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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTL Lardy

jeudi 27 février 2014, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Comme une valise…

Macadam, déjà tristement célèbre dans l’affaire de Philippe, n’a rien trouvé de mieux que de faire déménager ses équipes du L25 au L16 alors qu’elles avaient fait le chemin inverse il y a quelques mois. Motif : deux de ses chefs d’UET ne s’entendent pas.
Donc, avec lui, si un CUET harcèle un salarié, on de débarrasse du salarié et si c’est deux CUET, on déménage tout le monde !! Et qui paiera le déménagement inutile ? Pas lui : il a eu de la promo…

Suicide, mode d’emploi

Une nouvelle tentative de suicide a eu lieu sur le parking de Renault Guyancourt et un autre suicide à Cléon. Côté direction, c’est pour le moment le silence radio pour éviter la publicité médiatique avant le déni habituel de responsabilité. Qui casse le moral des salariés de Renault ? Ce doit être le climat ou la famille mais surtout pas le travail. Au contraire, le stress provoqué par le patron, c’est bon pour la santé !

Santé ! Mais avec du thé !

Un salarié conteste l’interdiction de vente d’alcool à la cantine. C’est vrai que, si un chef peut faire souffler un salarié dans le ballon, le contraire est plus rare et que personne n’a encore fait souffler Ghosn alors que dans ses affaires d’espionnage, on pouvait légitimement se demander s’il n’était pas bourré. En tout cas, la direction qui nous protége contre l’alcool n’en fait pas autant quand il s’agit du NO, du CO, de l’amiante, des particules des filtres, du plomb et on en passe… Conclusion : le patron nous fait trinquer toute l’année sauf à la cantine. Hips !

Et après ? On pédale ?

Ghosn tient la palme quand il s’agit de ses revenus multiples mais beaucoup moins en ce qui concerne ses compétences : loin de se vérifier son engouement pour la voiture électrique et son refus de la voiture hybride est complètement a contrario des tendances réelles. Rien d’étonnant : quand on prend sa voiture, c’est pour rouler et pas pour s’arrêter au bout de 150 kilomètres !

Plus ils gagnent, moins on gagne

Vous connaissez les vases communicants. Dans l’entreprise, cela s’appelle la loi du profit. D’un côté, le trust annonce des bénéfices importants. De l’autre, il annonce « plusieurs années de modération salariale ». Du genre 500€ divisé par douze égale des clopinettes ! Les AGS, selon le patron, seraient à ranger au musée des objets antiques. Plus besoin de ça pour motiver les salariés : il suffit des menaces sur l’emploi ! Mais ce n’est pas pour cela qu’on va renoncer aux 300€ pour tous sur la base qu’on revendique. A l’inverse du raisonnement patronal, une bonne mobilisation des salariés pour défendre nos salaires, il n’y a rien de meilleur pour faire pression sur le patron… y compris sur les emplois !

Fermeture en catimini

Le CTR de Rueil va fermer. Ce n’est pas un secret. Mais cela ne signifie pas que les conditions de la fermeture soient clarifiées. Lors du précédent projet de fermeture du CTR, la direction avait communiqué les conditions précises du départ plus d’un an à l’avance. Là, même jusqu’au dernier moment, elle ne dit rien et se contente de laisser ses chefs d’UET répondre. Comme ils ne savent parfois pas grand-chose, on est devant un mur. Cela ne gêne nullement la direction car cela ne peut que décourager les personnels de rester à Renault et la chute des effectifs est son objectif numéro un, plus encore que la fermeture du CTR. Donc, s’il n’y a ni date précise, ni modalités précises, ni prise en compte des problèmes des salaries, ni aucun engagement clair de sa part, par exemple pour les salariés qui refuseraient d’être envoyés à Cléon, ce n’est ni une erreur ni un hasard, mais une politique. Il est remarquable de constater dans ces conditions que les syndicats n’ont pas cherché à mettre des bâtons dans les roues de la direction.

Amiante à Renault = danger !

Comme le rappelle régulièrement le Collectif contre l’amiante de Rueil-Lardy, toute une liste de salariés y sont décédés du fait de l’amiante en ayant contracté un cancer broncho-pulmonaire, reconnu comme maladie professionnelle par la Sécurité sociale et pas par la direction. Certaines familles de salariés s’apprêtent à porter plainte contre la direction pour faute inexcusable. Et il est en effet inexcusable que la direction ne fasse pas procéder à des examens médicaux (scanners notamment) pour tous les salariés de secteurs où on a manipulé des pièces amiantées usées ou usinées ou qui ont travaillé dans des secteurs amiantés.

Dongfeng-PSA contre Dongfeng-Renault ?

L’entreprise automobile chinoise Dongfeng va devenir l’un des gros actionnaires de PSA et, en même temps, Renault va développer une collaboration en Chine avec Dongfeng. Des milliards de fonds publics vont soutenir ces projets. Donc l’argent de nos impôts, insuffisant nous dit-on quand il s’agit de payer des services publics, la santé ou les retraites, est prêt à soutenir une opération du capital mondialisé. On relèvera au passage que l’Etat n’a jamais aidé les trusts Peugeot et Renault à collaborer, le fait pour les offrir au capital chinois. Cela en dit long sur la valeur des discours nationalistes des hommes politiques et des patrons. C’est seulement pour opposer entre eux les salariés…

A bas la guerre !

Les statistiques de ventes d’armes dans le monde sont reparties à la hausse en 2013. Les grandes puissances impérialistes, les principaux belligérants de la guerre de 14-18 (Etats-Unis, Grande Bretagne Russie France et Allemagne) arrivent en tête pour les dépenses et les ventes d’armes, rejoints par un nouveau venu, la Chine.

Le commerce des armes est toujours en temps de crise une des politiques favorites des gouvernements au service du capitalisme. Tout d’abord ce sont dans ces pays des milliards d’euros et de dollars de dépenses publiques dont les bénéfices vont directement dans la poche de grands groupes privés de ce secteur comme le français Thalès. Ces groupes privés profitent en plus des dépenses publiques des « protectorats » de ces grandes puissances, qui, au détriment des besoins et des salaires de leurs populations, assurent des bénéfices aux trusts de l’armement. L’argent des hydrocarbures du Qatar et des Emirats, deux petits pays qui ensemble dépensent trois fois plus que l’Iran en armements, sont une des poules aux œufs d’or des marchands de canon. Le budget militaire du sultanat d’Oman a été multiplié par deux en deux ans, celui de l’Arabie saoudite par dix en dix ans.

L’industrie de la guerre n’est pas qu’une question d’argent. Qu’un micro-Etat comme Singapour soit le deuxième client de la France est lié à sa situation stratégique : le contrôle de détroits par les USA (et son allié la France) permet à ces vieux impérialismes de tenir à la gorge un impérialisme émergeant, la Chine, dont la quasi-totalité des flux commerciaux est ainsi sous le contrôle de ses concurrents.

Cette montée des dépenses d’armement et des tensions militaires n’a donc rien d’étonnant car la guerre est le produit de la crise du système. Certes c’est toujours pour la « défense de la paix » que les impérialismes rentrent en guerre. Mais Jean Jaurès dénonçait déjà au parlement, près de vingt ans avant la guerre de 14-18, la marche inéluctable à la guerre du capitalisme de son époque, marche déjà camouflée derrière des opérations de « maintien de la paix » : « Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte l’orage. »

On fête le centième anniversaire de la première guerre mondiale et ce n’est pas une simple évocation historique et encore moins la « der des der ». Comme dans les années qui précédèrent 1914, de plus en plus, les gouvernements cherchent à faire monter les haines nationales, raciales, ethniques, religieuses, régionales entre les peuples. Les identitaires se sentent le vent en poupe, ceux de l’extrême droite bien sûr mais aussi ceux de la droite et de la gauche.

La petite bourgeoisie, affolée par la crise, se raccroche à nouveau aux idéologies barbares. La classe ouvrière, influencée par le nationalisme des partis de gauche et des syndicats, n’est pas étanche aux idéologies nationalistes et racistes. A bas les Roms !, nous dit la gauche de Hollande et Valls. Les appareils syndicaux se gardent de donner aux travailleurs l’objectif de s’adresser aux couches moyennes pour un combat contre le grand capital. La gauche gouvernementale a du métier dans l’envoi des classes ouvrières au massacre. En France, elle fit sa grande entrée aux affaires lors de l’Union Sacrée en 1914. A Jaurès, assassiné pour avoir dénoncé la guerre, succédèrent des leaders comme Léon Blum qui commença sa carrière en organisant la boucherie.

Ce n’est pas entre ces clans politiciens, de la gauche ou l’extrême droite, que le combat décisif se déroulera. Ils ne sont que des candidats en concurrence pour jouer le même rôle : désarmer politiquement les travailleurs face aux guerres conduites par des impérialismes en crise. Ces derniers dominent militairement le monde, mais deviennent de moins en moins capables de le faire fonctionner économiquement. La machine productive du capitalisme s’est bloquée en 2008, ayant atteint ses limites de capitalisation et noyée dans un excédent de capitaux fictifs de la finance et de liquidités des banques centrales.

Aux quatre coins du monde, s’affrontent deux blocs : d’un côté les anciennes puissances comme USA, Angleterre et France et de l’autre les nouveaux impérialismes comme Russie, Chine, Afrique du sud et Inde, alliés à l’Iran et à la Corée du nord. Les guerres locales se multiplient sous prétexte de lutte contre le terrorisme et les dictatures. Et la montée des hostilités, pour le moment limitée à des affrontements sur la Syrie, sur l’Iran, ou sur l’Ukraine, deviendra plus violente dès que le système estimera que l’économie ne peut plus tenir avec des bouts de ficelle d’aide étatique.

L’affrontement entre des blocs capitalistes se développe. La perspective pour les travailleurs n’est certainement pas de se jeter contre les peuples d’à côté pour la nouvelle « der des der » ! D’autant que rien ne dit que cette fois, le capitalisme repartira après la crise et que celle-ci ne nous mène pas droit à la barbarie.

Messages

  • Le scandale des moteurs diesel du groupe Volkswagen a pris une ampleur inédite ce mardi 22 septembre, le constructeur allemand admettant que 11 millions de ses véhicules dans le monde étaient équipés du logiciel de trucage aux tests antipollution découvert aux Etats-Unis. Pour le deuxième jour consécutif, l’action Volkswagen a vécu une véritable descente aux enfers à la Bourse de Francfort (-19,82%). En deux jours, elle a dévissé de près de 35%, effaçant 25 milliards d’euros de capitalisation boursière, plus du double de la capitalisation totale de PSA Peugeot Citroën, et entraînant dans son sillage les autres titres automobiles sur les places européennes.

    Volkswagen a reconnu que "des enquêtes internes (avaient) montré que le logiciel en question était aussi présent dans d’autres véhicules diesel du groupe". Soit pas seulement des voitures de marque VW ou Audi, comme avéré jusqu’alors, mais potentiellement aussi des Skoda, des Seat ou des Porsche. Volkswagen chapeaute douze marques de voitures et de camions. Le trucage, qui visait à contourner les tests antipollution au moyen d’un logiciel détectant le moment où ils étaient effectués, concerne tous les moteurs diesel de type EA189, soit "un volume total d’environ 11 millions de véhicules dans le monde", selon le constructeur. Cela correspond à peu près au nombre de voitures que le groupe, qui a récemment détrôné Toyota comme numéro un mondial du secteur, vend en un an.

    Rien ne prouve que VW soient les seuls à employer de tels dispositifs !

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