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Octobre 2015 - Quoi de neuf à l’APHP (hôpital public)

mardi 13 octobre 2015, par Robert Paris

Il a peur d’y laisser sa chemise

Chacun sait qu’Hirsch est resté inquiet de la colère des personnels de l’APHP, suite au mouvement de mai-juin dernier dans lequel il a été personnellement pris à partie parce qu’il prétendait imposer sa « réforme » pourrie. On vient d’en voir une manifestation visible : ce responsable des hôpitaux s’est mis en effet à porter une vieille chemise élimée, manifestement un reste de son époque Emmaüs. Les mauvaises langues diront que c’est la leçon qu’il a tirée de l’expérience cuisante du DRH d’Air France. Comme quoi la peur peut effectivement changer de camp…

Les fleurs du mal, moins la poésie…

A l’hôpital Saint-Antoine, la consultation Baudelaire est dans le collimateur de la direction. A ceux qui revendiquent de l’effectif, elle a comme réponse la remise de chronomètres. Ces chronomètres sont censés prouver qu’on peut travailler plus vite et en étant moins nombreux… L’expérience a été faite en Ortho et quand ces mêmes responsables ont voulu élargir sa méthode de sprint à la consultation Baudelaire, en réponse à la demande d’un archiviste, elle s’est heurtée à des remerciements polis… Baudelaire est spécialisé dans la consultation gratuite pour les SDF, sans papiers, immigrés et démunis. C’est dire que l’APHP se débarrasserait volontiers de ce centre de polyclinique, préférant les services qui rapportent. Si vous entendez un tictac dans le couloir, ne vous inquiétez pas, c’est celui que ces responsables ont dans la tête...

Ils cautionnent des suppressions de primes !

A l’hôpital Cochin, les syndicats ont distribué des tracts étonnants qui dénonçaient l’attribution d’une prime aux personnels du Pool, auxquels des changements de services sont imposés tous les mois et ont affirmé que cette prime des personnels du Pool était prise sur l’enveloppe de tous les agents ! C’est une manière mensongère de présenter les choses : c’est une prime spécifique de mobilité qui a été supprimée aux personnels du Pool et cela n’a rien à voir avec la prime semestrielle de tous les autres personnels. Curieuse attitude que celle de la CGT, prétendant que l’argent donné au Pool serait pris aux autres services !!! Les syndicats CGT et CFDT s’accusent d’ailleurs mutuellement d’avoir magouillé avec la direction dans des négociations particulières sur ce thème et on se demande si là, ils ne disent pas tous la vérité. Quant à nous, nous estimons que la seule prime qui est prise sur notre enveloppe, c’est celle des chefs d’établissement et des hauts cadres et il faut la reverser à tous les personnels !!!

Vous avez dit « trahison », comme c’est bizarre…

Lors du dernier mouvement de l’APHP, les syndicats n’avaient qu’un seul mot à la bouche : l’unité de l’intersyndicale, qu’il ne fallait surtout pas rompre, quitte à couvrir les négociations clandestines de certains syndicats, les acceptations séparées de certains rapports d’Hirsch et autres déclarations particulières de chaque syndicat. Les mêmes syndicats font maintenant mine de découvrir que la CFDT ferait bande à part, et retrouverait Hirsch pour négocier dans les coins… SUD s’indigne et écrit : « CFDT trahison ! ». FO fait de même. On se demande si ces syndicats ne font pas dans l’antisyndicalisme primaire. SUD écrivait pourtant un tract intitulé "Pour en finir avec le fantasme de la trahison" et affirmant qu’il ne fallait surtout pas parler de trahison syndicale… A l’époque c’était SUD et CFDT qui avaient accepté de transmettre aux agents le projet de rapport de Hirsch et de le cautionner ! SUD écrit maintenant : « Nous pensions que le front uni de l’intersyndicale pourrait perdurer et s’amplifier contre ce projet de réorganisation du temps de travail. » Et c’est sans doute tout à cette pensée unitaire que SUD avait, séparément et aux côtés de la seule CFDT, accepté le rapport d’étape de Hirsch. Le 24 juin, dans son communiqué, Sud Santé affirmait en effet que, dans le « relevé de conclusions » de Hirsch soutenu par CFDT et SUD, Hirsch aurait « reconnu l’ampleur du mouvement social dans l’institution, et l’intersyndicale comme interlocuteur » et déclarait que dans ce relevé de conclusions de Hirsh « les avancées sont réelles », avant de se rétracter. Et SUD écrit maintenant dans son tract que : « M. Hirsch avait certifié qu’il ne ferait pas d’accord sans les organisations syndicales majoritaires : CGT et SUD ». Vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre… On passe d’un coup de la religion de l’intersyndicale à l’accord des syndicats majoritaires qui laisse de côté les autres syndicats… Et SUD de s’indigner à juste titre : « Si nous étions esclaves, la CDFT négocierait la longueur de nos chaînes et la taille du fouet ! » Au fait, connaissez-vous un seul syndicat qui a refusé de négocier avec Hirsch quand les manifestants conspuaient dans la rue les négociateurs ? Aucun et certainement pas plus SUD que les autres ! On vient de voir à Air France que tous les syndicats sont prêts à négocier les reculs même quand les salariés sont révoltés par les mesures scandaleuses du patron et qu’ils dénoncent plus volontiers les salariés en colère qu’on menace de licencier sec que les patrons qui veulent les jeter à la rue ! Tirons-en la leçon et décidons que nous n’avons pas d’autres représentants que nous-mêmes dans les luttes à venir…

Les journées se suivent et se ressemblent

Lors de la « journée d’action » du 17 septembre, il n’y avait pas grand monde dans la rue et dans la grève et pour cause : c’était une entourloupe des appareils syndicaux pour faire croire qu’ils sont mobilisés tout en épuisant les forces des salariés. On connaît bien cette tactique qui a déjà porté ses fruits lors du mouvement des retraites ou dans des grèves comme à Radio France. Une journée par ci, une journée par là et les grévistes s’épuisent au lieu d’épuiser leurs adversaires, patrons et gouvernement. N’est-ce pas la même méthode qui a mené à l’échec toutes ces dernières années de la SNCF au secteur social, en passant par Areva, France Télévisions et autres ? Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est pas cela qui les a arrêtés en si bon chemin : le 17 septembre a été suivi du 8 octobre et on se doute qu’il y en aura encore en novembre et en décembre. Mais nos adversaires ne reculeront jamais tant que ce sera les dirigeants syndicaux qui dirigeront nos luttes. Tant qu’on ne décidera pas que ce sont les personnels eux-mêmes, organisés en comités et fédérés, qui décident des buts et des moyens d’action. Le véritable syndicalisme n’a rien à perdre à l’auto-organisation en comités, en coordinations, en assemblées générales. C’est seulement la bureaucratie syndicale qui n’en veut pas…

Coupes sombres

Marisol Touraine vient d’annoncer qu’elle voulait encore effectuer trois milliards d’euros d’économies jusqu’en 2017. Cela ne l’empêche pas de distribuer partout des déclarations sur l’amélioration attendue de la Santé en France, de la gestion des hôpitaux et autre balivernes. L’Avare de Molière affirmait déjà qu’il voulait qu’on en fasse plus avec moins d’argent…

La chasse aux effectifs est lancée

Les responsables hospitaliers ont reçu des consignes strictes relativement aux embauches : ne pas embaucher, même sous forme de CDD ou d’intérimaires. Faire durer le plus possible les trous dans les effectifs, faire la sourde oreille, envoyer promener les demandes, mettre en avant les déficits financiers, souligner la nécessité de faire des efforts pour combler les trous, etc. Il ne faut pas prendre des CDD pour quelques mois. Il ne faut pas non plus prendre des intérimaires. Il ne faut surtout pas stagiariser les CDD actuels. On ne peut renouveler des CDD mais au compte-goutte, à minima. Il ne faut pas remplacer systématiquement les personnels en congés. Il faut seriner toujours la même chanson : ce qui coûte le plus cher à l’hôpital public ce serait les emplois et il faut cacher les dépenses de matériel, les cadeaux aux trusts pharmaceutiques, les dépenses de construction et les profits réalisés par les banques sur le dos de l’APHP, sans parler des ponctions de l’Etat. Et la direction rappelle à ses responsables qu’elle compte avant tout récupérer des RTT pour imposer ainsi la solution du manque d’effectifs. Qui peut croire Hirsch quand il prétend qu’il a tout remis sur la table alors qu’il dit exactement le contraire à ses responsables par ses notes internes ? Personne !!!

Leur démocratie syndicale, c’est : « fermez là, je cause ! »

La bureaucratie de SUD a tiré les leçons du dernier mouvement de mai-juin. Loin de regretter d’avoir cautionné les mensonges de Hirsch, loin de regretter d’avoir négocié sous les huées des agents de l’APHP qui manifestaient, loin d’en tirer l’idée que les salariés devraient décider eux-mêmes de leur lutte et des moyens de la mener, elle s’attaque à tous les salariés et militants qui ont remis en question les politiques syndicales, les plus combatifs ou les plus militants, y compris les militants du NPA qui ne critiquaient pas ou très modérément. Elle envoie des rappels à l’ordre, des menaces, prétend avoir été accusée injustement, prétend que ses bureaucrates ont été bousculés, prétend qu’elle a été accusée de trahison, etc. Exclusions et attaques suivent qui montrent que la bureaucratie de SUD ne vaut pas plus cher que celle des autres centrales syndicales.

On reste en éveil !

Les anesthésistes ont fait grève et manifesté à Paris. Face à leurs revendications salariales non satisfaites, toujours les mêmes discours anesthésiants de la ministre et de ses sous-fifres de la Santé et des hôpitaux ! Mais inutile de croire qu’ils vont nous endormir avec de bonnes paroles : l’anesthésie par hypnose, on connaît aussi…. Quand on revendique, anesthésistes ou pas, c’est la direction qui joue les endormis, et c’est tous ensemble, tous les personnels de la Santé, qui pouvons la réveiller !

Interruption volontaire de moyens

Marisol Touraine ne tarit pas de déclarations autosatisfaites affirmant qu’elle défend et étend les IVG. La réalité est tout autre : fermetures de centres, diminution de moyens, diminution d’effectifs, etc. Ceux qui en restent au discours médiatique ne sont pas dans la réalité et, bien entendu, les média ne donnent pas la parole au personnel ni aux femmes qui se heurtent à l’absence de moyens et se contentent de se féliciter de ces belles déclarations…

Un gouvernement des banquiers et des trusts

Haro sur les fonctionnaires, a déclaré Macron, immédiatement soutenu par Valls. Vous avez là toute l’image de ce qu’est vraiment le gouvernement Hollande, dont tous les syndicats disaient qu’il allait nous sauver de Sarkozy, au moment de la lutte des retraites…Il n’a de belles déclarations d’amour qu’en direction des patrons.


Air France : quand le DRH perd sa chemise, les syndicats se dévoilent

Traiter des salariés en colère contre leur patron maître chanteur et licencieur comme des bandits, voilà ce que vient de faire le gouvernement Hollande-Valls en faisant arrêter à leur domicile des salariés d’Air France qui, sous le coup de la colère, ont bousculé leurs patrons.

Alors que les accidents d’avion inquiètent le grand public, que l’on apprend que des commandants de bord trop âgés, malades, pas assez compétents, trop précaires sont de plus en plus employés par les compagnies en prenant un avion après l’autre sans temps de repos, la compagnie Air France n’avait rien trouvé de mieux que de vouloir imposer, sous prétexte de difficultés financières, que les pilotes fassent une quantité d’heures en plus, perdent des jours de repos, perdent des heures de pause, perdent des effectifs.

La direction d’Air France prend ainsi le risque de casser psychologiquement des centaines de pilotes d’avions, pilotes qui, perdant du coup le moral du fait des menaces sur leurs emplois, risquent de mener à de nouveaux accidents d’avions par suicide du pilote, comme celui de la Germanwings qui craignait de perdre son emploi avant de jeter son avion contre une montagne…
Et tout le monde, média, hommes politiques, patrons et syndicats s’étonnent que les salariés aient pris le coup de sang et secoué le DRH et son comparse, venus annoncer au CCE d’Air France que la compagnie risquait de licencier de 3000 à 5000 salariés, y compris des licenciements secs et que cela n’empêcherait pas de s’attaquer aux salaires, aux primes, aux horaires et on en passe…

Un tract CGT intitulé « Toutes les violences se condamnent ! » affirme : « La CGT condamne les agressions physiques qui ont eu lieu ce jour. La CGT condamne tout aussi fermement l’attrition et les licenciements que la direction s’apprête à mettre en œuvre. » Autant de condamnation pour les salariés licenciés en colère que pour leur patron licencieur !!! Et vous appelez cela un syndicat des salariés ?!!!
« On ne voulait pas que le CCE soit envahi », a dit Kemoune, dirigeant CGT d’Air France, à l’AFP, tout en soulignant l’étroite collaboration entre la CGT et la direction d’Air France. Selon lui, la CGT avait « prévenu » la direction de la colère des salariés et imploré pour que la direction renforce le dispositif de sécurité contre les travailleurs.
Ainsi la principale critique émise par la CGT vis-à-vis la direction d’Air France était qu’elle n’avait pas suivi ses conseils et dirigé davantage de policiers contre les grévistes. « Comme d’habitude, elle ne nous a pas écoutés, maintenant qu’elle en assume les conséquences », a-t-il dit. Mais écoutés en quoi ? Ils avaient conseillé au PDG d’appeler la police !

En réalité, ce qui est étonnant, ce n’est pas que des salariés, attaqués, menacés, provoqués, et insultés, prennent le coup de sang, c’est que ceux qui se proclament leurs syndicats, des organisation de défense des salariés et pas des patrons, n’aient pensé en l’occurrence qu’à défendre… les patrons contre les « violences » des salariés !
Mais, quand on menace quelqu’un de lui enlever son emploi, qui est à l’origine de la violence, le salarié ou son licencieur ?!!! Poser la question, c’est y répondre…

Tel n’a pas été l’avis des dirigeants syndicaux, trop habitués à passer leur temps en conciliabules avec les patrons et jamais en réunions avec les salariés, et qui ne demandent qu’une chose : que les négociations se poursuivent et qu’elles continuent de leur donner de l’importance, quitte à ce que ces « négociations » se concluent sur des énormes reculs pour les salariés. Tous ces « chefs » syndicaux ont dénoncé « les violences » des salariés qui ont envahi le CCE, ont pris physiquement à parti le DRH et son sous-fifre, lui enlevant ses habits et le contraignant à fuir pour éviter d’être davantage mis à mal. Tous ces négociateurs en chef ont signé un communiqué commun selon lequel ils ne soutenaient nullement les salariés en colère et n’étaient venus que pour dialoguer, et ne souhaitaient que de reprendre des discussions gentil-gentil avec leur patron gentil-gentil, que de participer aux décisions pour envisager les sacrifices qui étaient acceptables à leurs yeux, sans songer qu’ils étaient inacceptables aux yeux des salariés.

Et tous ces syndicats ont conclu en cœur qu’ils en appelaient au gouvernement pour « s’impliquer davantage dans le conflit », comme si, dans le conflit d’Air France, le gouvernement n’avait pas déjà montré par les voix de Sapin, Valls, Macron entre autres qu’il était complètement du côté du patron maître chanteur et licencieur. Sapin avait déjà déclaré que ceux qui refusaient les sacrifices n’étaient qu’ « une minorité de salariés », des agitateurs, des privilégiés et on en passe des meilleures de la part de Valls et Macron… Qui peut croire que le gouvernement va maintenant s’impliquer aux côtés des salariés, c’est en tout cas le baratin des leaders syndicaux d’Air France qui montrent ainsi dans quel camp ils se situent : ils comptent sur l’Etat pour les sauver… des salariés radicaux…

Tout ce que fait Valls, auquel les syndicats ont fait appel, c’est de traiter les salariés révoltés de « voyous » alors qu’ils sont seulement victimes de patrons maître chanteurs et d’un Etat au service des patrons voyous ! Valls s’est dit entièrement du côté du patron d’Air France.

Rappelons que ces mêmes leaders syndicaux avaient imposé aux salariés en grève en 2014 de reprendre le travail alors que la lutte commençait et menaçait de mettre la direction au pied du mur, que ces mêmes leaders syndicaux avaient affirmé que désormais ils seraient capables, grâce à la grève, de mieux négocier avec la direction et d’éviter des plans catastrophiques. En réalité, à peine la grève terminée, le patron d’Air France avait réaffirmé que ces plans anti-sociaux restaient inchangés.

Bien sûr, le grand public est submergé par des annonces des média, qui parlent à la fois des difficultés financières d’Air France et des prétendus privilèges des salariés d’Air France…

Bien sûr, ces mêmes média, ainsi que les hommes politiques et le gouvernement, quand ils parlent de privilèges ne veulent pas dénoncer les grands patrons d’Air France auxquels on ne demande bien entendu aucun sacrifice, ne veulent pas mettre en cause les profits réalisés par l’Etat sur les compagnies d’aviation, ne serait-ce que par les montants des redevances d’aéroport, les plus élevés d’Europe et aux augmentations les plus importantes ces dernières années (quatre fois l’inflation !). Cela signifie que le trou d’Air France provient lui-même du trou dans les caisses de l’Etat, lui aussi causé par les cadeaux de milliards aux banques, aux trusts, aux bourses, à tous les capitalistes, trou qui s’est propagé non seulement à Air France mais à la SNCF, aux hôpitaux, aux universités, à la recherche, à tous les services publics. Les suppressions d’emplois d’Air France sont donc causés par exactement les mêmes causes que les suppressions d’emplois à l’APHP, à la SNCF, à EDF, à La Poste, partout…

Les syndicats, que l’on vient de voir si soucieux de la chemise et de la sécurité de leur DRH chéri adoré, le sont beaucoup moins pour unir tous ces salariés menacés pour exactement les mêmes raisons. Bien au contraire, ils tiennent absolument à ne pas unir les luttes des salariés, même quand, par hasard, elles ont lieu en même temps comme récemment celle des personnels hospitaliers et des enseignants. En 2014, il en avait été de même avec les luttes d’Air France, de PSA, de la SNCM et de la SNCF, soigneusement divisée et séparées et menées dans le mur par ces mêmes dirigeants… Ces directions syndicales avaient eu soin pendant ce temps de se débarrasser de leurs militants les plus radicaux et qui risquaient de ruer dans les brancards en voyant les reculs massifs acceptés par ces prétendus dirigeants syndicalistes… Et tous ont imposé aux salariés de reprendre le travail, à la SNCF comme à Radio France, à la SNCM comme à PSA, leur ont imposé des luttes séparées, laissant dans l’isolement notamment les bagagistes des aéroports en lutte ou encore les hôpitaux psychiatriques ou des certains autres hôpitaux. Comme ils avaient laissé isolés les raffineries en lutte en 2010 en plein mouvement des retraites et isolée aussi l’hôpital Tenon en grève…
La colère que ressentent les personnels d’Air France provient aussi de cette impasse des luttes, impasse qui n’est pas le fait de la nature ni de la fatalité mais le fait des politiques des directions syndicales, qui, même lorsque le rapport de force est favorable comme récemment dans les hôpitaux APHP mobilisés massivement contre Hirsch, s’ingénient à sauver nos adversaires patronaux et gouvernementaux.
Le coup de colère est certes nécessaire et il est significatif qu’il dévoile d’abord la complicité des appareils syndicaux avec nos adversaires, mais il est nécessaire qu’il aille plus loin, qu’il déborde ces appareils, mène à l’auto-organisation des salariés, se dirigeant eux-mêmes, décidant eux-mêmes de ce qui n’est pas négociable, décidant eux-mêmes des moyens et des buts, décidant eux-mêmes des méthodes d’action, se structurant eux-mêmes non seulement dans un site, dans une entreprise mais au-delà entre les professions, entre les entreprises, entre privé et public.

Il faut que la peur change de camp, oui, mais, pour que ce soient les patrons qui y laissent leur chemise, il faut que les salariés se décident à se diriger eux-mêmes et à envoyer promener tous les porte-flingues des patrons et du gouvernement, y compris les patrons et petits chefs syndicaux…

Et, pour commencer, répondre aux menaces de mise en examens de salariés en colère par la grève générale reconductible et dirigée par nous-mêmes…

Messages

  • Les collègues du Pr Jean-Louis Megnien sont sous le choc Jeudi après-midi, ce cardiologue de 54 ans s’est suicidé à l’hôpital européen Georges Pompidou, où il travaillait, en se jetant par la fenêtre d’un étage de l’établissement. L’annonce a été faite ce vendredi par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), confirmant une information du Figaro.

    Selon l’AP-HP, un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire s’est tenu en urgence ce vendredi matin dans ce même hôpital, « en présence de Martin Hirsch », le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. « Celui-ci a indiqué combien l’institution, touchée par ce drame, prenait au sérieux cet événement tragique », annonçant « la saisine de la cellule d’analyse des suicides », a poursuivi l’AP-HP.

    C’est à cette cellule qu’il « appartiendra d’analyser les liens éventuels avec les conditions et l’environnement de travail » du médecin. « Comme elle l’a fait dans d’autres cas », elle procédera « à une analyse complète des circonstances qui ont pu provoquer ce geste », a souligné l’AP-HP. Une enquête policière a été ouverte et les policiers ont saisi les ordinateurs de Jean-Louis Megnien.

    En arrêt maladie pendant neuf mois pour une dépression, le cardiologue avait repris le travail lundi. Selon une source syndicale, il aurait notamment souffert des différents événements ayant égratigné l’image de l’hôpital Pompidou, comme les interdictions d’exercer visant le chirurgien star Lantieri ou les affaires de fichiers illégaux révélées en 2014.

    Il y a quelques mois, plusieurs de ses collègues avaient alerté Martin Hirsch et la directrice de l’hôpital, Anne Costa, ainsi que le patron de « risques suicidaires » en raison, selon eux, de « harcèlement moral ».

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