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L’avenir rayonnant que nous prépare le capitalisme nucléaire et la nécessité de le renverser sans tarder…

vendredi 14 mars 2014, par Robert Paris

L’avenir rayonnant que nous prépare le capitalisme nucléaire et la nécessité de le renverser sans tarder…

Si les écologistes de gouvernement veulent participer au pouvoir de la bourgeoisie et amender celui-ci dans un sens soi-disant plus vert, ils ne font que cautionner en fait les crimes commis par l’industrie nucléaire et les autres activités capitalistes.

Or, celles-ci sont de plus en plus dangereuses pour l’humanité et c’est tout particulièrement le cas des activités nucléaires anciennes et modernes…

La catastrophe des déchets enfouis dans le sol et dans les océans approche…

Des radiations viennent d’être détectées sur un site de déchets nucléaire américain qui était censé être hermétique pour des centaines d’années… Ces rayonnements ont été détectés dans l’air du site souterrain situé près de Carlsbad dans le Nouveau Mexique.

Les déchets nucléaire actifs dégagent de la chaleur, finissent par flamber et par détruire les parois des dispositifs de confinement prévus pour durer des centaines, voire des milliers d’années…
Jean-Pierre Petit, ancien directeur de recherche au CNRS, déclare ainsi :

« Au début des années 2000, on avait commencé à stocker des déchets divers et variés, dont des composants contenant du mercure, dans une mine d’Alsace, ce qui correspondait à un projet nommé Stocamine. En 2002, un incendie s’est déclaré. Un déstockage a été envisagé, mais les conditions dans lesquelles cette opération devrait être effectuée font qu’une grande partie des éléments disposés dans cette mine ne pourra jamais être récupérée. »

Des déchets radioactifs ont été et sont actuellement produits dans différents pays. La gestion de ces différents types de déchets repose sur leurs caractéristiques propres : niveau d’activité et période de décroissance. L’objectif visé est d’isoler les déchets de la biosphère jusqu’à ce que la radioactivité résiduelle soit inoffensive. Des modes de gestion différenciés (stockage en subsurface, entreposage, stockage profond, etc) sont utilisés ou envisagés selon les différents types de déchets.

L’exemple de la mine d’Asse qui a été sujet à des infiltrations entraînant une contamination nucléaire du milieu environnant prouve que le stockage des déchets par enfouissement est une fausse solution. La mine d’Asse est une ancienne mine de sel en Basse-Saxe, qui a été exploitée depuis 1965 comme mine de recherches, et entre 1967 et 1978 comme site d’essais techniques en vraie grandeur, et en utilisation finale pour le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde. Le 11 juin 2008, le Braunschweiger Zeitung (de) rapporte que de la potasse dans Asse est contaminée avec du césium-137 (137Cs : demi-vie de 30,17 ans). Ce rapport reçoit un fort écho politique parce que le Ministère de l’Environnement de Basse-Saxe ne peut pas répondre aux questions, puisqu’il n’était pas au courant d’une telle contamination. Là-dessus, la chambre du Land et le Ministre fédéral de l’Environnement demandent au Ministre de l’Environnement de Basse-Saxe un rapport d’état, qui est publié le 2 septembre 2008. En avril 2011, le Service fédéral de protection contre les radiations trouve à nouveau de la saumure irradiée non loin de l’espace 12. Dans un trou d’exploration de la mine, on trouve des échantillons contenant 240 000 Bq/l de l’isotope radioactif césium-137. Selon les indications des autorités, il s’agit là de la plus haute concentration en césium-137 mesurée depuis la fin du stockage en 1978. Cela correspond à 24 fois la limite de la concentration négligeable, mais encore significativement en dessous de la limite supérieure autorisée. Dans le trou, il y avait environ 1 l de saumure radioactive, provenant de l’espace des déchets.

Après cinquante ans d’existence, la filière nucléaire doit gérer des volumes croissants de déchets radioactifs. Stockage en profondeur, recyclage de l’uranium, réacteurs du futur... Toutes les pistes sont explorées. Mais l’atome bute encore sur de nombreux verrous technologiques pour avoir le droit de finir sa vie dans l’anonymat. Plongée au coeur d’un défi surhumain...

Un million de mètres cubes de déchets radioactifs répartis sur un millier de sites... Voilà ce que la France a accumulé, en cinquante ans d’exploitation nucléaire. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser. D’après l’Andra, l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs, ce volume aura doublé en 2030. Dangereux pour la santé et l’environnement, ces encombrants ont la vie longue. Ils doivent rester confinés pendant des siècles, voire des millions d’années, avant d’être déclarés totalement sans danger. Dans un état énergétique instable, les éléments radioactifs émettent en effet des rayonnements pour se stabiliser. L’irradiation pourrait être faible en tant que telle, mais diffuse dans le temps. Avec à la clé des risques de pathologies cardiaques, rénales ou immunitaires. « Les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki ont montré qu’une exposition externe à la radioactivité provoquait des cancers et des malformations génétiques », alarme Roland Desbordes, le président de la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité). Mais les scientifiques cherchent encore à évaluer l’étendue réelle des risques.

Pour les déchets les plus radioactifs, comme l’uranium et le plutonium, le stockage est un interminable casse-tête... et un défi technologique coûteux qui impose d’énormes investissements. En quinze ans, un milliard d’euros a été dépensé sur un projet de stockage géologique, à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Financés par EdF, Areva et le CEA, les travaux de recherche mobilisent aujourd’hui la moitié des effectifs de l’Andra, soit 200 personnes, et un budget de 100 millions d’euros par an.

Tout ça pour attendre... Attendre que le taux de radioactivité des déchets baisse. « Tôt ou tard, l’humidité dégradera les fûts. L’enjeu consiste donc à retarder les fuites pour minimiser le risque de remontée à la surface », résume Thierry Charles. Problème : avec les déchets les plus dangereux, les délais d’attente - jusqu’à plusieurs millions d’années - dépassent les capacités humaines de surveillance. D’où l’idée de stocker les déchets à 500 mètres de profondeur.

Le dernier inventaire comptabilise plus d’un million de mètres cubes de déchets radioactifs en France, en 2007. Leurs origines sont multiples. Les déchets sont majoritairement issus de l’industrie électronucléaire (62 %). Viennent ensuite la recherche et la défense (17 % chacun), puis l’industrie non électronucléaire (3 %) et le secteur médical (1 %). Plus de 70 % d’entre eux, en volume, ont déjà rejoint leur lieu de fin de vie, à Montvilliers et Soulaines, dans l’Aube. Ce sont uniquement des déchets à très faible activité ou à vie courte, les moins dangereux. Les déchets hautement radioactifs et/ou à vie longue, dont font partie les combustibles, attendent encore leur destination finale. Ils sont pour l’instant entreposés à La Hague, dans la Manche. S’ils ne représentent que 4 % du volume total, ils concentrent 95 % de la radioactivité. Leur durée de dangerosité peut atteindre des centaines de milliers, voire des millions d’années.

Les accidents ont été nombreux et graves.

En 1972, l’usine de retraitement des combustibles nucléaires à West Valley, New York, ferme après six ans de fonctionnement. Elle laisse derrière elle des réservoirs contenant 2 300 m³ de déchets hautement radioactifs, qui contaminent par la suite le lac Érié et le lac Ontario.
Le 16 juillet 1979, près de Church Rock, Nouveau-Mexique. Les parois d’un bassin de déchets radioactifs se brisent, laissant s’échapper une grande quantité de déchets.
En 1981, un incendie a lieu dans un silo à l’usine de retraitement de La Hague, en France. L’accident est classé au niveau 3 de l’échelle INES.

Le 30 septembre 1999, Tokaimura, à 160 km de Tokyo au Japon. Accident de niveau 4 sur l’échelle INES. L’introduction dans une cuve de décantation, à la suite d’une erreur de manipulation, d’une quantité anormalement élevée d’uranium (16,6 kg) dépassant très largement la valeur de sécurité (2,3 kg), est à l’origine de la réaction de criticité. Cet accident de criticité a tué deux des ouvriers de la centrale et exposé 439 riverains à des radiations importantes. À 21h, soit 11 heures après le début de l’accident, les autorités décrètent le confinement de 310 000 personnes présentent dans un rayon de 10 km. L’enquête sur l’accident de Tokaimura a montré que les ouvriers de l’usine, gérée par l’entreprise JCO, violaient régulièrement les procédures de sécurité, par exemple en mélangeant l’uranium dans des bassines pour aller plus vite (AFP, 27/04/2000).

Le 18 avril 2005, Sellafield, Angleterre. 83 000 litres de combustible liquéfié fortement radioactif, contenant environ 20 tonnes d’uranium et de l’acide nitrique concentré se sont échappés d’une fissure dans un tuyau et se sont répandus dans une cuve en acier inoxydable contenant 200 kg de plutonium dans l’enceinte de l’usine de retraitement Thorp située à Sellafield. L’enquête a montré que la fuite est restée inconnue pendant neuf mois.
Le 8 juillet 2008, France, une fuite de 6,25 m³ de produits radioactifs a été constatée sur le site nucléaire du Tricastin, à la SOCATRI, filiale d’AREVA , avec 12 g d’uranium par litre (soit 75 kg)29. Des arrêtés préfectoraux ont été pris pour interdire l’usage de l’eau, la baignade, les activités nautiques, la pêche et l’irrigation dans le secteur de Bollène.

Au Nouveau Mexique, des radiations ont été détectées en surface de cette installation souterraine de stockage de déchets nucléaires.

Treize ouvriers ont été testés positifs pour l’exposition à la radiation en lien à un rejet accidentel au cours du mois de taux élevés de radiation dans un stockage de déchets nucléaires souterrain au Nouveau Mexique, d’après ce qu’a déclaré le Département américain de l’énergie mercredi.

Aucun ouvrier n’était sous terre dans le Projet Pilote d’Isolation des Déchers dans le sud-ouest du Nouveau Mexique lorsque les capteurs d’air situés sous la surface d’une ancienne formation salée ont sonné l’alarme le 14 Février indiquant des taux excessifs de particules radioactives.

Vrais enquêteurs prélevaient dimanche des échantillons, dans l’Etat américain du Nouveau-Mexique, sur un site de stockage de déchets nucléaires où des radiations ont été détectées vendredi dans l’air, bien que les autorités soulignent qu’aucune contamination n’a été signalée. « Nous continuons de surveiller et nous insistons sur le fait qu’il n’y a pas de danger pour la santé humaine et l’environnement », a indiqué à l’AFP la porte-parole du Waste Isolation Pilot Plant (WIPP), Deb Gill, qui a précisé que le site a été fermé et reste pour l’instant inactif.
Premier dispositif de ce type aux Etats-Unis, le WIPP, situé près de Carlsbad au Nouveau-Mexique, permet de confiner des déchets radioactifs, principalement du plutonium, utilisé pour les recherches militaires et la production d’armes nucléaires. Enfouis à 655 mètres de profondeur, les déchets sont disposés dans des salles creusées dans une formation géologique ancienne et stable de sel.

Lorsque des rayonnements ont été détectés dans l’air du site souterrain situé près de Carlsbad vendredi à 23h30 (7h30 samedi en France), la ventilation du WIPP a aussitôt été mise en mode filtrant afin d’éviter tout échange d’air avec l’extérieur, a précisé Deb Gill.
Aucun employé n’était alors sous terre et « aucune contamination n’a été constatée sur le matériel, le personnel ou les bâtiments », a-t-elle souligné. Par mesure de précaution, les employés ont été sommés de s’abriter dans un refuge et autorisé à quitter le site dès samedi 17 heures. Le 5 février, un véhicule transportant du sel au sein du site souterrain avait pris feu et avait mené à son évacuation partielle.

Aux Etats-Unis

Le gendarme du nucléaire américain se prépare à autoriser l’exploitation des centrales nucléaires pour une période supérieure à 60 ans. Une première mondiale qui ne sera pas gratuite pour les exploitants.

Les Français ne sont pas en avance. Alors qu’EDF et l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) se crêpent le chignon sur le passage à 40 ans de la durée de vie des réacteurs tricolores, les parties prenantes du nucléaire américain ont une vision à bien plus long terme. Dans un document récemment mis en ligne, la Nuclear Regulatory Commission (NRC, le gendarme du nucléaire US) s’interroge sur les possibilités d’exploiter des centrales plus de 60 années.

73 réacteurs déjà certifiés pour 60 ans

Adoptée en 1954, la législation américaine fixe à 40 ans la durée de vie des centrales nucléaires. Soit le temps nécessaire à leur amortissement. Si les conditions, initiales, de sûreté sont toujours réunies au bout de ce laps de temps, le régulateur peut filer un rab de 20 années supplémentaires. Ce dont il ne s’est pas privé. Sur les 104 tranches en service outre-Atlantique, 73 ont déjà vu leur certification allongée de deux décennies. Et les experts de la NRC planchent sur 18 autres dossiers.

Début des examens : 2017

Détail : la loi américaine autorise le renouvellement de 20 ans autant de fois que possible. Et cela tombe à pic. Car dès la fin de l’année, une vingtaine de réacteurs entreront dans la cinquantaine. Il sera alors temps de s’interroger sur la possibilité technique de les prolonger au-delà des 60 ans. Les premières demandes de renouvellement pourraient d’ailleurs tomber dès 2017, estime la NRC.

Un investissement lourd

Ce passage pourrait toutefois s’avérer plus coûteux que le franchissement des étapes précédentes. D’une part, parce que, cette fois, il faudra probablement changer ou mettre à niveau des équipements lourds, tels les générateurs de vapeur ou le système de contrôle commande. D’autre part, parce que la NRC pourrait imposer aux exploitants des travaux de renforcement de leurs installations, comparables au noyau dur français. Le montant de l’addition (et de l’augmentation du coût de production du kilowattheure) s’annonce élevé.

Recherches en cours

En 2012, le département américain à l’énergie (DOE) avait lancé un programme de recherche sur les conséquences techniques entrainées par un allongement supplémentaire de la durée de vie des réacteurs à eau légère. Ses réponses sont désormais attendues avec impatience, tant par les électriciens que par le régulateur.

40 ans, ce sera cher aussi en France

Dans un rapport commandé par Greenpeace France, Wise estime les coûts du passage à 40 ans du parc électronucléaire français. En prenant plusieurs scénarios, le bureau d’études estime que, selon les niveaux de sûreté qui seront finalement imposés à EDF par l’ASN, le montant des devis devrait osciller entre 0,8 et 4,5 milliards d’euros par réacteur (il y en a 58). On est loin des 400 millions par tranche, calculés par EDF en 2008. Mais on reste très en deçà du coût d’un EPR : 8 Md€ pièce.

« Nous avons tous besoin de dire une prière. » Voilà la réponse donnée le 11 mars 2011 par un responsable de l’autorité de sûreté nucléaire des États-Unis (Nuclear Regulatory Commission, NRC), à l’un de ses collègues en quête d’informations sur la situation à Fukushima. Trois ans après la catastrophe nucléaire, la chaîne d’informations nord-américaine NBC vient de rendre publique des extraits d’emails de la NRC. La chaîne se les est procurés en s’appuyant sur le Freedom of Information Act (Loi pour la liberté d’information) qui oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents. Or, « ces emails révèlent clairement une tentative de dissimulation », pointe NBC News.

« Alors que nous en savons plus que ce qui est dit, tenons-nous en à cette histoire pour le moment », écrit ainsi Scott Burnell, un responsable de l’autorité nucléaire en charge des relations publiques et médias, cinq jours après la catastrophe. Comme le montrent les échanges de courriels au sein de l’agence, la NRC a décidé d’adopter un double discours : d’un côté « la réponse publique », de l’autre « l’information technique supplémentaire non publique », censée demeurer interne. Ainsi, à la question, « que se passe t-il s’il y a fusion du cœur du réacteur de l’usine ? », l’agence du gouvernement avait prévu deux réponses, l’une officielle, l’autre officieuse et beaucoup plus inquiétante :

Réponse publique : En résumé, les centrales nucléaires aux États-Unis sont conçues pour être sûres. Pour éviter le rejet de matières radioactives, il existe de multiples barrières entre les matières radioactives et l’environnement, dont le revêtement du combustible, la cuve en acier lourd du réacteur lui-même et son enceinte de confinement, généralement renforcée par une structure armée de béton et d’acier de plusieurs mètres d’épaisseur.

Information supplémentaire, technique, non publique : Le noyau fondu peut fondre à travers le fond de la cuve et s’écouler sur le sol de confinement en béton. Le noyau peut faire fondre le revêtement de confinement et libérer des matières radioactives dans l’environnement.

Nucléaire : pas de risque zéro

Ces échanges sont également empreints d’un certain cynisme. A l’instar de l’ancien Secrétaire américain à l’Energie, Steven Chu, qui intervient sur CNN le 20 mars 2011, mais qui hésite sur une question concernant la capacité de résistance des centrales nucléaires américaines face à un tremblement de terre d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter. Le porte-parole de la Commission de réglementation nucléaire des Etats-Unis donnera ensuite, en interne, son propre avis sur la manière dont Steven Chu aurait du répondre. « Il devrait juste dire "Oui, elles peuvent résister", écrit-il. Ne pas s’en faire d’être incorrect quand il n’y a pas lieu de l’être. Désolé si j’ai l’air cynique. »

Suite à ces révélations, le directeur de la NRC a assuré que la Commission « s’efforce d’être aussi ouverte et transparente que possible, en fournissant de l’information précise au public dans un contexte approprié. (…) Les emails choisis reflètent davantage l’extrême stress de notre équipe à un moment où il fallait assurer l’exactitude dans un contexte où les informations en provenance du Japon étaient rares, voir inexistantes. » Pour l’écrivain Susan Stranahan, auteure de Fukushima : The Story of a Nuclear Disaster, « trois ans après Fukushima Daiichi, la NRC et l’industrie nucléaire continuent de répéter un mantra familier : la probabilité d’un accident grave est si faible qu’il n’est pas nécessaire de le planifier. C’est ce que les Japonais disaient, eux aussi ».

Des États-Unis à l’Europe : vétusté et dangerosité du parc nucléaire

34 ans, c’est l’âge médian d’un réacteur aux États-Unis. La plus vieille centrale américaine, Ginna, est située près de Rochester (New York) et a été autorisée en 1969. Fait moins connu, cette centrale est possédée à 50 % par le groupe EDF ! Or, les autorités américaines ont accordé à cette centrale une licence de 60 ans, c’est à dire jusqu’en 2029… Mais les Américains ne sont pas les seuls à être entourés de vieux réacteurs. Celle de Fessenheim, en Alsace, vient de souffler sa 36ème chandelle. Greenpeace dénonce la vétusté et la dangerosité d’un parc de 151 réacteurs en fonctionnement en Europe, dont « 66 ont plus de 30 ans et 7 ont été mis en service il y a plus de quarante ans ».
L’ONG réclame que les réacteurs dont la durée d’exploitation a dépassé la durée de vie initiale soient immédiatement mis à l’arrêt. Quelques 240 militants de l’ONG environnementale ont mené simultanément, le 5 mars, des actions contre les centrales nucléaires du Bugey et de Gravelines (France), de Thiange (Belgique), de Beznau (Suisse), de Garona (Espagne), de Borssele (Pays-Bas) et d’Oskarshamn (Suède). En fermant « symboliquement » la centrale française du Bugey, l’organisation demande à ce que le texte de la future loi sur la transition énergétique inscrive la limite de quarante ans comme durée de fonctionnement maximale pour l’ensemble des réacteurs.

À la suite du débordement de la rivière Missouri, la centrale nucléaire de Fort Calhoun est inondée. Le cœur avait été déchargé en avril en vue de son remplacement périodique et l’arrêt était prolongé pour des inspections et réparations nécessaires. En plus de l’inondation, un incendie s’était déclaré. Le classement sur l’échelle INES n’est pas défini (il semblerait qu’il soit entre 2 et 4), car les déclarations américaines font référence à leur propre échelle. En mars 2013 cette centrale n’est toujours pas redémarrée.

Fukushima, la catastrophe durera éternellement

L’eau de mer polluée par les rejets des centrales Tepco, au Japon, va bientôt toucher les côtes américaines.

Cette contamination sera comparable à la celle datant de 1960, après une longue série d’essais nucléaires américains et soviétiques. L’article parle de la teneur éléments radioactifs dans l’eau de mer. Cette teneur, notamment en Césium 137, dont la signature est celle du Césium de Fukushima, va augmenter et culminer en quelque sorte sur les côtes californiennes en 2014.
Il y avait déjà dans les revues spécialisées des travaux de modélisation sur la distribution du Césium 137 de Fukushima. Ils mettent en évidence une diffusion progressive, qui à partir de 2012-2013 s’étend dans le Pacifique nord, puis en 2014-2015 atteint clairement les eaux de Californie.
Ces mêmes projections montrent qu’en plusieurs phases, en 2021, 2026, 2031, ce sera tout l’Océan pacifique qui sera marqué par le Césium 137.

"L’énergie nucléaire est une ressource de base importante", martèle le Premier ministre conservateur Shinzo Abe, pour qui "les réacteurs jugés sûrs devront être remis en exploitation". Arrivé au pouvoir fin 2012, son gouvernement s’est empressé d’enterrer le projet du précédent exécutif de centre-gauche de "zéro nucléaire" d’ici à 2040.
Les autorités actuelles martèlent sur tous les tons que le Japon veut certes diminuer la part nucléaire mais ne peut s’en passer s’il veut rester une grande puissance économique indépendante et soucieuse du changement climatique.

L’opinion espère toutefois que les installations nucléaires seront moins employées. Selon une enquête de la chaîne publique NHK, 95% des Japonais se disent encore anxieux au sujet de la situation à la centrale accidentée Fukushima Daiichi, et 80% pensent que le rôle de l’énergie nucléaire doit être réduit autant que possible.

A une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la centrale de Fukushima, les enfants de Koriyama savent à peine ce que signifie jouer en plein air : la peur de la radioactivité les a consignés dans leur maison depuis leur naissance.

Les conséquences sur leur santé se font sentir : même si les Nations unies ont affirmé en mai dernier ne pas s’attendre à une hausse du taux de cancers après Fukushima (notamment de la tyroïde), ces enfants connaissent des pertes d’énergie, des problèmes de coordination ou d’irascibilité, témoignent des éducateurs. Privés d’activités extérieures, ils grossissent et pèsent davantage que la moyenne nationale.

La fusion de trois réacteurs de la centrale de Fukushima-Daiichi a contaminé toute un espace agricole réputé autrefois pour son riz, son bœuf ou ses pêches. "J’achète à manger dans des régions éloignées de Fukushima. C’est notre vie normale, maintenant", témoigne Ayumi Kaneta, une mère de trois enfants, âgée de 34 ans. "Certains enfants sont très craintifs. Avant de manger quoi que ce soit, ils me demandent toujours : ’Est-ce qu’il y a de la radioactivité dedans ?’", confirme Mitsuhiro Hiraguri, directeur d’une crèche à Koriyama.

La reconstruction piétine et quelque 270 000 personnes n’ont toujours pas pu regagner leurs maisons, détruites par le raz-de-marée ou rendues inhabitables par la radioactivité. Plus de 100 000, souvent âgées, vivent toujours dans des habitations provisoires préfabriquées où elles souffrent de la promiscuité.

Malgré les promesses répétées du gouvernement, beaucoup risquent de ne pas être relogées avant plusieurs années. Seulement 3,5% des maisons pérennes promises ont été construites dans les provinces d’Iwate et Miyagi. "Je suis déterminé à accélérer la reconstruction", a déclaré le Premier ministre, Shinzo Abe, lundi au Parlement. "La revitalisation du Japon ne se fera pas sans la remise sur pied des régions dévastées", a-t-il poursuivi.

Naoto Matsumara est le dernier homme à vivre près de la centrale de Fukushima-Dati, bravant les ordres d’évacuation. Portrait de cet homme hors du commun.

Cet homme est devenu une icône. Celle du combat pour le retour à la vie. Refusant les ordres d’évacuation, il habite seul dans la zone contaminée par l’explosion de la centrale. Chaque jour, il nourrit les animaux abandonnés. Il était à Paris hier, pour témoigner.

Avant le drame de mars 2011, Naoto cultivait le riz. Un séisme, puis « un accident nucléaire majeur » ont tout balayé. Il vit désormais dans un paradis perdu saturé de radioactivité.

« Le 21 mars, Tepco (la compagnie qui gère les centrales) a donné l’ordre d’évacuer la zone. Avec mon père et ma mère nous ne savions pas trop où aller. » Cap au sud, ils ont frappé à la porte d’une tante et de sa famille. Ils sont restés dehors un bon moment.
« Quand ils nous ont laissé entrer, j’ai vu dans leurs yeux la peur panique d’être contaminés. Ils ne souhaitaient qu’une seule chose, que nous partions dans un centre d’évacuation. » Comme des milliers d’autres réfugiés jetés, hagards, dans des baraquements de fortune.

Naoto a vu son honneur et son humanité bafoués. Lui, l’homme de la terre, a senti monter, comme dans des racines, la sève de la colère. Refusant cette condition de pestiféré, il est rentré chez lui à Tomioka. La petite ville de 17 000 habitants, nichée à 12 km du site de Fukushima, n’est plus qu’un désert humain.
Un décor apocalyptique de cinéma catastrophe peuplé de carcasses de voitures. « Je me suis retrouvé seul ». Il découvre la puissance du « silence absolu », l’angoisse de la solitude et l’ampleur du drame.

« Avant la catastrophe, je n’étais pas du tout un militant écologiste. Le nucléaire ne me faisait pas peur, j’avais totalement confiance. »
La défense des animaux n’était pas non plus sa priorité. « En marchant dans la ville et la campagne avoisinante, j’ai vu les cadavres des chiens, du bétail... Mais aussi tous les animaux qui avaient survécu et qui se retrouvaient complètement abandonnés. »
Depuis trois ans, Naoto s’en occupe tous les jours. Dans sa philosophie, leur vie vaut celles des hommes.

6 h 30 tous les matins, le voilà debout. Il enfile sa combinaison bleue et entame sa longue tournée. Elle emplit sa journée. Chats, chiens, sangliers, vaches, poneys, il soigne et nourrit tout le monde. « J’ai même des autruches... » Ironie de l’histoire, elles étaient les mascottes de Tepco.
Depuis un an, l’électricité est revenue sur la zone. « Avant, je m’éclairais à la bougie. » Naoto se nourrit de plats cuisinés qu’on lui envoie par colis. « J’ai renoncé à manger mes propres cultures, elles sont trop contaminées. Et moi aussi ! » Il éclate de rire. « Au début, je pissais et je chiais du césium ! » (Un élément radioactif).

Une fois, une seule, il est allé à l’université de Tokyo pour faire un bilan de santé. « Ils m’ont collé dans une espèce de four durant une bonne vingtaine de minutes. Quand je suis sorti de là, le médecin n’arrêtait pas de me fixer. Je lui ai demandé pourquoi, il m’a dit : vous avez le plus haut niveau de radioactivité du Japon ! »
La peur du cancer, de la leucémie ont agité ses premières nuits. « Maintenant, je m’en fous. »

Avant l’accident nucléaire, Naoto avait divorcé et ses grands enfants sont loin. Il est devenu l’ermite de Fukushima. Cette infime trace de vie dans un univers de désolation.
Il sourit aux animaux mais sa fureur gronde contre Tepco qui les a plongés dans l’enfer, contre le gouvernement qui laisse encore vivre des personnes dans des centres de réfugiés. « Les personnes âgées sont déboussolées, stressées. Beaucoup en meurent. »Avec ses cheveux blancs et sa fine moustache, Naoto est devenu un défenseur acharné de la vie. Accompagné du journaliste Antonio Pagnotta qui fut l’un des premiers à le rencontrer sur place, il voyage pour la première fois en Europe.
Soutenu par des associations écologistes, il diffuse un message simple. « Moi, l’accident nucléaire, je n’y croyais pas. Maintenant, je sais... »

Ils essaient de faire croire qu’ils ont tiré les leçons

Le gouvernement japonais a commencé par annoncer qu’il arrêtait le nucléaire mais son successeur a décidé exactement l’inverse.

L’Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) a indiqué jeudi qu’elle allait s’occuper en priorité du dossier concernant la validation de sûreté de deux réacteurs du sud-ouest du Japon, Sendai 1 et 2, qui pourraient ainsi être les premiers à redémarrer. Actuellement, outre les six réacteurs condamnés de la centrale accidentée Fukushima Daiichi, les 48 autres du pays sont stoppées par précaution. La sûreté des unités jugées exploitables doit en effet être confirmée avant que ne soient allumés les feux verts politiques nécessaires.

Les compagnies régionales ont soumis des dossiers pour 17 d’entre eux à l’autorité de régulation nucléaire qui doit procéder à des examens très pointus pour certifier leur conformité à de nouvelles normes plus sévères face aux risques d’accident grave, de catastrophe naturelle et d’acte terroriste. L’autorité a débuté les examens en juillet dernier, indiquant alors qu’il faudrait peut-être entre six mois et un an par réacteur. Les inspections des unités Sendai 1 et 2 dans la préfecture de Kagoshima, exploitées par la compagnie Kyushu Electric Power, sont les plus avancées. Il s’agit de deux tranches à eau pressurisée (PWR), d’une conception différente de celles de Fukushima Daiichi, d’une puissance unitaire de 890 mégawatts, mises en service en 1984 et 1985.

La catastrophe de Fukushima n’a pas tué le nucléaire partout, loin s’en faut. Dans une étude publiée mercredi 12 mars, trois ans après l’accident dans la centrale japonaise, le cabinet Roland Berger Strategy Consultants estime que la capacité installée dans le monde pourrait augmenter de 26 % d’ici à 2030.

Messages

  • L’Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) a indiqué jeudi qu’elle allait s’occuper en priorité du dossier concernant la validation de sûreté de deux réacteurs du sud-ouest du Japon, Sendai 1 et 2, qui pourraient ainsi être les premiers à redémarrer. Actuellement, outre les six réacteurs condamnés de la centrale accidentée Fukushima Daiichi, les 48 autres du pays sont stoppées par précaution. La sûreté des unités jugées exploitables doit en effet être confirmée avant que ne soient allumés les feux verts politiques nécessaires.

    Les compagnies régionales ont soumis des dossiers pour 17 d’entre eux à l’autorité de régulation nucléaire qui doit procéder à des examens très pointus pour certifier leur conformité à de nouvelles normes plus sévères face aux risques d’accident grave, de catastrophe naturelle et d’acte terroriste. L’autorité a débuté les examens en juillet dernier, indiquant alors qu’il faudrait peut-être entre six mois et un an par réacteur. Les inspections des unités Sendai 1 et 2 dans la préfecture de Kagoshima, exploitées par la compagnie Kyushu Electric Power, sont les plus avancées. Il s’agit de deux tranches à eau pressurisée (PWR), d’une conception différente de celles de Fukushima Daiichi, d’une puissance unitaire de 890 mégawatts, mises en service en 1984 et 1985.

  • Comme le capitalisme est parfaitement incapable de se séparer du nucléaire, quelles que soient les conséquences dramatiques, l’humanité doit se décider à se séparer du capitalisme !

  • Déchets nucléaires en mer :

    Pour la Manche—> l’usine de la Hague a le droit de déverser des quantités de liquide radioactif représentant une activité (nombre de désintégration atomique/seconde) de 19000 Tera (1 téra = mille milliards) Bécquerels.
    Cela équivaut à 358000 tonneaux de déchet ou 1 super tanker tous les ans ou
    la moitié de l’activité d’un cœur d’uranium dégageant 1 MW thermique : 32000 Téra Bq ;

    Concentration anormale en tritium dans l’eau de mer à proximité de l’usine Areva

    Le 17 octobre 2012, l’association a mesuré 110 Bq/L de tritium dans l’eau de mer prélevée dans la baie d’Ecalgrain, à proximité de l’usine AREVA de La Hague (50). Habituellement l’ACRO trouve moins de 27 Bq/L à cet endroit. Les relevés de l’exploitant nucléaire transmis au Réseau National de Mesure (http://www.mesure-radioactivite.fr/...) ne mentionnent rien d’anormal ce jour.

    Il y a plus de tritium dans les eaux de La Manche que dans les eaux du Pacifique à proximité de la centrale de Fukushima—> donc il y a un sérieux problème.

    Mais contrairement au Japon , aucune mesure de protection n’est envisagée pour protéger les riverains, les pêcheurs et les baigneurs. Il n’y a aucun contrôle de la radioactivité des produits de la pêche en mer et de la contamination possible des parcs à huitres, moules etc..

  • L’usine de "stockage" de déchets nucléaire de la Hague pollue autant que la centrale accidentée de Fukushima ?

    Le 21 juin 2013, TEPCo publie un graphe, où l’on voit que la contamination de l’eau de mer en tritium dans le port de fukushima dépasse les 100 Bq/l depuis le début de la catastrophe. En 2011, lors de la forte fuite en mer, la contamination était beaucoup plus élevée. On voit aussi une augmentation récente.

    L’Acro a réalisé fin 2012, dans la Manche, près de l’usine de la Hague, des mesures habituelles de surveillance et le résultat donnait 110 Bq/L...

    Les effluents radioactifs liquides des usines
    de retraitement de La Hague* sont rejetés en
    mer via une canalisation qui s’enfonce dans
    1a Manche au niveau de 1’Anse des Mou-
    linets, puis progresse jusqu’au Raz
    Blanchard, zone de forte turbulence, favo-
    rable à la dilution des rejets radioactifs.

    En raison des grandes marées actuelles, cet
    émissaire reste découvert pendant environ
    une heure sur plusieurs dizaines de mètres.

    L’accès à cette zone est totalement libre :
    aucun grillage ne délimite ce périmètre ;
    aucun panneau n’interdit l’accès au public
    en raison des risques associés à la présence
    de ce point de rejet.

    Alertée par GREENPEACE 1’équipe de
    contrôle du laboratoire de la CRII-RAD
    s’est rendue ce jour, 11 mars, à l’Anse des
    Moulinets añn de procéder à divers relevés
    radiamétriques. Il s’agissaít de déterminer
    1e niveau d’exp0sìtion externe généré par la
    canalisation et de prélever des échantillons
    pour analyse ultérieure en laboratoire.

    Au Contact de 1a canalisation, 1e débit de
    dose s’élevait à plus de 300 pSv/h (nńcro-
    Síeverts par heure). Ces niveaux sont 2 000
    à 3 000 fois supérieurs au bruit de fond
    radioactif naturel de la région (de 0,1 à
    0,15 psv/h.)

    La limite de dose ANNUELLE qui fixe le
    risque maximum tolérable est de 1 000 pSv
    par AN **. Cette limite pouvait être atteinte
    en restant environ 3 heures au contact de
    l’ém1`ssaire. Il faut souligner par ailleurs que
    les niveaux ont pu varier de façon considé-
    rable en fonction des activités rejetées par 1a
    COGÉMA.

    L’irradiation générée parla canalisation
    est encore sensible à plus de 20 mètres. On
    mesure, à cette distance, 0,6 pSv/h, soit 5 à 6
    fois le bruit de fond naturel.

    La CRII-RAD a transmis 1’information à 1a
    Préfecture de la Manche afm que les accès
    au secteur soient réglementés dans les
    meilleurs délais. Il est anormal qu’un émis-
    saire servant à 1’evacuation de quantités
    colossales de radioactivité* soit directement
    accessible au public.

    La CRIIRAD invite les promeneurs et les
    pêcheurs qui ont séjourné à proximité de la
    canalisation et qui ont récolté des coquillages
    ou d’aut:res produits alimentaires à ne pas
    consommer ces echantillons et à se mettre
    en rapport avec son laboratoire au 04 75
    40 95 05.

    * Il faut savoir que les installations de la Cogéma (AREVA)
    sont autorisées à rejeter chaque année dans la Manche
    l’équivalent des autorisations de rejets de l’ensemble
    du parc électronucléaire mondial : 37000 TBq(37 x
    10 puissance 15 Becquerels de tritium) ;).

    Communiqué de presse CRIIRAD
    mardi 11 mars 1997

  • USA : une catastrophe nucléaire en cours à 655 mètres sous terre au centre de stockage de déchets radioactifs du Nouveau Mexique

    Depuis le 5 février 2014, une catastrophe nucléaire est en cours au centre de stockage profond de déchets radioactifs au Nouveau Mexique (USA). Un incendie dans la zone nord puis, 9 jours plus tard, un relâchement de radioactivité dans la zone sud se sont produits au WIPP (Waste Isolation Pilot Plant) qui est prévu pour entasser 176 000 m3 de déchets transuraniens contenant notamment de l’Américium et du Plutonium, issus d’activités nucléaires de défense (recherches militaires et production d’armes nucléaires). Un ou plusieurs containers se sont ouverts, à 655 mètres sous terre, suite à une explosion d’origine chimique. La radioactivité la plus terrible - Plutonium, Americium - s’est échappée et s’échappe encore.

    Le Centre états-unien de stockage de déchets radioactifs en profondeur (1) pourrait bientôt voir le jour aussi en France. C’est en tout cas ce que veulent à tout prix le lobby nucléaire et les gouvernements français successifs qui tentent d’imposer leur décision criminelle dans la région de Bure (Champagne). Objectif : cacher aux yeux de tous la merde mortelle engendrée par le secteur du nucléaire civil et militaire. Et taire aux générations futures leur forfait qui durera jusqu’à un million d’années.

    LIRE ICISUR LE SITE DU CAN84.

  • Californie : un expert demande la fermeture de la centrale nucléaire de Diabolo Canyon
    LOS ANGELES (AP) — A senior federal nuclear expert is urging regulators to shut down California’s last operating nuclear plant until they can determine whether the facility’s twin reactors can withstand powerful shaking from any one of several nearby earthquake faults.

    Michael Peck, who for five years was Diablo Canyon’s lead on-site inspector, says in a 42-page, confidential report that the Nuclear Regulatory Commission is not applying the safety rules it set out for the plant’s operation.

    The document, which was obtained and verified by The Associated Press, does not say the plant itself is unsafe. Instead, according to Peck’s analysis, no one knows whether the facility’s key equipment can withstand strong shaking from those faults — the potential for which was realized decades after the facility was built.

    Continuing to run the reactors, Peck writes, "challenges the presumption of nuclear safety."

    Peck’s July 2013 filing is part of an agency review in which employees can appeal a supervisor’s or agency ruling — a process that normally takes 60 to 120 days, but can be extended. The NRC, however, has not yet ruled. Spokeswoman Lara Uselding said in emails that the agency would have no comment on the document.

    The NRC, which oversees the nation’s commercial nuclear power industry, and Diablo Canyon owner Pacific Gas and Electric Co., say the nearly three-decade-old reactors, which produce enough electricity for more than 3 million people annually, are safe and that the facility complies with its operating license, including earthquake safety standards.

    PG&E spokesman Blair Jones said the NRC has exhaustively analyzed earthquake threats for Diablo Canyon and demonstrated that it "is seismically safe." Jones said in an email that the core issue involving earthquake ground motions was resolved in the late 1970s with seismic retrofitting of the plant.

    Following the AP report, the Senate Environment and Public Works Committee announced it would hold hearings into how the NRC has handled Peck’s recommendation. Sen. Barbara Boxer, a California Democrat who chairs the panel, said in a statement she’s alarmed his report has lingered at the agency for a year. "The NRC’s failure to act constitutes an abdication of its responsibility to protect public health and safety," she said.

    The disaster preparedness of the world’s nuclear plants came into sharp focus in 2011, when the coastal Fukushima Dai-ichi plant in Japan suffered multiple meltdowns after an earthquake and tsunami destroyed its power and cooling systems. The magnitude-9 earthquake was far larger than had been believed possible. The NRC has since directed U.S. nuclear plants to reevaluate seismic risks, and those studies are due by March 2015.

    The importance of such an analysis was underscored Sunday when a magnitude 6.0-earthquake struck in Northern California’s wine country, injuring scores of residents, knocking out power to thousands and toppling wine bottles at vineyards.

    Environmentalists have long depicted Diablo Canyon — the state’s last nuclear plant after the 2013 closure of the San Onofre reactors in Southern California — as a nuclear catastrophe in waiting. In many ways, the history of the plant, located halfway between Los Angeles and San Francisco on the Pacific coast and within 50 miles of 500,000 people, has been a costly fight against nature, involving questions and repairs connected to its design and structural strength.

    What’s striking about Peck’s analysis is that it comes from within the NRC itself, and gives a rare look at a dispute within the agency. At issue are whether the plant’s mechanical guts could survive a big jolt and what yardsticks should be used to measure the ability of the equipment to withstand the potentially strong vibrations that could result.

    The conflict between Peck and his superiors stems from the 2008 discovery of the Shoreline fault, which snakes offshore about 650 yards from the reactors. A larger crack, the Hosgri fault, had been discovered in the 1970s about 3 miles away, after the plant’s construction permits had been issued and work was underway. Surveys have mapped a network of other faults north and south of the reactors.

    According to Peck’s filing, PG&E research in 2011 determined that any of three nearby faults — the Shoreline, Los Osos and San Luis Bay — is capable of producing significantly more ground motion during an earthquake than was accounted for in the design of important plant equipment. In the case of San Luis Bay, it is as much as 75 percent more.

    Those findings involve estimates of what’s called peak ground acceleration, a measurement of how hard the earth could shake in a given location. The analysis says PG&E failed to demonstrate that the equipment would remain operable if exposed to the stronger shaking, violating its operating license.

    The agency should shut the facility down until it is proven that piping, reactor cooling and other systems can meet higher stress levels, or approve exemptions that would allow the plant to continue to operate, according to Peck’s analysis.

    Peck disagreed with his supervisors’ decision to let the plant continue to operate without assessing the findings. Unable to resolve his concerns, Peck in 2012 filed a formal objection, calling for PG&E to be cited for violating the safety standards, according to his filing. Within weeks, the NRC said the plant was being operated safely. In 2013 he filed another objection, triggering the current review.

    The NRC says the Hosgri fault line presents the greatest earthquake risk and that Diablo Canyon’s reactors can withstand the largest projected quake on it. In his analysis, Peck wrote that after officials learned of the Hosgri fault’s potential shaking power, the NRC never changed the requirements for the structural strength of many systems and components in the plant.

    In 2012, the agency endorsed preliminary findings that found shaking from the Shoreline fault would not pose any additional risk for the reactors. Those greater ground motions were "at or below those for which the plant was evaluated previously," referring to the Hosgri fault, it concluded.

    Peck, who holds a doctorate in nuclear engineering and is now a senior instructor at the NRC’s Technical Training Center in Tennessee, declined to comment on the filing.

    Earthquake faults and nuclear power plants have been uneasy neighbors in the state for decades. The Humboldt Bay plant in Northern California, which was within 3,000 yards of three faults, was shut down in 1976 to refuel and reinforce its ability to withstand possible earthquakes.

    Restarting it became more difficult and costly than projected — it never reopened

  • Temoignage d’1 militant écologiste japonais : (traduit du japonais)
    " Je m’appelle Ren Yabuki. Je suis le président de l’ONG Life Investigation Agency (LIA), une association qui cherche à protéger l’environnement, la nature, et surtout les animaux. Je milite depuis la catastrophe de Fukushima avec Naoto Matsumura pour sauver les animaux qui vivent dans les zones interdites.

    Je présente mes excuses tout d’abord du fait que nous, les Japonais, avons provoqué l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Notre faute a été de rester indifférents en matière de politique énergétique et du « village nucléaire » au Japon. Je suis tellement désolé que Fukushima ne cesse de disperser d’énormes quantités de radionucléides et de contaminer notre Terre.

    Après la catastrophe de Fukushima, en 2012, j’ai travaillé avec Naoto Matsumura pendant un certain temps. J’habitais avec lui dans sa maison à Tomioka situé dans la zone interdite de Fukushima, où je travaillais sans masque, ni combinaison Tyvek, ni gants, de sorte que j’ai eu la gorge toute gonflée et la langue tuméfiée. Cela me faisait très mal même quand j’avalais de la salive.

    J’ai donné le biberon à un veau qui m’a mordu le pouce. Je me suis aussi fait mordre par un chien que je protégeais. Puisqu’il n’y avait pas d’eau courante, je lavais mes plaies dans une rivière contaminée... Les radionucléides pouvant entrer dans le corps par une plaie par exemple, j’ai trouvé, en rentrant chez moi, une tumeur noire dans mon talon gauche. Le médecin m’a dit que cela pourrait être un cancer, et que je devrais être hospitalisé.

    Je me suis fait opérer et j’ai guéri. D’après le médecin, il y a des gènes qui sont endommagés que je dois faire se réparer tout en prenant une grande quantité de vitamines. Les vitamines seraient efficaces pour la réparation des gènes endommagés selon des recherches scientifiques. Toutefois, je suis tellement occupé avec mes animaux à protéger que j’oublie facilement de prendre des tablettes de vitamines. En plus, elles sont si coûteuses que je ne peux pas en prendre tous les jours.

    La radioactivité est une entité invisible qui n’a même pas d’odeur. Vous ne pourrez connaître sa présence qu’avec un compteur Geiger qui vous montre la contamination en microSievert, mais qui n’est jamais saisissable avec vos sens.

    Tant qu’il y aura des centrales nucléaires et des armes atomiques, nous aurons à nouveau un accident comme celui de Fukushima. Une fois dispersés, les radionucléides contamineront toute la Terre, causeront maladies et morts précoces chez les humains et aussi chez les animaux.

    Le nucléaire n’est pas nécessaire pour nous. Il faut abandonner les centrales nucléaires dès maintenant. Il faut éliminer les armes atomiques dès maintenant."

  • L’émission de radio spéciale Fukushima (trois heures d’antenne) est à ré-écouter ici :

    http://www.coordination-stopnucleaire.org/spip.php?article42

    Fukushima, Emission Spéciale du 11 mars 2015

    De nombreuses questions soulevées dans cette émission spéciale Fukushima, quatre ans après le début de la catastrophe nucléaire dans la centrale de Fukushima Daiichi.

    La centrale de Fukushima est-elle "sous contrôle" ? De l’eau contaminée est-elle encore rejetée dans l’océan Pacifique ? Quels sont les effets sanitaires de la catastrophe ? Quel est le rôle de l’Etat, des organisations internationales censées protéger les populations ? Quel est le rôle du lobby nucléaire international ? Quel est le sort réservé aux réfugiés et comment les populations sont-elles encouragées à revenir en territoires contaminés ? Plus généralement est-il possible de se soumettre à cette "condition nucléaire" en attendant la prochaine catastrophe ?

    Pour apporter des éléments de réponse :

    De 17h à 18h : les aspects techniques de la catastrophe et ses effets sanitaires, avec Roland Desbordes, président de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la RADioactivité), et Kolin Kobayashi, journaliste indépendant.

    De 18h à 19h : les déplacements de population et la notion de radio"protection", avec Cécile Asanuma-Brice, chercheur en sociologie urbaine, associée au Centre de Recherche de la Maison Franco-Japonaise de Tokyo et au laboratoire Clersé-Université de Lille, et Yves Lenoir, Président de l’association des Enfants de Tchernobyl-Belarus.

    De 19h à 20h : le nucléaire, outil de soumission ; la "condition nucléaire", avec Thierry Ribault, chercheur au CNRS, co-auteur de "Les Sanctuaires de l’Abîme", 2012, et Jean-Jacques Delfour, philosophe, auteur de "La Condition Nucléaire", 2014.

    Des textes récents des intervenants à retrouver sur :

     Fukushima : la population est dans une situation inextricable, par Cécile Asanuma-Brice.

     Fukushima : cogérer l’agonier, par Thierry et Nadine Ribault.

     Quatre ans après Fukushima, par Kolin Kobayashi.

    * Cette émission a été animée par Radio Galère à Marseille, Radio Libertaire à Paris, Radio Zinzine en Provence ; diffusée en direct sur Canal Sud à Toulouse, Radio Sainte-Affrique, Radio Vassivière ; et rediffusée sur Radio Bartas à Florac, l’Echo des Garrigues à Montpellier, Radio Escapades à Saint-Hippolyte du Fort, et Radio Larzac.

  • L’enfouissement des déchets atomiques est inacceptable !

    " C’est contraire à la logique, quand on possède quelque chose de dangereux, on ne va pas le cacher car il faut pouvoir le surveiller et y accéder au besoin. On ne met pas n’importe quoi n’importe où. "

    (Monsieur TISSOT , Président de la Commission Nationale d’Evaluation, le 19 mars 99).

    " Cette solution n’est pas satisfaisante et l’on a raison de se mobiliser contre ces méthodes de stockage. Géologiquement parlant, le sous-sol est le plus mauvais endroit pour stocker des déchets à long terme . Pourquoi ? Il contient de l’eau qui circule et pénètre tout…. ".

    ( Claude ALLEGRE, Président du Bureau de Recherches Géologiques et Minières.

    " L’enfouissement n’est pas fiable pour piéger la radioactivité. Des essais ont déjà été réalisés aux Etats Unis : on pensait que les déchets serait piégés par les argiles pendant 200 000 ans… En fait, ces déchets ont migrés en 20 ans dans la nappe phréatique située à 5 mètres en dessous… "

    ( Arjun MAKHIJANI, Physicien nucléaire directeur de l’Institut de Recherche sur l’Energie et l’Environnement, conférence de Bar le Duc, 27 juillet 2000)

  • Les risques pour la santé de la radioactivité artificielle, même à petite dose, sont désormais prouvés par des scientifiques.

    " Ces poisons sont redoutables même en très petites quantités. Le calcul des effets internes de proximité démontre aisément qu’une poussière de plutonium 239 de seulement 1 millième de millimètre d’épaisseur qui est parvenue à pénétrer dans un poumon génère ce qu’on appelle un point chaud. Ce phénomène très ionisant ponctuel conduit au cancer avec certitude. Elles sont loin les croyances d’irradiation faible par contamination interne ! "

    Maurice Eugène ANDRE , spécialiste en protection nucléaire biologique et chimique , Vérités Santé pratique 14 octobre 2000)

    Il est prévu , dés à présent, qu’il y aura des fuites ! Et donc des mutations génétiques, des cancers , des morts…

    " Il est impossible de prouver qu’un confinement restera efficace jusqu’à la décroissance totale de la radioactivité….Le but d’un stockage est de retarder, freiner , limiter le retour de la radioactivité à la surface. " ( Rapport BATAILLE , page 73 , mars 93).

    " La migration et la dilution dans la géosphère constitue un paramètre essentiel pour garantir la sûreté d’un stockage " (page XII rapport CNE sur la réversibilité juin 98)

  • Quand nos décideurs jouent avec les pourcentages de décès, les exemples récents ( affaire du sang contaminé, amiante, vache folle, etc… ) nous montrent qu’il faut craindre le pire !

    " La société actuelle semble prête à accepter , (pour l’enfouissement) , un risque de l’ordre de un mort pour un million et par an. "

    ( Les déchets nucléaires, Société Française de Physique 97).

    Dans les années 1970, les technocrates affirmaient que le risque d’accident nucléaire majeur était de un accident par milliard d’années. Ils le jugeaient quasi impossible. Depuis, il y a eu Tchernobyl et Three Mile Island, etc…..

  • Les " recherches " sur l’enfouissement reposent sur de nombreuses hypothèses sur la migration de la radioactivité dans les roches et dans l’eau, puis dans les êtres vivants, sur le nombre de décès ou de mutation génétiques que tout cela provoquera…… Effrayant non ? Qui peut y croire !…

    Il faut donc estimer la probabilité d’occurrence des évènements, et les conséquences en terme de doses reçues par les populations vivant sur place dans le futur. On voit tout de suite que l’exercice n’est pas simple. La manière la plus fréquente de s’en charger est de fonctionner par scénarios …etc…etc… ". ( Les déchets nucléaires, Société Française de Physique 97).

  • Les " recherches " sur l’enfouissement reposent sur de nombreuses hypothèses sur la migration de la radioactivité dans les roches et dans l’eau, puis dans les êtres vivants, sur le nombre de décès ou de mutation génétiques que tout cela provoquera…… Effrayant non ? Qui peut y croire !…

    Il faut donc estimer la probabilité d’occurrence des évènements, et les conséquences en terme de doses reçues par les populations vivant sur place dans le futur. On voit tout de suite que l’exercice n’est pas simple. La manière la plus fréquente de s’en charger est de fonctionner par scénarios …etc…etc… ". ( Les déchets nucléaires, Société Française de Physique 97).

  • Pour des raisons économiques, le choix de l’enfouissement est déjà fait !

    Donc quels que soient les résultats des soit disant recherches , on enfouira !

    " L’abondance et la diversité des déchets , laisse peu d’espoir de les voir placer dans des conteneurs de longue durée de vie pour les installer de façon sûre en surface ou en subsurface ".

    (Rapport CNE sur la réversibilité juin 98 page III et page VII)

    En profondeur, ce sera irréversible !

    " Le stockage est supposé réversible pendant sa phase d’exploitation ( 50 à 70 ans) et irréversible après sa fermeture définitive . "

    " La réversibilité est complexe pour les stockages profonds à cause de la triple barrière : conteneur- barrière ouvragée-barrières géologiques, elle est difficile voire improbable à long terme."

    (Page 4 , relevé de conclusions du cabinet du Premier Ministre du 9 décembre 99)

  • Pour des raisons économiques, le choix de l’enfouissement est déjà fait !

    Donc quels que soient les résultats des soit disant recherches , on enfouira !

    " L’abondance et la diversité des déchets , laisse peu d’espoir de les voir placer dans des conteneurs de longue durée de vie pour les installer de façon sûre en surface ou en subsurface ".

    (Rapport CNE sur la réversibilité juin 98 page III et page VII)

    En profondeur, ce sera irréversible !

    " Le stockage est supposé réversible pendant sa phase d’exploitation ( 50 à 70 ans) et irréversible après sa fermeture définitive . "

    " La réversibilité est complexe pour les stockages profonds à cause de la triple barrière : conteneur- barrière ouvragée-barrières géologiques, elle est difficile voire improbable à long terme."

    (Page 4 , relevé de conclusions du cabinet du Premier Ministre du 9 décembre 99)

  • " La réversibilité ne doit pas nuire à la compétitivité de l’industrie nucléaire "
    ( Rapport CNE sur la réversibilité page VIIIet page III)

  • Le problème n’est pas posé de manière scientifique !

    " Déchet : un problème mal posé donc mal géré. Notons que les chercheurs de site veulent imposer leur vision, ils ne veulent pas entendre les citoyens. … "

    (Monique SENE, Physicienne nucléaire, La Gazette nucléaire juillet 2000 )

    " C’est de la fausse science ! Il faut revenir à la science de base, c’est-à-dire poser le problème des déchets en tenant compte des travaux déjà effectués dans les laboratoires du monde entier. Il faut arrêter les travaux de Bure parce qu’un trou ça devient politiquement très, très attirant. On ne pourra pas résister à y envoyer les déchets. Je sais aujourd’hui qu’il n’y a pas de bonne solution. La transmutation n’est pas applicable aux déchets en grande quantité et l’enfouissement n’ est pas fiable pour piéger la radioactivité, il faut alors opter pour le " moins pire" : le stockage des déchets sur leur lieu de production . "

    ( Arjun MAKHIJANI)

  • Poubelle nucléaire de Hanford aux Etats-Unis : effondrement d’un tunnel de déchets radioactifs

    9 mai 2017 complexe atomique complexe militaro-industriel contamination déchet radioactif effondrement Hanford poubelle nucléaire radioactivité rejet tunnel USA

    Un tunnel rempli de déchets radioactifs s’est effondré près d’une ancienne installation militaire d’extraction de plutonium et d’uranium sur le site de stockage atomique de Hanford dans l’Etat de Washington aux USA. Depuis 2008 le français Areva est l’un des intervenants impliqués dans les opérations de démantèlement/assainissement du site.

    __

    Mardi 9 mai 2017 au matin, sur le gigantesque site militaire atomique en cours de démantèlement de Hanford aux Etats-Unis (Etat de Washington à 275 km au sud-est de Seattle) le sol s’est effondré près d’une ancienne installation d’extraction de plutonium et d’uranium « Purex » (Plutonium Uranium Extraction Plant). Juste au-dessus de la jonction de deux tunnels ferrés sous-terrains remplis de substances et de déchets radioactifs.

    Le premier tunnel construit avec du béton et du bois à partir des années 1950 est recouvert d’un peu plus de 2 mètres de terre. Il mesure près de 110 mètres et contient 8 wagons chargés de déchets radioactifs poussés là par une motrice lors de la « guerre froide ». 28 wagons également chargés de déchets radioactifs se trouvent dans le second tunnel de près de 200mètres. Les deux tunnels étaient scellés depuis le milieu des années 1990.

    Les 5 000 travailleurs présents ont reçu l’ordre de se confiner, de fermer toutes les ventilations et de " s’abstenir de manger et de boire ". Le survol de la zone a été interdit. En début d’après-midi, les employés " non essentiels " au fonctionnement du site ont été renvoyés chez eux.

    Le département de l’Énergie des États-Unis (DoE), qui est aujourd’hui propriétaire du site, indique que l’effondrement du 9 mai 2017 aurait été découvert lors d’une inspection de routine. On ne sait donc pas depuis combien de temps les déchets radioactifs se trouvent à l’air libre. La béance mesure près de 40 m2. La direction assure qu’aucune fuite radioactive n’a été constatée et qu’aucun blessé n’est à déplorer. A voir. Un dispositif de mesure de radioactivité par télécommande à distance est déployé à côté du tunnel. Ce qui laisse à penser que le danger de contamination radioactive est présent. De banals travaux sur une route située près du tunnel auraient pu provoquer cet effondrement.

    Omerta, secret, toxicité, contaminations, rejets mortels...

    Fermé en 1987, grand comme quinze fois Paris, et avant de devenir une poubelle nucléaire le site atomique de Hanford avait été construit en 1943 pour produire, dans le cadre du « projet Manhatan », le plutonium pour la première bombe nucléaire testée lors de l’essai atomique Trinity, et pour « Fat Man », la bombe utilisée lors du bombardement de Nagasaki au Japon deux ans plus tard. Hanford abrita le premier réacteur nucléaire au monde (réacteur B) destiné à produire du plutonium de qualité militaire.

    Ultra-secrète, cette production s’est poursuivie 46 ans sous le contrôle du Département de la défense, pour le compte du gouvernement fédéral des États-Unis et de l’armée. Or « le processus de fabrication du plutonium est extrêmement “inefficace” : une énorme quantité de déchets liquides et solides est générée pour une très petite quantité de plutonium produite ».

    Le village de Hanford situé le long du fleuve Columbia (2) avait été évacué de force par l’armée et presque totalement détruit pour laisser place au Complexe nucléaire. Jusqu’à près de 180 000 personnes ont collaboré à la mise au point des engins de terreur. Par la suite, pas moins de 9 réacteurs nucléaires supplémentaires et cinq complexes de traitement du combustible usé - installations nucléaires chimiques de haut danger - y ont été construits. Pour produire plus de plutonium, encore, destiné aux 60 000 ogives de l’arsenal nucléaire américain pointant sur l’URSS. Hanford abrite encore de nos jours la centrale nucléaire « Columbia » et plusieurs centres de recherche et développement atomiques.

    Un site atomique emblématique de l’impossible assainissement du nucléaire

    30 ans après sa fermeture, le site atomique de Hanford est une immense terre lunaire jonchée de cadavres d’installations radioactives et trouée de tunnels de fortune dans lesquels ont été empilés et entassés à la queue leu-leu des tonnes de matières radioactives certaines installés sur de simples wagons-plateformes.

    En 1989 l’Etat et les autorités fédérales ont conclu un accord pour nettoyer le site atomique, ses 177 cuves (149 d’entre-elles ne possèdent qu’une seule coque de protection), ses installations titanesques dispersée sur plus de 1 518 km2 (surface égale à la moitié de celle du département français du Rhône), ses 200 000 mètres cubes de déchets chimiques et radioactifs.

    Ce plus grand chantier de décontamination et démantèlement au monde, qui mobilise aujourd’hui environ 11 000 employés - notamment depuis 2008 du groupe français Areva (1) – n’avait jamais dépassé 50 000 ouvriers et employés durant sa phase de construction. Le coût du nettoyage du site est estimé à plus de 100 millions de dollars (92 millions d’euros) d’ici à 2060. Mais est, à l’image des chantiers atomiques de construction et de démantèlement français, en grand dépassement de coûts et de délais. De 300 à 500 milliards de dollars pour des experts indépendants. Avec menace sur la santé des travailleurs, des riverains et l’écosystème.

    Depuis1996 ce plus grand site de stockage de déchets nucléaires des États-Unis (près de 220 000 m3 en 2003) recueille un tiers de tous les déchets radioactifs du pays. Mais pas uniquement car dans le sud du site, où se rejoignent le fleuve Columbia et la Yakima River, plusieurs centres de stockage de déchets et sources radioactives hors ceux gérés par le « DoE » sont aussi implantés : les déchets radioactifs proviennent de Framatome-Areva NP, Allied Technology Group Corporation et Perma Fix et PN service.

    Des incidents et accidents à répétition

    De nombreux incidents ont déjà émaillé la sordide histoire du site atomique militaire de Hanford. Ils sont emblématiques et de la domination sur les populations et de l’impossibilité de traiter sur le moyen et le long terme les dégueulis radioactifs.
    Depuis 1943 et jusque dans les années 1960, Hanford a relâché directement ses déchets gazeux et liquides contaminés dans la nature : plus de 3,8 millions de litres de boues radioactives ont été ainsi dispersés dans le sol (quantités reconnues par les pouvoirs publics mais nettement supérieures selon les associations antinucléaires locales).

    En 1990 a été révélé qu’une terrible contamination au plutonium s’était produite à la fin des années 1940. Dans l’omerta la plus sombre des autorités et même avec leur accord afin de tester, grandeur nature, des instruments de détection. La population considérée comme cobaye humain de l’industrie nucléaire. Premier scandale parrainé par le gouvernement fédéral. Près de 13 500 habitants des districts situés sous le vent, dans les Etats de Washington et de l’Oregon, ont ainsi été contaminés volontairement par des substances radioactives supérieures à 33 rads*. Les normes sanitaires maximales étant fixées entre 1 et 5 rads par an.

    Le 22 février 2013, le gouverneur de l’Etat de Washington avouait que six réservoirs souterrains "clandestins" de liquide radioactif avaient laissé s’échapper une partie de leurs matières hautement toxiques.

    En 2016, une fuite qualifiée de " catastrophique " par le personnel s’est produite sur une cuve gigantesque de déchets nucléaires. Alors que des efforts surhumains et à hauts risques se poursuivaient pour vider la cuve, le département américain de l’énergie a tenté de minimiser l’accident en cours en assurant qu’il avait été " anticipé ". Mais le site, notamment l’eau souterraine, est bel et bien contaminé par le tritium radioactif.

    Il y a dix ans, en 2007, les autorités reconnaissaient une contamination radioactive en iode 129 radioactive sur plus de 65km2 et en tritium sur plus de 120 km2. Bien au dessus des seuils de potabilité. Des concentrations élevées d’uranium se produisent aussi au droit de l’installation Areva. La concentration maximale d’uranium dans un puits Areva en 2013 a atteint 36,5 Μg/L (Rapport annuel 2013 sur les eaux souterraines Areva, Richland, Washington). Les concentrations d’uranium dans les puits de site descendants d’Areva étaient aussi problématiques en 2014. Les taux de Strontium radioactif 90Sr sont systématiquement plus importants à l’aval du site d’Hanford dans l’eau du fleuve Columbia qu’en amont.

    « Ce nouvel incident du 9 mai 2017 démontre la dangerosité du site » déclare l’organisation antinucléaire Beyond -Nuclear, qui dénonce aussi une " gestion des déchets radioactifs hors de contrôle ". Il s’agit d’un " coup de semonce " pour l’ONG Hanford Challenge qui ajoute que " Le message qu’on peut en tirer est qu’une vieille installation ne rajeunit pas » et représente « un fléau pour les générations futures ". Des travailleurs ont développé des maladies respiratoires et neurologiques. Et comme les réservoirs souterrains doivent être ventilés par mesures de sécurité : les travailleurs s’en trouvent encore plus exposés. L’ONG a déposé plainte aux côté du syndicat des salariés et de l’Etat de Washington pour « manque de protection des travailleurs engagés dans les travaux d’assainissement et exposés à des risques d’inhalation de substances toxiques ». Sans compter la santé des habitants actuels de « Tri-Cities » (constituée des trois villes de Richland, Kennewick et Pasco) l’agglomération située en bordure nord-ouest de Hanford qui compte... 230 000 habitants.

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