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La chute fatale de la social-démocratie internationale, un parti capitaliste au nom socialiste

jeudi 27 octobre 2016, par Robert Paris

La courbe de la social-démocratie en Europe

La chute fatale de la social-démocratie, sous-produit de la fin violente du capitalisme qui ne laisse plus place au consensus social

Où en sont les partis socialistes du monde ? Sont-ils considérés par les peuples comme des alternatives face à l’écroulement capitaliste de 2007-2008 dont le système d’exploitation n’est pas sorti ? Il faudrait qu’ils aient fait autre chose que de converger entièrement avec la politique des autres courants politiques bourgeois. Plus une crise est grave, moins les différences politiques entre courants bourgeois sont possibles. Ces partis socialistes disparaissent même des horizons radar… Les pays où ils ont gouverné durant des décennies sont ceux où ils sont plus surement morts, et ne donnent plus aucun signe de mouvement quelconque. C’est le cas, par exemple, de l’Espagne, de la Belgique ou d’Israël.

En Espagne, par exemple, on en est au point que le parti socialiste vient de faire le choix de soutenir du bout des lèvres la mise en place d’un gouvernement de droite avec Rajoy à sa tête en s’abstenant opportunément, alors qu’en théorie, le PS s’oppose à toutes les politiques de la droite incarnée par Rajoy, que soit sur le terrain économique, social ou politique, national ou international. Il faut dire que la chute électorale de la social-démocratie espagnole est telle que, si elle ne soutient pas la droite, le gouvernement tombe et des élections générales devront avoir lieu dans lesquelles le PS perdra tous ses députés, notamment au profit de sa gauche de la gauche de « Podemos ».Le PS préfère soutenir la droite, qu’elle présentait il y a peu comme la pire plaie possible, plutôt que de s’appuyer sur la gauche de la gauche de « Podemos » pour gouverner !

En France, l’état de la gauche est à ce point que les leaders socialistes se disputent pour ne pas être candidat, à part Hollande mais il est mal en point, et Valls mais on ne peut pas vraiment qualifier de social-démocrate mais plutôt de social-fasciste le plus souvent dans ses actes et ses déclaration plus à droite que la droite !!!! Valls n’oublie jamais de menacer le PS de mort… surtout lorsqu’il s’agit de s’affirmer comme son sauveur. Mais les autres leaders « socialistes » comme Cambadélis tiennent maintenant le même discours et Ségolène Royal dresse un avenir pas moins… rose pour le PS !!! Il faut dire qu’on ne pouvait pas mieux que le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve avoir un gouvernement de droite dur pour les travailleurs, dur pour les jeunes, dur pour les milieux populaires, dur pour les immigrés, dur pour les sans papiers, dur pour les migrants syriens, en guerre avec le maximum de peuples, en guerre « intérieure et extérieure », transformant le pays en occupation militaire et polciière en faisant monter toutes les démagogies sécuritaires qui ne profitent qu’à l’extrême droite. Comment croire qu’on va « changer la vie » en élisant ces bandits ?!!! Les adhésions au PS français, on préfère ne pas en parler : il n’y a que les vocations à la prêtrise catholique qui sont plus bas !

En Israël, il y a eu une grande cérémonie pour l’enterrement de l’ancien leader travailliste Shimon Péres mais il faut bien dire qu’il n’appartenait plus au parti socialiste, qu’il gouvernait avec l’extrême droite et cautionnait l’essentiel de ses actions, même les plus violentes, même les plus racistes, même les plus anti-sociales. Quant au parti socialiste, lui-même, après des années de pouvoir indiscuté, sans alternance même, des années de guerre à outrance contre les Palestiniens en même temps des fausses négociations de paix, il a carrément disparu de la circulation du monde politique israélien.

Le parti socialiste de Belgique est menacé de la même disparition, déclinant régulièrement dans les urnes et s’il menace de ne pas signer l’accord commercial libéral et pro-trusts avec le Canada, que les autres partis social-démocrates ont tous cautionné, c’est pour tenter de se redonner un peu de crédit….

Même dans l’Angleterre populaire écrasée par la droite, tout ce qu’avaient trouvé les leaders social-démocrate, c’était de tenter d’exclure par des manœuvres un dirigeant très légèrement encore de gauche. Ils n’y sont pas parvenus dans un premier temps mais ne désespèrent pas. Il leur faut sans doute un Valls ou un Cazeneuve ! Plus à droite que la gauche anglaise genre Blair, l’homme des attaques anti-migrants, l’homme des guerres d’Afghanistan et d’Irak, l’homme de la casse des services publics, et on en passe, on n’avait vu que le « socialiste » Schroeder en Allemagne et ce dernier avait si bien fait que la droite dure de Merkel avait démarré avec une belle popularité construite sur le dos des mensonges social-démocrates !

La raison de l’effondrement et de la presque disparition de la social-démocratie dans le monde n’est pas conjoncturelle : elle est liée à l’évolution fondamentale des politiques capitalistes face à l’effondrement du système.

Il n’est plus question pour la classe dirigeante capitaliste mondiale de préparer le calme social, d’entente des classes, la collaboration avec les syndicats, le réformisme de progrès, les avancées sociales et démocratiques mais très exactement le contraire : ces classes s’orientent progressivement vers le discrédit des syndicats et même leur démolition, la destruction aussi des institutions « démocratiques » bourgeoises en se fondant sur leur discrédit dans les milieux populaires, en gros on peut dire qu’elles s’orientent toutes vers le fascisme, la guerre civile et la guerre tout court et même mondiale.

Dans ces conditions, les sociaux-démocrates qui sont plus attachés aux intérêts des classes bourgeoises qu’à ceux des populations mais même à ceux de leur propre parti, basculent eux-mêmes vers la droite, cautionnent les pires dérives, considérant encore Hollande comme un sauveur alors qu’il est le premier à casser la démocratie, la république bourgeoises, le premier à dénoncer publiquement l’islam, le premier à justifier la multiplication des guerres, des mobilisations xénophobes et racistes sous prétexte d’antiterrorisme, le premier à casser le droit du travail et des services publics.

Même si certains leaders sociaux-démocrates s’en sortiront personnellement comme Valls ce sera en tant que fasciste comme les socialistes devenus vichystes…

La social-démocratie est morte mais, en tant que parti de la classe ouvrière et du socialisme, il était déjà mort depuis très longtemps et notamment depuis les années d’avant la première guerre mondiale où son opportunisme réformiste lui avait donné un crédit de masse notamment dans la petite bourgeoisie et surtout dans les années de la première guerre mondiale et de l’après-guerre où ils ont pris la tête de la boucherie guerrière et de la boucherie contre la révolution prolétarienne, en devenant les principaux responsables de l’isolement de la Russie des soviets et de la victoire de la bureaucratie stalinienne.

Non, la social-démocratie ne nous mobilisera pas à son secours en se présentant en victime. Elle est l’un des principaux responsables de toutes les trahisons, notamment la collaboration de classe des dirigeants syndicaux.

Certes, on peut nous dire qu’il faut faire barrage au fascisme en soutenant la social-démocratie mais on vient justement de voir dans tous les pays cités précédemment qu’il n’y a pas eu meilleur pourvoyeur de l’extrême droite que la gauche gouvernementale !!!

Quel que soit l’état désespérant de ses partis, l’état désespérant de leur idéologie et de leur pratique au pouvoir, quel que soit l’état d’impasse du capitalisme, les dirigeants réformistes continueront de soutenir le système d’exploitation, fusse en sacrifiant définitivement leur propre avenir politique. Un Hollande s’en moque d’être un homme politiquement fini puisqu’il n’a cessé de défendre ce qu’il estime les intérêts de la classe dirigeante !

Le Parti social-démocrate allemand (SPD) est en chute libre. Selon un tout récent sondage de l’institut Forsa, le soutien pour ce parti a dégringolé à 19 pour cent, un recul de 2 pour cent par rapport au mois précédent et un niveau historiquement bas pour le SPD.

Une estimation des intentions de vote réalisée pour Stern/RTL indique que « Seulement 14 pour cent disent que le SPD représente au mieux leurs intérêts personnels. » Le directeur de Forsa, Manfred Güllner, a fait remarquer au sujet de ces résultats, « La classe ouvrière constitue encore la majorité de la société mais ne se sent plus représentée par le SPD actuel. »

L’effondrement du SPD dans les sondages est la conséquence directe de la politique droitière, antisociale et militariste pratiquée par le parti depuis des années. Le SPD est connu comme le « parti de Hartz IV » qui, il y a dix ans, fut à l’origine d’un déclin social sans précédent introduit par l’« Agenda 2010 » du SPD. Les lois Hartz mises en œuvre par le gouvernement SPD/Verts (1998-2005), sous le chancelier Gerhard Schröder et son ministre Vert des Affaires étrangères Joschka Fischer, ont eu des conséquences catastrophiques.

Les travailleurs licenciés perdent actuellement tous droits à des prestations sociales au bout d’un an et sont réduits au statut d’assistés. Ceux qui finissent par se retrouver avec Hartz IV n’ont presque aucune chance de sortir de la pauvreté. Selon une étude de l’Association paritaire d’action sociale, trois quarts des personnes concernées sont réduits à toucher indéfiniment l’allocation Hartz IV [selon les barèmes, de 325 à 400 euros mensuels environ]. Le seul risque d’en être réduit à Hartz IV pousse les travailleurs licenciés à trouver au plus vite un nouvel emploi, souvent à bas salaire, à durée déterminée ou à temps partiel.

Un deuxième marché du travail a été créé grâce à l’Agenda 2010, caractérisé par le travail intérimaire, les contrats à durée déterminée et toutes sortes d’emplois mal payés sans droits ni prestations sociales. Cette légalisation a entraîné une forte augmentation de la pauvreté. Le tout dernier rapport sur la pauvreté de l’Association paritaire d’action sociale a classé 15,4 pour cent de la population soit 12,5 millions de personnes comme pauvres. En font partie quelques 3,4 millions de retraités et plus de 2,5 million d’enfants.

A l’initiative de la ministre du Travail et des Affaires sociales, Andrea Nahles (SPD), le parlement allemand (Bundestag) a adopté il y a deux semaines une nouvelle loi pour réglementer le travail intérimaire et les contrats à durée déterminée. On a inscrit par là dans la loi des conditions d’exploitation extrême. Dans le même temps, avec la collaboration des syndicats, toute opposition à cette loi est étouffée dans l’œuf.

La contre-révolution sociale du SPD est devenue un modèle pour la politique sociale-démocrate dans toute l’Europe. Le SPD a montré la voie quand il s’est agi d’imposer un programme d’austérité après l’autre à la population grecque et de faire subir au pays le chantage et le pillage dans l’intérêt des banques internationales. Depuis l’effondrement du Pasok social-démocrate suite à cette politique, le dirigeant du SPD Sigmar Gabriel et le président du parlement européen Martin Schulz (SPD) collaborent étroitement avec Syriza pour imposer ces attaques sociales.

Pendant des années, le SPD a cherché à étendre son Agenda 2010 à la France. Il y a deux ans, l’architecte de cette réforme qui porte son nom, Peter Hartz, avait rendu visite au président François Hollande et à son gouvernement à l’Elysée pour les conseiller en matière de réformes du marché du travail. Le résultat en est la loi El-Khomri que le gouvernement PS de Manuel Valls impose actuellement par décret face aux protestations de masse.

A la mi-mars, au début de la phase cruciale du programme de politique sociale française, d’influents politiciens sociaux-démocrates européens se sont réunis à Paris pour renforcer la position du président Hollande. Il y avait là le premier ministre italien et président du Parti démocrate (PD) Matteo Renzi, l’ex-chancelier autrichien et président du SPÖ Werner Feymann, le premier ministre portugais et président du Parti socialiste Antonio Costa et la vice-présidente de la Commission européenne Federica Mogherini, ainsi que Schulz et Gabriel.

Le SPD a aussi joué un rôle clé dans les préparatifs de guerre. Frank-Walter Steinmeier (SPD) le ministre allemand des Affaires étrangères a dirigé le tournant dans la politique étrangère et le retour du militarisme allemand. Il a organisé le réarmement militaire en étroite collaboration avec la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen (CDU). Des centaines de millions d’euros, soutirés à la classe ouvrière par le biais de mesures d’austérité, sont directement déversés dans les programmes d’armement destinés à l’armée.

Cette politique réactionnaire se heurte à une opposition populaire grandissante. Le SPD s’est littéralement effondré aux élections régionales de mars. Dans le Bade-Wurtemberg et en Saxe-Anhalt, il a à peine dépassé les 10 pour cent et a fini derrière le parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Les membres encartés quittent le SPD en grand nombre. Depuis 1990, il a perdu plus de la moitié de ses adhérents.

Entre-temps, la structure financière du SPD est devenue largement indépendante des cotisations en déclin de ses membres. Son organisation bureaucratique fonctionne selon des critères de gestion d’entreprise et contrôle un vaste réseau d’activités commerciales. De plus, le parti bénéficie de vastes sommes d’argent provenant du système de financement des partis politiques par l’Etat. L’an dernier, les subventions publiques se chiffraient à plus de 50 millions d’euros. Le SPD est un parti d’Etat qui veille au respect des intérêts de l’impérialisme allemand et des grands groupes économiques ignorant totalement l’opposition populaire.

La perte d’influence du parti provoque une inquiétude croissante dans l’élite dirigeante. Une récente édition du magazine hebdomadaire du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung a publié un éditorial à ce sujet intitulé « Le déclin d’un parti populaire. » Il débute en disant, « Le SPD s’est effondré. »

L’article se poursuit ainsi : « Le SPD est le plus vieux parti d’Allemagne. Il a résisté aux nazis, fournit trois grands chanceliers et influencé l’Etat allemand comme aucun parti à l’exception du CDU. Mais, si des élections fédérales avaient lieu dimanche, il n’obtiendrait selon les tout derniers sondages, que 20 pour cent des voix. A l’est, l’AfD devancerait le SPD de 5 points de pourcentage. Un scénario épouvantable pour ce vieux grand parti. »

L’état de décomposition avancé des sociaux-démocrates est un phénomène international. En Autriche, en Grèce, en Grande-Bretagne et surtout en France, mais aussi dans de nombreux autres pays, une évolution identique a eu lieu. Elle est liée à une radicalisation grandissante de la classe ouvrière.

En Grèce, des grèves de masse ont eu lieu contre la brutale politique d’austérité du gouvernement Syriza. Depuis des semaines, les travailleurs et les étudiants descendent dans la rue en France pour protester contre les coupes sociales et les réformes du marché du travail du gouvernement Hollande. En Allemagne, les grèves et protestations sur les lieux de travail sont en forte augmentation. L’année dernière, le nombre officiel de jours de grève y a pour la première fois depuis de nombreuses années, dépassé le cap du million.
Des vagues de grèves se développent également aux Etats-Unis, en Chine et en Inde. Aux Etats-Unis, plus de 40.000 salariés du géant américain des télécoms Verizon sont en grève depuis des semaines. Cette radicalisation grandissante des travailleurs et des jeunes au plan mondial trouve son expression dans l’opposition croissante au SPD.

La classe ouvrière est confrontée à la tâche de se libérer définitivement de ces bureaucraties réactionnaires et nationalistes. Ceci demande toutefois plus qu’un rejet des partis en refusant de voter pour eux ou en rendant sa carte. Le risque est grand que des partis d’extrême-droite tels l’AfD et le FN puissent exploiter ce vide politique.

La classe ouvrière doit adopter un nouveau cours ; cela exige une nouvelle perspective politique. Aucun des problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés dans le monde ne peut être résolu dans le cadre de l’Etat nation ou du système de profit capitaliste. La classe ouvrière a besoin d’un programme internationaliste et socialiste ainsi que d’un parti révolutionnaire.

Les derniers sondages confirment l’échec historique du système bipartite ayant dominé la politique espagnole depuis la fin de la dictature fasciste en 1978. Les élections de décembre avaient produit, fait sans précédent, un parlement sans majorité et un effondrement du système bipartite, le PP et le PSOE perdant au total plus de 5 millions de voix et 83 sièges.

Les élections représentaient un rejet de la politique d’austérité brutale poursuivie par le PSOE et le PP à tous les niveaux de gouvernement : coupes dans les services sociaux, les pensions et les salaires, renflouement des banques, réformes du marché du travail, privatisations et déréglementation.
La crise économique mondiale et cette politique d’austérité vindicative ont produit un chômage de masse de 21,6 pour cent (47,7 pour cent chez les jeunes), 60 pour cent des chômeurs étant sans emploi depuis plus d’un an. La pauvreté et l’exclusion sociale sont passées de 10,4 millions de personnes en 2007 à 13,4 millions en 2014.

Le bénéficiaire involontaire en est à court terme Podemos qui tente de canaliser l’opposition sociale derrière le PSOE. Comme son chef Pablo Iglesias, aux côtés du numéro deux du parti Íñigo Errejón et du chef de la Gauche unie (UI) dirigée par les staliniens, Alberto Garzón, l’a dit aux partisans de UP à Madrid au début de la campagne : « Il est très probable que nous devrons prendre des responsabilités très importantes... Nous allons leur tendre la main [au PSOE] pour diriger un gouvernement de changement ».

Iglesias a déclaré que l’alliance entre Podemos et l’IU, Unidos Podemos, était la « nouvelle social-démocratie ».

« Ce que nous voulons, » a dit Iglesias, « c’est nous positionner comme modèle d’alternative d’une société qui a été dirigée depuis de nombreuses années par la social-démocratie contre la politique d’austérité du PP ».

Une telle remarque en dit long sur le programme de l’alliance Unidos Podemos. Le PSOE a imposé les premières coupes dans les dépenses et les salaires publics et les « réformes » du code du travail et des retraites après la crise de 2008, établissant les grandes lignes de la politique menée plus tard par les gouvernements PP. Avec le PP, il a adopté la réforme constitutionnelle qui privilégie le remboursement de la dette sur les autres dépenses, inscrivant dans la constitution le cadre d’une austérité sans fin.

Le PSOE a été le principal instrument du régime capitaliste en Espagne depuis la fin du régime franquiste ; il fut au pouvoir 22 ans sur 38. Il a dirigé la déréglementation et les privatisations, l’entrée de l’Espagne dans l’UE, l’euro et l’OTAN. Il a soutenu la guerre en Libye en 2011, l’occupation de l’Afghanistan et le nouvel accord de défense bilatéral permettant l’utilisation permanente par l’armée américaine de bases en Espagne, partie intégrante des plans du Pentagone pour une guerre offensive contre les puissances nucléaires Chine et Russie.

La tentative de Podemos de vanter l’héritage du PSOE et de la social-démocratie européenne, remontant à une époque où celle-ci n’était pas encore totalement discréditée, témoigne de sa profonde hostilité envers la classe ouvrière. Il est en train de se débarrasser rapidement des propositions limitées de changement qui figuraient dans ses programmes précédents, affirmant qu’il y avait eu « beaucoup de changements dans l’économie espagnole et pour cette raison, nous avons mis à jour nos propositions économiques ».

Le principal objectif de ses propositions est de répandre des illusions dans l’UE. Alors que celle-ci menace d’imposer plusieurs milliards d’euros d’amende à l’Espagne si elle ne sabre pas les dépenses publiques, Podemos promet qu’il peut négocier avec l’UE une réduction du déficit tout en augmentant les dépenses publiques de 60 milliards d’euros – en baisse sur sa promesse antérieure de 90 milliards d’euros.

Sur la crise des réfugiés, il propose de permettre des demandes d’asile dans les ambassades et consulats d’Espagne et la création d’une Agence européenne de sauvetage. La même UE dont la politique, criminelle, est de ne pas secourir les migrants qui se noient en Méditerranée et de fermer hermétiquement les frontières, coûtant la vie à des milliers de réfugiés, ferait donc soudainement un virage à 180 degrés.
Mais ces propositions ne servent qu’à contenter le public ; comme l’ont confirmé à divers journaux des sources internes de Podemos, ce programme en cours de préparation doit être mis sur la table pour négocier la formation d’un gouvernement avec le PSOE. Autrement dit, une fois que ce programme leur aura donné une apparence fallacieuse « de gauche », on se débarrassera de tout ce qui est inacceptable à la politique d’austérité du PSOE.

Après les élections du 20 décembre, Podemos avait par deux fois fait des concessions pour former un gouvernement avec le PSOE. La principale différence entre les deux partis concernerait la Catalogne où Podemos propose d’organiser un référendum sur l’indépendance.

Pour finir, le PSOE s’était tourné vers le parti droitier Citoyens pour former un gouvernement, initiative qui par deux fois n’avait pas obtenu un soutien suffisant au parlement. Après avoir hésité sur la question, Podemos avait refusé de se joindre à une coalition PSOE-Citoyens, craignant que cela démasquerait totalement sa prétention d’être une alternative à l’austérité. Le parti a alors intensifié ses appels au PSOE et organisé un référendum interne sur un soutien à un gouvernement PSOE-Citoyens.

La nouvelle social-démocratie de Podemos est tout aussi pourrie que la vieille. Il est clair qu’aucun des problèmes sociaux et politiques auxquels sont confrontés les travailleurs et les jeunes ne sera résolu par un gouvernement Unidos Podemos-PSOE.

Au contraire, on trouvera comme en Grèce où le gouvernement pseudo de gauche Syriza a renié sa promesse de mettre fin à l’austérité et imposé de sévères coupes sociales, que l’opposition croissante de la classe ouvrière à l’austérité ne pourra s’exprimer qu’en dehors de l’establishment politique.

On n’a pas développé les situations de la Grèce, du Portugal, du Brésil et pourtant il y aurait là aussi beaucoup à dire. Même si chaque situation est spécifique, il est certain qu’il s’agit d’une phénomène historique et international : plus le capitalisme chute, plus son soutien, la social-démocratie, chute avec….

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