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Les "bizarreries" de l’état d’urgence en France

samedi 19 décembre 2015, par Robert Paris

Interdit de brocarder les « étrangetés » de l’état d’urgence, interdit d’en rire ou même d’en sourire : c’est trop grave !!!

Il est vrai que les attentats ne prêtent nullement à rire et cependant brocarder, c’est exercer une indispensable liberté. Y renoncer, c’est abandonner une liberté, laquelle ne s’use que si on ne s’en sert pas.

Les bizarreries n’ont même pas attendu l’état d’urgence pour éclater. En fait, elles ont même eu lieu durant les attentats…

Pourquoi l’état d’urgence après le Bataclan et pas après Charlie et l’hypercasher ? Pas de réponse !

Pourquoi la guerre en Irak et en Syrie après le Bataclan et pas après Charlie et l’hypercasher ? Pas de réponse !

Pourquoi savait-on que le Bataclan était ciblé des mois avant et on n’y mettait aucune protection particulière ?

Pourquoi les terroristes ne sont pas tombés sur des forces de police au stade de France alors qu’il y avait match et présence du président et d’ambassadeurs ? Pourquoi est-ce un seul vigile qui s’est trouvé en face des terroristes et uniquement pour contrôler leur billet ?

Le Petit Journal de Canal +annonçait que la DGSE a capté le 12 novembre – la veille des attentats – une conversation entre Hasna Ait Boulahcen et un correspondant en Syrie, dans laquelle celle-ci annonçait qu’elle allait commettre un attentat. Pourquoi le nier et affirmer comme le fait Cazeneuve que la DGSE et la DGSI ne savaient pas ?

Une question sur les ordres donnés aux forces de l’ordre pendant le massacre du Bataclan : pourquoi avoir attendu deux heures et demi pour donner l’assaut, laissant aux trois terroristes tout le temps de tuer un par un les spectateurs du rock alors que les forces d’assaut de la police se tenaient en attente à l’extérieur ?

Un commissaire était pourtant rentré au début, d’après un témoin, et aurait tué un terroriste et était ressorti mais, ensuite, il n’y a plus eu de tentative de rentrer. Pourquoi ?

A partir du moment où il était clair que ce n’était pas une prise d’otages mais un massacre méthodique, n’aurait-il pas été préférable que les policiers présents sur les lieux interviennent sans délai plutôt que d’attendre 2 heures et demie que la BRI ou le RAID soient à pied d’oeuvre ?

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour donner l’assaut ? Pourquoi ne pas avoir autorisé le RAID et la BRI à intervenir immédiatement, dès leur arrivée sur place ? Si les forces de l’ordre avaient reçu l’ordre de pénétrer dans le Bataclan dès le début de la prise d’otage, les terroristes auraient été tués ou se seraient fait exploser sans avoir fait autant de victimes.

Les forces de l’ordre ont donc eu la consigne de ne pas intervenir pendant deux heures et demi !!!

Cazeneuve, Valls et Hollande n’ont donné aucune réponse à la question lancinante qui revient sans cesse : trois kamikazes ont tenu en respect une armée de tireurs d’élite pendant deux heures et demi ?!!!

Résultat : un véritable bain de sang…

Loin de s’estimer tristes de ne pas être intervenues, les responsables de la police ont estimé avoir évité un bain de sang encore plus grand !!!
Quant à Valls, le lendemain du massacre, il s’estimait heureux que les français comprennent enfin que la France était en guerre !!!
La France a-t-elle un problème avec ses services de renseignement ? Depuis les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts et 683 blessés, les dysfonctionnements apparaissent chaque jour plus flagrants. Anticipant les critiques, Bernard Cazeneuve s’est défendu dès le lendemain de toute « faille » au sein des services, se contentant de rappeler que le « risque zéro » n’existait pas. Mais la facilité déconcertante avec laquelle ont pu se déplacer les terroristes, pour la plupart identifiés, ne cesse de poser question. « C’est le signe d’un échec total et absolu depuis dix ans », se désole un ponte du renseignement intérieur toujours en activité. « Il s’agit moins d’une faille globale que d’une série de dysfonctionnements dans l’acquisition, le traitement et la diffusion des informations », tempère Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure).

Les mesures prises par l’état d’urgence ne nous garantissent en rien contre de telles « erreurs », contre d’autres attentats et ne visent qu’à menacer les militants, les associations, à s’attaquer aux libertés pour permettre une politique anti-sociale agissant et s’imposant par la force :

Mohamed Merah était sous surveillance, les frères Kouachi, avaient fait l’objet de surveillances de la DGSI (entre novembre 2011 et juin 2014 pour Saïd, entre novembre 2011 et fin 2013 pour Chérif), avant que les services n’interrompent leur travail, le journal Charlie avait été sous surveillance, mais tout cela avait été interrompu avant les attentats.

Cherchez l’erreur !!!

L’Etat a laissé circuler des terroristes connus et fichés mais il prétend maintenant arrêter des gens qui sont fichés pour « radicalisme » et pas pour soutien au terrorisme or le radicalisme peut parfaitement être politique ou social !!!

La France est en guerre à l’intérieur comme à l’extérieur répètent Hollande, Valls ou Cazeneuve ! Aussi bien sur le terrain sécuritaire que politique et social. ET, là, ce n’est plus seulement un Etat d’urgence mais un Etat de siège, un Etat policier...

« Le régime des assignations à résidence est modernisé et élargi à toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public. »

« Il ne faut aujourd’hui rien exclure, a déclaré Manuel Valls devant les députés. Nous l‘évoquions hier. Et je le dis bien-sûr avec toutes les précautions qui s’imposent, mais nous le savons, et nous l’avons à l’esprit. Il peut y avoir aussi le risque d’armes chimiques ou bactériologiques. »

« Il faut reconstruire une grande partie de la République ». « Il n’y a pas d’un côté une réponse sécuritaire, et de l’autre une réponse sociale ou une réponse qui protégerait les libertés, a affirmé le Premier ministre. Nous avons une seule réponse, et c’est la République. »

Qui a armé les terroristes, qui les a financé, qui leur a désigné la France comme cible, qui a lancé sur les ondes leurs messages de haine, qui n’a pas protégé la population, qui exploite ensuite le filon pour s’attaquer aux libertés ?
C’est l’Etat français !!!

C’est donc un changement radical en France que réalisent les Hollande-Valls-Cazeneuve, une attaque, une guerre sur le terrain sécuritaire comme social. Et ils portent le fer dans la plaie qui est le mouvement ouvrier, l’extrême gauche, les militants, les activistes, qu’ils appellent « les radicaux » et qui, généralement n’ont rien à voir avec le terrorisme !!!

En plein service, vers 20 h 30, le restaurant halal Pepper Grill, connu pour sa clientèle métissée, à Saint-Ouen-L’Aumône (Val-d’Oise), est perquisitionné alors qu’une cinquantaine de clients est attablée, samedi 21 novembre. Des policiers somment les clients et employés de rester les mains sur la table, sans bouger un cil. Lors de la fouille, les forces de l’ordre ont enfoncé trois portes. Pourtant, « je leur dis de ne pas casser les portes, que j’ai les clés ! », ne cesse de raconter le gérant Ivan Agac, encore déboussolé. Sur les trois portes défoncées, deux n’étaient même pas verrouillées à clé... Les policiers repartiront les mains vides, devant des clients qui n’en croient pas leurs yeux.

Jeudi 19 novembre, les policiers du Raid ont enfoncé une porte au fond d’un couloir au troisième étage d’un immeuble. Les témoignages des riverains et les traces d’impact au niveau des serrures témoignent de traces de tirs. Pourtant, selon la police, aucune arme à feu n’a été utilisée. Des éclats ont néanmoins été projetés dans la chambre voisine où dormaient trois enfants. Une fillette a été blessée au cou et à l’oreille. Son père a été plaqué au sol fermement et menotté tout au long de la perquisition administrative abusive.

« J’ai cru que ma fille était morte », témoigne le père suspecté à tort à Nice Matin « Je comprends que la police fasse son travail dans un contexte difficile. Mais il faut faire attention. Quand j’ai vu ma fille en sang, j’ai reçu un coup de poignard au cœur… » Interrogée, la direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes reconnaît « une erreur rare ». Une erreur complète en réalité, car cette famille n’était pas la cible d’origine. Il s’agissait du voisin qui a ensuite été contrôlé et perquisitionné à son tour. Sans résultat.

Ce n’est pas la première fois que la police fait des erreurs d’appartement ou d’étage ciblés. A Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), une famille turque du quartier du Bois-du-Temple se rappellera encore longtemps de la visite de dizaines de policiers à leur domicile samedi 28 novembre. Les enfants de 9 à 16 ans ont été terrorisés, comme le rapporte Le Parisien Les parents, dans tous leurs états, laissent les policiers travailler... jusqu’à ce que l’un d’entre eux dise simplement : « Madame, je suis désolé, on s’est trompés. » L’appartement visé était à un autre étage. Mais après nouvelle perquisition, dans ce dernier non plus rien n’a été trouvé... Un « désolé » qui ne suffira pas à réparer les blessures.

A Quévrechain, dans le Nord, Fatima et sa fille ont subi une brusque perquisition de nuit au motif qu’un homme, que les autorités suspectaient de détenir des armes de guerre, avait habité dans la maison par le passé. La jeune fille raconte les lasers dans l’appartement, la porte qui vole en éclats, sa mère de 43 ans menottée… pour une perquisition qui n’a rien donné.

Le quotidien local La Voix du Nord relate un autre récit, celui d’un homme de 67 ans plaqué au sol sans ménagement le 17 novembre par la police dans sa ville de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

Les policiers recherchaient en fait Sofiane, son fils de 19 ans. Ce dernier, qui n’a aucun passé judiciaire, aurait été vu quelques jours plus tôt en train de prendre des photos de la préfecture d’Arras. Il est donc soupçonné d’avoir fait un repérage des lieux… C’est ce qui justifie la perquisition – qui ne donne rien – et le placement en garde à vue de son père. Le lendemain, le fils s’explique lui-même aux policiers. « Je suis allé à mon rendez-vous avec les services de l’immigration, ça m’a pris environ 30 minutes, on est reparti et, vers 11 h, on était à Boulogne, je n’ai même pas pris de photo », s’étonne Sofiane. Tout ça « pour une soi-disant photo à la préfecture, on a encore du mal à réaliser ».

Dans la nuit de mercredi 16 à jeudi 17 novembre, près d’Alès (Gard), un petit village se réveille en pleine nuit par un afflux massif de gendarmes. Ils sont venus perquisitionner la maison de Gérard*, 56 ans, persuadés d’y trouver « des personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste », relate Objectif Gard.

« La fenêtre de la chambre de ma fille a reçu un impact. Je l’ai entendu dire : "Papa, papa, on m’a tirée dessus" », témoigne-t-il. Mais sa version est démentie par les autorités, « le rapport balistique de l’intervention ne fait état d’aucun tir ». Pourtant, un impact est visible sur un mur... Après plusieurs heures de fouilles nocturnes, les gendarmes repartent bredouilles. « Ils devaient avoir honte, car ils se sont excusés. Sauf que c’est trop tard, le mal est fait. Ils ont horrifié les enfants, qui ne sont pas allés à l’école aujourd’hui. (...) Ce qui s’est passé, c’est pire qu’un amalgame. Est-ce que c’est ma barbe qui les a amenés ici ? La barbe ne fait pas le musulman. Et le musulman ne fait pas le terroriste. Ça fait très mal au cœur », confie Gérard.

Belle erreur des services de renseignement. Mickaël L., 30 ans, de confession catholique, arbore fièrement son tatouage avec un Christ entouré d’un chapelet. Pourtant, cet habitant de Blagnac, près de Toulouse, fait l’objet d’une assignation à résidence depuis le 15 novembre car il serait « proche des milieux salafistes ». « Je n’ai rien contre l’état d’urgence. Bien au contraire. Mais quand on fait une erreur, il faut savoir la réparer. Je ne demande pas des excuses mais simplement que mon assignation à résidence, qui m’empoisonne la vie, soit levée », explique-t-il.

Pour ne rien arranger de cet imbroglio, le jeune homme est recherché à une fausse adresse, celle de son ami et non celle où il vit non loin de là avec son épouse. Ainsi, il est assigné à résidence… chez cet ami ! La machine administrative est lancée. Un recours est déposé devant le Conseil d’Etat. Car, comme Michaël, les assignés à résidence doivent faire face à des graves difficultés. Interdits de sortir de leur commune, ils doivent informer leur employeur de leur situation, avec le risque de perte de salaire et d’amalgames qui peuvent conduire à leur licenciement.

Pour ceux qui ne pointent pas au commissariat, même à cause de difficultés à se déplacer, c’est la prison qui les guette. C’est le cas d’un trentenaire résidant à Hautmont (Nord) qui devait se rendre trois fois par jour à Maubeuge en bus. Ne s’étant pas rendu au commissariat, il a été condamné à trois mois de prison ferme mais le parquet a fait appel de la décision, la jugeant trop clémente car la peine était aménageable.

Dès le début de l’état d’urgence, des salles de prière ont directement été visées. Dans la nuit du 16 au 17 novembre, la mosquée de la Fraternité à Aubervilliers a reçu la visite musclée de policiers. Porte cassée, faux plafond enfoncé... une visite très critiquée du fait de sa violence. Au bout du compte, rien n’a été trouvé dans la salle de prière. L’Association des musulmans d’Aubervilliers (AMA), qui se serait bien passée de cette mauvaise publicité, reste marquée par ce douloureux épisode. Quelques jours plus tard, c’est au tour de la médiatique mosquée Sunna de Brest d’être perquisitionnée. La mosquée a été fouillée ainsi que le domicile de son imam Abou Houdeyfa. Là non plus, rien n’a été retrouvé.

Les riverains de la mosquée d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), eux, sont scandalisés par l’état du bâtiment laissé par la police après sa perquisition musclée, dans la nuit du 16 au 17 novembre. Un des responsables de la mosquée a assuré avoir proposé les clés à la police, qui a refusé, « préférant forcer la porte ». Un adjoint au maire d’Aubervilliers, Sofienne Karroumi, a posté sur sa page Facebook des photos des dégradations subies par le lieu de culte, qu’il qualifie d’« acharnement contre un lieu sacré ».

À Toulouse, c’est une perquisition administrative dans le quartier de Bellefontaine, une zone sensible, qui provoque des remous jusque dans la presse locale. L’appartement visé est celui de Taoufik Mhamdi, un père de famille, absent au moment de l’arrivée des forces de l’ordre. Dans une interview à La Dépêche du Midi , il décrit la scène : « Ma femme et mon fils de 2 ans étaient à la maison. Je n’étais pas là. Ils ont tapé à la porte et crié Police ! Quand, elle a regardé par la fenêtre, ma femme a vu des hommes armés. Elle a cru que c’était des terroristes. » Il poursuit : « Ils étaient une cinquantaine, comme des robots. Il y avait des chiens. Ils ont tout fouillé, retourné les chambres, les livres, le débarras. »

Un imposant déploiement de policiers. La scène se passe mardi après-midi dans le quartier de Saint-Michel à Bordeaux. Des officiers de police judiciaire se dirigent vers une épicerie musulmane pour mener à bien une perquisition administrative. La raison de ce déploiement ? Au mois de juin dernier, la boutique avait défrayé la chronique. Les propriétaires, présentés comme des convertis par Sud Ouest , avaient placardé sur leur vitrine une affichette qui demandait aux hommes de venir certains jours et aux femmes, d’autres. Résultat des courses ? « La perquisition ne semble pas s’être soldée par un quelconque résultat », écrit Sud Ouest, qui précise que la préfecture s’est refusée à tout commentaire.

Dans le Doubs, à Pontarlier, c’est le patron d’un kebab, Bicer Tekin, qui a été la cible d’une perquisition administrative. Les policiers n’ont pourtant pas fait chou blanc, témoigne L’Est républicain. « Le butin final : quelques grammes de résine de cannabis, une petite arme de poing dont la catégorie reste à définir, 6 000 euros d’argent liquide [ma recette et mes économies, explique le commerçant], et de vieilles munitions ne correspondant pas à ce mini-pistolet », détaille la presse locale. Mais Bicer Tekin assure ne pas être un terroriste : « Je suis né à Pontarlier, je tiens mon commerce depuis quinze ans, j’enseigne le full contact dans un club de boxe […]. » Et de souligner : « Ce qui me fait rire, c’est que dans mon kebab, je distribue des tracts anti-Daech et anti-Al-Qaïda depuis bientôt trois ans. » La perquisition nocturne aurait traumatisé ses enfants : « Les policiers n’ont pas réussi à ouvrir ma porte d’entrée, alors ils ont défoncé ma porte de garage.

Si certaines interpellations semblent justifiées, d’autres laissent pantois. Telle celle de Mickaël, dans le TGV Marseille-Rennes, où il avait pris place le 20 décembre. Rapportée par le journal Sud Ouest, l’histoire de ce jeune homme de 27 ans est édifiante. Parce qu’il porte la barbe, a gardé des gants aux mains et regarde un film d’action un peu violent sur sa tablette, des passagers le trouvent suspect et le signalent aux contrôleurs qui préviennent la police. Le train s’arrête en gare de Massy (Essonne). Il est interpellé. Interrogé pendant quatre heures, le jeune homme est finalement libéré. En état de choc.

L’arrestation et l’assignation à résidence de Daoud, 21 ans, émeuvent également les réseaux sociaux. Ce non-voyant, « dénoncé calomnieusement », selon l’ONG BarakaCity, serait une « victime de l’état d’urgence ». Contraint de se présenter trois fois par jour au commissariat de son quartier, le jeune homme a vu son appartement mis sens dessus dessous au point de ne pas pouvoir remettre la main sur sa canne blanche.

Rachid, habitant du Val-d’Oise, père de deux enfants, chef d’équipe Air France à Roissy, a été brusquement tiré de sa somnolence devant la télévision par des gendarmes le 15 novembre, rapporte "Le Parisien". La perquisition ne donne rien. Mais une semaine après, il découvre qu’il doit pointer quatre fois par jours à la gendarmerie et ne pas sortir de chez lui entre 20 heures et 6 heures, et cela pendant toute la durée de l’état d’urgence, soit trois mois. Il est assigné à résidence. Les motivations de cette décision sont inscrites dans l’arrêté préfectoral : Rachid occupe un poste sensible, est "considéré comme très radical et s’est publiquement félicité des actes terroristes du 7 janvier 2015". Ce que Rachid nie totalement. Inconnu des services de police et de la justice, jamais placé en garde à vue, jamais signalé, selon son avocate, Rachid avait obtenu le renouvellement de son autorisation de travail en juillet. La préfecture envisage de proposer au ministère de l’Intérieur la levée de l’assignation. "Il apparaît que la situation de cet homme ne justifie pas forcément le maintien de cette mesure", reconnaît le ministère interrogé par "Le Parisien".

Le gouvernement a décidé – semble-t-il – de ne pas cantonner l’état d’urgence à la lutte contre le terrorisme puisque des militants écologistes ont été assignés à résidence et des perquisitions opérées dans la perspective de la COP21.
Ainsi, le site Bastamag rapporte qu’une perquisition a été menée chez des maraîchers bio, qui avaient participé à une action contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Ce n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres.

La proclamation de l’état d’urgence, après les attentats du 13 novembre, puis sa prolongation pour trois mois menacent de porter atteinte au droit à la vie privée (en raison des perquisitions administratives) ou au droit à la liberté de circulation (pour les personnes assignées à résidence).

Depuis deux semaines, la mesure a permis aux autorités et aux services de police de taper tous azimuts. A chaque fois, sur simple décision du ministère de l’Intérieur ou des préfectures, sans mandat judiciaire. Le cadre fixé par la loi est particulièrement extensif, évoquant un « comportement » qui « constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Le lien avec le terrorisme est parfois lointain. Un policier de la brigade des stupéfiants le reconnaît : « L’état d’urgence nous permet d’aller voir chez des dealers repérés depuis longtemps. » Ces derniers jours, l’action des autorités s’est aussi tournée vers des militants investis dans la contestation de la COP 21 (lire page 4). A Beauvau, on juge pourtant la stratégie « positive », tant sur le plan de la saisie d’armes que du recueil de renseignements. Dans les Bouches-du-Rhône, par exemple, les 85 perquisitions administratives avaient permis, jeudi, de mettre la main sur 16 armes. Onze personnes ont été assignées à résidence dans le département. Au total, sur les 1 836 opérations menées depuis les attentats, 293 armes ont été saisies, 232 personnes interpellées et 305 assignées à résidence.

Le choix des « cibles » est effectué à partir de plusieurs critères. « Les interceptions de sécurité [des écoutes téléphoniques réalisées hors du cadre judiciaire, ndlr] sont utilisées pour préparer les perquisitions administratives », affirme une source informée des mises sur écoute. Les remontées de terrain, venant des services de renseignement et de police, sont aussi mises à contribution. Pour les assignations à résidence liées à l’islamisme radical, l’Uclat (unité de coordination de la lutte antiterroriste) entre dans la boucle, avant le feu vert définitif de la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l’Intérieur. Certaines personnes sont repérées de longue date. « Toutes les cibles sont motivées », affirme-t-on au cabinet de Bernard Cazeneuve, même si l’on admet qu’il peut arriver aux policiers de ne « rien trouver » lors des perquisitions. Les premières donnaient plus de résultats, admet un préfet.

Sans parler de ces personnes qui estiment être victimes de perquisitions abusives, parfois violentes. Mardi, un couple de maraîchers bio de Dordogne a vu sa ferme perquisitionnée, comme l’a révélé le site Bastamag. Son tort : avoir participé, il y a trois ans, au blocage d’un péage autoroutier pour protester contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La perquisition musclée de la mosquée d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a choqué, elle aussi. Christine Lazerges, la présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (lire son interview sur Libération.fr), compte « alerter » le Parlement et le gouvernement sur des « bavures ».

Jeudi, Cazeneuve a rappelé quelques règles de base à ses préfets, demandant de faire un usage « proportionné » de la force, en évitant par exemple de casser les portes quand celles-ci peuvent être ouvertes. Sur France 2, le ministre de l’Intérieur a aussi dénoncé les conditions dans lesquelles un restaurant du Val-d’Oise avait été perquisitionné : « Cela aurait pu se passer autrement. Je n’accepterai pas cela de nouveau. »

Christine Lazerges est tout aussi sévère sur les assignations à résidence : « Il faut être raisonnable. Certaines des personnes concernées doivent pointer deux fois par jour au poste de police. Prenons la situation d’un chômeur qui n’a pas de moyen de transport et qui est à 3 kilomètres du poste le plus proche, cela veut dire qu’il doit faire 6 kilomètres aller-retour le matin et le soir. Et dans le même temps, il est censé chercher du travail. »

Assignation à résidence de militants (écologistes et/ou extrême-gauche)

• Joël Domenjoud, membre du conseil juridique de la Coalition climat, est assigné à résidence. Le ministère de l’intérieur lui reproche de faire "partie de l’ultra-gauche parisienne qui veut remettre en cause la tenue de la COP" :
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• Témoignages d’assignés à résidence :

o https://paris-luttes.info/en-prison-chez-moi-pendant-trois-4306
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o http://www.bastamag.net/Vivre-sous-l-etat-d-urgence-le-recit-des-assignes-a-residence-et-des-interdits (Archive)

o http://www.telerama.fr/monde/assigne/ (Archive incomplête) (retranscription du texte)

• Rennes (Ille-et-Vilaine) :

o 26/11 : "Six militants écologistes et d’extrême gauche ont été assignés à résidence."

o 27/11 : "les policiers sont revenus dans trois des cinq habitations et ont délivré des interdictions de se rendre en Ile-de-France pour deux personnes supplémentaires."

o 30/11 : http://delinquance.blog.lemonde.fr/2015/11/30/etat-durgence-a-rennes-le-juge-administratif-recommande-de-secher-les-cours/

o http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/cop21-des-militants-assignes-residence-rennes-3872622 (Archive)

o https://archive.is/6HnRx (communiqué des assignés à résidence)

o http://www.politis.fr/Des-militants-ecologistes-assignes,33193.html (Archive)
o deux militantes témoignent : « c’était très violent » (France 3 Bretagne 28/11)

o http://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/assignees-residence-deux-militantes-temoignent-c-etait-tres-violent-865405.html (Archive)

o Rencontre avec un écologiste rennais assigné à résidence - vidéo BFM Tv, 04/12

• Le Mas d’Azil (Ariège) - 26/11

o Un homme assigné à résidence jusqu’au 12/12 car faisant partie de « la mouvance contestataire ». Interdiction de quitter sa commune, il doit aller pointer trois fois par jour au commissariat (qui est dans une autre commune...) à 18 km de chez lui. "Ce n’est pas une mesure préventive, c’est une mesure punitive."

o https://iaata.info/Bonjour-le-bilan-carbone-une-assignation-a-residence-en-Ariege-915.html (Archive)
• Rouen (Seine-Maritime) - 26/11

o Deux cuisiniers de la Conjuration des fourneaux, un restaurant solidaire et militant (où on débat de tous les sujets politiques, économie, environnement entre écologistes, radicaux, alternatifs), sont assignés à résidence jusqu’au 12/12 (fin de la COP 21) Ouest France, 27/11 (Archive)

• Montauban (Tarn-et-Garonne) - 28/11 3h30 (jusqu’au 12/12)

o Assignation à résidence d’Ali Benamara, syndicaliste militant. Aucune explication ne lui est donnée, les motifs de son assignation ne sont pas sur le PV qu’on lui a remis. - Le Monde - Blog Délinquance, 07/12

• Récapitulatifs et compilations :
o https://lundi.am/Etat-d-urgence-j-ecris-ton-nom [ https://archive.is/ts4XP ]

o http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/11/27/les-militants-de-la-cop21-cible-de-l-etat-d-urgence_4818885_3224.html (Archive)

o http://www.reporterre.net/La-police-traite-les-militants-du-climat-comme-des-terroristes (Archive)
o http://www.bastamag.net/Les-40-marches-pour-le-climat-ont-ete-interdites-des-ecologistes-assignes-a (Archive)

• Réaction d’Europe Ecologie Les Verts :

o http://www.huffingtonpost.fr/2015/11/27/mesures-etat-durgence-militants-ecologistes_n_8662682.html (Archive)

• Vivre sous l’état d’urgence : le récit des assignés à résidence et des « interdits d’Île-de-France ». - Bastamag, 02/12 (Archive)

• Le sentiment d’injustice des assignés à résidence :

o Après les attentats du 13 novembre : le sentiment d’injustice des assignés à résidence. - Le Monde, 19/11 (Archive)

o Les assignés à résidence en colère. - 7 sur 7, 26/11 (Archive)

o Paroles d’assignés à résidence. - Le Parisien, 26/11 (accès abonnés)

• Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône) - Du 15/11 au 08/12

o Un homme de confession musulmane, faisant l’objet d’une fiche S, est assigné à résidence et doit pointer au commissariat quatre fois par jour. Le 08/12, le ministère de l’intérieur a reconnu son erreur et mit fin à l’assignement à résidence : "Une méprise commise sur la base d’une information qui était assez inquiétante". - Le Monde, Blog Délinquance, 11/12 (Archive)

Interdictions de manifester

Plusieurs centaines de personnes manifestent malgré l’interdiction (22/11, Paris)

• Défilé en soutien aux migrants et contre l’état d’urgence.

• 58 identités transmises au Procureur de la République de Paris "pour application des suites judiciaires prévues par la loi". Ils risquent jusqu’à six mois d’emprisonnement et à une amende de 7.500 euros.

o http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/etat-d-urgence-la-police-denonce-58-manifestants-a-paris-7780603859 [ https://archive.is/VK24D ]

o http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/12771-attaquesparis-urgence-police-denonce-parquet-personnes.html [ https://archive.is/ntHvn ]

o https://paris-luttes.info/interdiction-de-manifester-58-4244 [ https://archive.is/aVEl6 ]

o http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=2B69BC17757A1E61A26CE32A9ADCE02A.tpdila12v_1?idArticle=LEGIARTI000031504667&cidTexte=LEGITEXT000031504662&dateTexte=20151123 [ https://archive.is/Gs5Qz ]

• Convocations

o 24/11 : plusieurs personnes (sept, à 14h30 le 24/11) confirment avoir reçu un "procès-verbal de convocation en vue d’une audition libre". 25/11 : au moins deux GAV, une personne déférée.

http://paris-luttes.info/premieres-convocations-chez-les-4259 [ https://archive.is/qChJI - archivé le 24/11 à 15h20 ]

o Témoignages de personnes convoquées suite à la manifestation du 22 novembre :

https://paris-luttes.info/infos-et-temoignages-suite-a-la-4297 [ https://archive.is/6H3dq ]

o Témoignage d’individus ayant manifesté, et du placement en garde à vue de 2 d’entre eux. Y est évoqué la reconnaissance d’individus par les vidéos Youtube et photos, la copie des contacts téléphoniques sur les téléphones, etc.

http://lemonde.fr/societe/article/2015/11/26/les-anti-etat-d-urgence-s-organisent_4818041_3224.html (accès abonnés)

Interdictions des manifestations et marches (COP 21) - 28 et 29/11

• L’interdiction de la marche pour le climat du 29 novembre et des manifestations du 12 décembre à la fin de la COP 21, renforce le sentiment de dépossession et la confusion entre sécurité et ordre sécuritaire

o https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/etat-d-urgence-marches-interdites-escalade-militaire-la-democratie-menacee [ https://archive.is/6U9GB 24/11 16h45 ]

• Marche des ZAD vers Paris pour la COP21 : la préfecture d’Eure et Loire [interdit] aux militants de « Cap sur la Cop » de traverser le département. Un convoi bloqué à 350km de Paris. Ce convoi rassemble 200 opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes qui se rendent en vélos et tracteurs à Paris.

o https://nantes.indymedia.org/articles/32475 (Archive)

o http://www.bastamag.net/Premieres-convocations-policieres-pour-avoir-enfreint-l-interdiction-de

o http://larotative.info/de-notre-dame-des-landes-a-paris-1295.html (Archive)

o http://www.politis.fr/La-marche-des-zads-face-au-blocus,33195.html (Archive)
o L’arrêté de la préfecture du 24/11 qualifie ces militants de « groupes et groupuscules appartenant à la mouvance contestataire radicale et violente ». - Arrêté préfectoral - PDF

o De Nantes à Paris, à vélo contre vents et préfets. - Liberation, 27/11 (Archive)

o Malgré l’état d’urgence, les zadistes de Notre-Dame-des-Landes se mobilisent pour la COP21 : "On a tellement l’habitude d’être bâillonnés". - France TV Info, 03/12 (Archive)

• Côtes d’Armor, Ille-et-Vilaine, Finistère, Morbihan (25/11) : manifestations interdites (mais pas toutes). Marches pour le climat annulées, mais brocantes et marchés de Noël non impactés, randonnée moto autorisée, ...

o http://www.letelegramme.fr/bretagne/etat-d-urgence-les-manifestations-interdites-ce-week-end-en-bretagne-25-11-2015-10863818.php (Archive)

• Toulouse (Haute-Garonne) + Aude (25/11) : la Préfecture interdit les manifestations prévues ce week-end, mais pas toute : Marche pour le Climat interdit, mais le Toulouse Game Show aura bien lieu, de même que les hommages aux victimes des attentats.

o http://www.20minutes.fr/toulouse/1737515-20151125-toulouse-marche-climat-prevue-dimanche-interdite (Archive)

o http://www.haute-garonne.gouv.fr/Actualites/Interdiction-de-manifestations-sur-la-voie-publique-en-Haute-Garonne-du-28-11-2015-au-30-11-2015

• Normandie : interdiction des marches prévues dans le Calvados et la Seine-Maritime. A Caen, le rassemblement pour le lancement des festivités de Noël est, lui, maintenu.

o http://www.normandie-actu.fr/etat-d-urgence-en-normandie-les-marches-pour-le-climat-interdites-a-caen-rouen-et-le-havre_168809/ (Archive)

• Lyon (Rhône) - 25/11
o Arrêté préfectoral interdisant la marche pour le climat prévue samedi prochain. Précision importante du communiqué du Préfet : "Ainsi toutes manifestations sur la voie publique à caractère revendicatif ou protestataire sont interdites. Les manifestations sportives, récréatives ou culturelles ne sont pas visées par l’interdiction"

o http://www.rue89lyon.fr/2015/11/25/etat-durgence-suite-interdiction-de-la-marche-pour-le-climat-lyon/ (Archive)

• Aube (26/11) : manifestations interdites du 28 au 30/11 (week-end d’ouverture de la COP 21), sauf pour les marchés de Noël et les Sainte Barbe (à conditions qu’elles se déroulent dans des lieux fermés)

o http://www.lest-eclair.fr/385862/article/2015-11-26/toutes-manifestations-sont-interdites-dans-l-aube-du-samedi-28-au-lundi-30-novem (Archive)

• Loire-Atlantique (25/11)

o https://scontent-mrs1-1.xx.fbcdn.net/hphotos-xfl1/v/t1.0-9/12314005_923077447728429_1080254168423438729_n.png?oh=9025141f4b4975b319de913314628c04&oe=56DDCD87 (Archive)

• Le Mans (Sarthe) - 28/11 : La préfète de la Sarthe a pris un arrêté interdisant trois manifestations qui devaient se tenir ce samedi.

o La manifestation « Marchons pour le climat et rallumons les étoiles », organisée par plusieurs associations réunies sous la coalition Climat 72 dans le cadre de la COP 21,

o le repas « Disco’soupe »

o la chaîne humaine prévue dans les rues du Mans.

o http://www.lemainelibre.fr/actualite/sarthe-etat-durgence-trois-manifestations-interdites-par-la-prefecture-27-11-2015-148987 (Archive)

o Pour l’histoire, la préfète a égalament interdit la journée de "méditation pour la paix".

• Rouen (Seine-Maritime)

o Interdiction des manifestations à caractère revendicatif du 28 au 30/11. Quatre militants convoqués et interrogés par la police, sans assignation à résidence.

http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/4564591/actualites+societe/la-marche-pour-la-justice-climatique-annulee-a-rouen-quatre-militants-interroges-par-la-police (Archive)

http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/4572635/region/a-rouen-des-militants-ecologistes-cibles-par-la-police#.VlwO_V6tHZc (Archive)

o Cinq militants d’Alternatiba ont été convoqués au commissariat. Il leur a été remis l’arrêté préfectoral interdisant les manifestations de ce week-end, leur rappelant les amendes et les peines de prison qu’ils encourent s’ils bravent l’interdiction. Les policiers ont aussi évoqué la possibilité d’assigner à résidence les contrevenants.

http://www.reporterre.net/La-police-traite-les-militants-du-climat-comme-des-terroristes (Archive)
• La Rochelle (Charente-Maritime)

o Interdiction de manifester à la Rochelle mais pas d’interdiction de courir le Marathon :

o http://france3-regions.francetvinfo.fr/poitou-charentes/charente-maritime/la-rochelle/polemique-autour-du-maintien-du-marathon-de-la-rochelle-865031.html (Archive)

• L’interdiction de manifester en Ile-de-France a été levée ce matin, mais est prolongée jusqu’au 13 décembre au Bourget (où a lieu la COP 21) et sur les Champs-Elysées.

o http://www.liberation.fr/direct/element/cop-21-etat-durgence-burkina-faso-syrie-lactualite-de-lapres-midi_25168/ (Archive)

• Etat d’urgence : Cazeneuve veut bien d’une manif mais après la fin de la COP21. - Le Parisien, 04/12 (Archive)

Source

Messages

  • Cela fait maintenant un peu plus d’un mois que le gouvernement PS a instauré l’état d’urgence permettant aux services de police et de renseignement de mener des perquisitions et des assignations à résidence de manière illimitée, sans passer par la justice. L’état d’urgence d’une durée de 3 mois, qui doit être adopté de manière permanente par la modification de la constitution ces prochaines semaines, donne un aperçu du régime policier en train de se mettre en place.

    Depuis un mois, selon le ministère de l’Intérieur, 2700 perquisitions ont été menées. Ceci inclut 120 perquisitions quotidiennes pendant les 10 premiers jours et une quarantaine en moyenne au début du mois de décembre. Depuis le 13 novembre, 360 arrêtés d’assignation à résidence ont été signés par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

    Des pouvoirs illimités ont été accordés aux préfets, à la police et aux renseignements soit disant pour lutter contre le terrorisme mais ce n’est là que la raison prétextée officiellement. Sur les 2700 perquisitions administratives menées, outre les saisies diverses et les assignations à résidence, seules deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes par la section antiterroriste du parquet de Paris.

    Pour justifier les assignations à résidence à grande échelle, Manuel Valls a déclaré : « il y a eu, oui, 354 assignations à résidence – au 11 décembre – parce que c’est aussi un moyen de mettre de côté des individus qui peuvent être dangereux pour l’Etat, pour l’intérêt général et l’ordre public. ».

    En marge de la COP21 et suite à l’interdiction de manifester imposée par l’état d’urgence, sept militants écologistes ont été assignés à résidence jusqu’au 12 décembre en raison de « la gravité de la menace qu’[ils] représente[nt] pour l’ordre public » ; parce qu’ils envisageaient de participer à des manifestations interdites pendant la conférence climatique de Paris.

    Ces individus « dangereux pour l’Etat » ne sont pas les jeunes djihadistes qui partent faire la guerre en Syrie contre Assad pour le compte des puissances impérialistes en rejoignant l’EI ou Al Qaïda. Ceux-là, comme on l’a vu après des attentats du 13 novembre, peuvent circuler partout en Europe avec la connaissance des agences de renseignement, qui s’en servent dans la guerre en Syrie.

    Les déclarations de Valls visent avant tout l’opposition sociale contre la politique d’austérité et de guerre du gouvernement.

    Les attentats du 13 novembre ont permis au gouvernement français de parachever sa mise en place d’un Etat policier par le projet d’une réforme constitutionnelle destinée à imposer un état d’urgence permanent. Ce projet, qui détruit les droits démocratiques fondamentaux, était dans les tuyaux depuis plusieurs années pour faire face à un contexte politique et social explosif.

  • L’Etat pourra, sans qu’aucune décision de justice soit nécessaire, mener des perquisitions et des assignations à résidence en masse. Ceci constitue un avertissement que la classe ouvrière est la première visée par le dispositif créé par l’état d’urgence.

    Plusieurs cas révélés par la presse donnent une idée des actions à grande échelle de la police.

    Mickaël L, auto-entrepreneur dans le secteur du nettoyage industriel, a été suspecté d’appartenir à « un réseau terroriste et salafiste ». Le 15 novembre, il a reçu un coup de téléphone d’un ami qui venait d’être perquisitionné par le RAID et la BRI, et qui lui a annoncé qu’il était recherché par la police. Selon Mickaël, cet ami « que je connais assez bien ... avait été concerné par l’affaire Mohamed Merah ». Mickaël s’est donc rendu au commissariat de Toulouse et s’est vu immédiatement notifier son assignation à résidence.

    Dès le lendemain de la notification de son assignation, il s’est rendu au commissariat de Blagnac. Aux policiers, il dévoile un énorme tatouage sur son bras droit représentant une main tenant un chapelet. « Je suis catholique pratiquant. Le tatouage, je l’ai depuis environ quatre mois. Je suis même allé à Lourdes avec mes enfants il y a trois semaines. J’adore visiter les églises et j’y vais souvent avec les gamins pour leur montrer. » Finalement auditionné le 24 novembre, il passe seulement une demi-heure au commissariat.

    A la sortie du commissariat en compagnie d’un journaliste du Monde qui l’avait interviewé, le 4 décembre, il rencontre un policier qui l’a reconnu et lui dit : « C’est le bordel entre les services. La DGSI nous envoie des dossiers comme on les jette à la poubelle. Je comprends votre désarroi. ».

    La Voix du Nord rapporte l’histoire d’un jeune homme, Sophiane, dont le père de 67 ans a été « plaqué au sol » le 17 novembre, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) « après avoir découvert que des policiers avaient défoncé la porte de son appartement, en l’absence de tout occupant ». Il a ensuite été placé en garde à vue. La police a fouillé l’appartement de fond en comble. Le tout parce que son fils avait été soupçonné d’avoir pris, la veille, des photos à la préfecture de police d’Arras où il avait été pour une démarche administrative.

    Sur la base des données en masse récoltées par les services de renseignement, la police monte des actions de masse que l’on n’avait plus connues en France métropolitaine depuis le régime de Vichy.

  • Le fait que la mise en place d’un Etat policier soit l’œuvre du Parti Socialiste met en évidence la faillite politique des organisations de la pseudo gauche et les directions syndicales qui ont soutenu Hollande au second tour des présidentielles en tentant de faire croire que le Parti socialiste était plus démocratique et qu’il serait plus facile pour les travailleurs de faire pression sur lui. A présent, la bourgeoisie s’appuie directement sur le PS et la police pour attaquer les droits démocratiques fondamentaux.

  • Grâce au « gouvernement de combat » Hollande-Valls-Cazeneuve, et à l’Etat de guerre intérieure et extérieure, la bourgeoisie française est-elle en train de tétaniser et de détruire le mouvement ouvrier ! Ce n’est nullement pour protéger la population d’attentats mais pour protéger les classes dirigeantes face à la crise du capitalisme…

  • Parmi les bizarreries de l’état dit d’urgence : les marchés de Noël maintenus, le réveillon des champs Elysées maintenu, les grands magasins de Noël et leur manifestation extérieure permanente maintenus alors que toute manifestation à caractère sociale ou politique de critique des classes dirigeantes est interdite au nom des risques sécuritaires pour la population, cherchez où réside le mensonge !!!

  • Il a cru à un tremblement de terre, il a bondi de son lit. Le souffle de l’explosion a plié en deux la porte blindée de son appartement, des débris ont volé jusque sur les paliers du premier étage. Tenu en joue à 2 heures du matin par trois hommes casqués en tenue de combat et armés de fusils-mitrailleurs dans son salon étouffé de poussière, Youssef a été jeté au sol avec point de pression sur la nuque. Avant de s’évanouir, il a hurlé : "Touchez pas à ma femme, elle est enceinte !"

    A quelques rues de là, le maire de Crépy-en-Valois a lui aussi été tiré du sommeil par un SMS : "Plusieurs perquisitions en cours, je vous attends à la gendarmerie", signé : "le préfet de l’Oise". Bruno Fortier, hagard, a traversé sa ville comme si c’en était une autre, "en état de siège". Un hélicoptère tournoyait dans la nuit noire, des dizaines de cars de CRS, la BRI, le GIGN occupaient les rues d’ordinaire désertes, des projecteurs braqués sur les façades des immeubles de la rue Kennedy, où habite Youssef, ont sorti de la nuit tout un quartier.

    Finalement, c’était une erreur...

  • Une mère de famille a été blessée par les forces de l’ordre et s’est vue prescrire dix jours d’interruption temporaire de travail, samedi 26 décembre, après avoir tenté de s’opposer à l’interpellation de ses deux fils, âgés de 18 et 15 ans à Pantin, en Seine-Saint-Denis. L’interpellation a été filmée par une voisine. Devant ces images, Zahra Kraiker, la mère de famille, du mal à retenir sa colère. "Regardez comment ils frappent. Je sépare mon fils parce qu’ils sont en train de le massacrer. On m’a gazé. On m’a mis au sol", explique-t-elle.

    "Elle a eu peur pour son enfant. Et eux, ils se sont comportés comme des animaux, comme si on était des ennemis", fustige son frère, Nordine Isnasni, conseiller municipal à Nanterre et fondateur du Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB).

  • Reloger des victimes des opérations antiterroristes de la police français ne fait visiblement pas partie des "urgences" !!!

    Plus de 80 personnes ont perdu leur logement après l’opération antiterroriste lancée le 18 novembre dernier à Saint-Denis. Depuis, la mairie a relogé neuf familles sur 43, les autres étant toujours hébergés à l’hôtel ou dans des résidences sociales.

    L’Etat, lui, a détruit leur maison mais ne compte pas s’agiter plus que ça pour leur en offrir une autre, pas même une provisoire !!!

  • L’Etat d’urgence pourra être prolongé « le temps qu’il faudra », déclare Valls c’est-à-dire le temps qu’il me plaira. Précision : Valls veut déjà l’aggraver en donnant encore plus de droits aux policiers…

    voir ici

    Et si l’état d’urgence durait des années ? Interrogé par la BBC sur la durée envisagée de cette mesure, le Premier ministre français a semé le trouble en répondant : "Le temps nécessaire." Décrété lors de la nuit des attentats du 13 novembre par François Hollande, l’état d’urgence a déjà été prolongé de trois mois.

    "Tant que la menace est là, nous devons utiliser tous les moyens", dit-il, ajoutant qu’il devrait rester en place "jusqu’à ce que nous puissions nous débarrasser de Daech", selon la traduction de la BBC, qui ne publie cependant pas l’extrait vidéo correspondant à ce passage de l’interview. Cela repousserait ainsi potentiellement sa levée à des mois, voire des années.

    « C’est à une guerre totale et globale que nous faisons face avec le terrorisme. La guerre que nous menons doit aussi être totale, globale et impitoyable. » dit Valls…

    L’AFP a obtenu une copie sans doublage de l’extrait, dans lequel le chef du gouvernement répond toutefois : "Jusqu’à ce qu’on puisse, évidemment, en finir avec Daech", lorsque la journaliste lui demande : "Cela peut être pour toujours ?"

    "Est-ce que vous pouvez en finir ? Beaucoup disent que c’est le combat d’une génération... 30 ans...", lui demande la BBC. Et Manuel Valls de répondre : "Je le crois. Et il faut dire la vérité, pas seulement aux Français, mais à tous ceux qui sont concernés par le terrorisme. C’est une génération qui peut être concernée par cette guerre."

    Donc la guerre sans fin et l’état d’urgence sans fin pour Valls !!!!!

  • L’état d’urgence est provisoire mais... il a été mis dans la constitution !!! Une "bizarrerie" de plus qui indique que, sur le long terme, l’état est en voie de fascisation...

  • Dans un rapport publié le 3 février, l’ONG internationale, Human Rights Watch (HRW), a dénoncé les abus commis par la police et l’État français sous l’état d’urgence. Le rapport souligne le refus systématique et arbitraire de droits démocratiques fondamentaux par la police française, non contrôlée par le pouvoir judiciaire en vertu de l’état d’urgence, et le ciblage des personnes d’origine musulmane.

    HRW déclare, « La France a effectué des perquisitions et des assignations à résidence abusives et discriminatoires contre des musulmans dans le cadre de sa nouvelle loi à vaste portée sur l’état d’urgence. Ces mesures ont créé des difficultés économiques, ont stigmatisé les personnes ciblées et ont traumatisé des enfants. »

    Selon les données de HRW, étayées par de nombreuses informations des médias français, les attaques contre les droits démocratiques se produisent sur une vaste échelle. En plus de 3.289 perquisitions sans mandat de maisons et de bâtiments, des équipes SWAT de la police et des gendarmes sont entrées par effraction, ont attaqué les occupants, les ont menottées et agressés. Elles ont régulièrement et arbitrairement endommagé les portes, les meubles et les biens des personnes visées ; celles-ci doivent ensuite réparer les dégâts sans espoir de compensation par l’État.

  • Le lendemain du rapport de HRW, Amnesty International (AI) a publié son propre rapport, « Des vies bouleversées, l’impact disproportionné de l’État d’urgence en France ». Il précise : « Ce rapport passe en revue un certain nombre de cas illustrant les dérives de la mise en œuvre des mesures d’urgence, en particulier les ordres de perquisition de domiciles et les arrêtés d’assignation à résidence, et conclut que ces mesures ont été appliquées de façon bien trop généralisée et, dans certains cas, arbitrairement. Les autorités françaises ont notamment restreint les droits humains, et en particulier les droits à la liberté, à la vie privée, à la liberté de réunion et le droit de circuler librement au-delà des exigences que la situation impose. »

    « De plus, dans certains cas, ces mesures ont été appliquées de façon discriminatoire. Certains musulmans ont été ciblés principalement du fait de leur pratique religieuse, en l’absence totale d’éléments indiquant qu’ils avaient commis une quelconque infraction pénale. »

    AI, comme HRW, détaille de nombreux cas de violence et de discrimination, principalement contre la population musulmane, par les forces de l’État. Dans un exemple, « Un membre de l’association dirigeant la mosquée d’Aubervilliers (région parisienne), perquisitionnée le 16 novembre, a déclaré : ‘La perquisition a été très violente, c’était une profanation. Ça nous a fait mal et ça nous a fait peur […] Le responsable de la mosquée a été aussi mis en garde à vue après la perquisition… mais cela n’a rien donné, ils n’ont rien trouvé. Le pire c’est que s’il y avait de véritables soupçons, ils lanceraient des enquêtes… mais là c’est comme s’ils nous punissaient pour rien.’ »

  • Les milliers de perquisitions sans mandat et les centaines d’assignations à résidence imposées depuis novembre ont un impact dévastateur. Plus de 407 assignations à résidence ont été imposées et HRW rapporte qu’en date du 2 février, 303 étaient toujours en vigueur. De telles mesures, qui imposent de se présenter à un commissariat 3 ou 4 fois par jour, font qu’il est impossible aux gens de travailler. Beaucoup ont perdu leur entreprise ou leur emploi.

    Il est remarquable que des 488 enquêtes supplémentaires ouvertes relatives aux perquisitions, aucune d’entre elle n’est liée au terrorisme. Seules cinq enquêtes liées au terrorisme ont été lancées, ainsi que 21 enquêtes pour « apologie de terrorisme » qui n’impliquent pas cependant une activité terroriste quelconque.

    L’échec d’une opération anti-terroriste massive, opérant sans restrictions judiciaires et ayant à sa disposition tous les moyens technologiques de l’espionnage électronique de masse, de trouver plus d’une poignée de gens suspects de terrorisme, soulève de sérieuses questions quant au développement des moyens policiers ayant lieu actuellement en France.

    Après les attaques contre Charlie Hebdo, les services de renseignement et les programmes d’espionnage de masse ont été renforcés par des milliers de nouvelles recrues. Le fait que leur activité n’ait découvert que cinq personnes soupçonnées de terrorisme soulève la question de savoir quel est l’objectif réel de leur espionnage.

  • Bonjour,

    Pour donner suite au banquet contre l’état d’urgence du 16 Janvier
    (rappel : https://www.facebook.com/events/1670594313200747/), on remet
    les couverts SAMEDI 20 toujours sur le parvis du métro Ménilmontant à
    partir de 12h, cette fois jusqu’à tard dans la nuit !

    Au "programme" : prises de parole, bouffe midi et soir (chorba,
    barbecue, cantines), boissons chaudes/froides , le tout en musique
    (fanfare, open mic, Mix electro à partir de 19H)

    Ramenez à boire et de quoi redécorer la place !

    L’appel du banquet ci-joint : http://paris.demosphere.eu/rv/44805
    et un autre appel du MILI :
    https://paris-luttes.info/banquet-contre-l-etat-d-urgence-a-4635

    A samedi,

    FB : https://www.facebook.com/banquetmenil/?fref=nf
    Event FB : https://www.facebook.com/events/1670594313200747/ (N’hésitez
    pas à partager, inviter vos amis)
    Mail : banquetmenil@riseup.net

  • Le Parlement français, par un vote de l’Assemblée à une large majorité mais loin de l’unanimité de novembre, a prolongé mardi jusqu’au 26 mai l’état d’urgence instauré après les attentats, alors que la menace terroriste est déclarée « plus élevée que jamais » par le gouvernement…

  • Etat policier mais aussi Etat militaire…

    Chacun peut admirer combien les forces armées embauchent de jeunes et c’est encore plus que les forces de police ou d’espionnage et sans compter les forces de la justice et des prisons. Et effectivement un rapport du ministère de l’Intérieur confirme que les armées vont avoir un rôle de police intérieure qu’elles n’avaient pas jusqu’à présent. Ce rapport intitulé « Conditions d’emploi des armées lorsqu’elles interviennent sur le territoire national pour protéger la population » expose : « Notre sécurité repose plus que jamais une articulation très serrée entre sécurité intérieure et défense extérieure. » Le Figaro, qui s’en félicite, rappelle quelques précédents historiques : De Gaulle envisageant en mai 68 de faire appel aux forces armées contre le mouvement social, la répression des canaques d’Ouvéa avec l’intervention du GIGN, du 11e Choc, du commando Hubert et du 17e régiment de génie parachutiste, la répression de la grève de Fourmies par le 145e régiment de ligne en 1890 ou encore la répression militaire des insurgés dans l’« Algérie française ». Le rapport affirme : « L’idée est de remettre l’armée au cœur de la protection en respectant les caractéristiques d’une armée professionnelle ». Le ministère de la défense n’établit pas de différence entre répression intérieure et répression extérieure, entre répression anti-sociale et anti-terroriste, entre répression politique et répression du terrorisme. On ne dira pas qu’on ne nous a pas avertis…

  • Et maintenant, une prolongation de deux mois...

    Ensuite, une prolongation de deux ans...

    L’urgence devient permanente et l’Etat policier et en guerre aussi !!!

  • Mercredi 20 avril à Lille, alors que la journée était marquée par une nouvelle manifestation contre la loi travail, elle s’est terminée par les agissements scandaleux de la police à l’encontre de la CNT. Une vingtaine de policiers sont entrés de force dans le local syndical de la CNT, défonçant la porte au bélier, saccageant l’intérieur, et interpellant deux militants. A l’extérieur, les forces répressives étaient déployées en nombre, pendant qu’un rassemblement s’est tenu spontanément pour exiger : "Libérez nos camarades !" Cette violente offensive de la police contre un local syndical et les militants est une nouvelle attaque contre le droit syndical, qui vise une fois de plus à criminaliser le mouvement social. Nous la condamnons fermement et exigeons la relaxe des militants interpellés.

    L’état d’urgence, c’est contre la radicalisation... politique et sociale, pas contre le terrorisme !!!

  • Pour la troisième fois, le Parlement a adopté jeudi, par un vote de l’Assemblée, une prolongation de l’état d’urgence post-attentats, jusqu’à fin juillet.

    Mais après ?

    Eh bien après, la DCRI nous annonce qu’elle prévoit de nouvelles bombes qui justifieront de nous enfoncer dans l’Etat policier et de plus en plus fasciste !!

  • Sous prétexte de l’attentat de Nice, l’état d’urgence est prolongé alors qu’il vient encore de démontrer qu’il ne sert à rien contre le terrorisme et ne sert qu’à combattre la lutte sociale et à démolir la démocratie.

  • L’état d’urgence n’a pas empêché l’attentat mais ce dernier a permis de prolonger l’état d’urgence. Cherche l’erreur !

  • Encore une bizarrerie de l’état d’urgence ?!!!

    Le réfugié afghan mis hors de cause par la justice restera assigné à résidence !!!

    La police judiciaire l’a mis hors de cause, mais le ministère de l’Intérieur n’était pas du même avis. Un réfugié afghan de 30 ans, soupçonné d’avoir voulu préparer un attentat sur la base d’un témoignage, est assigné à résidence depuis la fin de sa garde à vue, dont il était ressorti libre samedi dernier.

    Le ministère de l’Intérieur se fait juge d’instruction, représentant du parquet et quasiment juge des libertés et de la détention.

    Motif : cet afghan avait quatre facebooks sous quatre noms différents et c’est tout !

  • Cazeneuve maintient l’état d’urgence....

    "L’état d’urgence est une dénaturation de l’Etat de droit. C’est-à-dire que l’état d’urgence par nature doit être temporaire, c’est son rôle. Donc l’état d’urgence, c’est l’Etat de droit à condition qu’il ne dure pas. Précisément là, on est face à un état qui dure de plus en plus longtemps, et c’est ça qui est très dangereux pour l’équilibre des pouvoirs en France", estime l’avocat de la Ligue des droits de l’homme, Patrice Spinosi. Le mois dernier, le vice-président du Conseil d’Etat avait déjà jugé que cet "état de crise ne [pouvait] être renouvelé indéfiniment".

    Quant aux chiffres avancés par le Premier ministre, Patrice Spinosi les relativise : "L’argument de Bernard Cazeneuve est un peu biaisé dans le sens où il ne dit absolument pas que c’est grâce à l’état d’urgence que ces attentats ont été évités, et en réalité ce n’est pas le cas." Selon lui, "c’est la justice anti-terroriste, qui travaille sous le contrôle des juges judiciaires, qui permet d’éviter l’ensemble de ces attentats. Il n’est pas du tout acquis que l’état d’urgence soit encore utile."

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