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Bulletin La Voix des Travailleurs de la Traction SNCF (Gare de de l’Est)

jeudi 12 septembre 2013, par Robert Paris

Quand le responsable de l’accident mène l’enquête…

Pépy annonce les résultats de l’enquête de la SNCF sur l’accident de Brétigny : l’aiguillage serait responsable. Mais nos question demeurent. Pourquoi la direction de la SNCF a-t-elle envoyé sa propre équipe en urgence intervenir sur l’aiguillage avant que les autres équipes d’enquêteurs puissent y accéder ? Comment se fait-il qu’ils aient pu toucher à des éléments qui sont maintenant présentés comme fondamentaux dans l’enquête ? Comment peut-on alors faire confiance à celle-ci ? Si la direction de la SNCF a prétendu assumer sa responsabilité, comment pouvait-elle se permettre de toucher à des éléments de l’enquête ? Non ! Nous n’avons aucune raison de faire confiance aux déclarations de la direction et nous ne sommes même pas sûrs que demain on n’accusera pas personnellement les agents qui ont effectué les travaux à côté ou ceux qui ont effectué les surveillances de la ligne. Nos questions sont loin d’être éteintes par les déclarations de Pépy et de ses enquêteurs. On ne sait pas pourquoi des travaux ont été faits sur les lignes d’à côté et pas celle qui a subi l’accident. On ne sait pas qui a effectué les travaux sur la ligne voisine : SNCF ou sous-traitants. On ne sait pas pourquoi la direction de la SNCF a rejeté les appels d’un spécialiste des voies à la retraite qui relevait de manière détaillée des disfonctionnements en ce même endroit. Non, nous n’avons pas de raison de faire confiance à la direction et son exigence que les cheminots se taisent ne fait qu’accroître la méfiance légitime.

C’est la SNCF qui est sur un mauvais aiguillage

Une consigne est fondamentale pour la direction de la SNCF : l’accident mortel de Brétigny ne doit à tout prix ni retarder ni remettre en question la privatisation annoncée du ferroviaire et même on peut s’en servir pour l’accélérer ! Tout doit être fait pour souligner au contraire que la réforme est indispensable pour éviter ce type d’accident, qu’elle est indispensable pour obtenir les financements permettant des travaux sur les lignes et matériels dégradés. Pour Pépy, Brétigny a du bon !

Solidaires contre agents, usagers et même victimes

L’accident de Brétigny a été exemplaire, estime la SNCF, en termes de coordination entre RFF et SNCF « Cette communication de crise a été appréciée… La solidarité entre SNCF et RFF a été totale. Les deux présidents se sont exprimés de concert lors de conférences de presse communes. A l’heure de la réforme, le système ferroviaire a parlé d’une seule voix. » On relèvera dans cette déclaration de la SNCF, parue en août 2013 à l’occasion de l’accident de Brétigny l’expression « à l’heure de la réforme » ! Voilà la seule chose qui préoccupait Pépy en s’adressant au public ! Convergence effectivement puisque le président du RFF déclarait que « le vieillissement du réseau et le sous-investissement, entre les années 1970 et le milieu des années 2000, ne mettent pas en péril sa sécurité. »…

A la SNCF, tout est possible (nouvelle version)

La dernière publicité de la SNCF affirme « Inutile de courir, il suffit de prendre le prochain train » avec une illustration représentant un lapin avec une carapace de tortue. Le lapin, c’est le voyageur et la tortue, ce sont les trains… De plus en plus de matériels tombent en panne en cours de route. Il n’y a quasiment pas un jour sans panne, sans voyageurs bloqués à quai ou dans un train, condamnés à perdre des heures, à attendre un moyen de transport de rechange.

SNCF ne donne plus le « la »…
Vous aurez remarqué que la direction a changé de nom : elle s’appelle direction de SNCF. Une manière de rompre avec l’ancien service publique que vous avez connu et qui sera bientôt un souvenir, si on les écoute, et qui s’appelait la SNCF.

Puisqu’on vous dit de vous rassurer…

Pour rassurer les personnels face à des accidents ferroviaires graves dans quatre pays, la revue de la SNCF « Les infos le mag » écrit : « En 2005, cinq avions se sont crashés en vingt et un jours… De malheureuses coïncidences qui n’ont pas remis en cause le niveau de sécurité du transport aérien. » Et la direction rajoute « Pour traumatisant qu’il soit, l’accident de Brétigny intervient à un moment où la sécurité ferroviaire s’est améliorée. » Cela démontre que Brétigny ne semble nullement remettre en question ni les suppressions d’effectifs de cheminots fonctionnaires, ni les pressions sur le personnel des technicentres pour renvoyer dans le circuit des matériels périmés, ni les réductions d’investissements, ni la sous-traitance tous azimuts…

L’exemple de la DB

En pleines grandes vacances, Mayence, une ville allemande de 200.000 habitants a été totalement privée de desserte ferroviaire du fait de quelques salariés malades non remplacés !

La privatisation anglaise en exemple

L’Angleterre sert d’exemple, en termes de privatisation du ferroviaire. La presse anglaise titrait récemment sur le scandale des primes exceptionnelles se montant à 12 millions de livre que s’adjugeaient exceptionnellement quelques patrons du secteur alors que jamais les transports britanniques n’ont été en si mauvais état et si en retard… c’est une prime aux réductions de dépenses et aux réductions de desserte !

APPEL

Si vous pensez comme nous :

que rien de bon n’a changé avec l’arrivée de la gauche au gouvernement,

que la logique au service des profits et contre les intérêts publics a toujours cours,

que tous ceux, dirigeants syndicaux compris, qui expliquaient l’échec du mouvement des retraites par la seule gouvernance Sarkozy, nous trompaient,

que les reculs sociaux ne sont pas prêts de cesser, qui que ce soit qui gouverne et que la solution doit venir d’ailleurs que des jeux politiciens,

que les attaques patronales et gouvernementales ne sont pas des actes isolés mais font partie d’un plan d’ensemble alors que nos ripostes restent au cas par cas, entreprise par entreprise, catégorie par catégorie,

que la première force d’une classe sociale, c’est la conscience de ses intérêts communs, l’action et l’organisation unie et l’indépendance vis-à-vis des intérêts de classe opposés,

que ces caractéristiques font défaut aux centrales syndicales, trop liées aux gouvernants et aux possédants, qui les financent aujourd’hui bien plus que leurs adhérents, pour réellement défendre les intérêts des travailleurs,

que les attaques antisociales actuelles ne doivent pas être prises pour un mauvais moment à passer mais pour la réplique en France des politiques menées en Grèce, en Irlande, en Islande, en Espagne ou au Portugal. Et on y a vu que les sacrifices, une fois passés, la suite n’a consisté qu’en de nouveaux sacrifices. C’est sans fin…

que la politique contre les travailleurs, contre les services publics, contre l’emploi, contre les retraites, contre le niveau de vie et les conditions de travail ont un caractère mondial et que ceux qui prétendent que le capitalisme est en voie de sortie de crise sont des menteurs,

que l’on ne réplique à une attaque grave que par un changement du rapport de forces et pas en s’entendant avec ceux qui nous attaquent, pas en négociant des reculs, pas en cherchant le terrain d’entente, pas en étant responsable vis-à-vis des intérêts généraux du système alors que les banquiers, les spéculateurs, les marchés financiers, les capitalistes, les assureurs, les possesseurs de capitaux, eux, ne sont nullement prêts à se sacrifier pour le système,

que nous avons non seulement affaire à une attaque antisociale qui détruit nos emplois, nos retraites, nos services publics, notre droit à la santé, à l’éducation, au logement, à l’énergie mais même le cadre de vie que nous avons connu jusque là mais aussi à une déstabilisation de tout le tissus social dans lequel la société peut tout entière basculer du jour au lendemain dans la violence entre communautés, entre pauvres, entre jeunes et vieux, entre races ou religions. Le reste du monde nous en fait tous les jours la démonstration : les classes dirigeantes préfèrent que les pauvres se tapent dessus entre eux plutôt qu’ils s’attaquent ensemble aux nantis.

que le risque de division violente est chaque jour plus menaçant et, sur ce terrain aussi, la gauche gouvernementale, loin d’en finir avec les discours racistes et sécuritaires de Sarkozy-Guéant, lui substituent ceux de Valls qui ne le sont pas moins,

qu’en politique internationale, la droite n’a pas une divergence avec la gauche prête toutes les minutes à partir en guerre aux quatre coins de la planète. Les centrales syndicales sont silencieuses sur ce terrain aussi et ont cessé depuis longtemps de défendre l’alliance internationale des travailleurs. Ils n’ont rien à dire en faveur des peuples tunisien, égyptien ou libyen, rien contre la guerre du Mali ou de Syrie, rien sur les menaces de guerre qui s’aggravent dans le monde entier, en proportion de l’effondrement économique du système,

qu’on ne relèvera pas le mouvement ouvrier sans défendre des principes de classe, des principes internationalistes, des principes contraires à toute collaboration de classe, des principes contraires à l’illusionnisme démocratique selon lequel le système électoral bourgeois serait le mode d’expression des intérêts du peuple, selon lequel l’Etat bourgeois représenterait ces intérêts et qu’il suffirait de bien voter aux élections bourgeoises,

Si vous pensez que de telles remarques doivent être débattues, discutées et éventuellement contestées, améliorées, nous vous appelons à venir le faire en participant à la réunion publique de l’extrême gauche révolutionnaire sur le thème : la riposte ouvrière nécessaire et les moyens de l’organiser.

Le samedi 12 octobre de 14h à 17h, à la Bourse du travail de République, 3 rue du château d’eau Paris 10ème.

Messages

  • Samedi, vers 20 h 20, une habitante de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), âgée de 31 ans, est descendue de son train arrivant de Paris et a traversé les voies, malgré les signaux lumineux d’interdiction de franchir les rails.

    La victime a alors été percutée mortellement par un train qui arrivait dans l’autre sens. Elle est décédée sur le coup. Immédiatement, la circulation des trains a été interrompue pendant près de deux heures sur la ligne R, reliant Paris à Montargis (Loiret). La gare a été fermée au public.

    La police devait entendre plusieurs témoins du drame. Les habitués de la ligne R pointent du doigt son aménagement dangereux : « Il n’y a pas de passage souterrain à Bourron-Marlotte, pour changer de voie », lance Lucas.

    « Je prends cette ligne tous les jours depuis dix ans, surenchérit un autre. Dans certaines gares comme celle-là, il n’y a aucune protection, aucun quai, on a l’impression de descendre au milieu des voies. »

    Un autre habitant confirme l’absence de souterrain et donc l’obligation de traverser les rails pour sortir de la gare lorsqu’on arrive de Paris. Selon lui, « le signal ne sonne pas et intervient trop tard si un train arrive à grande vitesse dans l’autre sens », confie-t-il. Lui-même a déjà évité de justesse un train qui arrivait dans l’autre sens.

  • L’association Que choisir dénonce le manque de ponctualité des TER : la SNCF sous-estime la ponctualité mensuelle de 10%. « En juin 2014, la SNCF avait annoncé 14% de trains annulés alors qu’il y en avait eu 28% en réalité. » Il y avait eu quinze jours de grève. Il faut rappeler qu’un train n’est considéré en retard qu’au-delà de six minutes et qu’un train annulé ou déprogrammé la veille avant 16h n’est pas comptabilisé dans la ponctualité.

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