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Bulletin La Voix des Travailleurs d’Eurodisney (Marne-la-Vallée)

lundi 25 mars 2013, par Robert Paris

Bulletin La Voix des Travailleurs d’Eurodisney (Marne-la-Vallée)

Salaires et NAO (négociation annuelle obligatoire) : la direction d’Eurodisney nous explique : « vous ne le savez pas mais vous ne perdez pas d’argent »

Eh oui, dans son management flash, du 21 mars, notre patron fait des moyennes avec les chiffres d’augmentations générales et au mérite sur 10 ans et les compare en les additionnant à celles de l’inflation, représentant pour l’Etat la hausse du coût de la vie.

Ce qui est pratique avec les chiffres, c’est qu’on peut leur faire dire beaucoup de choses.

Mais la réalité, c’est que les salariés habitent très loin car les banques ne prêtent pas l’argent pour s’acheter un 2 pièces à moins de 60km de Disney. Il faut être deux et avoir 2 salaires, être en CDI depuis 8 ans et toucher 1 fois et demi le SMIC, pour avoir une chance d’avoir un logement décent pour une famille à environ 30 km de Disney.

Si maintenant, on est en intérim, à temps partiel, en CDD, alors on peut dormir sur les quais du RER, dans les foyers d’urgence ou à l’hôtel pour les plus chanceux.

Salaire et factures : les mêmes augmentations ?

Le gaz prend 2%, 5%, 8%, 3%, etc... la RATP augmente ses tarifs de 2%,3%,etc…, l’immobilier s’envole de 10%,15%,30%,150% sur 10 ans. L’essence augmente de 10, 20,…50 centimes d’euros, donc de 50% en quelques années. Les légumes et le chariot n’augmentent pas car nous nous rationnons ou achetons en promotion, à la fin du marché, et du discount. Et puis il y a le potager du voisin, des grands-parents, ou le nôtre.

Un loyer qui passe de 500 euros par mois à 600 euros, en quelques années représentent une augmentation de 20%, mais pour un salarié qui touche un peu plus de 1000 euros à temps plein ou moins à temps partiel, cela pèse pour plus de la moitié de son salaire .

Autant dire que l’employé « cast-member » ne risque pas de perdre ses économies dans une banque en faillite…

3% de 1000 euros = 30 euros ; 3% de 3000 euros = 90 euros.

Les pourcentages tournent les augmentations en faveur des hauts salaires.

C’est pour cela que les grévistes d’Eurodisney, en 2006, réclamaient une augmentation de 200 euros pour tous !

Société en crise, ça dépend pour qui

Toute l’industrie du luxe se porte à merveille : pour l’automobile, Porsche, Audi, BMW, explosent leurs ventes, des 4x4 de 30000 à 60.000 euros (5 années de salaire pour un ouvrier), Ferrari est débordé etc…
Pour les montres, Rolex et les fabricants suisses vendent encore et encore des modèles entre 3000 et 20000 euros pièce !
En 2011, le directeur de la Walt Disney compagnie, Robert Iger, expliquait dans un communiqué.
"Nous sommes heureux de pouvoir relever de 50% le dividende versé à nos actionnaires tout en continuant à investir pour la croissance à venir", a-t-il ajouté.

C’est la 56e année d’affilée que l’entreprise verse un dividende, a souligné Disney.

En 2012, ce PDG touche l’équivalent de 3300 fois le smic donc son salaire a augmenté de 20% pour passer à 40 millions de dollars.

Disney lutte contre les plaintes, pas contre les discriminations

Le patron a fait la pub de sa technique personnelle de lutte contre les discriminations : l’Instance pour la Diversité et l’Egalité des Cast Members qu’elle a elle-même créée et mise en place, ce qu’elle appelle une cellule de gestion des discrimination « animée par des salariés » ! Chaque semaine, deux permanences se tiennent dans les locaux du site au cours desquelles les salariés qui se sentent victimes de discrimination peuvent se confier à un binôme d’écoutants. La direction clame que sur 37 plaintes, trois auraient pu être satisfaites… Sans compter tous les salariés qui comptent plutôt sur une plainte légale et ceux qui ne comptent ni sur l’un ni sur l’autre pour obtenir justice mais sur la pression ou l’action collective… On aura relevé que l’auto-organisation acceptée par le patron, c’est seulement quand elle la met elle-même en place et les autres actions collectives, celles vraiment menées par les salariés eux-mêmes, elle est contre. Dommage, on est pour !

Mickey joue les chasseurs de têtes dans les rues de Budapest
La direction du personnel d’EuroDisney de Marne-la-Vallée s’est rendue en Hongrie pour recruter une centaine de saisonniers pour son parc d’attractions français. La méthode de recrutement s’est faite sous la forme d’une … chasse au trésor. Mais en guise de trésor, les heureux élus vont surtout trouver de bas salaires et du travail précaire. Les salaires doivent être suffisamment bas en Hongrie pour que la plupart des jeunes soient quand même motivés : bilan 82 embauchés sur 97 mais ce n’est pas un trésor, ce qu’ils ont trouvé…

On n’a pas le même bilan
Si on fait les bilans, nos salaires, nos conditions de travail, nos charges de travail, etc, tous nos bilans sont en évolution négative, et dans tous les secteurs. Ce n’est pas le cas du patron : les réservations dans les hôtels ont progressé de 66%, le chiffre d’affaires des parcs et des hôtels de 3%, les réservations globales sont en hausse de 5% », la dépense par visiteur a augmenté dans les parcs (+2%) et dans les hôtels (+4%), ce qui a fait progresser de 1% le chiffre d’affaires des activités touristiques. Autres points positifs : l’Etat et la région continuent de mettre la main à la poche pour Disney et les transports publics aussi. Pas de difficulté également pour les projets immobiliers de Disney, toujours favorisés par l’Etat. Dès son ouverture la collectivité a du mettre les mains à la poches pour couvrir les trous et ce depuis le début. Même les allocations familiales ont été sollicitées. De notre côté, celui de salariés souvent payés avec des sous-smic et 12 heures de travail par jour, ah, qu’il est bon être salarié chez Disneyland Paris, et n’avoir d’autre projet professionnel que d’y travailler jusqu’à 62 ans ! La belle vie !

Et ce n’est pas les 1% que propose la direction qui vont faire la différence !


A bas la politique du gouvernement Hollande et supplétifs qui, de Chypre à l’Afrique et à la France, mènent la guerre du Capital contre le Travail !

Le changement c’est maintenant ! avait promis F. Hollande avant son élection. Le seul changement et le seul retour à la croissance qu’on a observé sont dans le discours et l’intensité du ton anti-ouvrier, anti-pauvre de la gauche gouvernementale PS-Ecologistes. Et il s’intensifiera avec l’enlisement dans la crise.

Travaillez plus longtemps pour gagner moins !
Ce gouvernement, comme le précédent, s’appuie sur la soi-disant fatalité des chiffres pour justifier le blocage, voire la baisse des salaires, allocations, pensions qui toucheront chaque travailleur individuellement. C ela ne résorbera bien sûr absolument aucun des déficits organisés. Nous ne résoudrons donc aucun problème en les acceptant au nom du « on n’a pas le choix ». Cela n’a qu’un objectif politique : gagner du temps, affaiblir économiquement chaque travailleur, pour affaiblir politiquement la classe ouvrière dans son ensemble.

Non au report de l’âge de la retraite au-delà de 62 ans ou à la baisse des retraites complémentaires !

Non à la baisse des allocations chômage, familiales ! C’est l’augmentation des salaires, la baisse des bénéfices du Capital qui combleraient les déficits !

Subissez plus de précarité pour être plus facilement licenciés ! C’est le fond de l’accord ANI signés le 11 janvier entre syndicats et patronat puis transcrit dans la loi. La précarité on la connaissait déjà, mais la contrepartie, bien sûr on ne la verra pas. Car le problème dans la crise n’est pas le travail, c’est le capital qui ne veut plus s’investir. Ces accords ont eux aussi un but politique : créer la peur du lendemain, faciliter les licenciements au goutte-à-goutte, procédés vieux comme le capitalisme pour affaiblir la capacité de défense collective des travailleurs.

Non à la dégradation des statuts dans le public et des contrats de travail dans le privé, qui ne défend pas l’emploi ! Non à l’insécurité au travail !

Payez plus d’impôts pour moins de service public ! A côté des baisses de revenus, de la hausse de l’insécurité qui sont programmées, les plans de démantèlement des services publics se poursuivent. Ce sont les salaires, les statuts des personnels, le niveau des services rendus au public qui sont dégradés. Derrière toutes ces « restructurations » il y a des cadeaux aux patrons du BTP. Des bâtiments flambants neufs, des gares, des hôpitaux, des routes, des voies ferrées sont construites ou rénovés. Aide au capital, attaque contre le travail avec pour conséquences : manque de personnel, transports surchargés, calvaire quotidien pour les banlieusards ; réseau routier sous-équipé qui a obligé le gouvernement à déguiser en quasi « catastrophe naturelle » une banale chute de neige en hiver.

Non à la casse des services publics et à leur privatisation rampante !
Non à l’aide publique massive aux grands patrons du BTP, aux dépens des personnels et des usagers !

Engagez-vous ! claironnent les sergents-recruteurs du gouvernement dans des campagnes publicitaires, en direction de la jeunesse ouvrière au chômage : « Pour faire voler nos avions, il faut toute une armée, l’armée de l’air recrute » Même des militaires ont compris que sans un personnel nombreux aucun avion de Dassault ne peut fonctionner ! La France est encore en guerre au Mali, et la soi-disant victoire n’a rien apporté. On ne nous montre d’ailleurs aucune image, encore moins que pendant la guerre d’Algérie.

Un pape proche des pauvres mais surtout ami des dictateurs, un Hessel travaillant avec Mitterrand en 1954 au service de « l’Algérie Française », des soldats de l’ex-armée coloniale « civilisant » l’Afrique, des banquiers rackettant les chypriotes, c’est l’idéal offert à la jeunesse au chômage ! C’est la guerre contre les pauvres, la guerre entre les pauvres, que l’armée et les banques de la France coloniale, impérialiste, appuyée par des gauches gouvernementales, organise depuis 200 ans, de l’Indochine à l’Algérie, du Rwanda à la Syrie. Rien d’autre !

A Chypre, dont des banques sont au bord de la faillite, les ministres des finances de la zone euro somment leurs collègues de trouver des milliards pour les renflouer, sur le dos de la population, par une ponction directe. Ce racket organisé par les Etats au profit des banques sera un coup direct contre les classes modeste à Chypre, mais c’est aussi un coup indirect contre les travailleurs d’ici. C’est en notre nom, soi-disant dans notre intérêt, comptant sur notre soutien ou notre indifférence que ce racket est organisé.

Indignons-nous donc haut et fort :

Non à l’aide aux banques ! Non à la guerre aux peuples, par l’impôt en Europe ou par les armes en Afrique ! Pas un homme, pas un euro pour les sales guerres du capital au Sahel ! Oui à la guerre de classe contre le capital !

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