions d’Etat, y compris les syndicats, etc. Tous jouent le jeu du gouvernement qui réprime violemment tout en appelant à réprouver la violence !!!

Tous font semblant de croire que le gouvernement serait seulement maladroit dans sa manière de reculer mais désirerait réellement dialoguer ! Un dialogue avec l’adversaire à genou, menotté, face au mur !!

Un dialogue avec des blindés dans les rues !!!

Un dialogue avec un Etat-Major de guerre qui prépare une riposte violente et sanglante à la révolte qui se généralise !!!

Oui, tout ce que le pays compte d’institutions, partis, syndicats, appareil d’Etat, forces de répression, forces de propagande, se mobilise contre la fraction la plus exploitée et la plus opprimée de la population.

Et les prétendues propositions du gouvernement ne sont que de la poudre aux yeux : ceux qui n’arrivent pas à manger à la fin du mois ne vont pas voir leur sort s’améliorer puisque les « réformes » anti-sociales continuent et s’amplifient même si les mesures qui ont mis le feu aux poudres sont provisoirement annulées. Même celles-ci ne sont pas supprimées définitivement !!

En même temps, le mouvement insurrectionnel s’est approfondi, s’est organisé, s’est politisé, a pris son essor et ne peut absolument pas reculer pas plus qu’une manifestation qui charge le pouvoir peut s’arrêter brutalement. La confrontation est inévitable et les moralistes soi-disant pacifistes se gardent bien de prêcher le pacifisme aux forces de répression !

La casse que les gouvernants, les politiciens, les médias et les nantis réprouvent, ce n’est pas la casse sociale de millions de vies humaines, ce n’est pas les millions de retraités qui ne mangent pas correctement, ce n’est pas les dizaines de millions qui vivent dans des logements insalubres, ce n’est pas les emplois supprimés, les allocations chômage supprimées, ce n’est pas les pensions de retraites réduites, ce n’est pas les études impossibles de la jeunesse des quartiers de la misère.

La véritable violence, c’est celle des classes possédantes et de leurs gouvernants qui détruit des millions de vies humaines !

Grâce au mouvement des gilets jaunes, les partis de gauche et les syndicats nous ont donné en quelques semaines une belle démonstration qu’ils ne sont pas de notre bord, nous les exploités, nous les opprimés, nous les prolétaires.

Ils nous ont donné la démonstration qu’ils ne sont même pas solidaires de notre combat.

Ils nous ont également montré comment ils dénigrent notre lutte.

Ils ne peuvent effacer une leçon que tout le monde a comprise : pendant des années, ils avaient fait semblant de se mobiliser contre les politiques anti-sociales mais l’échec des prétendues mobilisations provenait d’un seul fait, ces organisations étaient en fait une partie des institutions des classes possédantes.

Pour récuser toute participation au mouvement des gilets jaunes, les partis et syndicats réformistes reprennent toutes les calomnies du pouvoir : les gilets jaunes seraient violents, barbares, fascistes, racistes, machistes, ultradroites et en même temps ultragauche, des bandits en somme…

Le pouvoir n’a cessé de se prévaloir d’un « front républicain » avec ces réformistes contre la révolte !

Il n’a cessé d’affirmer qu’il regrettait que ces organisations « responsables » ne permettent pas d’encadrer le mouvement pour la simple et bonne raison qu’elles n’y participent même pas.

Mais il est inexact que le mouvement soit hostile aux militants des organisations de la classe ouvrière : ils sont très bien accueillis par un mouvement qui ne souhaite que de discuter de toutes les propositions de tous ceux qui participent de leur révolte. C’est avec le pouvoir bourgeois que les gilets jaunes ne veulent pas dialoguer, négocier, se souvenant à juste titre que tous ceux qui ont cru au dialogue avec le pouvoir ont été trompés et battus toutes les dernières années !

Même Mélenchon, qui fait semblant d’être solidaire des gilets jaunes, ne vaut pas plus cher que les autres dirigeants politiques de la bourgeoise, lui qui souhaite aussi que le mouvement se calme, que la crise s’apaise, que le dialogue reprenne, que le mécontentement s’exprime dans des élections bourgeoises !!!

Dans de telles circonstances d’affrontement de classe ouvert, ces réformistes sont même incapables de réprouver le matraquage, le gazage des manifestants pacifiques, même ceux avec des enfants en bas âge, l’arrestation violente de lycéens, leur menottage et mise à genoux. Ils ont trop peurs d’être accusés de soutenir la révolution. Ils sont trop responsables vis-à-vis des classes possédantes pour faire le moindre geste qui pourrait s’interpréter comme un appui des révoltés !

Si les dirigeants syndicaux et les politiciens réformistes étaient autre chose que des vendus, ils devraient, en voyant les lycéens traités comme des terroristes, proclamer immédiatement le pays en état de révolte générale et ils n’en ont rien fait !

Ce que les organisations syndicales et politiques de gauche, y compris celles de l’extrême gauche opportuniste, ne veulent absolument pas, c’est que la révolution gagne le prolétariat des grandes entreprises publiques et privées ! Tous leurs efforts sont réalisés pour éviter ce qui serait la véritable catastrophe pour les classes possédantes !

Et c’est cet objectif qui doit être celui des vrais militants de la classe prolétaire : la formation de comités gilets jaunes de travailleurs dans les entreprises et dans les quartiers populaires, que ces comités élisent des délégués, se fédèrent, se structurent, prennent eux-mêmes les décisions de leur lutte, mettent en avant un véritable programme non seulement revendicatif, économiquement et socialement, mais aussi une vraie perspective politique pour révolutionner tout le fonctionnement de la société.

Notre programme doit se résumer en cette phrase : « Nous qui ne sommes rien, soyons tout ! »

La société capitaliste, qui est mondialement au bord de l’effondrement général comme le montre le fait que les banques ne veulent plus accepter les retraits financiers un tout petit peu importants, n’a plus de perspectives autres que sanglantes. C’est à nous, travailleurs, d’offrir des nouvelles perspectives à la société humaine. Et, pour cela, il convient que la révolte passe au stade de l’organisation en masses !!!!

Depuis belle lurette, l’insurrection des gilets jaunes a dépassé le stade la revendication pour passer à celui de la contestation générale du fonctionnement social et politique !

C’est pour cela qu’il va lui falloir développer des perspectives politiques pleinement révolutionnaires. La nécessité de parti révolutionnaire ne s’oppose nullement à la nécessité de l’autonomie des masses en lutte. La révolution française, celle de 1789-1793, a pleinement démontré que les partis véritablement révolutionnaires peuvent parfaitement naître dans le feu des événements dans lesquels les masses sont leur propres maîtres !

Quant à ceux qui sont réellement du côté de l’insurrection actuelle et ne sont pas des révolutionnaires seulement en paroles et des réformistes et opportunistes (ou sectaires) en fait, il convient qu’ils se préparent à fonder le parti révolutionnaire dont l’insurrection va absolument avoir besoin ! S’il n’y a nullement besoins de manipulateurs des révolutions, celles-ci nécessitent une direction politique. La révolution française de 1789-1793, par exemple, l’avait parfaitement montré…

Il n’y a pas d’avenir en dehors de la révolution sociale ! Et celle-ci en est encore à ses premiers pas !!!

Le pas actuel nécessite la mobilisation en masses des prolétaires face à la répression d’ampleur qui se prépare. La grève générale insurrectionnelle est la seule riposte à la hauteur des menées putschistes des gouvernants ! L’organisation en masse par comités de piquets, de quartier et d’entreprises, se fédérant et réunissant leurs délégués élus, est la riposte à l’organisation centrale de la bourgeoisie autour du gouvernement putschiste !

A bas l’Etat de dictature militaire et policière ! Tout le pouvoir au peuple travailleur !

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