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Quelques idées fausses sur la vie et « le Vivant »

vendredi 13 mai 2016, par Robert Paris

Quelques idées fausses sur la vie et « le Vivant »

La biologie du vivant n’est pas une branche de la « théorie de l’information » ?

Avant même le triomphe de l’informatique, et plus encore après, se sont développées des thèses selon lesquelles les lois de la matière, de la lumière, de l’inerte comme du vivant et du social n’étaient rien d’autres que diverses formes de la « théorie de l’information », théorie fondée par les diverses recherches de Andreï Kolmogorov, Ralph Hartley, Claude Shannon, Léon Brillouin, Warren Weaver, Ronald Fisher, Norbert Wiener, Alan Turing, Jacques Monod, Charles Bennett et bien d’autres…

Ces thèses sont très diverses et concernent de larges domaines, allant parfois jusqu’à proposer un schéma général du monde. Elles s’appuient notamment sur l’informatique, sur le codage des messages électroniques, sur les communications humaines et sociales, sur la physique classique et quantique, sur la biologie, sur la génétique du développement et sur l’embryologie. Certaines vont jusqu’à remplacer la notion de matière par celle d’information… Il n’y aurait plus d’interaction entre matières, entre matière et lumière mais échanges d’informations. Ces thèses ont été particulièrement largement défendues en biologie mais elles y ont perdu plusieurs combats d’idées comme on va le voir…

« Comment la biologie est devenue moléculaire ? » par Michel Morange :

« D’autres historiens considèrent que la biologie moléculaire est née non dans les années 1920-1930, mais dans les années 1950, avec la découverte de la structure en double hélice de l’ADN et l’essor qui lui est lié d’une théorie informationnelle du vivant. (…) Il est exact aussi que les termes informationnels ont une grande place en bilogie moléculaire : les gênes et les chromosomes constituent le support de l’information génétique ; ils codent les composants moléculaires du vivant ; l’ARN messager transporte l’information génétique du noyau cellulaire, lieu de stockage de l’ADN, vers les particules cellulaires (ribosomes) où elle sera décodée. Les hormones et les facteurs de croissance sont des signaux qui contrôlent l’état fonctionnel ou la division des cellules. Le développement embryonnaire d’un organisme est vu comme l’exécution d’un programme contenu dans son génome. Cette nouvelle conception informationnelle du vivant contribua aussi à la visibilité de la biologie moléculaire, à son pouvoir d’attraction à travers les schémas qui représentaient ces échanges informationnels au sein du vivant. (…) Cette conception informationnelle du vivant est un héritage de la Seconde Guerre mondiale. La théorie de l’information de Claude Shannon (1916-2001), celle des systèmes régulés – la cybernétique de Norbert Wiener (1894-1964) – et le développement des ordinateurs sont directement liés aux efforts de guerre de la Grande Bretagne et des Etats-Unis. (…) Quelle est la valeur réelle de cette vision informationnelle ? Il existe bien chez tous les êtres vivants actuels un code génétique, une règle de correspondance entre la séquence des nucléotides dans l’ADN et celle des acides aminés dans les protéines. Cinquante années ont passé et aucune découverte n’a remis en cause son importance dans le fonctionnement et la reproduction du vivant. Ces cinquante années nous ont habitués à l’existence d’un code génétique, mais elles ne doivent pas nous faire oublier la subtilité des mécanismes moléculaires mis en œuvre au sein du vivant. A part le code génétique, les autres termes informationnels sont de simples métaphores. Dire que le génome contient le programme du développement embryonnaire de l’organisme ne veut pas dire que le fonctionnement de l’organisme puisse être comparé à celui d’un ordinateur. Dans un organisme, il n’est pas possible de distinguer, comme dans un ordinateur, la machine et les logiciels, les données et le programme. (…) L’usage des termes informationnels va en s’affaiblissant. (…) En dépit des efforts de leurs partisans, les mécanismes nouvellement décrits, comme les modifications épigénétiques, ont du mal à rentrer dans ce moule informationnel. »

« Existe-t-il un programme génétique ? » par Thomas Heames :

« La première utilisation de la notion de programme appliqué à la génétique se trouve dans un article fondateur de François Jacob et Jacques Monod publié en 1961 dans « Journal of Molecular Biology » et intitulé « Mécanismes génétiques du contrôle de la synthèse des protéines ». Cet article majeur de l’histoire de la biologie, comporte en conclusion le passage suivant : « Le génome contient non seulement une série de plans, mais aussi un programme coordonné de synthèse des protéines, ainsi que les moyens de contrôler son exécution. » (…) On doit remarquer que la même année, le grand évolutionniste Ernst Mayr (1904-2005) introduit le terme de programme dans un article publié par la revue « Science » intitulé « Cause et effets en biologie ». Il s’agit d’une réflexion sur la notion de causalité dans laquelle on peut lire que « le code de l’ADN complet de tout zygote [cellule de l’œuf fécondée]… représente le programme pour l’ordinateur comportemental de cet individu ». Mayr écrivait encore, en 1982, que « l’aspect le plus important de l’hérédité est le programme génétique. Il n’existe pas de péhnomène biologique dans lequel un programme génétique ne soit pas impliqué ». (…) L’utilisation de métaphores informatiques fut dans un premier temps littérale et explicite : « Tout incite à assimiler la logique de l’hérédité à celle d’une calculatrice. Rarement modèle imposé par une époque aura trouvé une application plus fidèle ». (François Jacob dans « La logique du vivant ») Plus précisément, deux aspects de l’informatique vont se révéler féconds en biologie. Le premier issu des travaux d’Alan Turing (1912-1954) dès les années 1930, est la possibilité de coder des programmes en séries de chiffres et de les transférer, par exemple, sur des bandes magnétiques. Alors que le codage est binaire en informatique, il sera quaternaire pour l’ADN, dont la structure même (une combinaison de quatre bases) deviendra rapidement la métaphore de cette bande magnétique porteuse d’information. Le second découle des travaux de Norbert Wiener (1894-1964), mathématicien américain fondateur de la cybernétique. Cette discipline, qui s’applique à l’étude des rétroactions, avait été formalisée dans les années 1940 dans le contexte du guidage de missiles. Elle va avoir un impact fondateur sur la pensée de Jacob et de Monod : le modèle de régulation génétique présenté dans l’article de 1961 évoqué plus haut, dit modèle de l’opéron lactose, est, de fait, une boucle de rétroaction négative tout à fait classique en cybernétique. Il est fondamental de comprendre qu’un point essentiel se joue ici : la cybernétique réhabilite en quelque sorte la notion de but et de finalité dans un système, qu’elle explique sans faire appel à une force extérieure. Cette « téléonomie » reçut, on le sait, toutes les faveurs de Monod et Jacob. Avec ces outils, reparler de but en biologie, sans encourir la critique de finalisme, semblait possible à nouveau. Et c’est sous l’égide du programme génétique que la biologie moléculaire va accomplir une marche longtemps triomphante. (…) Certes, l’expression des gènes se révéla vite plus complexe que prévu : un gène pouvait influer sur plusieurs caractères, pouvait donner plus variants ; le pari implicite était que la vision déterministe permettrait néanmoins de l’expliquer à terme. (…) Comme toute théorie dominante, celle du programme génétique finit par subir différentes vagues de contestation, d’une intensité croissante. (…) Motoo Kimura (1924-1994) introduisit en 1968 l’idée d’évolution neutraliste, selon laquelle la majeure partie des mutations génétiques sont neutres au regard de la sélection naturelle. En 1972, Stephen Jay Gould (1941-2002) et Niles Eldredge (1943- ) défendirent leur thèse des équilibres ponctués, cantonnant l’action de la sélection naturelle à de brèves et intenses séquences temporelles, dues à des phénomènes imprévisibles et contingents, séparées par de longues phases de stase où la sélection naturelle jouerait peu, voire pas. Le même Gould publiera en 1979 une critique d’un autre ordre, avec Richard Lewontin (1929- ), sur la tendance circulaire à analyser toute innovation évolutive sous l’angle de l’adaptation. (« Une critique du programme adaptationniste ») (…) Sans surprise, ces mêmes années ont vu apparaître en parallèle, dans le domaine de la biologie moléculaire, des théories contestant le « tout génétique », qui tendaient à relativiser l’hypothèse d’un programme omniprésent, au premier rang desquelles les différentes variantes de l’auto-organisation, portées notamment, de manière complémentaire, par Ilya Prigogine (1917-2003), Stuart Kaufmann (1939- ) et Henri Atlan (1931- ). Leur idée commune, dans la lignée de travaux d’Alan Turing et de D’Arcy Thompson (1860-1948), est que certains phénomènes ou structures, y compris d’apparence complexe, peuvent se mettre en place sans pour autant qu’un programme génétique soit nécessaire. (…) Dans leur contestation de la toute-puissance de la notion de programme génétique, les différentes variantes de l’auto-organisation ont aussi rencontré un autre courant de la biologie, rassemblé sous la bannière de l’épigénétique. Ce terme, forgé par Conrad Waddington (1905-1975) en 1942, cherchait à l’origine à nommer l’espace des devenirs possibles d’une cellule dans un réseau de contraintes donné. Des observations récentes sont venues donner une base matérielle à ses intuitions et redéfinir l’épigénétique sur le plan expérimental. On a découvert par exemple que les séquences de l’ADN peuvent ou non porter différents types de modifications chimiques réversibles, comme la méthylation, ou l’acétylation des histones, qui ont un impact sur l’expression du gène. On sait aussi désormais l’importance topologique des repliements des molécules d’ADN ou de la localisation des différentes molécules dans la cellule, dans l’expression des gènes. L’ensemble de ces paramètres n’est pas strictement codé dans le génome. (…) Enfin, dans les toutes dernières années du XXe siècle, la notion de programme génétique a subi des bouleversements consécutifs aux percées biologiques dans le domaine du clonage et des cellules souches. (…) Longtemps, il a été considéré que les cellules ne pouvaient pas sortir d’une voie de différenciation dans laquelle elles étaient engagées. Or, au cours de la dernière décennie, toute la littérature scientifique sur les cellules souches a décrit des techniques de « déprogrammation » et « reprogrammation », démontrant que ce que l’on croyait être une impossibilité biologique n’était en fait qu’une limite technique (…) Le fantasme de la reproduction identique est une illusion dangereuse et il existe à tout le moins une marge de devenirs à partir d’un génome donné. (…) S’il est possible à une cellule, dans des conditions certes particulières, de se « déprogrammer » et de se « reprogrammer », si toute organisation centralisée disparaît, que reste-t-il, tout compte fait, de la notion de programme, éthymologiquement, un « texte écrit à l’avance » ? (…) Il est impossible d’expliquer l’ordre biologique à partir d’un ordre préexistant qui reposerait sur un programme, quelle qu’en soit la nature. »

La biologie n’est pas une matière non historique

Michel Morange dans « Comment la biologie est devenue moléculaire » :

« Les biologistes moléculaires ont souvent décrit les mécanismes du vivant comme s’ils n’avaient pas d’histoire. Ils sont bien évidemment convaincus que ces mécanismes sont le résultat d’une évolution. Mais cette histoire évolutive ne les intéresse pas, elle ne semble d’aileurs pas utile à la compréhension de ces mécanismes… De manière plus grave sans doute pour les progrès de la connaissance biologique, une explication non historique des mécanismes du vivant ne peut que rencontrer rapidement ses limites. Car les structures des machines macromoléculaires présentes au sein du monde vivant ne peuvent être parfaitement comprises que par l’histoire évolutive qui les a engendrées, quelle que soit par ailleurs l’efficacité avec laquelle elles remplissent les tâches qui leur sont dévolues au sein des organismes. C’est l’ensemble des phénomènes biologiques qui sera éclairé par cette mise en perspective historique. Le développement d’un organisme, puis son vieillissement et les maladies qui l’accompagnent, sont aussi des histoires. L’apparition de la vie sur la Terre est également une histoire. Le secret de la vie n’aura pas été entièrement percé tant que l’histoire qui l’a engendrée n’est pas connue. »

Michel Morange dans « Ce que les scientifiques ont dit de la vie » :

« La théorie de l’évolution révèle la dimension historique de la vie, tant dans sa genèse que dans ses transformations. La vi n’a pas seulement une histoire, elle est, dans sa nature même, histoire… Le vivant est histoire et la vie ne peut être comprise indépendamment de la connaissance de cette histoire… C’est parce que la vie est histoire et que la compréhension de la vie exige la connaissance de cette histoire, que la question tant débattue dans le passé de savoir s’il est possible à l’être humain de créer de la vie dans une éprouvette n’a en fait aucun sens. On ne peut pas « créer » de l’histoire. On ne peut, au mieux, que laisser à l’histoire l’espace pour se développer… Affirmer que la vie est histoire permet aussi de comprendre que la définition de la vie que donnent les biologistes ne peut inclure les caractéristiques qui sont apparues dans telle ou telle lignée de l’arbre évolutif. »

La vie n’est pas seulement fondée sur ses constituants matériels mais sur son organisation et sur la dynamique qui la maintient

Parmi les nombreuses idées fausses qui circulent sur la vie, notons celle qui est la version la plus courante du prétendu matérialisme des scientifiques et qui consiste à affirmer que la vie est fondée sur la matière des constituants du vivant et non sur leur organisation dynamique en transformation permanente.

Michel Morange dans « Ce que les scientifiques ont dit de la vie » :

« C’est cette organisation qui perdure pendant toute la vie, et non la matière qui constitue les êtres vivants. C’est cette organisation qui est reproduite à chaque génération. »

Bien entendu, pas moyen d’organiser sans avoir des structures à organiser ensemble mais des structures dynamiques ne sont pas des choses figées, ni des matériau fixes…

Cela signifie aussi que la génétique ne repose pas seulement sur le contenu moléculaire des gènes mais sur leurs interactions et sur l’organisation de ces intéractions dans le temps.

Jean-Jacques Kupiec, interviewé par Libération :

« Dans les années 80-90, les biologistes pensaient qu’il suffirait d’analyser les séquences de l’ADN – lire ce qui est écrit dans les gènes, en quelque sorte – pour déchiffrer cette supposée information génétique. Ce travail fut terminé en 2000 avec le séquençage du génome humain. Cette information est certes abondante et précieuse, mais elle n’a pas répondu aux espoirs initiaux d’une compréhension profonde du vivant, ni apporté de solutions thérapeutiques à la plupart des maladies génétiques. Les biologistes partisans de cette approche réductionniste en ont déduit que, pour comprendre le fonctionnement du génome, il manquait les informations relatives à la manière dont une cellule lit et interprète une séquence d’ADN. En effet, l’ADN seul n’est rien, ou plutôt n’existe jamais isolément, sauf dans les éprouvettes des chimistes. L’ADN d’une cellule est toujours en interaction avec d’autres protéines dans une structure nommée chromatine. Ces interactions sont indispensables, elles décident si certaines protéines sont fabriquées ou pas. Encode veut donc étudier en détail ces interactions, très nombreuses. Il vise à identifier systématiquement, à l’échelle des génomes entiers, toutes les séquences de l’ADN et toutes les protéines interagissant ensemble dans une cellule, de manière à activer certains gènes. On peut comparer la cellule à un magnétophone : le séquençage du génome nous aurait donné l’information brute contenue dans la bande magnétique correspondant à l’ADN, Encode nous donne les informations sur la très complexe « tête de lecture » qui lit cette information dans une cellule. Les techniques de biologie moléculaire automatisées ont connu un développement fulgurant. Cela a permis l’obtention d’un nombre immense de données sur des génomes entiers de nombreuses espèces animales et végétales et de micro-organismes. Les outils informatiques indispensables pour gérer et analyser cette masse énorme de données sont de plus en plus puissants. La vitesse à laquelle on peut séquencer un génome, ou analyser son environnement moléculaire, a crû de manière considérable par rapport à l’époque du premier séquençage d’un génome humain. Outre les informations sur les interactions ADN-protéines, ils trouveront d’autres données sur le rôle régulateur de très nombreuses régions de l’ADN, considérées comme n’ayant pas de fonction jusqu’à présent. Des portions d’ADN qui contrôlent l’activité de gènes situés à proximité, d’autres qui interagissent à distance lorsque l’ADN se replie, modifient la topologie de la chromatine, et donc son activité. Les biologistes savaient déjà que nombreuses séquences d’ADN sont transcrites en ARN [acide ribonucléique], mais sans que cela ne débouche obligatoirement sur la production de protéines par la cellule. Encode semble montrer que ce phénomène est beaucoup plus massif que ce que l’on pensait. Ces ARN pourraient avoir des fonctions de régulation dans le fonctionnement du génome. Encode fournit aussi une masse énorme d’informations sur la constitution des réseaux de gènes, la manière dont les gènes fonctionnent de manière coordonnée…. Après avoir séquencé les génomes, on allait comprendre comment la cellule interprète le génome, puisque la seule séquence ne fournissait pas de réponses à nos questions sur le vivant. Or, il s’agit en fait d’un glissement théorique très important. Cela revient à affirmer que le niveau explicatif du vivant n’est pas celui des gènes mais celui de la cellule prise comme un tout. On introduit ainsi une vision dite holiste – où le tout commande les parties – en contradiction avec le paradigme réductionniste de la biologie moléculaire, où les parties élémentaires doivent commander le tout. Ce glissement théorique n’est pas une infamie en soi, le problème est que cette contradiction n’est pas assumée et qu’on n’en tire pas les conséquences.
Cette contradiction, qui fait osciller la biologie entre le réductionnisme et le holisme, est récurrente en biologie. Sa solution implique de changer radicalement de cadre théorique. J’ai proposé une nouvelle théorie qui n’est ni holiste ni réductionniste. Elle confère un rôle décisif aux phénomènes aléatoires – opposée à la vision déterministe qui fonde la notion de programme génétique – notamment dans l’expression des gènes. Ce moteur aléatoire au niveau génétique et moléculaire serait contrôlé par le niveau cellulaire sur le mode de la sélection naturelle. Avec des collègues physiciens, nous avons effectué des simulations informatiques qui montrent la capacité de cellules fonctionnant selon ces principes à s’organiser en tissus. Ces simulations suggèrent aussi une nouvelle manière d’envisager le cancer. Avec d’autres collègues nous étudions de manière expérimentale l’expression aléatoire des gènes afin de montrer qu’il s’agit d’un aspect essentiel de la différenciation des cellules en types différents et non d’un simple « bruit » parasitant le déroulement d’un « programme génétique » auquel la plupart de mes collègues adhèrent toujours comme paradigme de la biologie. Cette nouvelle approche pourrait résoudre le mystère des relations entre la formation d’un individu et l’évolution des espèces sous la forme d’un processus unique, régulé par la sélection naturelle. »

Un autre erreur classique - L’évolution des espèces n’est pas lente, progressive, en douceur

« La sagesse des gènes » de Christopher Wills :

« Un faux raisonnement affirme que les espèces évoluent normalement, en douceur et directement vers de nouvelles espèces. (…) En fait, ce n’est pas ainsi que les choses se passent normalement. Le corpus de fossiles indique qu’il est bien rare qu’une espèce évolue sans heurts et de manière continue en une autre. La plupart du temps, de nouvelles espèces apparaissent pendant des périodes de changement environnemental local ou général, quand l’ancienne espèce a été grandement réduite en nombre ou fragmentée en petits groupes. En conséquence, le processus de spéciation se produit habituellement si vite que lorsque nous observons le corpus de fossiles, c’est comme si la nouvelle espèce était apparue instantanément. C’est le schéma habituel observé, même si le corpus de fossiles peut être retracé dans ses plus grands détails. (…) Toutes les données que nous possédons font penser que des transformations de l’environnement ont déclenché une réponse évolutionniste à court terme sous la forme d’une poussée de spéciation. (…) Bien que nous ayons beaucoup de preuves en faveur de l’existence de discontinuités, nous continuons à envisager l’évolution humaine sous la forme d’une transition en douceurd’un type d’ancêtre humain à un autre. (…) Considérez maintenant l’Afrique de l’Est d’il y a deux millions d’années. La diversité des types et des civilisations d’hominidés devait être encore plus frappante. A cette époque, au moins trois et peut-être quatre hominidés primitifs se tenant complètement debout coexistaient, occupant peut-être les mêmes habitats. Il s’agissait d’Homo abilis, d’Australopithecus africanus, d’A. bosei, et peut-être de A. robustus. (…) Nous ne connaîtrons peut-être jamais l’histoire complète de ce qui s’est passé, mais il est tout à fait sûr que la vallée du Grand Rift a vu se dérouler une grande quantité d’événements évolutionnistes il y a deux millions d’années. (…) Il est intéressant de noter que tous les cas d’évolution graduelle que nous connaissons dans le corpus de fossiles semblent impliquer des transformations en douceur sans l’apparition de structures ni de fonctions nouvelles. Il se peut, comme un grand nombre de chercheurs l’ont suggéré, que des changements vraiment importants ne peuvent survenir qu’au cours de modifications violentes dans le pool génétique survenant le plus facilement dans de petites populations éphémères. Pour décrire correctement la spéciation, il est nécessaire d’envisager à la fois le corpus des fossiles et les mécanismes génétiques impliqués dans la formation des espèces. Les deux présentent habituellement des discontinuités. Les discontinuités dans le corpus des fossiles sont physiques. Les discontinuités dans le processus génétique de la formation des espèces résultent d’une forte sélection agissant sur un petit échantillon du pool génétique originel d’une espèce. On ne peut envisager l’un sans l’autre, et pris ensemble ils démontrent qu’il existe de nombreuses voies possibles pour la spéciation. »

Idée fausses sur l’évolution de la vie

Est-ce que l’évolution du vivant est guidée par la survie des plus forts ?

Est-ce que la vie s’oppose à la mort ?

La vivant, c’est la continuité ?

La vie est prédétermination ?

La vie n’est pas programmée par avance mais auto-organisée

La sélection naturelle des espèces, ou transformation darwinienne du vivant, est-elle évolutive, adaptative, prédictible, productrice de progrès, de complexification ou d’amélioration ?

L’évolution est-elle lente et progressive ?

La vie, c’est la primeure aux plus évolués ou … aux bactéries ?

La vie, c’est la cellule ?

La vie, c’est l’ADN ?

Le vivant, ce sont les gènes ?

Sommes-nous de purs produits de notre matériel génétique ?

L’idée fausse du « gène égoïste »

La vie, c’est génétique ou épigénétique ?

Les gènes fonctionnent de manière linéaire

C’est seulement l’homme qui menace la biodiversité naturelle ?

Les plantes, des produits de plusieurs révolutions des espèces ?
La vie est seulement construction ?

L’idée fausse d’une voie unique de l’évolution

L’idée fausse de la vie et de l’évolution fondées à un seul niveau hiéarchique

Idées fausses sur la barrière entre espèces

Idées fausses sur l’évolution darwinienne des espèces

Idées fausses sur les arbres

Idées fausses sur les mammifères

Idées fausses sur l’intelligence humaine

Que savons-nous du passage de l’inerte au vivant ?

Des virus, vivants ou non-vivants ? Des virus d’une espèce seulement ?

Le fonctionnement révolutionnaire du vivant

L’espèce est une catégorie dialectique

La dialectique du vivant

Le singe est-il… un homme ?

Le changement brutal d’espèces

La matière dite « inerte » est-elle… vivante, c’est-à-dire dynamique et productrice de nouveauté

Qu’est-ce qui caractérise finalement la vie et son évolution ? Quelle leçon tirer de l’existence de la vie, de l’existence de l’homme ?

Quelques questions clefs pour le vivant

Quelques réponses à des idées fausses

L’émergence contre le réductionnisme

Les idées de Darwin sur la vie étaient contre la religion ? Oui !!!

Ordre fondé sur le désordre, désordre fondé sur l’ordre, à la fois génétique et épigénétique, hasard et nécessité, programme déprogrammable, fixité et changement brutal, copie à l’identique et fabrique de diversité, la vie est à l’image de la matière dite inerte : dialectique et dynamique et ne peut qu’étonner tous ceux qui rejettent la logique des contradictions et pratiquent une métaphysique prétendument scientifique.

Messages

  • La preuve que tout n’est pas génétique ?

    La ressemblance entre deux hommes ou entre deux femmes, en pourcentage de différences biologiques dans le matériel génétique, est de 99,9% alors que la ressemblance entre un homme et une femme est de 98,5%, soit la même qu’entre un humain et un singe, du même sexe !!!

  • Il semble quand même que Darwin défendait quand même que la sélection naturelle était le mécanisme central de l’évolution et de la formation des espèces.

  • Tout dépend ce que l’on entend par mécanisme central. Darwin ne défend nullement l’unicité de la sélection naturelle, ou « lutte pour la vie » et souligne, dans « La Filiation » notamment, l’importance d’un tout autre facteur, la sélection sexuelle :

    « Il y a beaucoup d’autres structures et beaucoup d’autres instincts qui ont dû se développer sous l’effet de la sélection sexuelle, comme les armes offensives et les moyens de défense des mâles pour combattre et chasser leurs rivaux ; leur courage et leur pugnacité ; leurs ornements variés ; leurs dispositifs pour produire de la musique vocale ou instrumentale et leurs glandes pour émettre des odeurs, la plupart de ces structures ne servant qu’à attirer et exciter la femelle. Il est clair que ces caractères sont le résultat de la sélection sexuelle et non de la sélection ordinaire, puisque des mâles sans armes, sans ornements et sans attraits réussiraient tout aussi bien dans la bataille pour la vie et parviendraient à laisser une nombreuse progéniture s’ils ne se trouvaient en présence de mâles mieux doués. Nous pouvons conclure qu’il en serait ainsi, parce que les femelles, qui n’ont ni armes ni ornements, sont capables de survivre et de propager leur espèce. »

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