Accueil > 11- Livre Onze : FEMMES - CONTRE L’OPPRESSION > L’Inde explose contre le viol ! No rape !

L’Inde explose contre le viol ! No rape !

mercredi 9 janvier 2013, par Robert Paris

L’Inde explose contre le viol ! No rape !

La colère ne retombe pas en Inde, trois semaines après le viol collectif dont a été victime, le 16 décembre, Jyoti Singh Pandey, une jeune étudiante en médecine de 23 ans, à New Delhi. Cette agression avait été commise, dans un minibus, avec une telle sauvagerie que la victime est décédée de ses blessures, le 29 décembre à Singapour, où elle avait été hospitalisée.

Le mouvement de protestation, de révolte même, déclenché par ce drame ne peut qu’être entretenu par ce que l’on continue d’apprendre sur la façon dont il s’est produit. Le compagnon de la suppliciée a ainsi dénoncé, vendredi 4 janvier, l’indifférence des passants et l’attitude de la police, lorsque le couple nu et ensanglanté avait pu enfin échapper à ses bourreaux. Une police manifestement plus préoccupée par des questions de juridiction que par le souci de porter les premiers secours, ce qu’elle a nié.

Personne en Inde ne s’étonne que le viol collectif ait eu pour théâtre New Delhi, qui détient le record peu enviable de cumuler plus d’agressions sexuelles que les villes de Bombay, Calcutta, Madras, Bangalore et Hyderabad réunies. Même si le nombre de viols déclaré est, selon toute vraisemblance, bien inférieur à la réalité.

Le crime vient d’ailleurs d’en haut, puisque de nombreux parlementaires indiens, dans les Etats comme au niveau national, sont eux-mêmes actuellement accusés de viols. Le 4 janvier encore, un représentant du Parti du Congrès au pouvoir, dans l’Etat oriental de l’Assam, a été mis en examen dans une affaire d’agression sexuelle.

À l’aéroport de Delhi, son cercueil doré et ses parents ont été accueillis par le Premier ministre, Manmohan Singh, et la présidente du Parti du Congrès au pouvoir, Sonia Gandhi. La crémation du corps s’est ensuite tenue à l’aube dans le secret et sous haute sécurité.

Une façon expéditive d’écarter de la cérémonie les habitants de Delhi, choqués et en colère. Depuis une dizaine de jours, l’opinion publique blâme ainsi la légèreté du système judiciaire et l’insensibilité des policiers face aux agressions sexuelles, dans une société qui banalise la violence. Le sordide fait divers avait déjà donné lieu à de vastes protestations à la Porte de l’Inde, au coeur de la capitale. Manmohan Singh avait alors étouffé le mouvement par un appel au calme et par l’interdiction d’accès au monument.

Les autorités n’ont pas hésité ce week-end à transformer la zone en forteresse, déployant plus de 5 000 policiers et fermant 10 stations de métro, dans une action que les critiques jugent "excessive et paranoïaque". Au même moment, l’annonce du décès s’est répandue comme une traînée de poudre. De jeunes présentatrices n’ont pu cacher leurs larmes à l’antenne.

Samedi, jour de sa mort, elle est devenue pour tous "la fille de l’Inde".

"C’est un tournant", s’accordent à dire les analystes de la capitale. Le calvaire médiatisé de l’étudiante est le symbole d’une crise sociale, dans une Inde où les violences envers les femmes sont une douleur muette, avec 24 000 cas enregistrés en 2011 et des milliers inavoués. L’insécurité de Delhi lui vaut le surnom de "capitale du viol". Et ces deniers jours, les crimes ne sont plus passés inaperçus : le suicide, au Punjab, d’une victime à laquelle le policier demandait de retirer sa plainte et d’épouser un de ses violeurs. Ou encore, dimanche, un nouveau viol d’une femme dans un bus. Désormais, personne ne conteste la réalité : les Indiennes sont l’objet de harcèlement et de violences sexuelles.

Dans l’immédiat, Amita, une jolie adolescente de 17 ans qui tient une bougie, demande avec défiance : "Pourquoi devrais-je baisser les yeux devant un homme ?" Les manifestants qui prennent le micro le promettent : "L’Inde s’éveille aujourd’hui." Et à Jantar Mantar, dimanche à la tombée de la nuit, la foule ne désemplissait pas.

Les autorités indiennes ont fermé des routes dans le coeur de la capitale indienne lundi pour mettre fin à une semaine de manifestations visant à dénoncer le viol d’une jeune femme qui a été perpétré par une bande à bord d’un autobus.

Des milliers de policiers armés et des troupes paramilitaires ont bloqué des routes du centre de New Delhi pour empêcher les manifestants de se rendre au palais présidentiel.

Un petit groupe de manifestants s’est rassemblé à environ un kilomètre du parlement indien pour exhorter le gouvernement à assurer la sécurité des femmes dans la ville.

La métropole a été paralysée alors que les usagers de la route se sont retrouvés pris dans des embouteillages monstres.

Le premier ministre Manmohan Singh a appelé au calme et a promis que le gouvernement prendrait des mesures sévères pour prévenir les crimes contre les femmes.

Les Indiens de tout le pays ont exprimé leur indignation après un viol perpétré le 16 décembre qui a laissé une jeune femme hospitalisée dans un état critique.

Le premier ministre a déclaré aux protestataires que la colère envers le crime était justifiée, mais que la violence ne réglerait rien.

Il leur a assuré que le gouvernement « ferait tous les efforts possibles pour assurer la sécurité des femmes dans ce pays ».

Tout sera fait... pour arrêter la révolte mais pas pour arrêter les violences contre les femmes car elles sont indispensables aux classes dirigeantes, permettant d’opposer violemment entre eux les plus opprimés.

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.