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Réponse à Robin Goodfellow sur la signification de la crise actuelle du système capitaliste

jeudi 5 juin 2014, par Robert Paris

"Ces hommes nouveaux, ce sont les ouvriers. Ils sont l’invention des Temps modernes, autant que le sont les machines. Aux signes qui déconcertent la bourgeoisie, l’aristocratie, et les piètres prophètes de malheur, nous reconnaissons notre brave ami Robin Goodfellow, la vieille taupe qui sait si vite travailler sous la terre, le digne pionnier - la révolution." (Karl Marx. Allocution pour le 4ème anniversaire du journal chartiste : "People’s Paper "1856.)

“We know that to work well the newfangled forces of society, they only want to be mastered by newfangled men — and such are the working men. They are as much the invention of modern time as machinery itself. In the signs that bewilder the middle class, the aristocracy and the poor prophets of regression, we do recognise our brave friend, Robin Goodfellow, the old mole that can work in the earth so fast, that worthy pioneer — the Revolution.” – Karl Marx

Réponse à Robin Goodfellow sur la signification de la crise actuelle du système capitaliste

Nous répondons bien volontiers à l’article suivant de Robin Goodfellow ainsi qu’à leur intervention lors de la dernière réunion organisée par la Voix des Travailleurs. Nous souhaitons tout d’abord remercier ces camarades de leur fraternité, de leur sérieux et de leur constance dans la volonté de débattre et de discuter à partir des faits et pas des idéologies. Même si, comme il est courant, débat ne signifie pas que les débatteurs vont nécessairement se convaincre mutuellement, il suffit que cela leur permette de travailler et d’approfondir leurs propres positions.

Ces camarades estiment que les statistiques économiques mondiales prouvent que le capitalisme développe toujours les forces productives, ce qui serait démontré par la croissance du PIB, étude qui démontrerait également que la production due à des investissements de capitaux privés augmente également. Nous ne contestons pas les sources de ces chiffres mais seulement l’interprétation ainsi que le mode de raisonnement.

Voici leurs chiffres :

Voici leurs textes d’analyse de la crise :

 "Aux fondements des crises"

 "Crise du capital, crise de l’entreprise"

à trouver ici

0°) En guise d’introduction à notre réponse :

Il convient en effet de dire d’abord que ce ne sont pas les statistiques de ces camarades qui sont en soi en cause mais leur mode de raisonnement sur le capitalisme ainsi que les conclusions qu’ils en tirent. En effet, d’une statistique qui indique que la production continue de croitre, ils déduisent que le capitalisme n’a rien perdu de son dynamisme. Ce système n’a jamais eu comme but la production de marchandises mais l’accroissement du capital tiré du travail humain, la plus value en somme et il vise l’accroissement non de la masse produite mais de la plus value relative, en rapport au capital investi et le réinvestissement des profits, c’est-à-dire l’accumulation du capital privé. C’est donc ce critère qui doit nous servir pour définir l’état actuel du système : l’accumulation du capital privé est-elle toujours en train de croitre en se fondant sur l’exploitation du travail humain ?

1°) Nous allons essayer de montrer qu’étudier la dynamique du capitalisme et l’état des forces productives en se fondant sur les statistiques du PIB, c’est les chercher là où ils ne peuvent absolument pas apparaître. Marx a étudié, notamment dans « Le Capital », le mode de fonctionnement dynamique du capital et il n’a pas ressenti le besoin de fonder son analyse sur des statistiques et des courbes numériques. Les nombres qu’il utilise, tout comme les équations qu’il énonce, ne sont pas des statistiques ni même à proprement parler des exemples mais seulement une illustration pour faire comprendre les raisonnements. Ce ne sont absolument pas des équations ni des valeurs réelles et d’autant moins que les variables dont Marx parle comme la plus value ou le capital constant, le capital variable ne sont que des concepts et pas des variables numériques. Il n’aurait aucun sens de remplacer dans ces formules les variables par des nombres tirés de statistiques.

2°) Ces camarades estiment que nous avons eu affaire en 2007-2008 à une crise classique et ils discutent donc en termes de quantité produite pour examiner s’il y a récession ou reprise. Pour discuter s’il y a eu une crise capitaliste au sens de Marx en 2007, il convient de rappeler que les crises capitalistes ne sont pas des maladies du système mais son mode de fonctionnement, indispensable à sa dynamique. En l’occurrence, ce serait une bien curieuse crise puisqu’elle ne mène pas à la disparition des « canards boiteux », contrairement à toutes les crises capitalistes du passé. Il est en effet remarquable que le système a fait, pour la première fois, le choix de « sauver » tous les trusts et toutes les grandes banques ou assurances, ce qui va a contratio de ce que ce système a toujours fait en laissant chuter les faillis, même s’il s’agissait de grandes banques, de grandes assurances, de grands financiers ou de trusts. On a même vu les Etats et les banques centrales dépenser des sommes colossales en pure perte pour sauver trois ou quatre fois le même trust ou la même banque, comme c’est le cas pour la banque Dexia. Les fonds d’Etat ou des banques centrales ont alors agi a contrario de l’intérêt capitaliste qui consiste à agir uniquement pour ce qui est profitable. Au cours des multiples crises capitalistes de l’Histoire, les chutes des sociétés en faillite ont servi à débarrasser le marché des poids morts pour permettre au capitalisme de repartir de plus belle. Une analyse de la situation actuelle nécessiterait d’interpréter cette toute nouvelle politique qui n’est pas le seul fait de l’Etat américain ou de sa banque centrale, la FED, mais tout le monde capitaliste, y compris l’Europe et la Japon, y compris même les nouveaux impérialismes chinois, russe, brésilien, etc… Alors que ces politiques d’intervention financière massive des Etats et des banques centrales sont extrêmement couteuses et dangereuses pour les finances publiques et la crédibilité financière des Etats, alors que ces politiques d’intervention centrale et institutionnelles sont menées par des partis qui ont toujours eu comme idéologie le laisser-faire, le « libéralisme », la non intervention de l’Etat, il est indispensable de nous expliquer le pourquoi de ces interventions qui n’ont pas cessé depuis 2008, soit depuis six ans et qui représentent des sommes bien plus colossales que les valeurs de l’ensemble de la production de richesses. Il ne faut pas confondre le PIB avec la production de richesses. En effet, quand l’Etat ou une banque centrale fait cadeau de sommes colossales aux banques, aux financiers ou aux trusts, quand ils rachètent les titres de leur propre dette, toutes ces sommes sont intégrées au PIB alors qu’elles ne représentent aucune richesse produite mais seulement de la planche à billets virtuels…

3°) Les Etats et les capitalistes, eux-mêmes, admettent que l’on ne peut plus se fier aux bilans des sociétés, des banques, des banques centrales ou des Etats car y sont cumulés des vrais capitaux et des « titres pourris », des actifs fictifs (pas seulement virtuels ou financiers mais fallacieux, mensongers, ou inexistants). Le PIB, qui totalise ces sommes fictives, est encore plus opaque. Il totalise des dettes avec des crédits, des valeurs fausses avec des valeurs réelles. On ne peut même pas se fonder sur les chiffres du PIB pour estimer la croissance ou la décroissance des investissements productifs privés car les interventions massives des Etats se font sans considérer que les trusts et banques, même entièrement financés par des institutions centrales, sont des capitaux d’Etat. Ainsi, les statistiques comptabilisent les trusts automobiles américains comme capital privé alors que l’Etat et le syndicat UAW s’en sont portés acquéreurs, comme ils comptabilisent tout le capital de Renault ou PSA comme des capitaux privés. Et on ne parle pas de la banque Dexia, elle aussi comptabilisée comme du capital privé… Nous ne voulons pas ici dénoncer de petites ou de grosses fraudes de calculs mais le fait qu’aucune statistique n’a plus de sens pour étudier l’évolution du système du moment que les Etats et les banques centrales agissent à contre-système en rachetant des faillis, en les sauvant, en faisant fonctionner des entreprises qui, selon les lois du capitalisme, auraient dû fermer leurs portes et cesser de produire. En fait, c’est toutes les banques et tous les trusts qui auraient fermé leurs portes si le système n’avait pas décidé de les sauver tous. Sans les interventions financières massives des Etats et des banques centrales, il n’y aurait pas pierre sur pierre de tout l’édifice du capitalisme et cette intervention n’a pas sauvé le système puisqu’elle n’a pas permis de le débarrasser des faillis comme l’ont toujours fait les crises. Elles ont définitivement cassé tout thermomètre des profits et des rentabilités des sociétés privées. C’est au point que les banques et les trusts n’ont plus du tout confiance entre eux. Les audits se succèdent pour mesurer la fiabilité des comptes mais personne, dans le monde capitaliste, ne les croit.

4°) Il est en effet remarquable que ce n’est pas les peuples, que ce n’est pas les travailleurs ni les classes moyennes qui pensent que le capitalisme ne fonctionne plus, mais que ce sont les capitalistes eux-mêmes qui, par leurs actes, le déclarent. En refusant de prêter à des banques ou à des trusts, les possesseurs privés de capitaux l’affirment. En retirant leurs capitaux des investissements productifs, s’ils ne sont pas aidés et garantis par des fonds d’Etat et des banques centrales, tous les capitalistes déclarent qu’ils estiment le système fini et ne s’engagent que contre garantie institutionnelle.

5°) Bien entendu, nous savons bien que tout au long de l’Histoire, il y a eu des interventions d’Etat pour aider l’économie, pour aider les intérêts privés, pour prendre en charge des secteurs non immédiatement rentables et nécessaires au fonctionnement d’ensemble. Nous savons aussi que l’existence de titres pourris n’existe pas seulement depuis quelques années de même que la ponction des spéculations financières sur l’ensemble des capitaux investis, les profits issus de l’exploitation du travail humain étant répartis entre l’ensemble des capitaux, y compris les capitaux financiers et spéculatifs. Mais il y a une grande différence entre ces ponctions sur la plus-value et une situation où l’essentiel des profits sont réalisés par des investissements fondés sur les dettes, sur les pertes, sur les chutes, c’est-à-dire un fonctionnement nécrophile du capital privé qui agit en sciant la branche du système, les Etats se contentant de nourrir par leurs interventions ces capitaux nécrophiles. Ce sont également les Etats et les banques centrales qui nous montrent qu’ils n’ont plus aucune confiance dans la dynamique des investissements privés puisque, depuis 2008, ils ne cessent d’injecter des milliers de milliards de dollars dans les circuits financiers et économiques.

6°) Toutes les politiques, économiques ou autres, des classes dirigeantes et des Etats à leur service montrent qu’elles savent qu’il n’y a aucune confiance à faire à l’avenir dans la stabilité de la société bourgeoise. A preuve les efforts qu’ils font pour semer des sources de guerre aux quatre coins du monde. Témoin également leurs efforts pour semer des causes de guerre civile à l’intérieur même des pays, y compris les pays riches. Témoin aussi leurs efforts pour préparer des troupes fascistes et des idéologies servant à les justifier. Témoin la reprise des affrontements inter-impérialistes qui étaient mis en veilleuse depuis la fin de la politique des blocs et depuis le 11 septembre 2001. Témoin les efforts des classes dirigeantes pour pousser violemment les classes moyennes contre la classe ouvrière présentée comme privilégiée et comme protégée, en faisant croire que les sommes colossales déversées par les Etats, au détriment des classes moyennes, le seraient pour « sauver les emplois et les salaires ». Témoin tout le travail politique des classes dirigeantes pour discréditer la classe ouvrière y compris à ses propres yeux, les classes dirigeantes sachant que l’avenir est à une attaque d’ampleur encore jamais vécue contre le prolétariat mondial. Malgré les aides étatiques les plus importantes de toute l’histoire du capitalisme, les Etats n’ont aucune confiance dans la possibilité de redonner une dynamique au système puisqu’ils ne préparent politiquement et socialement que les risques liés à son effondrement… Bien entendu, rien de tout cela ne se reflète dans les statistiques du PIB mondial puisqu’il ne mesure que les résultats de ces interventions économiques sur la masse de richesses totale, masse qui incluse ces interventions financières centrales. A ce tarif, tout compte ne peut qu’être faussé et arbitraire puisque, pour le moment, les Etats et les banques centrales ne se donnent pas de limite à leurs interventions. A une telle échelle des interventions étatiques, toute loi économique est faussée. Il faut voir par exemple comment le nouveau gouvernement japonais a multiplié les interventions financières pour comprendre que la hausse factice des succès du PIB japonais n’est nullement la preuve d’une dynamique du capitalisme au Japon mais, au contraire, un témoignage de ses soubresauts mortels. Les Etats et les sociétés privées ont la même politique consistant à fausser leurs bilans afin d’attirer les investisseurs, d’où les faux comptes des entreprises et des banques et les faux calculs du PIB. C’est ainsi que les Etats introduisent de plus en plus l’économie mafieuse dans ces chiffres, de la drogue à la prostitution, au grand banditisme et aux activités illicites. C’est ainsi qu’ils comptent des dettes (titrisées ou pas) dans les valeurs, c’est-à-dire qu’ils totalisent des crédits et des débits. Loin de régler les problèmes du capitalisme, ces méthodes confortent les possesseurs privés de capitaux dans leur perte de confiance dans la pérennité du système. En fait, ce sont les peuples qui continuent à croire à la durabilité et à l’irremplaçabilité du capitalisme, y compris les travailleurs et même y compris… la plupart des militants révolutionnaires !!! Et c’est la bourgeoisie capitaliste qui n’y croit plus puisqu’elle exige des garanties d’Etat pour mettre le moindre centime dans des investissements productifs… Au contraire, les révolutionnaires qui se revendiquent du prolétariat militent tellement pour que celui-ci prenne le pouvoir qu’ils semblent polarisés par cette action indispensable au point de croire qu’elle est la seule capable de faire chuter le capitalisme. Au point qu’ils ne peuvent imaginer qu’un système social périsse en se heurtant à ses propres limites ! Pourtant, c’est bel et bien le cadre trop étriqué de la propriété privée des moyens de production qui fait que les possibilités technologiques apparemment illimitées (elles ont permis de réduire considérablement le temps de travail socialement nécessaire pour produire toutes les marchandises) ne peuvent pas être exploitées dans le cadre du système. Par exemple, les trusts pharmaceutiques mettent de plus en plus de médicaments en rupture de stock, en cessant tout simplement de les produire, estimant que la rentabilité minimale n’est atteinte que si les Etats les aident et ils font donc un chantage à la santé pour obtenir ces aides comme ils font un chantage à l’emploi dans le même but. Le pouvoir étatique devient ainsi le principal investisseur dans la production, les capitalistes se transformant en assistés des Etats. Qu’on me dise que cela n’est que momentané si on se sent capable de me le démontrer mais qu’on ne me dise pas qu’un système qui devient fondé sur ce pillage des fonds d’Etats, c’est cela même le capitalisme !!! Et que l’on ne me dise pas qu’un mode de production ne peut chuter que par la révolution sociale, laissant place à un mode de production supérieur car cela n’est pas du marxisme mais plutôt un fatalisme historique et une conception linéaire de la transformation historique qui ne ressemble en rien à celle de Marx. Nous ne connaissons pas un mais des centaines d’exemples de civilisations qui ont chuté du fait des contradictions internes, de l’intérieur, sans laisser place à une société, à un système supérieur. Il n’y a pas de fatalité que le capitalisme cède la place au pouvoir des travailleurs, au socialisme et au communisme. Par contre, avec l’effondrement du système, il devient urgent que les prolétaires prennent conscience de l’imminence du danger et de l’importance de leur prise de conscience de leur rôle historique.

7°) Certes, on constate qu’il y a de plus en plus d’argent entre les mains des capitalistes puisque les Etats et les banques centrales les en inondent mais cet argent ne provient pas de l’exploitation de la plus-value tirée du prolétariat. Dès maintenant, et sans attendre une prochaine « crise », il est clair que le mode de fonctionnement ne peut être que provisoire et qu’il n’est pas à proprement parler capitaliste. Tous les Etats et toutes les banques centrales de la planète n’ont pu faire durer le système depuis l’effondrement de 2007-2008 qu’en s’engageant sans cesse plus dans l’économie, en suppléant sans cesse plus à la défaillance des capitalistes privés qui, pour leur part, misent sur les effondrements, les faillites, les titres pourris et les dettes. Il a fallu des sommes colossales pour faire tenir le système Madoff mondial mais cela n’a pas suffi à faire repartir le moins du monde une économie capitaliste viable et, au contraire, cela pousse encore plus les capitalistes privés à continuer à vivre sur les dos des fonds d’état. Ce château de carte finira bien par s’effondrer de lui-même, y compris sans une poussée révolutionnaire des masses. Par contre, les classes dirigeantes savent parfaitement qu’un nouvel effondrement économique, causé par exemple par une perte de confiance dans les fonds d’Etat ou par un effondrement économique d’une grande banque ou d’une monnaie importante, entraînerait inévitablement l’ensemble de l’économie dans le gouffre et les prolétaires du monde vers la révolution sociale. Ils n’attendront donc pas d’en arriver là pour s’attaquer au prolétariat et tenter de leur couper les ailes. Ils préparent déjà les guerres, les guerres civiles et les fascismes. Ils préparent même la guerre mondiale. Les mesures qu’ils prennent n’ont pas un but économique mais un but politique et social. Il s’agit de détruire la classe ouvrière dans ses capacités révolutionnaires potentielles, de la soumettre à l’Etat sauveur, de lui imposer l’idée que ses ennemis sont étrangers, de la pousser vers les idéologies nationalistes, racistes, xénophobes. Or toutes ces tendances préparent un certain type d’avenir qui va bien au-delà d’une récession ou d’un recul du capitalisme et qui prépare une barbarie infra-capitaliste, une société qui ressemblerait plutôt à un monde des féodaux armés, une espèce d’Afghanistan mondial… En tout cas, le capitalisme n’attendra pas la montée de la révolution pour attaquer le prolétariat et les peuples. Dès qu’il se rendra compte que la perfusion mondiale ne suffit plus à faire tenir le château de cartes économique, il lancera son offensive contre le prolétariat et les peuples. Il deviendra alors clair que ce qui remplace le capitalisme est devenu la barbarie. Marx n’a jamais dit que le socialisme devait fatalement remplacer le capitalisme mais seulement que c’est dans des conditions objectives données (celles d’une crise du système) que le prolétariat pouvait se poser le problème de son remplacement. Contrairement à ce que semble croire Robin Goodfellow, le fait que le capitalisme ait été contraint de « sauver » toutes les banques, toutes les assurances et tous les trusts n’est nullement une preuve de viabilité, de dynamisme, de force, mais un signe d’épuisement puisque, sans cette aide, les classes dirigeantes estiment que tout se serait immédiatement effondré.

8°) Si on revient sur la question posée par nos camarades de Robin Goodfellow, celle de mesurer à l’aide du PIB si le capitalisme est toujours un système dynamique, il est à remarquer que les pays qui étaient au bord de l’effondrement avaient un PIB au plus haut, qu’il s’agisse des USA en 2007, ou après 2008, de l’Islande, de l’Irlande, de la Grèce, du Portugal ou de l’Espagne…

Si on cherche des chiffres capables de donner une idée de l’évolution du capitalisme, ils sont plutôt à chercher dans l’investissement productif privé, dans la part des salaires (donc de la plus-value) en rapport au capital investi et non dans la masse d’argent et de forces productives, et surtout pas additionnés aux dettes, aux spéculations, aux fausses créances, aux titres pourris, aux aides d’état… Aucune étude numérique ne suffira en tout cas à remplacer l’analyse marxiste des relations de classe, nous le disons en toute fraternité à nos camarades de Robin Goodfellow, ce ne sont pas les études mathématiques qui peuvent nous dire où en est le système mais l’étude des relations entre les classes.

9°) Les bonnes questions, selon nous, à se poser pour chercher où en est le capitalisme sont :

 est-ce que les capitaux privés ont recommencé à s’investir massivement dans la production, même sans aide étatique ?

 est-ce qu’il y a à nouveau une dynamique du profit capitaliste tirée par l’exploitation de la plus-value extraite du travail humain qui la rend plus attractive que les titres des dettes, les placements spéculatifs nocifs et les titres pourris ?

 est-ce que le capitalisme privé est en train de parvenir à se passer de la béquille étatique ou, au contraire, en train de se fonder entièrement sur elle ?

 est-ce que les politiques capitalistes suggèrent que celui-ci voit devant lui un grand développement à venir ou qu’il voit un grand gouffre ?

Voilà les questions que nous nous posons et que nous posons aussi à nos camarades de Robin Goodfellow…

Messages

  • Le capitalisme se porte tellement bien qu’il lui faut encore plus de perfusions et plus massives...

    La Banque centrale européenne a abaissé une nouvelle fois son principal taux directeur. Il s’agit du taux de refinancement, autrement dit le taux auquel empruntent les banques privées auprès des banques centrales pour se refinancer à court terme. Ce dernier passe à 0,15%, contre 0,25% jusqu’ici. La BCE a aussi décidé de baisser un autre taux directeur : le taux de facilité de prêt marginal, qui sert comme taux d’intérêt pour le marché monétaire lorsque les banques empruntent de l’argent à la BCE en dehors des opérations de refinancement. Il passe de 0,75% à 0,40%.

    Surtout, la BCE a pris une décision inédite : le taux de dépôt est désormais négatif à -0,1%. La BCE permet en effet aux banques privées de placer leurs surplus de liquidités chez elle et les rémunèrent pour cela. Désormais, elles devront payer ce service. Autrement dit, si la BNP, le Crédit Agricole ou la Société Générale placent 1 million d’euros auprès de la BCE, elles n’en récupéreront que 999.000 euros le lendemain. C’est une première historique pour une grande banque centrale.

    Enfin, la BCE a également pris une autre série de mesures, dont l’une des plus importantes est la création de LTRO dit "targeted" ("ciblés") à 4 ans pour au moins 400 milliards d’euros. Ces "long term refinancing operations" ("opérations de refinancements à long terme") correspondent à des prêts à long terme (contrairement aux autres prêts dont la durée ne dépasse pas quelques jours ou quelques semaines) qu’accorde la BCE aux banques. Le but de ces prêts est à l’origine de débloquer la situation quand les banques se méfient des autres établissements et refusent de se prêter entre elles. Autrement dit quand le marché interbancaire est grippé. Mais, nouveauté, ces nouveaux LTRO (contrairement à ceux de 2011 et 2012) sont conditionnés. Plus les banques auront prêté de l’argent (à des ménages ou des entreprises), plus elles pourront bénéficier de ces LTRO ciblés.

  • Le président italien de la BCE a notamment annoncé un nouveau crédit à long terme aux banques comparables aux deux opérations à trois ans lancées fin 2011-début 2012 après son arrivée à la tête de l’institution (LTRO). Mais, cette fois, la BCE va s’assurer que les banques transformeront cet argent, remboursable jusqu’à septembre 2018 en prêts aux entreprises, et qu’elles n’en profiteront pas pour racheter des dettes publiques à bas prix en profitant du taux d’intérêt qu’elles offrent.

    Toujours un capitalisme sous perfusion depuis 2008...

  • Parmi les signes nécrophiles, on remarque l’énorme volume atteint par la sphère financière, comparé à la taille de l’économie mondiale qui en dernière instance garantit les actifs financiers, avec comme conséquence un déséquilibre structurel grandissant. Comment y remédier est une question non résolue. Lors de l’épisode précédent, la titrisation était censée diluer le risque et les obligations souveraines, présumées à zéro risque, constituaient un socle solide. Aujourd’hui, il est craint une pénurie de collatéral - ces actifs apportés en garantie des transactions - en raison d’une demande accrue provenant des nouvelles réglementations et d’une confiance ébréchée des investisseurs, et de la perte de qualité de la dette souveraine. En tout cas, rien ne remplace la création de plus-value par le travail, la part de celle-ci dans le capital chutant de manière irréversible pour le capital privé, le capital public ne peut pas durablement pallier au privé et ce n’est pas les prêts à taux zéro au financiers privés qui suffiront à les pousser à investir dans autre chose que la sphère nécrophile et les spéculations.

  • Vers une nouvelle crise des crédits dans le secteur automobile aux Etats-Unis ? C’est en tout cas ce que redoutait déjà au printemps dernier l’agence de notation Standard & Poor’s, phénomène qui pourrait survenir dans un avenir proche si on n’y prenait garde.

    Une nouvelle bulle d’emprunts dits toxiques – que l’emprunteur ne pourra rembourser compte-tenu de son endettement – pourrait en effet poindre à l’horizon. Cause première : l’industrie financière pourrait une nouvelle fois s’avérer trop laxiste, en octroyant des prêts à des emprunteurs trop fragiles. Certes, si le montant des sommes empruntées a rapidement augmenté, on demeure toutefois bien loin de la situation qui prévalait dans le secteur immobilier en 2007.

    Au printemps dernier, déjà, Standard & Poor’s estimait être en présence d’ »un point de retournement en ce qui concerne les performances des prêts automobiles, de la même façon qu’en 2006″, sur le marché immobilier.

    Désormais, selon les dernières statistiques de la Réserve fédérale de New York, tout laisse à croire que le secteur financier accorde des prêts de manière un peu trop large … Ainsi, au deuxième trimestre, les Américains se sont endettés à hauteur de 101 milliards de dollars en vue d’acquérir leur véhicule, ce qui correspond au plus fort montant trimestriel observé depuis 2006. Au final, le montant total des dettes liées à un achat automobile s’établit à 905 milliards de dollars … une somme en hausse de 20 % par rapport à la fin 2011.

    Autre source d’inquiétude : si les banques du secteur traditionnel détiennent 370 millions de dollars de cet encours, un quart des prêts récents ont été consentis à des emprunteurs jugés à risque (« subprime »).

    Certes, les taux de défaillance sur les prêts automobiles demeurent très faibles à l’heure actuelle. Ils sont de l’ordre de 1 % pour les banques et de 2,5 % pour les instituts spécialisés, comme les filiales financières des constructeurs. Lesquelles semblent tout particulièrement apprécier le risque.

  • Le capitalisme mondial reconnaît qu’il ne compte plus que sur les banques centrales pour sauver le système capitaliste. Mais le capitalisme ne peut pas s’élever en se tirant par les cheveux...

  • Depuis l’éclatement de la crise bancaire en 2007, les banques centrales des pays les plus industrialisés prêtent massivement aux banques à des taux d’intérêt très bas afin d’éviter des faillites, permettant aux grandes banques qui en bénéficient d’économiser des sommes considérables en termes de remboursement des intérêts.

    La Fed achète massivement aux banques des États-Unis des produits structuréshypothécaires, la BCE n’achète pas jusqu’ici de produits structurés mais elle accepte que les banques les déposent comme collatéraux, autrement dit comme garantie, des prêts qu’elle leur octroie.

    Les gouvernements, quant à eux, apportent leurs garanties et injectent massivement des capitaux afin de recapitaliser les banques.

    Les banques systémiques savent qu’en cas de problème, du fait de leur taille et du risque que représenterait la faillite de l’une d’elles (« too big to fail »), elles pourront compter sur le soutien des États qui les renfloueront sans sourciller.

    Les gouvernements empruntent sur les marchés financiers en émettant des titres de la dettepublique souveraine. Ils confient la vente de ces titres aux grandes banques privées. Les banques bénéficient par ailleurs de baisse d’impôts sur les bénéfices.

    De plus, au sein de la zone euro, les banques jouissent du monopole du crédit destiné au secteur public.

    À partir de 2007, les gouvernements et les banques centrales des pays occidentaux les plus industrialisés plongés dans la plus grande crise économique depuis les années 1930 ont donné la priorité absolue au sauvetage des banques privées et au système financier qui les entoure (sociétés d’assurances, fonds de placement, fonds de pensions privés…) |1|. Le sauvetage des banques est réalisé aux dépens de l’écrasante majorité de la population (les 99 %). Les pouvoirs publics ont tout fait pour maintenir les principaux privilèges des banques privées et pour laisser intact leur pouvoir. Le coût du sauvetage est énorme : explosion de la dette publique, perte de recettes fiscales, forte restriction des prêts aux ménages et aux PME, poursuite des activités spéculatives et aventureuses qui, dans certains cas, ont nécessité de nouveaux sauvetages coûteux.

  • Le président de la Banque Nationale Suisse (BNS) estime que l’environnement économique pour la Suisse s’est "clairement détérioré", dans un entretien publié dimanche dans la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). "Les risques macroéconomiques sont devenus plus importants au cours des dernières semaines", a déclaré Thomas Jordan, qui pilote la banque centrale helvétique depuis 2012, dans les colonnes du journal zurichois. "De nouveaux risques de politiques monétaires sont apparus et les données conjoncturelles internationales, avant tout en provenance d’Europe et d’Amérique Latine, se sont avérées plus faibles que ce que nous avions attendu".

    La Suisse a jusqu’à présent bien traversé la crise grâce à la dynamique de son marché immobilier et à la bonne tenue de la consommation, cette dernière s’étant toutefois quelque peu essoufflée dernièrement. En début d’année, de nombreux économistes tablaient cependant sur les exportations pour prendre le relai. L’économie helvétique est fortement tournée vers l’exportation, notamment vers l’Union européenne, son premier partenaire commercial. "L’environnement pour la Suisse s’est clairement détérioré", a néanmoins estimé Thomas Jordan.

    En juin dernier, lors de sa réunion trimestrielle de politique monétaire, la BNS avait dit s’attendre à une croissance du Produit intérieur Brut (PIB) de la Suisse d’environ 2% cette année. Sa prochaine réunion se tiendra le 18 septembre. Durant les dernières semaines, le franc suisse s’est nettement apprécié face à l’euro, la monnaie unique ayant souffert face à des indicateurs préoccupants mais aussi face à des spéculations autour de nouvelles mesures de relance monétaire en zone euro. "Le franc est toujours hautement valorisé", a estimé le président de la BNS, qui a pointé que le cours plancher contribuait toutefois à corriger sa surévaluation.

  • Il faut voir par exemple comment le nouveau gouvernement japonais a multiplié les interventions financières pour comprendre que la hausse factice des succès du PIB japonais n’est nullement la preuve d’une dynamique du capitalisme au Japon mais, au contraire, un témoignage de ses soubresauts mortels. Les Etats et les sociétés privées ont la même politique consistant à fausser leurs bilans afin d’attirer les investisseurs, d’où les faux comptes des entreprises et des banques et les faux calculs du PIB. C’est ainsi que les Etats introduisent de plus en plus l’économie mafieuse dans ces chiffres, de la drogue à la prostitution, au grand banditisme et aux activités illicites. C’est ainsi qu’ils comptent des dettes (titrisées ou pas) dans les valeurs, c’est-à-dire qu’ils totalisent des crédits et des débits. Loin de régler les problèmes du capitalisme, ces méthodes confortent les possesseurs privés de capitaux dans leur perte de confiance dans la pérennité du système. En fait, ce sont les peuples qui continuent à croire à la durabilité et à l’irremplaçabilité du capitalisme, y compris les travailleurs et même y compris… la plupart des militants révolutionnaires !!!

  • Un camarade de Robin Goodfellow nous demande : pouvez-vous préciser les sources de votre affirmation selon laquelle l’Etat aurait aidé PSA au niveau de 13 milliards.

    Tout d’abord une précision, cette information ancienne est largement dépassée puisque, le 18 février 2014, l’Etat est entré, en même temps que la Chine pour 14% de plus au capital de PSA via une augmentation de capital de 3 milliards d’euros. Chacun a déboursé 800 millions d’euros. La famille Peugeot n’a plus que 25,4% du capital de PSA au lieu de 38,1%. Qui a le reste du capital et qui avait le reste auparavant ? Le constructeur américain Chysler était sorti du capital en 1986.
    PSA était la plus faible capitalisation du CAC 40, et a dû en sortir. Le 2e constructeur automobile européen ne capitalisait en effet que 2,5 milliards d’euros alors que son chiffre d’affaires a frôlé la barre des 60 milliards en 2011.
    De toutes manières, on ne peut se contenter des commentaires officiels car, selon celles-ci, PSA recevrait 3 milliards, composé de 0,8 pour l’état français, 0,2 la famille peugeot et 0,8 de Donfeng. Pour les forts en addition, c’est un peu raide…
    Le capital industriel de PSA semble fuir comme d’un gros tuyau percé. Suite à la crise de 2007-2008, il a fallu que l’Etat le renfloue en totalité comme celui de Renault sans que l’on nous dise où était passé l’argent
    Quant aux 13 milliards que relèvent nos camarades de Robin Goodfellow, d’où sortent-ils ?

    Tout d’abord, il y a eu les milliards de 2007-2008 pour renflouer PSA comme Renault. Il était d’abord question d’un milliard et demi. Le gouvernement a alors réuni les patrons de l’Automobile pour leur annoncer qu’il allait leur faire cadeau de 5 à 6 milliards d’euros (on n’est pas un milliard près !) aux trusts principaux de l’Automobile en France et, pour les remercier d’avoir joué l’argent de leurs sociétés aux subprimes, l’Etat donnera crédit illimité aux banques Renault et PSA. PSA avait alors reçu trois milliards d’euros (autant que Renault) en échange soi-disant de l’engagement de ne pratiquer aucune fermeture en France…

    En 2009, il y a eu six milliards d’euros de cadeau aux deux trusts automobiles.

    Puis en décembre 2012, le trust PSA a annoncé que sa banque PSA-Finances allait faire faillite : résultat treize milliards et demi d’aides de l’Etat ! L’ampleur de la catastrophe et l’ampleur aussi des sommes mises en jeu par PSA Finances ont été volontairement minimisées au départ. Il s’avère finalement d’après Cortal Consors que le trou serait de plus de 18 milliards d’euros et l’aide de 18,5 milliards !!! Banque PSA Finance représente 3 % du chiffre d’affaires mais 40 % du résultat opérationnel du groupe PSA en 2011, dont le chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros a permis de dégager un résultat opérationnel courant de 507 millions d’euros.
    Le pool des banquiers de PSA apporte ainsi 11,5 MdsE de liquidités à Banque PSA Finance. Pour sa part, l’Etat garantit les émissions obligataires à concurrence de 7 Milliards d’Euros pour des tirages sur la période 2013-2015.
    C’est l’Etat qui apporte sa garantie pour les 18,5 milliards sans que le patron ne s’engage à retirer un seul licenciement !
    En volant au secours de la banque PSA Finance, l’Etat a mis en lumière le poids stratégique de cette banque de financement pour le groupe automobile. Mais que recouvre-t-elle réellement ? En 2011, son encours global est de 24,3 milliards d’euros. Elle disposait encore "fin septembre d’une réserve de liquidité de plus de 7 milliards d’euros", selon PSA. Alors où sont passés ces fonds, la différence entre 24,3 milliards et 7 milliards en moins d’un an ? En spéculations douteuses !

    Voici une partie de l’opération décrite par la presse économie : la « garantie » de sept milliards et quelques qui se rajoutent à l’aide 5 milliards et quelques soit en tout treize milliards d’euros.

    Lire ici pour la « garantie »

    Lire ici pour les prêts

    Lire le communiqué de PSA

    Le plan total d’aide fait 18,5 milliards d’euros

    Mais il existe des centaines d’autres articles sur ce thème...

  • Bonjour,

    Ci-joint en complément des tableaux le commentaire extrait du site : http://freyssenet.com/?q=node/367 qui fournit les statistiques de la production automobile depuis 1898.

    « À partir de 1999, le décor change. On assiste à nouveau jusqu’en 2007 à une croissance très forte. En 9 ans, la production mondiale passe de 52,0 à 73,1 millions, soit 21 millions de véhicules supplémentaires. Cette progression est le fait essentiellement de la Chine, dont le marché explose en quelques années. Même les Etats-Unis des années 50, même l’Europe et le Japon des années 60 n’avaient pas connu pareille progression. La nouvelle division du travail, consistant à déplacer toujours plus de capitaux et de production dans certains pays à bas coûts et à essayer de concentrer le pouvoir technique et financier dans les pays-métropoles capitalistes, a fortement contribué à l’envol de la Chine et de l’Inde et dans une moindre mesure du Brésil et de la Russie, mais aussi à des emballements spéculatifs dans les pays qui voulaient promouvoir la « nouvelle économie ». Après l’éclatement de la bulle internet, les États-Unis ont essayé de soutenir la consommation interne en ouvrant toutes grandes les vannes du crédit, notamment pour l’achat automobile, et de minimiser les risques qu’ils prenaient en titrisant leurs créances, et cela jusqu’aux premiers défauts de paiement. La suite est connue.

    Dernier trimestre 2008, la demande s’effondre en Amérique du Nord et en Europe et elle est ralentie ailleurs. Au final, la production mondiale baisse de 3,25 millions de véhicules sur l’année. L’année 2009 est celle du plongeon : - 10 millions de véhicules, malgré les aides à l’achat proposées dans tous les grands pays producteurs. L’Asie-Océanie reste pratiquement stable ( - 0,2 millions) grâce à la progression chinoise, encore plus forte que les années précédentes : +4,4 millions. Les Amériques baissent de 4,4, l’Europe de 4,8, l’Afrique de 0,2. La crise aura été l’occasion du basculement de la production automobile mondiale vers la Chine, qui à elle seule a produit plus de véhicules que tous les pays d’Amériques. Elle n’est plus qu’à 3,2 millions de L’Europe. Si sa production progresse autant en 2010 qu’en 2009, elle la dépassera l’année prochaine. Un tel renversement de situation est sans précédent historique.

    La baisse de la production mondiale aura été de courte durée. 2010 égale le pic de 2008, grâce essentiellement à l’envolée de la production chinoise. La Chine a égalé en 2012 la production des continents européen et américain. Les autres pays des BRIC sont loin derrière pour l’instant. Il n’y a guère que l’Inde qui pourrait un jour se rapprocher de la Chine. La production mondiale a repris sa progression d’avant-crise, en atteignant en 2013, les 87 millions de véhicules, soit 14 millions de plus qu’en 2007. » (souligné par nous)

    Nous espérons que cela mettra fin à votre discours qui confine au grotesque quant à l’effondrement de la production d’automobiles.

    Fraternellement

    Robin Goodfellow

  • Je ne vois pas dans quelle partie de nos textes vous semblez lire que nous parlons d’une chute de la production d’automobiles...

    Nous parlons d’un désinvestissement du capital privé dans cette production et d’une transformation de ce capital en capital purement financier : voir ici

    ou encore ici

    Voir ici que notre analyse n’est nullement une chute de la production, ce qui devrait par contre être la cas pour vous qui croyez, contrairement à nous, que c’était une crise classique de surproduction...

    Vous avez ici un petit panel de nos positions sur la crise. Pouvez-vous me dire à quel texte vous faites allusion à propos de la chute de la production automobile ?

  • Camarades de Robin Goodfellow, vous sembliez penser que la FED allait abandonner ses interventions financières... Eh bien non !

    La Réserve fédérale des Etats-Unis a renouvelé mercredi son engagement à conserver des taux d’intérêt proches de zéro "pour une durée considérable" mais a publié des projections qui laissent entendre que les taux pourraient remonter à un rythme plus soutenu qu’elle ne le pensait voici quelques mois.

    Beaucoup d’économistes et de traders pensaient que la banque centrale, au terme d’une réunion de politique monétaire de deux jours, modifierait la formulation dont elle use depuis mars sur l’évolution prévisible des taux, au vu d’indicateurs économiques rassurants sur la conjoncture économique.

    Mais la politique ultra-accommodante de taux très bas restera adaptée pendant encore "une durée considérable" une fois bouclé le programme de rachats d’actifs obligataires, a-t-elle fait savoir, annonçant une nouvelle réduction de 10 milliards de dollars de ses rachats mensuels, ce qui doit lui permettre de terminer ledit programme le mois prochain.

    "Même si l’expression très suivie ’durée considérable’ reste dans le communiqué du Fomc (Comité de politique monétaire), le nouveau schéma annoncé pour la normalisation des taux d’intérêt montre qu’il est bien question de relever les taux", commente John Kilduff (Again Capital).

  • Dans les plans de sauvetage, le gouvernement alloue une portion significative des revenus de l’État aux institutions financières défaillantes. L’argent des coffres de l’État est acheminé aux conglomérats bancaires.

    Aux États-Unis, en 2008-2009, un total de 1,45 billions de dollars a été acheminé aux institutions financières de Wall Street dans le cadre des plans de sauvetages de Bush et Obama.

    Ces plans étaient considérés de facto comme des dépenses gouvernementales. Elles nécessitaient l’implantation de mesures d’austérité. Les plans de sauvetage ainsi que les hausses dramatiques des dépenses militaires ont été financés par des réductions draconiennes dans les programmes sociaux, dont Medicare, Medicaid et la sécurité sociale.

    Contrairement au plan de sauvetage, financé par le trésor public, la « recapitalisation » requiert la confiscation (interne) des dépôts bancaires et est instaurée sans l’utilisation de fonds publics. Le mécanisme règlementaire est établi par la banque centrale.

    Au début du premier mandat d’Obama en janvier 2009, un plan de sauvetage bancaire de 750 milliards de dollars a été annoncé par Obama. Il s’ajoutait à celui de 700 milliards de dollars octroyé par l’administration Bush dans le cadre du Troubled Assets Relief Program (TARP).

    En tout, les deux programmes atteignaient une somme astronomique de 1,45 billions de dollars, financée par le Trésor étasunien. (Il faut comprendre que le montant réel d’« aide » financière aux banques était significativement au-delà de 1,45 billions de dollars.) À cette somme s’ajoutait le montant ahurissant alloué au financement de l’économie de guerre d’Obama (2010), 739 milliards de dollars. Les plans de sauvetage, combinés aux dépenses de la Défense (2189 milliards de dollars) engouffraient donc presque la totalité des revenus fédéraux, lesquels se chiffraient à 2381 milliards de dollars pour l’année fiscale 2010.

    • Sur les 605 milliards injectés par le Trésor américain, 245 milliards de dollars l’ont été à destination des banques et des institutions financières, 187 milliards pour nationaliser Freddie Mac et Fannie Mae, près de 80 milliards en direction de l’industrie automobile (General Motors et Chrysler), 67,8 milliards pour le géant de l’assurance AIG et 24 milliards dans diverses opérations de rachat d’actifs toxiques et programme en direction du marché immobilier.

      Les principales banques et institutions financières ayant reçues une aide de l’Etat sont Bank of America (45 milliards), Citigroup (même somme), JPMorgan (25 milliards), Wells Fargo (25 milliards), Goldman Sachs (10 milliards) et Morgan Stanley (10 milliards). La grande majorité de l’aide aux banques a été réalisée dans le cadre du "Capital Purchase Program" d’octobre 2008, et consiste en une prise de participation de l’Etat sous forme d’actions privilégiées donnant droit à un versement d’un dividende de 5% par an.

      Là où le Trésor américain est en train d’encaisser de belles pertes, c’est en ce qui concerne le secteur automobile, mais surtout sur Freddie Mac et Fannie Mae. Pour sauver Chrysler et General Motors (GM) de la faillite, l’Etat a pris des parts dans les deux ex-géants de l’industrie automobile. Le total des aides pour General Motors s’élève à près de 50 mds d’euros, et 10 milliards pour Chrysler. L’Etat contrôle toujours environ 26,5% de GM, mais s’il revendait ses actions au cours de bourse actuel, la perte pour l’Etat serait d’environ 15 milliards de dollars. Pour Chrysler, la perte définitive s’élève à 1,3 milliard de dollars ; l’Etat ayant revendu l’ensemble de sa participation lors de l’alliance entre Fiat et Chrysler en 2009.

    • Et terminons en par LE gouffre actuel pour l’Etat américain : Freddie Mac et Fannie Mae. Au jour d’aujourd’hui (info updaté le 26 octobre), et toujours selon le site ProPublica, sur les 187 milliards de dollars investis par l’Etat américain, seulement 46 milliards ont été remboursés... Je vous laisse faire le calcul ! Alors en effet les deux institutions sont désormais nationalisées, et un jour peut-être l’Etat américain fera un gain sur cette opération (en cas de reprivatisation), mais pour le moment, la facture est lourde. Cependant, si l’on veut être optimiste, notons tout de même que les deux géants du refinancement des prêts immobiliers américains ont enfin renoué avec les bénéfices, après près de 4 ans de pertes non-stop. Depuis le 29 février 2012 pour Fannie et le 5 mars pour Freddie, l’Etat n’a pas ré-injecté d’argent, et a même reçu des dividendes.

    • Face à la crise du secteur financier qui s’est développée à partir de 2008, les Etats européens ont dû soutenir leurs banques pour maintenir la confiance de leurs clients et pour permettre à ces institutions de continuer à fournir des crédits à l’économie. La Commission européenne est chargée de contrôler ces opérations pour assurer une certaines coordination et pour garantir la concurrence dans le marché européen. De 2008 à octobre 2012, elle a autorisé des aides d’un montant de 5058,9 milliards d’euros dont un tiers environ a été utilisé effectivement. La majeure partie de ces aides est consacrée aux garanties apportées aux banques. Le reste est destiné à leur recapitalisation, à des injections de liquidités et au sauvetage d’actifs dépréciés. On peut noter que certains Etats ont fourni un effort de soutien nettement plus important en faveur du sauvetage de leurs banques que pour le soutien solidaire des Etats en difficulté. C’est ainsi que l’Allemagne a consacré environ 600 milliards d’euros à ses banques, alors qu’elle concédait avec réticence 200 milliards au FESF sous forme de garantie.

      Une partie des soutiens des Etats à leurs banques a été financée indirectement par le FESF et le MESF qui ne sont pas autorisés à renflouer directement les banques européennes en difficulté.

      Mais il y a d’autres manières d’aider les banques...

      2013 : Le Tribunal de Grande Instance de Nanterre condamne enfin la pratique délinquante des prêts bancaires toxiques à taux variables abusifs. Une des banques fautives est condamnée à ramener le taux d’un dossier contentieux au taux usuel pratiqué. Comme 270 des 2000 dossiers de collectivités arrivent juridiquement à terme en 2014, l’enjeu à très court terme est de 10 milliards. C’est la panique dans le monde bancaire. D’autant que les dossiers des particuliers escroqués pourraient bien, un jour, en bénéficier et tripler par conséquent cette facture de remboursement.

      Fin 2013 : Pour contrer cette jurisprudence en défaveur des banques et des prêts arnaques, au bénéfice des collectivités (par des particuliers pour l’instant), le gouvernement de Hollande lance discrètement à l’Assemblée Nationale une procédure parlementaire de .« validation » rétroactive des contrats condamnés !.

      Janvier 2014 : Le Conseil Constitutionnel casse heureusement cet incroyable projet de loi scélérat digne d’une « république bananière ». Comme pour la fameuse taxe à 75% (cassée par le même Conseil Constitutionnel car jugée confiscatoire puisque rajoutée aux 66% de charges), le Gouvernement de Hollande décide de contourner une nouvelle fois et contre toute morale et logique la décision de la plus haute cour justice. Il décide d’intensifier son action directe de protection politique et judiciaire des prêts toxiques et des banques délinquantes qui les pratiquent, contre les Tribunaux et les communes spoliées. Le débat médiatique et politique sur le sujet est tout aussi discrètement escamoté. Y compris pendant toute la campagne des municipales.

      Mars 2014 : un second jugement de la juridiction confirme la jurisprudence de 2013 en élargissant le nombre de dossiers potentiellement concernés.

      Le plus grand scandale financier

      C’est le plus grand scandale financier de l’histoire de France. Le paradoxe est qu’aucun parti n’a osé le dénoncer électoralement. Les professions électorales n’en contiennent aucune trace. Pour quelle raison ? Mystère. Expliquer ce silence complice par les besoins lourds et fréquents des partis parlementaires d’emprunter aux banques avant et après les élections, ce n’est pas suffisant. La suspicion d’escroquerie en bandes (organisées ou désorganisées) sera peut-être avérée un jour. Pour l’instant, en attendant de pouvoir enquêter sur les complicités politiques directes et indirectes, face à la phénoménale protection au plus haut sommet de la République et à la complète impunité des délinquants en col blanc (à l’exemple des dirigeants du Crédit Lyonnais totalement impunis et dont Bernard Tapie n’était pas, de très loin, la seule personne lésée), il reste le triste constat d’incompétence crasse des élus aux frais de la collectivité et donc des citoyens (via des hausses illégitimes d’impôt).

      23 avril 2014 : face au péril judiciaire, le gouvernement de Hollande a présenté un projet de loi auprès du Sénat. Ce texte tente à nouveau de rendre valide rétroactivement ces fameux contrats de prêts structurés condamnés devant la justice. Ce culot de Hollande et de ses affidés est la conséquence du silence assourdissant des partis et surtout la conséquence d’un sentiment de totale impunité politique et pénale.

      Mai 2014 : En cas d’absence d’adoption du projet de loi présenté en procédure accélérée au Parlement ce mois-ci, le Gouvernement déclare et confirme que les pertes directes immédiates s’élèveraient bien à 10 milliards d’euros. Il souligne par ailleurs que la généralisation de la décision du tribunal de Nanterre obligerait très probablement à la recapitalisation voire à la disparition de certaines des banques concernées. Un boulet de 7 milliards d’euros supplémentaires de « risques indirects », payables dès 2014 ou 2015. Au total, pour les seuls dossiers arrivés judiciairement à terme ce trimestre, la facture potentielle se monterait donc à 17 milliards d’euros, soit un tiers de l’actuel plan d’économies publiques.

  • Des journalistes américains ont épluché 20 000 pages de documents officiels pour se rendre compte que, à la fin 2008, l’État américain, par le biais de la Réserve Fédérale, avait prêté en quelques mois 1200 milliards de dollars aux banques américaines au taux de... 0,01% !Avec cet argent, ces mêmes banques ont reprêté à tous les États du monde, y compris les États-Unis, à des taux incomparablement plus élevés de 3, 6 ou 10%. C’est donc avec l’aide des États que les banques récupèrent des milliards de profits privés sur le dos des peuples qui n’en finissent pas de payer les intérêts de ces prêts !Ce sont les capitalistes et les financiers qui donnent le ton.

  • Merci pour ces précisions que nous allons regarder. Aujourd’hui nous nous contenterons d’écarter la question de l’augmentation de capital qui est intervenue après l’information sur les 13 milliards et qui semble moins mystérieuse que ce que vous laissez penser.

    L’augmentation de capital de PSA

    Augmentation de capital de 3 milliards d’euros apport de l’Etat de 500 millions, du groupe chinois de 500 millions et de 100 millions par Peugeot + Appel au marché pour près de 2 milliards. Dans cet appel au marché, 300 millions sont réservés à l’Etat, 300 millions au groupe chinois et 100 millions à Peugeot. Il reste donc 1,3 milliard à trouver auprès du public.

    Source : http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/psa-peugeot-citroen-les-details-de-l-augmentation-de-capital-se-precisent_1348121.html

    Cette perspective est affinée comme suit

    Augmentation réservée pour l’Etat et le groupe chinois pour 1,05 milliard (à part égale) avec un prix de l’action défini et appel au marché pour 1,95 milliard (dont 550 pour Etat et Dongfeng à part égale soit 275 chacun et 150 millions pour Peugeot). Il reste donc à trouver 1,25 milliard auprès du public

    Source : http://www.agefi.fr/articles/son-augmentation-de-capital-bouclee-psa-demande-du-temps-pour-rebondir-1308543.html

    http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/infos-conseils-valeurs/avis-experts/tout-comprendre-de-la-prochaine-augmentation-de-capital-952574.php

    Et précisée au moment du lancement du deuxième volet de l’augmentation de capital

    Source : http://www.capital.fr/bourse/actualites/psa-fixe-les-modalites-de-son-augmentation-de-capital-928594

    http://www.psa-peugeot-citroen.com/sites/default/files/content_files/2014-04-03_4_fr.pdf

    Soit 1,048 pour Etat et Dongfeng + 1,952 (dont 276 pour Etat et 276 pour Dongfeng et 142 pour Peugeot)

    Dénouement : augmentation de capital réussie et le total fait bien trois milliards

    http://www.challenges.fr/entreprise/20140521.CHA4045/psa-peugeot-citroen-succes-de-l-augmentation-de-capital-aupres-du-public.html

    Une analyse plus précise des effets potentiels des droits de souscription et des bons de souscription d’action serait sans doute utile mais elle dépasse le cadre de nos échanges.
    Fraternellement

    RG

  • Mystérieuse non ! Ce n’est rien d’autre qu’une prise en charge des investissements productifs par l’Etat et le désinvestissement des capitaux privés...

    Il serait surtout nécessaire de répondre à la question des milliards de PSA Finance ! Les fameux treize milliards...

    amitiés
    Robert Paris

  • La Chine serait beaucoup plus dynamique sans avoir les mêmes difficultés que les USA ou l’Europe ? Pas du tout : la Chine fonctionne avec un Etat beaucoup plus interventionniste, c’est tout.

    Pékin prépare un nouveau plan de relance pour soutenir son économie. La banque centrale chinoise va accorder un montant total de 500 milliards de yuans (62,8 milliards d’euros) de liquidités aux cinq principales banques du pays, relevait le Wall Street Journal, mardi 16 septembre.

    Ces plans de relance, mis en place par les autorités publiques, sont les réponses au ralentissement de l’économie chinoise. Depuis le fameux plan de 500 milliards de dollars de 2008, en pleine crise internationale des "subprimes", le gouvernement chinois s’inquiète sérieusement de ce fléchissement, avec une croissance du PIB qui était supérieure à 9% jusqu’en 2011 pour n’atteindre plus que 7,7% en 2012 et 2013.

    Depuis l’été 2014, de nouveaux chiffres ne cessent de tomber, pour mettre en évidence un ralentissement de la production industrielle et des ventes au détail, pour une croissance du PIB inférieure à 7,5% prévue pour l’année 2014. Afin de limiter l’ampleur de ce ralentissement, l’objectif numéro 1 du gouvernement est d’encourager le développement de l’infrastructure nationale, avec ces dernières années un essor important du secteur ferroviaire et de la construction immobilière. Il cherche également à stimuler la consommation des ménages afin que le pays devienne moins dépendant des exportations.
    Les 500 milliards de yuans de liquidités offertes aux 5 grandes banques commerciales sont dans le droit prolongement du prêt accordé par la Banque centrale à la China Development Bank en juillet dernier. Il ne s’agit pas tant ici de relancer l’économie que d’éloigner les risques de crise du système bancaire. Depuis le milieu de l’année 2013, ce secteur se confronte à de sérieuses crises de liquidité, avec des montées très dangereuses des taux de refinancement interbancaires.

    La volonté des autorités serait que le pays dépende moins de ses exportations en élargissant la taille du marché intérieur. En considérant que la consommation des ménages ne correspond qu’à 35% du PIB, l’un des taux les plus bas au monde, alors que l’investissement frôle les 50% du PIB, il risque effectivement d’y avoir un problème si les exportations ne sont plus suffisantes pour absorber la production excédentaire.
    Or, depuis 2007, l’excédent commercial ne cesse de chuter, et n’atteint que 3% du PIB en 2013, contre 9% en 2007. Il y a un ralentissement économique international, et une hausse du coût de la main-d’œuvre chinoise, cela pèse sur la compétitivité de ses exportations. Il est impératif de pouvoir compter davantage sur la demande intérieure. D’où la réforme du système de protection sociale menée depuis le début de la décennie 2000, la hausse des salaires et notamment celle du salaire minimum, ainsi que les encouragements divers du gouvernement en faveur de l’activité économique interne.
    Toutefois, il n’est pas certain que cela soit suffisant. De nombreux secteurs d’activités sont de plus en plus confrontés à des problèmes de surproduction, et surtout à des capacités de production oisives atteignant parfois 50% de l’ensemble des capacités. On peut craindre que l’augmentation des salaires ne pèse encore plus sur la compétitivité internationale de l’appareil productif chinois, et qu’une partie de l’activité encouragée aujourd’hui ne soit purement spéculative (cas de la bulle immobilière).

  • L’argent public aura servi à la famille Peugeot pour se désinvestir à moindre frais.

    Les ministres des Finances et de l’Economie, Michel Sapin et Arnaud Montebourg, se félicitent du bon déroulement de l’augmentation de capital de PSA Peugeot Citroën qui a été sursouscrite. L’Etat est donc désormais l’un des actionnaires-clés du constructeur automobile, à égalité (14,1%) avec les sociétés du groupe familial Peugeot et du constructeur chinois Dongfeng.

    La participation de l’Etat dans le capital de Peugeot est détenue via la SOGEPA, dont la gestion est confiée à l’APE (Agence des participations de l’Etat). Les ministres rappellent que les accords conclus entre actionnaires ont par ailleurs permis de mettre en place une gouvernance efficace et équilibrée pour l’avenir de Peugeot. L’État dispose de deux représentants au conseil de surveillance de l’entreprise, Bruno Bezard et Florence Verzelen.

    Environ 288,5 millions d’actions nouvelles ont été souscrites lors de l’augmentation de capital ouverte au public. Ces actions seront admises aux négociations demain. Dès vendredi, le capital de Peugeot sera ainsi composé de 783.088.675 actions. La capitalisation boursière de Peugeot va donc retrouver de la hauteur à environ 7,5 milliards d’euros.

    • Le constructeur chinois Dongfeng et l’État français, apportant chacun 800 millions d’euros, ce qui donnera à chacun 14 % du capital, qui vont se partager le contrôle du groupe. La famille Peugeot a perdu l’essentiel de ses actions, passant de 25,4 % à 14 %, et perdu ses droits de vote double qui lui donnaient 38,1 % des voix. Mais les nouvelles participations chinoise et étatique ne sont pas tout. L’Etat français détenait d’autres actions. Il faut bien faire en tout les 100% et 14 + 14 +14 ne font pas 100 !

  • Le capitalisme a toujours besoin d’être dopé par des moyens artificiels et est toujours incapable de repartir. Ce n’est pas une crise cyclique. La meilleure preuve : le G20 vient de s’engager à doper la croissance mondiale de 2000 milliards de dollars !!!

  • Les courbes de PIB ou autres statistiques officielles, se ressemblent qu’elles soient celles de RGFellow ou de VDT. De 2008 à 2010 , c’est la chute et après ça remonte , mais 1 fois qu’on a dit ça , on explique rien. Surtout pas à quoi cette remontée est due . Donc si RGfellow se contente d’analyser en regardant des courbes, autant faire confiance à tous les économistes bourgeois, arrêter d’écrire et balancer des chiffres en n’ayant aucun sens critique.
    RGFellow, à force de défendre la permanence de ce système, alors que tout montre que ce qui se passe depuis 2008 est absolument original dans l’histoire du capitalisme, je vous demande quelle est d’après vous le fonctionnement du capitalisme. A t il pour vous un début et une fin ou est il éternel, ce qui pose un petit problème scientifique ?

  • Dans les crises classiques du capitalisme, les crises cycliques qui ont jalonné le 19e siècle et le début du 20e siècle, l’effondrement des prix accompagnait la phase de dépression, accentuant l’effondrement du marché. Ces phases poussaient les capitalistes les plus faibles vers la faillite ou vers leur rachat par des concurrents plus puissants.
    Mais, dans les crises classiques du capitalisme, la dépression était suivie d’une phase de reprise plus ou moins rapide. La dépression permettait de liquider les stocks, d’éliminer les entreprises les moins rentables, d’ajuster l’offre à la demande. Cet ajustement était brutal mais il permettait aux capitalistes « survivants » de retrouver des taux de profit élevés et à la production industrielle de repartir... jusqu’au prochain krach. La crise est le seul moyen existant, dans une économie de marché, de purger l’économie des canards boiteux, des déséquilibres entre les différents secteurs de la production.
    Le hic, avec la financiarisation massive de l’économie, c’est que depuis quarante ans, après les krachs et les phases de dépression, la phase de redémarrage est poussive, jamais massive, quand elle a lieu. Les détenteurs de capitaux préfèrent les orienter vers les opérations financières susceptibles de rapporter plus ou moins rapidement plutôt que vers la production.
    Ce qui montre bien que ce n’est pas une crise cyclique classique…

  • Une information de nos camarades de Robin Goodfellow :

    Conférence :

    les révolutions industrielles... pour une critique à la technologie

    Le groupe Robin Goodfellow présente son livre :

    Marxisme et révolutions industrielles

    http://www.robingoodfellow.info/pagesfr/rubriques/Revolution_Industrielle.pdf

    1er novembre 2014, 15h30

    La salle gueule

    8 rue d’italie, Marseille

    http://zombidiscussion.blogspot.fr/2014/10/les-revolutions-industrielles-pour-une.html"

  • Wall Street subit sa plus lourde correction depuis le 9 octobre dernier, contaminé par les craintes relatives à l’éventuelle sortie de la Grèce l’Eurozone puis la multiplication des signaux déflationnistes et Europe et même en Chine dont l’une des conséquences les plus spectaculaires ce lundi fut le nouvel effondrement du prix du baril de -5,5% vers 49,7$ à New York (sur le NYMEX).

    les indices US ont fini pratiquement au plus bas du jour : le Dow Jones et le ’S&P’ chutent ce soir de -1,86 et -1,81% respectivement(cela reste cependant deux fois moins violent qu’en Europe, le Nasdaq limite la casse à -1,56%) et l’indice du stress -le VIX’ fait un bond de +18% à près de 21 en séance.

    L’Europe avait sombré de -3% quelques heures auparavant, tétanisée par la grande peur du ’grexit’ que font ressurgir les ’indiscrétions’ du Spiegel concernant les propos d’Angela Merkel qui serait prête à laisser la Grèce sortir de l’Eurozone, un scénario qui serait ’gérable’ selon elle.

    Le problème, ce n’est pas la Grèce (même si elle fait défaut sur la totalité sa dette de 300MdsE -ce qui n’arrivera pas-, la BCE mobiliserait les moyens d’y faire face) mais le risque de contagion à d’autres pays épuisés par l’austérité et dont une partie la population considère que l’Europe signifie chute sans fin du niveau de vie, chômage et misère.

    Aux Etats Unis, il se trouve de plus en plus d’économistes pour pointer le risque d’éclatement de la bulle du pétrole de schiste (et de faillite de milliers d’entreprises lourdement endettées, sans parler de la bulle immobilière liée à une ruée massive vers le ’shale oil’ au Texas et dans le Dakota du Nord).

  • Contrairement à ce que nous prédisaient nos amis de Robin Goodfellow, la Réserve fédérale américaine ne semble pas pressée par le temps et se dit "patiente" avant d’engager une "normalisation" de sa politique monétaire.

    La Réserve Fédérale américaine (Fed) a laissé les taux d’intérêt inchangés proches de zéro mercredi, réaffirmant qu’elle fera preuve de "patience" avant de normaliser la politique monétaire et soulignant le rythme "solide" de la croissance économique.

    Les membres du Comité ont toutefois définitivement abandonné cette fois-ci toute référence à une "période de temps considérable" avant une première hausse des taux, la formule qu’ils plébiscitaient jusqu’à présent.

    Désormais, ils parlent d’un délai long...

  • Nos camarades de Robin Goodfellow affirmaient que les injections de milliards des fonds des banques centrales allaient certainement cesser.

    La Banque centrale européenne (BCE) a racheté pour 9,8 milliards d’euros de dettes en trois, a indiqué, jeudi 12 mars, Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, lors d’un colloque financier à Paris. Il a assuré que la BCE était ainsi « exactement sur la bonne voie » pour atteindre son objectif, à savoir un volume de 60 milliards d’euros par mois dans le cadre de son programme d’assouplissement quantitatif ("quantitative easing" ou "QE"), lancé lundi.

  • qu’est-ce que c’est que ces révolutionnaires qui voient arriver la tempête de la crise du capitalisme avec des airs catastrophés ? Comparer aux lettres qu’échangent Marx et Engels à chaque crise du capitalisme, grave ou profonde. Ils se réjouissent de chaque ébranlement national ou mondial du capitalisme !!!

    Le capitalisme est (historiquement) mort. Ce qui nous incombe, c’est de ne pas laisser la civilisation humaine mourir avec lui ! Et c’est au prolétariat d’abord qu’incombe cette tâche. C’est aussi à la jeune génération de refuser d’être enterrée avant d’avoir profité de la vie !

  • La FED hausse ses taux craintivement : « C’est l’un des plus petits resserrements monétaires de l’histoire de la Fed. » écrivent Les Echos…

  • Les banques centrales mondiales ne se sont pas contentés de baisser leur taux directeur de prêt à un niveau proche de leur plancher depuis la crise. Elles ont eu un programme de rachat d’actifs via lequel elles ont acquis massivement de la dette souveraine américaine et des crédits titrisés. Ce programme est très loin d’être abandonné malgré les cris de triomphe de la FED après une toute petite hausse des taux sans, pour le moment, de catastrophe !

    Actuellement, la FED achète pour 85 milliards de dollars par mois de dette américaine et de crédits titrisés.

    Si la Fed arrêtait brusquement ses rachats de dette et de titres, ou pire, à les vendre en masse, leur prix s’effondrerait, entraînant des réactions en chaîne.

  • Comment se porte l’économie capitaliste mondiale ? L’OCDE vient de répondre qu’elle est au bord du gouffre…

  • Le début du mois a vu les principales places boursières mondiales plonger dans le rouge. Selon certains économistes, cela augurerait d’une crise économique d’une intensité supérieure à celle des subprimes.

  • Suite à la crise financière mondiale de 2008 et au ralentissement rapide de l’économie mondiale en 2009, divers économistes et experts bourgeois ont avancé l’idée que les économies dites BRICS – Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud – pouvaient constituer une nouvelle base pour l’expansion du capitalisme mondial.

    Les derniers vestiges de ce mythe se sont effondrés cette semaine avec l’information que le gouvernement chinois envisageait de supprimer des millions d’emplois dans les industries de base qui souffrent de vastes surcapacités, et que le Brésil était entré dans une récession, la plus profonde contraction peut-être de son histoire.

    L’affirmation que le groupe BRICS, des pays à revenu faible et moyen en proie à des problèmes de retard économique et dominés par les centres du capital financier impérialiste, pourrait en quelque sorte permettre une nouvelle avancée au capitalisme mondial n’a jamais été que de l’économie-fiction.

    Cette fiction a pu être maintenue pour une courte période par le plan de relance initié par le gouvernement chinois, comprenant des dépenses publiques de 500 milliards de dollars, et l’expansion du crédit la plus rapide de l’histoire économique.

    Le boom chinois de la construction et l’expansion de la capacité industrielle ont fait monter le prix des matières premières et fourni un coup de pouce aux pays exportateurs de matières premières. Mais l’effondrement des produits dits du « supercycle », reflété le plus immédiatement dans la chute du prix du pétrole depuis 2014 et concernant toute la gamme des matières premières industrielles, combiné aux sorties de capitaux des « marchés émergents », a déclenché une vague de destruction économique.

    En plus de la situation économique qui se détériore en Chine et au Brésil, la Russie est en récession suite à la chute des prix du pétrole. L’Afrique du Sud, frappée par la chute des prix des métaux et les réductions de milliers d’emplois dans l’industrie minière, devrait bientôt entrer en récession. L’Inde est toujours présentée comme un « point lumineux », avec des taux de croissance de plus de 7 pour cent, mais son économie est minée par des créances douteuses, la baisse des marchés d’exportation et la stagnation des salaires et des investissements privés.

    La contraction du Brésil (3,8 pour cent pour 2015) s’accélère ; les données publiées hier montrent que l’économie a baissé de 5,9 pour cent au quatrième trimestre de l’année par rapport à l’année précédente, alors que « l’ensemble des composantes de la demande interne a connu des baisses », selon l’agence de statistiques du pays. Le Brésil est en voie de subir la pire récession depuis le début des statistiques officielles, une autre contraction d’au moins 3 pour cent étant prévue pour cette année.

    On ne peut saisir la pleine signification des annonces de la Chine et du Brésil si on les examine de façon isolée. Elles sont la manifestation de l’aggravation de la crise de l’économie capitaliste mondiale dans son ensemble et soulignent que l’effondrement commencé avec le krach de 2008 est entré dans une nouvelle étape.

  • Dominique Cotte (20 janvier 1956 – 14 décembre 2017)

    Notre camarade Dominique Cotte alias Verdier est décédé, emporté par un cancer du poumon.

    Tout jeune, au lycée Buffon, il adhère au marxisme et rejoint la « Gauche marxiste », un groupe qui publiait le journal « Lutte continue » et qui se situait dans la continuité des groupes comme « Socialisme ou barbarie », « Pouvoir ouvrier » ou du « Groupe marxiste pour les conseils de travailleurs ».

    La faillite de ce courant le conduit avec d’autres anciens de la « Gauche marxiste » comme Jean-Pierre Hébert[1] (1950-2011) lui aussi mort tragiquement il y a quelques années, a une étude plus profonde de la théorie marxiste.

    La stagnation de ce regroupement le conduit avec une partie du groupe à rejoindre la tradition de la gauche communiste d’Italie et d’« Invariance ».

    Après un bref passage au « Groupe communiste mondial », il est parmi les fondateurs de la revue « Communisme ou Civilisation » puis du collectif « Robin Goodfellow ».

    Polyglotte, comme le voudrait l’internationalisme, il avait un tempérament énergique et plein d’entrain dès lors que la moindre occasion favorable semblait se présenter.

    Travailleur infatigable, il alliait la finesse de l’analyse des situations politiques avec une grande capacité d’expression et un style plein d’allant. Il animait également sans relâche les blogs comme les réseaux sociaux sur lesquels était présent « Robin Goodfellow ».

    La bienveillance, l’empathie et l’humour caractérisaient ses relations avec les camarades.

    Il avait mis sa grande culture et sa connaissance approfondie du marxisme, dont il était un défenseur intransigeant, au service du prolétariat révolutionnaire. Son décès constitue une perte considérable pour le mouvement communiste.

    Nos pensées vont également à sa famille qu’il chérissait.

    Ses obsèques auront lieu le jeudi 21 décembre à 12h45 au crématorium de Saint-Sauveur (60320), 735 rue de Roche.

    [1] https://proletariatuniversel.blogspot.fr/search?q=h%C3%A9bert

    [1] https://proletariatuniversel.blogspot.fr/search?q=h%C3%A9bert

    • Camarades,

      Ci-joint l’annonce d’une réunion publique en hommage à Dominique Cotte (Verdier)

      « Dominique Cotte : parcours et cheminement d’un communiste en période de contre-révolution

      Réunion publique en hommage à Dominique Cotte (Verdier) autour du texte anniversaire des 40 ans de Communisme ou Civilisation

      http://www.robingoodfellow.info/pagesfr/rubriques/Anniversaire.pdf

      La réunion aura lieu le vendredi 30 mars à 18 heures, au CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris

      Outre le parcours politique de Dominique Cotte (Verdier) que retrace notamment le texte référencé ci-dessus, il peut être intéressant pour les nouvelles générations mais aussi pour les plus anciennes de comprendre le cheminement des uns et des autres (bon nombre ont parcouru ½ siècle voire plus de contre-révolution).

      Pourquoi ont-ils fondé ou participé à des regroupements ? Pourquoi les ont-ils quittés ? sachant que quelles que soient nos divergences, souvent profondes, nous arrivons à nous réunir autour d’une même table. »

      Fraternellement

      Robin Goodfellow

  • Rappel : réunion le vendredi 30 mars à 18 heures, au CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris

    « Dominique Cotte : parcours et cheminement d’un communiste en période de contre-révolution

    Réunion publique en hommage à Dominique Cotte (Verdier) autour du texte anniversaire des 40 ans de Communisme ou Civilisation

    http://www.robingoodfellow.info/pag...

  • Sans être truquées, les courbes économiques sont-elles fiables actuellement ?

    Les économistes et spécialistes centraux répondent : NON !!!

    Et si la "courbe des taux" d’intérêt américains n’avait plus le pouvoir historique de prédir les récessions ? Le débat agite économistes, analystes et membres de la banque centrale américaine (Fed), engagés dans un processus de resserrement monétaire.

    Cette courbe reflète la différence de rendement accordé par le Trésor aux investisseurs misant sur sa dette à court ou à long terme, généralement entre deux et dix ans.

    En temps normal, plus l’investissement s’effectue sur une durée courte, plus le rendement est bas. A l’inverse, plus l’argent investi dans un bon du Trésor est bloqué pour une longue période, plus le taux d’intérêt vient compenser les risques de l’investissement à long terme, principalement l’inflation.

    L’aplatissement, puis l’inversion de la courbe surviennent lorsque les taux d’intérêt à court terme se rapprochent puis deviennent plus élevés que les taux à long terme. Cet inversement est surveillé de près dans la mesure où il a précédé de quelques trimestres l’ensemble des récessions américaines depuis 1950, rappelle le chef économiste de FTN Financial Chris Low.

    Le 1er juin, l’écart entre les taux à court et à long terme a atteint 40,66 points, le plus faible depuis 2007.

    Toutefois, "l’époque n’est plus la même", d’après Justin Lederer, stratégiste sur les taux pour Cantor Fitzgerald.

     Courbe ’déformée’ -

    Depuis la crise de 2008, "les banques centrales ont décidé d’un stimulus jamais vu auparavant. Elles ont d’une certaine manière tordu la réalité des taux", indique David Levy, associé de Republic Wealth Advisors.

    La banque fédérale américaine (Fed) a plus que quadruplé son bilan à 4.500 milliards de dollars après avoir racheté massivement de la dette américaine sur les marchés.

    Ces rachats ont contribué à faire chuter le taux à dix ans, passé de 4% fin 2008 à 1,6% en 2015, peu après la fin du programme. Il évolue désormais autour de 3%, encore très bas à l’échelle de l’histoire.

    "Les rachats sont terminés mais la demande des investisseurs est toujours soutenue, nous sommes encore loin des 4%" sur la dette à 10 ans, note M. Lederer, les taux sur les bons évoluant dans un sens inverse à leur prix.

    En parallèle, la politique de hausse de taux dans laquelle s’est engagée la Fed fait remonter les rendements à court terme, ceux-ci avançant traditionnellement de pair avec les taux de la banque centrale.

    A cela s’ajoute "l’émission élevée de dette à court terme par le Trésor" pour financer le déficit américain, se traduisant par "une tension sur les taux à faible échéance" qui aplatit un peu plus la courbe, indique M. Lederer.

    "La courbe des taux n’aide pas à anticiper les risques de récession car les taux américains ne sont pas seulement influencés par les fondamentaux économiques", affirme quant à lui Torsten Slok, économiste international en chef chez Deutsche Bank.

    Il rappelle la ruée fin mai d’investisseurs apeurés par la crise politique en Italie vers les bons du Trésor américains à 10 ans considérés comme sûrs. Ce mouvement avait fait brusquement monter les prix et reculer les taux. Et, là encore, accentué la pression sur la courbe.

    Ces pressions parfois inhabituelles sur les taux ont pour effet de "déformer" la courbe, résume Tom Cahill, stratégiste chez Ventura Wealth Management. Et donc de la rendre moins pertinente.

     Régularité historique -

    La Fed elle-même, qui tient une réunion monétaire mardi et mercredi, s’est saisie de cette question dans le compte-rendu de son dernier Comité monétaire publié fin-mai, indiquant que certains de ses membres ont souligné le caractère "moins fiable" de la courbe pour anticiper "l’activité économique future".

    Toutefois, "plusieurs membres ont pensé qu’il est important de surveiller la pente de la courbe, soulignant la régularité historique avec laquelle une inversion a indiqué un risque accru de récession", a noté l’institution.

    "Il est dangereux d’affirmer que les choses seront différentes cette fois", souligne M. Levy pour la même raison.

    Dans ce contexte, "si la courbe s’inverse et que l’on n’observe pas de ralentissement dans les dépenses de consommation, l’investissement ou les emplois, je ne m’inquièterai pas du signal", affirme M. Cahill.

    "Mais dans le cas inverse, si", ajoute-t-il.

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