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Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe
mercredi 22 avril 2015, par
Einstein en 1901 :
« Il paraît que je ne suis dans les bonnes grâces d’aucun de mes anciens professeurs. »
Einstein à Besso en 1903 :
« Je ne chercherai pas à obtenir un doctorat car, après tout cela ne serait pas d’une grande utilité et toute cette comédie finit par m’ennuyer. »
Planck écrivait en 1911 à propos de la personnalité d’Einstein :
« Mr Einstein est un des esprits les plus originaux que j’aie connu, malgré sa jeunesse il a pris un rang très honorable parmi les premiers savants de son temps. Ce que nous devons surtout admirer en lui, si la facilité avec laquelle il s’adapte aux conceptions nouvelles et sait en tirer toutes les conséquences. Il ne reste pas attaché aux principes classiques et, en présence d’un problème de physique, il est prompt à envisager toutes les possibilités. »
A propos de sa biographie par son gendre, Einstein écrivait en préface :
« Ce qui est peut-être un peu négligé, c’est l’irrationnel, l’inconsistant, le bizarre, et même le petit grain de folie que la nature, créatrice intarissable, sème rien que par amusement, semble-t-il, chez un individu. »
Albert Einstein dans « Comment je vois le monde » :
« La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même car le progrès moral de la société dépend exclusivement de son indépendance. »
« Il n’a donc pas manqué d’arriver que l’activité du chercheur individuel a dû se réduire à un secteur de plus en plus limité de l’ensemble de la science. Mais il y a encore pire : il résulte de cette spécialisation que la simple intelligence générale de cet ensemble, sans laquelle le véritable esprit de recherches doit nécessairement s’attiédir, parvient de plus en plus difficilement à se maintenir à hauteur du progrès scientifique. »
« C’est en fait un véritable miracle que les méthodes modernes d’enseignement ne soient encore parvenues à étouffer complètement la sainte curiosité pour la recherche. Car celle-ci est une plante extrêmement fragile qui, si elle a besoin d’encouragements, réclame surtout de la liberté, faute de quoi elle dépérit immanquablement. C’est une grave erreur de croire que la joie de l’observation et de la recherche peut croître sous l’effet de la contrainte ou du sens du devoir. »
« On a souvent dit, non sans raison, que les chercheurs en sciences de la nature étaient de piètres philosophes. S’il en était ainsi, le physicien ne ferait-il pas mieux de laisser au philosophe le soin de philosopher ? Cela est sans doute vrai dans les périodes pendant lesquelles les physiciens croient disposer d’un système solide et incontesté de concepts fondamentaux et de lois fondamentales ; mais il en va autrement à une époque où toute l’assise de la physique est remise en question, comme c’est le cas aujourd’hui. A une pareille époque, où l’expérience le contraint à chercher des bases nouvelles et inébranlables, le physicien ne peut tout simplement abandonner à la philosophie l’examen critique des fondements de sa science, car il est le mieux placé pour savoir et sentir où le bât blesse ; dans sa recherche d’une assise nouvelle, il doit s’efforcer, autant qu’il peut, de prendre conscience de la pertinence, voire de la nécessité, des concepts dont il fait usage. »
« Il faut toujours penser par soi-même. Ne rien apprendre par cœur, mais tout découvrir et, en tous cas, ne rien accepter qui ne soit prouvé. Ne rien négliger de ce qui est concevable ou imaginable. »
Albert Einstein :
« Il est plus difficile de casser une croyance que de briser un atome. »
Max Planck, inventeur des quanta avec Einstein, écrit dans "Initiations à la physique de la nature des lois physique" :
« La physique, considérée par la génération précédente comme une des plus vieilles et des plus solidement assises parmi les connaissances humaines, est entrée dans une période d’agitation révolutionnaire qui promet d’être une des plus intéressantes de son histoire. »
Le physicien Léon Lederman écrivait dans « Si l’Univers est la réponse, quelle est la question ? » :
« La science ne concerne pas le statu quo mais la révolution. »
Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe
Non seulement ce n’est pas l’institution bourgeoise et conservatrice de la science académique qui produit la nouveauté scientifique fondamentale mais c’est cette organisation qui est le principal ennemi de la création en science !
Lee Smolin dans « Rien ne va plus en physique » :
« Peut-être y-a-il un problème de méthode pour mener à bien la révolution physique. La science est une institution humaine, assujettie aux manies humaines, et fragile, puisqu’elle dépend autant de l’éthique du groupe que de l’éthique individuelle. Elle pourrait être en panne, et je crois que c’est le cas….
Un point d’accord entre tous les inquiets à propos de la physique fondamentale, est le besoin d’idées nouvelles…. Chaque physicien de ma connaissance sera d’accord pour dire qu’il manque probablement une percée essentielle.
Comment peut-on trouver cette idée manquante ? Soit quelqu’un doit admettre qu’il existe un présupposé faux, soit il doit se poser une question nouvelle : c’est celle d’une telle personne dont nous avons besoin pour garantir l’avenir de la physique fondamentale. Le problème de l’organisation est ainsi clairement posée : avons-nous un système qui permette à cette personne de dénicher ce faux présupposé, ou de poser la bonne question, tout en faisant partie de la communauté scientifique actuellement soutenue et (ce qui est aussi important) écoutée ? Acceptons-nous des rebelles créatifs qui possèdent ce rare talent, ou les exclut-on ?
Il va de soi que les personnes qui posent des questions réellement nouvelles et pertinentes sont des oiseaux rares. De plus, la capacité d’avoir une vision d’ensemble de l’état d’un champ de recherche techniquement complexe et d’y découvrir un présupposé caché ou une nouvelle direction de recherche, est de bien distincte de celles qu’on exige, d’ordinaire, comme des conditions préalables pour rejoindre la communauté physique. Etre un artisan bien formé à la pratique de son métier est une chose ; être un visionnaire en est une autre, bien différente.
Cette distinction ne signifie pas que le visionnaire ne sera pas un scientifique de haut niveau. Il doit connaître son sujet en profondeur, être capable de manipuler les instruments habituels du métier et communiquer de façon convaincante avec ce langage. Pourtant, un visionnaire n’a pas besoin d’être le physicien le plus doué et le plus compétent sur le plan technique. L’histoire démontre que les chercheurs qui deviennent visionnaires semblent parfois médiocres lorsqu’on les compare à des scientifiques mathématiquement habiles, excellents dans la résolution de problèmes. Le premier exemple est Einstein, qui n’a apparemment pas pu obtenir un poste scientifique décent quand il était jeune. Il était lent à comprendre une argumentation et facile à désorienter ; d’autres étaient beaucoup plus habiles en mathématiques… Louis de Broglie a fait une découverte stupéfiante, à savoir que si la lumière est une particule aussi bien qu’une onde, alors les électrons et les autres particules sont peut-être aussi des ondes. Il a énoncé cette idée dans sa thèse de doctorat, en 1924, qui n’a pas impressionné les examinateurs et qui serait passée inaperçue si Einstein ne l’avait pas approuvée….
Thomas Kuhn faisait la distinction entre science normale et révolution scientifique. La science normale est fondée sur un paradigme, c’est-à-dire une pratique bien définie, comprenant une théorie fixe et un corpus de questions, de méthodes expérimentales et de techniques de calcul. Une révolution scientifique advient quand le paradigme s’écroule, à savoir à l’instant où la théorie qui est fondée sur elle échoue dans la prédiction ou l’explication d’un résultat expérimental…
Pendant les périodes normales, on a besoin de chercheurs qui, quelle que soit leur capacité d’imagination (parfois élevée), travaillent efficacement avec les outils techniques ; appelons-les maîtres-artisans. Pendant les périodes révolutionnaires, on a besoin de visionnaires qui sauront montrer la voie dans l’obscurité…
Une plainte qui revient souvent parmi les visionnaires est que la formation standard en physique ignore le contexte historique et philosophique de son développement. Einstein a écrit ceci dans une lettre à un jeune professeur qui se voyait refuser d’inclure la philosophie à son cours de physique :
« Je suis tout à fait d’accord avec vous à propos de l’importance et de la valeur éducative de la méthodologie, ainsi que de l’histoire et de la philosophie des sciences. Tant de gens aujourd’hui – et même des scientifiques professionnels – me paraissent comme quelqu’un qui a vu des milliers d’arbres mais n’a jamais contemplé une forêt. La connaissance du fond historique et philosophique donne une espèce d’indépendance vis-à-vis des préjugés dont souffrent la majorité des scientifiques d’une génération. Créée par l’intuition philosophique, cette indépendance est, à mon sens, la marque de distinction entre un artisan ordinaire ou un spécialiste, et le véritable chasseur de vérité. »
(…) Quand je regardais la façon dont les chercheurs travaillaient autour de moi, il était évident que nous faisions de la science normale. Il y avait un paradigme – le modèle standard de la physique des particules. (…) Maintenant, je comprends que ma confusion était un indice de la crise que j’explore ici. Nous sommes, en effet, dans une période révolutionnaire, mais nous essayons d’en sortir en utilisant l’organisation et les instruments inadéquats de la science normale.
Ceci est mon hypothèse fondamentale de ce qui s’est passé en physique au cours des vingt-cinq dernières années. Il ne peut pas y avoir de doute sur le fait que la période actuelle est une période révolutionnaire. On est terriblement coincés et on a un grand besoin de vériables visionnaires…
Quand j’étudiais la physique dans les années 1970, on nous apprenait presque à mépriser ceux qui réfléchissaient aux problèmes des fondements. Lorsque nous posions une question au sujet des fondements de la théorie quantique, la réponse était que personne ne les comprenait bien, mais que se poser de telles questions ne faisait plus partie de la science. Le travail enseigné consistait à prendre la mécanique quantique comme donnée et de l’appliquer aux problèmes nouveaux. L’esprit était au pragmatisme, « Tais-toi et calcule ! » le mantra commun. On traitait les gens qui ne parvenaient pas à faire taire leurs doutes sur la signification de la théorie quantique comme des ratés incapables de poursuivre le travail….
Mais la révolution n’est pas achevée. Le modèle standard de la physique des particules a sans doute été un triomphe du style pragmatique, mais il semble maintenant aussi marqué par sa propre limite….
Ce dont nous avons besoin pour nous en sortir n’est rien d’autre que le retour d’une vision révolutionnaire de la science. Il nous faut des visionnaires. Le problème est qu’on n’en trouve que très peu. C’est là le résultat de longues années durant lesquelles la science les reconnaissait rarement et ne les tolérait qu’à peine….
On a ainsi conservé religieusement la pratique de la science normale comme modèle unique d’une bonne science. Même si tout le monde se rendait compte qu’une révolution est nécessaire, les membres les plus puissants de notre communauté auront oublié comment on en fait une…
Je n’ai rien contre les gens qui pratiquent la science comme un métier artisanal et dont le travail est fondé sur la maîtrise d’une technique. C’est ce qui donne à la science normale toute sa puissance. Mais c’est une lubie de croire que les problèmes des fondements pourront être résolus avec une démarche technique au sein des théories existantes… Mais les problèmes profonds, persistants, ne sont jamais résolus par le pur hasard, mais seulement par des gens obsédés par ces problèmes et qui ne se consacrent à rien d’autre que leur résolution…
La science n’a jamais été organisée d’une façon favorable aux visionnaires ; l’échec d’Einstein d’accéder à un poste universitaire n’en est pas le seul exemple. Mais, il y a un siècle, le monde académique était beaucoup plus petit et moins professionnalisé, il était plus commun de rencontrer des personnes extérieures au domaine, bien formées, possédant les connaissances nécessaires. C’était l’héritage du XIXe siècle, quand la majorité des scientifiques étaient des amateurs enthousiastes, assez riches pour ne pas devoir travailler, ou assez convaincants pour trouver des mécènes. (…)
Pour les visionnaires, le besoin de rester seul pendant une période de temps prolongée, au début de leur carrière et souvent plus tard, est une composante essentielle du travail. Alexandre Grothendieck est souvent cité comme le mathématicien visionnaire le plus important. Il a suivi une carrière particulièrement peu conventionnelle. Quelques unes parmi ses contributions majeures, qui ont fait école, n’ont pas été publiées…
Voici comment il décrit certaines de ses expériences :
« Pour le dire autrement : j’ai appris, en ces années cruciales, à être seul. (Cette formulation est quelque peu impropre. Je n’ai jamais eu à « apprendre à être seul », pour la simple raison que je n’ai jamais désappris, au cours de mon enfance, cette capacité innée qui était en moi à ma naissance, comme elle est en chacun. Mais ces trois ans de travail solitaire, où j’ai pu donner ma mesure à moi-même, suivant les critères d’exigence spontanée qui étaient les miens, ont confirmé et reposé en moi, dans ma relation cette fois au travail mathématique, une assise de confiance et de tranquille assurance, qui ne devait rien aux consensus et aux modes qui font la loi.)
J’entends par là : aborder par mes propres lumières les choses que je veux connaître, plutôt que de me fiers aux idées et aux consensus, exprimés ou tacites, qui me viendraient d’un groupe plus ou moins étendu dont je me sentirais membre, ou qui pour toute autre raison serait investi pour moi d’autorité. Des consensus muets m’avaient dit, au lycée comme à l’université, qu’il n’y avait pas lieu de se poser de question sur la notion même de « volume », présentée comme « bien connue », « évidente », « sans problème ». J’avais passé outre, comme chose allant de soi (…). C’est dans (…) cet acte de « passer outre », d’être soi-même en somme et non pas simplement l’expression des consensus qui font la loi, de ne pas rester enfermé à l’intérieur du cercle impératif qu’ils nous fixent – c’est avant tout dans cet acte solitaire que se trouve « la création ». Tout le reste vient de surcroît. »
C’est un cliché de demander si le jeune Einstein pourrait être aujourd’hui recruté par une université. La réponse est évidemment non ; il n’a pas été embauché même en son temps…
Mais la plupart des scientifiques académiques, même s’ils réussissent en termes de carrière, obtiennent des financements, publient beaucoup d’articles et participent aux colloques, ne contribuent à la science que de façon marginale…
Il existe quelques caractéristiques des universités et des centres de recherche qui découragent tout changement. La première, c’est le système des comités de lecture et d’évaluation, où les décisions sur l’avenir de tels ou tels scientifiques sont prises par d’autres scientifiques. Tout comme le système d’attribution des postes permanents, celui des comités de lecture a des avantages qui expliquent pourquoi tout le monde croit que ce système est essentiel pour une bonne pratique de la science. Mais il entraîne en même temps des coûts, et il faut en être conscient.
Je suis sûr qu’une personne ordinaire n’a pas la moindre idée du temps que les universitaires passent à prendre des décisions sur le recrutement d’autres universitaires…. Passé un certain point, un scientifique confirmé peut facilement passer tout son temps à ne faire que de la politique de recrutement… Il existe un débat animé entre les physiciens sur la raison pour laquelle, en physique, il y a moins de femmes et de Noirs que dans les domaines de difficultés comparables comme les mathématiques ou l’astronomie. Je crois que la réponse est simple il s’agit de préjugés flagrants. Tous ceux qui, comme moi, ont servi pendant des décennies dans les comités de recrutement et qui disent ne pas avoir vu comment se manifestent les préjugés évidents sont soit aveugles soit malhonnêtes… Cela résulte d’un processus de consensus forcé, dont les scientifiques âgés se servent pour s’assurer que les jeunes suivront leurs pas. (…) Les comités d’évaluation, les directeurs des départements et les présidents d’universités ont souvent un autre but en tête que de recruter de bons scientifiques : accroître (ou au moins laisser intact) le statut du département. (…) En premier lieu, il sera donc important de recruter ceux qui ont des chances d’apporter un financement généreux. Cela va clairement en faveur des membres de grands programmes de recherche bien établis plutôt que d’initiateurs de programmes nouveaux. »
Le point de vue révolutionnaire de Alexandre Grothendieck
Le point de vue révolutionnaire de Evariste Galois
Le point de vue révolutionnaire de Giordano Bruno
Le point de vue révolutionnaire de Léonard de Vinci
Le point de vue révolutionnaire de Stephen Jay Gould
Le point de vue révolutionnaire de Stuart Kauffman
La pensée révolutionnaire de Léonard de Vinci
La pensée révolutionnaire de Louis de Broglie
La pensée révolutionnaire de Ilya Prigogine
Encore sur la révolution quantique
La physique quantique, une révolution philosophique
La révolution du chaos déterministe
La révolution du vide quantique
Quelles révolutions des paradigmes scientifiques
Qu’est-ce qu’une pensée révolutionnaire ?
Les révolutions dans le processus de la science
1895 – 1905 : la grande décennie révolutionnaire de la physique
Erwin Schrödinger écrit dans « Physique quantique et représentation du monde » :
« La connaissance isolée qu’a obtenue un groupe de spécialistes dans un champ étroit n’a en elle-même aucune valeur d’aucune sorte ; elle n’a de valeur que dans la synthèse qui la réunit à tout le reste de la connaissance et seulement dans la mesure où elle contribue réellement, dans cette synthèse, à répondre à la question : qui sommes-nous ? (…) Non pas que nous puissions absolument éviter la spécialisation. Cependant nous avons de plus en plus conscience que la spécialisation , n’est pas une vertu mais un mal inévitable, qu’une recherche spécialisée n’a de valeur réelle que dans le contexte de la totalité intégrée du savoir. De moins en moins, on accuse de dilettantisme ceux qui osent réfléchir, parler et écrire sur des questions qui requièrent plus que l’entraînement spécial pour lequel ils sont « patentés » ou « qualifiés ». (…) Beaucoup s’imaginent – dans leur complète ignorance de ce qu’est réellement la science – qu’elle a pour tâche principale la mission auxiliaire d’inventer, ou d’aider à inventer, de nouvelles machines qui amélioreront nos conditions de vie. Ils sont prêts à abandonner cette tâche aux spécialistes, exactement comme ils laissent au plombier le soin de réparer leurs tuyaux. (…) Il y a, bien entendu, des raisons historiques qui expliquent pourquoi cette attitude prévaut encore à l’heure actuelle. »
Basarab Nicolescu explique que « Comme le dit si clairement le physicien Léon Lederman], ’’La science ne concerne pas le statu quo mais la révolution… Quand une révolution se produit, elle étend le domaine de validité de la science, mais en même temps elle peut avoir une influence profonde sur notre vision du monde.’’ Le mot révolution n’est pas excessif dans ce contexte (...). » Aujourd’hui, il est nécessaire de reconnaître la nouvelle révolution philosophique liée au développement des connaissances du même type se produit dans plusieurs domaines à la fois. »
Messages
1. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 22 avril 2015, 09:35
La pensée pas du tout révolutionnaire de l’institution Nobel : lire ici
2. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 22 avril 2015, 14:45
Albert Einstein : « L’imagination est plus importante que le savoir. »
3. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 23 avril 2015, 08:23
« Il faut toujours penser par soi-même. Ne rien apprendre par cœur, mais tout découvrir et, en tous cas, ne rien accepter qui ne soit prouvé. Ne rien négliger de ce qui est concevable ou imaginable. »
Albert Einstein :
« Il est plus difficile de casser une croyance que de briser un atome. »
4. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 23 avril 2015, 10:52, par Éphraïm
« Il est plus difficile de casser une croyance que de briser un atome. »
Magnifique !
5. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 23 avril 2015, 11:07, par Robert Paris
Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires ? Parce que la plus grande difficulté reste la capacité de s’étonner ! Remarquons qu’aucun d’entre nous n’est spontanément choqué par des faits ou des phénomènes qui sont en contradiction flagrante avec des présupposés que nous ne remettons pas en question. Par exemple, les objets matériels tombent du fait de la gravitation terrestre. Pourtant les masses énormes d’eau des nuages ne tombent pas. L’eau monte dans les filtres à café. Cela ne va pas dire que la gravitation soit à remettre en question mais que nous ne nous posons pas de question sur le monde qui nous entoure. Ou très rarement. « S’étonner », nous dit Platon à la suite de Socrate, « voilà un sentiment tout à fait philosophique. La philosophie n’a pas d’autre origine ». Et la science est réflexion philosophique !
« Celui qui ne peut plus trouver ni étonnement, ni surprise, est pour ainsi dire mort, ses yeux sont fermés » (Albert Einstein dans Comment je vois ce monde)
S’étonner, c’est rompre avec la routine. Ce n’est pas parce qu’on voit un nuage tous les jours qu’on le comprend ni qu’il n’y a rien de spécial à comprendre.
Regarder en se disant : « c’est curieux » est une capacité rare que les études peuvent effacer plus que cultiver… et que les institutions administratives et bureaucratiques ne savent absolument pas faire.
Les études sont logiques, mathématiques, raisonnent tout droit alors que la recherche de création d’idée en sciences chemine par des petits chemins à peine dessinés, qui se tortillent, semblent se perdre dans la nature….
L’opinion publique des scientifiques, dite consensus de la communauté, n’est pas un moyen de chercher et même plutôt une raison de ne plus chercher des nouveautés fondamentales. Le consensus ne veut pas être étonné mais confirmé….
6. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 23 avril 2015, 11:10, par R.P.
Quand les institutionnels de la science défendent… l’institution et pas la science :
voir ici
En réponse : existe-t-il une science d’amateurs éclairés en dehors de l’institution scientifique universitaire et institutionnelle ?
Lire ici
7. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 1er mai 2015, 06:32, par R.P.
Charles Darwin :
« Quelle bonne chose ce serait si les scientifiques mouraient à 60 ans, car passé cet âge, leur opposition à toute nouvelle théorie est certaine. »
8. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 1er mai 2015, 06:50, par Robert Paris
Max Planck dans « Initiations à la physique » :
« Ce que l’on ne voit pas, c’est à quel point la difficulté pour faire progresser la science, c’est que le savant ait la ténacité de maintenir son point de vue. (...) Bien plus, l’austère recherche de la science ne peut progresser que par le libre jeu de l’imagination. Qui ne peut, à l’occasion, ne serait-ce qu’une fois, concevoir des choses apparemment contraires à la loi causale, jamais n’enrichira la science d’une idée nouvelle. (...) Le progrès de la physique n’est pas une évolution continue au cours de laquelle nos connaissances s’approfondiraient et s’affineraient peu à peu ; il a au contraire un caractère discontinu et, en quelque sorte, explosif. L’apparition de chaque hypothèse nouvelle provoque comme une éruption subite ; elle est un saut dans l’inconnu, inexplicable logiquement. »
9. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 1er mai 2015, 07:45, par R.P.
Alastair Rae dans "Physique quantique, illusion ou réalité ?" :
« Comme nous le voyons, les théories de Prigogine, bien qu’apparemment simples, impliquent un changement quasiment révolutionnaire dans notre mode de pensée sur l’univers physique. »
10. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 2 mai 2015, 05:26, par R.P.
Le physicien Etienne Klein écrit dans « Sous l’atome les particules » :
« On a trop souvent négligé de penser la science sous prétexte que « c’est déjà bien difficile de la faire avancer ». Les conséquences d’un tel abandon sont lourdes, aussi lourdes que la science du même nom : le jour où la science ne sera rien d’autre qu’un « faire », le jour où elle aura perdu tout contact avec ses valeurs spéculatives et philosophiques, elle sera, sinon complètement tarie, du moins définitivement coupée de la tradition qui l’a portée à son niveau d’aujourd’hui ; la seule pensée technicienne envahira comme un gaz toute la pensée savante, et c’en sera fini de l’authentique esprit scientifique. Il émane déjà de nos sociétés techniques un signal inquiétant (...) On confond la science avec l’ensemble de ses retombées pratiques. »
11. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 2 mai 2015, 05:59, par R.P.
David Böhm dans « The Ghost in the atom » (le fantôme dans l’atome) de Davies et Brown :
« La Physique n’est pas seulement une question d’expérimentation. Elle commence là où les gens se posent des questions. Je veux dire qu’il n’y aurait même pas d’expériences si les gens ne se posaient pas ces questions. Les gens ont été intéressés par la compréhension du monde d’un tout autre point de vue que l’expérimentation. (…) Popper a proposé son idée de falsifiabilité (des théories devraient entraîner des conséquences qui peuvent être contredites par des expériences) mais ce n’est pas une vérité absolue sur ce qu’est la science. A l’origine, la science est une philosophie. Aujourd’hui, on croirait plutôt qu’elle ressort d’une espèce de technique. Notre monde moderne est tout entier en train de se ramener à des techniques et cela supprime la signification de toutes choses. Les gens sont progressivement tombés dans ce piège et ont expliqué que tout ce qui n’est pas technique serait sans importance. Vous pouvez vous rendre compte de cette évolution historique de l’idéologie dominante. Mais on ne peut pas en déduire que cette thèse soit une vérité absolue. »
12. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 4 mai 2015, 08:23, par Robert
Albert Einstein affirme :
« Le fil conducteur de la pensée scientifique : c’est le plaisir de penser. »
Lettre de 1919
13. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 4 mai 2015, 08:34, par Robert Paris
Max Planck dans "Initiations à la physique" :
« Ainsi donc, la physique considérée par la génération précédente comme une des plus vieilles et des plus solidement assises parmi les connaissances humaines, est entrée dans une période d’agitation révolutionnaire qui promet d’être une des plus intéressantes de son histoire. (...) Nous pourrions voir certaines idées aujourd’hui vieillies et tombées dans l’oubli, retrouver une importance nouvelle. Pour cette raison, il serait souhaitable que les idées et les intuitions de nos grands philosophes fussent étudiées avec attention. Le temps où la philosophie et les sciences positives se considéraient comme étrangères l’une à l’autre et se regardaient mutuellement avec méfiance doivent être considérés comme révolus. »
14. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 5 mai 2015, 07:42, par R.P.
Henri Poincaré :
« Le scientifique n’étudie pas la nature parce qu’il est utile de le faire. Il l’étudie parce qu’il y prend plaisir, et il y prend plaisir parce qu’elle est belle. Si la nature n’était pas belle, elle ne mériterait pas d’être connue et la vie ne mériterait pas d’être vécue. »
15. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 5 mai 2015, 10:44, par R.P.
« La philosophie est présente dans la physique. Et la réciproque est vraie. »
Le physicien Gilles Cohen-Tannoudji
dans « La Matière-Espace-Temps »
16. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 6 août 2015, 08:40
“Le chercheur doit être libre de tenter des expériences audacieuses, de soutenir des théories révolutionnaires, voire paradoxales. Il doit disposer du droit à l’erreur.”
Pierre Joliot / La Recherche passionnément
17. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 25 juin 2019, 07:50, par alain
Par quelles actions Einstein peut-il être considéré comme un radical ?
18. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 25 juin 2019, 07:51, par Robert Paris
Par exemple, Einstein s’est porté caution, contre le FBI, du responsable de l’association pour la défense et la promotion des Noirs.
Alors qu’il est harcelé par le FBI pour ses positions politiques, l’intellectuel noir et fondateur de la NAACP (Association pour la défense et la promotion des Noirs), W. E. B. Du Bois, sollicite le soutien d’Einstein pour sa défense devant la cour fédérale, qui s’apprête à le condamner pour haute trahison. Einstein se porte aussitôt garant pour Du Bois, ce qui embarrasse les juges et empêche une condamnation arbitraire de ce dernier.
L’intervention d’Einstein a été décisive au moment où la justice américaine avait décidé de condamner injustement W.E.B Du Bois pour intelligence avec les Soviétiques. L’intervention d’Albert Einstein a semé la panique chez les juges américains et sauvé W.E.B Du Bois de l’arbitraire racial.
Et ce n’était pas son seul acte antiraciste !
Voir ici
19. Pourquoi la science a toujours besoin de penseurs révolutionnaires et pourquoi l’institution scientifique les écarte, les décourage ou les étouffe, 15 février, 04:49, par alain
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Pensée révolutionnaire, la pensée scientifique ?
Jean-Pierre Luminet : « Les concepts fondamentaux ne doivent jamais cesser d’être interrogés. L’accumulation d’observations ou de données trop discordantes finit par remettre en cause les piliers mêmes de la compréhension du monde, et ceci dans les domaines aussi bien scientifiques que politiques, économiques, financiers, managériaux, etc. Il ne faut plus dès lors chercher à faire fonctionner à tout prix une grille de lecture figée avec des données discordantes, mais fabriquer un nouveau modèle. »
https://www.cjd.net/dirigeant/points-de-vue/jean-pierre-luminet-les-concepts-fondamentaux-ne-doivent-jamais-cesser-detre-interroges-2-2/