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Chemnitz et le danger fasciste

vendredi 31 août 2018, par Robert Paris


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Après les violences fascistes de Chemnitz, l’Allemagne, l’Europe et la planète entière peuvent-ils basculer dans le racisme violent et le fascisme, et pourquoi ?

Tout d’abord, il convient de remarquer combien l’action violente d’une infime minorité peut être présentée comme une vraie force sociale, comme une force qui monte même et qui aurait des perspectives différentes des classes dirigeantes en Europe, alors que ce n’est que le produit d’une campagne politicienne et médiatique de ces mêmes classes possédantes.

Oui, une opinion raciste et fasciste a bel et bien grandi en Europe, mais elle l’a fait à partir de la campagne de Hollande, Merkel et Juncker qui déclaraient : « bienvenus aux migrants », alors qu’ils avaient mis en place la police des frontières européennes, la Frontex, justement pour bloquer l’arrivée de ces mêmes migrants ! Et leur campagne avait pour calcul de pousser tous les mécontents dans les bras des nationalistes, des xénophobes, des racistes, des fascistes. Impossible, disent les naïfs, cela nuirait à leur position politique. C’est oublier que les politiciens, avant leurs petits calculs personnels et de parti, se doivent à la classe possédante. Tout mais pas la radicalisation sociale, voilà ce que signifiait ce calcul. Devant l’effondrement économique des années 2000, culminant en 2007-2008, les classes possédantes de la planète choisissaient la poussée de l’extrême droite et cela s’exprime ailleurs qu’en Allemagne, ailleurs qu’en Europe, mais dans le monde entier. La venue de gouvernants d’extrême droite est marquée par l’Inde avec Modi, le Japon avec Abe, les USA avec Trump, la Turquie avec Erdogan, Israël avec Nétanyahou, l’Italie avec Matteo Salvini, la Hongrie avec Viktor Orban, et on en passe. Et ceux-là ne se gênent pas pour clamer qu’il faut des gouvernants d’extrême droite aussi en Europe, comme le fait notamment Trump. La croissance de l’extrême droite est particulièrement marquée dans l’ancienne Europe de l’Est, notamment en Allemagne de l’Est, comme à Chemnitz. Mais ce n’est pas le seul fait de la montée du chômage et de la misère dans les anciens bastions du stalinisme.

En fait, c’est l’Etat allemand lui-même qui est entièrement gangréné par l’extrême droite, des forces spéciales à l’antiterrorisme, de la police à l’armée. De nombreux scandales ont éclaté récemment qui révèlent cette collusion entre les forces de répression allemandes et l’extrême droite.

L’affaire de Chemnitz montre exactement la même chose : le pogrome anti-étrangers des nazis allemands ainsi que la manifestation xénophobe qui a suivi le lendemain n’ont pas été combattus par les forces de répression mais, au contraire, protégés !!! Ainsi, c’est à la lance à eau que les forces de l’ordre ont dispersé les contre-manifestants… d’extrême gauche, la gauche et les syndicats restant étrangement absents…

Certes, ces manifestants d’extrême droite s’en sont pris à la police, mais ce n’est pas parce que celle-ci les empêchait réellement de commettre des exactions ou de manifester ! C’est seulement pour donner à leur acte un caractère apparemment offensif et violent contre la politique du gouvernement. D’ailleurs, les responsables de la police n’ont pas eu de déclaration violente contre l’extrême droite, à l’issu de ces affrontements, ce qui en dit long…

On se souvient, ou pas, que la campagne contre les étrangers et les migrants en Allemagne, avait été mené par une campagne médiatique annonçant que les migrants avaient agressé& sexuellement et violé de nombreuses femmes allemandes dans des festivités du 31 décembre 2015. On avait appris par la suite que c’était une machination et le journal qui l’avait lancée avait reconnu le mensonge tout en déclarant qu’il avait été manipulé par de fausses déclarations. Le gouvernement allemand s’était alors bien gardé de chercher qui était derrière cette provocation ni de diffuser largement le caractère mensonger des dires xénophobes. Le mal était fait dans l’opinion… Et ce n’était nullement un hasard si le gouvernement Merkel, officiellement si engagé aux côtés de l’aide humanitaire aux migrants, n’avait rien dit ni rien fait. Il suffit de savoir qu’en France, Hollande-Valls faisaient également partie des dirigeants européens affirmant vouloir accueillir en masse les migrants et de se rappeler qu’ils les ont expulsé et bloqué en masse… L’hypocrisie est de rigueur en la matière pour les gouvernants.

Hypocrisie d’autant plus criante que ce sont les mêmes gouvernants qui ont mené en Irak, en Syrie, en Afghanistan, en Lybie, au Mali, au Niger, au Cameroun, etc, les guerres qui ont terrorisé les civils, qui ont détruit leurs maisons et leurs installations et les ont poussé à l’immigration massive.

Dans toute l’Europe, ces politiques pour faire croire que les migrants envahissent, qu’ils s’attaquent aux populations européennes, qu’ils les menacent, qu’ils sont terroristes, qu’ils sont voleurs, qu’ils sont assassins, ces campagnes qui n’étaient que le fait de gens comme Le Pen sont aujourd’hui le discours commun de tous les partis européens, quelle que soit leur couleur politique, de la gauche à l’extrême droite.

La vraie raison de ce basculement d’une Europe jusque là relativement pacifique n’est en rien la fameuse « crise migratoire » : c’est la crise de la domination capitaliste.

A Chemnitz aussi, il y a eu des mensonges, de la propagande, des provocations, qui ont donné naissance à la soi-disant réplique de l’extrême droite.

Personne ne sait en fait d’où est venu l’assassin d’un Allemand de 35 ans, mort qui a servi de prétexte aux violences fascistes. La police a affirmé que ce sont des étrangers qui pourraient être impliqués et a arrêté un Syrien et un Irakien, sans dévoiler leur identité, sans garantir du tout que ce soient bien eux les assassins. C’était juste une manière, pour la police, de dénoncer les étrangers, les migrants et l’extrême droite a immédiatement reçu le message, organisant un pogrome d’étrangers dans toute la ville.

Devant une action violente d’une telle ampleur où plusieurs dizaines de personnes ont été violemment frappées par l’extrême droite, la police de Chemnitz n’a rien vu, rien voulu savoir, n’a arrêté personne, n’a rien empêché, et cela en dit long sur la gangrène nazie des forces de l’ordre. Ces événements "n’ont pas leur place dans notre Etat de droit", a également dénoncé le porte-parole d’Angela Merkel, celle-ci faisant pâle figure dans cette affaire et ne réclamant nullement l’arrestation des coupables d’extrême droite. Cette attitude s’est poursuivie le lendemain, lors de la manifestation de l’extrême droite protégée directement par la police malgré les violences à nouveau exercées. Toujours pas d’arrestations de militants de l’extrême droite par la police, toujours aucune accusation publique gouvernementale contre eux. La police n’était là que pour escorter ces militants d’extrême droite au cas où quelqu’un les attaquerait !!!

En Saxe, la province à laquelle appartient Chemnitz, les étrangers sont peu nombreux (environ 4% seulement) mais l’extrême droite est très nombreuse, Pegida, associations xénophobe nazie y a pignon sur rue et un quart des électeurs de la province a voté pour l’AfD, l’ « Alternative pour l’Allemagne » , parti d’extrême droite ouvertement adepte d’Hitler…

Il est douteux que la victime assassinée ait été tué par des étrangers et il pourrait même l’avoir été par les nazis eux-mêmes !!! Lundi, les médias allemands ont rapporté que le défunt était un anti-nazi Allemand d’origine cubaine qui avait envoyé plusieurs posts sur des médias sociaux antinazis et avait fait des déclarations publiques critiques à l’égard de l’AfD. C’est dire !!!

Le gouvernement local et le gouvernement national ont été obligés de faire des déclarations se démarquant de l’extrême droite, mais, dans les actes, ils n’ont rien fait pour retourner l’accusation !!!

Ces déclarations ne peuvent masquer le fait que les partis de l’establishment portent une responsabilité politique directe dans les événements de type pogrom à Chemnitz. Les extrémistes de droite ont été encouragés par la politique anti-réfugiés des partis au pouvoir. La grande coalition des démocrates-chrétiens et des sociaux-démocrates au niveau fédéral et les différents gouvernements des États a effectivement adopté les politiques anti-réfugiés xénophobes de l’AfD. Un réseau de camps pour détenir les réfugiés est en train d’être réalisé dans tout le pays, des déportations massives ont lieu et les médias et tous les partis de l’establishment incitent à la haine démagogique contre les réfugiés.

Les événements récents à Dresde ont mis en évidence les liens étroits entre les groupes d’extrême droite, l’appareil répressif de l’État et les partis traditionnels. Le 16 août, une équipe de télévision de ZDF, qui a tenté de filmer une manifestation du groupe d’extrême droite Pegida, a été arrêtée par la police pendant trois quarts d’heure après la provocation d’un manifestant. Les identités des membres de l’équipe ont été contrôlées et on leur a empêché d’effectuer leur travail pendant près d’une heure.

Il a été révélé par la suite que le manifestant de Pegida qui a provoqué l’incident est un employé de la police judiciaire de Saxe (LKA), qui entretient des liens étroits avec les extrémistes de droite. Kretschmer, le chef de la police de Dresde, Horst Kretzschmar, et le président du syndicat allemand de la police, Rainer Wendt, ont tous soutenu la police de Saxe et défendu l’attaque contre la liberté de la presse.

La décision du SPD de reconduire la grande coalition impliquait la décision consciente de faire de l’AfD le parti d’opposition officiel au Bundestag.

En Saxe, le milieu extrémiste de droite a des liens étroits avec l’appareil d’État. En 2015, l’Agence nationale pour l’éducation civique participa à la création du mouvement de droite Pegida. De nombreux néo-nazis font partie des effectifs des services secrets, qui protègent les extrémistes de droite. Le dernier rapport des services secrets intérieurs de Saxe mentionne explicitement que « L’AfD et Pegida de Dresde ne sont pas surveillés par l’Office fédéral pour la protection de la Constitution ou l’Office national pour la protection de la Constitution de Saxe. »

De manière significative, la bande néo-nazie a pu traverser Chemnitz presque sans être dérangée par la police dimanche et lundi. « Plusieurs témoins ont déclaré que les participants à la manifestation de droite pouvaient se déplacer sans intervention de la police », a rapporté le Leipziger Volkszeitung. Sur les réseaux sociaux, plusieurs participants à une contre-manifestation de gauche ont déclaré avoir été agressés sur le chemin du retour.

On ne peut exclure que l’apparition des manifestants néonazis ait été étroitement coordonnée, voire provoquée par les services de sécurité. L’AfD, qui a des liens étroits avec la police et les services de renseignement, a incité la bande de voyous de droite. Le député de l’AfD, Markus Frohnmaier, a appelé dimanche sur Twitter à faire justice soi-même : « Si l’État ne peut plus protéger les citoyens, les gens descendent dans la rue et se protègent. »

Le grand absent, le grand silencieux, dans toute la montée de l’extrême droite en Europe, qu’il s’agisse de pogroms anti-Roms, anti-migrants ou anti-étrangers, qu’il s’agisse de la Hongrie, de la Roumanie, de la Pologne ou de l’Allemagne, c’est le mouvement ouvrier. Des gouvernants, il n’y a rien d’autre à attendre. Eh bien, rien non plus des réformistes tout aussi attachés à la société bourgeoise, même quand elle menace de basculer dans l’horreur. L’exemple du nazisme en a été la grande démonstration et il convient de ne pas l’oublier quand le monde capitaliste revient sur les lieux du crime, sur les raisons du crime et se prépare à un nouveau crime de masse…

Le leitmotiv des réformistes politiques comme syndicaux, c’est « Etat sauve nous » : ce serait au pouvoir légal, c’est-à-dire au pouvoir bourgeois, de lutter contre le fascisme, alors que c’est la bourgeoisie qui nous menace du fascisme !

Quant à la classe ouvrière, ces réformistes la présentent comme seulement capable de se plaindre, de protester, de quémander à l’Etat d’intervenir, aussi bien contre la bourgeoisie que contre les fascistes. Ces trompeurs ne changeront pas, que la menace fasciste se précise ou pas. Ils continueront à aller négocier, à discuter avec les représentants gouvernementaux de la classe capitaliste, comme si les travailleurs avaient quelque chose à y gagner. Ils continueront à affirmer qu’ils ont prévenu ces politiciens bourgeois du « danger fasciste » mais le véritable danger serait qu’on les suive, qu’on les laisse museler et affaiblir la classe ouvrière, la seule force capable, en renversant l’Etat bourgeois, d’en finir avec le danger fasciste !

Messages

  • Jour après jour, l’extrême droite continue ses prétendues démonstrations de force à Cheminitz où se retrouvent tous les nazis allemands et cela n’a fait que... 4500 pour le moment ! Le danger, et c’est ce qui se produit, c’est que la classe possédante fait semblant que c’est uen force opposée à la classe dirigeante et que les travailleurs sont absents du processus, les organisations réformistes étant accrochées à l’intervention de l’Etat et à la légalité bourgeoise.

  • La gauche allemande a manifesté petitement à Chemnitz en déclarant : « Notre Constitution doit primer. Nous devons la défendre. Maintenant ! »

    Elle avait déjà dit la même chose face à Hitler....

  • Des dizaines de milliers de personnes protestent à travers l’Allemagne contre les violences néonazies à Chemnitz. Mais aucune perspective sociale et politique du prolétariat ne menace le piège bourgeois qui pousse les mécontents dans les bras des nazis et les anti-nazis dans les bras des partis bourgeois...

  • Un jour après que Hans-Georg Maaßen, ancien président des services de renseignement allemands (Office fédéral de protection de la Constitution, BfV), a quitté ses fonctions pour devenir secrétaire d’État au ministère de l’intérieur, le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer (Union chrétienne-sociale, CSU) a annoncé les nouvelles responsabilités de Maaßen.

    Maaßen a provoqué l’indignation populaire et des manifestations de masse lorsqu’il a défendu publiquement l’émeute néonazie du mois dernier à Chemnitz, en niant que les fascistes avaient attaqué des étrangers. Les déclarations fascisantes de Maaßen ont déclenché des appels pour son renvoi. Mais au lieu de cela, il a été promu.

    Lors d’une conférence de presse, Seehofer a d’abord félicité l’ancien chef des services de renseignements pour sa « coopération étroite et confiante » des derniers mois et a déclaré que Maaßen avait fait preuve d’un « grand mérite » à la tête d’une importante agence. Il a ensuite annoncé que Maaßen, à son nouveau poste de secrétaire d’État au ministère de l’intérieur, assumerait la responsabilité de trois domaines clés de la sécurité intérieure – la police fédérale, la cybersécurité et la sécurité publique.

    Maaßen contrôlera donc des domaines clés de l’appareil de sécurité et aura encore plus d’influence politique que lors de son précédent emploi. Il ne s’occupera pas toutefois de la supervision du BfV. Cela avait été convenu au sein du comité de la coalition du gouvernement, a déclaré Seehofer. Cette responsabilité sera reprise par un autre secrétaire d’État, Hans-Georg Engelke. Une telle division du travail ne diminue en rien l’influence future de Maaßen dans les services de renseignement. Maaßen et Engelke sont tous deux membres de longue date de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et ont étroitement collaboré par le passé.

    Afin de laisser la place à Maaßen au ministère de l’intérieur, un autre secrétaire d’État a été contraint de se mettre en retrait temporairement. L’homme remplacé par Maassen, Gunther Adler, est membre du SPD, auparavant responsable du bâtiment et du logement. Adler, originaire de l’ancienne Allemagne de l’Est, avait travaillé en étroite collaboration avec l’ancien président fédéral Johannes Rau du Parti social-démocrate (SPD) et se fit une réputation en tant que réformiste social. Le SPD a protesté contre le départ d’Adler, mais Seehofer a déclaré que lui seul décide de la nomination des secrétaires d’État dans son ministère.

    Un certain nombre de commentaires dans les médias ont critiqué la promotion de Maaßen et la réorganisation du ministère de l’intérieur. Le Süddeutsche Zeitung a qualifié ces événements de « programme stimulateur pour le désenchantement politique ». Le taz a évoqué les « Journées du chaos à Berlin » et Die Zeit a mis en garde contre les conséquences d’un « compromis insatisfaisant », se plaignant du fait que le gouvernement puisse perdre toute sensibilité pour l’humeur populaire.

    Personne, cependant, n’a expliqué ce qui se passe réellement. Hans-Georg Maaßen est un homme de droite, un partisan de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). Il y a quelques jours à peine, il a déclaré à la commission de l’intérieur du Bundestag (Parlement) qu’il est membre de la CDU depuis plus de 30 ans, confirmant par là la relation étroite entre l’AfD et la CDU. Maintenant, l’AfD sera en mesure d’étendre son influence avec le soutien des instances exécutives des autres partis du Bundestag, des principaux médias et de l’appareil étatique. Avant de prendre la tête de l’AfD, Alexander Gauland a été membre de la CDU pendant 40 ans.

    Maaßen a utilisé son poste de cadre au BfV pour renforcer l’AFD et les milieux d’extrême droite. Il a rencontré à plusieurs reprises des responsables politiques de l’AfD pour leur donner des conseils. Il a écarté les suggestions de certaines antennes étatiques du BfV de nommer l’AfD dans le rapport annuel des services secrets comme extrémiste de droite et de commencer la surveillance du parti. En fait, il est évident qu’il a discuté du contenu du rapport du BfV avec les responsables de l’AfD avant sa publication.

    L’homme de l’AfD, Maaßen, a maintenant un poste clé au ministère de l’intérieur. Cela renforce l’influence de l’AfD au sein du gouvernement et de l’appareil d’État et souligne en même temps le caractère de droite du gouvernement de la grande coalition.

  • Quelques semaines seulement se sont écoulées depuis que les voyous d’extrême droite et les néo-fascistes ont organisé une chasse aux sorcières contre les étrangers dans la ville de Chemnitz les 26 et 27 août. Depuis lors, des politiciens de premier plan, dirigés par le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer (Union sociale chrétienne, CSU) et ex-président des services secrets nationaux Hans-Georg Maaßen, tentent de minimiser les événements.

    Maaßen a nié qu’une chasse aux sorcières raciste ait eu lieu. Seehofer a déclaré que l’immigration était la « mère de tous les problèmes » et a ajouté plus tard que s’il était un citoyen ordinaire, il aurait été dans les rues de Chemnitz. Lorsque le ministre de l’intérieur a fait ces commentaires il était déjà connu qu’une douzaine de néo-nazis avait attaqué le restaurant juif Shalom à Chemnitz avec des pierres, des bouteilles en verre et des tubes en acier et avaient agressé le propriétaire avec des insultes antisémites.

    Aucune mesure disciplinaire n’a été prise contre Maaßen pour son déni et il n’a pas été contraint à y répondre. Loin de là, dans des négociations impliquant tous les partis gouvernementaux, il a été promu. Il défendra désormais sa politique, celle de l’AfD de droite, au ministère de l’Intérieur, où il servira comme secrétaire d’État à la sécurité intérieure.

    Ces développements ont renforcé et encouragé les groupes de l’AfD et de l’extrême droite, qui constituent une petite minorité méprisée en Allemagne. Les voyous nazis se sentent protégés des poursuites pénales et encouragés à intervenir de manière toujours plus agressive.

    Les groupes d’aide aux victimes signalent que les attaques racistes, antisémites et d’extrême droite augmentent à un rythme alarmant. Les attaques et les actes de violence néonazis se produisent presque quotidiennement.

  • Vendredi soir, plusieurs centaines de néo-nazis ont défilé dans un quartier résidentiel de la ville ouvrière allemande de Dortmund. Ils brandissaient des drapeaux de l’Allemagne impériale, noir-blanc-rouge, et hurlaient des slogans néo-nazis. Leur slogan principal était : « Ceux qui aiment l’Allemagne sont antisémites ». Ils ont également scandé « La police, la démocratie, vous ne nous briserez jamais » et « Le socialisme national [le nazisme] maintenant ! » La police a laissé les nazis tranquilles et n’est pas intervenue.

    Ce même jour, des extrémistes de droite ont de nouveau défilé dans la ville de Chemnitz. Selon les médias, les partisans de l’alliance « Pro-Chemnitz » ont attaqué les bureaux du Parti de gauche, où sont basés de nombreux membres de la législature de l’État de Saxe. Un journaliste aurait également été attaqué lors de la marche de droite.

    Samedi, dans la ville bavaroise de Bamberg, un supposé « centre d’ancrage » pour les réfugiés, a été incendié. Il a fallu plusieurs heures pour éteindre l’incendie et évacuer des centaines de demandeurs d’asile. La police a déclaré que la cause de l’incendie n’était pas claire et qu’il n’y avait aucune preuve d’incendie criminel ou d’attaque xénophobe.

  • Il faut toujours et encore rappeler que les masses nationalistes, xénophobes, racistes, fascistes, nazies ne sont pas une vraie force sociale, qu’elles ne sont que des forces supplétives de la grande bourgeoisie et donc que le prolétariat doit juste se réveiller de sa passivité politique pour n’en fait qu’une bouchée et surtout pas compter sur les forces politiques bourgeoises pour régler leur compte aux bandes brunes comme le leur conseillent si gentiment les réformistes politiques et dirigeants syndicaux...

  • Après le Québec, le Brésil ?

    C’est dans le monde entier que l’extrême droite accède un peu partout au pouvoir, de l’Italie à l’Europe de l’Est, de la Hongrie à l’Ukraine, de l’Inde à l’Autriche, des USA au Japon, de la Turquie à l’Arabie saoudite, du Québec à Israël et peut-être demain le Brésil ou l’Allemagne et même la France !!! Et ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas l’opinion publique de tel ou tel pays, ce n’est pas le dégoût de tel ou tel homme politique, qui fait l’histoire, ce n’est des mouvements de l’opinion publique qui font que la démocratie bourgeoise bascule à l’extrême droite, ce sont les classes possédantes qui y poussent ! Et il faut comprendre pourquoi elles ont intérêt à donner une issue violente à la crise historique de leur système !

    Dans le passé, c’est face aux risques révolutionnaires, causés par la crise économique du système capitaliste, que les fascismes se sont développés et ont pris le pouvoir, menant à des changements radicaux : dictature sociale et politique, arrestations et assassinats, suppression de la démocratie bourgeoise, écrasement du mouvement ouvrier, violences de masse…

    L’effondrement économique de 2007-2008 va-t-il produire les mêmes effets qu’en 1914, qu’en 1929 ? Tant qu’il n’y aura pas, dans la classe ouvrière, un courant révolutionnaire clair, qui développe la perspective de sortie du capitalisme, face à tous les courants ultranationalistes qui montent, la seule radicalisation qui s’exprimera sera à l’extrême droite et la barbarie ne fera que grandir.

  • Alexander Gauland, coprésident du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), s’est inspiré d’un discours d’Adolf Hitler pour écrire la tribune qu’il a récemment proposée à la Frankfurter Allgemeine Zeitung et que le grand quotidien conservateur a publiée dans son édition du samedi 6 octobre !

  • Des affrontements ont éclaté samedi à Londres entre la police et des centaines de manifestants. Ces derniers s’opposaient à l’incarcération d’un ancien militant d’extrême droite.

    Le député d’extrême droite néerlandais Geert Wilders, qui participait au rassemblement, a appelé à la libération de Stephen Yaxley-Lennon, connu sous le pseudonyme de Tommy Robinson, fondateur et ancien dirigeant de l’English Defence League (EDL). Ce dernier a été emprisonné le mois dernier après avoir diffusé sur les réseaux sociaux les détails d’un procès qui était soumis à une interdiction de publier émise par la justice britannique.

    Les manifestants ont bloqué une des principales rues près de Trafalgar Square dans le centre de la capitale, scandant « Libérez Tommy Robinson ! » et lançant des fumigènes en direction de la police.

    Ils ont également pris le contrôle d’un bus touristique à toit ouvert, brandissant des drapeaux britanniques et gallois, ainsi que des pancartes.

    Robinson est un leader d’extrême droite antimusulman violent.

  • Chemnitz, c’est aussi en Angleterre !

    Des affrontements ont éclaté samedi à Londres entre la police et des centaines de manifestants. Ces derniers s’opposaient à l’incarcération d’un ancien militant d’extrême droite.

    Le député d’extrême droite néerlandais Geert Wilders, qui participait au rassemblement, a appelé à la libération de Stephen Yaxley-Lennon, connu sous le pseudonyme de Tommy Robinson, fondateur et ancien dirigeant de l’English Defence League (EDL). Ce dernier a été emprisonné le mois dernier après avoir diffusé sur les réseaux sociaux les détails d’un procès qui était soumis à une interdiction de publier émise par la justice britannique.

    Les manifestants ont bloqué une des principales rues près de Trafalgar Square dans le centre de la capitale, scandant « Libérez Tommy Robinson ! » et lançant des fumigènes en direction de la police.

    Ils ont également pris le contrôle d’un bus touristique à toit ouvert, brandissant des drapeaux britanniques et gallois, ainsi que des pancartes.

    Robinson est un leader d’extrême droite antimusulman violent.

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