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Vive la grève de l’impôt !!

mardi 18 décembre 2012, par Robert Paris

Cahuzac le ministre avec son compte en Suisse, Depardieu et ses attitudes provocatrices pour aller payer ses impôts au diable ou celles de Bernard Arnault tendraient à faire croire qu’il faut se cacher, quand on est riche, pour ne pas payer des impôts en France. Or, c’est complètement faux : c’est l’Etat lui-même qui offre mille et un moyens pour les plus riches de ne pas en payer ou d’en déduire l’essentiel…
Le gouvernement Hollande a ainsi décidé de voter le « crédit d’impôt » pour les sociétés capitalistes sous prétexte de compétitivité. Ce terme de « crédit » a besoin d’être explicité : cela signifie que les sociétés n’ont même pas besoin de tricher avec l’impôt car c’est L’Etat lui-même qui leur propose de… ne pas payer !!!! En plus du crédit d’impôt recherche, du crédit d’impôt développement durable, il y aura maintenant le crédit d’impôt compétitivité. Hollande mieux que Sarkozy...

Toutes les entreprises ayant au moins un salarié et étant soumises à l’impôt sur les sociétés ou l’impôt sur le revenu pourront bénéficier de ce crédit d’impôt équivalent à 4 % de leur masse salariale jusqu’à 2,5 smic au titre de l’année 2013, puis de 6 % à compter de 2014.
Au même moment, le même Etat annonce que les hôpitaux sont dans le rouge et les universités aussi, qu’il faut réduire le nombre d’infirmières et de cheminots, sans compter les postiers. Au même moment, l’Etat prétend ne pas avoir assez d’argent pour les médicaments, pour les retraites, pour les services publics et, soi-disant pour aider l’économie, il décide de dispenser les entreprises de payer leurs impôts. Au même moment, il décide d’augmenter les impôts des particuliers, des familles, des travailleurs !!!

Avec Hollande comme avec Sarkozy, l’ISF baisse, il y a des crédits d’impôts pour les patrons, la taxe professionnelle baisse, les taxes sociales patronales baissent, etc... Les capitalistes paient toujours moins d’impôts alors que les salariés continuent d’être les cochons de payants...

Vive la grève de l’impôt !!

L’Etat n’a pas d’argent pour les hôpitaux, pour les écoles, pour La Poste, pour les routes, pour les médicaments, pour les personnes âgées, pour les handicapés, etc, etc… mais il a de quoi débourser cash treize milliards et demi pour sauver la banque Peugeot de la faillite encore d’autres dizaines de milliards pour sauver les autres banques dont la CIF !

Il n’a pas d’argent pour relever le SMIC qui ne « gagnera » que 3 centimes d’euro ce qui signifie une baisse conséquente en réalité face à toutes les hausses de tarifs et de prix… alors que les profiteurs du CAC40 caracolent en tête des profits !

Trois centimes d’euros, on n’oserait pas donner cela aux mendiants !!! Surtout que le même gouvernement offre notamment vingt milliards de cadeaux aux patrons, sans condition et en plus des cadeaux précédents ! Toujours sur l’argent des impôts…

Nos impôts sont à leur plus haut niveau alors qu’il y a de moins en moins d’hôpitaux, d’écoles, de services publics de toutes sortes, que les transports se dégradent de manière folle, au rythme des suppressions d’emplois de cheminots et de personnels d’entretien…
Il n’y a pas d’argent pour les services publics mais il y en a pour aider Areva à construire des centrales nucléaires dans le monde, pas d’argent pour la santé mais il y en a pour faire des guerres aux quatre coins du monde. Pas d’argent pour les chômeurs mais assez d’argent pour aider les banques de toute l’Europe qui ont chuté parce qu’elles ont spéculé…

Nos impôts vont augmenter mais pourquoi est-ce qu’on paie de plus en plus ? Parce qu’on est les seuls à payer, nous qui ne vivons que de notre travail !

Qui paie ses impôts ?

Total ne paie pas d’impôts !

Peugeot ne paie pas d’impôts !

Bettencourt ne paie pas d’impôts !

Pas non plus les entreprises qui font de la recherche !

Pas la fortune car l’ISF se réduit comme peau de chagrin !

Pas les possesseurs de richessses artistiques !

Pas les patrons qui ont domicilié ailleurs leur société !

Pas les entreprises qui exportent !

Pas les patrons qui embauchent !

Pas les grands capitalistes parce qu’ils menacent de licencier et bénéficient d’un « crédit d’impôts » !

Pas les banquiers parce qu’au contraire, c’est l’argent d’Etat qui les fait vivre et sans lequel ils auraient fait faillite plusieurs fois !

Pas les entreprises moyennes parce qu’il faut les aider !

Non ! Ceux qui paient ce sont les salariés, les retraités, les fonctionnaires, les petits paysans, les petits artisans, les petits commerçants, les petits pêcheurs, tous ceux qui ne vivent que de leur travail en somme !

Et si on arrêtait de payer ?

Car on paie pourquoi ? Pour qu’il y ait toujours des milliards, des dizaines de milliards, des centaines de milliards pour sauver la banque Crédit Lyonnais, pour sauver la banque CIF, pour sauver la banque BNP, pour sauver la banque Société générale, pour sauver la banque PSA et pas un centime pour sauver un salarié licencié qui ne peut plus payer sa maison à crédit, un salarié pauvre qui est en rouge dans son compte en banque, un paysan pauvre ou un artisan pauvre que la banque ne veut plus financer, un chômeur qui ne parvient plus à nourrir et à loger sa famille, etc…
Alors, si l’argent de nos impôts ne sert plus à payer les autoroutes, ne sert plus à payer les routes, ne sert plus à payer les enseignants, les infirmières, les cheminots, les postiers, les téléphonistes, les services sociaux, pourquoi on continuerait à payer nos impôts ? Juste pour financer les capitalistes incapables de faire autre chose que jouer au casino de la spéculation et de revenir vers l’Etat pour financer leurs trous dans les comptes ?

Pourquoi est-ce qu’on paierait pour maintenir artificiellement en vie un capitalisme complètement mort ? Pour qu’il se contente de ramasser l’argent, de désinvestir et de licencier en conséquence ?
Alors, si on cessait de marcher ? Si on attaquait le pouvoir capitaliste au porte-monnaie ?

Au lieu de ramasser nos sous et nous de ramasser des coups, inversons la marche des choses !!!

Messages

  • La « taxe à 75% » sur les très hauts revenus s’apprête à être supprimée après avoir fait débat pendant plus de deux ans.

    Cette « contribution exceptionnelle de solidarité », promise par M. Hollande dans un meeting de campagne en 2012, vit ses ultimes semaines : les entreprises qui la paient ont jusqu’au 1er février pour verser leur dernier écot.

    La disparition de ce prélèvement controversé était programmée de longue date. La taxe était prévue dès le départ pour viser les rémunérations des seules années 2013 et 2014, et ne figurait plus dans le budget 2015.

    Le Premier ministre Manuel Valls avait lui-même annoncé dès octobre, lors d’un déplacement à Londres, que cet impôt ne serait pas prolongé. Cette confirmation, dans la capitale britannique, revêtait un caractère symbolique : avant même de se concrétiser, la taxe avait suscité des tensions diplomatiques entre Paris et Londres.

    Lancée en février 2012 à la surprise générale, le coup politique de la taxe à 75% avait permis à M. Hollande de doper sa campagne présidentielle, alors menacée sur sa gauche par la montée en puissance de Jean-Luc Mélenchon. Maintenue après sa victoire, la promesse avait suscité dans les mois suivants un tir de barrage des milieux d’affaires.

    La polémique s’était enflammée à l’automne 2012 après l’annonce que le milliardaire Bernard Arnault, première fortune de France, avait « sollicité la double nationalité franco-belge ». En décembre, Gérard Depardieu claquait la porte en accusant le fisc français de lui prélever 85% de ses revenus et en sollicitant la nationalité russe.

    Retoquée fin 2012 par le Conseil constitutionnel, qui avait pointé la menace d’un prélèvement « confiscatoire », la taxe a finalement été validée en décembre 2013 dans une version remaniée, payée par les entreprises sur la part des revenus de leurs salariés excédant le million d’euros, avec un plafond fixé à 5% du chiffre d’affaires.

    Parmi ses plus féroces adversaires, les clubs de football professionnel ont bataillé contre elle jusqu’au bout, brandissant même à l’automne 2013 la menace d’une grève des matches. L’initiative avait tourné court, faute de rallier la sympathie du public pour la cause des stars multi-millionnaires.

    Tournant réformiste du quinquennat

    Selon les projections du gouvernement, la « taxe à 75% » aura rapporté en deux ans un peu plus de 400 millions d’euros, un montant quasi anecdotique au regard des milliards du déficit de la France.

    Sa non-prolongation coïncide avec le tournant réformiste pris l’an dernier par M. Hollande, avec une politique axée sur l’allègement des charges des entreprises pour relancer l’investissement et l’emploi dans un pays confronté à un chômage record.

    Ironie de l’histoire, le symbole de ce virage, l’actuel ministre de l’Economie Emmanuel Macron avait lui-même brocardé en 2012 la taxe à 75% en affirmant qu’elle relevait de « Cuba sans le soleil ».

  • Est-ce que l’objectif de grève de l’impôt n’est pas un peu réformiste ?

  • Marx et le refus de l’impôt :

    D’où vient, Messieurs, qu’en général les impôts, leur octroi et leur refus jouent un si grand rôle dans l’histoire du constitutionnalisme ? L’explication en est très simple. De même que les serfs achetaient aux barons féodaux leurs privilèges contre espèces, des peuples entiers en agirent de même vis-à-vis des rois féodaux. Les rois avaient besoin d’argent dans leurs guerres contre les nations étrangères et en particulier dans leurs luttes contre les seigneurs féodaux. Plus le commerce et l’industrie se développaient, plus ils avaient besoin d’argent. Mais, à mesure que se développait le tiers état, la bourgeoisie, il avait à disposer de sommes de plus en plus fortes. Dans cette même mesure, il achetait aux rois, par le moyen des impôts, des libertés de plus en plus nombreuses. Pour s’assurer ces libertés, il se réserva le droit de renouveler les services d’argent à certains termes, le droit de consentir et de refuser l’impôt. Dans l’histoire de l’Angleterre, en particulier, vous pouvez suivre cette évolution jusque dans le détail.

    Dans la société médiévale, les impôts étaient le seul lien unissant la société bourgeoise encore au berceau à l’État féodal qui régnait, lien qui obligea ce dernier à faire à la première des concessions, à se plier à son développement, à s’adapter à ses besoins. Dans les États modernes, ce droit de consentement et de refus des impôts s’est transformé en un contrôle qu’exerce la société bourgeoise sur l’administrateur de ses intérêts généraux, sur le Gouvernement.

    Des refus d’impôts partiels font, vous le savez, partie intégrante de tout mécanisme constitutionnel. On refuse les impôts de cette façon chaque fois que l’on rejette le budget. Le budget courant n’est voté que pour un certain temps. Les Chambres doivent donc, si elles ont été prorogées, être rappelées après de très courts intervalles. Il est donc impossible à la couronne de se rendre indépendante. Les impôts sont définitivement refusés par le rejet d’un budget, dès que la nouvelle Chambre ne donne pas une majorité au ministère ou que la couronne ne nomme pas un ministère d’accord avec les nouvelles Chambres. Le rejet du budget est donc un refus de l’impôt sous forme parlementaire. Cette forme ne pouvait être employée dans le présent conflit parce que la Constitution n’existait pas : elle était encore à créer.

    Mais un refus d’impôt tel qu’il se présente dans le cas actuel, refus par lequel on ne se contente pas de rejeter le nouveau budget, mais on interdit encore le paiement des impôts courants, un tel refus n’a rien d’inouï. C’était un fait très fréquent au moyen âge. Même l’ancienne Diète impériale allemande (Reichstag), les anciens États féodaux du Brandebourg ont pris des décisions tendant à refuser les impôts. Dans les pays constitutionnels modernes, les exemples ne manquent pas. En 1832, le refus des impôts amena, en Angleterre, la chute du ministère Wellington. Et remarquez-le bien. Messieurs : Ce n’est pas le Parlement qui, en Angleterre, refusa alors les impôts, ce fut le peuple qui proclama ce refus et l’exécuta dans la plénitude de sa puissance. Mais l’Angleterre est le pays historique du constitutionnalisme.

    Je suis très éloigne de le nier : la Révolution anglaise, qui a fait monter Charles Ier sur l’échafaud, a commencé par le refus des impôts. La Révolution de l’Amérique du Nord, qui se termina par la déclaration d’indépendance, commença par le refus des impôts. Ce refus peut de même, en Prusse, annoncer des choses très graves. Mais ce qui conduisit Charles Ier à l’échafaud, ce ne fut pas John Hampden, mais son égoïsme, la dépendance où le tenaient les États féodaux, sa présomption de vouloir réduire par la violence les revendications impérieuses de la société naissante. Le refus des impôts n’est qu’un symptôme du différend existant entre la couronne et la nation ; c’est une preuve que le conflit entre le Gouvernement et le peuple a déjà pris un caractère élevé, menaçant. Cet acte n’est pas l’origine du différend, du conflit. Il ne fait qu’exprimer l’existence du fait. Mettant les choses au pire, cet acte est suivi du renversement du gouvernement existant, de la forme actuelle de l’État. Mais les fondements de la société ne s’en trouvent pas atteints. Dans le cas qui nous occupe, le refus des impôts était une légitime défense de la société contre le Gouvernement qui en menaçait les hases.

    Le ministère public nous reproche enfin d’avoir, dans l’appel incriminé, été plus loin que l’Assemblée nationale. « D’abord l’Assemblée n’a pas publié sa décision. » Répondrais-je sérieusement, Messieurs ? La décision ordonnant le refus des impôts n’a pas été publiée par le Bulletin des lois. L’Assemblée nationale n’aurait donc pas, comme nous, provoqué à la violence, ne se serait pas en général placée, comme nous, sur le terrain révolutionnaire ; elle aurait voulu s’en tenir au terrain légal.

    Tout à l’heure le ministère public qualifiait l’Assemblée d’illégale, maintenant il la représente comme légale ; dans les deux cas, il n’agit jamais que dans le but de nous incriminer. Du moment que la perception des impôts a été déclarée illégale, ne dois-je pas repousser par la violence l’exercice violent de l’illégalité ? Même en nous plaçant à ce point de vue, nous eussions été justifiés à repousser la violence par la violence. Il est d’ailleurs parfaitement exact que l’Assemblée voulait se maintenir sur le terrain purement légal, sur le terrain de la résistance passive. Deux voies s’ouvraient à elle : la voie révolutionnaire. Elle ne s’y engagea pas. Ces messieurs de l’Assemblée ne voulaient pas risquer leur tête. Ou bien le refus des impôts se réduisant à une résistance passive ; elle prit ce chemin. Mais le peuple, pour se conformer à sa décision devait se placer sur le terrain révolutionnaire. La conduite de l’Assemblée fut déterminante pour la nation. L’Assemblée n’a pas de droits par elle-même ; la nation lui a simplement confié la revendication de ses propres droits. Si, elle ne remplit pas son mandat, elle devient caduque. La nation en personne entre alors en scène et agit dans la plénitude de sa puissance. Si, par exemple, une Assemblée nationale s’était vendue à un Gouvernement traître, la nation devrait les chasser tous deux, Gouvernement et Assemblée. Si la couronne fait une contre-révolution, la nation y répond à bon droit par une révolution. Le peuple n’a que faire, en ce cas, de l’autorisation d’une Assemblée nationale. Mais l’Assemblée elle-même a publié que le Gouvernement prussien tenta d’exécuter un attentat de haute trahison.

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