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Toutes les critiques des politiques syndicales ne se valent pas…

samedi 12 juillet 2014, par Robert Paris

Voici notre critique des politiques syndicales dans la grève des cheminots et elle ne ressemble en rien à celles qui suivent et qui proviennent de la bourgeoisie et de l’extrême droite....

Voici maintenant les mensonges de la presse aux ordres du patronat...

Toutes les critiques des politiques syndicales ne se valent pas…

En effet, il y a les critiques ouvrières (la conscience de classe que les appareils se gardent de consulter la classe et de la lancer dans la bataille), il y a les critiques révolutionnaires (au nom des intérêts généraux et internationalistes des prolétaires, seuls capables mondialement de donner une issue positive pour l’humanité à la fin du capitalisme) et, d’un autre côté, il y a les critiques de droite et d’extrême droite, les critiques qui peuvent aller un jour jusqu’à la « critique » fasciste qui détruira les syndicats, prétendant ainsi libérer la classe ouvrière, comme l’a fait Hitler…

Ainsi, le journal bourgeois de droite « Le Figaro » affirme que c’est la CGT qui a coulé la SNCM… Bien entendu, il ne reproche pas à la CGT de venir de faire reprendre le travail aux salariés de la SNCM alors que la question de la faillite de la SNCM n’est nullement réglée. Il a fallu une dernière intervention de la CGT prétendument offensive (exigeant…. d’être reçue par Valls) pour lui donner l’air de reprendre le mécontentement des salariés qui menaçaient de ne pas reprendre le travail. Et le tour est joué : le travail reprend sans aucune assurance pour l’avenir…

Le même journal n’a pas reproché, tout au long du conflit, à la CGT d’en avoir pris la tête ni à Lepaon de ne pas voir cherché à l’arrêter. Mais de ne pas y être vite parvenu, ce qui est très différent.

Le Figaro félicite même parfois le secrétaire général CGT Lepaon :
« On attendait la fin de la grève ce jeudi. Mais les leaders syndicaux peinent à contrôler leur mouvement. Les assemblées générales ont reconduit la grève de 24 heures. « La grève est reconduite puisque les cheminots manifestent partout en France aujourd’hui », a lancé Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération CGT-cheminots, au milieu d’une manifestation de milliers de cheminots aux abords de l’Assemblée. « Le combat ne s’arrêtera pas aujourd’hui. » L’occasion était pourtant belle. Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT, a tenté de freiner ses camarades en se félicitant jeudi que la grève ait permis d’améliorer leur projet de loi. Il y a une « différence majeure » entre « ce qui était proposé » par le gouvernement et ce qui a été « voté », a-t-il déclaré jeudi matin sur RTL. L’action des cheminots « commence à payer », juge le leader de la CGT. »
Le Figaro, organe de la bourgeoisie française commente :
« La CGT ne parvient pas à stopper l’emballement de la grève à la SNCF. Thierry Lepaon, patron de la centrale de Montreuil, affirme que la CGT « n’est pas contre une loi mais contre son contenu ». L’emballement de la grève semble impossible à enrayer par les organisations syndicales elles-mêmes. À la CGT, la confusion est totale. Alors que la fédération CGT des cheminots persiste et signe en appelant chaque jour à « poursuivre, amplifier et à élargir le mouvement », Thierry Lepaon , le patron de la CGT, a fait machine arrière samedi. Tout en affirmant dans Le Parisien-Aujourd’hui en France être « sur la même position » que Gilbert Garrel, le représentant CGT des cheminots, Thierry Lepaon a tenté de rectifier le discours de son camarade pour jouer l’ouverture face à un gouvernement inflexible sur le projet de loi de réforme ferroviaire. Alors que la CGT-cheminots réclame depuis le début de la grève le report du projet, y compris sur le site Internet de la CGT, le patron de la centrale de Montreuil explique que « cela a pu être mal interprété ». « La CGT n’a jamais demandé le report ni le retrait du projet de loi. On n’est pas contre une loi mais contre son contenu », précise-t-il. Les cheminots grévistes ont certainement autant de mal à décoder ce discours que les membres du gouvernement qui répètent à l’unisson que leur porte est ouverte pour dialoguer. Au sommet de l’État, un seul mot d’ordre à présent : les échanges sur le projet de loi se dérouleront mardi à l’Assemblée. Les dirigeants de la CGT cherchent un moyen de reprendre la main et de dire « stop » sans se déjuger alors que la « base » des grévistes reste fortement mobilisée. Mais comment les convaincre de reprendre le travail puisque les négociations sur les amendements au projet de loi ont eu lieu jeudi avec la CFDT et l’Unsa, les deux syndicats qui n’étaient pas en grève ? Le secrétaire d’État aux Transports, Frédéric Cuvillier, a en effet signé avec ceux qui acceptaient de réformer le système. Agacé, le secrétaire général de la CGT a d’ailleurs perdu toutes ses notions de calcul en affirmant que l’accord avait été signé avec des organisations « ultraminoritaires ». L’Unsa est pourtant le deuxième syndicat après la CGT et la CFDT, le quatrième derrière SUD. Concernant le projet de loi, il n’est aucunement question, à la CGT, de le contester, ni de le retirer. Lepaon déclare : « On a simplement expliqué que s’il fallait plus de temps au gouvernement, il pouvait reporter de plusieurs jours les discussions. La CGT n’a jamais demandé le report ni le retrait du projet de loi. »

Le journal bourgeois très à droite « Le Figaro » avait déjà su par le passé approuver les dérives du syndicalisme français vers la collaboration de classe et les soutenir : voir ici

Bien évidemment, quand le même Figaro prétend que la CGT est restée lutte de classes, il ment et il le sait…

Cela signifie que la bourgeoisie ne se contente plus d’une CGT collaborationniste et veut une CGT à la botte et voudra futurement de plus en plus se débarrasser du droit de grève et un jour même des syndicats, même s’ils sont collaborationnistes ! Ce sera le fascisme…

Les fascistes d’aujourd’hui disent clairement qu’ils sont pour en finir avec la lutte des classes et même avec le droit de grève et les syndicats.

En qui concerne le Front National, il l’a lui-même écrit dans son programme : voir ici

Le site d’extrême droite d’Alain Soral (le pote de Dieudonné et de Marine Le Pen) combat aussi la lutte des classes au nom du nationalisme et ne combat pas la bureaucratie syndicale au nom de la lutte des classes. Il combat l’internationalisme du prolétariat au nom aussi du nationalisme. Cela ne ressemble en rien aux analyses des révolutionnaires même si la démagogie d’extrême droite sait parfaitement planquer ses véritables positions en faisant semblant de défendre la classe ouvrière. Le Pen l’a fait avant Soral en se prétendant le premier parti ouvrier qui serait soi-disant le seul à défendre les ouvriers….

Comme l’expliquait Léon Trotsky, le propre du fascisme est de proposer une politique de la bourgeoisie consistant à mobiliser massivement la petite bourgeoisie et des milieux paupérisés par la crise pour les dresser violemment contre la classe ouvrière :

« Le fascisme peut, selon les pays, avoir des aspects divers, une composition sociale différente, c’est-à-dire se recruter parmi des groupes différents ; mais il est essentiellement le groupement combatif des forces que la société bourgeoise menacée fait surgir pour repousser le prolétariat dans la guerre civile. Quand l’appareil étatique démocratico-parlementaire s’empêtre dans ses propres contradictions internes, quand la légalité bourgeoise est une entrave pour la bourgeoisie elle-même, cette dernière met en action les éléments les plus combatifs dont elle dispose, les libère des freins de la légalité, les oblige à agir par toutes les méthodes de destruction et de terreur. C’est là le fascisme. Ainsi donc, le fascisme est I’état de guerre civile pour la bourgeoisie qui rassemble ses troupes, de même que le prolétariat groupe ses forces et ses organisations pour l’insurrection armée au moment de la prise du pouvoir. Par suite, le fascisme ne peut être de longue durée ; il ne peut être un état normal de la société bourgeoise, de même que l’état d’insurrection armée ne peut être l’état constant, normal, du prolétariat, et alors la bourgeoisie restaure progressivement son appareil étatique normal, ou bien la victoire du prolétariat, et alors il n’y a plus de place pour le fascisme. »
Léon Trotsky dans "Europe et Amérique" (1924)

Le point de vue du site « Egalité et Réconciliation » de Soral est démagogique, bien camouflé mais bel et bien fasciste, même s’il cherche à faire illusion

Wikipedia définit ainsi cette association : Égalité et Réconciliation est une association politique fondée en juin 2007 par son président Alain Soral ; et par Jildaz Mahé O’Chinal et Philippe Péninque, deux anciens militants du Groupe union défense. D’abord très proche du Front national, elle prend ses distances avec lui tout en restant dans son orbite. Si elle se définit comme « nationaliste de gauche », elle est classée à l’extrême droite par la plupart des observateurs, de même que son principal animateur Alain Soral dont elle a pour but de promouvoir les idées. Égalité et Réconciliation appelle à dépasser les clivages sur plusieurs plans — partisans, ethniques, religieux et sociaux — pour mieux lutter contre le mondialisme, le sionisme ou l’« Empire », selon le titre de l’essai publié par Alain Soral en 2011 Comprendre l’Empire, dont les fondements idéologiques sont largement repris par les membres d’Égalité et Réconciliation. Alain Soral justifie cette « réconciliation » par la nécessité d’éviter une guerre civile qui serait désirée par l’oligarchie bancaire — réduite à une « coalition vétéro-testamentaire », autrement dit les Juifs et les protestants — pour mieux préserver l’exploitation sociale dont elle jouit. S’il se définit comme « nationaliste de gauche », le mouvement est, tout comme son président, classé par la plupart des observateurs à l’extrême droite et accusé d’antisémitisme. La défense de la « gauche du travail » et de la « droite des valeurs » est mentionnée comme l’objet social de l’association dans ses statuts depuis avril 2010. Pour Alain Soral, Égalité et Réconciliation vise à l’« union de la gauche sociale et de la droite sociétale, contre la droite sociale et la gauche sociétale dont l’union libérale-libertaire constitue notre actuel système de domination » ; le rôle de cette dernière aurait été de « détruire » « la France d’avant Mai 68 » que constituaient « la gauche sociale incarnée à l’époque par le PCF, et la droite morale, incarnée à la même époque par de Gaulle et son monde des valeurs de culture maurrassienne ».

Egalité et Réconciliation a commis un article sur la dernière grève des cheminots
à lire ici :

Cet article intitulé « Grève des cheminots - Anatomie d’une défaite ouvrière » peut sembler reprendre des critiques des politiques des appareils syndicaux que nous aurions émis nous-mêmes. « Peut sembler » ais-je dit. Mais la ressemblance est trompeuse à plus d’un titre, comme on va le voir…

Pour se faire une opinion en lisant la critique de ce site sur la politique syndicale dans a grève des cheminots, il faut se donner quelques critères :

 la critique des syndicats se fait-elle sur les bases d’une volonté de pousser la classe ouvrière à se doter d’organes propres de décision : comités, conseils, coordinations

 la politique proposée consiste-elle à unir les travailleurs, c’est-à-dire à dépasser tous les critères nationaux et nationalistes

La réponse aux deux questions concernant Soral et son site est : NON !!!

Il défend la SNCF au nom de l’intérêt national et pas de l’intérêt des travailleurs.

Il combat les syndicats au nom de l’intérêt national et pas de l’intérêt des travailleurs.

Aux syndicats, aux partis de gauche et d’extrême gauche, ce site oppose quoi ? Il fait semblant de soutenir les comités, les conseils, les coordinations mais c’est immédiatement après pour prendre comme exemple de l’auto-organisation des travailleurs… le Cercle Proudhon !!! Il salue la relance de ce groupe monarchiste et nationaliste !!!

La déclaration qui ouvre « Les cahiers du cercle Proudhon » est : « Les Français qui se sont réunis pour fonder le Cercle Proudhon sont tous nationalistes. » Ce ne sont pas les travailleurs, ni les cheminots mais « les Français » !!!!

Le Cercle Proudhon (ainsi baptisé d’après Pierre-Joseph Proudhon) est un groupe de réflexion issu du mouvement nationaliste et monarchiste (l’Action française présidée par Charles Maurras). L’ambition était de « convertir des syndicalistes à la monarchie ». La première réunion se tient le 17 novembre 1911. Cette expérience éphémère fut d’après l’historien Géraud Poumarède un « échec patent ».

A l’origine, « le Cercle a été fondé par des nationalistes, et ne s’est dans un premier temps adressé qu’à eux ». Ses réunions ne regroupaient qu’une vingtaine de personnes en moyenne, essentiellement des monarchistes, et quelques « brebis égarées », puisque « les semaines passent et les syndicalistes attendus ne s’annoncent pas ». Dès janvier 1912, les travaux sont publiés dans les cahiers éponymes au rythme d’un cahier par trimestre. Leur parution cesse à l’été 1914. Les principaux intervenants étaient Édouard Berth, ami de Georges Sorel (cependant Sorel était hostile à ce Cercle et redoutait qu’il rende « les jeunes gens moins aptes à comprendre Proudhon ») ; le jeune Camelot du Roi Henri Lagrange, Georges Valois et Gilbert Maire.

Dans son livre L’Action française et la religion catholique (1913), Maurras explique comment et sur quelles bases s’est fondé, à l’Action française, le Cercle Proudhon : « Les Français qui se sont réunis pour fonder le Cercle Proudhon sont tous nationalistes. Le patron qu’ils ont choisi pour leur assemblée leur a fait rencontrer d’autres Français, qui ne sont pas nationalistes, qui ne sont pas royalistes, et qui se joignent à eux pour participer à la vie du Cercle et à la rédaction des Cahiers. Le groupe initial comprend des hommes d’origines diverses, de conditions différentes, qui n’ont point d’aspirations politiques communes, et qui exposeront librement leurs vues dans les Cahiers. Mais, républicains fédéralistes, nationalistes intégraux et syndicalistes, ayant résolu le problème politique ou l’éloignant de leur pensée, tous sont également passionnés par l’organisation de la Cité française selon des principes empruntés à la tradition française, qu’ils retrouvent dans l’œuvre proudhonienne et dans les mouvements syndicalistes contemporains… ».

Charles Maurras, dont se revendique ainsi l’article de Egalité et Réconciliation sur la grève cheminote, dirige le journal L’Action française, fer de lance du mouvement Action française, autour de Léon Daudet, Jacques Bainville, et Maurice Pujo. Nationaliste et contre-révolutionnaire, l’Action française prône alors une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée, mais également un antisémitisme d’État et devient le principal mouvement intellectuel et politique d’extrême droite sous la Troisième république. Il est anti-grève, anti-droit des salariés, anti droit syndical, etc, etc...

Voici l’article du site de Soral sur la grève des cheminots :

« Grève des cheminots - Anatomie d’une défaite ouvrière » – article d’extrême droite et pas article révolutionnaire internationaliste

Or donc, la racaille parlementaire a adopté hier, par 355 voix (socialistes, écologistes) et 21 voix UMP, la loi ferroviaire dictée par l’Union européenne, malgré la grève des cheminots, trahis par leur direction.
Cette loi éclate la SNCF en 3 opaques EPIC (établissements publics à caractère industriel), démantelant ainsi l’ancien monopole de service public pour livrer le Rail à sa privatisation complète au nom de sainte « concurrence libre et non faussée ».

La SNCF était d’ores et déjà un trust semi privé. Quant à sa dette, elle s’est creusée, non pas à rouler les voyageurs mais à enrichir des trusts comme Alstom, qui s’est fait une fortune sur les traverses du Rail.

Demain, totalement démantelé, les "Usagés" seront les premier à en pâtir !

Allez donc demander aux anglais ce qu’ils pensent de la privatisation du Rail !
Pourtant le Chemin de fer français est une entreprise historique vieille de 77 ans ! Elle devrait être propriété nationale !

C’est dans cette optique, pour le retrait total du projet loi que luttaient les cheminots. Et non pour obtenir des « amendements », petits mots changés dans le texte de la loi qui ne changent rien quant au fond.

« Grâce à notre action, des amendements ont été déposés et il semblerait à l’heure qu’il est que le gouvernement tienne compte de ce rapport de forces qui s’est instauré » déclarait frauduleusement monsieur Lepaon qui dirige la CGT.

Avis partagé, au nom du PCF, par Mme Buffet et M.Chassaigne qui se fit le héraut de cette mystification.
Dès le début ce M.Lepaon avait d’ailleurs clairement fait part de son hostilité à une grève reconductible.

« Le fait que la grève se prolonge n’est pas bon ni pour les usagers ni pour les agents de la SNCF » disait-il.

L’arnaque fondamentale c’est que la direction stalinienne de la CGT-PCF avait préparé cette privatisation du Rail !

Par le rapport de M. Lepaon en personne, sur « l’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs », séance du 27 juin 2012 au Conseil Economique, Social et Environnemental, le CESE.

Car M. Lepaon est membre émérite du CESE ! Son rapport est un morceau de bravoure de la trahison stalinienne. Comment tromper les travailleurs ! Une leçon de chose aux gouvernants afin d’éviter que les cheminots ne lèvent le « chiffon rouge »[SIC] de la grève contre la privatisation ! Ce sont les termes mêmes de M. Lepaon :

« Il n’aura échappé à personne dans cette assemblée que la locution ’’ouverture à la concurrence’’ appliquée à un noyau dur du service public peut agir immédiatement comme un chiffon rouge. Dans le monde ferroviaire, agiter un chiffon rouge est justement le moyen le plus ancien, mais toujours en vigueur, pour signifier l’arrêt d’urgence notamment lorsqu’il s’agit d’une manœuvre. (…) Nous avons imaginé des évolutions possibles au plan social dans la perspective d’une ouverture à concurrence qui semble se dessiner. »

Étonnant non ?
Quel parti de gauche, d’extrême-gauche, de gauche de la gauche, de la gauche de l’extrême-gauche, etc., a jamais dénoncé ce rôle perfide de Janus bifront ?

Il n’y a pas que la CFDT jaune qui soit vendue. Au fond la CFDT est juste plus franche. D’ailleurs, le Jaune mélangé au Rouge ne donne-t-il pas ce bel Orangé, qui fait la couleur des fanions de "LA" CGT ?
Satisfait, bouffi de son importance, M. Valls, premier ministre, plastronnant au siège du groupe AXA, a déclaré « nous avons besoin de la Finance » prenant le contre-pied exact du Président-Périmé qu’il entend remplacer, et qui avait déclaré comiquement : « Mon adversaire, c’est le monde de la finance » quand il s’agissait de se faire élire par les demeurés.
Mais le Superflu de l’Élysée n’a pas besoin de son premier ministre éternellement lié à la finance et au maître de la finance, pour se renier misérablement.

Quand le changement c’était maintenant, "Moi-Président" avait pris devant la France entière l’engagement solennel N° 5 : « Je préserverai le statut public des entreprises détenues majoritairement par l’État (EDF, SNCF, La Poste...) » !

Comment est il possible qu’un tel gouvernement, qui fait 6 % des voix, vomi par les travailleurs, puisse impunément étaler son arrogance et poursuivre jusqu’au bout sa besogne d’éclatement de la Nation, de pourrissement de la jeunesse, de destruction du service public, de liquidation des emplois ?

Réponse : par la complicité des dirigeants des organisations syndicales !

Le vrai clivage, la fracture de classe douloureuse n’est pas entre Grévistes et Usagés, non plus qu’entre Gouvernement et Syndicats, elle passe à l’intérieur des organisations syndicales, entre d’un côté la bureaucratie pourrie, et de l’autre la base.

C’est là, à ce niveau qu’est la faille et que s’expriment les forces telluriques.

Aux dirigeants staliniens et leurs complices trotskistes le rôle historique d’aiguilleurs de la colère ouvrière afin que le train d’enfer du capital ne déraille pas dans le fracas d’acier des révolutions.

À la base la tâche historique de se débarrasser de ces directions traîtres, à sortir des rails de la gauche syndicale qui le trompe depuis si longtemps.

Sinon la locomotive continuera de patiner et tournera à vide.
Et ce n’est pas un hasard si ce vide de révolution est rempli par la révolution du vide des stipendiés de la Révolte du Spectacle qui nous offrent par intermittence le spectacle de la révolte. La révolte d’Homo-Festivus.

De quoi faire se retourner Debord sous les planches.

Leurs défilés inter-minables, relookés révolutionnaires, font un remake de MAI 68, joué dans la transgression mimétique par des comédiennes au chômage qui délaissent pour ce casting, l’été, la hampe des directeurs de théâtres subventionnés pour celle des drapeaux prolétariens.
« Hollande t’es foutu la Culture est dans la rue », couinent ces Julie en herbe qui rêvent secrètement d’être foutues par Hollande.
Comme de bien entendu NPA s’est félicité de ce renfort Jeune-Filliste qui renchérit sur la mise en scène pour dépolitiser. D’ailleurs les militants NPA de Sud, fidèles en cela à leur conception de « La révolution c’est la fête » ont organisé le soir vacarmeux de la Défaite de la Musique « un pique-nique festif » entre cheminots et intermittentes, à la Villette, soi disant pour « continuer et amplifier notre mouvement de grève » mais en vérité pour le travestir dans tout ce cinéma.
’’LA’’ CGT aussi s’est félicité de ce renfort, qui discrédite le mouvement des cheminots, et à sa tête Lepaon faisait la roue : il pouvait, ’’LA’’ CGT ne se prélasse-t-elle pas chaque année sur les chars de la gay-pride, la plume au cul ?

Mais il ne s’agit pas seulement de rouler peinard et d’arriver à l’heure ! Il s’agit de savoir où nous allons pour des esprits déboussolés.

Tout est lié. Le démantèlement du Rail et le capharnaüm d’un monde qui déraille.
Les travailleurs les plus énergiques et les plus décidés se détourneront avec dégoût de cette gauche bâtarde qui ânonne l’anticapitalisme mais contre-signe ne varietur toutes les saletés morales capitalistes.
Au fond, en ce crépuscule du capitalisme décomposé, les thèses inaugurales de l’Aurore du mouvement ouvrier, celles de l’Anarchie, retrouvent toute leur brûlante actualité : socialisme auto-gestionnaire, antiétatique et farouchement antiparlementaire, par l’organisation de comités, de conseils, d’assemblées, n’importe le nom pourvu qu’on ait la structure, soit le pouvoir de la base, la Commune prolétaire.
À cet égard nous devons nous féliciter de la renaissance du Cercle Proudhon.
Et si la piétaille intermittente marche pour son petit ego démultiplié, les cheminots ont également raison de défendre leurs intérêts corporatistes, la noble Corporation du Rail ! Ce faisant ils défendaient les intérêts de tous les futurs transbahutés du chemin de Fer, pèlerins de l’existence plus ou moins usagés que nous sommes.

« Un corporatisme intelligent et souple doit permettre aux maisons de toutes tailles et de tout chiffre d’affaires de trouver leur place dans une organisation d’ensemble » disait Jaurès en son temps.

Fin de l’article du site de Soral. Il y a bel et bien tromperie masquée. On mélange nationalisme et intérêt de classe verbalement, pour finalement rabattre vers l’extrême droite les gogos qui suivront ce blabla. Le nec plus ultra de ces gens-là est le corporatisme moyenâgeux des monarchistes !!! Pour remplacer les bureaucraties syndicales, on fait mieux...

Certes, le réformisme est ennemi de la classe ouvrière et de la révolution prolétarienne. Mais le fascisme en est un ennemi non moins redoutable et tomber dans la démagogie fasciste, sous prétexte de critique de la gauche bourgeois et des directions syndicales qui ne le sont pas moins, c’est tomber de mal en pis...

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