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Luttes de classes au Mali

jeudi 23 octobre 2014, par Robert Paris

Luttes de classes au Mali

Ce texte fait suite à quatre autres pages sur les luttes de classes au Mali :

première page

deuxième page

Troisième page

Quatrième page

En août dernier, une grève générale massivement suivie n’a pas donné lieu à une quelconque suite car, comme partout dans la monde, les syndicats protestent mais se gardent de construire un véritable rapport de force capable de faire reculer les classes dirigeantes et l’Etat à leur service…

MINES

Le sous-sol malien contient de l’or (sept mines), notamment près de la frontière avec le Sénégal, où il est extrait dans des conditions parfois douteuses. Le pays est le troisième producteur africain (après l’Afrique du Sud et le Ghana) du métal jaune, exploité par des multinationales anglo-saxonnes, mais il dispose aussi de gisements de minerais de fer, de bauxite, de phosphates et de marbre.

Il s’agit d’abord de l’or. Le Mali est le troisième producteur du métal jaune en Afrique, mais il figure parmi les plus pauvres au monde.
De nos jours, l’exploitation de l’or a largement dépassé celle du coton dans le PIB national. Malgré cet état de fait, le Mali bénéficie très peu de la manne aurifère. L’immense majorité de l’or extrait au Mali est exporté vers l’Afrique du Sud (près de 200 milliards FCFA soit plus de 60% de la totalité des exportations d’or) et la Suisse (40,8%). Le métal jaune malien est donc, globalement, raffiné à l’étranger et le profit essentiel est extérieur, même celui des classes dirigeantes maliennes sort et est camouflé. –

voir ici

Le Mali est l’un des pays dont le sous-sol est fortement riche en or. En témoignent les gisements qui se font découvrir à tout moment dans certaines régions du Mali, entre autres à Kayes, Sikasso. Et pourtant, au Mali, n’importe quelle femme ne peut pas s’offrir un gramme d’or à cause du prix élevé pour la bourse moyenne. La plupart de l’or extrait est envoyé à l’extérieur. Les exploitants locaux de l’or le font dans une situation déplorable avec son cortège de malheurs (détérioration de l’environnement, maladies etc.)

Les exploitants d’or étrangers qui ont signé de gros contrats lamentables avec l’Etat malien contre les intérêts du pauvre citoyen s’enrichissent et enrichissent leurs pays au détriment du peuple malien. Pire, sur certains sites aurifères du Mali, les travailleurs sont obligés de se soumettre aux tracasseries et aux caprices des responsables qui font la loi.

Gare à celui qui bronche ou qui parle de grève pour une amélioration de condition de vie. Les travailleurs qui ont osé réclamer leurs droits ont été purement et simplement licenciés sans autre forme de transition et sans droits. Et voilà des chefs de familles laissés pour compte. Toutes les tentatives de faire venir les responsables à la raison sont restées vaines.

Les travailleurs licenciés abusivement ont lancé des appels aux autorités, sans succès. Et dire que le souci des autorités est de résoudre le chômage. Pourquoi ne pas revoir ces contrats ? Le comble dans cette affaire est que le malheur des travailleurs de la mine de Sadiola est dû à certains responsables maliens dont nous taisons d’abord les noms, qui ne voient que leurs seuls intérêts et non celui des autres. Ce sont certains responsables maliens de ces mines d’or qui seraient en train d’attiser le feu en encourageant les responsables étrangers à sévir contre des travailleurs maliens dans le but de faire « embaucher leurs parents ».

Certains de ces responsables étrangers sur les sites miniers de Sadiola n’ont aucun respect pour les autorités maliennes encore moins pour les travailleurs maliens. Et pourtant, sans cette main d’œuvre malienne la mine ne serait pas là aujourd’hui. Le contenu de l’Arrêté du ministre caché aux travailleurs licenciés Dire que les responsables étrangers de la mine d’or de Sadiola n’ont pas de respect pour les autorités maliennes paraît être un blasphème aux yeux des Maliens non avertis. Et pourtant, c’est la triste réalité.

Nous avons été saisis par une source proche du milieu qui nous a fait découvrir un Arrêté N° 0039 Mtash/CAB du 28 janvier 2014 signé par l’actuel Ministre du Travail et des Affaires Sociales et Humanitaires, M. Hamadoun Konaté, pour un rappel de salaire, après saisie par la Fédération Nationale des Mines (Fename), suite à un conflit qui l’oppose au Directeur général de la Société d’Exploitation des Mines d’Or de Sadiola (Semos SA), à propos d’un dépôt de préavis de grève le 03 juillet 2012.

Le conflit a été porté devant le Conseil d’arbitrage qui, dans sa sentence rendue le 13 janvier 2013, a condamné la Semos SA à rappeler au personnel la majorité du salaire de base, instituée par le décret N°99250/PRM du 15 septembre 1999 ; la prime de rendement prévue par la Convention Collective applicable. Selon le contenu de l’Arrêté, il est revenu au ministre que le Directeur n’a toujours pas donné effet à cette décision du Conseil d’arbitrage. Cependant, le Ministre a demandé au Directeur de prendre les mesures nécessaires pour faire rentrer tous les travailleurs dans leurs droits. Peine perdue, le Directeur n’a pas encore réagi et pis, il aurait refusé de faire connaître aux travailleurs licenciés le contenu dudit Arrêté. Comme s’il foulait au pied les décisions prises par nos autorités.

Or, pour rappel, le président de la République a soutenu le 27 novembre 2013 lors de session du Haut Conseil National de Lutte contre Sida, en réponse à une question en rapport aux mines d’or, qu’il a donné des instructions par rapport à ces mines. Où sont passées ces instructions ? Quel deal y a-t-il entre le gouvernement et les responsables de mines ?

En tout cas, ils font la pluie et le beau temps. Tant pis pour les travailleurs qui n’ont rien à envier aux esclaves tellement ils ne peuvent pas s’exprimer librement au risque de se retrouver à la porte. Environ 500 travailleurs seraient en lice pour être licenciés. Pour en savoir clair dans cette situation, nous sommes rentrés en contact avec un certain Berthé qui serait un responsable syndical. Sans autre forme de transition, il a raccroché son téléphone. Parler ou se taire, c’est toujours de l’information. Cette attitude nous fait croire en ce qui se dit sur les lieux, à savoir que les responsables syndicaux sont de mèche avec les responsables de la mine. Car ils semblent ne pas défendre les travailleurs.

Pourquoi et à quels prix ils font ce jeu dangereux ? Qu’est ce que le Gouvernement fait de la lutte contre le chômage ? Mettre tous ces travailleurs en chômage, c’est en rajouter à la délinquance sous toutes ses formes et bonjour à plus de pauvreté. La balle est dans le camp du gouvernement pour nous épargner d’autres crises dont le Mali n’a vraiment pas besoin en ce moment. Les mines d’or doivent être revues avec une attention particulière de la part du Gouvernement.

Selon toujours notre source, des informations circulent pour demander aux travailleurs de renoncer à une partie de leurs droits qui sera remise au notaire. Pourquoi et dans quel but ? Nous ne saurons le dire. Dans tous les cas, cette situation pourrait occasionner un regain de tension à la Semos. Par ailleurs, il nous a été rapporté que pendant que le Directeur refuse de payer les droits des travailleurs licenciés pour insuffisances de ressources, il serait en train de signer en catimini des sous contrats avec d’autres petites sociétés. Que veut-il réellement ? Il est temps que les autorités réagissent avec vigueur contre certaines pratiques qui remettent en cause nos propres textes au profit des pratiques malveillantes. L’or est extrait du sol malien, mais les Maliens sont devenus les dindons de la farce. Des centaines de milliards proviennent de ces mines sans que le Mali en bénéficie convenablement. En tout cas si ça dure, ça casse et si ça casse, ça ne dure pas.

Le Mali profite aux capitalistes : la preuve !!!

On peut lire sur « blogfinance » (voir ici) :

Décidément le Mali dispose de ressources du sol fort prometteuses … Lesquelles pourraient conduire encore une fois à une malédiction du pétrole ?

Alors que le pays intéresse fortement les majors pétrolières telles que Total pour les immenses ressources énergétiques du bassin de Taoudeni, situé à cheval sur les territoires du Mali donc, mais également de la Mauritanie, du Niger et de l’Algérie, ce sont également des réserves de gaz situées à la proximité de la capitale Bamako et ses mines d’or qui pourraient attirer les convoitises. Sans parler du coltan, matière première fort recherchée rentrant dans la fabrication des téléphones portables.

 Le Mali, un pays riche en hydrogène, bientôt exportateur d’électricité ?

La Société d’exploitation pétrolière du Mali (Petroma) vient en effet de découvrir récemment un gigantesque gisement de gaz à Bourakèbougou, une localité située à 60 km de Bamako et 45 km de Kati, la ville garnison. Mieux encore, il s’agit d’hydrogène à l’état pur (98,8 % d’hydrogène et 2 % de méthane et et de nitrogène), chose très rare au niveau mondial si l’on en croit Aliou Diallo, l’homme d’affaires à la tête de Petroma. Cerise sur le gâteau : le gaz n’est situé qu’à 107 m de profondeur de107 m.

Une découverte qui permet au patron de la société d’envisager pouvoir produire de l’électricité au Mali à partir de l’hydrogène. Selon lui, son entreprise serait même en mesure de produire du courant pour toute l’Afrique de l’ouest à moins de 10 F CFA (0,020 centimes d’euros) le kilowatt contre 106 FCFA à l’heure actuelle.
Fort intéressant quand on sait que la Mauritanie voisine a quant à elle récemment déclaré vouloir exporter de l’électricité vers le Mali et le Sénégal, alors que ce dernier est confronté à des difficultés énergétiques structurelles.

Mieux encore : Petroma vient d’acquérir une sondeuse en vue de pousser ses recherches jusqu’à l’obtention du pétrole dont des indices positifs ont été découverts dans le secteur.

- Un pays doté d’importantes ressources aurifères

Récemment, c’est à l’inauguration de la mine d’or de Kodieran - détenue également par Petroma - à laquelle avait participé Aliou Boubacar Diallo, en tant que PDG de la compagnie minière « Wassoul’Or-Sa », filiale du Groupe, dans laquelle Pearl Gold détient une participation de 25% . Aliou Boubacar Diallo étant parallèlement membre du Conseil de Surveillance de Pearl Gold.

Située à Kodieran, Wassoul’Or est l’une des sociétés minières du Mali les plus prometteuses avec des logistiques et des infrastructures bien développés (300 km de routes au sud de Bamako), si l’on en croit son site internet.

Une usine pilote d’une capacité de 1000 tonnes/jour (matière brute) opérée avec succès a été mise en place pour le projet en vue de tester le processus de production aurifère et de mettre en évidence la teneur en or. Après avoir débuté par un rendement initial journalier de 5.000 tonnes début 2012, ce dernier est passé progressivement vers 11.000 tonnes par jour.

- Petroma et le Canada pour l’or et le pétrole

Rappelons à toutes fins utiles que Petroma une société canadienne spécialisée dans la recherche, l’exploitation, le transport et le raffinage des hydrocarbures liquides ou gazeux, est détenue à 98 % par des capitaux maliens et le reste par Petroma Ink (une société canadienne), laquelle a investi plus de 10 millions de dollars dans le projet de Bourakèbougou, qui selon les indicateurs, est doté d’une réserve gigantesque.

La construction de la première unité aurifère de Kodierana quant à elle été réalisée par les sociétés canadiennes Bumigeme et ABF Mines, et a été entièrement financée par le fonds or Mansa Moussa.

 Le Nord Mali : une région dotée au fort potentiel énergétique et minier

S’agissant tout particulièrement du Nord du Mali, là où se situent les principales tensions, précisons que si cette région contribue très peu – à l’heure actuelle – au PIB du pays,le sous-sol des régions de Gao, Kidal et Tombouctou suscite beaucoup d’espoir : 850 000 km2 de potentiel gazier et pétrolier, selon les études menées par l’Autorité pour la recherche pétrolière (Aurep). Un contexte qui pourrait expliquer en partie la situation actuelle et qui pourrait justifier des velléités de partition du pays.

Quoi qu’il en soit, 4 bassins principaux ont été identifiés dans cette zone : Tamesna (à cheval entre le Mali et le Niger), Taoudeni (qui couvre également une partie de l’Algérie et de la Mauritanie), le graben de Gao et le rift de Nara (vers Mopti).

Dès 2005, l’Autorité pour la promotion de la recherche pétrolière (Aurep), organisme sous tutelle du ministère des Mines malien a procédé au découpage de ces bassins en 29 blocs exploitables. La plupart d’entre eux ont été remportés par des petites entreprises, mais également par le groupe algérien Sonatrach (via sa filiale internationale Sipex) et l’italien ENI. Le pétrolier français Total étant également de la partie.

Mais l’insécurité dans cette partie du pays limite quelque peu les ardeurs des investisseurs, ainsi que les coûts d’acheminement du matériel. Lesquels devraient grimper compte-tenu de la situation actuelle. Cette dernière étant même de nature à geler les travaux.
Plus grave, selon Africa Energy Intelligence, trois jours après sa reconduction au gouvernement, le ministre malien des mines Amadou Baba Sy a signé le 18 décembre dernier un décret stipulant la reprise par l’Etat du bloc 4 du bassin de Taoudeni jusqu’alors opéré par ENI et Sipex (Sonatrach).

 Quand le Wall Street journal dédiait un article à l’homme d’affaires malien Aliou Boubacar Diallo

Mais le Mali ne dispose pas que de ressources énergétiques. Les explorations menées dans l’Adrar des Ifoghas (région de Kidal) ont révélé des sols propices à la présence d’or et d’uranium, tandis que le cercle d’Ansongo (région de Gao) recèlerait du manganèse.
Le véritable enjeu du conflit actuel ?

En tout état de cause, le célèbre et non moins prestigieux Wallstreet Journal, dédiait le 30 mai dernier un article à Aliou Boubacar Diallo, à la suite de sa participation, en compagnie de la finance internationale, à la la conférence Africa Business week, à Francfort, en Allemagne.
Lors de la conférence dédiée aux ressources naturelles et aux mines, le patron de Wassoul’or était intervenu pour expliquer « comment concilier les intérêts des pays riches en ressources naturelles et les investisseurs étrangers ».

A cet égard, Aliou Boubacar Diallo avait souligné « quatre points essentiels » qui, selon lui, « mieux maîtrisés, permettent de concilier les différents intérêts » : « un cadre juridique clair et équitable, une sécurité d’investissement assurée par les codes miniers et pétroliers, s’assurer que les populations africaines profitent du développement minier et pétrolier et, surtout, la stabilité politique » .

CQFD …. ?

Fin de citation de « blogfinance »

Soi-disant pour améliorer leur sécurité, le gouvernement s’en prend aux mineurs d’or indépendants

Le gouvernement vient d’organiser une conférence des producteurs des mines soi-disant pour « mieux organiser la profession », en fait pour encadrer les mineurs indépendants et informels et mieux assurer la mainmise sur l’extraction de l’or, en faisant en sorte qu’elle profite essentiellement aux grandes sociétés privées… Lors des treizièmes journées minière et pétrolière, on a eu droit à beaucoup de bonnes paroles sur la santé et la sécurité mais rien de concret n’en est sorti pour les droits des travailleurs !

Du 18 au 20 septembre se tient à Bamako un forum national sur l’orpaillage. Premier du genre au Mali, qui vient de remettre un peu d’ordre dans son secteur minier, l’événement s’est ouvert en présence du président malien en personne, Ibrahim Boubacar Keita, accompagné du ministre malien des Mines Boubou Cissé, des gouverneurs des régions de Kayes, Sikasso, et Koulikoro ainsi que des représentants des orpailleurs traditionnels.

Au Mali, la politique minière se focalisait jusqu’ici sur les grandes exploitations industrielles. "Notre ambition aujourd’hui, c’est d’aider les orpailleurs à mieux développer ce secteur potentiellement porteur et facteur de croissance", a expliqué le ministre Cissé dans un communiqué. Au cours du forum qui regroupe près de 500 participants, les discussions se portent notamment sur la "problématique de l’orpaillage illicite sur les permis miniers" ou sur encore le "cadre juridique et institutionnel de l’orpaillage".

Cette activité, qui emploie dans le pays entre 20 000 et 40 000 enfants selon Human Rights Watch, fait vivre directement ou indirectement entre 500 000 et 1 million de personnes avec une production de 8 à 10 tonnes d’or par an, selon les estimations de la Chambre des mines du Mali. Mais les conflits entre orpailleurs et compagnies minières se multiplient. Les premiers s’installent sur des sites découverts par les seconds sans leur accord. Et ils utilisent de plus en plus des méthodes, des techniques et des moyens modernes (broyeurs, concasseurs, détecteurs de métaux…).

Affrontements violents

Dernier incident en date, le 3 juillet 2014, des orpailleurs en colère ont pillé et saccagé les installations de la société canadienne African Gold Group (AGG) à Kobada et Foroko, dans le cercle de Kangaba, avant d’y mettre le feu. Les dégâts sont estimés à plus d’un milliard de F CFA. S’en est suivi un affrontement entre orpailleurs et forces de l’ordre qui a causé la mort d’un gendarme et blessé 8 autres personnes.
Les conflits sont de plus en plus fréquents sur les 300 sites d’orpaillage répertoriés, à quoi il faut ajouter de nombreux accidents. Le 13 septembre à Niaouléni, toujours le même cercle de Kangaba, l’effondrement d’un tunnel a causé la mort de 16 personnes et fait 8 blessés dont un grave.

"Nous allons former des coopératives d’orpailleurs qui seront encadrées par des jeunes diplômés que nous allons employer. Il n’y aura plus de conflits entre les sociétés minières et les orpailleurs, car ces derniers n’envahiront plus les sites des autres compagnies. Ce nouveau système nous aidera aussi à empêcher les orpailleurs étrangers de travailler illégalement dans ce secteur", assure Abdoulaye Pona, le président de la Chambre des mines du Mali.

A qui profite l’or du Mali ?

Le Mali est le troisième producteur d’or sur le continent africain. Il exploite également des mines de pierres précieuses. Le pays compte également d’autres ressources, comme le pétrole et le gaz.
Le Centre international de conférences de Bamako accueillera, les 12 et 14 novembre 2013, la 5e conférence internationale et exposition sur les mines et le pétrole au Mali.

Sous le thème « Les mines et le développement communautaire », l’événement réunira des professionnels du secteur de l’industrie minière et pétrolière ainsi que les décideurs-clés issus du gouvernement nouvellement formé du Mali. Malgré un contexte de situation politique mouvementée, l’industrie minière du Mali n’a pas subi de conséquences graves. Ainsi, selon une présentation des organisateurs des JMP (Journées minières et pétrolières), les mines d’or ont été largement épargnées par les turbulences récentes, avec 98% des opérations situées dans le sud du pays.

La production d’or a atteint 50 tonnes en 2012, contre 46 l’année précédente. Un plan pour soutenir les petites entreprises à entrer en production devrait accroître la production à 100 tonnes dans les cinq prochaines années. Il est à noter par ailleurs que le Mali diversifie son industrie minière afin d’inclure la bauxite, l’uranium et les potentialités de minerai de fer. Une ligne de chemin de fer en Guinée facilitant l’expédition des produits miniers est en cours de finalisation, notent encore les organisateurs du JMP. Un accord a été signé par ailleurs afin de créer la première raffinerie d’or du Mali pour un montant de 58 millions de dollars. Le projet connu sous le nom « Kankou Moussa » pourra potentiellement traiter 106 tonnes d’or par an. Il est à rappeler également qu’un nouveau code minier moderne a été introduit en septembre 2012.

Les JMP du Mali sont une événement dédié à l’investissement organisé tous les deux ans par le ministère des Mines de la République du Mali, en collaboration avec AME Trade Ltd & DMC Africa. Les JMP, qui se tiennent tous les deux ans depuis 2005, sont un événement bien établi dans le calendrier de l’industrie minière et pétrolière à travers le monde. En 2011, ce sont 700 délégués et 70 sociétés exposantes qui ont pris part à la rencontre d’affaires. Les trois premiers jours des JMP 2013 seront consacrés à l’organisation de sessions de conférences, d’ateliers, d’un salon de partenariat et d’un salon d’exposition. Lors du quatrième jour des JMP 2013, des visites techniques seront organisées pour les participants afin de prendre connaissance de quelques-unes des principales opérations minières du Mali.
La mine d’or de Yatela à commencé ses activités en 2001 et devait clore ses portes en 2006. « Mais vu la recrudescence des activités et les revenus qui s’ensuivaient et d’un commun accord avec les travailleurs le contrat a été prolongé jusqu’en 2014 », a-t-il rappelé. Avant d’ajouter que leurs employeurs qui sont Sahara Mining et Total ont décidé de surseoir à ce contrat en licenciant 400 de leurs camarades sans préavis, toute chose contraire au code minier du Mali. « Ils comptent fermer définitivement les portes de l’entreprise le 30 Septembre 2013 sans mettre dans leur droit les travailleurs, nous nous battrons avec tous nos armes afin que les travailleurs soient mis dans leur droit avant qu’ils ne prennent la poudre d’escampette laissant des chefs de famille dans le chômage », a-t-il signalé.
Avec une production moyenne de 70 tonnes par an, les mines d’or du Mali génèrent des centaines de millions de dollars par an.
Mais l’Etat malien, lui, n’y voit que du feu. A cause, notamment, du système d’exploitation mis en place par les sociétés minières, seules bénéficiaires de cette manne.

« Parce qu’il n’a pas le moyens d’extraire son or et que la Banque mondiale en a décidé ainsi, le gouvernement malien n’est qu’un actionnaire minoritaire des entreprises exploitantes, présentes sur son sol », déplore la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH).

Dans un rapport d’enquête, publié en 2007 déjà, elle lève un coin du voile sur la gestion faite de l’or malien par les multinationales.
Avec une production, estimée à environ 70 tonnes par an, le Mali se classe au rang de 3e sur le plan mondial.

Malgré tout, le Mali se classe parmi les pays les plus « miséreux » du monde. Pire, 90 % de sa population vit avec moins de deux dollars par jour.

Sur les sites miniers, indiquent le rapport de la FIDH, les populations locales sont victimes de toutes sortes de maux : fausses couches, asthénie, goitre, destruction du cyanure utilisé dans le traitement du ‘‘métal jaune’’. En 2005, des populations entières de singes et d’oiseaux rares ont été décimés. Soit, pour avoir bu l’eau ou brouté l’herbe contaminées par le cyanure, en divagation dans la nature.
Pendant que le cours de l’or monte sur les marchés internationaux, les conditions de vie des populations se dégradent. Avec, à la clé, la multiplication de maladies, jusqu’alors, inconnues sur les sites miniers.
A l’origine de ce paradoxe, un plan diabolique, pensé et mis en place par la Banque moniale.

Surendetté, le Mali n’avait d’autre choix que de se soumettre au Programme d’Ajustement Structurel (PAS). Une ordonnance prescrite, à notre pays, par les Institutions de Bretton –Wood. C’était dans les années 80.

Pour la Banque Mondiale, les Etats africains sont inaptes à disposer d’une industrie minière ; c’est-à-dire, trop pauvres pour assumer des investissements liés aux capacités techniques et à la gestion des industries minières.

Du coup, son diagnostic tombe, comme un couperet : exiger de nos pays qu’ils se dotent d’un code minier attractif ; c’est-à-dire profitable aux multinationales.

C’est ainsi qu’en 1995, 35 pays africains reforment leur code minier. Au Mali, la reforme du code minier est intervenue dès 1991. Car, la Banque mondiale menaçait de fermer le « robinet à sous » à notre pays.

La brèche étant ouverte, les multinationales s’y engouffrent. Avec, sous les bras, leurs capitaux.

Au rang de celles –ci, une quinzaine d’entreprises canadiennes, appelées « juniors »

Selon le rapport d’enquête de la FIDH, ces « juniors » lèvent, à la bourse de Toronto, des fonds destinés à l’Afrique. Notamment, au secteur minier.

Ainsi, une fois que ces « juniors » découvrent le « métal précieux » dans un pays africain, ils s’allient avec d’autres sociétés minières pour l’exploiter.

Au Mali, trois multinationales détiennent le monopole de l’or : Anglogold Ashanti avec 38 % de la mine de Sadiola ; 40 % de la mine de Yatela et 40 % de la mine de Morila.

Rangold, lui, s’est arrogé 40 % de la mine de Morila et 80 % de la mine de Loulo. Enfin, Iamgold détient 38 % de la mine de Sadiola et 40 % de la mine de Yatela.

Cette gestion, pour le moins mafieuse de l’or malien, relègue l’Etat malien au rang de ‘‘paria’’. Avec, seulement, 20 % des capitaux par mine, au sein des multinationales. Qui décident de tout : l’exploitation de l’or, son raffinage et sa commercialisation sur les marchés internationaux.

Sur ce plan, précise le rapport de la FIDH, la mine de Morila en est la parfaite illustration. En juillet 2000, explique le rapport, Rangold cède 40 % de son permis d’exploitation à Anglogold.

Ensemble, ils créent Morila limited qui, avec l’Etat malien, actionnaire à hauteur de 20 % seulement, donnera naissance à une société fantôme, dénommée « Morila –SA ». C’est cette dernière, qui rémunère Anglogold Ashanti –services Mali –SA, comme opérateur minier.
Ainsi, 1 % des ventes d’or lui reviennent au titre de frais de gestion. A titre d’exemple, cette société fantôche a perçu, en 2005, un million de dollars de frais de consultation. Pour avoir fait, vous demandez –vous ? Rien ou presque.

Autre exemple de la gestion ‘‘mafieuse’’ de l’or malien, selon la FIDH : Morila –SA, à son tour, ne traite que le minerai extrait. Son extraction, elle, est confiée à une autre société : SOMADEX.

Filiale du Groupe français Bouygues, cette société s’attribue la part du lion. Pour avoir investi, seulement, dans le matériel d’extraction du minerai.

Voilà, schématiquement, comment les fonds générés, par l’or malien, sont repartis entre les multinationales et les sociétés dites de sous-traitance. De ces millions de dollars, qui passent d’une main à l’autre, l’Etat malien n’y voit que de la poussière… d’or.

Les retombées de l’or se font, toujours, attendre

A en croire un rapport, élaboré en 2007 par la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, les quatre mines industrielles du Mali ont, après neuf ans d’exploitation, injecté 690 milliards CFA, seulement, dans l’économie nationale. Soit, l’équivalent de 76 milliards CFA par an.

Sur cette manne financière, le Trésor public a empoché 341 milliards CFA, sous forme de taxes et impôts ; les fournisseurs des mines, 45 milliards CFA.

« Ces sommes cumulées ne représentent que 6,5 % des fond générés par l’or malien, sur les marchés mondiaux », relève le rapport de la FIDH.

Quant aux populations installées sur les sites miniers, elles n’ont bénéfice –en neuf ans d’exploitation des quatre mines -, que de 9 milliards CFA. Soit, l’équivalent de 1,3 % des fonds générés par l’or malien.

Conséquence : le Mali reste pauvre. Très pauvre. Neuf Maliens sur dix vivent, selon le rapport de la FIDH, en dessous du seuil de pauvreté.
L’espérance de vie est de 48 ans. Et la mortalité infantile, estimée à 122 pour 1000 nouveaux –nés.

Bref, vingt ans après le boom de l’exploitation aurifère au Mali, les populations attendent, toujours, de bénéficier de ses retombées.

Protestations syndicales

Les travailleurs de l’OREP, du PDRM (projet de développement minier en République du Mali), de la DNGM (Direction Nationale de la Géologie et des Mines) regroupés au sein du Syndicat National des Miniers(SYNAMI) ont tenu un sit-in hier, le 30 septembre 2014, devant le département des mines. La manifestation du jour, selon ses organisateurs, vise à faire entendre raison au Chef du département à qui ils réclament 5 mois d’arriérés de salaire sans succès. Dans un entretien, Amadou Mahamane Touré, chargé de communication de l’OREP, a affirmé à la presse que le syndicat projette d’entamer, dans les jours à venir, une grève si une issue favorable n’est pas trouvée à leurs revendications.

Un malaise général est perceptible au niveau du département des mines. Pour cause, le ministre Boubou Cissé n’est pas en odeur de sainteté avec les travailleurs de son département. En tout cas, le constat était amer à l’OREP, ce lundi 29 septembre 2014 où les travailleurs du département étaient assis devant la porte de cette structure.

Très remontés contre le ministre Cissé, les travailleurs du service des mines à l’OREP ont souligné qu’ils vivent dans des conditions très difficiles. Si certains travailleurs sont à 2 mois de retard de salaire, d’autres, dans certaines directions des mines, sont à 5 mois.
Autres griefs des manifestations du jour contre le ministre, la suppression de certaines primes et indemnités. Selon le chargé de communication de l’OREP, M. Touré, on propose déjà aux contractuels la moitié de leur salaire.

Malgré cette situation de ni vie ni espoir pour les travailleurs, le ministre Boubou Cissé a refusé de rencontrer leurs représentants syndicaux, a-t-il indiqué. Pourtant, M. Touré, a indiqué que l’OREP depuis sa création et qui a pour objectif de relancer la recherche pétrolière a généré 20 milliards de FCFA pour le budget national.
Alors, il dira que les travailleurs ne peuvent pas comprendre que le cabinet du ministre continue à gérer un fond de 400 millions de FCFA dans son département et reste insensible à leurs problèmes. Selon lui, le ministre utilise ce fond pour ses voyages qui se multiplient en laissant des chefs de familles dans la galère.

Aussi, il a évoqué la menace de licenciement par le ministre des travailleurs contractuels de la structure en 2015 pour les faire remplacer par des fonctionnaires. Là aussi, il a estimé que ce sera un gâchis, car l’Etat a consenti des millions de FCFA pour la formation de ces contractuels.

Face aux mesures jugées grossières prises par le ministre des Mines, Dr. Boubou Cissé, les travailleurs du département observent un sit-in depuis hier. Et le fait que le chef du département récuse le syndicat n’arrange rien à un climat déjà délétère à l’Aurep et au PDRM.

Si depuis un moment un grand malaise est perceptible à l’Autorité pour la recherche et la promotion pétrolière (Aurep), au Projet de développement des ressources minérales (PDRM), la goutte d’eau qui fait déborder le vase est le refus du ministre des Mines, Dr. Boubou Cissé, de recevoir la Section nationale des mines le jeudi dernier. « Le ministre nous a fermé la porte et a refusé catégoriquement de nous recevoir », a protesté un syndicaliste.

En réalité, le syndicat voulait rencontrer le chef du département des Mines pour trouver une issue au sort des travailleurs de l’Aurep et du PDRM qui sont en rupture de salaire. Si le PDRM est à deux mois sans salaires, l’Aurep compte cinq mois d’arriérés de salaires. Et toutes les démarches menées n’ont pas eu l’adhésion du ministère Cissé qui est, selon nos sources, dans la logique de résilier même le contrat des travailleurs contractuels de l’Aurep en 2015. Mais avant cette mesure de licenciement, ils ne seront payés qu’à moitié de salaire.

En ce qui concerne les fonctionnaires, leurs primes et indemnités ont été tout simplement supprimées. Pour manifester sa désapprobation face aux mesures en cours, la Section nationale des mines a mobilisé hier l’ensemble des travailleurs du département des Mines, notamment, l’administration du cabinet, la DNGM, l’Aurep, le PDRM.
La première action de protection a commencé par un sit-in général qui a été observé dans toutes ses structures pendant trois jours et débouchera sur une grève. Face à la nouvelle donne, le ministre Boubou Cissé a accepté recevoir hier après-midi le syndicat. Nous y reviendrons !

Les travailleurs contractuels du secteur des mines ont décidé d’arrêter le travail pour non paiement de salaires depuis 5 mois.
Ils étaient dans la rue tôt ce lundi matin pour manifester leur mécontentement au département des Mines. Eux, ce sont les contractuels du secteur minier, précisément de l’autorité pour la prospection de la recherche pétrolière au Mali(AUREP), du programme de développement des ressources minérales(PDRM), de la cellule de la planification et statistique(CPM, de la direction nationale de la géologie et des mine(DNGM). Les griefs formulés par le secrétaire général du comité syndical de la section des mines et de l’industrie (SECNAMI), Check Tidiani Fofana sont entre autres le retard de paiement de cinq mois d’arriérés de salaires et de primes, la revue du statut de l’Aurep : « Depuis le mois d’avril dernier, les travailleurs contractuels n’ont pas reçu, un franc de salaire" explique Fofana.

L’AUREP, selon lui n’a pas d’autonomie financière et dépend des appuis financiers des exploitants miniers. A cause de la crise, ces sommes qui font fonctionner ces structures minières ne tombent plus régulièrement. Il revient donc au ministère de voler au secours des travailleurs contractuels. Sollicité à plusieurs reprise, le ministre des mines Boubou Cissé n’a pas su répondre aux doléances des travailleurs laissant son chef de cabinet recevoir les représentants des syndicats dont Cheich Tidiani Fofana au mois d’avril dernier.

Colère des contractuels

Au terme de cette rencontre, il avait alors été convenu de faire un suivi trimestriel pour décanter la situation. Mais depuis ce jour poursuit Fofana, c’est le statu quo depuis le mois d’août. Enfin de compte, le ministre en personne a reçu les représentants des syndicats. Boubou Cissé a été clair en disant qu’il n’y avait pas de solution immédiate sauf une requête par écrit au ministre des finances pour solliciter un appui financier.

La réponse de Mme Bouaré Fily Sissoko, a ensuite jeté l’huile sur le feu. Selon le secrétaire général du comité syndical de l’AUREP, elle aurait proposé de réduire leurs salaires de 50% avant d’ajouter que si le problème persistait, il faudrait procéder à un licenciement des contractuels en remplacement, car ils émargent dans le budget de l’Etat. Cette proposition de la ministre a provoqué la colère des contractuels : « Nous sommes des contractuels, on ne peut pas réduire nos salaires, ni nous licencier ainsi. Jeudi prochain à 15h, il est prévu une nouvelle rencontre entre le syndicat et le ministre Boubou Cissé.

Mines d’or de Kayes : grève et marche des travailleurs de Sadiola et Yatela

Les travailleurs de la Société d’exploitation de la mine d’or de Sadiola (Semos-sa) et de Yatela ont organisé une marche mercredi à Kayes. En grève depuis le 11 février, ils protestaient contre les licenciements massifs, qu’ils jugent abusifs, décidés par le groupe AngloGold opérant dans l’exploitation minière dans les localités de Sadiola et de Yatela à travers les entreprises de Semos-sa, Yatela-sa et leurs sous traitants AMS et LTA Mali-sa.

Selon le secrétaire général du Syndicat national de la construction des mines et de la métallurgie (SYNACOM), Soumana Samaké, plus de 400 travailleurs ont été déjà licenciés par AMS et Moolman, sous-traitants respectivement de Yatela-sa et Semos-sa. Les travailleurs n’ont pas bénéficié de plan social de fermeture par le groupe AngloGold. Présentement, 600 travailleurs sont visés par des licenciements par la société minière, a révélé le syndicaliste.

Les travailleurs des mines qui comptent maintenir la pression, assurent que toutes les solutions proposées dans le cadre d’un dialogue social avec AngloGold sont restées vaines. « En novembre et décembre 2013 et puis en janvier 2014, des doléances et propositions ont été adressées au groupe AngloGold en vue de trouver une solution aux préoccupations des travailleurs malheureusement sans succès », a précisé le secrétaire général du SYNACOM.

Pour les organisateurs de la marche, les licenciements projetés par le groupe AngloGold présentent incontestablement de nombreuses conséquences, entre autres la perte d’emploi et la mise en chômage de centaines de travailleurs, la perte du revenu familial. Ils insistent sur la légitimité de la demande d’un plan social, etc.

A l’issue de la marche qui a pris fin devant le gouvernorat de Kayes, les travailleurs des mines ont remis un cahier de doléances au représentant du gouverneur de Kayes, Moussa Aly Maïga. Dans leurs doléances, les travailleurs demandent à l’Etat malien d’adopter un texte sur la question du plan social, d’ordonner à AngloGold la mise en place sans délai d’un plan social de fermeture, de limiter les emplois pourvus aux expatriés, de réviser les conventions d’établissement des sociétés minières, etc.

L’ampleur de la marche contredit un communiqué de presse publié mardi par AngloGold qui évoque « une minorité d’employés » des mines de Sadiola et de Yatela au Mali engagée dans une grève au sujet des indemnités de licenciement. A ce stade, assurait l’entreprise, « la production des deux mines se poursuit normalement » ainsi que le dialogue avec « les salariés et leurs représentants, y compris, la section nationale des mines et des industries afin de trouver une solution convenant à toutes les parties prenantes ».

Mine d’or de Sadiola : 129 licenciements abusifs, 500 autres en stand by !

Après 129 travailleurs déjà licenciés sans droits et malgré les promesses de l’Etat de renégocier les conventions minières en faveur des Maliens, la mine d’or de Sadiola exploitée par la Semos-Sa, s’apprête à mettre à la rue 500 travailleurs qui, eux non plus, ne bénéficieraient d’aucun droit.

La société d’exploitation des mines d’or de Sadiola veut rééditer son dernier forfait. Il y a quelques semaines seulement, elle avait réussi à licencier 129 travailleurs, dans des conditions que certains ont qualifiées de mafieuses, puisque ces travailleurs mis à la porte n’auraient bénéficié d’aucun droit ni de plan social. La Semos-Sa veut remettre cela. Et cette fois-ci, ce sont 500 travailleurs qui seront concernés. Eux aussi sans droit, semble-t-il.

Il est incompréhensible qu’encore aujourd’hui, ces sociétés prospèrent dans de telles attitudes. Au cours de la campagne pour l’élection présidentielle, tous les candidats avaient promis, en cas de victoire, de procéder, dès leur élection, à la révision des contrats et conventions qui régissent l’exploitation minière. Avec l’arrivée d’Ibrahim Boubacar Kéïta, sur lequel beaucoup d’espoirs sont fondés, beaucoup sinon tout le monde avaient cru que l’or malien allait enfin briller pour le bonheur du peuple malien. Ce qui, jusque-là, n’a jamais été le cas. Pourtant, le sous-sol malien est riche, très riche, notamment en gisements d’or. En témoigne la ruée dont ce pays fait l’objet de la part des chercheurs d’or. Ils se ruent d’autant plus qu’ils sont assurés d’obtenir des licences sans trop se soucier de leurs revenus. La part léonine est pour eux, la partie congrue pour le Mali.

Une fois installés, ces exploitants montrent leur véritable visage de maîtres incontestés et incontestables. Ainsi, sur certains sites aurifères du Mali, les travailleurs sont obligés de se soumettre aux tracasseries et aux caprices des responsables qui font la loi. Gare à celui qui bronche ou qui parle de grève pour une amélioration de condition de vie ! Les travailleurs qui ont osé réclamer leurs droits, ont été purement et simplement licenciés sans autre forme de procès et sans droits. Des chefs de familles sont ainsi livrés à la clochardisation. Le comble dans cette affaire est que le malheur des travailleurs de la mine de Sadiola est dû à certains responsables maliens qui ne voient que leurs seuls intérêts. Ce sont certains responsables maliens de ces mines d’or qui seraient en train d’attiser le feu en encourageant les responsables étrangers à sévir contre des travailleurs maliens dans le but de faire « embaucher leurs parents ». Certains de ces responsables étrangers sur les sites miniers de Sadiola n’ont aucun respect pour les autorités maliennes, encore moins pour les travailleurs maliens. Et pourtant, sans cette main d’œuvre malienne, la mine ne serait pas là aujourd’hui.

Le contenu de l’Arrêté du ministre caché aux travailleurs licenciés

La connivence entre ces responsables locaux et leurs maîtres étrangers ne fait aucun doute. Et ne date pas d’aujourd’hui, comme l’atteste l’Arrêté N° 0039 Mtash/CAB du 28 janvier 2014, signé par l’actuel ministre du Travail et des Affaires sociales et humanitaires, Hamadoun Konaté, pour un rappel de salaire, après saisie par la Fédération nationale des mines (Fename), suite à un conflit qui l’oppose au Directeur général de la Société d’Exploitation des Mines d’Or de Sadiola (Semos-Sa), à propos d’un dépôt de préavis de grève le 03 juillet 2012. Le conflit a été porté devant le Conseil d’arbitrage qui, dans sa sentence rendue le 13 janvier 2013, a condamné la Semos SA à rappeler au personnel la majorité du salaire de base, instituée par le décret N°99250/PRM du 15 septembre 1999 ; la prime de rendement prévue par la Convention Collective applicable. Selon le contenu de l’Arrêté, il est revenu au ministre que le Directeur n’a toujours pas donné effet à cette décision du Conseil d’arbitrage. Cependant, le Ministre a demandé au Directeur de prendre les mesures nécessaires pour faire rentrer tous les travailleurs dans leurs droits. Peine perdue, le Directeur n’a pas encore réagi et pis, il aurait refusé de faire connaître aux travailleurs licenciés le contenu dudit Arrêté. Comme s’il foulait au pied les décisions prises par nos autorités. Or, pour rappel, le président de la République a soutenu le 27 novembre 2013 lors de session du Haut conseil national de lutte contre Sida, en réponse à une question en rapport aux mines d’or, qu’il a donné des instructions par rapport à ces mines. Où sont passées ces instructions ? Quel deal y a-t-il entre le gouvernement et les responsables de mines ? En tout cas, ils font la pluie et le beau temps. Tant pis pour les travailleurs qui n’ont rien à envier aux esclaves, tellement ils ne peuvent pas s’exprimer librement au risque de se retrouver à la porte.

Environ 500 travailleurs seraient en lice pour être licenciés. Pour en savoir clair dans cette situation, nous sommes rentrés en contact avec un certain Berthé qui serait un responsable syndical. Sans autre forme de transition, il a raccroché son téléphone. Parler ou se taire, c’est toujours de l’information. Cette attitude nous fait croire en ce qui se dit sur les lieux, à savoir que les responsables syndicaux sont de mèche avec les responsables de la mine. Car, ils semblent ne pas défendre les travailleurs. Pourquoi et à quels prix, ils font ce jeu dangereux ? Qu’est ce que le Gouvernement fait de la lutte contre le chômage ? Mettre tous ces travailleurs en chômage, c’est en rajouter à la délinquance sous toutes ses formes et bonjour à plus de pauvreté. La balle est dans le camp du gouvernement pour nous épargner d’autres crises dont le Mali n’a vraiment pas besoin en ce moment. Les mines d’or doivent être revues avec une attention particulière de la part du Gouvernement.

Selon toujours notre source, des informations circulent pour demander aux travailleurs de renoncer à une partie de leurs droits qui sera remise au notaire. Pourquoi et dans quel but ? Nous ne saurons le dire. Dans tous les cas, cette situation pourrait occasionner un regain de tension à la Semos-Sa. Par ailleurs, il nous a été rapporté que pendant que le Directeur refuse de payer les droits des travailleurs licenciés pour insuffisance de ressources, il serait en train de signer en catimini des sous-contrats avec d’autres petites sociétés. Que veut-il réellement ? Il est temps que les autorités réagissent avec vigueur contre certaines pratiques qui remettent en cause nos propres textes au profit des pratiques malveillantes. L’or est extrait du sol malien, mais les Maliens sont devenus les dindons de la farce. Des centaines de milliards proviennent de ces mines sans que le Mali en bénéficie convenablement. En tout cas si ça dure, ça casse et si ça casse, ça ne dure pas. A bon entendeur salut ! Affaire à suivre.

Quand l’esclavage bat son plein dans les mines d’or !

Les 13es journées minière et pétrolière se tiennent au moment où l’injustice semble atteindre son paroxysme au sein des mines d’or. Derrière l’exploitation minière au Mali, se cache une injustice qui ne dit pas son nom. Et ce n’est pas pour rien que cette année, les journées minières et pétrolières ont pour thème central, « mines et développement communautaire ». S’agit-il de réparer cette injustice ?

Un tour dans les zones d’exploitation minière suffit pour comprendre cette injustice. Les populations des zones minières sont considérées comme des « cordonniers mal chaussés » puisqu’ elles ne gagnent rien dans l’exploitation minière ». Ceci est une réalité depuis le début de l’exploitation industrielle de l’or au Mali.

Face à cette triste situation qui n’a que trop duré, le ministre de l’Industrie et des Mines, Dr Boubou Cissé a indiqué au cours de la cérémonie d’ouverture de la 13ème journée minière et pétrolière que l’Etat va prendre des mesures, afin que l’exploitation minière contribue au développement communautaire. Mais il n’a pipé mot sur les nombreux problèmes qui opposent, ces derniers temps, les travailleurs miniers aux sociétés minières.

Quand Human Wright Watch indiquait, en 2011, dans un de ses rapports sur l’utilisation des enfants dans l’orpaillage au Mali que l’ « or du Mali est entaché du sang d’enfants », cela avait heurté la sensibilité des autorités maliennes. Mais que font les autorités maliennes pour mettre fin à l’esclavage qui semble atteindre son paroxysme dans les mines d’or ?

Aujourd’hui, il n’est plus un secret pour personne que les travailleurs miniers sont victimes de licenciement abusif. Au Mali, les sociétés minières ont droit de vie et de mort sur leurs employés. La moindre revendication des travailleurs est considérée comme un crime. Le licenciement est devenu la seule riposte aux revendications.

Selon une source de la Fédération nationale des mines et de l’énergie (Fénamé) qui regroupe tous les comités syndicaux des travailleurs des mines et de l’énergie, entre 2011 et 2013, plus de 1 160 travailleurs ont été licenciés par leurs employeurs. Sans motif valable, ni droit. Il s’agit d’une injustice qui ne dit pas son nom et face à laquelle les autorités maliennes restent muettes comme une carpe.
Plusieurs sociétés minières sont impliquées dans cette injustice. Selon nos sources, pas un jour sans qu’un travailleurs ne soit viré par une société minière.

Il ressort d’un rapport de la Fédération nationale des travailleurs des mines et de l’énergie (Fénamé) qu’entre 2011 et 2012, 436 et 26 délégués du personnel ont été licenciés par la société BCM Loulou et 57 travailleurs dont 27 syndicalistes ont été illégalement licenciés par SEMOS-SA et LTA-Mali-SA Sadiola pour fait de grève.

La société ALS- BAMAKO a déjà mis à la porte 135 travailleurs dont tous les leaders pour avoir réclamé des visites médicales et une prise en charge des travailleurs contaminés par le Plomb. SAER-Takoto et Loulou-SA a, injustement, chassé sans droit, 72 travailleurs et 11 syndicalistes et SYAMA-SA a, abusivement, licencié 325 travailleurs. La liste est longue, très longue.

« Sur les lieux, les violations de tout ordre pullulent, vous pouvez les voir, les sentir, les entendre et même les deviner. C’est dans cette atmosphère qu’évoluent nos frères et sœurs, nos pères et mères quotidiennement » nous confie Yacouba Traoré, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des mines et de l’énergie. Il indique que la Fénamé est à pied d’œuvre afin que justice soit faite. Mais il se trouve que toutes les affaires sont suspendues au niveau des tribunaux. Cela se comprend quand on sait que les sociétés minières n’hésitent pas à délier la corde de la bourse chaque fois qu’elles sont devant un juge.

Ne sachant plus où mettre de la tête, les travailleurs licenciés, à travers la Fénamé, ont soumis l’affaire au Médiateur de la République le 07 octobre dernier pour l’Espace d’interpellation démocratique (EID) prévue pour le 10 décembre prochain. Depuis, le 17 septembre dernier, le problème a été soumis au ministre des Mines et de l’Industrie, Dr Boubou Cissé. Mais celui-ci a décidé, comme ses prédécesseurs, de jouer à la prolongation. Comme si cela ne suffisait pas, les travailleurs n’ont pas été invités à cette 13ème journée minière et pétrolière.

« Nous étions invités aux éditions précédentes, mais cette années, nous sommes ignorés. Parce que les sociétés minières, en complicité avec nos autorités, ne veulent pas que la vérité éclate au grand jour », déclare le président de la Fénamé.

Contre le travail des enfants ou véritable esclavage

L’organisation Human Rights Watch a publié un rapport très complet sur le sujet en décembre 2011 en réclamant des actions concrètes. Mais les autorités maliennes ont attaqué cette enquête à une conférence de presse en avril 2013, et ont rejeté les preuves, pourtant accablantes, rendant compte que des enfants travaillaient dans les mines du pays.

« Le gouvernement du Mali devrait immédiatement prendre des mesures de lutte contre le travail des enfants dans les mines d’or, au lieu de nier son existence. Les déclarations du gouvernement font douter de sa volonté de faire cesser le travail des enfants », affirme Babatunde Olugboji, vice-directeur de programmes à Human Rights Watch. Il continue : « Les autorités du Mali devraient clairement exprimer leur engagement à aider les enfants à abandonner le travail de mineur et à avoir une éducation à la place. »

Human Rights Watch a mené une recherche sur le terrain dans des mines d’or artisanales à Kéniéba et Kolondiéba en 2011, et a interviewé plus de 150 personnes pour son rapport. Des enfants entre 6 et 17 ans ont expliqué comment ils creusaient des puits, comment ils travaillaient sous terre dans des mines instables, comment ils portaient et écrasaient des minerais lourds, et comment ils utilisaient du mercure pour extraire l’or. C’est un travail dangereux qui est interdit selon la loi internationale et malienne.

Le gouvernement réfute les faits

Pourtant lors d’une conférence de presse donnée le 10 avril, les cadres des ministères des mines, de l’intérieur, et de la justice ont exprimé leurs doutes quant à la réalité de cette situation. Le Colonel Allaye Diakité a aussi questionné la méthodologie de Human Rights Watch, émettant certains doutes quant à la source des photos de l’ONG qui montre ces enfants au travail. HRW se défend en affirmant qu’elle a utilisé ses propres photos, ainsi que d’autres provenant de photographes indépendants et qui appuient leur rapport. A noter que la National Broadcasting Corporation (NBC), une chaine de télévision américaine, a récemment montré des images illustrant le même fait de société dans un reportage à la tonalité accablante. Le gouvernement malien avait dans le passé reconnu l’existence de ces pratiques problématiques et avait conçu un plan pour lutter contre cette pratique.

Le mouvement de février dernier dans les mines d’or

Les mineurs de différents sites d’exploitation des mines d’or de Kayes (ouest du Mali), ont organisé en février dernier une marche pacifique pour exprimer leur " mécontentement suite aux licenciements abusifs et ceux annoncés".

Les mineurs licenciés sont au nombre de 400 (300 sur deux sites, Yetela et Sadiola, exploités par AMS et Moolman, deux sous- traitants de la société sud-africaine Anglogold Ashanti, selon les mêmes sources qui ont annoncé que "600 autres personnes sont visées par ces mesures de licenciement.

Les mineurs ont déclenché depuis six jours une grève pour protester contre ces licenciements pour "des raisons économiques" décidés par Anglogold Ashanti.

Dans un communiqué publié mercredi, le ministre malien de l’Industrie et des Mines, Dr Boubou Cissé, a indiqué que le dialogue va se poursuivre avec les deux parties pour arriver à un terrain d’entente.

Selon lui, "le point de discorde se situe au niveau des mesures compensatoires. Les syndicats exigent 48 mois de salaires avant de revenir à 24 mois et la société minière, elle, propose trois semaines au prorata d’ancienneté dans la boîte".

Le secteur des mines connaît des difficultés partout à travers le monde, fait remarquer le ministre. Pour des raisons économiques, la société Anglogold Ashanti, déjà en difficulté, prévoit de procéder à des licenciements pour sauver l’entreprise, explique le communiqué.
"Au Mali, si la situation perdure, la société risque de fermer pour liquidation. Avec comme conséquence la perte de plus de 4.000 emplois, sans oublier l’impact sur l’économie locale et l’assiette fiscale", a souligné le ministère malien de l’Industrie et des Mines qui menace ainsi l’emploi pour faire reculer les grévistes.

L’ampleur de la marche contredit un communiqué de presse publié mardi par AngloGold qui évoque « une minorité d’employés » des mines de Sadiola et de Yatela au Mali engagée dans une grève au sujet des indemnités de licenciement. A ce stade, assurait l’entreprise, « la production des deux mines se poursuit normalement » ainsi que le dialogue avec « les salariés et leurs représentants, y compris, la section nationale des mines et des industries afin de trouver une solution convenant à toutes les parties prenantes ».
AngloGold impute à « la forte baisse du prix de l’or, couplée à des considérations de sécurité » la suspension en septembre 2013 de l’exploitation minière et l’arrêt des contrats miniers à Yatela. Le communiqué de presse précise qu’à Sadiola, « la production a été interrompue dans la carrière FE3, tout en concentrant l’activité minière dans les carrières FE4 et Tambali sur le minerai oxydé de plus haute teneur, mieux adapté à l’usine existante ». AngloGold explique par des impératifs de rentabilité la décision prise de réorienter l’exploration « uniquement sur des cibles de minerai oxydé » et confirme que cette option va conduire à des licenciements.

D’après les données officielles, la production totale d’or du Mali a été de 46 tonnes en 2011 et en 2012 et a rapporté à l’Etat respectivement 232,600 milliards et 284,200 milliards de FCFA.

Mali : Mobilisation chez Securicom pour la liberté syndicale

Rien ne va plus entre les travailleurs de Securicom et entre ceux-ci et leur la direction. Pour cause, le licenciement illégal des délégués syndicaux suite à la mise en place par des travailleurs d’un comité syndical au sein de cette société. Face à ce problème qui prend de l’ampleur, un nombre important d’agents de Sécuricom sont allés hier vendredi à une grève de 72 heures. Il s’agit d’une situation qui risque de coûter cher, très cher à cette société qui est considérée comme le leader des sociétés de sécurité et surveillance au Mali.

Securicom est une société de sécurité et de protection des personnes et de leurs biens. Elle est implantée dans plusieurs pays d’Afrique et en France. Depuis 2002 elle est représentée au Mali. Aujourd’hui elle emploie plus de 5000 agents. Securicom s’occupe de la surveillance et de la sécurité au niveau de l’aéroport international de Bamako-Sénou et dans beaucoup d’autres services stratégiques dont des Ambassades.

Aux premières heures de sa création au Mali, aucun comité syndical n’avait pu être créé par les travailleurs. Les premiers agents qui ont tenté cette aventure ont été simplement et purement remerciés par la direction.

Malgré les menaces, certains travailleurs ont décidé de braver cette interdiction en mettant en place le « Comité syndical du Securicom protect », dont le secrétaire général est Aboubacar Ousmane. Son objectif : défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs de Securicom.

En mi-février 2014, les agents Sécuricom chargés de la sureté aéroportuaire ont informé la direction générale de la mise en place d’un autre comité syndical : « comité syndical des agents de la sûreté aéroportuaire ». Aussitôt informée, la direction générale de Securicom pas hésité à notifier aux initiateurs de ce comité syndical une décision de leur mutation de l’aéroport de Bamako-Sénou où ils travaillaient. Cela en violation de la législation du travail en matière de mutation des délégués syndicaux. Leur seul crime c’est d’avoir pensé à mettre en place un comité syndical. Pire, la direction de Securicom accuse ces délégués syndicaux du vol de biens des passagers à l’aéroport afin de justifier sa décision. Comme si cela ne suffisait pas, la direction générale licencie, sans autre forme de procès, 13 délégués syndicaux dont les membres du nouveau comité syndical et certains du comité de Securicom protect.

Mais le hic est qu’au moment où la direction de Securicom s’oppose à la mise en place d’un comité syndical, elle finance la création d’un comité syndical parallèle qui a vu le jour, mardi dernier au CICB. Ce comité syndical, selon nos sources, n’est composé que des contrôleurs de Securiocom, donc des proches de la direction, voire des amis du directeur général de Securicom, Mamadou Sidibé. Contrairement aux deux autres comités syndicaux qui sont affiliés à la centrale syndicale CSTM, celui financé par la direction est affilié à l’UNTM.

Plus grave, le patron de Securicom aurait confié à certains délégués syndicaux, qu’il n’est pas contre la mise en place des comités syndicaux, mais qu’il est contre le fait que ces comités syndicaux sont affiliés à la CSTM. « La direction veut qu’on quitte la CSTM pour s’affilier à l’UNTM qui défend les intérêts des employeurs et non ceux des employés », nous a confié un délégué syndical au siège de la CSTM.
Après avoir informé la direction régionale du travail de Bamako et la centrale syndicale CSTM par rapport au licenciement et la mutation « illégale » de leurs délégués syndicaux, les deux comités syndicaux (Comité syndical des agents aéroportuaires et le Comité syndical de securicom protect) déposent, le 4 mars dernier, un préavis de grève de 72 heures. La grève était prévue du 12 au 14 mars. Mais suite à la médiation de la direction régionale du travail de Bamako, les travailleurs et la direction étaient convenus, au cours d’une rencontre de réconciliation le 10 mars derniers, sur l’annulation des licenciements, le respect de la législation du travail en matière de licenciement des délégués du travail, mais aussi et surtout de la levée du préavis de grève.

A l’issue de cette rencontre, un procès-verbal de réconciliation a été même signé. Il est indiqué dans ce PV que la direction de Securicom devait recevoir le 13 mars le comité syndical de la sureté aéroportuaire afin d’ouvrir le dialogue sur les différents points de revendication. Mais il nous est revenu qu’à la dernière minute, la direction de Securicom a changé d’avis. Non seulement, elle a refusé de recevoir les membres du comité syndical, mais elle refuse radicalement d’annuler les décisions de licenciement des délégués syndicaux. Et ce qui devait arriver est arrivé.

Les travailleurs membres des deux comités syndicaux qui sont dans collimateur des responsables de Sécuricom ont décrété depuis vendredi matin une grève de 72 heures. Cela conformément à leur précédent préavis de grève du 4 mars dernier qui indique que « la grève sera immédiatement reconduite dans les jours suivants en cas de non-satisfaction lors des concertations ».

A en croire certains délégués syndicaux que nous avions rencontrés au siège du CSTM, la grève a été réussite à soixante-dix pourcent. Ce sont des centaines d’agents de Securicom qui ont abandonné leur poste, depuis vendredi et ce samedi pour se regrouper au siège de la CSTM.

« Nous sommes prêts à reprendre le travail quand la direction serait disposée à nous recevoir et à ouvrir le dialogue sur nos points de revendication », a affirmé le secrétaire général du comité syndical des agents aéroportuaires, Abdourahamane Tabouré.

Le moins que l’on puisse dire c’est que cette situation semble paralyser déjà les activités de Securicom au niveau de plusieurs services stratégiques dont l’aéroport de Senou où elle s’occupe de la surveillance et de la sécurité des personnes et de leurs bien. Cette crise risque de coûter cher à la société Sécuricom, du moins si des mesures ne sont pas prises, urgemment pour la dissiper. Déjà ne sachant plus où mettre de la tête les responsables de Sécuricom seraient en train de recruter des jeunes sans expérience dans la rue pour remplacer les grévistes.

Grève syndicale d’août

La grève de l’UNTM a été observée et elle a paralysé tous les secteurs. La plupart des services étaient quasiment vides. Mais, le service minimum a été assuré par deux voire quatre agents ou plus. Les piquets étaient assurés dans les services par certains syndicalistes qui veillaient pour freiner d’éventuels briseurs de grève.

La grève, à en croire certains syndicalistes qui ont jaugé, a été observée à 99% et aucun acte d’indiscipline n’a été constaté. Pendant ces deux jours, l’atmosphère à Bamako était morose. Dans tous les services, le mot d’ordre de grève a été respecté. C’est, du moins, le cas des services que nous avons visité. Il s’agit de la Direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique, des Impôts, des banques, à Orange Mali, dans les services de santé, à l’ORTM, à la cité administrative où le personnel aurait respecté le mot d’ordre de grève malgré qu’ici la présence humaine fût celle des jours ouvrables.

Selon certaines sources, c’est le service minimum. C’est le personnel indispensable au déroulement du programme qui était là. Dans les départements ministériels rien n’a chamboulé les programmes journaliers. Cependant, un syndicat affilié à l’UNTM n’a pas observé la grève. Il s’agit du syndicat autonome des administrateurs civils. Et, pour cause, on invoque que c’est pour ne pas pénaliser un gouvernement qui travaille pour la reconstruction d’un pays anémié. Des briseurs de grève qui, demain, seront les premiers à sauter sur les retombées de cette action collective légitime.

Un rapprochement entre l’union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et la centrale syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) est souhaitable. Dans tous les cas, la CSTM reconnait la légitimité du cahier des doléances que l’UNTM a posé sur la table du gouvernement et les a encouragé à défendre ses revendications. Idem pour le Syndicat autonome de la magistrature qui a manifesté son adhésion aux idéaux défendus par Yacouba Katilé et son staff. Cette fois-ci, il y a eu une convergence de points de vue entre les deux centrales. Pour la satisfaction des revendications du monde des travailleurs, des actions vigoureuses à l’actif des deux centrales sont attendues. L’UNTM a fait preuve d’une grande capacité de mobilisation et d’une parfaite organisation. Et, la CSTM, de son côté, s’est montrée solidaire au mot d’ordre de grève observé sur presque toute l’étendue du territoire national.

Entre le pouvoir et les rebelles, des accords sans lendemain

Les six groupes armés du nord du Mali qui participent depuis le 25 août, à Ouagadougou au Burkina, aux négociations de paix, en présence des représentants du gouvernement malien, sont parvenus à un accord après quatre jours de travaux. La seconde phase de négociations pour ratifier ce protocole d’accord se déroulera à Alger début septembre.

Selon cet accord conclu entre Bamako et le trio MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), HCUA (Haut conseil pour l’unité de l’Azawad), MAA (Mouvement arabe de l’Azawad) et deux autres groupes rebelles réunis dans la CM-FPR (Coalition des mouvements et forces patriotiques de résistance et une branche dissidente du MAA), il est question de l’intégration dans l’armée des rebelles et ex-rebelles, de la promotion de certains à des grades supérieurs et de la nomination dans l’administration des cadres civils touaregs issus des mouvements armés. En contrepartie ces mouvements se sont engagés à ne pas remettre en cause le principe de l’« intégrité territoriale » et le caractère « républicain et laïc » de l’Etat malien.

Quelques jours avant la rencontre de Ouagadougou, Bamako a multiplié des gestes de sa bonne disposition envers les rebelles, par exemple, en libérant des prisonniers. C’est ainsi que l’on a libéré des criminels qui avaient commis de nombreuses atrocités au nord du Mali en 2012. C’est notamment le cas de l’ex-chef de la police islamique de Gao, Yoro OuldDaha et le juge islamique de Tombouctou, Ag Alfousseyni Houka Houka. Ces deux hommes avaient ordonné des arrestations suivies de tortures de toutes sortes, des amputations de membres, des lapidations, des lynchages, des exécutions à la hache et au coupe-coupe. Autre geste d’apaisement, le Premier ministre Mara Moussa a déclaré, en juillet, que « les rebelles seront réinsérés dans l’armée, dans la police, la gendarmerie et dans la garde nationale.

Mais voilà que ce protocole d’accord a déjà pris du plomb dans l’aile. Une autre localité, Ménaka, située à 315 Km de Gao, est tombée sans combat sous le contrôle des groupes armés, dont le MNLA qui pourtant participe aux négociations. Le drapeau or, vert et rouge flotte sur Ménaka ; il est interdit aux radios de jouer de la musique manding ; les fonctions de police sont assurées par des rebelles en armes qui prélèvent des taxes sur les populations.

Cette occupation des lieux n’a suscité aucune réaction des dirigeants maliens ; les groupes rebelles semblent bénéficier du soutien tacite des forces Serval et de la Minusma ; quant à l’armée malienne, elle s’est retirée sans combat, à 2 km de la ville de Ménaka, et se fait très discrète.

Derrière le silence de Bamako et l’attitude couarde de l’armée malienne, se profile sans doute l’ombre du gouvernement français qui fait la pluie et le beau temps ; depuis le conflit au nord Mali, il semble soutenir le MNLA pour en faire un allié face aux autres groupes rebelles. Dans ces conditions il est illusoire de penser qu’une paix définitive puisse surgir des accords de Ouagadougou ou d’Alger. Les accords antérieurs, de Tamanrasset en janvier 1991, ceux du Pacte national du 11 avril 1992 et d’Alger en juillet 2006 avaient fait long feu parce que les intérêts personnels des négociateurs des deux camps ont primé sur les intérêts des populations qu’ils prétendent incarner.
Il est de l’intérêt des masses pauvres du nord Mali qui souffrent en subissant les lois rétrogrades d’un autre âge des groupes rebelles ; il est aussi de l’intérêt des travailleurs de Bamako et d’autres villes du pays qui souffrent des conséquences de la guerre au Nord et qui sont victimes de la cherté de la vie, de se donner la main au de-là de leurs conceptions religieuses ou tribales, pour lutter ensemble pour leurs intérêts communs en tant que travailleurs, en tant que paysans pauvres. C’est-à-dire lutter aussi contre leurs ennemis communs qui sont les dirigeants locaux et l’impérialisme français qui les soutient.

Où va l’argent de l’Etat malien ?

Le gouvernement malien quémande de l’argent après des bailleurs de fonds sous prétexte de l’aider à "développer l’économie malienne". Mais l’argent de l’État est dilapidé dans des dépenses inutiles comme pour l’achat d’un avion présidentiel pour IBK qui a coûté entre 17 et 20 milliards de francs CFA. Plus de 150 millions d’Euros ont récemment servis à acheter des armes pour soi-disant "moderniser" l’armée malienne. Voilà comment sont vidées les caisses de l’État.
C’est sûr que toutes ces sommes auraient pu être utilisées pour améliorer le quotidien des populations en matière d’infrastructures utiles qui font cruellement défaut dans ce pays. Mais au lieu de cela, IBK les dilapide pour son propre compte, pour celui de son clan et aussi pour renforcer l’armée afin d’opprimer encore plus sa population.
2014 a certes été désignée par le gouvernement comme « année anticorruption » mais c’est un peu comme si les grands voleurs annonçaient une « année sans vols » !!!

Il y a eu les fonds des donateurs. Par exemple, 280 millions d’euros pour la France. Il y a les prêts internationaux. De l’argent circule certes mais dans quels tuyaux et pour arriver dans quels réservoirs, voilà la question…

C’est comme l’argent des mines d’or : on ne sait toujours pas dans quels poches il arrive…

Au Mali, quel problème a été réglé par la guerre française ?

Au Mali, quel problème a été réglé par l’intervention militaire française ? Le terrorisme ? La paix dans le Nord ? Le dialogue avec les Touarègues et autres populations du Nord ? La dictature ? La misère ? La sécurité ? Le retour des réfugiés du Nord ? La reconstruction ? Le chômage ? La question touarègue ? Ou bien l’écrasement de la révolte populaire des petits soldats mais aussi des femmes, des jeunes, des paysans pauvres, des ouvriers, des nomades ?

Poser la question, c’est y répondre… Rien de tout cela n’a avancé. On est seulement revenus à la case départ, avant les révolutions du Mali, avant la chute de Moussa, avant la chute d’ATT et de la hiérarchie militaire, à l’ « ordre français » ! Les mêmes corrompus qui dirigent et s’en mettent plein les poches avec les mêmes liens avec le même impérialisme post-colonial. La reconstruction des maisons, des écoles, des services publics tarde à venir au Nord. Sans parler de la reconstruction de l’économie qui n’est pas prête de se produire et encore moins au Nord qu’au Sud. Du coup, les populations du Nord ne peuvent rentrer. C’était soi-disant pour elles que la guerre avait lieu mais ni la France ni le gouvernement d’IBK ne se préoccupe nullement d’elles…

De dialogue avec les Touarègues, le nouveau gouvernement d’IBK n’en veut pas, qu’il soit ou pas parrainé par les dirigeants africains ou internationaux. Il l’a montré de manière tout à fait claire. Il envoie même promener les envoyés du Conseil de Sécurité ou ceux des Etats africains, venus plaider pour le dialogue Nord-Sud, en jouant le nationaliste pur et dur. Maintenant qu’il tient le pouvoir, IBK ne veut plus entendre parler d’ingérence étrangère… autre que française ! Les médiateurs ont beau parler de réconciliation et de coopération, de confiance et de respect, c’est parler d’honnêteté dans la maison du bandit. C’est pure hypocrisie !

Quant au MNLA, le pouvoir de Bamako se refuse même à admettre son existence et plus encore sa représentativité et sa crédibilité… Cela ne signifie nullement qu’il compte démontrer directement aux populations du Nord, notamment touarègues, que tout a changé dorénavant et que l’argent ne restera plus entre les mains des riches de Bamako. Bien au contraire ! Du coup, les troupes terroristes qui se sont seulement momentanément réfugiées en Libye peuvent revenir du jour au lendemain au Mali, d’autant que l’Algérie a rompu avec la France pour officialiser ses épousailles avec la Chine… Elles pourront à nouveau trouver au Nord Mali un terrain pour leur politique et leurs exactions en s’appuyant sur celles des autorités du Sud et sur la misère qui continuera au Nord !

De tout cela, le gouvernement de Hollande se moque. Dans sa guerre au Mali, la France a défendu non l’intérêt du peuple malien mais l’intérêt des classes dirigeantes, maliennes comme françaises, et encore a-t-elle défendu seulement la partie des classes dirigeantes maliennes qui voulait le maintien de la relation néocoloniale avec la France en mettant à l’écart celle qui cherchait à s’unir avec le concurrent chinois... Car le Mali, comme le Niger ou l’Algérie, sont l’objet d’une concurrence féroce entre France et Chine !

Par exemple, les motifs français d’intervenir sont liés au fait que toute la région est l’une des régions essentielle du monde pour l’uranium, non seulement celui du Niger voisin mais aussi les réserves découvertes récemment à Kidal. De même, les réserves pétrolières et gazières du nord-ouest du Mali. L’ex président ATT déclarait le 21 décembre 2008, à Kéniéba, lors de la pose de la première pierre de la Route Kita – Sekokoto- Falémé- Dabia- Saraya- kédougou, que « l’une des plus grandes réserves d’uranium a été découverte dans la Région de Kidal. ». L’uranium est, on le sait, la grande cause du combat économique entre la France et la Chine et les peuples du Mali ou du Niger en sont les victimes collatérales…

Les nouvelles autorités de Bamako ont bien l’intention de continuer à donner les riches minières, gazières, pétrolières, en pierres précieuses et produits agricoles aux grandes compagnies occidentales et elle veulent s’assurer qu’une partie non négligeable leur reviendra dans les poches. Le temps du néocolonialisme n’est pas fini au Mali !

Voilà qui préoccupe bien plus IBK et ses corrompus au pouvoir que le mauvais état du système scolaire, du système de santé, de l’emploi, du mauvais état physique, économique, social et moral de la jeunesse, des femmes, des peuples.

Ce n’est pas un IBK qui va sortir le Mali du marécage mais bien au contraire lui qui va contribuer à l’y enfoncer.

Sa seule préoccupation politique a été d’enterrer toute forme de contestation, que ce soit parmi les petits soldats ou dans les milieux populaires. Les hauts gradés, qui se terraient et restaient silencieux il n’y a pas si longtemps, paradent à nouveau et étalent leur mépris et leur fric. Les riches maliens ne se sentent plus pisser et s’autorisent de nouveau des comportements de classe et de caste à l’égard de leurs subordonnés. Tous pensent que s’en est fini des révolutions qui ont marqué le Mali ces dernières années, que ce soit contre Moussa ou contre ATT.

C’est bien mal connaître les travailleurs, les jeunes, les femmes, les nomades, les paysans du Mali ! Les exactions d’aujourd’hui ne préparent rien d’autre que les révolutions de demain. Mais, s’il y a une leçon qu’il faudra avoir tiré des échecs des révolutions passées, c’est la nécessité pour le peuple travailleur de s’organiser lui-même, en comités de femmes, de jeunes, de soldats, de nomades, de paysans et d’ouvriers et que ces comités, par leurs délégués élus, deviennent le vrai pouvoir du pays, pouvoir s’étendant à la région et au-delà…

Quoi de neuf avec IBK ? Pour les coupures d’eau ? Pour les coupures d’électricité ? Pour les ruptures de livraisons d’essence ? Pour les prix des aliments de première nécessité ? Pour les soins des enfants ou des femmes enceintes ? Pour les exactions des militaires et des autres uniformes ? Pour la corruption des classes dirigeantes ? Pour les détournements de fonds publics par les hauts sommets ? Pour la dépendance du Mali face aux grandes puissances ?

Rien de neuf ! Tout est reparti pour un tour.

Messages

  • Au Mali, il aura fallu douze heures de discussions aux syndicats et au gouvernement, pour que les syndicats se dégonflent et renoncent une grève générale qui allait, une seconde fois en deux mois, paralyser tout le pays. Les syndicats affirment que le gouvernement malien aurait cédé aux revendications ouvrières en acceptant de mettre la main à la poche pour donner satisfaction aux syndicalistes de la puissante Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Mais il y a un monde entre ce qu’a cédé le gouvernement et les vraies revendications des travailleurs.

    En plus d’une toute petite baisse de l’impôt sur le salaire des fonctionnaires, le gouvernement a également cédé une augmentation très limitée du SMIC, le salaire minimum interprofessionnel garanti. Actuellement au Mali, il est respectivement de 28 440 francs CFA pour le secteur privé et de 31 337 francs CFA pour le secteur public. Dès l’année prochaine, il sera de 35 000 francs CFA et passera à 40 000 francs CFA en 2016.
    Par ailleurs, à la demande des syndicalistes, le gouvernement malien a également décidé d’augmenter de façon très limitée le montant des allocations familiales et de réduire avant la fin de l’année le tarif de l’électricité.

  • Partout au Mali, aujourd’hui, les citoyens recourent aux formes de protestations les plus variées. En effet, on observe la récurrence inquiétante des conflits sociaux. Des grèves, marches et sit-in sont, ainsi, régulièrement organisés, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, par des Maliens pour dénoncer leur mal-de-vivre (démolition d’habitats, injustice, impunité, inaccessibilité des documents de voyage, détérioration du cadre de travail…) et se faire entendre. Le syndicat des travailleurs des impôts, déjà parti en grève de 72 heures au mois de juillet, ne décolère toujours pas. Et prévoit une autre grève, illimitée cette fois-ci, sur toute l’étendue du territoire national à partir du début du mois prochain.

  • Les luttes se mutiplient au Mali :

     Grève illimitée des impôts : Une première dans l’histoire des services financiers au Mali

     Grève au CHU Gabriel Touré

     Grève des footballeurs

     Grève des conducteurs de SOTRAMA

  • Après la Suisse et la Belgique, Hollande fait école au Mali : l’état d’urgence proclamé pour dix jours !!!

  • Le pouvoir IBK est pris entre deux feux : la crise au nord et la tension sociale qui gagne, tous les jours, en intensité à Bamako. Déjà empêtré dans le dossier du nord, IBK réussira-t-il à atténuer les ardeurs sur le front social ? Il faudra (cette fois-ci) bien plus que de petites excuses du genre « le pays est en crise » ou autres politiques de saupoudrage toujours mis en avant par le régime pour calmer le jeu. Les syndicats semblent découvert (enfin) la réalité : l’insouciance d’IBK face à leurs préoccupations. Ainsi, le malaise se propage à grande vitesse et gagne quasiment tous les secteurs socio-économiques du pays. Centres hospitaliers, Ortm, transporteurs, les enseignants…. À croire qu’en cette année 2016, les grèves raviront la vedette aux scandales.

    Le pouvoir du vieux a fini d’étaler ses limites. Une des multiples manifestations de cette triste réalité : l’ébullition du front social, depuis maintenant trois mois. En effet, de décembre 2015 à nos jours, les fronts syndicaux s’ouvrent à un rythme vertigineux, sans que les autorités n’aient réussi aucune action susceptible d’atténuer les ardeurs. Ainsi, les grèves se suivent, causant au passage d’énormes préjudices aux citoyens et surtout au trésor public déjà fragilisé par des faits de délinquance financière. Les travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré, ceux de l’ORTM tout comme la Coordination syndicale de l’enseignement secondaire(COSES) et le Comité syndical des services du travail du Mali (CSST) sont sur le pied de guerre pour exiger la satisfaction de différentes revendications.
    En effet, les travailleurs de Bozola (l’Ortm) ont observé deux jours de grève en décembre et 3 jours (du 27 au 29 janvier 2016) de grève en janvier suite à une rupture des négociations entre le syndicat et le gouvernement. Selon les syndicalistes, sur les huit points de revendication, aujourd’hui seulement 5 points ont été satisfaits. Aux trois points non satisfaits, le syndicat y tient et il est prêt à aller au bout pour leur satisfaction. Il s’agit de l’abrogation des lois portant sur la restructuration de l’Ortm en deux entités différentes (Ortm comme un établissement public à caractère administratif et la société malienne de transmission et de diffusion) ; l’harmonisation des statuts des entités à créer dans le cadre de la restructuration et enfin le maintien de la Communication dans les priorités du Gouvernement. En clair, Bozola n’est pas contre la restructuration de l’Ortm, seulement les travailleurs exigent qu’elle se fasse dans les règles de l’art. Mais, le gouvernement voit les choses sous un autre angle. D’où la furie du syndicat qui menace d’observer un autre mot d’ordre qui consistera à éteindre carrément la télévision nationale et tous les réseaux de l’Ortm transmettant les chaînes étrangères dans notre pays.

    Quasiment au même moment, les ouvriers de la Comatex S.A (Ségou) avait observé (du 28 au 29 janvier dernier) un arrêt de travail faisait suite au retard de payement des salaires de 2 mois et les allocations familiales. A Ségou également, l’on annonce un débrayage illimité si les revendications des travailleurs ne sont pas satisfaites. C’est dire que la grogne sociale a gagné l’intérieur du pays.

    Autre secteur où la tension couve : les transports. Les chauffeurs de camions-citernes et autres gros porteurs sont allés en grève dans la nuit du dimanche 24 janvier 2016 jusqu’au mercredi 27 janvier 2016. Cette grève a été observée même dans les ports de chargement à l’extérieur du pays par les chauffeurs de camions-citernes et les gros porteurs. La raison de leur colère ? Sous-rémunération des chauffeurs et leur non-inscription à l’INPS. « À cela se sont ajoutés des problèmes que nous rencontrons avec les citernes que nous chargeons en carburant et autres produits liquides », avait confié Mouctar Drabo, trésorier général du Syndicat, à un journal de la place.

    En février, les Services du travail (Directions régionales du travail, Inspection du travail et Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants) ouvrèrent le bal des contestations, en décrétant 72 heures (lundi 08 au mercredi 10 février dernier) de grève. Le Comité syndical desdits services (Csst) veut une meilleure condition de travail pour les Inspecteurs de travail, marginalisés dans le traitement salarial, ainsi que pour les Directions régionales qui manquent de moyens matériels. Au nombre des revendications, le syndicat énumère (dans son préavis de grève, daté du 19 janvier) l’application immédiate de tous les points d’accord du Protocole de 2011 ; l’application effective de la Convention n°81 de l’O.I.T sur l’Inspection du travail et l’octroi des primes et indemnités ; l’adoption et la mise en œuvre d’un nouveau plan d’actions pour le renforcement des Services du Travail …. En attendant le bilan de cette grève, il se dit déjà que le syndicat entend entreprendre des actions plus vigoureuses en cas de non satisfaction. « « Nous sommes le seul Syndicat qui n’a jamais observé de grève, de l’indépendance à nos jours. Mais, nous estimons que trop c’est trop, car on a compris que le 1er responsable de notre Département n’accorde aucune valeur à notre service », indique-t-on au sein du CSST.

    La dernière organisation syndicale à plonger dans la contestation est celle des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales. Le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (Sypesco), soutenu par les autres syndicats des établissements secondaires, a décidé d’arrêter de travailler pour non-paiement de salaires de ses militants. Pourtant, le syndicat avait prévenu qu’il serait intraitable par rapport à tout retard dans le paiement des salaires. Cette grève, observée au début de la semaine, des enseignants du secondaire des collectivités territoriales vient s’ajouter à celle des enseignants de base des collectivités qui réclament des rappels.

    Aussi à Gao, le syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales et le syndicat national de l’éducation et de la culture ont déposé, le 4 février dernier, un préavis de grève. Les deux syndicats reprochent à l’état malien de délaisser les enseignants du nord. Selon les responsables des deux syndicats, une grève sera lancée du 17 au 19 février prochain si les 16 points (énumérés dans le préavis) ne sont pas satisfaits.

    Un débrayage, prévu du 8 au 10 février courant, a été évité de justesse à l’hôpital Gabriel Touré. Cette suspension fait suite au limogeage du directeur Kassoum Sanogo, par le ministre en charge de la santé et de l’hygiène publique.
    Cependant, la structure demeure sur des braises ardentes qui pourront, à tout moment, engendré une paralysie au sein de cet hôpital de référence. Pour rappel, l’indignation du syndicat est due à un manque de dialogue social. Cette situation avait poussé le syndicat tenir des sit-in, avant de déposer un préavis de grève. Lequel préavis fait état de l’absence, l’insuffisance et la dégradation croissante des outils de production et de prestation pour une meilleure prise en charge des patients. S’y ajoutent le retard criard dans le paiement des ristournes et des primes de garde ; la non-exécution des différents protocoles d’accords signés entre le Département de la Santé et le Comité Syndical du CHU-Gabriel Touré. Par ailleurs, le syndicat réclame la nomination des représentants du personnel au Conseil d’Administration de l’hôpital ; la nomination d’un Régisseur de recettes au bureau des entrées ; l’assainissement de la gestion financière de l’hôpital ; le recrutement ou le redéploiement du personnel qualifié pour les soins intensifs au niveau des Services de pédiatrie, de réanimation adultes et le service d’accueil des urgences.

    Tout comme au CHU Gabriel Touré, la tension est aujourd’hui palpable à la direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC) où les travailleurs se plaignent du comportement de la hiérarchie. L’on raconte que le fonctionnement de cette structure a été entaché par l’adoption de mesures abusives, injustifiées sur fond de règlements de comptes. En effet, le directeur régional aurait pris, le 18 mai 2015, des notes dont l’analyse aurait révélé certaines incohérences. Le syndicat aurait signifié ces incohérences au directeur régional, à la direction nationale et du ministère du Commerce et de l’Industrie aux fins de rectification. Mais la demande est restée sans suite. En 2016 encore, le ministre Abdel Karim Konaté et le directeur, à travers une note aurait reproduit les mêmes incohérences. Dans lesdites notes, « le chef de division se trouve sous l’autorité d’un agent de sa division. Dans une équipe relevant de la même division, l’inspecteur des services économiques se trouve élément d’une équipe dirigée par un contrôleur des services économiques. Un agent issu d’un corps non prévu par le cadre organique du service se trouve à la tête d’une équipe composée d’agents issus du corps prévu par le cadre organique du service », indique-t-on. Ces pratiques ont motivé le comité syndical à saisir le Premier ministre pour une solution définitive à cette injustice afin d’éviter de crises inutiles entre administrateurs.

    Aussi à N’Sukala (Dougabougou) également, la tension monte. Là, l’essentiel des travailleurs nationaux aurait de la peine à s’offrir le SMIG. Ainsi, les travailleurs revendiquent l’application du SMIG, les allocations familiales…. Puisque l’on dit que le département du Commerce est resté insensible à la situation, on pourrait s’attendre à un débrayage à N’Sukala où des chinois se sucreraient sur le dos de pauvres des travailleurs nationaux. L’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), toujours prompt à voler au secours des travailleurs lésés dans leurs droits, se serait saisie du dossier. Et le mercredi 3 février dernier, le secrétaire général de la centrale aurait rencontré (à Dougabougou) les travailleurs. Selon lui, toutes les dispositions sont prises afin que les travailleurs puissent rentrer en possession de leurs droits, conformément aux lois en vigueur en République du Mali.

    Le Secrétaire général de l’Untm n’a pas caché sa colère et exige que les responsables chinois respectent strictement l’ensemble des accords et conventions signés entre la Centrale syndicale et l’Etat malien. C’est dire qu’autrement, les chinois et au-delà les autorités maliennes, s’exposeront (une nouvelle fois) à la colère de la plus grande centrale syndicale du Mali. Selon des observateurs, cet épisode pourrait précipiter le réveil des vieux démons au sein de la brouse du travail où ces différentes grèves qui agitent le pays sont suivies avec attention. Il semble que l’Untm s’apprête à se réunir pour faire une analyse de la situation actuelle du pays et des travailleurs maliens.

  • Une grève de 48 heures commence ce lundi 21 mars 2016 au Mali. Elle se poursuivra donc jusqu’à demain soir : c’est la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) qui a lancé cet appel à la grève, avec une longue série de revendications. La confédération syndicale, qui revendique 18 branches et syndicats et plus de 55 000 membres dans le pays, estime que le gouvernement malien est de mauvaise volonté dans le dialogue avec les partenaires sociaux.

  • Le syndicat des miniers a maintenu son mot d’ordre de grève qui s’est étalée du 30 mai au 1er juin pour protester contre l’insatisfaction de certains points de revendications. Dans le préavis de grève déposé sur la table du ministère, le syndicat dénonçait le retard dans la mise en application de la prime de découverte, tout en demandant son adoption dans un délai de trois mois, le non reversement des prélèvements effectués depuis 2011 au titre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS).

    Cette grève de protestation concernait les sociétés minières et géologiques, les sous-traitants et cimenteries, ainsi que les administrations minières et industrielles. « Personne n’aime arrêter de travailler. Mais il y a des revendications en cours. Si un terrain d’entente n’est pas trouvé, nous sommes obligés d’aller en grève pour les faire aboutir », estime M. Diallo de la Chambre des mines. Un membre de la SECNAMI, ayant requis l’anonymat, affirme que cette grève aurait coûté à l’État malien une perte de plus 800 millions de francs CFA par jour. Un montant considérable, surtout si l’on considère que ce secteur est le deuxième contributeur à l’économie du Mali avec 917, 7 milliards de francs CFA en 2014. Notre interlocuteur ajoute que le mouvement ne s’arrêtera pas et qu’un autre préavis de grève sera déposé dans la semaine courante. « Les travailleurs miniers sont maltraités au profit des opérateurs économiques. Ce sont eux qui intéressent le ministre, pas nous les travailleurs. Il n’est même pas intéressé par cette grève, c’est pourquoi il n’a rien dit qui puisse nous rassurer ».

    Une grève dans ce secteur dominé par l’or, devenu le premier produit d’exportation depuis bientôt dix ans, est loin d’être la bienvenue. Le Mali est le troisième producteur sur le continent africain et le dix-septième au niveau mondial, pour un minerai qui participait à hauteur de 8% au PIB en 2012.

  • Mali : la police tire sur des manifestants dénonçant l’injustice à Gao, dans le nord du Mali, 3 morts !!! Les protestataires, au nombre de plusieurs milliers, se sont rassemblés dans les rues de la ville avant de marcher sur le commissariat central et de l’encercler. Beaucoup d’entre eux, les plus jeunes, étaient munis de couteaux. Certains manifestants ont incendié des pneus, d’autres jeté des pierres sur la police. Les forces de l’ordre s’employaient à disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogène quand l’armée a ouvert le feu.

  • A Bamako, l’arrestation d’un blogueur contestataire tourne à l’émeute !!!

    Plus de 1 000 personnes se sont rassemblées hier devant le tribunal de la commune 4 dans le quartier de Lafiabougou à Bamako. Mohammed Youssouf Bathily, surnommé Ras Bath, avait passé un appel via les réseaux sociaux, incitant ses partisans à venir le soutenir. Ce blogueur, à la plume acérée, ne mâche pas ses mots pour critiquer le gouvernement. Il a été arrêté le 15 août.

    Le rassemblement a tourné court lorsque certains manifestants ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du tribunal. La garde nationale qui sécurise les lieux a fait usage de gaz lacrymogène. Les manifestants ont répliqué avec des jets de pierres. Le tribunal a été en partie saccagé. Des feux ont été allumés par les fenêtres à l’aide de bidons d’essence, avant l’arrivée de renforts de police qui ont alors violemment réprimé la manifestation, pourchassant les émeutiers et les badauds dans les rues adjacentes.

    Plusieurs centaines d’opposants ont commencé à enflammer des palettes et des pneus pour dresser des barricades et freiner la progression des forces de l’ordre. La police a alors oublié toute retenue, slalomant à vive allure entre les obstacles et tirant à vue sur ceux qui couraient mais aussi sur les passants au bord de la route. Des tirs de gaz lacrymogènes mais aussi à balles réelles. Il y aurait des morts !!!

  • Le procureur et le directeur adjoint de la police ont affirmé que les forces de l’ordre n’étaient pas en possession d’armes létales. Une version en partie contredite du côté du ministère de la sécurité publique où l’on avoue que « oui, les policiers pouvaient porter leur kalachnikov, mais juste en guise de dissuasion ».

    « C’est une entrave à la liberté d’expression. Ras Bath, c’est un jeune, il est instruit. Il dit des choses sur le gouvernement, il éveille les Maliens. Voilà ce que le gouvernement cherche à arrêter », scande Mohammed, juché sur sa moto, qui guette l’avancée des forces de l’ordre.

    Ras Bath a été arrêté mardi et placé en garde à vue pour « atteinte aux mœurs » et « propos démobilisateur de troupes ». Sa dernière chronique pour la radio Maliba FM épinglant le chef d’état-major des armées au Mali, Didier Dacko, a déplu au pouvoir !

  • Victime de nombreux revers sur le terrain, les forces armées maliennes (FAMA) sont la cible de toutes les critiques. Une situation qui avait même poussé le ministre de la défense a convoquer les journalistes il y a quelques jours, pour les inciter à plus de clémence et de « cohésion nationale autour des FAMA dans ces moments difficiles ».

    Pour éviter les blogeurs indépendants, le pouvoir a bloqué les réseaux sociaux à Bamako !

    mpossible d’accéder à Facebook et Twitter, sauf en passant par un serveur proxy. Du côté des fournisseurs d’accès internet au Mali on dément toute implication, en évoquant une décision prise « plus haut », selon un technicien. Le gouvernement nie tout blocage. « Quel pays sommes nous si nous bloquons les moyens de communication pour une affaire comme celle-là » tente de se justifier notre source du ministère de la sécurité publique.

    Les Maliens ont pour la plupart déjà trouvé la parade et utilisent des VPN (virtual private network). Les sites d’actualité locaux eux, publient des tutoriels qui expliquent comment se servir de ces outils pour déjouer la censure.

  • Au Mali, la grève des transporteurs routiers continue. Ils dénoncent le manque de sécurité sur les routes du nord du pays, notamment sur l’axe Gao-Menaka.

    La grève des transporteurs routiers dans le nord du Mali entre dans sa deuxième semaine ce lundi, et sur les marchés, certains produits ont disparu des étals.

    Les prix des produits de première nécessité ont augmenté, passant du simple au double pour certains. Du côté des légumes, le chou que l’on pouvait acheter 500 francs CFA (76 centimes d’euros) coûte désormais 1 000 francs CFA (1,52 euro). L’huile, le riz, le lait sont devenus rares. Quant au mil, on s’attend à une pénurie, car les stocks sont insuffisants. Sans ravitaillement, les céréales ne seront plus disponibles la semaine prochaine, affirment des commerçants de Gao et de Menaka.

    Les transporteurs ne veulent pour l’instant pas lever le mot d’ordre de grève, tant qu’aucune réponse à leur revendication n’aura été trouvée. Ils dénoncent l’insécurité grandissante sur l’axe Gao-Menaka en passant par la localité d’Ansongo. Les braquages et toutes sortes de racket sont courants sur ces routes fréquentées par les bandits armés.

  • Au Mali, les travailleurs de la santé ont entamé lundi une grève de cinq jours.

    Seul un "service minimum" est assuré aux patients, à l’Hôpital du Mali, au CHU du Point G et à l’hôpital Gabriel Touré, les trois principaux établissements hospitaliers de la capitale malienne.

    Les travailleurs s’occupent des "urgences médicales", malgré la grève.

    La grève entamée lundi est la deuxième des travailleurs de la santé du Mali en moins d’un mois.

    Les revendications ne sont pas seulement financières. D’autres sont relatives aux conditions de travail.

  • Les hôpitaux publics du Mali restaient paralysés mercredi par une grève déclenchée le 9 mars par les personnels de santé revendiquant notamment une revalorisation de salaires, selon des sources syndicales, des témoins et un journaliste de l’AFP.

    Le mouvement concerne l’ensemble des personnels de santé du secteur public, dont les médecins et les infirmiers, et affecte le fonctionnement des hôpitaux publics et des centres publics de santé à Bamako et dans plusieurs villes en province, d’après ces sources.

    Dans la capitale, les consultations étaient à l’arrêt mercredi à l’Hôpital Gabriel-Touré, un des principaux du pays, mais un service minimum y était assuré, a constaté un journaliste de l’AFP.

  • la grève illimitée du personnel de la santé et socio -sanitaire a démarré depuis le 9 mars et se poursuit sur toute l’étendue du territoire.

  • Pour se présenter comme le garant de l’unité nationale et de la paix, le président IBK a lancé précipitamment une conférence nationale à Bamako, prétendant qu’il suffit de réunir tous les combattants autour du calumet de la paix pour obtenir la paix alors que les problèmes de la population sont moins que jamais satisfaits, aucun des problèmes qui ont entraîné les crises au Mali n’étant résolu : démocratie, chômage, misère, dictature sont toujours là. Les écoles ne sont pas réouvertes au nord mali ni aucune date fixée pour leur ouverture, toutes les catégories sociales qui travaillent ne sont satisfaites et toutes se mettent à tour de rôle en grève. Pendant ce temps, IBK arrose d’argent tous les anciens belligérants qui acepteraient de contribuer au mythe selon lequel il est le sauveur de la paix !!!

  • Depuis un peu plus de trois semaines maintenant, le personnel des hôpitaux publics et des centres de santé de références est en grève. Un service minimum est certes assuré mais le dispositif est saturé comme l’a constaté notre correspondant à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako.

  • Quelques milliers de personnes ont manifesté samedi à Bamako contre le projet de révision de la Constitution, à la veille d’un sommet du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad), en présence du président français Emmanuel Macron.

    Cette manifestation non autorisée, officiellement en raison du sommet et de l’état d’urgence, a recueilli cependant un important succès.

    Le climat social et politique n’est pas retombé au Mali !

  • Un collectif demande le retrait "pur et simple" du projet de révision constitutionnelle au Mali

  • « La grève de 72 heures sera donc observée du mardi 18 au jeudi 20 juillet 2017 et illimitée à compter du mardi 25 juillet 2017 pour exiger : la révocation immédiate du Doyen de la Fseg, le Pr Ousmane Papa Kanté de ses fonctions pour des pratiques anti-pédagogiques ; la restitution immédiate des cours aux enseignants permanents de la Fseg ; le payement immédiat de deux mois d’heures supplémentaires effectuées par les enseignants permanents de la Fseg ; la mise en place d’une administration provisoire à la Fseg ; l’audit de la gestion du Doyen et du vice-Doyen de la Fseg », réaffirme notre interlocuteur membre du Ben Senesup.

    Et d’ajouter : « le Snesup exige également la prise immédiate d’une ordonnance pour l’application d la grille plancher 640 et plafond 1400 pour compter du 1er juin 2017 et de la grille plancher 666 et plafond 1460 pour compter du 1er janvier 2018 ; la mise en place immédiate de la commission bipartite d’examen des dossiers des 502 travailleurs contractuels pour leur teste de recrutement prévu pour le mois d’août 2017 ; la signature immédiate des arrêtés de hiérarchisation des omis du 16 juin 2015 et de la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition ; l’adoption immédiate du nouveau statut « Enseignant-Chercheur » ; l’éradication de violence dans l’espace universitaire »

  • La Compagnie Malienne des Textiles, COMATEX SA est un complexe textile intégré qui transforme la fibre de coton malien en divers produits finis comme les fils à tisser, les tissus imprimé fancy et wax, percale, popeline, compresse, coton hydrophile, ... est en faillite, menaçant salariés et paysans !!!

  • Le Mali n’intéresse guère la presse hexagonale. Ainsi la grande manifestation de samedi contre les projets liberticides du président IBK n’a guère retenu l’attention des journalistes français, victimes de leur aveuglement depuis l’opération militaire française de 2013 vue comme un succès total, le seul du président Hollande. C’est dire qu’à leurs yeux les victimes des terroristes au Mali quand ils ne sont pas blancs de peau n’existent même pas.

    Le silence des médias français est assourdissant lorsque des raids terroristes font des victimes parmi les civils dans le Nord du Mali, chez les soldats maliens ou encore les Africains présents au titre de la Minusma. Chaque semaine ou presque, des Africains meurent, et ils sont même de plus en plus nombreux, civils ou soldats, à être assassinés par des raids terroristes, tant la situation s’empire chaque jour au Mali. Mais ces morts là pèsent peu.

    Au moins cinq personnes, dont deux civils et trois militaires, ont trouvé la mort la semaine dernière lors de plusieurs attaques attribuées aux djihadistes dans le nord et le centre du Mali, a-t-on appris de sources militaires.

    Ainsi, deux soldats ont été tués et plusieurs sont portés disparus après l’attaque samedi à l’aube du camp militaire de Bintagoungou dans la région de Tombouctou (nord-ouest) par des « assaillants non identifiés ». Cette attaque survient après la mort jeudi d’un soldat dans l’explosion d’une mine près d’Ansongo dans la région de Gao (nord).

    Le même jour, une autre attaque a été perpétrée par des assaillants non identifiés contre des postes de douane et de gendarmerie à Hombori dans la région de Mopti (centre). Deux paysans ont été tués dans leur champ par six hommes armés circulant sur trois motos, ont rapporté des élus locaux.

  • L’Etat d’urgence et les autres arguments évoqués pour restreindre le droit constitutionnel de manifester et de contester les décisions politiques hypothéquant la démocratie ne sont que des prétextes fallacieux. Le gouvernement avait programmé le référendum pour le 9 juillet 2017 sachant bien que l’Etat d’urgence était en vigueur.

    Malgré la propagande d’opportunistes qui ont trouvé l’occasion de leur vie pour entrer dans les grâces du pouvoir ou sauver leurs strapontins politiques, l’évidence s’impose chaque jour d’avantage : Le peuple malien est majoritairement opposé à cette révision. Et cela d’autant plus qu’il y a des priorités encore plus urgentes que le gouvernement ne parvient pas toujours à prendre en charge.

  • À Bamako, le 14 juin dernier, un journaliste d’un hebdomadaire local (Le Sphinx) a été condamné en première audience à trois mois de prison avec sursis et une amende de 100.000 F CFA (environ 150 euros). Il est accusé de diffamation par Karim Keïta, fils de l’actuel chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta. Il est reproché à ce journaliste d’avoir écrit récemment que Karim Keïta a aidé un homme d’affaires malien à échapper à la justice, et dans un autre article qu’il avait acheté un hôtel à Bamako à plus de 6 millions d’euros et acquis un terrain à proximité pour y faire construire une station-service. Karim Keïta a porté plainte et réclamé 4 milliards de F CFA de dommages et intérêts. Le tribunal lui a donné en partie raison mais le procès n’est pas terminé. Il est de notoriété publique que Karim Keïta est un homme d’affaires connu pour ses virées dans les plus grands hôtels parisiens. Il y rencontre parfois des hommes d’affaires réputés pour leur proximité avec le blanchiment d’argent, la vente d’armes et d’engins militaires. Surnommé « Papa m’a dit », il s’est fait une réputation d’enfant gâté, aimant les frasques, les voitures de luxe, le champagne et le cigare. Grâce à son père, il a réussi à se faire élire député puis à être désigné comme président de la Commission de la Défense de l’Assemblée. Ce n’est par hasard si son père l’a installé à cet endroit précis car c’est le poste idéal pour avoir la haute main sur le budget de la Défense, de surcroit protégé par le « secret défense ». Personne n’a le droit de fouiner dans ses affaires louches sans risquer d’aller en prison ou, qui sait, pire que cela ? Cette condamnation sonne comme un avertissement à quiconque oserait écrire sur les détournements des deniers publics au Mali.

  • Le président malien Ibrahim Boubacar Keita voulait que son référendum constitutionnel ait lieu le 9 juillet comme il l’avait décidé, mais devant la multiplication des manifestations de rue organisées par une coalition de nombreux partis d’opposition, il a fini par battre en retraite. Comme il ne veut pas perdre la face, il a déclaré que ce référendum aura tout de même lieu mais qu’il est tout simplement « reporté pour une date ultérieure ». On verra donc si ce report n’est pas synonyme d’enterrement définitif. Ce référendum, IBK le voulait pour augmenter son pouvoir, pour caser un peu plus de ses partisans avec la création d’un sénat (entre autres) et éventuellement faciliter sa réélection. La seule chose qu’il a réussie à obtenir c’est de coaliser un grand nombre de ses opposants dont ses anciens ministres et Premiers ministres qu’il a remerciés tout récemment. Tous ces gens-là qui, hier encore mangeaient dans ses mains, sont devenus des opposants et tentent de se faire une popularité à bon compte. Ils profitent de la colère et des frustrations réelles au sein de la population contre la dégradation des conditions d’existence, contre la corruption et le pillage des caisses de l’État pour les détourner à leur profit afin d’assouvir leurs ambitions de politiciens.

  • Le CADTM Afrique (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes) constate et dénonce l’immixtion flagrante, illégale et antidémocratique de la Banque mondiale dans la réforme domaniale et foncière en cours au Mali.

    Grâce à la forte pression exercée sur le parlement malien par les mouvements sociaux pendant le vote du projet de loi sur le foncier agricole au Mali en mars dernier, toutes les préoccupations de la Banque mondiale, qui sont catastrophiques aux populations paysannes, n’ont pas été prises en compte. Une des victoires des mouvements sociaux a été la prise en compte de la reconnaissance du domaine des villages dans le foncier agricole protégeant ainsi les terres paysannes contre les accaparements de terre.
    Cette disposition n’a pas plu à la Banque mondiale.

    C’est pourquoi la Banque mondiale a conduit le gouvernement malien dans l’adoption d’une réforme domaniale et foncière, dans laquelle il est dit de supprimer tous les titres appelés précaires (lettre d’attribution, la notification, le bulletin, le permis d’occuper, les attestations de possession et de détention foncières) au profit du titre foncier qui est qualifié définitif et inattaquable. Sur la proposition de supprimer les titres précaires, les mouvements sociaux proposent de rendre le titre foncier gratuit pour maintenir la garantie du droit d’accès des pauvres au logement et à la terre agricole puisque le titre foncier est excessivement cher. Le gouvernement et la Banque mondiale sont très hostiles à cette proposition.

    Les grands capitalistes du Mali soutiennent l’institutionnalisation de l’accaparement de millions d’hectares de terres (les pays africains sont les plus touchés par l’accaparement des terres) au service de l’agro-business. Donc priver les communautés locales de leurs ressources fondamentales et détruire la souveraineté alimentaire des peuples.
    Si ces titres rebattus précaires étaient supprimés, cela conduirait à l’exclusion du droit d’accès des pauvres au logement et des terres agricoles puisque c’est grâce à ces titres qu’aujourd’hui, le pauvre peut acheter une parcelle de terrain à usage d’habitation et accéder aux terres agricoles.

    La Banque mondiale veut faire adopter par la force cette réforme domaniale et foncière en exigeant du gouvernement de l’adopter en Conseil des ministres, sans la soumettre au vote du Parlement. Cela parce qu’elle a peur que les mouvements sociaux n’exercent à nouveau des pressions sur le Parlement pour bloquer ou annuler la suppression des titres qu’ils appellent précaires.

    L’imposition des réformes foncières favorables aux investisseurs étrangers est inscrite dans la ligne droite du rapport « Doing Business » et « Benchmarking Business of Agriculture » qui a un impact majeur sur les décisions politiques, en particulier dans les pays dits en « développement ». Les gouvernements de ces pays se font concurrence pour améliorer le « climat des affaires » au profit du secteur privé et en particulier des transnationales, et pouvoir ainsi remonter dans ce fameux classement. Le « Benchmarking Business of Agriculture » est une initiative qui nuit aux paysans, reste fondamentalement favorable au secteur privé et entraîne d’importants dégâts environnementaux.

  • Le CADTM Afrique (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes) constate et dénonce l’immixtion flagrante, illégale et antidémocratique de la Banque mondiale dans la réforme domaniale et foncière en cours au Mali.
    Grâce à la forte pression exercée sur le parlement malien par les mouvements sociaux pendant le vote du projet de loi sur le foncier agricole au Mali en mars dernier, toutes les préoccupations de la Banque mondiale, qui sont catastrophiques aux populations paysannes, n’ont pas été prises en compte. Une des victoires des mouvements sociaux a été la prise en compte de la reconnaissance du domaine des villages dans le foncier agricole protégeant ainsi les terres paysannes contre les accaparements de terre.
    Cette disposition n’a pas plu à la Banque mondiale.
    C’est pourquoi la Banque mondiale a conduit le gouvernement malien dans l’adoption d’une réforme domaniale et foncière, dans laquelle il est dit de supprimer tous les titres appelés précaires (lettre d’attribution, la notification, le bulletin, le permis d’occuper, les attestations de possession et de détention foncières) au profit du titre foncier qui est qualifié définitif et inattaquable. Sur la proposition de supprimer les titres précaires, les mouvements sociaux proposent de rendre le titre foncier gratuit pour maintenir la garantie du droit d’accès des pauvres au logement et à la terre agricole puisque le titre foncier est excessivement cher. Le gouvernement et la Banque mondiale sont très hostiles à cette proposition.
    Les grands capitalistes du Mali soutiennent l’institutionnalisation de l’accaparement de millions d’hectares de terres (les pays africains sont les plus touchés par l’accaparement des terres) au service de l’agro-business. Donc priver les communautés locales de leurs ressources fondamentales et détruire la souveraineté alimentaire des peuples.
    Si ces titres rebattus précaires étaient supprimés, cela conduirait à l’exclusion du droit d’accès des pauvres au logement et des terres agricoles puisque c’est grâce à ces titres qu’aujourd’hui, le pauvre peut acheter une parcelle de terrain à usage d’habitation et accéder aux terres agricoles.
    La Banque mondiale veut faire adopter par la force cette réforme domaniale et foncière en exigeant du gouvernement de l’adopter en Conseil des ministres, sans la soumettre au vote du Parlement. Cela parce qu’elle a peur que les mouvements sociaux n’exercent à nouveau des pressions sur le Parlement pour bloquer ou annuler la suppression des titres qu’ils appellent précaires.
    L’imposition des réformes foncières favorables aux investisseurs étrangers est inscrite dans la ligne droite du rapport « Doing Business » et « Benchmarking Business of Agriculture » qui a un impact majeur sur les décisions politiques, en particulier dans les pays dits en « développement ». Les gouvernements de ces pays se font concurrence pour améliorer le « climat des affaires » au profit du secteur privé et en particulier des transnationales, et pouvoir ainsi remonter dans ce fameux classement. Le « Benchmarking Business of Agriculture » est une initiative qui nuit aux paysans, reste fondamentalement favorable au secteur privé et entraîne d’importants dégâts environnementaux.
    Pour rompre avec le néocolonialisme et garantir une souveraineté alimentaire et l’autodétermination des peuples, le Réseau CADTM Afrique exige que :
    • le gouvernement du Mali détermine souverainement ses propres politiques foncières et agricoles, conformément aux articles 2, alinéa 3 ; 6, paragraphe 3 de la Déclaration de l’ONU sur le droit au développement de 1986 et à l’article 1 commun aux deux pactes de 1966 ;
    • le Mali et les autres pays africains se retirent du « Doing Business » et du « Benchmarking Business of Agriculture » de la Banque mondiale car ces stratégies visent à transformer nos paysans en ouvriers agricoles sur leurs propres terres ;
    • l’application d’une évaluation des programmes et un audit citoyen des prêts de la Banque mondiale envers le Mali pour en identifier les parties illégitimes, illégales et odieuses ;
    • soient annulées toutes les dettes illégitimes multilatérales du pays à l’égard de l’Union européenne et des Nations unies qui utilisant l’arme de la dette pour imposer leurs politiques néolibérales ;
    • soient promues des politiques agricoles au Mali et ailleurs qui prennent en compte les savoir-faire locaux, qui soutiennent les paysans et qui donnent la priorité à la souveraineté alimentaire.
    Bamako, le 24 août 2017.

  • Au Mali, suite de la grève des chauffeurs de gros porteurs, la population malienne s’inquiète d’une possible pénurie de certaines denrées dont les carburants. Toutefois, le directeur de l’Office National des Produits Pétroliers du Mali rassure qu’ « il y a suffisamment de stock », sans donner plus de détails. Cette grève illimitée du SYNACOR a débuté le lundi dernier.

  • Des débuts de pénurie sont plausibles dans la ville de Bamako.
    En effet, les transporteurs dénonçaient la mauvaise volonté de leurs employeurs à satisfaire leurs doléances dont l’amélioration des salaires et la relecture de la Convention collective des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali. Le bras de fer a commencé depuis 2015. Le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers des gros porteurs se battent pour une amélioration de leurs conditions de travail.

    C’est-à-dire que leurs patrons revoient le taux de freinte, l’amélioration de la grille salariale, la mise en place d’une convention et la diminution des postes de contrôles entre autres. Des discussions ont eu lieu ces trois dernières années entre le syndicat et le Conseil national du Patronat. Cependant, le SYNACOR-MALI a observé cette année quatre jours de grève, suite à laquelle, un accord a été trouvé. Le hic c’est que le syndicat avait compris que le patronat faisait toujours preuve de mauvaise volonté s’agissant d’honorer ses engagements. D’où cette grève illimitée déclenchée.

  • La jeunesse prolétarienne bouge aussi au Mali...

    Au début, la jeunesse de Kati est sortie, le lundi dernier, pour exprimer leur ras de bol face à l’état désastreux de la route traversant la ville. Les jeunes en colère ont temporairement bloqué la route nationale (RN3) en brulant des pneus et plaçant des barricades. Il a fallu l’implication personnelle du gouverneur de la région de Koulikoro pour trouver un terrain d’entente. Cette réaction de la jeunesse a été payante car les travaux de rénovation ont aussitôt commencé dans la ville.

    Ayant appris la nouvelles, les jeunes de Kolokani et Didiéni se trouvant dans la même situation, ont emboité le pas pour se faire entendre. Ils ont à leur tour bloqué la route nationale (RN3) au niveau de leurs localités. Aucun véhicule venant de Kayes ou venant de Bamako ne pouvait traverser ces localités depuis le mercredi dernier. Les jeunes sont clairs dans leurs revendications pas de circulation sans début de réparation de la route.

    Décidément, la jeunesse malienne semble pris conscience de certaines réalités. De Kati, Kolokani en passant par Didiéni, les jeunes ont pris les choses en main pour exiger la rénovation de la route nationale (RN3). D’autres jeunes de Bamako et des régions veulent s’inspirer de ce mouvement afin de faire la pression sur le Gouvernement pour obtenir la réparation de leurs routes.

  • En janvier 2019, une grande conférence est annoncée, d’abord « pour répartir de façon plus équitable les fruits de la croissance » et ensuite « pour la trêve sociale », affirme-t-on à la Primature malienne.

    Le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, a lancé une série de rencontres avec les syndicats, le secteur privé et la société civile. Ces rencontres visent à préparer la conférence sociale prévue en janvier 2019.

    Il s’agit pour le gouvernement malien d’adopter une posture qui lui permette de rallier une partie de la bureaucratie syndicale.

    « Il y a une concentration des mécontentements. Nous n’avons pas vu ça depuis cinq ans », résume Hamadoune Amion Guindo, de la Conférence syndicale des travailleurs du Mali.

    Ce syndicaliste faisait partie de la délégation qui a rencontré le Premier ministre jeudi. Soumeylou Boubeye Maïga a initié une série de rencontres avec les partenaires sociaux. Celles-ci prendront fin la semaine prochaine. Le gouvernement espère sortir ainsi de cette spirale de revendications.

    Qu’attendaient-ils de telles rencontres sinon des gestes du pouvoir à l’égard des syndicats, mais surement pas de recul réel puisque les syndicats se sont bien gardé de "concentrer" les mécontentements en faisant des luttes une véritable convergence des travailleurs.

    Au Mali, depuis la réélection du président Ibrahim Boubacar Keita, les grèves, les revendications se multiplient dans toute la classe ouvrière et dans les milieu populaires.

    Il y a bien sûr les magistrats qui viennent de mettre fin à 100 jours de grève. Le syndicat des collectivités territoriales réclame, dans certaines localités, des arriérés de salaire, tout comme des enseignants de la région de Kayes en grève depuis plusieurs jours.

    Il n’y a pas que les grévistes du moment qui sont insatisfaits. Dans le secteur de la santé, les médecins dénoncent toujours le manque de moyens, de matériel et de médicaments dans les hôpitaux publics. Les cheminots exigent la reprise du train. Les cahiers de doléances s’empilent sur les bureaux des ministères de tutelle.

  • Une véritable lutte de classes qui ne serait pas contrôlée par les encadreurs classiques des luttes mais menée par les travailleurs eux-mêmes organisés en comités, voilà bien la seule chose que les classes dirigeantes, du Mali comme d’ailleurs, n’auraient pas volé !!!

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