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Edito - Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre

mardi 21 avril 2015, par Robert Paris

Edito – « Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre », disait Einstein.

Que de fois aura-t-on entendu que les patrons qui licencient et ferment des usines vont résoudre la question du chômage, que les gouvernements qui suppriment des emplois publics et cautionnent les licenciements des patrons et les récompensent par des cadeaux fiscaux vont combattre la hausse du nombre de chômeurs ? Et on entend le même genre de balivernes concernant les gouvernants qui multiplient les guerres et qui prétendent lutter pour la paix du monde ou encore les responsables de la finance mondiale qui ont mené à l’effondrement de 2007-2008 et qui affirment que, grâce à eux, cela ne se reproduira plus car la finance devrait, un jour, s’auto-réformer. De telles affirmations devraient seulement susciter un vaste éclat de rire ! Tout comme les déclarations des responsables syndicaux qui affirment, par leur stratégie, empêcher les patrons et le gouvernement de nous sacrifier de plus en plus alors que c’est justement leur haute stratégie qui nous a menés dans le mur au lieu de permettre d’organiser la contre-offensive ouvrière. Comment prétendre que ce sont les adversaires du monde du travail qui vont nous aider à nous sortir de l’ornière et de l’impasse ? C’est le raciste Valls qui prétend lutter contre le racisme. C’est le grand adepte de la première guerre mondiale Hollande, lui qui déclare qu’il est pour Clémenceau contre Jaurès, qui prétend lutter pour la paix du monde. Tout comme c’est Sarkozy qui prétendait lutter pour l’augmentation des salaires ou Hollande pour l’emploi !

Les mêmes affirment sans cesse combattre la hausse des dettes de l’Etat tout en ne cessant pas de supprimer les impôts et les taxes des capitalistes. Comme si ceux qui ne cessent de distribuer des milliers de milliards de dollars aux marchés, aux financiers, aux banquiers et aux capitalistes pouvaient en même temps combattre la hausse de la dette publique !

Et le plus courant n’est-il pas d’affirmer que c’est ceux qui ont plongé le monde capitaliste dans sa pire catastrophe en 2007-2008 qui vont en combattre les causes. Avec une autre contradiction curieuse : ils ne nous disent jamais quelles sont les causes profondes de la situation profondément originale du capitalisme post-2007.

Mais il reste encore les « réformistes » politiques et syndicaux, ceux qui affirment qu’il faut demander aux gouvernements d’améliorer les politiques capitalistes pour sauver le système, en répartissant mieux les richesses. Eh oui, on va demander à moins de 1% de la population mondiale qui détient toutes les richesses de les redistribuer et ils vont le faire volontairement à la demande des gouvernants alors que toute l’histoire du monde capitaliste nous apprend que tous les gouvernements bourgeois ne sont rien d’autre que la chambre d’enregistrement des besoins de ces mêmes capitalistes !

C’est comme de prétendre que nos luttes devraient servir à proposer aux gouvernants de mener des « bonnes réformes » comme l’affirment nos dirigeants syndicaux. Comme si on ne savait pas que le drapeau des réformes n’était rien d’autre que la tenue camouflage des attaques antisociales pour détruire toutes les aides sociales et services publics ! Comme si on ne savait pas que réformer c’est détruire, comme l’ont bien montré les retraites, la santé, l’éducation et la recherche !

C’est comme de prétendre que les dirigeants des appareils syndicaux sont « nos » dirigeants alors qu’aucun travailleur et même quasi aucun militant syndicaliste ne les a même choisis puisque c’est un tout petit bout de l’appareil bureaucratique qui choisit les dirigeants de tous les syndicats, de manière tout ce qu’il y a de plus anti-démocratique , comme si one savait pas que ce ne sont plus les cotisations des syndiqués qui nourrissent financièrement ces appareils coupés de la base des travailleurs depuis des décennies et qui ont cautionné toutes les politiques de la bourgeoisie.

On nous dit de faire grève, de manifester, de nous faire entendre (ou de « bien voter ») pour demander à des boucs de nous sortir du lait !

Demander à Hollande, Sarkozy ou Le Pen de nous sauver, c’est aussi absurde que de demander à la pluie de nous sécher !

Einstein a raison : nous ne devons pas compter sur ceux qui ont causé les problèmes pour les résoudre, ni aux exploiteurs pour supprimer les conséquences de leur système d’exploitation, ni aux bureaucrates pour rompre les conséquences catastrophiques pour les luttes de leurs stratégies de défaites ouvrières, ni aux politiciens menteurs de combattre les mensonges politiques, ni aux licencieurs de combattre les licenciements, ni aux profiteurs de redistribuer les richesses de manière plus juste, ni aux fauteurs mondiaux de guerre de combattre pour la paix du monde, ni aux plus grands terroristes impérialistes de combattre le terrorisme !

Ce n’est pas les gouvernants qui vont sauver le peuple syrien, pas plus qu’ils n’en ont sauvé les peuples afghan, irakien, libyen, etc.

Ce n’est pas ceux qui font monter les tensions en Ukraine, en y armant des bandes fascistes, qui vont nous éviter la marche à la troisième guerre mondiale.

Ceux qui justifient et glorifient les deux premières guerres mondiales ne risquent pas d’empêcher la troisième car c’est le capitalisme qui a rendu nécessaire les deux premières et pas la lutte contre des dictatures et des fascismes. Pas plus que cela ne sera la lutte contre des dictatures et des terrorismes qui causera la prochaine mais l’effondrement économique du système capitaliste qui amènera les classes dirigeantes à préférer la barbarie mondiale plutôt que la révolution socialiste mondiale !

On ne peut pas compter, pour sauver les peuples du monde, sur ceux qui les ont jeté dans la barbarie la plus atroce, celle des génocides juif, rom, arménien ou rwandais.

Le terrorisme, les USA savent ce que c’est, eux qui ont fait pleuvoir un déluge de bombes sur Dresde, Hambourg, Berlin, Dunkerque, Toulon, Rouen et bien d’autres villes de France, sur Tokyo, Hiroshima et Nagazaki mais aussi sur la Corée, le Vietnam, le Cambodge, l’Afghanistan, l’Irak, eux qui ont massacré et torturé et massacré les peuples de Colombie, du Guatemala ou du Chili, mais aussi des Philippines ou d’Indochine.

Non, ce n’est pas eux qui vont combattre la montée du terrorisme car c’est leurs intervention armées qui l’on semé quand ils ne l’ont pas directement créé, financé et armé.

Non, le peuple travailleur ne sera pas sauvé des conséquences, devenues catastrophiquement dangereuses, du système capitaliste par d’autres que par lui-même. Il ne le sera par des hommes, par des gouvernants, par des classes dirigeantes ni par des Etats à leur service. Il n’y aura pas de reprise économique, pas de réforme du système, pas de solution de sauvetage.

L’humanité ne sera pas sauvée par ceux-là même qui l’ont plombée et la menacent mortellement.

Le peuple travailleur a d’autant moins de raison de chercher des sauveurs (que ce soit parmi les politiciens, les partis bourgeois, y compris de gauche, de gauche de la gauche, d’extrême gauche officielle, les syndicats, les institutions de toutes sortes que, par lui-même, il détient une force de transformation sociale qu’aucun de ces organismes n’a jamais eu en mains.

Ce sont les travailleurs qui peuvent demain constituer la forme d’organisation capable de devenir la base d’une nouvelle société, fondée sur de nouveaux rapports sociaux, sur un nouveau mode de production et sur une nouvelle sorte de démocratie : le pouvoir direct des producteurs dans l’intérêt de tout le peuple travailleur. Ce n’est pas une utopie dépassée comme le croient certains mais une perspective vitale depuis les signes de fin de vie du système capitaliste.

« Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre » disait Einstein. Il disait encore : « Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. » ou bien « Triste époque que celle où il est plus difficile de briser un préjugé qu’un atome. » Et aussi : « Notre monde est menacé par une crise dont l’ampleur semble échapper à ceux qui ont le pouvoir de prendre de grandes décisions pour le bien ou pour le mal. La puissance déchaînée de l’homme a tout changé, sauf nos modes de pensée, et nous glissons vers une catastrophe sans précédent. Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre. »

Messages

  • Pour éviter que les salariés ne soient embauchés qu’en CDD, Hollande supprime les avantages du CDI !!!

    Interrogé sur Canal+ sur la fin du CDI - 86% des contrats signés l’année dernière ont été à durée déterminée, majoritairement de moins d’un mois - le Président de la République a tenté de rassurer les employeurs. "Pour les entreprises qui craignent d’embaucher car elles ont peur de ne pas pouvoir licencier, on va dire, qu’en cas de contentieux, les Prud’hommes devront décider en trois mois, six mois maximum, et que les indemnités de licenciement seront déjà fixées dans un barème. Le risque d’embaucher en CDI disparaîtra", explique François Hollande.

  • La prime de 40€ des petites retraites n’est toujours pas versée pour 800.000 retraités ! Même les « générosités » chichement calculées de Hollande-Valls, ils les lâchent avec des élastiques…

  • Selon les chiffres de l’Insee, on déplore une forte progression du taux de grande pauvreté, c’est à dire des gens qui vivent avec moins de 50 % du revenu moyen. Les familles monoparentales ou les jeunes sont les catégories les plus touchées. En 2011, 8,7 millions de personnes, soit 14,3% de la population, vivaient avec 977 euros mensuels.

  • Pour « mettre fin à l’hécatombe de migrants en Méditerranée », Amnesty International réclame à l’Union européenne des mesures concrètes, en particulier le lancement immédiat d’une opération humanitaire internationale, dans un rapport dénonçant les "naufrages de la honte". C’est juste de dénoncer les Etats qui laissent volontairement mourir les migrants mais cela ne l’est pas de faire croire que ces mêmes Etats vont demain sauver les migrants ! On ne compte pas sur le pyromane pour éteindre les feux ni sur l’assassin pour sauver les victimes !

    L’Union européenne ne vise pas à sécuriser les voyages des migrants mais à les interdire !

    L’Union européenne ce prononce ce jeudi sur le lancement d’une "mission de sécurité et de défense", visant à lutter contre l’immigration clandestine.

    Rappelons qu’elle avait conclu un accord avec Kadhafi qui lui permettait d’envoyer les migrants dans des prisons spéciales libyennes qui étaient de véritables enfers pour immigrés clandestins !!!!

    • Tous ceux qui demandent à l’Etat, "cette bande d’hommes en armes", les tueurs de la bourgeoisie, de sauver le peuple sont des menteurs, qu’ils demandent de sauver les sans papiers, de sauver les chômeurs, de sauver les travailleurs, de sauver les femmes ou les enfants, ce sont de terribles menteurs. L’Etat n’est pas là pour sauver les peuples mais pour sauver les classes dirigeantes et toute proposition du genre "l’Etat pourrait faire ceci" ou même "l’Etat devrait faire cela" ou encore "pousser à l’Etat à faire ceci ou cela" est un piège. Quand on pousse un tigre, on ne fait que le rendre plus agressif. Un tigre, il faut l’abattre, c’est tout.

  • Einstein écrit :

    La soif du profit, ajoutée à la concurrence que se livrent les capitalistes, est responsable de l’instabilité dans l’accumulation et l’utilisation du capital qui conduit à des dépressions de plus en plus graves. La compétition sans limites génère un énorme gaspillage de travail et cette paralysie de la conscience sociale des individus que j’ai mentionnée plus haut.

    Je considère la paralysie des individus comme la pire malfaisance du capitalisme. Notre système éducatif tout entier souffre de ce mal. Une attitude exagérée de compétition est inculquée à l’étudiant qui, en guise de préparation à sa carrière future, est formé à vouer un culte à sa réussite dans l’âpreté au gain.

    Je suis convaincu qu’il n’y a qu’une seule façon d’éliminer ces maux dangereux, à savoir par la mise en place d’une économie socialiste, accompagnée d’un système éducatif tourné vers des objectifs sociaux.

    Dans une telle économie, les moyens de production sont possédés par la société elle-même et sont utilisés selon un mode planifié. Une économie planifiée qui ajuste la production aux besoins de la communauté, distribuerait le travail à faire entre ceux qui sont capables de travailler et garantirait des moyens d’existence à chaque homme, femme et enfant. Outre la promotion de ses capacités innées propres, l’éducation de l’individu tenterait de développer en lui le sens de la responsabilité pour ses congénères plutôt que la glorification du pouvoir et de la réussite qui prévaut dans la société présente.

  • S’ils s’obstinent à faire de nous des victimes de leurs crises, de leurs guerres, des esclaves de leur surexploitation, des chômeurs et des mendiants de leurs effondrements économiques du système, ils sauront bientôt que nos luttes visent à leur enlever usines, banques, capitaux et pouvoir d’Etat et à donner toutes les richesses des capitalistes et tout le pouvoir aux conseils de travailleurs, de précaires, de chômeurs et de retraités.

  • « Plusieurs décisions sont prises », a déclaré Hollande soulignant qu’il parlait en tant que chef des Forces armées. Le budget actuel de la défense, de € 31,4 milliards, sera augmenté de € 600 millions supplémentaires l’année prochaine et de jusqu’à € 1,5 milliards en 2019. Paris se prépare à réviser la loi sur les dépenses militaires de 2014-2019 le 20 mai prochain pour « dégager € 3,8 milliards de crédits supplémentaires sur les quatre années », selon Hollande.

    Ces dépenses militaires supplémentaires proviendront d’une augmentation du pillage de la classe ouvrière au moyen de mesures d’austérité et de coupes sociales imposées par le PS (Parti socialiste) de Hollande. Celui-ci a en effet caractérisé l’augmentation des dépenses militaires comme « un effort important », « c’est même un effort considérable » a-t-il dit.

    Et jeudi, le ministre des Finances Michel Sapin annonçait des coupes budgétaires dans les soins de santé et le logement. « Il est légitime que la priorité aille à la sécurité, » a-t-il déclaré à la station de radio Europe1.

    La chaîne de télévision Bloomberg a cité des sources du ministère des Finances disant que « le budget du logement, qui comprend les subventions pour les familles et les étudiants ainsi que des aides financières aux constructeurs d’habitations, sera réduit et le ministère concerné sera invité à mieux répartir ses ressources ». Les soins de santé, qui ont déjà subi d’importantes réductions de dépenses cette année, seront au centre des efforts visant à réduire les dépenses en 2016.

  • « Je vois les hommes se différencier par les classes sociales et, je le sais, rien ne les justifie si ce n’est la violence.

    Einstein dans « Comment je vois le monde »

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