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Marx écologiste ?

samedi 27 août 2016, par Robert Paris

Marx écologiste ?

On citera aussi bien Marx que son compagnon Engels.

« Le capital ne s’inquiète donc point de la durée de la force de travail. Ce qui l’intéresse uniquement, c’est le maximum qui peut en être dépensé dans une journée. Et il atteint son but en abrégeant la vie du travailleur, de même qu’un agriculteur avide obtient de son sol un plus fort rendement en épuisant sa fertilité. » (Karl Marx, Le capital, section III, 1867)

« ‘‘L’essence’’ du poisson de rivière, c’est l’eau d’une rivière. Mais cette eau cesse d’être son ‘‘essence’’ et devient pour lui un milieu, désormais inadéquat, dès que l’industrie s’empare de cette rivière, dès qu’elle est polluée par des substances colorantes et d’autres détritus, dès que les navires à vapeur la sillonnent, dès qu’on détourne son eau dans des canaux où l’on peut priver le poisson de son milieu vital, par simple évacuation. » (Karl Marx, L’idéologie allemande, Théorie matérialiste, 1845)

Dans Le Capital, Marx écrit : « L’homme ne peut point procéder autrement que la nature elle-même, c’est-à-dire il ne fait que changer la forme des matières. Bien plus, dans cette oeuvre de simple transformation, il est encore constamment soutenu par des forces naturelles. Le travail n’est donc pas l’unique source des valeurs d’usage qu’il produit, de la richesse matérielle. Il en est le père, et la terre, la mère, comme dit William Petty. »

« La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillissent toute richesse : la terre et le travailleur. »

« Ce n’est pas l’unité des hommes vivants et actifs avec les conditions naturelles, inorganiques de leur échange de substance avec la nature ni, par conséquent, leur appropriation de la nature, qui demande à être expliquée ou qui est le résultat d’un procès historique, mais la séparation entre ces conditions inorganiques de l’existence humaine et cette existence active, séparation qui n’a été posée comme séparation totale que dans le rapport du travail salarié et du capital. »

« L’homme vit de la nature signifie : la nature est son corps avec lequel il doit maintenir un processus constant pour ne pas mourir. Dire que la vie physique et intellectuelle de l’homme est indissolublement liée à la nature ne signifie pas autre chose sinon que la nature est indissolublement liée avec elle-même, car l’homme est une partie de la nature. »(Manuscrits de Marx en 1844)

« La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillissent toute richesse : la terre et le travailleur. »(Karl Marx)

« Dans les pays industriels les plus avancés, nous avons dompté les forces de la nature et les avons contraintes au service des hommes ; nous avons ainsi multiplié la production à l’infini, si bien qu’actuellement un enfant produit plus qu’autrefois cent adultes. Et quelle en est la conséquence ? Surtravail toujours croissant et misère de plus en plus grande des masses, avec, tous les dix ans, une grande débâcle. Darwin ne savait pas quelle âpre satire de l’humanité, et spécialement de ses concitoyens, il écrivait quand il démontrait que la libre concurrence, la lutte pour la vie, célébrée par les économistes comme la plus haute conquête de l’histoire, est l’état normal du règne animal. »(Engels dans « Dialectique de la nature »)

« Le Capital » traite longuement des questions agricoles et examine le sujet des... déjections citadines ! « A Londres, on n’a rien trouvé de mieux à faire de l’engrais provenant de quatre millions et demi d’hommes que de s’en servir pour empester, à frais énormes, la Tamise », déplore Marx. « Tout progrès de l’agriculture capitaliste est l’art de piller le sol. », écrit-il à propos de l’agriculture capitaliste. »

Engels écrit dans « Le rôle du travail dans la transformation du singe en homme » : « Nous ne devons pas nous vanter trop de nos victoires humaines sur la nature. Pour chacune de ces victoires, la nature se venge sur nous. Il est vrai que chaque victoire nous donne, en première instance, les résultats attendus, mais en deuxième et troisième instance elle a des effets différents, inattendus qui trop souvent annulent le premier. Les gens qui, en Mésopotamie, Grèce, Asie Mineure et ailleurs, ont détruit les forêts pour obtenir de la terre cultivable, n’ont jamais imaginé qu’en éliminant ensemble avec les forêts les centres de collecte et les réservoirs d’humidité ils ont jeté les bases pour l’état désolé actuel de ces pays. Quand les Italiens des Alpes ont coupé les forêts de pins des versants sud, si aimés dans les versants nord, ils n’avaient pas la moindre idée qu’en agissant ainsi ils coupaient les racines de l’industrie laitière de leur région ; encore moins prévoiraient-ils que par leur pratique ils privaient leurs sources montagnardes d’eau pour la plupart de l’année (...). Les faits nous rappellent à chaque pas que nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger comme quelqu’un qui est en dehors de la nature, mais que nous lui appartenons avec notre chair, notre sang, notre cerveau, que nous sommes dans son sein et que toute notre domination sur elle réside dans l’avantage que nous avons sur l’ensemble des autres créatures de connaître ses lois et à pouvoir nous en servir judicieusement ».

« Les économistes ont une singulière manière de procéder, dit Marx dans « Misère de la philosophie ». Il n’y a pour eux que deux sortes d’institutions, celles de l’art et celles de la nature. Les institutions de la féodalité sont des institutions artificielles, celles de la bourgeoisie des institutions naturelle ».

« Chacun produit pour soi, avec ses moyens de production dus au hasard et pour son besoin individuel d’échange. Nul ne sait quelle quantité de ses produits parviendra sur le marché ni même quelle quantité il en faudra ; nul ne sait si son produit individuel trouvera à son arrivée un besoin réel, s’il retirera ses frais ou même s’il pourra vendre. C’est le règne de l’anarchie de la production sociale. Mais la production marchande comme toute autre forme de production a ses lois originales, immanentes, inséparables d’elle ; et ces lois s’imposent malgré l’anarchie, en elle, par elle. Elles se manifestent dans la seule forme qui subsiste de lien social, dans l’échange, et elles prévalent en face des producteurs individuels comme lois coercitives de la concurrence. Elles sont donc, au début, inconnues à ces producteurs eux-mêmes et il faut d’abord qu’ils les découvrent peu à peu par une longue expérience. Elles s’imposent donc sans les producteurs et contre les producteurs comme lois naturelles de leur forme de production, lois à l’action aveugle. Le produit domine les producteurs. » (Engels, Anti-Dühring)

C’est le « fétichisme qui s’attache aux produits du travail dès qu’ils sont produits comme marchandises et qui par conséquent est inséparable de la production des marchandises » (Marx, Le Capital)

« La mystification du système capitaliste – la chosification des rapports sociaux, et la fusion directe des conditions matérielles de la production avec leur forme sociale historiquement déterminée – se trouve achevée dans cette trinité économique que représente le capital-profit (ou encore mieux : capital-intérêt), la terre-rente foncière, le travail-salaire et où se manifeste la corrélation des éléments de la valeur et de la richesse en général avec ses sources : c’est le monde ensorcelé, renversé, tourné sens dessus dessous, où Monsieur le Capital et Madame la Terre jettent leur feu de fantômes, à la fois caractères sociaux et simples choses. L’économie classique a le grand mérite d’avoir détruit toute cette mascarade, cette hypocrisie et cette ossification des divers éléments sociaux de la richesse, cette personnification des choses et cette matérialisation des rapports de production, cette religion à l’usage du quotidien, en ramenant l’intérêt à une partie du profit, et la rente à l’excédent sur le profit moyen, si bien qu’ils se confondent tous deux dans la plus-value ; ou encore, en représentant le processus de circulation comme une simple métamorphose des formes, et enfin en réduisant, dans le processus immédiat de la production, la valeur et la plus-value des marchandises au travail. Mais malgré cela, même les meilleurs porte-parole de l’économie classique restent plus ou moins prisonniers de ce monde des apparences qu’ils ont démoli par leur critique, et tombent tous plus ou moins dans des inconséquences, demi-vérités et contradictions flagrantes : du point de vue bourgeois, il ne pouvait guère en être autrement. »

Karl Marx dans Le Capital (tome III)

« A chaque stade se trouvent donnés un résultat matériel, une somme de forces productives, un rapport avec la nature et entre les individus, créés historiquement et transmis à chaque génération par celle qui la précède, une masse de forces de production, de capitaux et de circonstances, qui, d’une part, sont bien modifiés par la nouvelle génération, mais qui, d’autre part, lui dictent ses propres conditions d’existence et lui impriment un développement déterminé, un caractère spécifique. »( "L’Idéologie allemande")

« Une ville comme Londres, où l’on peut marcher des heures sans même parvenir au com­men­cement de la fin, sans découvrir le moindre indice qui signale la proximité de la cam­pagne, est vraiment quelque chose de très particulier. Cette centralisation énorme, cet entassement de 3,5 millions d’êtres humains en un seul endroit a centuplé la puissance de ces 3,5 millions d’hommes. Elle a élevé Londres au rang de capitale commerciale du monde, créé les docks gigantesques et rassemblé les milliers de navires, qui couvrent continuellement la Tamise. Je ne connais rien qui soit plus imposant que le spectacle offert par la Tamise, lorsqu’on remonte le fleuve depuis la mer jusqu’au London Bridge. La masse des maisons, les chantiers navals de chaque côté, surtout en amont de Woolwich, les innombrables navires rangés le long des deux rives, qui se serrent de plus en plus étroitement les uns contre les autres et ne laissent finalement au milieu du fleuve qu’un chenal étroit, sur lequel une centaine de bateaux à vapeur se croisent en pleine vitesse - tout cela est si grandiose, si énorme, qu’on en est abasourdi et qu’on reste stupéfait de la grandeur de l’Angleterre avant même de poser le pied sur son sol. Quant aux sacrifices que tout cela a coûté, on ne les découvre que plus tard. Lorsqu’on a battu durant quelques jours le pavé des rues principales, qu’on s’est péniblement frayé un passage à travers la cohue, les files sans fin de voitures et de chariots, lorsqu’on a visité les « mauvais quartiers » de cette métro­pole, c’est alors seulement qu’on commence à remarquer que ces Londoniens ont dû sacri­fier la meilleure part de leur qualité d’hommes, pour accom­plir tous les miracles de la civilisation dont la ville regorge, que cent forces, qui sommeil­laient en eux, sont restées inactives et ont été étouffées afin que seules quelques-unes puissent se développer plus largement et être multipliées en s’unissant avec celles des autres. La cohue des rues a déjà, à elle seule, quel­que chose de répugnant, qui révolte la nature humaine. Ces centaines de milliers de person­nes, de tout état et de toutes classes, qui se pressent et se bousculent, ne sont-elles pas toutes des hommes possédant les mêmes qualités et capacités et le même intérêt dans la quête du bonheur ? Et ne doivent-elles pas finalement quêter ce bonheur par les mêmes moyens et procédés ? Et, pourtant, ces gens se croisent en courant, comme s’ils n’avaient rien de commun, rien à faire ensemble, et pourtant la seule convention entre eux est l’accord tacite selon lequel chacun tient sur le trottoir sa droite, afin que les deux courants de la foule qui se croisent ne se fassent pas mutuellement obstacle ; et pourtant, il ne vient à l’esprit de personne d’accorder à autrui ne fût-ce qu’un regard. Cette indifférence brutale, cet isolement insensible de chaque individu au sein de ses intérêts particuliers, sont d’autant plus répu­gnants et blessants que le nombre de ces individus confinés dans cet espace réduit est plus grand. Et même si nous savons que cet isolement de l’individu, cet égoïsme borné sont partout le principe fondamental de la société actuelle, ils ne se manifestent nulle part avec une impudence, une assurance si totales qu’ici, précisément, dans la cohue de la grande ville. La désagrégation de l’humanité en monades, dont chacune a un principe de vie particulier et une fin particulière, cette atomisation du monde est poussée ici à l’extrême. Il en résulte aussi que la guerre sociale, la guerre de tous contre tous, est ici ouvertement déclarée. Comme l’ami Stirner, les gens ne se considèrent réciproquement que comme des sujets utilisables ; chacun exploite autrui et le résultat c’est que le fort foule aux pieds le faible et que le petit nombre de forts, c’est-à-dire les capitalistes s’approprient tout, alors qu’il ne reste au grand nombre des faibles, aux pauvres, que leur vie et encore tout juste. Et ce qui est vrai de Londres, l’est aussi de Manchester, Birmingham et Leeds, c’est vrai de toutes les grandes villes. Partout indifférence barbare, dureté égoïste d’un côté et misère indicible de l’autre, partout la guerre sociale, la maison de chacun en état de siège, partout pillage réciproque sous le couvert de la loi, et le tout avec un cynisme, une franchise tels que l’on est effrayé des conséquences de notre état social, telles qu’elles apparaissent ici dans leur nudité et qu’on ne s’étonne plus de rien, sinon que tout ce monde fou ne se soit pas encore disloqué. Dans cette guerre sociale, le capital, la propriété directe ou indirecte des subsistances et des moyens de production, est l’arme avec laquelle on lutte ; aussi est-il clair comme le jour, que le pauvre supporte tous les désavantages d’un tel état. Personne ne se soucie de lui ; jeté dans ce tourbillon chaotique, il lui faut se débattre tant bien que mal. S’il est assez heureux pour trouver du travail, c’est-à-dire si la bourgeoisie lui fait la grâce de s’enrichir à ses dépens, un salaire l’attend, qui suffit à peine à le maintenir sur cette terre ; ne trouve-t-il pas de travail, il peut voler, s’il ne craint pas la police, ou bien mourir de faim et là aussi la police veillera à ce qu’il meure de faim d’une façon tranquille, nullement blessante pour la bour­geoisie. » (La situation de la classe laborieuse en Angleterre d’Engels)

« M. Dühring écrit que Fourier “ a manifesté ... tous les éléments de la folie ... Idées que l’on s’attend plutôt à trouver dans les asiles d’aliénés ... chimères les plus déréglées ... produits du délire ... Fourier, cet indicible imbécile”. (...) Il écrit que Robert Owen “ avait des idées ternes et indigentes ... sa pensée si grossière en matière de morale ... quelques lieux communs dégénérés en amphigouri ... façon de voir absurde et grossière ... le cours des idées d’Owen ne vaut guère la peine qu’on y applique une critique un peu sérieuse ... sa vanité... [etc.]. ” (...) Les utopistes savaient déjà parfaitement à quoi s’en tenir sur les effets de la division du travail, sur l’étiolement d’une part de l’ouvrier, d’autre part de l’activité laborieuse elle-même, qui se limite à la répétition mécanique, uniforme, pendant toute la vie, d’un seul et même acte. La suppression de l’opposition de la ville et de la campagne est réclamée par Fourier ainsi que par Owen comme la première condition fondamentale de la suppression de l’antique division du travail en général. Chez tous deux, la population doit se répartir sur le pays en groupes de 1.600 à 3.000 âmes ; chaque groupe habite au centre de son canton territorial un palais géant avec ménage commun. Sans doute Fourier parle-t-il, çà et là, de villes, mais elles ne se composent à leur tour que de quatre ou cinq de ces palais rapprochés l’un de l’autre. Chez tous deux, chaque membre de la société prend part aussi bien à l’agriculture qu’à l’industrie. Chez Fourier, ce sont l’artisanat et la manufacture qui jouent le rôle principal dans cette dernière ; chez Owen, par contre, c’est déjà la grande industrie, et il demande déjà l’introduction de la vapeur et du machinisme dans le travail ménager. Mais à l’intérieur de l’agriculture comme de l’industrie, l’un et l’autre réclament la diversité la plus grande possible des occupations pour chaque individu, et, en conséquence, la formation de la jeunesse à une activité technique aussi multiple que possible. Chez tous deux, l’homme doit se développer d’une manière universelle par une activité pratique universelle et le charme attrayant que la division fait perdre au travail, doit lui être rendu, d’abord par cette diversité et la brièveté correspondante de la “ séance ” consacrée à chaque travail particulier, pour reprendre l’expression de Fourier [4]. Tous deux ont dépassé de beaucoup le mode de pensée des classes exploiteuses légué à M. Dühring, qui tient l’opposition de la ville et de la campagne pour inévitable de par la nature de la chose, prisonnier qu’il est de ce préjugé qu’un certain nombre d’ “ existences ” doivent, en toute circonstance, être condamnées à la production d’un seul article, et résolu comme il est à éterniser les “variétés économiques ” de l’homme se différenciant d’après le mode de vie, les hommes qui trouvent de la joie à exercer telle chose et aucune autre, qui donc sont tombés assez bas pour se réjouir de leur propre asservissement et de leur propre vie étriquée. En face de l’idée qui est à la base même des fantaisies les plus aventureuses de l’ “ idiot ” Fourier, en face même des idées les plus pauvres du “ grossier, du lourd et de l’indigent ” Owen, ce M. Dühring encore tout asservi à la division du travail n’est qu’un nain présomptueux. En se rendant maîtresse de l’ensemble des moyens de production pour les employer socialement selon un plan, la société anéantit l’asservissement antérieur des hommes à leurs propres moyens de production. Il va de soi que la société ne peut pas se libérer sans libérer chaque individu. Le vieux mode de production doit donc forcément être bouleversé de fond en comble, et surtout la vieille division du travail doit disparaître. A sa place doit venir une organisation de la production dans laquelle, d’une part, aucun individu ne peut se décharger sur d’autres de sa part de travail productif, condition naturelle de l’existence humaine ; dans laquelle, d’autre part, le travail productif, au lieu d’être moyen d’asservissement, devient moyen de libération des hommes, en offrant à chaque individu la possibilité de perfectionner et de mettre en oeuvre dans toutes les directions l’ensemble de ses facultés physiques et intellectuelles, et dans laquelle, de fardeau qu’il était, le travail devient un plaisir. Cela n’est plus aujourd’hui une fantaisie, un vœu pieux. Avec le développement actuel des forces productives, l’accroissement de la production donné dans le ! fait même de la socialisation des forces productives, l’élimination des entraves et des perturbations qui résultent du mode de production capitaliste, celle du gaspillage de produits et de moyens de production, suffisent déjà, en cas de participation universelle au travail, pour réduire le temps de travail à une mesure qui, selon les idées actuelles, sera minime. Il n’est pas vrai, d’autre part, que la suppression de l’ancienne division du travail soit une revendication uniquement réalisable aux dépens de la productivité du travail. Au contraire, par la grande industrie, elle est devenue condition de la production elle-même. » (Anti-Dühring, Engels)

Marx : « La production capitaliste concentre la population dans de grands centres urbains avec une double conséquence. D’une part, elle concentre les forces historiques motrices de la société et d’autre part elle détraque l’interaction métabolique entre l’humanité et la terre ; elle empêche, autrement dit, le retour à la terre de ses éléments nutritifs constituants […]. Tout progrès dans l’agriculture capitaliste devient ainsi un progrès dans l’art, non seulement de dépouiller le travailleur, mais de spolier le sol ; tout progrès qui accroît la fertilité du sol pour une durée déterminée est aussi un progrès qui ruine ses sources à plus long terme. Ainsi, la production capitaliste ne développe la technique et ne contribue au procès social de production qu’en minant simultanément les sources originelles de toute richesse : le sol et le travailleur. »

Marx : « Du point de vue d’une organisation économique supérieure de la société, le droit de propriété de certains individus sur des parties du globe paraîtra tout aussi absurde que le droit de propriété d’un individu sur son prochain. Une société entière, une nation et même toutes les sociétés contemporaines réunies ne sont pas propriétaires de la terre. Elles n’en sont que les possesseurs, elles n’en ont que la jouissance et doivent la léguer aux générations futures après l’avoir améliorée en boni patres familias. » (Le Capital, Livre III, Tome 3)

CONCLUSION :

Comme on le voit, Marx et Engels démontrent que le capitalisme détruit la nature et l’homme et que la seule issue est la suppression de la propriété privée des moyens de production. C’est un point de vue aussi social qu’écologique, même s’il ne ressemble en rien à celui des courants politiques bourgeois et réformistes qui se disent actuellement écologistes.

La suite

Messages

  • Karl Marx dans Le Capital :

    « Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent. »

    « En même temps que le travail mécanique surexcite au dernier point le système nerveux, il empêche le jeu varié des muscles et comprime toute activité libre du corps et de l’esprit. La facilité même du travail devient une torture en ce sens que la machine ne délivre pas l’ouvrier du travail, mais dépouille le travail de son intérêt. »

    « Un certain rabougrissement de corps et d’esprit est inséparable de la division du travail dans la société. Mais comme la période manufacturière pousse beaucoup plus loin cette division sociale, en même temps que par la division qui lui est propre elle attaque l’individu à la racine même de sa vie, c’est elle qui la première fournit l’idée et la matière d’une pathologie industrielle. »

    « L’économie des moyens collectifs de travail, activée et mûrie comme en serre chaude par le système de fabrique, devient entre les mains du capital un système de vols commis sur les conditions vitales de l’ouvrier pendant son travail, sur l’espace, l’air, la lumière et les mesures de protection personnelle contre les circonstances dangereuses et insalubres du procès de production, pour ne pas mentionner les arrangements que le confort et la commodité de l’ouvrier réclameraient. »

    « Elle [la manufacture] estropie le travailleur, elle fait de lui quelque chose de monstrueux en activant le développement factice de sa dextérité de détail, en sacrifiant tout un monde de dispositions et d’instincts producteurs, de même que, dans les États de la Plata, on immole un taureau pour sa peau et son suif. Ce n’est pas seulement le travail qui est divisé, subdivisé et réparti entre divers individus, c’est l’individu lui-même qui est morcelé et métamorphosé en ressort automatique d’une opération exclusive, de sorte que l’on trouve réalisée la fable absurde de Menenius Agrippa représentant un homme comme un fragment de son propre corps. »

    « Dans l’histoire, comme dans la nature, la pourriture est le laboratoire de la vie. »

  • « Trafiquer la terre : la terre qui est la condition première de notre existence, notre Hên kai pan – a été le dernier pas vers notre transformation en objet de trafic » (Engels, Esquisse d’une critique de l’économie politique).

    « L’homme vit de la nature signifie : la nature est son corps avec lequel il doit maintenir un processus constant pour ne pas mourir »(Marx, : Manuscrits de 1844).

    « Du point de vue d’une organisation économique supérieure de la société, le droit de propriété de certains individus sur des parties du globe paraîtra tout aussi absurde que le droit de propriété d’un individu sur son prochain » (Marx, Le capital, livre 3, tome3).

  • Eh oui ! Marx écologiste...

    « Dans l’agriculture comme dans la manufacture, la transformation capitaliste de la production semble n’être que le martyrologue du producteur, le moyen de travail que le moyen de dompter, d’exploiter et d’appauvrir le travailleur. la combinaison sociale du travail que l’oppression organisée de sa vitalité, de sa liberté et de son indépendance individuelles. La dissémination des travailleurs agricoles sur de plus grandes surfaces brise leur force de résistance, tandis que la concentration augmente celle des ouvriers urbains. Dans l’agriculture moderne, de même que « …dans l’industrie des villes, l’accroissement de productivité et le rendement supérieur du travail s’achètent au prix de la destruction et du tarissement de la force de travail. En outre, chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol ; chaque progrès dans l’art d’accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité. Plus un pays, les Etats-Unis du nord de l’Amérique, par exemple, se développe sur la base de la grande industrie, plus ce procès de destruction s’accomplit rapidement. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur. »

    Karl Marx

    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-15-10.htm

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