Qu’est-ce qu’une crise capitaliste ?
Des dizaines, puis des centaines de milliards de dollars engouffrés dans les trous des banques, des assurances et des bourses, et le début d’une forte récession, la crise actuelle entraîne de nombreuses inquiétudes et d’encore plus nombreuses questions, le plus souvent sans réponse. Et pour cause ! Le sytème capitaliste, nous le connaissons bien et même nous ne connaissons que lui. Et pourtant, nous ne le connaissons pas ! C’est la crise elle-même qui révèle à la plupart d’entre nous des fonctionnements totalement ignorés.
Le plus souvent, nous réfléchissons au système capitaliste comme s’il s’agissait d’un mode rationnel de fonctionnement. Ou, au moins, d’un mécanisme qui devrait être rationnel. Nous le pensons comme un système dirigé par des êtres humains en vue de buts humains. Ce n’est pourtant pas le cas. Nous y voyons "une société de consommation" ou encore "un marché". Là encore, il s’agit d’un contre-sens. La société marchande est depuis longtemps morte et le capitalisme n’est pas essentiellement achat et vente.
La situation actuelle de crise est l’objet des mêmes contre-sens. Certains y voient une nouvelle crise de l’immobilier. D’autres une crise des ressources énergétiques. D’autres encore, une crise du système de régulation des marchés financiers. Toutes ces interprétations visent à cacher le véritable problème qui touche les fondements mêmes du système, et du système capitaliste et pas seulement du "système financier". En fait, il n’existe pas un système financier qui serait séparé du système capitaliste.
Le capitalisme n’est pas en crise parce qu’il manquerait d’argent, qu’il manquerait de richesses à pomper, qu’il manquerait de travailleurs à exploiter, ni parce que les exploités en ont assez mais, simplement, parce qu’il manque de perspectives pour ses investissements. Les besoins à satisfaire existent toujours (les besoins matériels insatisafaits croissent considérablement) , mais les satisfaire ne serait plus assez rentable. La course au profit se heurte donc à un mur, à une limite. Les processus multiples pour contourner cette limite (financiers notamment) n’ont fait qu’aggraver le niveau de la crise puisqu’ils ont accru dans des proportions phénoménales le capital total sans accroitre dans la même proportion les investissements possibles. Ces méthodes financières, monétaires, bancaires, etc... ne peuvent être que des palliatifs momentanés et ne peuvent pas résoudre le problème. le système est de plus en plus bloqué. Sa maladie : trop d’argent pour en faire du capital participant à des cycles économiques.
Il convient de distinguer les multiples crises de fonctionnement, indispensables au capitalisme ou crises de conjoncture des crises systémiques qui menacent de mort le système lui-même.
Il serait erroné de voir dans la crise actuelle une simple crise conjoncturelle. Les éléments dont on dispose à l’heure actuelle poussent plutôt à y voir une crise systémique, c’est-à-dire une véritable limite du système qui le remet fondamentalement en question.
Bien sûr, il y a diverses crises au sein de la situation actuelle :
une crise immobilière doublée d’une crise spéculative
une crise boursière
une crise bancaire
une récession économique
une crise américaine liée aux divers déficits de l’impérialisme US
une crise générale de la domination impérialiste
etc...
Mais tout cela ne s’additionne pas. Il n’y a en fait qu’une seule crise qui a longtemps été retardée par l’impérialisme US essentiellemnt grâce à ce que l’on a appelé la "mondialisation".
Il y a peu de chance que les USA parviennent encore à retarder l’explosion. les trémoussements des chefs d’Etat et des dirigeants financiers de la planète ne font que souligner leur grande inquiétude.
L’une des dernières mesures après quelques faillites retentissantes aux USA, en Grande Bretagne ou en Espagne, avait été la décision de Bush d’annoncer une limitation du droit de spéculer sur les sociétés dont les noms suivent. Sous-entendu, ces sociétés sont pleines de trous, vont bientôt faire faillite et le système financier va les attaquer. Ce sont : BNP Paribas, Bank of America, Barclays Citigroup, Crédit Suisse, Daiwa Securities, Deutsche Bank, Allianz, Goldman Sachs, Royal Bank, HSBC Holding, JP Morgan Chase, Lehman Brothers, Merril Lynch, Mizuko Financial Group, Morgan Stanley, UBS, freddie Mac et Fannie Mae. On a vu que cela n’a rien empêché et nombre de ces établissements sont soit en faillite, soit réchetés à bas prix, soit nationalisés. Les autres lle seront bientôt ! La raison : officiellement quarante mille milliards de dolalrs de trous !!!
Mais, là encore, ce n’est que la partie immergée de l’iceberg de la crise. Sur le fond, le capitalisme lui-même répond : "no fture" (pas d’avenir) Ce ne sont pas les peuples, c’est le système qui n’y croit plus et ne voit plus d’échappatoire.
Laisser exploser le tout va de plus en plus lui paraître la meilleure solution pour parvenir au même résultat : faire payer aux peuples les frais de la crise, assainir en détruisant, pour - beaucoup plus tard et après quelles guerres ? - repartir sur des bases plus saines si tout n’est pas détruit d’ici là !
Pour les travailleurs et les peuples, la situation est neuve : il faut préparer un autre avenir débarrassé du capitalisme.
La crise économique du capitalisme vient de repartir de plus belle en janvier 2008. Dans la foulée de la crise des subprimes qui avait enflammé l’immobilier et la finance aux USA, en Angleterre et en Espagne. Elle se double maintenant d’une crise des liquidités, d’une chute des bourses et d’une crise des banques. La crise américaine y rajoute la menace d’une récession mondiale de grande ampleur. Des banques américaines et européennes sont menacées. Les banques françaises commencent à reconnaître l’existence de fonds douteux. La BNP avait commencé dès le début de la crise. La Société Générale reconnaît indirectement la même chose avec un perte de plusieurs milliards d’euros. Et ce n’est qu’un début ....
La finance, se détournant des bourses et du dollar, joue sur les monnaies, sur le prix du pétrole, sur les prix des produits alimentaires. Il en découle un effondrement du niveau de vie dans les pays les plus pauvres et jusque dans les pays riches. L’inflation se rajoute à la récession, rendant quasi impossible toute politique pour retarder ou éviter l’aggravation de la crise.
Comment comprendre le sens de cette crise économique ? Il s’agit bel et bien d’une crise systémique, c’est-à-dire d’une catastrophe générale qui prend sa source dans les mécanismes fondamentaux du système à l’échelle mondiale et les menace tous. Le capitalisme s’autodétruit, même s’il ne mène pas lui-même à une solution. Sans chercher à expliquer leurs crises. les classes dirigeantes prétendent éviter la crise. En fait, elles recherchent d’abord à éviter que leur système d’exploitation et de mise en coupe réglée du monde en soit affecté et, en second, que leurs propres capitaux accumulés, n’en subissent des conséquences. les peuples, comme les deux guerres mondiales l’ont montré, ne seront pas nécessairement épargnés, tant que les travailleurs épargneront le système capitaliste.
Pour le moment, s’il faut insister sur un point, c’est de ne faire aucune confiance aux déclarations des gouvernants, des banquiers et des industriels. Tous prétendront vouloir nous sauver et mettre sur pied plan sur plan dans ce but. Ils ne feront que nous enfoncer dans la misère et le chômage soi-disant pour nous sauver... Aucune confiance dans les banques pour y laisser nos économies. Aucune confiance aux industriels pour "sauver nos emplois". Aucune confiance aux gouvernants pour "protéger le pays de la crise" comme ils disent. Travailleurs, n’ayons confiance qu’en nous-mêmes, qu’en notre force, qu’en notre mobilisation, qu’en notre organisation ! Unissons-nous par delà les frontières. Ne croyons à aucun discours nationaliste présentant un autre peuple, un autre pays, un seul chef d’Etat, comme le seul responsable. Ils le sont tous ! La crise économique, eux tous les transformerons en occasion de nouvelles rapines, de nouvelles fortunes faciles. Transformons-la en une occasion de nous libérer définitivement de leur système d’exploitation ! Les travailleurs ont une société bien plus humaine, plus constructive, bien plus utile à l’ensemble des hommes à offrir. La nouvelle crise du capitalisme doit sonner l’avènement du socialisme !
Il ne s’agit pas là d’un simple vœu mais d’une nécessité. la crise pose en effet une question au monde, comme les crises mondiales systémiques précédentes.
En effet, les précédentes crises systémiques ont produit guerres mondiales, dictatures, fascismes mais aussi révolutions prolétariennes. Il y a une alternative : socialisme ou barbarie qui se pose à terme au monde.
En tout cas, la crise sonne le glas des conceptions réformistes. Celles-ci n’ont été capables que de négocier comment se faire exploiter. Aujourd’hui même ces sacrifices sont insuffisants pour le capitalisme qui est menacé par sa propre crise.
Dors et déjà les peuples les plus pauvres sont plongés dans la misère : l’Egypte redécouvre la famine et l’Afrique connaît de nouvelles émeutes. Ce n’est qu’un début. Le pire effondrent sera celui de la petite et de la moyenne bourgeoisie des pays riches : quand on est un peu au dessus, on tombe de plus haut ! Et cela signifie la fin de la démocratie capitaliste car sa propre base disparait. Pour ceux qui veulent réfléchir pour préparer l’avenir, la révolution mondiale n’est plus une lointaine perspective mais à une perspective à préparer dès maintenant.
Mais, d’abord, il convient de comprendre comment cette crise exprime des limites du système capitaliste incapable de proposer des investissements à une part croissante des capitaux. Là est la source de la part croissante de capitaux dédiés à la spéculation. Là est également la source de la crise actuelle. Cela signifie que l’on ne peut pas dire que la spéculation a causé la crise. C’est le capitalisme lui-même qui est en crise et pas seulement le système financier.
Il ne peut pas y avoir d’amélioration, de "régulation" du système. la crise touche aux fondement même de la société du profit capitaliste, société qui ne peut pas être réformée mais seulement renversée.
Le capitalisme en crise ne peut entraîner le monde que dans des catastrophes de grande ampleur. C’est le seul moyen pour lui de se relancer. Il doit (presque) tout détruire pour repartir sur de nouvelles bases. Par conséquent, loin d’être sorti rapidement de sa crise actuelle, le système mondial de domination va entraîner tous les peuples du monde dans le cauchemar : récession, effondrement des banques, misère, dictaures, guerres et guerre mondiale...
La seule réponse n’est pas régulation ni intervention de l’Etat mais intervention de la classe ouvrière et des peuples : REVOLUTION et la seule alternative : LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS visant à la suppression du mode d’exploitation capitaliste.
ENTRETIEN AVEC IMMANUEL WALLERSTEIN
"Je pense que nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste. Ce qui différencie fondamentalement cette phase de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c’est que le capitalisme ne parvient plus à "faire système", au sens où l’entend le physicien et chimiste Ilya Prigogine (1917-2003) : quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l’équilibre, et l’on assiste alors à une bifurcation.
La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu’alors, et l’on voit émerger une lutte, non plus entre les tenants et les adversaires du système, mais entre tous les acteurs pour déterminer ce qui va le remplacer. Je réserve l’usage du mot "crise" à ce type de période. Eh bien, nous sommes en crise. Le capitalisme touche à sa fin.
Pourquoi ne s’agirait-il pas plutôt d’une nouvelle mutation du capitalisme, qui a déjà connu, après tout, le passage du capitalisme marchand au capitalisme industriel, puis du capitalisme industriel au capitalisme financier ?
Le capitalisme est omnivore, il capte le profit là où il est le plus important à un moment donné ; il ne se contente pas de petits profits marginaux ; au contraire, il les maximise en constituant des monopoles - il a encore essayé de le faire dernièrement dans les biotechnologies et les technologies de l’information. Mais je pense que les possibilités d’accumulation réelle du système ont atteint leurs limites. Le capitalisme, depuis sa naissance dans la seconde moitié du XVIe siècle, se nourrit du différentiel de richesse entre un centre, où convergent les profits, et des périphéries (pas forcément géographiques) de plus en plus appauvries.
A cet égard, le rattrapage économique de l’Asie de l’Est, de l’Inde, de l’Amérique latine, constitue un défi insurmontable pour "l’économie-monde" créée par l’Occident, qui ne parvient plus à contrôler les coûts de l’accumulation. Les trois courbes mondiales des prix de la main-d’oeuvre, des matières premières et des impôts sont partout en forte hausse depuis des décennies. La courte période néolibérale qui est en train de s’achever n’a inversé que provisoirement la tendance : à la fin des années 1990, ces coûts étaient certes moins élevés qu’en 1970, mais ils étaient bien plus importants qu’en 1945. En fait, la dernière période d’accumulation réelle - les "trente glorieuses" - n’a été possible que parce que les Etats keynésiens ont mis leurs forces au service du capital. Mais, là encore, la limite a été atteinte !
Y a-t-il des précédents à la phase actuelle, telle que vous la décrivez ? Il y en a eu beaucoup dans l’histoire de l’humanité, contrairement à ce que renvoie la représentation, forgée au milieu du XIXe siècle, d’un progrès continu et inévitable, y compris dans sa version marxiste. Je préfère me cantonner à la thèse de la possibilité du progrès, et non à son inéluctabilité. Certes, le capitalisme est le système qui a su produire, de façon extraordinaire et remarquable, le plus de biens et de richesses. Mais il faut aussi regarder la somme des pertes - pour l’environnement, pour les sociétés - qu’il a engendrées. Le seul bien, c’est celui qui permet d’obtenir pour le plus grand nombre une vie rationnelle et intelligente.
Cela dit, la crise la plus récente similaire à celle d’aujourd’hui est l’effondrement du système féodal en Europe, entre les milieux du XVe et du XVIe siècle, et son remplacement par le système capitaliste. Cette période, qui culmine avec les guerres de religion, voit s’effondrer l’emprise des autorités royales, seigneuriales et religieuses sur les plus riches communautés paysannes et sur les villes. C’est là que se construisent, par tâtonnements successifs et de façon inconsciente, des solutions inattendues dont le succès finira par "faire système" en s’étendant peu à peu, sous la forme du capitalisme."
sur le net :
Vers une crise économique mondiale ?
Le déclin de l’Empire (américain) ?
mardi 8 avril 2008, par lacandon
Faillite de géants de la Finance internationale, injection records de liquidités par les banques centrales, chute des bourses mondiales, chute libre du dollars, l’économie américaine qui ralentit brutalement, la Californie en grave récession : Allons nous vers une crise économique mondiale sans précédents ? En tous cas, on peut légitimement se poser la question..Petite revue de presse pour approfondir la question :
"Vers une crise économique mondiale ?"
Sur le blog elkhadra, le 25 Novembre 2007, Paul Sindic se posait la question : Allons nous Vers une crise économique mondiale ? :
« La crise financière américaine déclenchée par les défaillances relatives aux crédits immobiliers hypothécaires à risque (subprime) peut-elle déboucher sur une récession d’envergure aux USA et ensuite sur une véritable crise économique mondiale ? Pour tenter de répondre à cette question, nous traiterons successivement de l’accélération depuis 1975 de la « mondialisation » du capitalisme occidental, de la crise financière américaine actuelle et de ses possibles développements, d’autres facteurs potentiels de crises économiques US et mondiale, des probabilités, des délais d’occurrence et dangers de celles-ci. » (...)
On se rapproche donc de la récession. Par ailleurs, les discours néolibéraux lénifiants du début (« crise limitée, les fondamentaux restent excellents », etc.) ont fait place aux déclarations beaucoup plus alarmantes d’un Bernanke, patron de la Banque centrale US : « les ravages de la crise des subprime dépassent les prévisions les plus pessimistes ». » (...)
« Par ailleurs, le moloch US exige qu’on lui enfourne de l’extérieur plus de 20 milliards de $/jour pour financer notamment son déficit commercial considérable, les annuités de son énorme endettement extérieur et le coût exorbitant des interventions militaires actuelles. » (...)
« Mais qui dit crise économique d’envergure aux USA, dit aussi crise économique mondiale vu l’importance des interconnections de toutes sortes (ex. croissance chinoise accrochée aux exportations, notamment aux USA ; en cas de baisse de la demande de matières premières et donc de leur prix, crises dans nombre de pays du « Sud », risques d’édification de barrières protectionnistes d’urgence accélérant une spirale récessionniste globale, etc.) »(...)
« Par ailleurs, d’autres facteurs de crise économique globale, échappant largement au contrôle du capitalisme occidental, se renforcent. Le premier est celui de la forte probabilité dans les années à venir (avant 10 ans en tout cas) du décrochage offre - demande mondiale pour le pétrole, entraînant une pénurie physique de cette matière première stratégique et un envol incontrôlé de son prix. Une intervention militaire contre l’Iran pourrait accélérer les choses. »(...)
« Par ailleurs, la course de la Chine au rang de première puissance mondiale la met sur une trajectoire d’affrontement à terme avec les USA, comme avec l’UE. Elle a fait le constat que si elle avait les excédents commerciaux, d’autres avaient les profits et paraît bien décidée à corriger cette situation. Par ailleurs, si elle continue actuellement à acheter des $ pour maintenir la parité Yuan - $, la compétitivité de ses produits aux USA et l’accroître en Europe, elle veut se dégager d’une excessive dépendance à l’égard de ses exportations aux USA. Elle a notamment pour cela créé fin septembre un fonds d’investissement d’Etat qui serait doté de 900 milliards de $ dès 2009, chargé d’acquérir des groupes stratégiques dans les pays occidentaux et aussi de générer de nouvelles ressources en devises. »(...)
« Par contre, les 5 à 10 ans à venir, me paraissent être la période de tous les dangers. Il n’est pas en effet réaliste de penser que, dans ce laps de temps, des alternatives nationales, régionales et planétaires de dépassement de la logique capitaliste néolibérale (1) auront pu acquérir un poids politique suffisant auprès des peuples. Toute crise économique mondiale survenant pendant cette période, avec son cortège d’affrontements sociaux, politiques, risque dès lors d’être gérée par le capitalisme occidental selon ses dérives habituelles, déjà connues historiquement : régimes autoritaires, voire dictatures, nouvel essor du couple terrorisme -répression, interventions militaires, barbarie à l’égard des peuples du « Sud ». Dans le cadre de la relance actuelle de la course à des armements toujours plus sophistiqués, on peut s’attendre au pire. »
"De la crise financière à la crise de l’humanité"
Dans De la crise financière à la crise de l’humanité, sur le site legrandsoir.info, Vincent Présumey, le 17 Mars 2008, revient sur les récents évenements et produit une analyse peu rassurante elle aussi, sur l’état de l’économie américaine et mondiale :
« Du Marid 11 au Vendredi 14 Mars : Répétition aggravée d’un scénario économique rebattu »
Comment l’Europe doit payer pour maintenir à flot la finance américaine, et comment on fait payer par les contribuables américains et européens les faillites de la Finance :
« Il y a quelques semaines, GW Bush annonçait un "plan de relance" de l’économie américaine qui, après avoir été saluée par Sarkozy, faisait un flop. Ce plan ne faisait que répéter les recettes appliquées depuis des années. (Baisses d’impots et hausse des dépenses militaires) qui ont précisément construit toutes les conditions techniques de la crise financière et bancaire actuelle en Amérique et en Europe. (...) Ces méssieurs réunissant leur forum de Davos au même moment, un cri unanime en émanait, qui pourrait passer pour original de la part de financiers "libéraux" : "De l’Etat ! De l’intervention ! De la protection ! De la régulation ! De la gouvernance ! Et même de la morale, s’il vous plait !". »
(...)
« Mardi 11 Mars, était annoncée la bonne nouvelle faisant repartir les bourses à la hausse : La Fed décidait de mesures de refinancement des banques, "à guichet ouvert", d’un montant supérieur à toutes les interventions précédentes opérées depuis un an (environ 400 milliards de dollars), le message, éminement politique étant : Le refinancement des mauvaises créances par l’Etat, le rachat des dettes, l’injection massive dans les circuits financiers de liquidités par les Etats, leurs interventions, via les banques centrales, comme prêteurs en derniers ressorts, ne manqueront pas à l’appel. La nationalisation de la banque Northern Rock en Grande Bretagne, pour faire payer par l’Etat et les contribuables les créances de ces messieurs, était d’ailleurs intervenue, quelques semaines plus tot. Pour conforter le retournement éspéré de la "confiance", John Lipsky Directeur Général adjoint (de Dominique Strauss Kahn) au FMI (Fond Monétaire International) déclarait explicitement à Washington que le FMI monterait en première ligne avec en perspective "l’utilisation potentielle des fonds publics pour conforter les systèmes financiers" »
(...) « Patrick Artus, (...), estimait que ces mesures ne suffiraient pas et préconisait que non seulement les banques centrales fassent "preteur en dernier ressort", mais aussi "acheteurs en dernier ressort", pour "sauver", puis "rassurer" ces pauvres, si pauvres marchés financiers.Car, en somme, Patrickl Artus voudrait que les banques centrales des Etats soient encore plus généreuses envers ces pauvres banques alors que c’est ce que fait déja la Fed en échangeant des bons du Trésor US contre les titres douteux et en mettant les fonds similaires à disposition de la Banque Centrale Européenne (BCE) de Francfort et des banques centrales suisses, britaniques et canadienne afin qu’elles en fassent autant envers les filiales étrangères des banques nord-américaines. » (...)
« Alan Schwartz, directeur de Bear Stearns blufait encore en début de semaine en affirmant n’avoir aucun problème de liquidité, alors que sa faillitte menace d’une réaction en chaine dans le secteur de la finance la plus sophistiquée, celui des produits dérivés de crédit, les Credits Defaults Swaps, qui représentent -pense-t’on- environ 42 500 milliards de dollars. » (...)
Un problème central, et une véritable limite à l’enrayement de cette crise, est l’endettement colossal des ménages américains :
« On pourra toujours essayer de faire croire que c’est la faute aux prolétaires et petites gens d’Amérique, emprunteurs et gogos imprévoyants ; en fait, toute la "croissance" des 7 dernièresDan années a été construite sur l’endettement des ménages nord-américains, et son dégonflage par pétarade et dégazage doit logiquement durer plusieurs années : ceci ouvre au plan mondial la perspective d’une crise de crédit et d’un krach rampant de l’immobilier assortis de scandales et de coups bas analogues à ce que le seul Japon a connu pendant la plus grande partie des années 1990. L’analogie a justement pour limite le fait qu’il s’agissait alors du Japon et que là il s’agit de la planète entière, ce qui change tout. » (...)
A propos de l’endettement américain auprès de la Chine, de loin son plus grand créancier concernant son énorme dette :
« ... comment procéder au regard d’une monnaie de réserve qui a perdu plus de 25% de sa valeur en cinq ans" (Chesnais, op. cit.), ce qui constitue déjà -déjà- "la plus grande annulation de dette jamais pratiquée dans l’histoire du capitalisme depuis la révolution industrielle » (...)
Sur l’inflation mondiale :
« Cette hausse est structurelle car il ne s’agit pas d’une inflation causée au départ par la création monétaire, mais bien de la combinaison entre l’effet sur les prix d’une demande accrue, par la démographie et surtout par les marchés chinois et indien, et d’une hausse de la valeur due à plusieurs difficultés de production, conséquences de la crise climatique et des pénuries d’eau dans le cas des produits agricoles, et du coût plus élevé de l’extraction pour répondre à la demande dans le cas des produits miniers. Mais sur ces bases, elle est fortement accrue par la "spéculation". Le doute justifié sur un nombre croissant de produits financiers pousse les "investisseurs" (ce terme ne désigne plus les "entrepreneurs" mais les agences d’investissement de capital sur les marchés financiers) à "diversifier leurs actifs" dans le cadre même de la recherche de "valeurs refuge" et de "qualité" et à introduire à côté des obligations d’Etat, de l’or et des matières premières, y compris agricoles (même le bétail bovin vient d’apparaître dans cette utilisation). » (...)
« Rien de "naturel" et d’inéluctable dans tout cela. Mais rien de rassurant, au contraire. La perspective de pénuries alimentaires -on appelle ça, historiquement : la famine- et énergétiques dans un climat de plus en plus chaud avec des zones de désertification justifierait un tournant radical dans la production, d’abord, au lieu de culpabiliser les consommateurs : une réduction drastique de la consommation pétrolière que le mode de production capitaliste, qui a fait jouer à la combustion énergétique un rôle clef dans les économies de capital constant, ne peut pas opérer, bien qu’elle n’ait rien d’impossible en soi. (N.d.l.r Une réponse à la crise mondiale des prix alimentaires : l’agriculture familiale durable peut nourrir le monde.) » (...)
« A la place, l’anticipation des difficultés à venir alimente un mouvement spéculatif qui pousse les prix des produits de consommation de base à la hausse. Le délire pyromane est atteint avec la production de biocarburants au Brésil, qui aggrave l’effet de serre, réduit les surfaces nourricières et pousse les prix alimentaires à la hausse. Dans cette situation, le plus écologique des mots-d’ordre, c’est le blocage des prix du blé, du riz, du maïs, du lait et de la viande, et la hausse des salaires, car ce n’est pas la satisfaction des besoins humains qui détruit la planête, mais leur négation par la dynamique d’auto-accroissement continue du capital. »
La Californie plonge dans la récéssion"
Le Figaro (désolé) souligne aussi la grave crise touchant actuellement la Californie :
La Californie plonge dans la récession
« Selon une enquête de Bloomberg, il (l’état de Californie) pourrait voir son produit intérieur brut (PIB) reculer de 1,5 % en rythme annuel au premier semestre, soit le recul le plus fort de tous les États-Unis. Face à une telle perte de revenu, la capitale de l’État, Sacramento, pourrait supprimer une première vague de 600 emplois de fonctionnaires municipaux. Aucun budget ne serait épargné, pas même ceux de la police ou des pompiers. »
Le site vigiles.net consacre aussi plusieurs articles sur ce sujet :
"Les principes libéraux mis à mal par la crise"
Les principes libéraux mis à mal par la crise, article paru dans Le Devoir le 29 Mars 2008 :
« Washington — La banque centrale et le Trésor américains m ultiplient les interventions pour contenir la crise économique et financière aux États-Unis, du jamais vu pour les analystes qui y lisent une redéfinition en profondeur du rôle des pouvoirs publics au pays du libre marché.
Dans ce feu d’artifice, la banque centrale (Fed) est en première ligne, et pas seulement pour la spectaculaire baisse de son taux directeur, ramené de 5,25 à 2,25 % depuis l’été. Son action la plus frappante a sans doute été le sauvetage de la banque d’investissement Bear Stearns le 14 mars, que la Fed a piloté en direct et où elle est engagée pour 30 milliards de dollars.
« Souvenez-vous du 14 mars : c’est le jour où le rêve d’un capitalisme de libre marché mondial est mort », soulignait cette semaine l’éditorialiste du quotidien économique Financial Times Martin Wolf. » (...)
« Les autres mesures prises par la banque centrale sont plus techniques, mais pas moins innovantes. « La Fed a inventé un nouvel alphabet pour traiter les problèmes de liquidité du 21e siècle », estime Scott Anderson de la banque Wells Fargo, qui souligne qu’au total 400 milliards de dollars d’argent public ont été injectés dans le système financier en mars. La Fed a ouvert sa fenêtre d’escompte, normalement réservée aux banques commerciales, aux banques d’investissement ; lancé de nouvelles facilités de crédit ; et commencé à accepter des actifs risqués en garantie. » (...)
« « On se souviendra des dix derniers jours comme d’une période où le gouvernement a jeté aux orties un demi-siècle de règles pour sauver le capitalisme américain de la chute », affirmait jeudi le Wall Street Journal.
Pour autant, il n’est pas sûr que ces mesures soient suffisantes, tant la crise paraît multiforme et profonde. Et après le sauvetage de Bear Stearns, les analystes s’attendent à une nouvelle salve, pour amortir notamment la crise immobilière. « Après avoir soutenu Wall Street avec l’argent du contribuable, les dirigeants auront beaucoup de mal à dire que les propriétaires en difficulté ne méritent pas d’être aidés », assure Richard Berner de Morgan Stanley. »
"Fin de crise, vraiment ?"
Fin de crise, vraiment ?
Se demande encore Gérard Bérubé du journal Le Devoir, le jeudi 3 avril 2008 :
(...)
« La Réserve fédérale l’évoque désormais publiquement. Pour sa part, le Fonds monétaire international ne cesse de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour les États-Unis avec un nouveau scénario de 0,5 % pour 2008 cachant une récession. Le FMI va également ramener ses prévisions pour l’économie mondiale à un niveau anémique. L’ONU avait déjà lancé les mots « récession mondiale » avant ces institutions. De quoi donner du carburant à tous ces scénarios catastrophe.
Déjà, nombre d’analystes nous parlent de ressemblance avec les crises les plus sévères de l’histoire. L’ex-président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a prédit du temps très difficile à venir, du jamais vu depuis la Grande Dépression des années 1930. Dans le camp des alarmistes, le plus fertile dans le genre apocalyptique est sûrement le Laboratoire européen d’anticipation politique. Depuis plus d’un an, et bien avant l’éclatement de la bulle des subprimes, LEAP/E2020 nous parle de la Très Grande Dépression américaine de 2008-18.
Ce groupe de chercheurs retient que, pour les États-Unis, 2007 a marqué l’entrée « dans une crise socioéconomique sans précédent ». Il nous propose « les sept séquences de la phase d’impact de la crise systémique globale », qui doivent « atteindre simultanément leur pic au cours de 2008 » :
séquence 1 : l’infection financière globale par l’endettement américain (100 ans après les « emprunts russes », les « dettes américaines ») ;
séquence 2 : l’effondrement boursier, en particulier en Asie et aux États-Unis (de -50 % à -20 % en un an, pour les Bourses, selon les régions du monde) ;
séquence 3 : l’éclatement de l’ensemble des bulles immobilières mondiales (Royaume-Uni, Espagne, France et pays émergents) ;
séquence 4 : tempête monétaire (la volatilité au plus haut sur fond de dollar américain au plus bas) ;
séquence 5 : stagflation de l’économie globale (récessflation aux États-Unis, croissance molle en Europe, récession) ;
séquence 6 : Très Grande Dépression aux États-Unis, crise sociale et montée en puissance des militaires dans la gestion du pays ;
séquence 7 : accélération brutale de la recomposition stratégique globale, attaque sur l’Iran, Israël au bord du gouffre, chaos moyen-oriental, crise énergétique.
Depuis, ce groupe de chercheurs, qui se définit comme étant indépendant de tout gouvernement ou de groupe d’intérêts, a ajouté, pour la fin de 2008, la déroute des fonds de retraite à son scénario de crise systémique globale. » (...)
« Pour Europe 2020, l’action de la Fed ne fait que préparer la prochaine explosion de 500 000 milliards $US que représente le marché des produits financiers dérivés. »
Les analyses et prévisions du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique
Justement, allons voir un peu ce que dit Europe 2020, ou plutot le "Laboratoire Européen d’Anticipation Politique" (LEAP)
"Crise systémique globale / Immobilier, institutions financières, marchés boursiers, consommation, devises : La contagion s’étend"
Crise systémique globale / Immobilier, institutions financières, marchés boursiers, consommation, devises : La contagion s’étend !
(...)
« Les quatre directions de la contagion :
1. Les bourses mondiales : Premières victimes du début de la guerre commerciale Chine-USA
2. Crises immobilières : Au-delà des « prêts-à-risques », l’ensemble des opérateurs financiers impliqués dans le marché américain entraînés dans une spirale infernale
3. Dollar (et monnaies associées) : Le nouveau plongeon d’Avril 2007
4. Consommation US : L’exode des grandes entreprises hors du marché US »
Comme dit dans l’article du journal Le Devoir, LEAP prévoit bien une déroute des fonds de pensions, monstres de la Finance internationale, pour fin 2008 :
"Crise systémique globale - Fin 2008 : Déroute des fonds de pension"
Crise systémique globale - Fin 2008 : Déroute des fonds de pension :
« Selon LEAP/E2020, d’ici la fin de 2008, nous allons assister à une formidable déroute de l’ensemble des fonds de pension de la planète, mettant en péril tout le système des retraites par capitalisation. Ce cataclysme financier aura une dimension humaine dramatique puisqu’il correspond à l’arrivée à la retraite de la première vague des baby-boomers aux Etats-Unis, en Europe et au Japon : les revenus des fonds de pension s’effondrent au moment même où ils doivent commencer à effectuer leur première grande série de versements aux retraités. Dans ce numéro 23 du GEAB (GlobalEurope Anticipation Bulletin), notre équipe anticipe l’évolution de cette prochaine crise des fonds de pension, précise les pays les plus touchés (notamment en Europe) et présente des recommandations opérationnelles et stratégiques pour y faire face. » (...)
« Simultanément, le Dollar US a repris sa chute libre par rapport à l’Euro, au Yen, au Yuan ; l’or est à plus de 1.000 USD/once, le pétrole à plus de 110 USD/baril, les bourses mondiales en baisse de 20% en un trimestre, et la dernière tentative de stopper la crise financière avec le prêt de 200 Milliards USD aux banques par la Réserve fédérale américaine a déjà montré qu’il avait échoué ... tous les fondements de l’ordre économico-financier de ces dernières décennies s’écroulent sous nos yeux, à un rythme de plus en plus rapide. Ce sont bien tous les signes d’une crise systémique [3]. » (...)
« la Réserve fédérale d’Atlanta fait oeuvre utile en diffusant gratuitement un DVD intitulé « Se préparer à la crise : reconnecter son flux financier vital » (« Crisis Preparedness : Reconnecting the Financial Lifeline »), qui permet aux opérateurs de toute nature d’anticiper la crise, et donc de mieux s’y préparer [8]. Dans la perspective de la phase d’effondrement de l’économie réelle aux Etats-Unis, prévue pour Septembre 2008 par LEAP/E2020 [9], ces conseils officiels prennent tout leur sens. (...) et ce que la crise soit liée à un désastre naturel ou provoqué par les hommes comme l’illustre parfaitement le fait que les assureurs américains ont désormais perdus plus d’argent à cause de la crise des subprimes qu’à cause du cyclone Katrina, pourtant le pire désastre naturel de l’histoire des Etats-Unis [10]. »
(...) « la situation est infiniment plus grave que ne peuvent même l’imaginer les dirigeants les plus intelligents (et ils sont peu nombreux). Elle montre à quel point le système financier américain, et derrière lui celui d’une grande partie de la planète, est atteint mortellement. Les banques US n’ont plus d’argent ; c’est aussi simple et dramatique que cela. La contagion va maintenant entrer dans une seconde étape de son développement et va donc bien générer une nouvelle série de faillites bancaires d’ici l’été, comme anticipé dans le GEAB N°20, entraînant la rupture du système financier mondial dans la seconde moitié de 2008. »
Pour LEAP, les manoeuvres des banques centrales ne suffiront pas, il s’agit bien d’une crise structurelle :
"Alerte LEAP/E2020 : Phase de rupture du système financier mondial en 2008"
Alerte LEAP/E2020 : Phase de rupture du système financier mondial en 2008
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« L’incapacité répétée du réseau des banques centrales mondiales à maîtriser la pénurie de crédit (« credit crunch ») sur fond d’effondrement des deux piliers historiques du système financier mondial contemporain (l’économie US entrée en récession et le Dollar US en décomposition), reflète l’émergence accélérée de forces centrifuges au sein de ce même système.
Il ne s’agit en effet plus seulement de la compétence des banquiers centraux ou de l’ampleur des actions de correction mises en oeuvre. Cette époque est révolue depuis la fin de l’été 2007. Selon, LEAP/E2020, on assiste dorénavant à une divergence croissante d’intérêts économiques entre les différentes composantes du système financier global. » (...)
« Pour l’équipe LEAP/E2020, il est donc déjà avéré qu’après avoir perdu le contrôle de l’évolution des taux d’intérêts (cf. GEAB N°16), la Réserve Fédérale US vient de perdre deux autres attributs essentiels qui caractérisaient le système financier mondial de l’après-1945 : sa crédibilité d’acteur volontariste pouvant modifier les tendances lourdes des marchés (8), et sa capacité à organiser et entraîner l’ensemble des banques centrales mondiales selon son rythme et ses objectifs. Ce faisant, elle vient de perdre la capacité de piloter à elle seule le système financier mondial, capacité qu’elle avait acquise après 1945. » (...)
« L’évolution sera très douloureuse pour les Etats-Unis (et tous les opérateurs connexes) car il est inévitable que le nouveau système ne sera plus organisé à leur profit comme ce fut le cas ces soixante dernières années. La future administration américaine, qui prendra les rênes du pays en Janvier 2009, aura donc une tâche prioritaire sur son agenda : gérer au mieux cette transformation historique, porteuse de nouvelles contraintes économiques et financières, sur fond d’économie en récession. Européens et Asiatiques devront aussi garder en tête cet élément pour éviter que la rupture ne se transforme en chaos. »