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Solidaires des marcheurs de la manifestation du 12 avril, nous ne le sommes pas de ses dirigeants de la gauche de la gauche qui se proposent de les promener une fois de plus….

jeudi 10 avril 2014, par Robert Paris

Solidaires des marcheurs de la manifestation du 12 avril, nous ne le sommes pas de ses dirigeants de la gauche de la gauche qui se proposent de les promener une fois de plus….

« Ce n’est décidément pas cela que nous voulions, nous qui, par millions, avons contribué à chasser Sarkozy. » déclare l’appel à manifester des personnalités, de certains syndicalistes et du Front de Gauche.

Il suffisait de chasser Sarkozy en votant à gauche pensaient ceux-ci puisqu’on avait voté ainsi contre tous les choix antisociaux de ce président de droite. Eh bien, il s’avère que cela ne suffisait pas. Et même que ces choix s’aggravent malgré l’élection d’un président « de gauche ».

« Hollande n’a pas été élu pour ça ! » dit l’appel à manifester. Mais qu’est-ce qui détermine pourquoi un président est élu ? Ses bonnes paroles ? Les illusions de ceux qui ont voté pour lui ? Mais, on le sait, les promesses politiciennes de tous bords n’engagent que ceux qui y croient !

Celui qui affirmait qu’il ne serait pas un président de droite ni de gauche mais un « président normal » en disait suffisamment pour qu’on sache qu’il serait « élu pour ça » ! Quand les manifestants peuplaient les rues, quand la mobilisation sociale montait en France, qui a dit aux salariés : « on n’y arrivera pas car c’est Sarkozy qui bloque ; il faut le renverser par les urnes ». C’est ceux qui ont dit cela qui nous ont mené dans l’impasse où nous sommes aujourd’hui….

Il suffit de voter à gauche pour avoir une politique sociale au pouvoir ? Quelle expérience de l’histoire nous dit cela ? En 1936, c’est la grève générale qui a fait reculer les patrons, quand les usines étaient occupées et que les salariés menaçaient de la révolution sociale. Qu’a fait la gauche gouvernementale au pouvoir ? Elle a démobilisé les salariés puis s’est attaquée à la classe ouvrière et a préparé la venue de Pétain. Et les gouvernements à majorité de gauche de la fin de la deuxième guerre mondiale ? Ils ont appelé à retrousser les manches pour… reconstruire les trusts ! Et les gouvernements de gauche de Mitterrand et Jospin ? Ils ont mené des politiques favorables aux trusts et aux banques ! Même quand des ministres se disant communistes y participaient !

Quelle raison avions nous de croire ce que nous disaient les syndicats lors de la mobilisation des retraites, lorsqu’ils se refusaient clairement à mener le mouvement vers la grève générale et nous présentaient comme la meilleure défense des retraites la perspective électorale de « virer Sarkozy » ? Aucune !

Quels engagements clairs sur les retraites, sur la sécu, sur le code du travail avait pris par avance Hollande ? Aucun ! S’engageait-il à annuler toutes les lois et décrets antisociaux et liberticides de Sarkozy ? Pas du tout ! Si des organisations de gauche ou des organisations syndicales ou associatives ont semé des illusions sur ce que serait un gouvernement Hollande, elles ont pris sur elles de les créer…

Ceux qui nous ont dit de croire au PS, de participer à la gauche gouvernementale, de compter sur Hollande-Ayrault, de croire aux élections, de croire à l’Etat bourgeois, à la démocratie bourgeoise, de croire à la France capitaliste, de croire que ceci est notre société, disent aujourd’hui qu’ils ont été trahis par Hollande ! Mais ils ne renoncent à aucun de leurs mensonges. Ils veulent faire croire maintenant qu’on a un mauvais gouvernement de gauche et qu’il nous faut seulement en avoir un bon ! Avec eux au pouvoir bourgeois bien entendu ! Mais qu’est-ce qui empêchera alors que ce pouvoir reste un pouvoir des capitalistes ? Rien !

Pourquoi continuer à faire croire que la gauche peut aller au pouvoir contre les intérêts de la bourgeoisie ? Pourquoi continuer à faire croire qu’en période d’effondrement du système économique, il y a place pour une politique sociale au pouvoir bourgeois ? Pourquoi faire croire que l’Etat bourgeois, quand le système s’effondre, fera autre chose que de frapper les milieux populaires, que de les diviser, que de démoraliser les travailleurs et les démolir physiquement et moralement ? Pourquoi faire croire que Le Pen est le seul courant à agir en ce sens alors qu’on voit les Valls et les Estrosi faire exactement la même chose ? Pourquoi faire croire que le nationalisme économique de Montebourg serait bon et le nationalisme politique et raciste de Valls ne le serait pas ? Pourquoi faire croire que l’Etat pourrait, en restant bourgeois, mener une politique sociale ? Pourquoi faire croire que l’Etat bourgeois va interdire les licenciements, protéger les salariés, défendre les services publics, au lieu de dépenser tous ses sous à aider les capitalistes, les financiers, les bourses et les banquiers ? Pourquoi continuer à faire croire que notre intervention politique, en tant que travailleurs, ne dépend que des élections dans le cadre bourgeois alors que ce qui est au contraire essentiel c’est que nous sortions de ce cadre là, que ce soit sur le plan économique, social, politique et même électoral. En effet, il importe que nous élisions nos délégués, sur la base des quartiers et des entreprises, sous forme de comités élus et révocables de travailleurs, fédérés à l’échelle nationale et élaborant le programme de nos actions.

Pourquoi faire croire que l’échec des luttes sociales de ces dernières années, retraites comme code du travail, comme licenciements est dû à autre chose que la politique de ceux qui les ont mené, de ces intersyndicales, de ces appareils syndicaux qui sont plus lié aux classes dirigeantes et à l’Etat bourgeois qu’à nous, travailleurs ? Pourquoi ne pas dénoncer la stratégie syndicale consistant à isoler les luttes contre les licenciements au lieu de les unir ? Pourquoi ne pas dénoncer la duplicité des directions syndicales, par exemple celle de la CGT qui d’un côté combat la privatisation annoncée de la SNCF et de l’autre choisit comme secrétaire général de la CGT l’homme qui a signé un rapport organisant cette privatisation et cherchant tous les moyens d’éviter qu’on se mobilise contre elle !

La réponse à tous ces « pourquoi » est dans le fait que la gauche de la gauche politique et syndicale veut conserver son influence sociale mais ne veut pas remettre radicalement en cause les choix profonds qui y ont mené. On ne sortira pas le mouvement social de l’impasse actuelle sans tirer le bilan des échecs et des tromperies passées. Manifester notre dégoût, notre colère, notre désaveu du gouvernement, pourquoi pas mais à condition de ne pas suivre des bergers qui nous conduiront à nouveau à de nouveaux abattoirs !

A l’opposé de la gauche de la gauche qui proteste contre la bourgeoisie mais ne se propose pas de la renverser, qui veut une nouvelle république bourgeoise (la sixième) plutôt qu’une deuxième Commune de Paris, ce qu’il nous faut c’est que les travailleurs cessent de croire à l’Etat bourgeois, cessent de croire à la démocratie bourgeoise, cessent de croire à la société bourgeoise. Ce n’est pas notre société. Cela n’a jamais été notre société et maintenant que le capitalisme, en crise depuis 2007, se révèle incapable de se relever, ce n’est pas le moment de nous accrocher à ce Titanic !

L’avenir c’est le pouvoir aux travailleurs, c’est le renversement de l’Etat bourgeois et la réquisition par les travailleurs des trusts et des banques, c’est l’exclusivité du pouvoir aux conseils de salariés.

Pas un replâtrage prétendu d’un capitalisme en bout de course qui mène inévitablement au fascisme et à la guerre mondiale !

L’avenir, c’est les travailleurs organisés en comités, l’avenir, c’est le communisme !!!

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