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Et si au lieu de parler sans cesse du climat, on nous parlait de la pollution industrielle

mercredi 12 décembre 2012, par Robert Paris

Et si au lieu de parler sans cesse du climat, on nous parlait de la pollution industrielle

On veut nous faire croire que la pollution essentielle serait le CO², cause de réchauffement climatique. C’est totalement faux !

L’exploitation minière, les fonderies de plomb, décharges industrielles et autres sites toxiques affectent la santé de quelque 125 millions de personnes dans 49 pays à faible et moyen revenus. Une pollution industrielle dont l’ampleur et les conséquences sur la santé humaine sont encore méconnus, mais comparables avec celles du paludisme ou de la tuberculose, estime le rapport World’s worst pollution problems, publié mercredi 24 octobre par l’ONG Blacksmith Institute en partenariat avec la Croix verte internationale.

Dans le détail, le rapport de Blacksmith a classé les dix industries les plus toxiques en fonction du nombre d’années de vie perdues :

1) Le recyclage des batteries au plomb (4,8 millions d’AVCI perdues).
2) La fusion du plomb (2,6 millions).
3) Les mines et le traitement des minerais (2,5 millions).
4) Les opérations de tannerie (1,93 million).
5) Les décharges de déchets industriels et ménagers (1,23 million).
6) Les zones industrielles (1,06 million).
7) L’exploitation minière artisanale de l’or (1,021 million).
8) La fabrication de produits industriels (électroniques, batteries ou encore revêtements métalliques) (786 000).
9) La fabrication de produits chimiques (765 000).
10) L’industrie textile (430 000).

Le pire de ce qu’il y a dans l’air n’est nullement le CO² mais les fines poussières, très dangereuses pour les poumons, notamment ceux des enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées.

La pollution atmosphérique est due en moyenne pour un tiers à l’industrie avec en particulier les particules fines qui pénètrent nos poumons. Les causes : 30% pour l’industrie, 28% par l’agriculture et 18% par le transport routier…

Le mercure est un exemple de grave polluion industrielle permanente.
Les scientifiques du C-Merc ont dressé un bilan des sources et du devenir du mercure dans les systèmes marins, ainsi que de leur lien avec la contamination de l’Homme. Ils ont pour cela tracé les chemins de la transformation du mercure au méthyle de mercure : des sources aux fruits de mer jusqu’à l’Homme. « C’est la première fois que les scientifiques synthétisent les connaissances sur la façon dont le mercure circule à partir de ses différentes sources, de différentes zones de l’océan et de la chaîne alimentaire », explique Celia Y. Chen, enseignante-chercheuse en biologie à Dartmouth.

L’étude montre que le dépôt de mercure océanique provient de l’atmosphère à 56 % pour les golfes et à 90 % pour l’océan large. Les estimations des modèles utilisés pour le rapport indiquent que les concentrations de méthyle de mercure dans les poissons marins diminuent proportionnellement à la baisse des apports de mercure. En effet, les simulations suggèrent qu’une réduction de 20 % du dépôt de mercure diminuerait de 16 % le niveau de mercure des poissons. Toutefois, une réduction de 20 % des dépôts de mercure exige des diminutions importantes des émissions anthropiques actuelles, compte tenu de l’importante accumulation de mercure dans les environnements terrestres et les eaux océaniques.

L’équipe du C-Merc estime que les apports fluviaux peuvent générer 80 % des entrées totales de mercure dans certains estuaires. « L’impact du mercure rejeté dans les eaux des rivières a été quelque peu sous-estimé. Pourtant, les baies et les estuaires peuvent être des sources importantes de poissons pour les pêcheurs locaux, et le contrôle de ces sources peut avoir d’importantes retombées locales », explique Charles T. Driscoll, le deuxième auteur de la publication. Il y a malgré tout une bonne nouvelle : le processus de contamination est réversible. En réduisant les émissions anthropiques, les animaux marins seront moins contaminés.

Plomb, mercure, chrome ou amiante. On connaissait déjà les effets néfastes de chacun de ces produits, mais une étude vient de montrer que les conséquences de leur toxicité seraient équivalentes à celles du paludisme.

Environ "125 millions de personnes dans 49 pays à faible et moyen revenus" seraient ainsi menacées par la pollution industrielle, selon le rapport (pdf) de l’ONG Blacksmith Institute. Près de 80 millions d’entre elles courent de sérieux risques pour leur santé.

Pour donner un ordre d’idée, l’étude indique que cette pollution industrielle correspond à plus de 17 millions d’années de vie (AVCI) perdues.

Cette indice AVCI (pdf) permet de comptabiliser "les années de vie perdues pour cause de décès prématuré, mais aussi les années de vie en bonne santé perdues du fait d’une mauvaise santé", selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

En comparaison, le paludisme correspond à 14 millions d’années de vies perdues, le virus du sida à 29 millions et la tuberculose, 25 millions. Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs ont analysé durant quatre ans pas moins de 2600 sites pollués répartis un peu partout dans le monde.

L’exploitation minière, les fonderies de plomb, décharges industrielles et autres sites toxiques affectent la santé de quelque 125 millions de personnes dans 49 pays à faible et moyen revenus. Une pollution industrielle dont l’ampleur et les conséquences sur la santé humaine sont encore méconnus, mais comparables avec celles du paludisme ou de la tuberculose, estime le rapport World’s worst pollution problems, publié mercredi 24 octobre par l’ONG Blacksmith Institute en partenariat avec la Croix verte internationale.

L’enquête a passé au crible, pendant quatre ans, l’impact sur la santé publique des polluants industriels les plus répandus – plomb, mercure, chrome, amiante –, rejetés dans l’air, l’eau et le sol de 2 600 sites répartis dans la plupart des régions du monde.

Tous sont connus pour causer de graves dommages à l’homme. Selon le rapport, qui reprend des études de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le plomb compromet ainsi, entre autres effets néfastes, le développement neurologique des enfants et provoque des maladies cardio-vasculaires chez les adultes. Le chrome, classé cancérigène, peut causer des cancers du poumon s’il est inhalé. Le mercure endommage quant à lui les reins et affecte le développement neurologique chez les enfants. Enfin, l’amiante est responsable de mésothéliomes, de cancers du poumon et d’autres problèmes pulmonaires.

Les accidents industriels rien qu’au 21ième siècle

• 20 mars 2001 — La plateforme géante de la compagnie brésilienne Petrobras, P-36, coule suite à une série d’explosions survenues le 15 mars et ayant fait 11 morts.

• 21 septembre 2001 — L’explosion de l’usine chimique AZF à Toulouse (France) fait 30 morts et plus de 2 500 blessés tout en causant des destructions importantes dans tout le sud-ouest de la ville.

• 22 octobre 2002 — Explosion à la cokerie d’Ougrée (Belgique) de l’entreprise Cockerill Sambre (Arcelor) : trois morts et une trentaine de blessés.

• 14 novembre 2002 — Naufrage du Prestige, un pétrolier, au large des côtes espagnoles ; 77 000 tonnes de pétrole lourd sont répandues.

• 1er février 2003 — Désintégration de la navette spatiale Columbia lors de sa rentrée dans l’atmosphère.

• 27 mars 2003 — Explosion dans la dynamiterie Nitrochimie, à Billy-Berclau, dans le Pas-de-Calais (France).

• 27 juillet 2003 — Naufrage du Tasman Spirit, un pétrolier, au large de Karachi (Pakistan) ; 40 000 tonnes de pétrole brut se déversent dans la mer.

• 30 juillet 2004 — L’explosion d’un important gazoduc à Ghislenghien (Belgique), fait 24 morts et 132 blessés.

• 9 août 2004 — À Fukui, à 320 km au nord-ouest de Tōkyō (Japon), un accident dans la centrale nucléaire de Mihama provoque la mort de cinq personnes et fait sept blessés. La cause de l’accident est une fuite de vapeur non radioactive dans un bâtiment abritant les turbines du réacteur no 3. Les victimes ont été prises dans ces jets de vapeurs brûlantes. L’opérateur de la centrale reconnaît un défaut de surveillance de ses installations. La canalisation rompue ne remplissait pas les normes de sécurité. Les autorités locales ont annoncé qu’il n’y avait pas de fuites radioactives hors des installations où se trouvent les turbines ; c’est pourquoi, bien qu’il s’agisse de l’accident le plus meurtrier de l’histoire nucléaire du Japon, il ne sera probablement pas classé comme incident sur l’échelle INES, car ce n’est pas un accident nucléaire.

• 28 novembre 2004 — Un coup de grisou à Chengjiashan, dans la province du Shaanxi (Chine) fait 166 victimes dans une mine de charbon.

• 6 février 2005 — Incendie sur un site Seveso à Seraing (Belgique) (usine Chimac Agriphar de phytosanitaires).

• 27 juin 2005 — Incendie sur un site Seveso à Béziers (France) dans une usine de pesticides de SMB Formulation ; 1 700 tonnes de produits toxiques partent en fumée, le nuage passe sur Narbonne, Carcassonne, Castres, Toulouse, etc. Le 1er juillet, des résidus brûlaient encore, le feu ne fut éteint que le 7 juillet. Plusieurs milliers de personnes sont confinées dans le cadre du PPI.

• 10 novembre 2005 — Accident à Zeven (Allemagne) dans une usine de biogaz, 4 morts.

• 13 novembre 2005 — À la suite d’une explosion, déversement de 100 tonnes de benzène, produit hautement toxique, dans la rivière Songhua (région de Jilin en Chine).

• 11 décembre 2005 — Catastrophe de Buncefield (Angleterre) : incendie dans un terminal pétrolier. Un des plus graves incendies d’Europe qui dura deux jours, 43 personnes blessées.

• 28 mai 2006 — Un forage de la compagnie pétrolière indonésienne PT Lapindo Brantas à 14 km au sud de la ville de Sidoarjo, dans la province de Java oriental, atteint la profondeur de 2 834 m. De l’eau, de la vapeur et de petites quantités de gaz entrent alors en éruption, provoquant le volcan de boue de Sidoarjo.

• 18 janvier 2008 — Déversement de 200 t d’hydrocarbures au terminal de Copenhague (Danemark) durant un transfert du pétrolier Minerva Helen.

• 16 mars 2008 — 500 tonnes de fioul lourd s’échappent d’une raffinerie Total à Donges (Loire-Atlantique), dont une centaine de tonnes se déversent dans l’estuaire de la Loire.

• 24 septembre 2008 — Le centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) de Chinon rejette accidentellement des hydrocarbures dans la Loire, occasionnant un « évènement significatif pour l’environnement » selon le CNPE.

• 25 octobre 2008 — Une explosion dans une usine de poudre de Kazan (Russie) fait 4 morts et 5 blessés. Un tiers du bâtiment a été détruit.

• 29 janvier 2009 — Un camion explose dans la raffinerie des Flandres près de Dunkerque (France), un mort et cinq blessés

• 15 juillet 2009 — Une explosion sur la plate-forme pétrochimique de Carling, en Moselle (France), fait deux morts et six blessés.

• 7 août 2009 — Fuite dans un oléoduc de la Société du Pipeline Sud-Européen (SPSE) qui a entraîné le déversement de 4 000 m3 de brut, contaminant une surface d’environ 5 ha dans la réserve naturelle de la plaine de la Crau (France).

• 23 novembre 2009 — Une série de deux explosions dans une usine pétrochimique classée Seveso à Andrézieux-Bouthéon dans la Loire (France), fait quatre blessés dont deux graves.

• 28 mars 2010 — À la suite d’une inondation, 153 ouvriers se retrouvent piégés dans la mine de charbon de Wangjialing, dans la province du Shanxi (Chine). Au moins 3 000 sauveteurs participent aux secours en pompant environ 2 000 m3 d’eau par heure.

• 7 avril 2010 - Un four de l’usine gennevilloise du Carbone Lorraine explose au petit matin. L’accident fait un mort et douze blessés parmi lesquels quatre policiers et quatre sapeurs-pompiers de Paris.

• 20 avril 2010 — La plateforme pétrolière Deepwater Horizon coule dans le golfe du Mexique au large de la Louisiane, provoquant l’une des marées noires les plus graves depuis la catastrophe de l’Exxon Valdez. Onze travailleurs y perdent la vie.

• 4 octobre 2010 — Accident de l’usine d’aluminium d’Ajka (Hongrie) : à la suite à la rupture d’un réservoir d’environ 1,1 million de m3, des centaines de milliers de mètres cubes de boues rouges toxiques sont répandus sur plus de 40 km2, et atteignent le Danube le 7 octobre.

• 11 mars 2011 — La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (Japon) fait l’objet du deuxième plus grave accident nucléaire de l’Histoire à la suite du séisme du 11 mars 2011 de magnitude 9 qui a dévasté le nord de l’archipel nippon.

• 2 juin 2011 — En Russie, une usine de missile explose.

• 4 mars 2012 — L’explosion d’un des principaux dépôts d’armes de Brazzaville (République du Congo), se trouvant à Mpila, cause la mort de 282 personnes. L’accident a fait plus de 2300 blessés et détruit des milliers d’habitations.

• 25 août 2012 — Un incendie à la raffinerie d’Amuay au Vénézuela provoque la mort de 48 personnes. L’incendie fait suite à une explosion causée par une fuite de gaz.

Et n’oublions pas que sans même aucun accident particulier, l’industrie (et l’agriculture) capitaliste déverse chaque jour des tonnes de produits cancérigènes, de produits nuisibles à l’être humain comme à l’environnement…

Leur caractère de pollution est relatif :
• soit à leur nature de « poison » pour l’Homme ou l’environnement (exemple : mercure de la baie de Minamata ; smog londonien généré par la combinaison d’un phénomène climatique naturel et d’émissions causées par le chauffage urbain) ; par extension, le simple caractère désagréable, même sans danger, peut suffire à invoquer le qualificatif de pollution là où le mot "nuisance" est souvent préféré ;

• soit à leur nature tératogène (provoquant des malformations chez les nouveau-nés), même non associée à un caractère toxique ;

• soit à leur nature de perturbateur endocrinien ;

• soit, en dépit de leur caractère non directement toxique pour l’homme et les êtres vivants, à leur capacité éventuelle à changer ou perturber le fonctionnement d’un écosystème ou de la biosphère,

• soit en détruisant la vie (exemple : insecticides) ou ses conditions (exemple : chlorofluorocarbones détruisant la couche d’ozone),

• soit au contraire en surfavorisant certaines expressions (exemple : nitrates ou phosphates agricoles, favorisant une flore nitrophile au détriment des autres espèces, voire l’eutrophisation ou la dystrophisation des zones humides, baies marines, évoluant vers des zones mortes dans les cas les plus graves).

• Il peut aussi s’agir d’introduction d’espèces ou de pollution génétique pouvant perturber le fonctionnement des écosystèmes, c’est-à-dire l’introduction d’espèces ou de gènes dans un biotope d’où ils étaient absents (p. ex. rat musqué ou OGM) ou de pollution par des gaz à effet de serre tels que le gaz carbonique ou le méthane

Aux Etats-Unis, plus de huit cents composés toxiques différents ont été identifiés dans les Grands Lacs. Dans l’ouest de ce pays, les produits toxiques ou acides rejetés par l’industrie minière ont pollué 16 000 km de rivières. En Pologne, la moitié au moins des eaux fluviales sont tellement polluées que même l’industrie ne peut pas les utiliser. Le Rhin, surnommé l’égout de l’Europe, charrie 4 000 tonnes de métaux lourds par an et 7 000 tonnes d’hydrocarbures. Dans les pays du Tiers Monde, l’OMS a estimé à 25 millions par an, les décès imputables à la consommation d’eau contaminée par des polluants. Enfin, en France, en 1987, 1 716 000 personnes ont été desservies par une eau dont la teneur en nitrate avait dépassé la norme européenne au moins une fois dans l’année.

Les sources de pollution ont trois origines : industrielle (métaux lourds, hydrocarbures, acides, solvants), agricole (engrais azotés, pesticides), domestique (détergents, phosphates, matières organiques fermentescibles). Selon le niveau de développement, l’une ou l’autre source est surtout responsable. Dans les pays industrialisés, la pollution organique a été stabilisée : mais ce sont les substances toxiques qui posent encore problème. Dans les pays récemment industrialisés, les différents types de pollution se rencontrent à des niveaux élevés. Dans les pays en développement, la pollution organique est la plus importante car la population s’accroît et le traitement des déchets n’est pas assuré, ce qui provoque de graves problèmes sanitaires.

Les rivières et les fleuves sont davantage touchés par la pollution industrielle, en particulier à cause des phosphates rejetés par les égouts dans l’eau des rivières et de l’utilisation de ces cours d’eau par les centrales électriques classiques ou nucléaires pour leur refroidissement (cela provoque en particulier un réchauffement très néfaste des eaux en aval des usines).

La pollution des lacs, quant à elle, est surtout le fait de la matière organique présente dans les eaux usées. Ils jouent en effet le rôle de déversoir des rivières chargées des déchets provenant des égouts. La pollution des lacs est un phénomène courant aussi bien dans les pays occidentaux (Grands Lacs aux USA)que dans l’ex-bloc de l’URSS (lac Baïkal). Cela se manifeste concrètement par le processus de dystrophisation : le plan d’eau devient un milieu très productif. En effet, l’apport d’éléments nutritifs (comme le phosphore)favorise l’apparition d’algues qui s’accumulent au fond du lac à leur mort. Là, elles sont décomposées par les bactéries qui consomment tout l’oxygène dissous dans l’eau. Cela dégage des substances toxiques et conduit finalement à la disparition de toutes espèces animales.

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