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Et si on arrêtait de croire au père Noël ?!!!

lundi 25 décembre 2017, par Robert Paris

Edito

Et si on arrêtait de croire au père Noël ?!!!

L’accident ferroviaire en France, qui a coûté la vie à six enfants ainsi que de nombreux blessés graves, est symptomatique de l’état général du service public et de la manière dont les responsables le traitent. Non seulement, la SNCF ne s’excuse en rien pour sa responsabilité mais elle prétend la refiler aux victimes ! Elle l’a d’ailleurs affirmé avant même d’avoir pris connaissance des faits ! Elle essaie de faire croire que le bus des enfants aurait forcé le barrage à toute vitesse ! Pourtant, de multiples témoignages démontrent que cela est faux, que le bus était à 12 kilomètres à l’heure, que les barrières ne sont descendues qu’après le passage du bus, qu’il y a eu un dysfonctionnement du passage à niveau qui est de la responsabilité de la SNCF, etc. Plusieurs enquêteurs rappellent que déjà la SNCF a connu six accidents de passages à niveaux exactement du même type. Et ce n’est qu’un exemple, comme l’accident mortel de Brétigny, de la dégradation du service public ferroviaire. Tout comme la vague de suicides de personnels de l’hôpital public témoigne de la dégradation du service public de santé. Et sans parler de la dégradation du service public d’enseignement, de recherche, de postes, d’énergie, etc.

Ce n’est nullement un hasard si les économies et l’austérité qui pèsent sur les services publics se traduisent de plus en plus par une dégradation qui mène à des catastrophes, à des accidents graves, à des faillites brutales. EDF chute financièrement et est en voie disparaître. La SNCF est en voie de privatisation. L’Hôpital public se dégrade à grande vitesse et les accidents s’y multiplient.

Tout le service public est mis en coupe réglée, réduit à la portion congrue, vendu au privé. Tout l’argent du service public sert à acheter des bâtiments et des matériels au secteur privé quand le service public n’est pas directement donné en cadeau au privé.

L’hôpital public qui rogne sur tout, y compris les compresses, les seringues, le papier WC, se met à dépenser des milliards pour construire partout de nouveaux bâtiments, en même temps qu’il supprime des emplois, ferme des hôpitaux dans tout le pays…

« Tout pour le grand capital », tel est le leitmotiv des gouvernants, plus ouvertement que jamais à la botte des classes possédantes.

Un gouvernement qui refuse un « coup de pouce » au salaire minimum, qui supprime les emplois aidés, qui supprime des allocations chômage, qui supprime des aides au logement social, qui supprime des emplois de cheminots, d’infirmières, d’aides soignantes, de postiers, qui supprime des lits, de services et des sites de l’hôpital public, ce même gouvernement a assez d’argent pour supprimer l’impôt sur la fortune, pour accorder des crédits d’impôts aux capitalistes appelés « investisseurs », pour avoir caisse ouverte pour les banquiers, pour distribuer des aides étatiques aux entreprises sous prétexte d’investissements, de recherche, d’exportations, de développement des régions, d’aide à l’emploi, d’aide au développement et on en passe…

Il est remarquable que l’Etat et ses dirigeants affichent clairement que la loi n’est pas la même pour les capitalistes, qui n’ont pas à payer d’impôts, et les autres. Autant la répression tombe de plus en plus durement sur les quartiers pauvres, autant il n’y a plus de législation pour limiter les exactions des classes possédantes, que ce soit au travail, dans la vie sociale, dans les détournements de fonds, les corruptions en tous genres. Les corrompus n’ont plus besoin de cacher leurs actes. Le conflit d’intérêt est ouvertement parvenu au pouvoir. Les électeurs se sont détournés du corrompu Fillon mais c’est l’hyper-corrompu Macron qui a pris la place !!

La France n’est en la matière pas un cas à part. Les électeurs américains se sont détournés de la belliciste Clinton pour se jeter dans les bras de l’hyper-belliciste Trump !

Les électeurs français n’ont pas crédité la raciste Le Pen mais c’est pour entendre Macron clamer qu’il va expulser le plus de migrants possible, qu’il va augmenter le caractère policier du régime, qu’il rend permanent l’état d’exception soi-disant lié au terrorisme, qu’il développe la police des banlieues, qu’il se comporte comme un roi, fêtant son anniversaire et fait ses réceptions dans les châteaux de Versailles et Chambord…

Le roi a bu, le roi a mangé, le roi a soigné son chien, le roi et la reine ont parlé, ont rôté, on pété, la reine coûte 500.000 euros, voilà les actualités ! La République bourgeoise ressemble de plus en plus à l’Ancien Régime royal. Pouvoir personnel, abus et corruptions en tous genres, parfum de scandales des prétendues élites, grossièreté des privilèges et autres avantages des puissants, fossé de plus en plus béant entre exploiteurs et exploités, scandales politiques et sociaux. Des personnalités fumeuses, falotes, pourries, creuses, bouffies d’orgueil et de morgue se succèdent et se discréditent après avoir été présentées comme des sauveurs d’une situation qui ne peut en rien être sauvée, la faillite financière, économique et sociale étant irréversible. La décomposition politique n’est que l’écume de la décomposition économique et sociale, péniblement masquée par les politiques gouvernementales d’aide à l’investissement, d’aide à l’industrie, d’aide à l’économie, en somme d’aide aux classes dirigeantes. Mais plus l’Etat aide les possédants, plus ces derniers ont besoin d’être aidés et plus l’Etat chute lui-même dans une profonde faillite financière.

Parce que la chute actuelle du capitalisme ne provient pas d’une récession, comme dans les crises du passé, mais d’un surcroît trop important de capitaux par rapport aux capacités d’absorption des investissements productifs. Du coup, la sphère spéculative grimpe de manière exponentielle, attire follement les capitaux, y compris pour des valeurs qui sont complètement fictives, sans aucun fondement rationnel, de manière particulièrement absurde. Des titres, des monnaies, des sociétés, des actions qui ne reposent sur rien voient leur valeur grimper de manière délirante. Des dettes sont titrisées à nouveau comme avant l’effondrement de 2007-2008. Les banques sont à nouveau menacées par leurs spéculations hasardeuses. Les aides d’Etat, loin d’interrompre ces mécanismes, avancent encore plus d’argent pour ce type d’ « investissements » délirants. Le capitalisme se saborde lui-même parce qu’une trop grande quantité de capitaux existant sur les marchés amènent sa tendance naturelle vers le plus rentable à se détourner des investissements productifs et à couper ainsi la branche sur laquelle le capital est assis.

L’autodestruction du capital est le fondement de toute une politique des gouvernants et des classes possédantes d’autodestruction du tissu social de la société bourgeoise : démocratie, services publics, aides sociales, législations sociales et autres domaines liés à l’attirail de la stabilité et du consensus dans la société bourgeoise. Le scandale permanent des gouvernants, liés par tous les bouts aux trusts, cautionnant toutes les magouilles de ceux-ci, se payant de leurs services aux exploiteurs par tous les moyens, est inséparable de la catastrophe économique. Aucune des politiques de ces gouvernants ne peut faire autre chose que retarder la chute, en accroissant l’échelle de celle-ci, en augmentant la masse des dettes, la somme des spéculations, la folie des dépenses, le scandale social des prévarications et détournements, la destruction de tout l’édifice social.

Tous les discours selon lesquels la lutte des classes n’a plus cours sont développés plus fortement que jamais, alors que toute la réalité sociale et politique nous démontre plus que jamais que nous vivons dans une société qui est entièrement aux mains d’une seule classe sociale, celle des grands capitalistes. Toute la politique des gouvernants nous démontre tous les jours que l’Etat n’est nullement au service « du peuple » mais de l’infime minorité de moins d’1% de la population qui est liée à ce grand capital.

Tous les discours selon lesquels ce seraient les gouvernants et les « entrepreneurs » qui vont « sauver le pays » ne peuvent que se terminer par des désillusions sanglantes et les possédants le savent bien, eux qui préparent l’avenir en développant partout la guerre, le terrorisme, le contre-terrorisme, la guerre civile, qui nourrissent toutes les haines, toutes les divisions, toutes les peurs pour empêcher les travailleurs de prendre conscience de leur intérêts de classe en leur créant de faux ennemis et de faux amis.

Travailleurs, il ne suffit pas de pester contre les gouvernants, il ne sert à rien d’espérer après des « bons gouvernants », il faut décider enfin de faire confiance en nous-mêmes ! Le seul avenir pour tous ceux qui n’exploitent personne est le pouvoir aux exploités, le gouvernement des conseils ouvriers, celui qu’imposera la mobilisation des travailleurs dans les quartiers et les entreprises.

« Nul devoir ne s’impose au riche, le droit du pauvre est un mot creux » disaient les paroles du chant des travailleurs, « L’Internationale ». Et cela restera vrai tant qu’on laissera les classes possédantes détenir la totalité du pouvoir d’Etat comme du pouvoir économique !!!

Croire au père Noël, c’est croire que les exploiteurs et leurs gouvernants aideront les exploités, ce n’est pas croire que les travailleurs au pouvoir défendront leurs intérêts et ceux qui n’exploitent personne !

Un 25 décembre, croire que l’humanité va s’en sortir sans sortir du capitalisme, c’est encore croire au père Noël !!!

Messages

  • Je n’ai pas compris le lien entre la crise du capitalisme et le crise politique en France qui, en une seule élection présidentielle, parvient à détruire la confiance de la majorité en des partis politiques et un système politique.

    • Il y a en fait mille liens, plus ou moins importants. Le premier est presque psychologique : une classe possédante, qui préfère que l’humanité échoue si le capitalisme échoue, produit des dirigeants qui préfèrent que leur parti échoue si leur opération personnelle échoue. Le second, plus profond socialement et politiquement, amène les classes possédantes à discréditer la démocratie bourgeoise à chaque crise économique grave. Le troisième provient du pessimisme profond qui s’est emparé des classes possédantes et qui amène leurs représentants politiques à des « après moi, le chaos », ainsi qu’à profiter follement de la situation et des possibilités immédiates, quitte à hypothéquer l’avenir. Il y a le fait qu’en période de crise grave du système, tous les partis bourgeois convergent sur le fond vers l’extrême droite et ne peuvent plus se distinguer même sur des broutilles, sauf sur des questions de personnes. Mais il y en a bien d’autres, plus franco-françaises, et moins intéressantes…Tout cela se rajoute au fait que les politiques bourgeoises doivent nécessairement casser la petite bourgeoisie, la classe ouvrière et les milieux populaires, tout en cassant les services publics et les aides sociales pour mettre tous les moyens à soutenir le grand capital incapable de faire fonctionner son propre système.

  • À peine les décrets d’application signés que PSA et Pimkie se préparent à lancer des procédures de rupture conventionnelle collective. Un nouveau dispositif issu des ordonnances Travail moins contraignant qu’auparavant. Censée faciliter les embauches, la réforme commence donc par simplifier les licenciements.

  • Passage à niveau levé...train qui passe. Une habitude de dysfonctionnement selon les exploitants...ils tentent de gérer les risques et après s’il y a 1 accident , c’est la faute aux lampistes ! Extrait de l’article du journal la Provence : Lundi après-midi, en ce premier jour de l’an, les automobilistes circulant sur la RN 85 ont eu une belle frayeur. Ils ont vu passer un train sur le passage à niveau situé à Chabrières, sur la route entre Digne-les-Bains et Barrême, sur un passage à niveau... où les barrières étaient relevées, comme on peut le voir dans la vidéo tournée par Virginie, habitante de Châteauneuf-les-Martigues.

    Contactée, la société des Chemins de Fer de Provence, exploitante de la ligne dite du "Train des Pignes" a reconnu "un dérangement du passage à niveau". Le conducteur en était avisé. Des procédures spécifiques sont mises en place dans ces cas-là. Les trains doivent ralentir et franchir les passages à niveau à vitesse extrêmement réduite, à savoir 10km/h ou moins. voir et lire l’article & vidéo sur le site de la Provence ici

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