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Défense de l’enfance, l’enfant d’abord, l’enfant roi, belle hypocrisie sociale !!!

jeudi 8 mai 2014, par Max

Défense de l’enfance, l’enfant d’abord, l’enfant roi, belle hypocrisie sociale !!!

On connaît le discours dominant sur l’enfance, sa protection, ses droits, son importance soi-disant prépondérante dans nos sociétés. On connait aussi la réalité : les adultes se valorisent par le fait d’avoir des enfants et de les faire réussir dans la société mais personne ne se préoccupe vraiment de ce qu’ils pensent, de ce qu’ils ressentent ni du rôle bizarre que la société leur fait jouer en les instrumentalisant ainsi.

En fait, la société moderne et capitaliste torture les enfants plus que toute autre société qui a précédé. Il suffit d’évoquer les enfants des pays pauvres, les enfants des régimes de dictatures, les enfants de zones de guerre et de guerre civile, les enfants utilisés comme soldats ou par les proxénètes, les enfants victimes de la pédophilie. Et cela même dans les pays riches. Si quelqu’un se souciait des risques pédophiles, la première demande devrait consister à retirer tous les enfants des mains des prêtres puisque tous ont couvert les pédophiles et que ceux-ci, du fait du célibat imposé, sont parfois poussés à profiter des enfants qui leur sont confiés. Or ni l’Etat ni la société ne fait un seul geste en ce sens. La hiérarchie catholique devrait être complètement discréditée pour avoir couvert et protégé les prêtres pédophiles or elle ne l’est pas, pas au degré du crime en tout cas !

S’il était vrai que l’enfance était intouchable aux yeux de cette société capitaliste, serait-il possible d’y laisser des familles à la rue, serait-il possible que des enfants subissent des répressions policières sous prétexte que leurs parents sont Roms ou sans papiers, serait-il possible qu’on laisse des services spéciaux des forces de l’ordre assassiner des enfants des rues dans certains pays, bombarder des écoles dans d’autres, bombarder les populations civiles sous prétexte de faire tomber un dictateur ou de lutter contre le terrorisme, etc ? Comment supporterait-on qu’une bonne partie des enfants du monde ne bénéficient ni du logement, ni de la santé, ni de l’éducation et ne puissent même pas vivre une vie d’enfants, contraints de travailler dans des conditions souvent dégradantes et parfois en esclavage ? Comment pourrait-on supporter que des millions de femmes soient frappées aux yeux de leurs enfants ? Comment pourrait-on supporter qu’on continue à exciser les petites filles ou à marier des petites de neuf ans ? Même les pays qui disent réprouver ces pratiques ne font absolument rien pour les combattre.

Cela signifie que la protection de l’enfance n’est qu’un drapeau, qu’un slogan, qu’une prétention mensongère et ne correspond pas à une réalité.

Il n’y a pas que la pédophilie, pas que les guerres qui le démontrent. On peut examiner par exemple la question de l’adoption.

Bien des enfants pourrissent de longues années dans des orphelinats alors que les candidats pour être parents adoptifs sont légion. Des pays où les enfants des rues se comptent par millions n’ont aucune législation sur l’adoption. Et cela peut être des pays assez riches comme le Mexique ou le Brésil.

Dans le domaine de l’adoption, il y a une très grande hypocrisie car les Etats font semblant de prendre beaucoup de précautions pour éviter que les parents adoptifs soient mal choisis mais aucune précaution pour que des millions d’enfants ne soient complètement abandonnés.

Bien sûr, il faut se prémunir contre les filières de trafic d’enfants qui se cacheraient derrière l’adoption à l’étranger mais là encore le prétexte de la défense de l’enfance sert aux Etats à imposer leur loi, ce qui fait que ce sont les Etats qui deviennent la principale mafia qui profite des adoptions étrangères au lieu qu’elles soient réellement un moyen de s’assurer qu’il s’agit de véritables adoptions sans échange d’argent.

Dans d’anciennes sociétés, il était courant que des femmes qui avaient un nombre important d’enfants donnent un petit à une femme voisine qui n’en avait pas. Ce genre de procédé est bien entendu devenu illégal alors qu’il était simple et humain.

Nous sommes tellement plongés dans la société de la propriété privée que l’enfant lui-même est devenu une propriété privée de sa famille au sens strict (un homme et une femme) et que nous avons du mal à considérer les choses autrement.

L’enfant n’a pas besoin d’être battu, violé pour être martyrisé. Il suffit qu’il soit nié en tant qu’être humain ayant ses propres aspirations, ses propres rêves à réaliser, ses propres imaginations à explorer, ses propres capacités à développer. Il n’est pas au monde pour réaliser les aspirations de ses parents ni celles de la société qui l’entoure.

La famille, à laquelle l’enfant appartient (l’expression est claire), considère que c’est à elle de décider de l’avenir de l’enfant, que c’est elle qui va déterminer son caractère, que c’est elle qui va le conduire dans la vie. La conception « propriété privée » est tellement implantée qu’il est difficile aux parents de penser l’enfant comme un être indépendant, ayant son caractère, ses goûts, ses dons, ses désirs qui peuvent être tout à fait étrangers à ceux de la famille. Or, c’est là le premier viol de l’enfant : le fait de nier ses capacités particulières, ses aspirations particulières, ses choix particuliers. On crée d’autant plus un piédestal à l’enfance que l’on a l’intention que l’enfant soit une réussite pour les parents, vis-à-vis des proches et des voisins, de l’environnement social.

On pourrait penser que la progression des connaissances scientifiques, physiologiques ou psychologiques, aurait diminué le sens de propriété des parents mais elle en a seulement changé la forme. Au lieu de dire « ceci est mon sang », ils disent maintenant « ceci est mes gènes » ! En tout cas, sous ce prétexte génétique, ils considèrent que l’enfant doit leur ressembler, doit leur obéir, doit les choisir comme seuls exemples et n’avoir aucun autre choix. Dans les sociétés passées, avant le capitalisme, les enfants avaient bien plus d’adultes vivant autour d’eux et, si leurs parents étaient de mauvais parents, ils pouvaient relationner avec d’autres adultes. Ce n’est plus le cas depuis la famille conjugal moderne qui ne comprend même pas les grands parents.

La seule solution qu’offre l’Etat si un enfant est maltraité par ses parents ou subit des risques dans son univers familial est d’en faire un sans famille !

Un exemple du refus de la société de considérer comme prioritaire le soin à accorder aux enfants est celui des congés aux parents dont les enfants viennent de naître, sont malades ou handicapés. Tout le monde trouve normal qu’on légifère pour autoriser les salariés à céder leurs jours de congés pour aider un salarié ayant un enfant handicapé ce qui signifie qu’il est normal que le patron et l’Etat n’accordent pas, eux, ce congé !

La priorité de cette société n’est pas aux enfants parce qu’elle est au profit capitaliste et à la propriété bourgeoise. Ce n’est pas compatible.

On ne peut pas plus mettre en priorité l’éducation, la santé, la sécurité des personnes que l’enfance.

Les enfants ne sont absolument pas dans un monde protégé par rapport à tous les coups qui peuvent frapper leurs parents : chômage, précarité, manque de logement, racisme, fascisme, guerre, etc… Les lycéens et collégiens ont pu le constater en ce qui concerne les sans papiers. Ils peuvent aussi le constater sur le terrain social : l’éducation, loin d’aplanir les différences sociales, les aggrave ! Tous les sondages sur les résultats des différentes classes sociales en France. Et cela dans un pays qui proclame depuis des décennies l’objectif de l’« égalité des chances », de l’« école pour tous », de l’« égalité par l’éducation ».

Les enfants, loin d’être à l’abri des discriminations et des pressions, subissent de plein fouet les conséquences de l’appartenance sociale, raciale, nationale, culturelle de leur famille. Ils sont plombés d’avance, dès leur jeune âge, avant même qu’ils puissent en être conscients.

C’est tout à fait honnêtement que les parents estiment s’être sacrifiés pour satisfaire tous les désirs de leurs enfants mais, le plus souvent, ils n’ont fait que satisfaire des besoins créés par des sociétés capitalistes qui prennent les enfants en otage pour leurs imposer une certaine sorte de consommation, comme ils prennent en otage les adultes. Et tant pis pour les enfants dont les familles n’ont pas les moyens de leur acheter ces produits ! Ils se retrouvent exclus par les autres enfants… L’enfance est une proie facile de ces sociétés qui imposent un type précis de consommation aux enfants. L’enfance n’est donc même pas à l’abri des pressions des sociétés capitalistes, avant même d’avoir accédé au monde du travail. Et toute leur éducation, loin de viser au libre développement de leurs capacités humaines, visera à faire de ces jeunes des candidats idéaux pour se faire exploiter par ces firmes, course qui démarrera très tôt et dont le but est de fournir à la société sa main d’œuvre exploitable et contente si elle trouve à se faire exploiter à bon prix.

L’enfant est roi, cet adage signifie aussi que la femme n’est reine que si elle produit un enfant ! La femme n’a pas le choix : elle doit produire… des enfants. Elle ressent très vite cette pression, qu’elle ait choisi ou pas d’en avoir. Toute la société diffuse clairement ce message selon lequel une femme qui n’enfante pas est une paria. Dans certains pays, une telle femme est carrément maltraitée, répudiée ou considérée comme punie de dieu. Certes, ce n’est plus le cas en France mais la pression existe et la réprobation sociale aussi, seulement un peu cachée par hypocrisie.
Bien entendu, c’est sur les femmes que porte toute la pression et non sur les hommes et la réprobation aussi touche d’abord et avant tout les femmes. L’homme peut prendre son plaisir mais la femme doit se sacrifier pour les enfants. Ou du moins, on lui dit que c’est pour les enfants. En fait, on demande aux femmes de se sacrifier pour la société bourgeoise. Le bien être des enfants va justifier que chacun accepte de travailler dans des conditions qu’il n’aurait pas voulu accepter, accepte des pressions inadmissibles dans le travail car on ne peut pas quitter un travail quand on a des enfants, acceptent des conditions inadmissibles de domicile (cher, loin, etc, etc) parce qu’on ne peut pas être sans logis quand on a des enfants…

Les enfants servent à la société bourgeoise pour étouffer toute révolte sociale. Les enfants font pression sur les femmes qui font pression sur les hommes pour ne pas entrer en lutte, pour ne pas se révolter, pour ne pas s’engager socialement et politiquement, pour chercher des arrangements, des compromis, pour accepter l’ordre social. Tout cela sous le prétexte : les enfants d’abord !

Et, finalement, c’est le système social qui va frapper de plein fouet ces enfants, les transformer en chair à travail quand ce n’est pas en chair à canons, en fonction des crises du système capitaliste…

Il n’y a pas d’autre manière de vraiment défendre l’enfance que de combattre la propriété privée des moyens de production et des capitaux et toutes les idéologies qui en découlent et proposent des choix dans lesquels l’individu est artificiellement opposé à l’intérêt collectif. L’individualisme roi est le credo mais cela ne signifie pas que la société capitaliste œuvre ainsi pour le maximum de développement des capacités de l’homme. Loin de permettre à chaque enfant de réaliser ses aspirations, cette société les cantonne dans un réalisme social, dans un pragmatisme écrasant qui empêche tout développement de l’imaginaire, de la création libre.

Même si la société de classes, celle de la propriété privée des moyens de production, a produit des progrès techniques considérables, ce n’est pas elle qui a permis l’apparition de l’homme moderne, avec ses capacités intellectuelles et sociales. C’est le communisme primitif des chasseurs-cueilleurs qui a réalisé la formation de l’humanité et cette ancienne société, souvent présentée comme barbare, n’était pas moins humaine que la nôtre. Notre mythologie idéologique capitaliste ne permet pas un plus grand développement personnel de l’enfant que celle des chasseurs-cueilleurs. Par contre, le niveau technologique atteint par la société capitaliste a dépassé les capacités d’absorption de la société bourgeoise et nécessite la construction d’une société nouvelle fondée sur la propriété collective des moyens de production.

Une société qui ne respecte pas les personnes humaines mais seulement la loi du profit, une société qui ne roule que pour l’argent, une société fondée sur la domination d’une infime fraction de la population, une société qui ne respecte pas les femmes, une telle société ne peut pas respecter les enfants ni les aider à s’épanouir.

Les enfants de demain auront besoin d’un nouveau monde et ils en seront les artisans, un monde où l’humanité soit l’objectif et pas la réalisation de buts productifs économiques. Cette fois, oui, l’enfant sera bel et bien au centre.

Messages

  • « la protection de l’enfance n’est qu’un drapeau, qu’un slogan, qu’une prétention mensongère et ne correspond pas à une réalité. »

    Les services dénommés Aide sociale à l’enfance ont été qualifiés par un livre très utile en termes d’information, très nul en termes de propositions militantes : Maltraitance sociale à l’enfance.

    Les services d’état apportent une "aide éducative" ou se substituent à certaines familles, parce que ces familles sont considérées comme maltraitantes ou dépassées.

    Pourtant, toutes les familles sont maltraitantes, car c’est la famille elle-même qui est l’institution de base de la société bourgeoise, fondée sur la négation de la liberté de l’enfant !

    Et ces services de l’état, sous prétexte de la notion dénommée par la loi "les intérêts de l’enfant", (expression vide de sens dans la loi de l’état français) sont encore plus tortionnaires par leur insouciance et leur philosophie juridique et judiciaire. Cette philosophie à laquelle les écoles de travail social forment poussent les professionnels à se dédouaner de tout sentiment de responsabilité vis-à-vis de l’enfance et des enfants.

    En effet, la formation professionnelle des agents -éducateurs, assistants sociaux, et autres- leur sert uniquement à connaitre les lois et à se conformer aux lois. Cela tue POLITIQUEMENT et PHILOSOPHIQUEMENT toute volonté ou intention d’aide chez les professionnels.

    Toutes les bonnes intentions d’aide que l’individu a (ou a pur avoir) en s’engageant dans les métiers du travail social ou de l’aide à l’enfance sont mises de côté et doivent être mises de côté durant les études d’éducateur ou d’assistant social.

    Qui veut devenir professionnel du social, de l’enfance, de l’aide sociale ou du travail social est déformé par l’idéologie social-démocrate écrasante du milieu professionnel du travail social.

    Cette idéologie porte l’écrasement de la différence individuelle et la mise au pas des individus cassés, abimés, écrasés par le capital. Il s’agit de la mise sous tutelle idéologique des individus.

    Soit tu es victime, soit tu es bourreau... mais un bourreau qui a appris à garder le sourire et l’empathie (pour quelques minutes...) face à la victime du système !

    Toute cette machine à former des professionnels responsables devant les lois bourgeoises et capitalistes et pas devant les individus dont ils ont à charge "l’aide sociale", contribue à intoxiquer les victimes en leur disséminant le poison de la mise au pas des lois du capital.

    Elle a pour but de casser, de tuer toute responsabilité individuelle, toute conscience intime de cette notion de responsabilité individuelle ou sociale.

    C’est tout le contraire que propose Makarenko dans ce qu’il raconte de l’expérience éducative qu’il a menée avec ses collègues et camarades et qu’il relate dans son magnifique Poème pédagogique.

    Pourtant cette expérience n’a pu avoir lieu qu’après la révolution ouvrière et la constitution d’un état ouvrier en Ukraine en 1919/1920 et durant les 10 ans qui ont suivi.

    C’est la victoire du stalinisme qui a permis la fermeture et l’arrêt de cette éducation communiste exemplaire.

    La défense de l’enfance ne pourra avoir lieu que par la constitution de communautés autogérées par les enfants et les adolescents. Les adultes militants les encadrant n’auront que le rôle de conseils à la constitution de ces communautés.

    Car c’est dans la prise de décision par les enfants eux-mêmes que la communauté de la colonie Gorki s’administrait et décidait de tous les aspects de la vie collective : ateliers de productions (forge, menuiserie, agriculture, terrassement, et autre), études et instruction, relation à l’extérieur de la communauté, vie culturelle (constitution d’un théâtre et de représentations théâtrale), etc.

    Pour que puissent se reproduire une telle expérience démultipliée au monde entier et que la vie des enfants soit riche de ce type d’autogestion communautaire, nous ne pouvons en passer que par la mise en œuvre de ces principes par les ouvriers dans leur lutte révolutionnaire afin d’arracher le pouvoir politique, économique et social à la bourgeoisie.

    Autrement dit, seule une révolution instaurant une dictature du prolétariat sera en mesure de développer des collectivités d’enfants permettant leur émancipation et accordant la liberté à l’enfance en dehors de la sclérosée et tortionnaire famille bourgeoise, véritable camp de concentration idéologique, social, économique et politique de tous les enfants du monde.

  • « c’est là le premier viol de l’enfant : le fait de nier ses capacités particulières, ses aspirations particulières, ses choix particuliers. On crée d’autant plus un piédestal à l’enfance que l’on a l’intention que l’enfant soit une réussite pour les parents, vis-à-vis des proches et des voisins, de l’environnement social. »

    MERCI

  • Freud :

    “Si l’humanité était capable de s’instruire par l’observation directe des enfants, j’aurais pu m’épargner la peine d’écrire ce livre”

  • La France de la honte : 3607 enfants mis en prison par la France parce que leurs parents sont sans papiers !!!

  • L’inceste serait "10 fois plus fréquent que ce que l’on sait" selon Cédric Grouchka, membre du Collège de la Haute autorité de santé. Selon lui, il s’agit d’un "fléau de santé publique de l’ombre".

  • 2014 est une "année dévastatrice" pour les enfants, a déclaré lundi l’Unicef, qui parle de 15 millions de mineurs pris dans les conflits en République centrafricaine, en Irak, au Soudan du Sud, en Syrie, en Ukraine et dans les territoires palestiniens.

    Anthony Lake, directeur général du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), souligne dans un communiqué que l’enchaînement des crises fait en outre oublier les situations tragiques que connaissent des pays comme l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, le Nigeria, le Pakistan, la Somalie, le Soudan ou le Yémen.

    Au total, l’Unicef évalue à 230 millions le nombre d’enfants vivant dans des pays ou des régions affectés par des conflits armés.

    "Des enfants sont tués alors qu’ils étudient en salle de classe ou dorment dans leur lit. Ils perdent leurs parents, ils sont enlevés, torturés, recrutés, violés et même vendus comme esclaves. Jamais dans l’histoire récente autant d’enfants n’ont été soumis à une telle et épouvantable brutalité", déclare Anthony Lake.

    Des menaces importantes à la santé et au bien-être des enfants sont également apparues cette année, à commencer par l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola en Afrique de l’Ouest, qui a fait des milliers d’orphelins et prive d’école quelque cinq millions d’enfants.

  • Un enfant sur cinq, soit trois millions de jeunes Français vivent en dessous du seuil de pauvreté. Entre 2008 et 2012, 440.000 enfants supplémentaires ont plongé dans la pauvreté… Vivent les enfants, dit le gouvernement.

  • L’Afrique est, quant à elle, proportionnellement le continent le plus affecté par le phénomène, avec 41% d’enfants économiquement actifs au sein de la population, pour un total de 80 millions (B.I.T.). L’activité enfantine est en premier lieu tournée vers la subsistance familiale. Ainsi, le travail domestique requiert 37% des filles, soit la plus forte proportion au monde. À cela s’ajoute l’exode rural des jeunes vers les grands centres pour apporter un revenu d’appoint à la famille, d’où le secteur informel très développé dans les villes. Des centaines de milliers d’enfants se retrouvent donc cireurs de chaussures, vendeurs ambulants, etc.

  • • Le Kenya compterait 200 000 petits domestiques selon l’UNICEF et le Bénin 400 000. D’ailleurs, 100 000 jeunes BéninoisEs seraient domestiques au Nigéria, tandis que des enfants du Mali ou du Bénin sont acheminés vers la Côte-d’Ivoire et la Gabon.

    • Au Nigéria, pays le plus peuplé du continent africain, 12 millions d’enfants seraient au travail. Des trafics d’enfants esclaves ont d’ailleurs été mis au jour récemment.

    • En Afrique du Sud, 400 000 enfants seraient actifs dont quelques milliers dans les grands vergers.

    • En Égypte, ce serait entre 500 000 et 2 millions d’enfants qui sont considérés comme actifs. Au Caire, de nombreux enfants gagnent un peu d’argent en collectant les ordures de la Capitale. Ils vivent dans des bidonvilles, où s’amoncellent des tonnes de déchets, qu’ils trient et recyclent en partie.

    • En 1993, la capitale du Sénégal comptait 88 000 jeunes domestiques. Chaque famille sénégalaise comptant en moyenne six enfants, les "bonnes" sont considérées comme un "service essentiel" pour aider aux diverses tâches ménagères, même dans les milieux à faible revenu. Les horaires de travail sont très longs (6 heures à 22 heures), les tâches exténuantes et le salaire dérisoire (l’équivalent de 15 à 30 $ par mois). Elles travaillent six jours par semaine, parfois sept. Les contrats de travail écrits sont rarissimes. Plusieurs employées de maison sont congédiées à la moindre erreur ou lorsqu’elles deviennent enceintes, sans indemnité. D’autres démissionnent après des mois de travail sans salaire.

    • En Côte-d’Ivoire et au Burkina Faso ont retrouvent des enfants dans les mines d’or, au Zimbabwe ont les retrouvent dans des mines de chrome et en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) ils travaillent dans les gisements de diamants.

    • En Afrique subsaharienne, au Maghreb et en Egypte, la mise en apprentissage précoce auprès d’un artisan ou dans une petite entreprise est une autre habitude de longue date. Ainsi, des millions d’enfants sont embauchés par des forgerons ou des potiers, dans des ateliers textiles, des tanneries, des fabriques d’articles de cuir.

    • Au Maroc, 5 000 à 10 000 enfants de 8 à 14 ans produisent des tapis dans le cadre d’un apprentissage organisé en ateliers mais ne perçoivent que de l’argent de poche. Cette période de formation se transforme toutefois en exploitation d’une main d’œuvre gratuite.

    • Au Togo, les apprentis de la ville de Lomé effectuent plusieurs mois de travail gratuit et sont même parfois maltraités.

    • A Madagascar, les enfants sont utilisés sur les plantations de vanille.

  • « Zone interdite » a diffusé ce dimanche soir sur M6 un documentaire accablant sur les manquements de l’Aide sociale à l’enfance. Il y a tout juste un an, France 3 avait déjà pointé les dérives de l’ASE. Loin de s’arranger, cela empire !!! L’enfance, les gouvernants ne l’ont à la bouche que par hypocrisie et toute la société capitaliste en fait son drapeau mais s’en moque, sauf pour avoir suffisamment de chair à canons !

  • « On dit de l’enfance que c’est le temps le plus heureux d’une existence. En est-il toujours ainsi ? Non. Peu nombreux ceux dont l’enfance est heureuse. L’idéalisation de l’enfance a ses lettres d’origine dans la vieille littérature des privilégiés. Une enfance assurée de tout et, avec surcroît, une enfance sans nuage dans les familles héréditairement riches et instruites, toutes de caresses et de jeux, restait dans la mémoire comme une carrière inondée de soleil à l’orée du chemin de la vie. Les grands seigneurs en littérature ou les plébéiens qui chantèrent les grands seigneurs ont magnifié cette idée de l’enfance toute pénétrée d’esprit aristocratique. L’immense majorité des gens, si seulement ils jettent un coup d’oeil en arrière, aperçoivent au contraire une enfance sombre, mal nourrie, asservie. La vie porte ses coups sur les faibles, et qui donc est plus faible que les enfants ?... « 

    Léon Trotsky dans « Ma Vie »

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